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  • 23/05/2023
Quelque chose ne tourne plus rond au royaume de l'industrie allemande, or c'est le cœur du réacteur de l'économie du pays si bien que l'Allemagne se retrouve à la lisière de la récession. Le PIB a, en effet, fait du sur-place début 2023 après avoir reculé au 4ème trimestre 2022 et décroche par rapport à ses principaux partenaires. Nettement moins affectée par la crise de la Covid 19 que les autres grandes économies de la zone euro, le pays semble aujourd'hui en proie à plus de difficultés depuis le déclenchement de la crise en Ukraine et il ne s'agit pas forcément d'un simple accident de parcours. [...]

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Transcription
00:00 [Générique]
00:09 Quelque chose de tant plus rond au royaume de l'industrie allemande.
00:14 Or c'est le cœur du réacteur de l'économie du pays, si bien que l'Allemagne se retrouve à la lisière de la récession.
00:20 Le PIB a ainsi fait du surplace début 2023 après avoir reculé au quatrième trimestre 2022
00:27 et décroche par rapport à ses principaux partenaires.
00:31 Nettement moins affecté par la crise de la Covid-19 que les autres grandes économies de la zone euro,
00:36 le pays semble aujourd'hui en proie à plus de difficultés depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
00:43 Et il ne s'agit pas forcément d'un simple accident de parcours.
00:47 Le climat des affaires dans l'industrie, mesuré par l'indice IFO, est certes un peu meilleur début 2023,
00:54 mais il reste en dessous de son niveau jugé normal et a stagné en avril dernier.
00:59 Il est de tant outre difficile de faire la part des choses, c'est-à-dire de déterminer si cette amélioration relative
01:04 provient d'un réel redressement de l'activité ou simplement de l'atténuation des craintes en l'avenir
01:11 à la suite de la baisse généralisée des prix de l'énergie et de la mise en action par le gouvernement
01:17 d'un plan d'aide massif aux entreprises les plus énergivores.
01:21 À cet effet, le repli du taux d'utilisation des capacités de production depuis trois trimestres donne une indication
01:28 et ce n'est pas de bonne augure.
01:30 Tout comme la rechute de la production manufacturière en mars.
01:34 Une production qui n'a en outre toujours pas restauré son niveau d'avant-crise Covid
01:39 et qui reste écartée de son pic historique de novembre 2017 de 10%.
01:45 Excepté l'automobile dont l'activité a particulièrement été entravée faute de composants disponibles l'année dernière,
01:53 les productions des industries les plus énergiquement intensives étaient début 2023 en retrait par rapport à leur niveau
02:01 du premier trimestre 2022 de -3% pour la métallurgie jusqu'à -19% pour la chimie.
02:09 Les cicatrices laissées par la crise ne sont pas refermées que déjà.
02:14 Les carnets de commandes dans l'industrie manufacturière, que ce soit sur le marché domestique ou les marchés étrangers,
02:20 se sont retournés ne permettant pas d'être particulièrement optimistes pour la suite de l'année.
02:27 La bonne nouvelle pourrait néanmoins venir de Chine.
02:30 Un débouché devenu important pour les industriels allemands qui s'étaient en partie asséchés l'année dernière,
02:36 conséquence sur la croissance du pays, de la politique zéro-covid et de la violente vague épidémique qui a subi son abandon.
02:44 Le plus dur est passé et l'activité est repartie.
02:47 Seul point noir, le redressement chinois se concentre aujourd'hui davantage sur les services domestiques,
02:52 restauration, tourisme interne, etc., que sur la consommation de biens où l'investissement des entreprises
02:58 est donc pas associé à une autre forte relance de ses importations, ce qui limite sa capacité d'entraînement du reste du monde.
03:06 Pire encore, la Chine prend l'ascendant dans le domaine des véhicules électriques, menaçant la hiérarchie productive du monde ancien.
03:13 En position délicate à court terme, l'économie allemande voit poindre en outre de nouveaux nuages,
03:18 principalement celui des délocalisations.
03:21 Une menace de plus en plus pressante.
03:24 Aux incertitudes sur le coût futur du prix de l'énergie en Europe, en dépit de leur détente actuelle,
03:29 s'ajoute la mise en place, aux États-Unis, de l'Efficiency Reduction Act, qui accorde aux entreprises, aux ménages,
03:37 subventions et avantages fiscaux sous condition de production locale et/ou de contenu local des biens utilisés dans leur production.
03:45 Il faut encore évoquer les effets pervers de la taxe carbone aux frontières de l'UE,
03:49 qui sera progressivement mise en place à partir d'octobre prochain.
03:53 Les industries à forte consommation d'énergie, comme la métallurgie,
03:57 y compris le secteur très performant de la chimie allemande, sont en première ligne
04:01 et des arbitrages de localisation défavorables au pays ont déjà été réalisés.
04:05 Le risque affilié, c'est celui de l'affaiblissement de la force de frappe industrielle allemande,
04:10 pourtant indispensable pour continuer d'accumuler des excédents extérieurs.
04:15 Or, excédents commerciaux et courants ont lourdement chuté l'année dernière.
04:19 Certes, cela s'explique par les circonstances exceptionnelles liées aux retombées de la crise de la Covid et de la guerre en Ukraine,
04:25 mais le mouvement était engagé avant, signe d'un modèle de croissance devenu moins efficace.
04:31 À cela s'ajoute l'accélération du recul de la population en âge de travailler
04:36 et ses conséquences à la fois sur le potentiel de croissance et le ratio de dépendance des personnes âgées,
04:41 ce qui rendra le problème du financement des retraites explosif si le pays ne pervient plus à accumuler
04:47 un maximum d'actifs nets, internes et externes, pour financer les pensions.
04:52 Coincé à court terme, l'Allemagne ne fera pas plus de 0% de croissance cette année.
04:57 Et il ne faudra pas non plus compter sur elle les années suivantes pour être la locomotive de l'Europe.
05:03 [Musique]

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