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« Bien choisir son timing pour s’adresser au pays, c’est essentiel », selon Patrice Duhamel, co-auteur du doc « Président, le prix à payer – face à la rue » sur Public Sénat
franceinfo
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il y a 2 ans
Le film qui sera diffusé samedi à 21h retrace 50 ans de contestations sociales en France
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Bonjour Céline Bidarco, votre invité média est l'auteur avec Michel Cotat d'un documentaire
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très éclairant à l'aune du mouvement de contestation contre la réforme des retraites.
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Président, Le prix à payer face à la rue sera diffusé samedi soir sur la chaîne
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Public Sénat.
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Bonjour Patrice Duhamel.
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Bonjour.
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De mai 68 au Gilet jaune, vous retracez avec Pauline Pallier la réalisatrice de ce film,
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50 ans de manifestations en France parfois violentes.
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Des anciens présidents ou premiers ministres témoignent, racontent comment ils ont vécu
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ces moments de grande tension.
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On va démarrer avec la révolte de 1968, 10 millions de grévistes, il a fallu plus
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d'un mois au général de Gaulle pour rétablir le calme.
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Et cet épisode a servi à François Hollande, il s'en est souvenu quand il est devenu
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président de la République.
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Le mai 68 démontre, c'est pour ça que c'est un échec malgré tout, démontre que quand
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il n'y a pas de débouchés politiques, finalement une révolution, un tour de cours.
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Donc j'en ai gardé finalement une certaine leçon, moi-même.
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Et il faut à tout prix éviter qu'un mouvement ou dégénère ou se produise et se développe.
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Et il vaut mieux le dialogue, autant qu'il est possible, la négociation plutôt que
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la violence et à un moment la rupture.
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Alors ça c'est quelque chose que vous dit aussi Nicolas Sarkozy, il a appris des erreurs
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de ses prédécesseurs.
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Finalement, chaque crise a eu au moins cette vertu ?
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Oui, absolument.
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Les huit présidents, ils ont été de près ou de loin, Macron et le huitième, confrontés
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à ce type de crise.
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Un peu moins sous Pompidou et sous Giscard, mais à peu près tous les autres étaient
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confrontés à ces conflits parfois très violents.
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Ce qui nous a frappés avec Michel Cotta, puisqu'on a interviewé très longuement
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les présidents, anciens premiers ministres, etc.
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Ça révèle beaucoup ces crises de leur personnalité, de la manière dont ils gouvernent.
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Ça révèle aussi l'idée qu'il faut des capteurs.
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Et qu'une des choses essentielles dans des crises de cette nature, même le général
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De Gaulle avait des problèmes de capteurs.
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Des capteurs, c'est-à-dire sentir le pays ?
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Oui, il faut qu'il y ait des gens qui soient là, qui vous disent la vérité, qui vous
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disent les choses, qui vous disent "ça va pas", etc.
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Ça existe ça ? Emmanuel Macron, vous pensez qu'il a des capteurs ? Et des bons capteurs ?
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Je pense qu'aujourd'hui c'est un des problèmes d'Emmanuel Macron.
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C'est aussi lié à la réforme d'il y a quelques années sous François Hollande
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du non-cumul des mandats.
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C'est-à-dire que les parlementaires, les députés, les sédateurs ne peuvent plus être
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maires de grandes villes ou de villes moyennes.
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Donc tout ça fait qu'il y a la difficulté un peu isolée dans le palais de l'Elysée.
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Tous les présidents, les huit, sont retrouvés isolés, essayés de sortir.
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Celui qui a le mieux réussi, c'est Mitterrand qui est arrivé, on se demande encore comment
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aller se promener sur les quais de Seine tranquillement en fin d'après-midi.
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Ça révèle aussi, je pense, l'idée essentielle qu'il faut, quand on est président, parce
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que le thème c'est les présidents face à la rue, qu'il faut parler au bon moment,
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bien évidemment pour dire des choses importantes et décisives, pour faire basculer le conflit,
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mais que le choix du timing c'est quelque chose d'absolument essentiel.
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C'est central dans une crise de cette nature.
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Vous êtes en train de sous-entendre qu'Emmanuel Macron n'a pas choisi le bon timing quand
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il s'est adressé aux Français ?
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Je pense que l'interview à 13h, d'ailleurs elle a été très critiquée, que c'était
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peut-être pas le meilleur moyen, alors on comprenait bien pourquoi, de s'adresser à
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ce qu'on appelle faussement d'ailleurs la France profonde.
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Je pense que la locution de 20h de la semaine dernière, même si elle a été également
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contestée, c'était mieux adapté.
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Il y a des moments où il faut s'adresser au pays de manière solennelle, et puis il
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y a d'autres moments où il faut répondre à des questions de journalistes qui vont
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un petit peu plus loin.
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Alors nouvelle réforme des retraites en 2010, 9 jours de blocage, et là Nicolas Sarkozy
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ne lâche rien.
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Une fois que j'avais décidé de faire la réforme des retraites, et que j'avais fixé
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le curseur à 62 ans, tout retour en arrière était impossible.
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Vous m'entendez ? Impossible.
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Sarkozy a le fait, on arrive à vous tuer.
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Si vous commencez à trembler, mais à ce moment-là, ils vous marchent dessus, parce
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qu'ils sentent un peu, vous le savez, que ça branle dans le manche, et qu'en poussant,
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on le fait casser.
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Ce n'est pas une alternative possible, d'où la nécessité de débattre avant.
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Et alors pourtant, ça n'a pas marché cette méthode avec Emmanuel Macron.
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Il y a eu débat à l'Assemblée, il n'a pas cédé sur l'âge de départ à la retraite,
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et pourtant la contestation continue.
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Oui, il y a eu une différence avec la crise des retraites sous Nicolas Sarkozy, c'est
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que Sarkozy avait un contact régulier au téléphone avec le patron de la CGT de l'époque,
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Bernard Thibault.
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C'est à lui qu'il a dit, de toute façon, vous pouvez manifester tant que vous voulez,
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etc.
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Je ne le calerai pas.
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Si ça s'était aggravé, il aurait peut-être été obligé de caler à la fin.
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Mais ce contact privilégié, c'est peut-être ce qui a manqué dans la gestion de la crise
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actuelle.
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Alors, on ne sait pas tout en même temps.
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Peut-être qu'on apprendra dans un mois, trois mois, deux ans, qu'Emmanuel Macron
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a reçu secrètement, passant par la grille du coq, ce qu'on appelle des visiteurs du
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soir, ou qu'il a eu des contacts avec des intermédiaires, avec les leaders syndicaux.
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Enfin, on a bien senti par exemple que Laurent Berger regrettait de ne pas avoir ce contact-là.
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Même dans les crises les plus violentes, il faut toujours que, directement ou indirectement
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par des intermédiaires, des sortes de médiateurs, il faut que les gens se parlent.
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Ça, c'est absolument essentiel.
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C'est aussi François Hollande qui vous raconte que pour la loi travail en 2016, il avait
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choisi de négocier avec la CFDT.
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Il a retiré une disposition pour satisfaire le syndicat.
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Et comme ça, il se le mettait dans la poche, en gros.
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Voilà.
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Et il y a ce que vos auditeurs les plus anciens ont connu.
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Il y avait un grand leader syndical de force ouvrière qui s'appelait Audrey Bergeron
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qui avait inventé l'expression du grain à moudre.
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Il faut toujours dans une négociation, et les présidents face à la rue c'est aussi
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ça, qu'il y ait du grain à moudre.
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Il y a quelque chose à pouvoir lâcher, concéder au dernier moment, au cours de la négociation.
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Là, dans la crise actuelle, ça a été difficile.
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Vous conseillez à Emmanuel Macron et à son équipe de regarder votre documentaire ?
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Je ne conseillerais rien, je ne me permettrais pas de conseiller quoi que ce soit à Emmanuel
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Macron.
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Mais il y a des leçons à tirer.
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Vous l'avez dit au début, tous les présidents ont tiré des leçons.
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Sur le timing, j'insiste là-dessus en un mot, de Gaulle en 68, à six jours de distance,
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il fait une intervention catastrophique le 24 mai au soir où il annonce un référendum
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qui n'aura lieu qu'un an après.
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Et c'est la nuit la plus violente de mai 68 derrière.
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Parce que les gens ont senti qu'il avait raté son discours, il l'a dit lui-même.
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Et six jours après, c'est la fameuse allocution à la radio au milieu de l'après-midi.
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Les gens se sont souvenus de Londres, de la manière dont il s'exprimait à la radio
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à Londres et les événements de mai 68 se sont terminés immédiatement.
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Le timing dans l'intervention présidentielle, c'est absolument essentiel.
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Ça, ce sera samedi soir sur Public Sénat.
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Et je précise en quelques mots que c'est le premier volet d'une collection que vous
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signez toujours avec Michel Cotta.
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Les prochains numéros se seront consacrés à ?
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Le président et la société, depuis la pilule et l'IVG jusqu'à la PMA.
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Et puis les présidents face au terrorisme, de l'OAS jusqu'au drame de Samuel Paty.
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Et ça, ce sera diffusé à l'automne.
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Voilà, exactement.
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Merci beaucoup Patrice Duhamel.
07:36
Merci à vous, bonne journée.
07:37
Et votre documentaire, donc, Président, le prix à payer face à la rue, coécrit
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avec Michel Cotta, sera diffusé samedi à 21h sur Public Sénat.
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