Laïcité à l'école / Rima Abdul Malak aux Molières / Concerts de casserole pour les ministres

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Alexandra Szpiner, Sophie De Menthon, Jean Luc Bennahmias et Alexis Bachelay

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-04-25##

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Transcript
00:00 Bonjour à tous et à toutes, mardi 25 avril, avec vous pour débattre et commenter l'actualité, tenter de se mettre d'accord avec Alexandra Spiner.
00:08 Bonjour, conseillère régionale LR d'Ile-de-France, Sophie de Menton, chef d'entreprise, présidente du mouvement Éthique.
00:15 Bonjour, Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des droits de l'homme, ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
00:22 Bonjour à vous, et Alexis Bachelet, maire adjoint de Colombes et ancien député PS. Casseroles, interruptions, manifestants, manifestations,
00:33 impossible pour le gouvernement de se déplacer et pourtant, et pourtant, le président de la République encourage tout le monde à se mobiliser.
00:43 Il va y avoir un plan Marshall pour les classes moyennes et puis avec ce slogan absolument hallucinant,
00:48 en avoir pour son argent, impôts en avoir pour son argent, je ne sais pas si c'est Jad, CPT ou McKinsey, mais ça sent un peu la formule marketing.
00:58 Et puis voilà, bien d'autres sujets avec vous. On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
01:04 Sophie, c'est vous qui commencez avec l'augmentation de 1,50€ du tarif des généralistes.
01:11 Oui, et ça va bien plus loin que ça. D'abord, je salue les généralistes qui se défoncent, qui ont de plus en plus de clients.
01:17 Qui ne savent plus comment s'y brouiller, qui font face à la drogue.
01:21 Qui ne comptent pas leurs temps, qui ont des responsabilités, qui pallient les déficiences de l'hôpital, de l'État.
01:36 Qui soignent les personnes âgées, qui vont maintenant même, et qui continuent le mien.
01:40 La semaine dernière, elle me disait qu'elle allait voir des gens de 85 ans chez eux, le soir, ne soit-ce que pour leur parler.
01:46 Je suis furieuse, parce qu'en fait, sous cette augmentation, qui est trop faible, c'est vrai,
01:52 et sous l'attaque du ministre, que j'ai vu longuement moi-même, qui m'a dit, je l'avais déjà en parlant de ce tarif-là,
01:58 il m'avait dit "mais j'ai pas l'argent, j'ai pas le droit d'augmenter plus".
02:01 Donc c'est pas la peine de flinguer le ministre de la Santé, il a pas le droit d'augmenter plus.
02:05 Il a pas l'argent. On lui donne pas et il obéit.
02:08 Enfin, 1,50€, ça peut paraître quand même comme une homone.
02:11 Une homone ! Une homone, c'est ce que je lui avais dit. Il m'a dit "je n'ai pas de quoi".
02:15 Alors, il m'a calculé aussi que si vous multipliez par le nombre de visites par jour,
02:20 ils font en moyenne 12 visites par jour, que vous multipliez par le nombre de semaines, etc.
02:26 puis après si on déduit des impôts, alors là, n'en parlons pas.
02:29 - Donc c'est quoi ? C'est un coup de cœur ou un coup de gueule ?
02:32 - Une gueule épouvantable contre la faible augmentation, je suis bien claire.
02:36 Et ce que je trouve lamentable, c'est qu'il y a mine de rien une attaque permanente du privé.
02:43 - Comme sur l'école ? - Mais mine de rien, c'est sans arrêt.
02:46 On voit les écoles privées qui vont être tenues d'accepter une pseudo mixité que je n'ai pas bien comprise.
02:55 Comme le président de la République, et là franchement, n'est pas capable de réformer l'État profond,
03:01 il ne sait pas le faire, il n'est pas capable de diminuer le coût de cet État,
03:04 eh bien, on se rabat sur le privé. Et donc là, c'est vraiment pas bien du tout de faire ça.
03:15 Et alors, quant à sa promesse, n'en parlons pas, des urgences, des hôpitaux et de la médecine qui devraient être établies,
03:22 on ne parle plus des 100 jours d'ailleurs, c'est fini.
03:25 - Mais il y a les enseignants, l'annonce qui a été faite de remplacer les professeurs absents,
03:32 le prof de maths par le prof d'anglais, donc si le prof de maths est absent 15 jours,
03:36 les élèves vont devenir parfaitement bilingues, si c'est le prof de gym, ils vont être recordman du 100 mètres.
03:42 - Oui, mais il n'y a pas de quoi en rire.
03:45 - Il y a un moment, quand vous mettez en rapport avec les déclarations de Gabriel Attal et du gouvernement,
03:51 de dire "un pot en avoir pour mon argent", force est de constater que nous n'en avons pas.
03:57 - Moi, je ne ris plus du tout là.
03:59 - Absolument, on va y revenir, Jean-Luc, je vous vois réagir.
04:02 - Sur les remplacements de professeurs, il y a un excellent sketch des inconnus,
04:08 qu'il faut retrouver et qu'il faut regarder sur Youtube,
04:11 qui raconte ça avec le prof de gym qui prend la place du prof de philosophie.
04:16 - Oui, je l'ai aperçu.
04:18 - Absolument hilarant.
04:20 - Guy me dit que l'augmentation d'un euro 50, ça coûte 600 millions d'euros par an.
04:26 - Et oui.
04:27 - Après, il faut savoir où on met sa priorité.
04:30 - Je sais, on fait des économies de l'État.
04:33 - Oui, mais on désengraisse la bête.
04:36 - C'est la sécurité sociale, ce n'est pas l'État qui rembourse tout ça.
04:39 - Oui, je dis l'État, pardon, c'est vrai.
04:40 - Et ce n'est pas l'argent du ministre, quelque part.
04:43 - Non, mais c'est tout à fait juste ce que vous dites,
04:46 mais là, on l'attaque, on dit que c'est une honte que c'est un meuble du ministre pour ça.
04:49 - C'est une cotisation sociale.
04:51 Alors Jean-Luc, vous voulez parler de Mayotte et vous avez bien raison.
04:55 - Oui, sujet d'une complexité, il faudrait beaucoup de temps,
04:58 mais je vais le faire assez rapidement.
05:01 Rappelez simplement que les Comores et Mayotte, c'est les mêmes îles historiquement,
05:06 c'est les mêmes populations, souvent issues d'Afrique, de l'Afrique territoriale ou de Madagascar.
05:12 Complexité absolue, je ne vais pas faire ça en si peu de temps, ce n'est pas possible.
05:16 Ça fait longtemps qu'on aurait dû permettre aux îles comoriennes indépendantes,
05:23 elles, de se développer et donc l'aide au débloquement aurait été absolument indispensable.
05:29 C'est ingérable pour l'île du Comore, c'est tout petit, Mayotte.
05:34 Accueillir des dizaines de milliers de personnes, des centaines de milliers de personnes,
05:38 depuis des années, dans une situation épouvantable sur Mayotte, épouvantable.
05:43 - C'est le chaos, on peut parler de chaos.
05:45 - De chaos, mais d'un côté, il y a des îles pauvres, mais Comores,
05:49 d'un autre côté, Nicolas Sarkozy avait eu cette bizarre idée de rendre Mayotte département français.
05:57 Ça donne une distorsion totale entre les possibilités des Comoriens
06:06 de vivre dans les différentes îles comoriennes et une île qui dépend maintenant totalement de la France.
06:11 Voilà, situation catastrophique, vous l'avez vu, un tribunal a dit hier soir
06:18 qu'on ne pouvait pas aller dans ces bidonvilles atroces.
06:22 La vie là-bas, sur une île aussi petite, devient absolument impossible,
06:26 que ce soit pour les réfugiés, mais pour les habitants de Mayotte aussi.
06:30 Je n'irai pas plus loin sur une situation impossible.
06:32 - J'entendais la question, je crois que c'était ce matin sur Sud Radio d'ailleurs,
06:37 sur le droit du sol, c'est-à-dire qu'il vienne aussi nombreux des Comores
06:42 pour accoucher à Mayotte et devenir français. J'ai vu un reportage sur France 2.
06:49 - Juste un mot, Marseille est la seconde île où il y a quasiment plusieurs dizaines de milliers,
06:59 d'ailleurs ça se passe à la Marseillaise, c'est-à-dire pas trop mal,
07:03 on pourrait même dire plutôt bien, dans les différentes communautés qui sont là.
07:07 Mais ce que j'ai vu sur Marseille, et qu'entre ceux qui sont issus,
07:11 ceux qui sont issus qu'on appelle les Mahorais de Mayotte et les Comoriens,
07:15 ça n'est pas une chose d'ambiance.
07:17 - Non, mais il y a quand même là aussi un territoire perdu de la République.
07:23 - Ça c'est certain.
07:24 - Quand on voit les aides qui ont été données, 150 millions donnés aux Comores l'année dernière
07:30 pour qu'ils gardent leurs ressortissants, ils ne veulent pas les reprendre.
07:35 Vous avez vu ce drame aussi de ce bateau qui a été refusé par les Comores.
07:39 Est-ce qu'on va traiter ça dans la loi sur l'immigration ?
07:42 Parce que moi j'en discutais, il va y avoir une loi sur l'immigration,
07:45 entre guillemets, on ne sait pas ce qu'il y a dedans, etc.
07:47 Mais je trouve ça terrible de dire qu'on va faire une loi là-dessus.
07:50 Est-ce que toutes ces questions qui sont très nombreuses, etc. vont être traitées ?
07:55 - C'est pas avec une loi sur l'immigration, c'est une loi qu'il faudrait faire
08:00 sur le développement des territoires des Comoriens.
08:04 - Oui mais ça va dedans quand même !
08:06 - Non, pas sur une loi sur l'immigration, non !
08:09 C'est sur une loi sur le développement !
08:11 - Jean-Luc, si, évidemment qu'il est question de...
08:14 On ne peut pas laisser Mayotte subir de tels flux migratoires
08:18 et les laisser au bord de la guerre civile.
08:22 C'est évidemment une question de l'immigration.
08:27 - Aujourd'hui vous voyez les images d'enfants qui vont à l'école avec des policiers
08:32 qui sont protégés par l'armée, par les policiers.
08:35 C'est une situation qui est intenable.
08:37 Les hôpitaux sont aussi au bout.
08:40 Alexis, sur Mayotte, qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
08:45 - On est dans une situation qui est particulièrement chaotique
08:48 mais qui est aussi le fruit d'une volonté politique de l'État français à un moment donné
08:53 de garder, si je puis dire, un pied dans cet archipel.
08:57 Avec un référendum qui avait un caractère illégal au regard de la souveraineté des États.
09:03 Parce que Comores est quand même, au départ, un État qui est devenu indépendant
09:08 et on a décroché Mayotte pour des raisons...
09:12 Je dirais que c'était du post-colonialisme mal digéré.
09:16 - Non, moi je ne dirais pas ça.
09:18 - Ecoutez, vous ne direz pas ça, mais regardez la situation qu'on a créée quand même.
09:23 On est dans un archipel, donc normalement il n'y a pas beaucoup d'archipels
09:27 où il y a une île qui a été détachée et raccrochée à l'expuissance coloniale.
09:31 Si on créait ça un peu partout dans le monde, on aurait à peu près les mêmes situations ingérables.
09:37 Donc il faut aussi remettre les responsabilités premières.
09:40 Il y a des décisions politiques qui ont été prises il y a très longtemps
09:43 et qui conduisent aujourd'hui à une situation ingérable.
09:46 - Il faut les remettre en cause.
09:48 - Ça veut dire ?
09:49 - Si on ne met rien en cause, on en sortira jamais.
09:51 - Ça veut dire reconnaître que Mayotte n'est pas plus la France ?
09:54 - Eh ben oui.
09:55 - Parce que sinon, moi je ne vois pas comment on gère cette proximité entre...
09:58 - Je suis d'accord.
09:59 - ... les niveaux de vie. L'écart de niveau de vie, c'est 1 à 10.
10:05 C'est-à-dire que quoi que Mayotte soit un territoire quand même pauvre,
10:09 il y a beaucoup de gens qui vivent de l'aide sociale,
10:11 malgré que ce soit un territoire pauvre,
10:13 au regard de nos critères français, mais par rapport au Comore,
10:16 c'est 10 fois plus que les habitants du Comore.
10:18 Donc comment voulez-vous empêcher des gens qui vivent dans un territoire extrêmement pauvre
10:23 de finalement, en désespoir de cause, venir tenter leur chance,
10:28 notamment les plus jeunes, parce qu'il y a quand même aussi beaucoup de jeunes,
10:31 il y a aussi des femmes qui veulent accoucher sur ce territoire
10:34 pour donner un autre avenir à leurs enfants.
10:36 C'est très bien, on peut parfaitement le comprendre sur le plan individuel,
10:40 mais au niveau du fonctionnement de Mayotte,
10:43 ça crée des situations intolérables, ingérables, insupportables.
10:46 - Je pense qu'il faut revenir là-dessus, il faut se poser des questions.
10:48 - Donc aujourd'hui, c'est bien plus qu'un problème d'immigration.
10:50 - On abandonne Mayotte.
10:51 - C'est bien plus un problème d'immigration.
10:53 - On ne peut pas dire des choses pareilles.
10:54 - Qu'est-ce qu'on fait en demandant Mayotte ?
10:55 - Je pense qu'il y a un moment où il faut repenser les choses.
10:58 - Il faut au contraire les soutenir.
10:59 - Les soutenir ? Jusqu'où ? Comment ?
11:02 - Par exemple, de stopper les aides aux Comores.
11:05 - Mais on aggravera les choses.
11:07 Si les Comores décrochent encore plus, il y aura encore plus de réfugiés.
11:10 Et vous n'allez pas mettre des barrages flottants tout autour de Mayotte
11:13 pour empêcher les gens de venir il y a quelques kilomètres.
11:15 - En 4 ans, on a investi plus de 100 millions d'euros.
11:17 - 150 millions.
11:18 - 150 millions.
11:19 Bon, 150 millions d'euros aux Comores.
11:23 - Qu'est-ce que ça a changé ?
11:25 - Ça n'a rien changé.
11:26 - Qu'est-ce que vous suggérez ?
11:28 - De soutenir Mayotte dans sa volonté de rester français.
11:31 - Gérald Darmanin a dit qu'il voulait limiter le droit du sol.
11:36 - Mais oui, il faisait ça possible.
11:39 - Là, ça veut dire qu'on crée un système dérogatoire dans un département français.
11:44 C'est ce que disait Jean-Luc.
11:45 On a rattaché encore plus Mayotte via le statut départemental.
11:49 Ce qui n'est pas le cas de la Polynésie, ce qui n'est pas le cas de la Nouvelle-Calédonie.
11:52 Il y a des endroits où on a décidé de laisser de l'autonomie, d'avoir des statuts particuliers.
11:56 Là, on les a rattachés encore plus fermement à la République.
12:00 - Allez, pause, 9h15, on se retrouve dans un tout petit instant sur Sud Radio.
12:04 On va parler casserole.
12:06 A tout de suite.
12:07 - Et nous continuons avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
12:17 On va passer à vous, Alexandra Spiner.
12:20 On l'a un petit peu évoqué ici, Papendiaï.
12:23 - Oui, alors moi, mon coup de gueule, c'est la vision extrêmement accommodante de la laïcité de Papendiaï.
12:30 Nous avons eu à la région Île-de-France une très sérieuse alerte.
12:35 Puisque quand, avec Valérie Pécresse, nous avons refusé de donner le nom d'Angela Davis à un lycée de la Plaine-Saint-Denis.
12:41 Donc je rappelle qu'Angela Davis est une des figures de l'extrême gauche la plus identitaire.
12:47 Elle soutient des mouvements en France comme les indigènes de la République, qui sont plus racistes qu'antiracistes.
12:53 Et qui sont dans une rhétorique insupportable qui contrevient à nos principes républicains.
12:58 Angela Davis explique que la laïcité est une arme contre les musulmans.
13:03 Et elle fustige la mentalité, je cite, "coloniale de la France".
13:08 Et bien, M. Papendiaï, lui, ne voit aucun inconvénient à ce que son nom figure sur le fonton de nos écoles.
13:16 Et il choisit de ne retenir d'elle que sa lutte contre la ségrégation des Noirs aux États-Unis.
13:23 Voilà maintenant qu'il veut redéfinir, autant dire vider de sa substance,
13:28 les périmètres du Conseil des Sages de la laïcité et des valeurs de la République,
13:31 qui a été mis en place par Jean-Michel Blanquer.
13:34 Jean-Michel Blanquer revient, qui était un organisme indépendant,
13:40 qui veillait à la sauvegarde des principes républicains et qui soutenait les communautés éducatives.
13:46 Donc une sorte de vigie de la laïcité.
13:49 Il a ainsi supprimé, et c'est très grave, c'est ainsi qu'il en vide totalement le sens de cette instance,
13:58 il a supprimé le principe de l'autosaisine.
14:01 Alors concrètement, ça veut dire que le Conseil des Sages n'aura plus son mot à dire
14:05 s'il n'est pas saisi par le ministre lui-même.
14:08 Et ça signifie aussi que les acteurs de terrain,
14:11 donc ceux qui constatent au quotidien les atteintes à la laïcité,
14:14 ne pourront plus saisir directement le Conseil des Sages.
14:21 Et ils devront passer par le recteur lui-même et sur saisine du ministre lui-même.
14:27 Alors est-ce qu'on imagine un principal de collège ou un enseignant constater une atteinte à la laïcité
14:33 et puis consulter toute sa hiérarchie jusqu'au rectorat pour obtenir une réponse sur une problématique concrète rencontrée ?
14:41 Bah évidemment que non.
14:43 - Mais je comprends pas pourquoi, je comprends c'est scandaleux, je ne comprends pas l'illumination de ce ministre,
14:47 je ne comprends pas qu'il rejette tout ça, et je ne comprends pas ce que pense le président de la République.
14:51 Et donc ça c'est très grave parce que...
14:53 - C'est l'heure même temps, c'est l'heure même temps.
14:55 - Pourquoi est-il si détesté ? On se pose de vraies questions en ce moment partout.
14:59 Et c'est vrai que même ceux qui l'ont soutenu, etc., on ne comprend pas.
15:05 Il y a une vraie volonté dans l'illumination de ce ministre, une volonté qui est grave.
15:09 - Oui mais alors ça va bien au-delà puisque le locataire de la rue de Grenelle
15:14 veut aussi étendre les questions de la laïcité aux interrogations liées aux discriminations.
15:20 Alors là, concrètement, tout ce qui est lié au sentiment d'exclusion de certains élèves
15:29 devra être pris en compte par le conseil des sages.
15:34 Il a aussi décidé d'élargir la composition de l'instance.
15:37 Et parmi les nouvelles personnalités, nous avons monsieur Alain Policar.
15:42 - Oui, j'ai voté ici.
15:44 - Alain Policar, un chercheur qui voit dans la société française
15:49 une société dans laquelle existe un racisme systémique.
15:53 - Oui, j'ai vu ça, c'est à vrai semblant.
15:55 - Et pour qui la laïcité ne doit pas être un instrument de combat contre l'islam.
15:59 - Donc il est nommé au conseil des sages.
16:02 - Il est nommé au conseil des sages. C'est un choix politique de monsieur Papendaye.
16:06 - Et puis c'est compliqué, les Français ne se rendent pas compte de ce qui se passe
16:09 parce que c'est très important et effectivement, il faut être un peu pointu
16:12 pour savoir qu'il y a un conseil des sages, leur process, etc.
16:15 - Non, non, mais c'est un système qui fonctionnait très très bien.
16:19 - Absolument.
16:20 - Et donc voilà qu'on nomme un laïc pour le moins très tiède, frileux sur les questions de laïcité.
16:27 Bref, tout ce dont la cause n'a pas besoin.
16:30 - Alors Jean-Luc, je vous ai vu réagir dès le début.
16:33 - En fait non, je ne réagissais pas du tout par rapport à ce que disait Alexandra.
16:36 Je réagissais par rapport à mon chat qui me l'a mis un petit peu moins.
16:39 - C'est beaucoup plus pragmatique.
16:42 - Alors que 72% des chefs d'établissement signalent le port de tenues religieuses,
16:50 je crois que plus que jamais l'école doit être un sanctuaire.
16:55 Il faut renforcer notre modèle républicain et apporter une réponse ferme et claire
17:00 aux enseignants qui sont souvent désemparés face à la montée de l'intégrisme religieux.
17:05 Il est temps de cesser de cacher la poussière sous le tapis
17:08 et je crois vraiment que la laïcité ne s'accommode pas d'épithettes.
17:12 - Qui veut réagir Alexis ?
17:15 - Non, pas sur ce qui vient d'être dit.
17:18 Moi je pense que pour être au contact du monde enseignant,
17:22 la première chose qui inquiète les enseignants c'est le manque de moyens.
17:26 Les profs qui ne sont pas remplacés,
17:30 des problèmes aussi dans certains lycées, des manques de moyens matériels aussi,
17:36 manque d'entretien... - Mais c'est pas fromage ou dessert, ça peut être les deux.
17:40 - Non, non, c'est pas fromage ou dessert.
17:43 - Vous ne pouvez pas dire "on ne parle pas de la laïcité" parce qu'il y a un problème de moyens.
17:47 - Qui transmet les valeurs de la laïcité ? Ca passe aussi par les enseignants.
17:50 Quand il n'y a plus de prof devant les élèves, qui va transmettre quoi ?
17:53 - Là vous détournez le regard du problème, vous savez que non.
17:58 - Non, non, je ne fais pas d'idéologie là-dessus.
18:01 - Ca c'est un positionnement idéologique.
18:04 - Je vais vous emmener à Colombe, au lycée Guimau-Passant,
18:07 où il y a eu des gros problèmes à la fin de l'année dernière,
18:10 et que disent les enseignants ? Ils disent "donnez-nous des moyens,
18:13 que la région donne des moyens, y compris mettre du personnel
18:16 pour assurer la sécurité, etc."
18:19 Et le maire dans ma commune a écrit à Valérie Pécresse,
18:22 je rappelle quand même que c'est la compétence des régions
18:25 d'entretenir, de construire et d'entretenir les lycées,
18:27 et on n'a pas eu de réponse.
18:29 Donc vous attaquez le ministre de l'éducation nationale,
18:31 mais que la région balaie les démons à sa porte,
18:33 et mette les moyens là où il y a les bougues graves.
18:36 - Là vous détournez le problème.
18:38 - Sauf que la laïcité c'est un autre problème.
18:40 - Attendez, ce n'est pas l'éducation nationale.
18:42 - Nous sommes les premiers à avoir instauré la sécurité dans les lycées,
18:45 et on a été attaqués pour cela.
18:47 - Ce n'est pas le cas dans le lycée Guimau-Passant,
18:49 à Colombe il y a eu des problèmes, et on n'a pas eu de réponse,
18:52 ni de moyens qu'on a demandé pour rétablir effectivement
18:55 de l'ordre dans cet établissement qui a subi des incidents
18:58 à la fin de l'année dernière.
18:59 - Vous pouvez aller vérifier.
19:01 - Ecoutez, vraiment la sécurité, Dieu sait que Valérie Pécresse
19:03 a été attaquée sur ce sujet,
19:05 nous sommes les premiers à avoir installé...
19:07 - Pourquoi elle fait mieux que les autres ? Personne n'y arrive,
19:09 il y a des rendez-vous dans les supermarchés.
19:11 Pourquoi est-ce que vous voulez qu'elle présente...
19:13 - Ce n'est pas la compétence de la région les supermarchés.
19:15 Ce n'est pas la région qui construit et qui entretient les supermarchés.
19:17 - Ce n'est jamais la compétence de personne,
19:19 donc de toute façon la sécurité n'est pas...
19:21 - Il y a des compétences très claires sur certains sujets.
19:23 - On peut être d'accord avec vous deux,
19:25 effectivement il y a un énorme manque de moyens.
19:27 - Si c'est pour faire des écrans de fumée
19:29 et ne pas parler des autres sujets, je ne suis pas d'accord.
19:31 Il y a des vrais sujets de moyens
19:33 et de manque de moyens dans certains états.
19:35 - On est d'accord sur ce constat.
19:37 - On est d'accord.
19:39 - Mais là vous n'êtes pas vous dans le constat,
19:41 vous êtes en capacité d'agir.
19:43 - Il n'y a pas de profs, ils les inventent les profs.
19:45 - À la bonne heure, je vous invite à Colombe.
19:47 - Non mais attendez, vous comptez.
19:49 - Est-ce qu'ils les inventent les profs
19:51 quand il n'y en a pas ? Est-ce qu'on les invente ?
19:53 - C'est pour ça que c'est insupportable.
19:55 - C'est là-dessus que le ministre doit être interpellé.
19:57 C'est comment ça se fait avec les moyens qu'on met
19:59 dans l'éducation nationale, qu'on le retrouve
20:01 avec des élèves sans profs.
20:03 - Je suis d'accord aussi.
20:05 - Il y a des difficultés de recrutement,
20:07 il y a une crise de vocation,
20:09 c'est plus difficile de trouver des candidats, etc.
20:11 - C'est pas assez payé.
20:13 - Il y a peut-être aussi des problèmes.
20:15 - 40% des collégiens de 6ème ne maîtrisent
20:17 ni la lecture ni l'écriture.
20:19 - Malheureusement, Papendia, sur ces sujets-là...
20:21 - Il est absent, mais...
20:23 - C'est pour ça que c'est extraordinaire.
20:25 - C'est ça le cœur du métier du ministre de l'éducation nationale.
20:27 - Comment on peut l'y réécrire ?
20:29 - On exige que le privé s'en occupe
20:31 parce que le privé est bien meilleur.
20:33 Les enfants qui sont dans le privé savent l'y réécrire.
20:35 - C'est un peu de la caricature.
20:37 - Non, pas vraiment.
20:39 - Pourquoi il veut envoyer
20:41 les enfants dans les écoles privées ?
20:43 - Papendia ?
20:45 - Oui.
20:47 - Je pense que le ministre
20:49 de l'éducation nationale,
20:51 c'est le ministre aussi de l'école publique.
20:53 Je pense que le rôle de l'éducation
20:55 de ministre, c'est d'abord...
20:57 - Privé.
20:59 - Le ministre est aussi le ministre de l'école privée.
21:01 - Oui, mais aussi de l'école publique.
21:03 Je ne pense pas que le rôle premier
21:05 du ministre de l'éducation nationale,
21:07 ça soit d'inciter les gens à aller vers le privé.
21:09 C'est d'abord de donner les moyens au public.
21:11 - C'est ce qu'il a fait la semaine dernière.
21:13 - Pour moi, c'est incompréhensible.
21:15 - C'est ce qu'on vous dit.
21:17 - Je ne sais pas ce que pense Jean-Hubert Benhamia,
21:19 mais c'est complètement délirant.
21:21 - J'aimerais quand même rappeler que les brigades régionales
21:23 de sécurité, c'est Valérie Pécasse.
21:25 - Elles sont où ?
21:27 - Elles sont partout, dans les lycées, à la demande des proviseurs.
21:29 À la demande des proviseurs.
21:31 - Ah, bah oui.
21:33 - Parce que nous respectons la liberté des communautés éducatives.
21:35 - Mais il y a une question
21:37 qui s'est posée, qui a été soulevée hier
21:39 dans le Figaro, au moment de l'Aïd,
21:41 où il y avait énormément d'élèves
21:43 absents. La question aussi, c'est de dire
21:45 est-ce qu'on doit respecter les fêtes religieuses
21:47 quand on voit qu'il y avait, dans certains endroits,
21:49 80% d'absence ?
21:51 Là, on parle aussi de laïcité.
21:53 Qu'est-ce qu'on fait ?
21:55 Qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ?
21:57 Personne ne répond.
21:59 - Qu'est-ce qu'on peut faire ?
22:01 - Qu'est-ce qu'on peut faire ?
22:03 50 élèves sur 200 dans une école ?
22:05 - L'école est laïque
22:07 et républicaine. On obéit.
22:09 - Et puis, je vais vous dire,
22:11 vous seriez surpris parce que
22:13 moi, j'ai posé mon fils,
22:15 il a remarqué qu'il y avait effectivement
22:17 beaucoup d'absents ce jour-là.
22:19 - Et pas seulement que
22:21 des élèves. - Et pas seulement que pour l'Aïd.
22:23 Il a un petit copain qui est parti à Boston.
22:25 Vous voyez ce que je veux dire ?
22:27 - On ne va pas dire maintenant que les élèves sont
22:29 absents le jour de l'Aïd parce qu'ils partent
22:31 en vacances. - Non, mais il y a des familles,
22:33 des parents qui, pour des raisons familiales,
22:35 d'organisation, disent tant pis,
22:37 ils ratent un ou deux jours.
22:39 Parce que les billets d'avion coûtent moins cher.
22:41 - Vous avez les billets d'avion ? - Oui.
22:43 - Je peux vous en donner plein des raisons d'absence. - Moi, je l'ai fait, ça.
22:45 - Je l'ai fait, je suis désolée.
22:47 - Moi, je ne le ferai pas, je ne l'ai pas fait, mais il y en a qui le font.
22:49 Après, c'est des choix familiaux.
22:51 - C'est vrai que l'Aïd est tombé le jour
22:53 de la veille des vacances scolaires,
22:55 donc il y a beaucoup de gens qui ont dû profiter
22:57 de cela également. - Non, mais la question que vous avez posée, Valérie,
22:59 il faudrait y répondre, et je crois que c'est quand même assez simple
23:01 sinon on n'en sort pas. Nous avons
23:03 une école laïque et républicaine. Dans le privé,
23:05 on fait ce qu'on veut. Laïque et républicaine,
23:07 on ne fait pas ce qu'on veut.
23:09 - Je finis, heureusement,
23:11 on ne fait pas ce qu'on veut.
23:13 - Dans le privé, on peut imaginer qu'il y a des parents
23:15 qui les mettent et qu'il y ait des écoles confessionnelles
23:17 aussi. Ce que je dis,
23:19 c'est que dans
23:21 l'école de la République,
23:23 il y a un règlement avec des vacances
23:25 déterminées, on n'a pas à respecter
23:27 les fêtes religieuses. Point final. - On respecte
23:29 les fêtes religieuses françaises. - Eh bien, je me suis
23:31 demandé s'il fallait...
23:33 - Oui, donner aux différentes communautés.
23:35 - S'il fallait, moi je suis désolée, mais je suis
23:37 de la sécu, le lundi de Pentecôte,
23:39 je me pose des questions. - Allez, pause,
23:41 9h29, on se retrouve dans un instant.
23:43 On va parler casserole.
23:45 - Sud...
23:47 Sud Radio, mettez-vous
23:49 d'accord, 9h10,
23:51 Valérie Exper. - Avec vous,
23:53 on continue
23:55 nous, de débattre
23:57 et de se mettre d'accord.
23:59 - Oui, on est sûrs.
24:01 - Juste un mot,
24:03 je voulais dire que, la France d'aujourd'hui,
24:05 on a plusieurs communautés
24:07 qui vivent côte à côte,
24:09 et qu'on puisse respecter que les uns
24:11 et les autres aient des fêtes religieuses,
24:13 moi ça ne me choque pas.
24:15 En revanche, ce qui m'a profondément choqué
24:17 cette année,
24:19 avec la rupture
24:21 du ramadan,
24:23 c'est le prosélytisme
24:25 sur les réseaux sociaux, qui encourage
24:27 les élèves, justement,
24:29 à l'absentéisme. Et ça, c'est choquant.
24:31 En revanche,
24:33 si les élèves sont absents,
24:35 ils n'assument les conséquences
24:37 sur le plan scolaire.
24:39 L'absence est actée, j'espère qu'il n'y a pas
24:41 d'accommodements...
24:43 - Si, de ce que j'ai pu lire ici
24:45 ou là, il y avait des choses qui avaient été préparées
24:47 en amont, justement, en sachant qu'il y aurait
24:49 beaucoup d'élèves absents.
24:51 Mais pourquoi pas donner, effectivement,
24:53 c'est une fête importante pour les musulmans,
24:55 pourquoi ne pas donner un jour ?
24:57 - Un jour, je ne vais faire rien, pourquoi pas ?
24:59 Il faut de toute façon, on voit bien qu'il faut
25:01 repenser tout ça.
25:03 - Jean-Luc, vous n'êtes pas d'accord ?
25:05 - Moi, je pense qu'il faut revenir, je le dis souvent
25:07 sans centaine, à la loi de 1905,
25:09 qui a réglé le problème
25:11 à l'époque,
25:13 entre l'État et les différentes religions.
25:15 Et la loi de 1905
25:17 répond à tous les problèmes,
25:19 même les problèmes avec l'islam.
25:21 - Oui.
25:23 - T'as dit plus précisément ?
25:25 - Ça veut dire qu'il y a séparation entre l'Église,
25:27 les Églises et l'État.
25:29 - Mais concrètement, là, vous répondez
25:31 à aucun problème, pardon Jean-Luc,
25:33 ça a rien résolu ?
25:35 - Si tu vas au bout, Jean-Luc, ça veut dire que tu veux
25:37 remettre en cause les jourfériers...
25:39 - Plus de jourfériers catholiques, c'est ce que vous dites ?
25:41 - Un peu de pédagogie historique.
25:43 Un peu de pédagogie historique
25:45 serait bienvenue par rapport à tout cela.
25:47 Un peu de rappel historique
25:49 sur comment s'est fondée
25:51 la loi de 1905.
25:53 - Oui.
25:55 - Et donc ?
25:57 - Ça n'était pas une mince affaire.
25:59 - On sait la violence d'où ça a été.
26:01 - L'Église catholique française,
26:03 car il s'agissait d'elle,
26:05 a dû passer un compromis avec l'État.
26:07 Ça s'est passé à l'Assemblée nationale.
26:09 - Et alors ?
26:11 - Aujourd'hui ?
26:13 - Aujourd'hui, c'est un peu...
26:15 - Je ne nie pas les problèmes,
26:17 je rappelle pédagogiquement
26:19 ce qu'il faut rappeler.
26:21 - Ce qui est valable pour une religion
26:23 est valable pour les autres.
26:25 - Ah !
26:27 - Ça, c'est autre chose, ça va beaucoup plus loin.
26:29 Passer des accords inconcordants
26:31 avec les musulmans, avec les juifs,
26:33 essayer de voir...
26:35 Moi, je pense que si on fait ça,
26:37 il y a une égalité.
26:39 Je reviens sur l'histoire des jours fériés.
26:41 Pour chaque religion, il y a droit
26:43 à deux jours fériés par an.
26:45 - Un seul suffirait, pourquoi tout de suite ?
26:47 - Le Pâques...
26:49 - Je me dis que mon fils est dans le public,
26:51 mais depuis deux ans, c'est la dégringolade
26:53 au niveau du travail à faire, des cours,
26:55 et de la tenue de la classe l'année prochaine.
26:57 Oui, je le mets dans le privé, pour le cadre,
26:59 et surtout, j'ai connu d'excellents enseignants,
27:01 mais c'est vrai que depuis quelque temps,
27:03 ça ne fonctionne pas.
27:05 J'ai un copain qui m'a dit hier,
27:07 son fils en CE2
27:09 a su qu'il passait dans la classe supérieure.
27:11 On est le 25 avril.
27:13 - C'est un peu le problème.
27:15 - Comment motiver des gamins ?
27:17 - C'est un peu compliqué.
27:19 Je crois qu'on passe aux casseroles,
27:21 interruptions et manifestants.
27:23 Vous avez fait un petit montage
27:25 avec Thibault, le réalisateur.
27:27 C'était hier l'accueil pour
27:29 Éric Dupond-Moretti dans la Sarthe à Coulennes.
27:31 Après, nous avons eu François Braune
27:39 qui lui était à Poitiers.
27:41 - C'est une regrette d'ailleurs.
27:43 - Et puis, nous avons eu Papendiaï
27:45 bloqué dans un train-gare de Lyon hier soir.
27:47 C'était une image assez surréaliste.
27:49 Et puis, l'arrivée de Rima Abdulmalak.
28:01 Vous allez en parler, Alexis Bachelet,
28:03 hier au Molière.
28:05 - C'est un peu la même chose.
28:07 - C'est un peu la même chose.
28:09 - Vous avez été bloqué hier au Molière.
28:11 Il y a eu, je crois, hier,
28:17 plus de 450 concerts de casseroles.
28:19 Et vous vouliez vous revenir.
28:21 C'était votre coup de cœur
28:23 pour la ministre de la Culture,
28:25 interpellée comme à chaque manifestation,
28:27 remise de prix
28:29 par des intermittents du spectacle.
28:31 Je ne sais pas si c'est un coup de cœur
28:33 ou un coup de gueule d'ailleurs.
28:35 - On ne sait plus.
28:37 - C'est un peu les deux.
28:39 - Mais ça me fera aussi un coup de cœur
28:41 parce qu'on a tellement d'occasion
28:43 de critiquer le gouvernement et les ministres
28:45 qu'on peut aussi parfois saluer
28:47 une forme d'audace.
28:49 - Courage.
28:53 - Pour la vie du grand.
28:55 - C'est ce que ça m'a fait comme impression.
28:57 D'abord, c'est vrai que c'est parfois
29:03 un peu ennuyeux, ces cérémonies,
29:05 parce que c'est tellement cérémonieux
29:07 qu'à part la surprise
29:09 de savoir qui a gagné
29:11 le Molière, le César
29:13 ou autre chose,
29:15 c'est un peu fastidieux.
29:17 Là, on s'attendait à l'interpellation
29:19 des ministres. Il y en a toujours eu.
29:21 Ça fait souvent dans les zappings
29:23 vous retrouver tout au long de l'histoire.
29:25 C'est un peu le classique.
29:27 On s'attendait à ce que des intermittents
29:29 du spectacle,
29:31 surtout en pleine crise sociale,
29:33 interpellent la ministre.
29:35 Mais ce qui était moins attendu et moins conventionnel,
29:37 c'est qu'elle réponde.
29:39 D'abord, je ne sais pas comment ça se passe
29:41 quand on est comme ça dans une salle.
29:43 - Je crois qu'elle l'avait dit. Elle l'avait prévenue.
29:45 - On s'était prévenit.
29:47 - Je ne me laisserai pas faire.
29:49 Et ce qui s'est passé,
29:51 je crois que c'était au César ou dans
29:53 quelle autre manifestation, elle avait dit
29:55 "je répondrai". Je pense qu'elle avait dû prévoir
29:57 effectivement ce micro.
29:59 - En tout cas, sa réponse était sûrement préparée
30:01 parce que c'était quand même assez concis,
30:03 clair.
30:05 Je pense que sur le fond
30:07 de son discours,
30:09 d'abord, je pense que c'était bien qu'elle réponde.
30:11 De temps en temps, c'est bien d'assumer
30:13 la conflictualité.
30:15 D'être interpellée sans pouvoir répondre,
30:17 ce n'est pas satisfaisant.
30:19 On a tellement des ministres
30:21 ectoplasmiques dont on a l'impression
30:23 qu'ils se cachent, qu'ils ne répondent jamais
30:25 à rien.
30:27 - On peut rappeler Papine-Gaille.
30:29 La ministre est là, et d'ailleurs, elle va vous répondre.
30:31 Moi, sur la forme,
30:33 je ne peux que saluer
30:35 cette prise d'initiative.
30:37 - Elle ne risquait pas grand-chose.
30:39 - Non, elle ne risquait pas grand-chose.
30:41 - Ce qui est étonnant,
30:43 c'est que la salle
30:45 a applaudi les deux intermittentes.
30:47 - Ne prenons pas le risque.
30:49 - Assez nulle. Et quand la ministre a parlé,
30:51 elle a été applaudie aussi par
30:53 toute la salle. - Il faut reconnaître par ailleurs que,
30:55 d'un point de vue purement stylistique,
30:57 la réponse de la ministre était
30:59 beaucoup plus percutante que les deux
31:01 intermittentes qui... - Qui n'étaient pas drôles.
31:03 - ...ont improvisé un sketch pas très drôle
31:05 et pas très subtil.
31:07 Mais ça dépend des intermittentes. Des fois, il y a eu des choses très drôles
31:09 et très fortes. Là, ce n'était pas le cas.
31:11 - Je ne vais pas te venir en tête.
31:13 - Elle a joué une réponse assez efficace
31:15 sur la forme, après, sur le choix.
31:17 - On va l'écouter. On a l'extrait.
31:19 - D'habitude, le rôle du ministre,
31:21 c'est de rester assis à rien dire, mais là, c'est pas possible.
31:23 Vous avez un ministère qui a débloqué
31:25 des aides massives pendant la crise
31:27 pour vous soutenir tous, pour soutenir tous les secteurs
31:29 de la culture. Vous avez une ministre
31:31 à la tête de ce ministère qui a obtenu le budget
31:33 historique le plus haut, +7%
31:35 par rapport à l'année dernière.
31:37 Inflation, facture d'énergie, j'ai débloqué
31:39 des aides exceptionnelles. Vous le savez,
31:41 certains syndicats sont là pour venir en aide
31:43 aux structures les plus fragiles.
31:45 Le dialogue avec les syndicats, je veux juste rappeler
31:47 pour ceux qui sont là et qui le savent,
31:49 le 7 février, on avait une réunion.
31:51 Vous avez demandé à la reporter. On l'a reportée
31:53 au 16 mars. Vous n'êtes pas
31:55 venu, vous avez demandé à la reporter. Elle est reportée
31:57 au 27 avril, c'est jeudi. Vous avez
31:59 encore demandé à l'annuler.
32:01 Il est encore temps de changer d'avis. Je suis là,
32:03 ma porte est ouverte. Et bonne soirée à tous.
32:05 - Donc,
32:07 si les intermittents disent
32:09 "vous nous écoutez pas", etc., moi
32:11 je vous ai donné des rendez-vous, vous ne venez pas.
32:13 - Parce qu'en fait, eux, ils parlent pas
32:15 de ce qui a été fait dans le passé et
32:17 de ce qui a été plutôt bien fait, parce que c'est vrai que moi j'ai des amis
32:19 qui sont syndicalistes
32:21 et intermittents du spectacle et pendant
32:23 le Covid, ils ont pas... ils ont eu
32:25 des interlocuteurs, ils ont eu des réponses et c'est
32:27 vrai qu'on n'a pas laissé le milieu
32:29 culturel qui a été quand même durement
32:31 touché par le confinement.
32:33 - On a aidé tout le monde. On peut dire merci à Macron.
32:35 - Et on a aidé tout le monde, mais
32:37 en particulier, il y a eu une attention, il faut le dire.
32:39 - Ils ont été très accompagnés.
32:41 - Et il faut le dire. Il ne faut pas faire de la langue de bois,
32:43 il ne faut pas faire de la politique politicienne pour dire
32:45 "non, c'est pas bien, ils ont bien fait".
32:47 Donc elle dit, et c'était pas elle qui était ministre
32:49 à l'époque, mais bon, elle dit "rappelez-vous
32:51 ce qu'on a fait pour vous, on vous a aidé
32:53 à survivre, vous êtes encore vivants grâce à nous".
32:55 Mais en fait,
32:57 le milieu artistique
32:59 ne l'interpelait pas sur ça, il l'interpelait
33:01 sur la réforme des retraites. Voilà, c'est ça le sujet.
33:03 Parce que eux aussi, ils vont devoir travailler
33:05 plus longtemps. - Bah écoutez, ils ne travaillent pas la plupart du temps
33:07 donc de toute façon ils peuvent se faire...
33:09 - On peut être dans la caricature plus sophie,
33:11 agressive. - Non, on ne pouvait pas dire une chose pareille.
33:13 - C'est précis, mais c'est votre avis.
33:15 - On ne pouvait pas dire une chose pareille.
33:17 - Ils ont des heures à faire, ils les font.
33:19 - Je reconnais qu'il y a un sujet avec les intermittents
33:21 du spectacle, mais vous ne pouvez pas dire
33:23 qu'ils ne travaillent pas, ça n'est pas vrai.
33:25 - Je dis que quand on est intermittent,
33:27 c'est pas très fatigant d'être intermittent plus longtemps.
33:29 - Il a été réformé ce système.
33:31 - Oui, il a été réformé, mais il est quand même
33:33 extrêmement généreux.
33:35 - Oui, on est le seul pays au monde à avoir un système
33:37 pareil. - Mais bon...
33:39 - C'est ce qui permet quand même
33:41 - Oui, allez-y Jean-Luc Benamias.
33:43 - C'est ce qui permet quand même à notre pays d'avoir
33:45 encore un ensemble culturel
33:47 à peu près convenable.
33:49 Il tient la route par rapport à
33:51 beaucoup d'autres pays, notamment de l'Union Européenne
33:53 où tout l'espace culturel
33:55 global a largement disparu.
33:57 C'est ce qui fait que
33:59 avec ce système-là, on tient encore
34:01 la route. Moi j'ai apprécié aussi
34:03 hier soir, je me suis cassé les pieds
34:05 comme dans toutes les remises
34:07 de médailles, de prix,
34:09 tout ça.
34:11 J'ai apprécié l'intervention de la ministre,
34:13 même si tout le monde a bien vu qu'elle était prévue.
34:15 - Elle était soigneusement préparée,
34:17 mais on peut la saluer.
34:19 - Elle s'est extrêmement bien débrouillée.
34:23 Même si vous avez tous pu remarquer
34:25 que c'est Michel Field qui était juste à côté
34:27 qui lui filait le micro. Bon, c'est pas grave,
34:29 j'adore Michel Field.
34:31 Mais à ce niveau-là quand même,
34:35 on ne pouvait...
34:37 C'est bien la réponse qu'elle fait, je vous ai invité.
34:39 - Il n'y a rien dans votre réponse.
34:41 - Les intermédiaires du spectacle appartiennent,
34:43 je finis, appartiennent à la même inter-syndicale
34:47 que l'ensemble des syndicats regroupés.
34:49 C'est pas eux qui vont diviser tout cela
34:51 en disant "là, uniquement pour le spectacle,
34:53 on va aller rencontrer les ministres".
34:55 Il y a un blocage en France
34:57 par rapport à l'ensemble de l'inter-syndicale,
34:59 CGT, CGT, CGT.
35:01 - Dans la réponse des retraites.
35:03 - Et c'est pareil pour les intermédiaires du spectacle.
35:05 Voilà.
35:07 Même si, je le répète,
35:09 on a apprécié son intervention.
35:11 C'était brillant.
35:13 - C'est la première fois qu'une ministre
35:15 ne reste pas compassée sur ses sièges
35:17 et relève la tête.
35:19 - Tout ça pourquoi ?
35:21 - Pour dire aux intermittents
35:23 qu'il y a des choses qui ont été faites pour eux
35:25 et que le dialogue est là
35:27 et que ce sont eux qui ont annulé ces différents rendez-vous.
35:29 - J'aurais voulu l'entendre s'exprimer un petit peu
35:31 sur la proposition qu'elle avait faite
35:33 d'interdire une chaîne de télévision.
35:35 - Oh mais c'est pas le sujet.
35:37 - Les ministres de la Culture,
35:39 elles s'exprimaient, c'est comme un autre.
35:41 - Oui, oui.
35:43 - Alors qu'elle est là et dedans, il n'y avait pas de chose dans son message.
35:45 - C'est pas le lieu, elle répondait aux intermittents.
35:47 C'était pas le sujet. Allez, dans un instant,
35:49 on va parler de ce plan Marshall
35:51 pour les classes moyennes.
35:53 En avoir pour son argent avec les impôts.
35:55 Allez.
35:57 Alors, le gouvernement a décidé
35:59 d'aider les classes moyennes
36:01 et parle de plan Marshall.
36:03 On évoquait ce terme de plan Marshall
36:05 pendant la pub.
36:07 C'est certainement un souvenir lointain pour beaucoup
36:09 d'entre nous, je vais m'inclure dedans.
36:11 On voit bien que c'était après la guerre,
36:13 la reconstruction, la définition.
36:15 Donc c'est le plan élaboré en 1947
36:17 et adopté par les Etats-Unis
36:19 pour aider la reconstruction de l'Europe
36:21 après la seconde guerre mondiale.
36:23 Donc il y a des mots comme ça
36:25 qui sonnent comme quelque chose,
36:27 une sorte de plan d'urgence.
36:29 Très positif.
36:31 - C'est des mots-valises.
36:33 - Il y a plein de choses dedans.
36:35 - Mais si un plan Marshall s'adresse
36:37 aux populations victimes de la guerre
36:39 et de la pauvreté,
36:41 je ne vois pas tellement
36:43 en quoi les classes moyennes sont concernées.
36:45 C'est le rapport entre les deux
36:47 qui est un peu compliqué.
36:49 - Donc le ministre Gabriel Attal
36:51 s'y est collé, s'y colle,
36:53 ministre des Comptes publics,
36:55 et donc dit, voilà, les impôts,
36:57 est-ce qu'on en a pour notre argent ?
36:59 C'est, je trouve, la formule
37:01 assez vulgaire,
37:03 assez marketing,
37:05 et très démago.
37:07 Voilà, c'est le mot.
37:09 - C'est démago ?
37:11 - Un coup de com', quoi.
37:13 - Je pense que là, il y a
37:15 des spin-doctors gouvernementaux
37:17 qui se sont réunis
37:19 et qui se sont dit, après cette
37:21 catastrophique séquence
37:23 de la réforme des retraites,
37:25 le gouvernement, le président de la République
37:27 sont fondus de gouffres de la popularité.
37:29 Inventez-nous deux ou trois idées
37:31 pour sortir du fond du trou.
37:33 - Voilà, c'est en avoir pour mes impôts.
37:35 Je me suis mal... J'avais pas la formule exacte.
37:37 C'est en avoir pour mes impôts.
37:39 - On ressort des sujets immigration...
37:41 - Ça veut dire quoi, en avoir pour mes impôts ?
37:43 - C'est terminé, Alexis.
37:45 - On ressort...
37:47 On assouplit le permis à points.
37:49 Donc là, on espère
37:51 que c'est un point de plus
37:53 sur les permis,
37:55 mais quelques points de plus dans les sondages.
37:57 On reparle de la loi immigration
37:59 dont on nous avait dit qu'elle était
38:01 pas si urgente que ça, mais finalement,
38:03 si, c'est urgent, parce que c'est un sujet
38:05 sur lequel on peut essayer de surfer
38:07 pour se refaire aussi une santé
38:09 dans les sondages.
38:11 Et puis là, effectivement, on sait très bien
38:13 qu'avec l'inflation,
38:15 il y a des questions de pouvoir d'achat
38:17 qui hantent toutes les familles françaises.
38:19 - Et des temps difficiles qui nous attendent.
38:21 - Et des temps peut-être encore plus difficiles qui nous attendent.
38:23 Donc on ressort un petit peu. Alors j'ai vu ce qu'il y avait
38:25 quand même dans le plan Marshall.
38:27 Il y a des choses qui ne sont quand même pas nouvelles.
38:29 On nous reparle de l'histoire de la taxe d'habitation.
38:31 Donc on nous explique qu'en fait,
38:33 avant qu'on dise que c'était un plan Marshall,
38:35 les mesures qui ont été prises depuis le début
38:37 du quinquennat, celui-là et même celui d'avant,
38:39 étaient déjà
38:41 dans l'objectif de soutenir le pouvoir d'achat.
38:43 Donc on est en train de faire une espèce, ce qu'on appelle
38:45 dans le langage des sphinctautors, le storytelling.
38:47 - Oui mais enfin bon, c'est bien.
38:49 On a supprimé la taxe d'habitation, on ne peut pas non plus
38:51 tout critiquer. C'est bien, ça a été fait.
38:53 Enfin moi je vais vous dire, je suis lieu local.
38:55 Donc si j'étais sûr que la taxe d'habitation
38:57 qu'on a supprimée, qui correspondait
38:59 à des recettes pour les collectivités,
39:01 sont garanties par la dotation,
39:03 je vous dirais oui, mais ce n'est pas le cas.
39:05 L'État va en profiter pour faire les poches des collectivités.
39:07 Et les poches des collectivités, c'est aussi des services publics
39:09 en moins. Parce que quand on dit justement,
39:11 oui il faut en avoir pour son argent...
39:13 - Bon alors on ne touche à rien ! On continue à donner l'argent qu'on n'a pas
39:15 et on ne touche à rien. - Non, on essaie de faire les choses avec intelligence.
39:17 - Alors là c'est formidable,
39:19 mais tous les gens qui sont visés, je comprends.
39:21 Je comprends très bien les collectivités locales
39:23 qui ont moindre recette.
39:25 Mais il y a un moment, quand on veut faire
39:27 des économies de l'État au sens large
39:29 du terme des administrations, de la fonction publique,
39:31 etc., il y a quelqu'un qui est touché.
39:33 Donc c'est plus possible.
39:35 Alors abandonnons tout,
39:37 continuons à distribuer...
39:39 - Non mais c'est pas là.
39:41 - Ça suffit ! - En revanche, Sophie,
39:43 c'est vrai que ce qu'on nous propose là,
39:45 c'est au fond de faire
39:47 du neuf avec ce qui n'en est pas.
39:49 Voilà.
39:51 Donc c'est ça réellement le problème.
39:53 - C'est de la com'. - Mais c'est de la com'.
39:55 Et au-delà de ça, moi ce qui me gêne,
39:57 c'est qu'on voit quand même combien,
39:59 avec toutes ces casserolades, avec tous ces mouvements de contestation,
40:01 combien notre pays est fracturé.
40:03 Combien on est dans une espèce
40:05 d'hystérie collective.
40:07 Et je crois qu'on aurait besoin d'apaisement.
40:09 Et je trouve que ces formules
40:11 qui sont totalement disproportionnées
40:13 contribuent au fond
40:15 à hystériser le débat.
40:17 - Parce qu'en avant pour mes impôts,
40:19 vous réagissez en disant
40:21 "je paye des impôts, sauf que
40:23 l'A1 du Parisien c'est 6 mois pour avoir un passeport".
40:25 - Oui, en passant toute la médecine gratuite
40:27 comme nulle part au monde.
40:29 Tout complètement gratuit.
40:31 On va à la pharmacie, on fait un supermarché.
40:33 On me dit "non merci
40:35 Madame Vodkart-Wittal, un supermarché,
40:37 il y a quand même des avantages en France incroyables.
40:39 Je veux revenir sur les casseroles.
40:41 Les casseroles, il suffit de 100 personnes
40:43 pour faire un bouquin terrible.
40:45 Voilà, stop !
40:47 - Je rappelle que personne ne s'en est plaint
40:49 des casserolades
40:51 quand c'est François Fillon
40:53 qui en était victime.
40:55 Moi je m'en souviens très bien.
40:57 Je constate simplement
40:59 qu'il y a une différence de traitement
41:01 parce que quand lui-même et son épouse
41:03 étaient poursuivis par des meutes
41:05 qui tapaient sur les casseroles,
41:07 ça n'a ému personne.
41:09 - Non mais c'était pas très émouvant.
41:11 - Tout le monde trouvait ça très rigolo.
41:13 - Oui parce que c'était une période
41:15 marquée.
41:17 - Non ça n'est pas interdit.
41:19 Mais je constate que là, ça émeut beaucoup.
41:21 - Non ça n'émeut pas, les médias adorent.
41:23 - Les médias oui.
41:25 Et puis ça fait réagir les pouvoirs publics
41:27 qui tentent par des arrêtés préfectoraux
41:29 illégaux d'interdire le port de casserole.
41:31 C'est quand même un peu surréaliste.
41:33 - Surréaliste.
41:35 - En avoir pour mes impôts,
41:37 donc il y a un site gouvernemental
41:39 au ministère de l'économie et des finances
41:41 où on vous explique
41:43 pour 1000 euros comment est réparti
41:45 - C'est pas mal ça.
41:47 - C'est très pédagogique, mes impôts au quotidien.
41:49 - C'est une faute de français mais c'est pas grave.
41:51 - De quoi ?
41:53 - En avoir pour mes impôts, excusez-moi,
41:55 est-ce qu'on ne peut pas parler correctement français ?
41:57 - Oui.
41:59 Et j'ai découvert qu'il y avait une consultation
42:01 où vous pouviez donner votre avis
42:03 et participer à une consultation
42:05 de façon générale.
42:07 - Une consultation de plus.
42:09 - Vous payez actuellement trop d'impôts,
42:11 le juste niveau, pas assez d'impôts,
42:13 sans opinion.
42:15 Les questions sont comme ça.
42:17 C'est une opération de com' ou pas Jean-Luc ?
42:19 - C'est intéressant quand même
42:21 parce que cette histoire sera oubliée
42:23 dans deux jours.
42:25 De ce que vient de dire M. Attal.
42:27 Comme d'ailleurs ce que raconte M. Attal régulièrement.
42:29 Ce sera largement oublié.
42:31 Je rappelle que 50% des français
42:33 ne payent pas d'impôts.
42:35 - Sur le revenu.
42:37 - Oui, la TVA c'est pour tout le monde.
42:39 Tout le monde a compris.
42:41 C'est même les plus grosses rentrées d'argent
42:43 de l'Etat.
42:45 - C'est la TVA.
42:47 - Les casserolades,
42:49 c'est dans plusieurs dizaines,
42:51 centaines de villes de France.
42:53 Evidemment c'est quelques dizaines,
42:55 quelques centaines, parfois un peu plus,
42:57 de personnes.
42:59 Mais je suis d'accord avec Alexandra.
43:01 Ce pays a besoin d'apaisement.
43:03 Pour apaiser, il y a une solution très sain.
43:05 C'est de dire à un moment donné
43:07 quand 70% de la population,
43:09 jour après jour,
43:11 sondage après sondage,
43:13 disent "on ne veut pas de la retraite à 65 ans",
43:15 et bien dans un régime démocratique
43:17 normal, on dit à un moment donné
43:19 "on fait un retrait,
43:21 on rediscute avec l'Atteint Syndical
43:23 et on voit ce que ça donne
43:25 pour le futur de nos retraites".
43:27 Il n'y a pas d'autre solution et ça se voit
43:29 tous les jours. Alors c'est simple,
43:31 c'est facile, mais le blocage
43:33 est total.
43:35 Alors on va attendre le 14 juillet,
43:37 mais jusqu'au 14 juillet,
43:39 plus un ministre ne peut circuler dans le pays
43:41 sans avoir des casserolades.
43:43 Ça va être le cas aujourd'hui, encore avec
43:45 M. Macron à Vendôme.
43:47 Ça va être le cas dans l'ensemble du pays.
43:49 Rien ne va s'arrêter tant qu'on ne remettra
43:51 pas en cause la retraite à 64 ans.
43:53 Thierry, Alexis ?
43:55 C'est évident que si
43:57 on pense vraiment que le pays a besoin d'apaisement
43:59 et que le risque c'est la fracturation
44:01 durable du pays, il faut
44:03 retirer cette réforme.
44:05 Ça je crois que ce n'est pas discuté.
44:07 Honnêtement, même dans les soutiens d'Emmanuel Macron,
44:09 je pense que beaucoup de parlementaires
44:11 y souscriraient,
44:13 ils n'osent pas le dire, mais ils doivent le penser
44:15 très très fort parce qu'eux aussi subissent
44:17 les casserolades. Il faut parler aussi des parlementaires.
44:19 Ce n'est pas seulement les ministres.
44:21 Il y a une espèce
44:23 d'hystérie collective,
44:25 d'harcèlement démocratique.
44:27 Tant que ça reste pacifique,
44:29 c'est quand même une ambiance
44:31 qui est insupe.
44:33 Ça bloque tout. Vous imaginez un ministre,
44:35 un député,
44:37 ne peut plus mettre le pied nulle part sans avoir...
44:39 En plus, je pense que la réaction du pouvoir
44:41 a été très mauvaise parce que M. Macron
44:43 a voulu aussi faire des plaisanteries
44:45 sur les casseroles qui servent à rien.
44:47 Il y a aussi
44:49 dans cette
44:51 crise, une espèce
44:53 de posture du président
44:55 de la République qui, à tous
44:57 les moments, au lieu d'être
44:59 dans un rôle d'apaisement, de prise
45:01 de distance, d'arbitrage,
45:03 en remet une couche,
45:05 remet le feu sur le feu.
45:07 Et franchement,
45:09 c'est quand même
45:11 extrêmement pénible.
45:13 Et ce n'est vraiment pas ce qu'on attend d'un président de la République.
45:15 - Non, ce n'est pas faux.
45:17 - Moi, je ne suis pas certaine que le retrait
45:19 de la réforme suffirait
45:21 à apaiser.
45:23 - Et puis on ne peut pas faire ça. Il y a vraiment six gouvernements.
45:25 - Il y a tout autre cadre.
45:27 Moi, je pense que ça calmerait quand même les choses un peu.
45:29 - On ne peut pas faire ça.
45:31 - Dans ce cadre-là, l'intersyndical
45:33 n'existerait plus en tant qu'intersyndical
45:35 s'il y avait un retrait.
45:37 Il y aurait des syndicats, peut-être, qui continueraient
45:39 à protester. C'est sans doute l'engros.
45:41 - Vous allez trouver des propositions.
45:43 - Mais le côté, clairement,
45:45 le fait qu'un syndicat
45:47 comme la CFTC, un syndicat
45:49 comme la CGC, je ne parle même pas de la CFDT,
45:51 soit uni
45:53 avec l'ensemble syndical,
45:55 c'est quand même une nouveauté énorme
45:57 dans notre pays. Ne pas prendre ça en compte,
45:59 c'est ne pas comprendre
46:01 qu'il y a une révolte en France
46:03 sourde, et parfois moins sourde,
46:05 qui fait qu'on doit
46:07 à un moment donné apaiser
46:09 la société.
46:11 - Imaginons qu'on retire cette réforme,
46:13 il n'y a plus de gouvernement possible,
46:15 rien n'a plus de sens.
46:17 Ceux qui ont voté, l'Assemblée, le 49-Rat,
46:19 tout ça n'a plus de sens.
46:21 - Le 49-Rat n'a aucun sens.
46:23 - Pardon ? - Le 49-Rat n'a aucun sens.
46:25 - C'est quand même un outil
46:27 qui existe.
46:29 - C'est un outil démocratique,
46:31 le 49-Rat, Jean-Luc, vous ne pouvez pas être
46:33 à la scène en 15 ans. - Non, c'est un outil antidémocratique.
46:35 - Ce n'est pas faux non plus, mais oui, c'est vrai.
46:37 - Ça n'a pas été fait pour permettre
46:39 l'expression du Parlement, mais pour le museler.
46:41 - C'est vrai.
46:43 - Est-ce qu'on pense que c'est bien de museler le Parlement ?
46:45 Je pense que c'est pas...
46:47 C'est difficilement défendable.
46:49 - Il n'y a pas d'unité parlementaire,
46:51 et comme il n'y a pas de majorité,
46:53 alors on ne peut plus gouverner.
46:55 - Sophie, toutes les institutions
46:57 sont fabriquées pour créer
46:59 un fait majoritaire, notamment depuis
47:01 qu'on a rapproché le quinquennat,
47:03 qui avant était un septennat, du mandat des députés
47:05 qui étaient de 5 ans.
47:07 Si le système se détraque à ce point,
47:09 c'est que le problème est beaucoup plus profond
47:11 que ce que tout le monde dit. - Je suis d'accord.
47:13 - Il y a peut-être un problème de représentativité.
47:15 Comment...
47:17 Est-ce qu'on peut
47:19 gresser dans un système politique où vous faites
47:21 20 ou 25% au premier tour,
47:23 vous avez ensuite les pouvoirs
47:25 du président sur un synchromètre public qui sont
47:27 considérables, et derrière une majorité,
47:29 et même sans majorité, vous pouvez quand même
47:31 gouverner avec le 49-3.
47:33 - C'est quand même le meilleur fonctionnement
47:35 démocratique qu'on ait connu. - La cohabitation
47:37 marchait bien. - À l'exception de tous les autres, mais il y a des pays qui sont parlementaires
47:39 et qui s'en sortent aussi bien. - Je suis d'accord,
47:41 mais ce qui était intéressant, c'est que la cohabitation
47:43 fonctionnait bien. - Il y a une histoire différente aussi.
47:45 - La cohabitation fonctionnait bien.
47:47 - Les médias ont aussi une responsabilité.
47:49 Je vois que BFM propose désormais
47:51 une carte de France des ministres
47:53 accueillis par des concerts de Casrolle.
47:55 - Oui, c'est honteux, ça. - Et cette même chaîne
47:57 annonce également les prochains déplacements
47:59 pour inciter un maximum de...
48:01 - C'est pas possible. - C'est quand même...
48:03 - Valérie,
48:05 allez-y, fais-en du bruit,
48:07 harcèlez les ministres. - BFM,
48:09 nous avons de la chance à ce niveau-là.
48:11 C'est une des seules chaînes qui a des rédactions
48:13 locales. - Oui, c'est vrai.
48:15 - Ils vendent leur rédaction locale.
48:17 - C'est vrai. Allez, merci à tous les 4.
48:19 Dans un instant, c'est Patrick Sébastien qui sera avec nous.
48:21 - Merci Valérie.

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