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  • 24/04/2023

Chaque jour, Romain Desarbres et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 Midi" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00 On va changer totalement de sujet, on va parler du prix de la consultation médicale, du tarif de la consultation médicale.
00:06 Parce qu'il y a du nouveau depuis ce matin.
00:10 Vous savez que les médecins ne s'entendaient pas avec la Sécurité sociale.
00:14 Une arbitre a été nommée, elle a rendu sa décision.
00:17 Ça sera 1,50€ de plus.
00:19 On va passer de 25€ à 26,50€ pour la consultation chez le généraliste,
00:25 et de 30 à 31,50€ chez les spécialistes.
00:27 Il faut que le ministre de la Santé valide cette proposition,
00:31 et elle sera appliquée 6 mois après, donc à peu près cet automne.
00:37 Ce n'est pas à peu près cet automne, ça sera appliqué cet automne.
00:39 On est avec Jérôme Marty. Bonjour docteur !
00:41 Bonjour !
00:42 Merci beaucoup d'être avec nous, médecin généraliste, président de l'Union française pour une médecine libre.
00:48 Ça vous satisfait ou pas, cet 1,50€ en plus ?
00:54 Vous pensez bien que non, puisqu'on n'a pas signé la précédente convention,
00:57 parce qu'il y avait déjà cette annonce-là, et là on y revient maintenant,
01:00 avec un démol quand même, c'est que madame Annick Morel, qui est donc responsable...
01:04 L'arbitre qui a pris cette décision, oui.
01:06 ...a annoncé que toutes ces décisions avaient été prises dans le sens d'une reprise rapide des négociations.
01:12 Donc c'est un tarif qui vise à être en quelque sorte un plancher
01:16 à partir duquel on peut construire une nouvelle convention,
01:19 à la condition express que le président, le ministre de la Santé et le directeur de l'assurance maladie en décident d'eux-mêmes.
01:26 Ah oui. Expliquez-nous exactement. C'est-à-dire qu'on va passer à 26,50€ et ensuite on négocie ?
01:32 C'est-à-dire que non, il est probable qu'on va négocier dans les mois qui viennent,
01:35 peut-être au mois de juin, peut-être au mois de septembre,
01:37 une nouvelle convention qui viendrait remplacer en quelque sorte ce règlement arbitral, si elle est signée.
01:44 Le règlement arbitral a une durée de vie de deux ans, mais dans ces deux ans-là, on peut tout à fait renégocier.
01:49 Donc ça part, à mon avis, d'un bon sentiment. Mais les 26,50€, c'est un mépris qui continue.
01:55 Vous pensez bien qu'avec une inflation entre 6 et 12 %, ces 26,50€ sont perdus en même pas un an.
02:00 Donc ça ne résout rien. Or, le système de santé est au sol, il va très mal.
02:05 Vous avez actuellement 365 services qui sont fermés, 204 établissements qui sont impactés par ces fermetures,
02:12 des médecins partout en ville qui ne peuvent pas faire face à la demande de soins.
02:15 Et on peut résoudre ça avec des espèces de mesurettes. En somme, on attend une réforme systémique,
02:21 et on a droit à un bond de tirage chez M. Bricolage.
02:23 (rires)
02:27 - Bon, on voit l'image. L'image est très bonne, docteur. En fait, combien vous réclamez ?
02:34 Quel est le juste prix d'une consultation ?
02:40 - C'est pas réclamé. D'abord, il faut que les augmentations soient indexées sur l'inflation.
02:44 Parce que quand vous prenez 25€, sur 25€, quand vous avez enlevé les charges, il reste 10.
02:49 Avec une inflation à plus de 6%, cela non indexé dessus, vous empêchez toute installation.
02:57 Or, vous ne trouvez plus de médecin, vous le vivez vous-même tous les jours en tant que patient.
03:01 Je ne vous souhaite pas de l'être, mais vous pouvez le vivre.
03:04 Vous avez des difficultés à trouver des médecins généralistes,
03:06 vous avez des tâtes d'attente qui deviennent totalement incompatibles avec la qualité des soins
03:10 pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste. Et quand vous allez aux urgences,
03:12 vous passez 10 heures, voire plusieurs jours sur un brancard.
03:15 Donc le système, il n'est même plus en train de tomber, il est par terre.
03:18 Donc il faut qu'on fasse tout pour que les gens s'installent et qu'il y ait plus de médecins.
03:22 Tout le reste, c'est du bricolage. Tout le reste, vraiment.
03:25 Donc ce qu'il faut, c'est effectivement partir de 30€, 35€, 40€, peu importe,
03:30 mais que ce soit indexé sur l'inflation et qu'on avance pour aller rejoindre cette moyenne européenne
03:34 dont on parle depuis des années et qui fait qu'on est en dégâlage complet
03:38 par rapport à nos rôles et nos responsabilités dans la société actuelle.
03:40 - Bon, parce que dans les grandes villes, c'est pas rare de payer son généraliste déjà 35, 40€.
03:49 Alors il faut avoir une mutuelle.
03:50 - Parce que dans les grandes... Alors attention, c'est pas dans les grandes villes,
03:52 c'est à Paris et à Nice et dans quelques quartiers parisiens.
03:55 C'est-à-dire que vous avez encore quelques généralistes, en général à 10 par l'âge,
04:00 qui sont dans ce qu'on appelle un secteur 2, c'est-à-dire avec droit d'honoraire complémentaire.
04:05 Mais ça, ça n'existe plus aujourd'hui pour nos professions.
04:08 Et nous nous demandons d'ailleurs depuis longtemps à ce que ces honoraires complémentaires,
04:12 tout le monde puisse y avoir accès et ensuite que l'on fasse jouer véritablement
04:16 les mutuelles et les assurances et qu'elles donnent beaucoup plus d'argent à la santé
04:20 dans les remboursements qu'elles ne le font aujourd'hui.
04:23 - Paulette est avec nous. Bonjour Paulette, vous nous appelez de Paris justement.
04:26 Compte tenu de la longueur de leurs études et de leurs responsabilités,
04:29 ça me paraît normal qu'ils soient payés plus.
04:31 Vous seriez prête à payer combien une consultation chez le médecin ?
04:36 - 50€.
04:37 - Ah oui ?
04:38 - Oui, parce que considérer que ce sont quand même des personnes qui font plus de 10 années d'études,
04:44 qu'ils veulent pouvoir consacrer du temps à leur patient lorsqu'ils viennent le consulter,
04:49 ils ne peuvent pas le faire en un quart d'heure, ce n'est pas possible.
04:53 - Je vais vous dire, je suis assez d'accord avec vous,
04:56 quand on voit qu'une coupe de cheveux, on fait toujours la comparaison,
04:58 mais je trouve qu'elle fonctionne bien.
05:01 Ce n'est pas insultant pour les coiffeurs ou les coiffeuses,
05:04 mais effectivement, quand on va chez le coiffeur, c'est 25€,
05:08 et c'est beaucoup plus pour une dame.
05:09 - Oui, voire même 47€ ou 50€ suivant l'endroit.
05:12 - Oui, voilà, beaucoup plus pour une femme, bien sûr.
05:15 - Exactement.
05:16 Alors, je pense, à mon avis, et par expérience,
05:20 parce que malheureusement, moi au mois de janvier, j'ai été très malade,
05:24 j'ai dû faire appel à Paris sur 25 appels téléphoniques pour trouver un médecin référent,
05:29 un médecin qui veuille bien m'accepter en qualité de référent,
05:32 parce que mon médecin était en arène maladie, et malheureusement, il est décédé.
05:37 J'ai atterri aux urgences à l'hôpital, parce que je n'ai pas trouvé de médecin.
05:43 - Jérôme Marty ?
05:44 - Oui, c'est la situation que nous a écrit Paulette,
05:46 elle est celle que vivent tous les Français aujourd'hui.
05:50 On ne peut plus, les médecins qui sont actuellement en place
05:53 ne peuvent plus faire face à la demande de soins.
05:55 Pourquoi ? Parce que beaucoup de médecins déplacent ceux qui sont en temps de parlage.
05:59 Avant, ils exerçaient en étant retraités, aujourd'hui, de plus en plus arrêtent parce qu'ils sont épuisés,
06:04 et les jeunes mettent entre 8 et 10 ans pour s'installer,
06:06 parce que les conditions sont si peu attractives qu'ils préfèrent ou faire des remplacements,
06:11 ou être un peu à l'hôpital, ou faire d'autres choses, continuer leurs études, passer des BUs, etc.,
06:16 plutôt que s'installer tout de suite.
06:17 Donc ce qu'il faut, c'est le maître mot, c'est l'action la plus importante,
06:21 c'est favoriser les installations, de façon à ce que tout le monde,
06:24 Paulette et les autres, et tous les patients, puissent avoir un médecin beaucoup plus facilement.
06:28 Merci beaucoup Jérôme Marty, merci d'avoir été en direct avec nous dans Europe 1 Midi,
06:31 merci à Paulette, beaucoup d'appels aujourd'hui dans Europe 1 Midi, merci beaucoup d'être avec nous.
06:37 12h44, dans un instant, le permis de conduire, est-ce qu'il faut le repasser à partir d'un certain âge ?
06:41 On en parle avec vous, au 39-21, et avec Pierre Chasseret, de 40 millions d'automobilistes.

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