Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir dans Soir Info.
00:00:04 On vous accompagne en direct sur CNews jusqu'à minuit.
00:00:07 Au sommaire ce soir, une vidéo qui fait parler.
00:00:09 En plein dans la contestation contre la réforme des retraites après son allocution devant
00:00:13 15 millions de Français, Emmanuel Macron hier soir a partagé quelques minutes avec
00:00:16 un groupe de chanteurs en plein Paris.
00:00:18 Concert improvisé qui a permis un bon coup de publicité à Kanto.
00:00:21 Kanto c'est une application type karaoké qui permet de retrouver, de chanter des chants
00:00:25 traditionnels.
00:00:26 Problème polémique surtout, cette application est proche de l'extrême droite.
00:00:29 Le président savait-il avec qui il s'affichait hier soir ? Discussion à suivre.
00:00:34 Puis on entendra évidemment la chanson dans un instant.
00:00:37 Les manifestations se poursuivent au lendemain de l'allocution du président.
00:00:40 Hier des heurts se sont produits à Paris, Bordeaux, Lyon, Nantes ou Rennes.
00:00:43 Ce soir c'est à Saint-Denis où le président de la République était en visite, que des
00:00:47 manifestants étaient réunis sur le parvis de la mairie.
00:00:50 Par ailleurs, deux ministres sont restés bloqués cet après-midi par d'autres manifestants
00:00:54 dans une caisse d'allocations familiale à Paris.
00:00:56 Symbole d'un pouvoir empêché, durablement, débat à suivre également.
00:01:01 Et puis ça s'est passé dimanche après-midi, un habitant du quartier Bellevue à Brest
00:01:06 a été roué de coups parce qu'il avait demandé à des jeunes de stopper leur rodéo
00:01:09 à moto, coup de couteau et de battre de baseball.
00:01:12 La victime est sortie de l'hôpital pour témoigner.
00:01:14 Nous l'entendrons dans la deuxième partie de l'émission.
00:01:17 Pour m'entourer ce soir comme chaque soir, Karim Haddric.
00:01:20 Bonsoir cher Karim, de la rédaction de OC News, évidemment, tout comme Yoann Usa et
00:01:24 du service politique.
00:01:25 Bonsoir Julien.
00:01:26 Vous nous avez manqué hier.
00:01:27 Il nous fait des petites infidélités comme ça au gré des semaines Yoann.
00:01:30 Jean-Sébastien Ferjou est parmi nous, directeur de la publication d'Atlantico.
00:01:34 Gabrielle Cluzel, bonsoir.
00:01:35 Cher Gabrielle qui a tweeté qu'elle allait dans Punchline ce soir.
00:01:38 Vous êtes dans Soir Info, je suis désolé.
00:01:41 Directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire, très heureux de vous avoir.
00:01:44 Jérémy Calfon, avocat, pénaliste, maître Calfon, avocat au barreau de Rouen.
00:01:49 Les présentations sont faites, il est 22h, pile le rappel de l'actualité.
00:01:52 Mathieu Devese, à tout de suite.
00:01:54 Elisabeth Borne présentera sa feuille de route la semaine prochaine en Conseil des ministres.
00:02:01 Emmanuel Macron a fixé le cap hier autour de trois grands chantiers, le travail, la
00:02:05 justice et le progrès, en matière notamment de santé et d'éducation.
00:02:09 Le chef de l'État donne 100 jours à sa première ministre pour apaiser le pays et
00:02:13 sortir de la crise des retraites.
00:02:15 Mieux lutter contre la fraude fiscale, c'est l'une des promesses faites par Emmanuel Macron
00:02:20 hier soir.
00:02:21 Gabriel Attal présentera ainsi dans les prochaines semaines un plan avec des mesures fortes.
00:02:25 Le ministre délégué au compte public souhaite notamment doubler les effectifs du service
00:02:29 d'enquête judiciaire des finances.
00:02:31 Ce service avait notamment participé en mars à des perquisitions massives dans des banques
00:02:36 soupçonnées de fraude fiscale.
00:02:38 Les 2200 salariés de Gosport connaîtront le nom du repreneur le 28 avril.
00:02:43 Le tribunal de commerce de Grenoble a examiné cet après-midi la vingtaine d'offres de
00:02:47 reprise et deux offres émergent parmi les candidats au rachat, notamment celle d'Inter
00:02:52 Sports France.
00:02:53 Voilà pour l'essentiel, on marque une très courte pause et on se retrouve en chanson
00:03:00 avec le chef de l'État.
00:03:01 A tout de suite.
00:03:02 De retour sur le plateau de soirée, un fois Gabriel Cluzel, Karim Abrekiou, Anne Usail,
00:03:10 Jean-Sébastien Ferjou et Jérémy Calfon.
00:03:13 On commence avec cette scène surréaliste, largement commentée ces dernières heures.
00:03:19 Ça s'est passé hier soir, peu après la diffusion de l'allocution Solanel.
00:03:22 Le chef de l'État s'est arrêté pour échanger avec un groupe de jeunes croisés dans les
00:03:26 rues de Paris.
00:03:27 La scène filmée, diffusée sur les réseaux sociaux, montre Emmanuel Macron entonnant
00:03:31 à leur côté un chant pyrénéen.
00:03:33 Regardez la séquence.
00:03:34 Comment vous connaissez cette chanson-là ?
00:03:41 On va chanter avec vous.
00:03:45 Qu'est-ce qu'on chante ?
00:03:46 Le refuge.
00:03:47 On reprend le refuge.
00:03:48 Allez, faites-moi un couplet du refuge.
00:03:49 Où vers au quatre coins, aux montagnes perdues, dans le bruit et dans les yeux, comme un
00:04:12 homme salue, Où vers au quatre coins, aux montagnes perdues,
00:04:26 Qu'il fait bon s'endormir au refuge le soir, près du feu qui s'éteint au pays des Isards.
00:04:32 Le refuge.
00:04:33 La vie est belle, Yohann Huysa, on croyait avoir tout vu.
00:04:36 C'était sans compter sur Emmanuel Macron.
00:04:39 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:04:43 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:04:49 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:04:54 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:04:59 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:04 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:07 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:10 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:13 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:16 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:19 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:22 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:25 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:28 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:31 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:34 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:37 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:40 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:43 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:46 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:49 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:52 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:55 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:05:58 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:06:01 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:06:04 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:06:07 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:06:10 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:06:13 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:06:16 C'est un film qui a été réalisé par des gens qui sont en train de se faire enregistrer.
00:06:19 On va ouvrir le deuxième versant de cette affaire qui est donc cette association Canto
00:06:24 On va ouvrir le deuxième versant de cette affaire qui est donc cette association Canto
00:06:25 qui est fondée par des membres de la droite radicale.
00:06:28 Il n'en fallait pas plus pour faire monter la polémique.
00:06:31 Je vous rends tout de suite la parole Gabriel.
00:06:32 Je voudrais que vous voyez deux tweets.
00:06:33 Olivier Faure du Parti Socialiste et Clémentine Autain de la France Insoumise.
00:06:37 Olivier Faure qui dit "On peut sans doute tout chanter mais pas avec n'importe qui"
00:06:42 puisqu'on apprend que cette association est assez douteuse pour certains en tout cas.
00:06:48 "Qui peut croire" dit Clémentine Autain "que le président de la République se promène tranquillement dans Paris avec sa femme"
00:06:52 puisque Brigitte Macron était présente semble-t-il,
00:06:54 "faisant des rencontres au hasard, se laissant filmer, chanter avec des membres d'un groupe fondé par des militants d'extrême droite et tout sauf fortuit".
00:07:02 Gabriel, votre avis ?
00:07:03 Elle est complètement complotiste Clémentine Autain.
00:07:05 J'imagine qu'Emmanuel Macron fomente des rendez-vous avec l'extrême droite dans la rue pour chanter.
00:07:09 Pour chanter !
00:07:10 Non mais c'est le grand délire.
00:07:12 Vous ne trouvez pas qu'ils sont quand même...
00:07:14 C'est assez surréaliste cette scène.
00:07:15 Vous ne trouvez pas qu'ils sont quand même sacrément culottés ?
00:07:17 Quand des militants brûlent, brisent, mettent le bazar dans toutes les rues, mettent la capitale cul par-dessus tête,
00:07:26 il y a des jeunes qui chantent.
00:07:27 Je veux juste préciser que les militants de l'ultra-gauche ne sont pas forcément membres de l'LFI.
00:07:30 C'est important d'être factuel.
00:07:32 Pardon mais vous considérez qu'il y a un peu plus de porosité entre eux et les Black Blocs avec ces militants d'extrême droite ?
00:07:39 Alors moi je ne savais pas que cette application de chant était une application créée par des gens d'extrême droite.
00:07:48 Si on lit là encore le papier d'analyse de Libération...
00:07:51 C'est des scouts, c'est des chants scouts.
00:07:53 Oui, on parle de chants traditionnels français, etc.
00:07:56 Et on nous dit également dans l'enquête produite par Libération qu'il y a aussi des chants du 3e Reich, des chants nazis,
00:08:03 qui étaient répertoriés sur cette application.
00:08:06 Mais bien sûr, je trouve ça proprement ahurissant.
00:08:11 On a des jeunes, moi je dis simplement ce que je vois, bien élevés ou en tout cas qui ont l'air,
00:08:18 qui ne crachent pas la figure du président de la République, qui ne le giflent pas, qui ne l'agressent pas,
00:08:24 et qui chantent une chanson du patrimoine français, parce que c'est notre patrimoine commun,
00:08:29 et qui lui proposent de chanter avec eux.
00:08:32 Ils chantent et ça, ça fait un scandale ça.
00:08:34 Vous ne trouvez pas qu'il y a de quoi mettre l'Elysée un peu mal à l'aise quand même ?
00:08:38 Ah non.
00:08:39 Non, mais moi je vous dis, voir le président de la République deux heures après son allocution,
00:08:44 alors que dans une partie de Paris, il y a des manifestants qui sont en train de brûler les poubelles,
00:08:48 et que vous avez tous les journalistes, les commentateurs politiques de la capitale qui sont en train de lui casser du sucre sur le dos,
00:08:52 le retrouver dans la rue à aller pousser la chansonnette avec des jeunes,
00:08:57 quel que soit leur bord politique, d'ailleurs moi je trouve ça un peu incongru.
00:08:59 Il y a même ces amis à chanter à tue-tête dans les rues devant la foule héberdouée.
00:09:04 Ils croisent une chorale qui chante un chant pyrénéen.
00:09:07 Le président de la République, on le sait, sa grand-mère, elle vient des Pyrénées,
00:09:09 de manière de bigorre si je me souviens bien.
00:09:11 Voilà, qu'il soit attaché à un chant.
00:09:13 Et pour une fois, je comprends aussi ce que dit Gabriel,
00:09:15 l'information c'est surtout qu'il est dans la rue et qu'on ne lui crache pas la figure,
00:09:20 et que ce qu'on raconte sur une France à feu et à sang n'est que partiellement vrai,
00:09:25 parce que oui il y a des gens qui brûlent des poubelles,
00:09:27 d'autres qui sont en train de chanter dans les rues, au même moment, au même moment.
00:09:30 Et c'est toujours quand on regarde les images, on a l'impression que la France entière est en train de brûler.
00:09:34 Ben non, il y a des tas de rues, ou même l'essentiel des rues de France,
00:09:37 où il ne se passe strictement rien et où les gens continuent de mener un...
00:09:40 Très vite parce que je voudrais distribuer la parole.
00:09:42 Il y a quelque chose d'assez antinomique à lui dire, il faut qu'il se réconcilie avec les Français,
00:09:47 qu'il arrête de les cliver.
00:09:49 Il y a des jeunes qui lui proposent de chanter avec lui,
00:09:51 il va leur dire "Va te rêter au satanas, vous m'avez pas montré votre curriculum vitae".
00:09:55 Si ça se trouve, il ne plaît pas à Libé, permettez que j'appelle d'abord la rédaction de Libération
00:09:59 pour savoir si j'ai le droit de chanter avec vous.
00:10:01 Non mais on marche quand même un peu sur la tête.
00:10:03 Oui, mais bon, je vous dis, je reste assez...
00:10:06 Il a pas chanter, je l'imagine, il est chan...
00:10:07 Assez circumfait de voir le président de la République errer dans les rues de Paris,
00:10:11 comme ça, un soir comme celui-là.
00:10:13 Ça lui arrive souvent ?
00:10:14 Oui.
00:10:15 De chanter dans les rues.
00:10:16 Non, d'errer dans les rues de Paris, comme ça.
00:10:18 Il va se promener.
00:10:19 Il va assez régulièrement dîner au restaurant avec son épouse, au théâtre, etc.
00:10:23 Donc c'est un homme qui sort, qui est évidemment escorté par le groupe de sécurité.
00:10:28 Il y a de la sécurité d'ailleurs sur l'image.
00:10:30 C'est quelqu'un qui n'est pas enfermé en permanence à l'élise,
00:10:32 c'est quelqu'un qui aime sortir et qui régulièrement sort effectivement le soir.
00:10:37 Mais regardez, je vous rends tout de suite la parole encore une fois à Johan.
00:10:39 Regardez cette photo de sa photographe personnelle, Swazik de la Moissonière,
00:10:43 qui en effet nous montre qu'il est un habitué des balades nocturnes dans la capitale.
00:10:47 C'est un cliché, devant l'étuilerie, le 30 mai 2022.
00:10:50 La photographe qui avait capturé ce moment Emmanuel Macron, seul, sur la route, avec son téléphone.
00:10:55 Ça lui arrive souvent.
00:10:56 Et quand il est interpellé, il va à la rencontre des Français.
00:10:59 S'il ne le faisait pas, je pense que l'opposition lui reprocherait de ne pas le faire.
00:11:02 Mais l'opposition, notamment l'opposition de gauche, est quand même en dessous de tout en ce moment.
00:11:07 Sincèrement, ils sont prêts à dire tout et n'importe quoi.
00:11:10 C'est devenu un repère de fake news la gauche en ce moment.
00:11:14 Mais lorsqu'Emmanuel Macron a promulgué la loi, tout le monde a hurlé.
00:11:17 Il a promulgué la loi en pleine lue, honte à lui, c'est scandaleux.
00:11:20 Alors que ça n'était pas du tout le cas.
00:11:21 Et il le savait.
00:11:22 Il diffuse volontairement des fake news.
00:11:24 Ils savent que ce qu'il raconte est faux.
00:11:26 Mais ce n'est pas grave pour faire du buzz, pour essayer de créer un peu plus de haine autour d'Emmanuel Macron.
00:11:31 Pour essayer de tirer un petit peu la couverture à soi.
00:11:34 J'entends, mais je trouve que ce n'est pas le même sujet.
00:11:36 Parce que là, je vous dis, moi, je le vois chanter devant des téléphones.
00:11:39 Il sait précisément que l'image va passer partout.
00:11:41 Ça donne l'impression.
00:11:43 Le tweet d'Olivier Faure, il est complètement absurde.
00:11:46 Dans son monde parallèle.
00:11:47 Le tweet d'Olivier Faure où il dit on peut tout chanter, mais pas avec un porte-clos.
00:11:50 C'est complètement idiot.
00:11:52 Alors à ce compte là, il pourrait chanter des chants nazis avec des militants centristes.
00:11:55 Si on suit la logique d'Olivier Faure.
00:11:57 Oui, enfin oui, là vous voyez.
00:11:58 Oui, mais vous voyez, c'est absolument pas l'absurde.
00:11:59 Mais je comprends ce que vous voulez dire.
00:12:00 C'est totalement absurde.
00:12:01 Karim Mabryk et Jérémie Calfond, qu'on n'a pas encore entendu.
00:12:04 Je pense que la critique est très facile en ce moment pour l'opposition.
00:12:08 Pour les gens qui n'aiment pas Emmanuel Macron.
00:12:09 Parce qu'il y a une colère en ce moment.
00:12:11 Alors peu importe.
00:12:12 Non, non, mais ce que je veux dire c'est que peu importe la situation, on va le critiquer.
00:12:16 Et dans ce cas-ci, le voir chanter, ça peut paraître effectivement un peu incongru.
00:12:20 On se dit deux heures avant, il y a une allocution, les gens sont dans la rue,
00:12:24 les gens sont frustrés et il est en train de chanter.
00:12:27 Cela dit, moi je pense que, attendez, on peut reprocher beaucoup de choses à Emmanuel Macron.
00:12:31 On peut reprocher sa réforme.
00:12:33 Mais de lui reprocher d'aller à la rencontre du peuple dans la rue,
00:12:36 alors qu'on ne l'accueille pas avec des casseroles cette fois-ci, mais avec une chanson plutôt.
00:12:40 Je pense que, non, non, mais quand même.
00:12:42 Vous êtes tous persuadés du caractère improviste de cette rencontre ?
00:12:49 C'est quand même un peu marketing.
00:12:51 Je n'arrive pas à comprendre l'intérêt qu'il y aurait par ailleurs en communiquant.
00:12:54 De montrer qu'il peut sortir de l'Elysée, qu'il y a encore des Français qui viennent vers lui de façon apaisée.
00:12:59 Ça paraît gros.
00:13:00 C'est deux mondes très différents visiblement qui se sont rencontrés.
00:13:03 Il y a l'application Canto qui, quoi qu'on dise...
00:13:06 Le cas échéant, il n'aurait pas fait avec eux.
00:13:08 Voilà, Libération est plutôt une application de scouts ou de gènes catholiques.
00:13:15 On ne voit pas très bien ce qu'ils auraient été faire avec l'équipe de com' d'Emmanuel Macron.
00:13:19 C'était un peu improbable.
00:13:20 Et je pense que ça ne correspond pas tellement du reste.
00:13:23 À moins qu'il ait été citoyen, culturel.
00:13:25 Franchement, c'est plus l'ADN de Jean Lassalle que d'Emmanuel Macron, en tout cas dans sa communication.
00:13:31 C'est Jean Lassalle, moi. Ça n'existe plus.
00:13:34 Où est Jean Lassalle ?
00:13:35 Ça me fait penser...
00:13:36 C'est fou de faire un procès à des gens qui sentent le patrimoine français.
00:13:40 Maître Calfon.
00:13:41 Autant la critique des oppositions de gauche est assez risible, cette théorie du complot, le fait que tout soit préparé.
00:13:48 Autant je comprends la colère de certains de nos compatriotes qui regardent ces images.
00:13:53 Parce que ces images, paradoxalement, il est dans la rue et il va à la rencontre des Français.
00:13:59 Certains peuvent avoir le sentiment qu'au contraire, ces images renforcent le fait qu'il soit dans sa bulle
00:14:04 et qu'il n'écoute pas une partie des Français qui exprime sa colère.
00:14:09 Et il faut mettre cette chanson en perspective avec le contenu de son intervention.
00:14:13 Dans le contenu de son intervention, c'était un "mea culpa xxs".
00:14:17 Très très faible.
00:14:18 Oui, j'ai eu peur de la dernière lettre.
00:14:20 Et parallèlement...
00:14:21 "Xxs", oui.
00:14:22 "Xxs".
00:14:23 Et parallèlement, on le voit serein.
00:14:25 On le voit même jovial.
00:14:27 Et ça peut choquer une partie des Français qui voudraient voir leur président préoccupé, inquiet
00:14:32 et marqué par la séquence qui vient de se dérouler.
00:14:34 Cela dit, pour ce genre d'intervention, dans les rues...
00:14:37 C'est une rencontre fortuite dans la rue.
00:14:39 Il ne pouvait rien faire d'autre, mais il n'y avait que des mauvais choix.
00:14:41 C'est drôle de rencontre fortuite.
00:14:42 Non, mais il n'y avait que des mauvais choix.
00:14:43 Je ne veux pas être dans le complotisme, parce que la vérité, c'est qu'au-delà de la communication...
00:14:47 Non, mais je suis bien sérieux.
00:14:48 On ne sait rien de ce qui s'est passé hier soir.
00:14:51 Si on veut faire un procès au président de la République, faisons-le sur ce qu'il a dit hier soir,
00:14:54 des objectifs complètement dénués de toute matérialité.
00:14:58 Comment les professeurs...
00:15:00 Comment il y aura-t-il, à chaque fois qu'un professeur sera absent, comment il y aura-t-il des remplaçants ?
00:15:04 Comment l'hôpital sera désengorgé ?
00:15:06 Sérieusement, il y a mille choses à reprocher à Emmanuel Macron à l'heure actuelle,
00:15:10 mais celle-là, elle est quand même...
00:15:13 Excusez-moi, mais pour revenir au débat, il n'y avait que des mauvais choix pour Emmanuel Macron.
00:15:18 Soit il envoyait bananer ses jeunes et il le paraissait pour quelqu'un d'autant...
00:15:22 Sinon qu'il reste à l'Élysée et qu'il regarde un petit peu ce qui se dit sur les chaînes d'info après son allocution.
00:15:26 Soit il suivait ses jeunes et on a le débat qu'on a aujourd'hui.
00:15:31 Mais Emmanuel Macron, évidemment, il ne passe pas son temps à l'Élysée en train de se flageller en regardant les infos.
00:15:35 Pourquoi aurait-il fait un mea culpa XXL ?
00:15:38 Il a promulgué la loi vendredi soir.
00:15:40 Parce qu'il y a 93% des travailleurs de ce pays qui ne veulent pas de sa loi.
00:15:43 Oui, mais enfin, il y a un moment, reconnaissons-lui quand même la capacité à être un minimum cohérent.
00:15:48 Il n'a pas promulgué la loi vendredi soir, pensé qu'elle est utile,
00:15:51 et lundi soir arrivé à la télévision en disant « j'ai fait tout ça pour rien, je m'en compte maintenant que vous venez de me le dire que c'était n'importe quoi ».
00:15:57 Soyons sérieux 30 secondes.
00:15:59 Est-ce qu'il peut avoir l'air déconnecté ?
00:16:02 Oui, je pense qu'au mieux d'une partie des Français, il peut avoir l'air déconnecté.
00:16:05 Cela dit, si on commence à faire le procès des personnalités qui vont à la rencontre des gens dans la rue,
00:16:10 vous ne demandez pas le CV à tout le monde quand vous croisez quelqu'un dans la rue.
00:16:13 Heureusement.
00:16:14 Tout le monde n'est pas le président de la République.
00:16:16 Justement, qu'est-ce qu'on veut ? Est-ce qu'on veut vraiment quelqu'un dans son château d'ivoire qui ne sort plus du tout,
00:16:21 qui ne va pas à la rencontre de personne, qui va snubber les gens qu'il croise sur la rue ? Il y a ça aussi.
00:16:27 Si on veut, sans faire des polémiques d'ailleurs, mais si on veut avoir des sujets de commentaires sur l'intervention d'Emmanuel Macron,
00:16:32 sur la feuille de route qu'il donne à Elisabeth Borne, le fait que tout ça paraisse extrêmement peu réaliste
00:16:37 et qu'on ne voit pas comment les objectifs qu'il a fixés pour être tenus d'une manière ou d'une autre,
00:16:41 ça oui, mais encore une fois, qu'il fasse cette rencontre-là, oui, je comprends bien le choc des images,
00:16:45 mais on vit dans cette société-là aussi, ça peut arriver à tout le monde précisément.
00:16:49 On le voit, les gens filment un peu tout maintenant et ce sont en plus des images qui sont en général sorties de leur contexte.
00:16:55 On a un président flâneur, c'est comme ça.
00:16:57 Il faut faire avec.
00:16:58 Yohann, juste un dernier mot, je suis amitié.
00:17:00 Je voudrais juste faire un tout petit pas de côté parce que c'est vrai que ce n'est pas la première fois qu'on l'aperçoit comme ça
00:17:04 dans les rues de Paris qu'il se permet des moments privés, seul ou avec son épouse.
00:17:08 C'est compliqué pour son service de sécurité peut-être également parce qu'il lui arrive d'être un petit peu trop spontané
00:17:14 d'un point de vue sécuritaire pour les services de protection du président de la République, notamment.
00:17:19 Ça lui a valu une gifle.
00:17:20 Notamment, c'est vrai.
00:17:21 Dans son premier cadre, effectivement, ils sont complètement sur les dents en ce moment parce qu'il y a une colère qui est grandissante.
00:17:28 Il y a la crainte effectivement que quelqu'un s'en prenne physiquement au président de la République.
00:17:31 Donc c'est son service de sécurité qui a été réorganisé pour coller vraiment au plus près du président de la République hier soir.
00:17:38 Réorganisé depuis la contestation des retraites ?
00:17:40 Non, mais c'est-à-dire que là, on n'est pas aux États-Unis.
00:17:42 Aux États-Unis, c'est le Secret Service qui décide pour le président de la République.
00:17:46 Le président de la République ne peut pas décider d'aller prendre un bain de foule.
00:17:49 Si le Secret Service, les services de sécurité disent non, le président n'y va pas.
00:17:53 En France, c'est complètement différent.
00:17:54 C'est l'inverse.
00:17:55 C'est l'inverse.
00:17:56 C'est le président qui décide.
00:17:57 Même si son service de sécurité lui dit "Monsieur le président, n'y allez pas, c'est beaucoup trop risqué",
00:18:01 s'il décide d'y aller, c'est lui qui a le dernier mot.
00:18:04 Donc ça, c'est quelque chose de bien particulier.
00:18:05 D'ailleurs, pourquoi lui servir ?
00:18:06 Allez, parenthèse refermée.
00:18:07 Et pour Alexandre Benalla, justement, à pouvoir organiser des sorties sans dépendre des services de sécurité ?
00:18:12 On va marquer notre dernière pause de la soirée, très vite.
00:18:14 Absolument.
00:18:15 J'espère que le fil sera tiré, quand même, pour savoir exactement ce qu'ont dit les uns et les autres.
00:18:20 Parce que Canto, c'est une application de chant qui est née il n'y a pas très longtemps,
00:18:24 qui essaie de se développer, qui veut réunir les générations, si on en croit ce qu'ils disent,
00:18:29 autour du chant traditionnel.
00:18:32 Là, quand même, ils font l'objet d'un bad buzz gratuit sans justification.
00:18:35 D'ailleurs, ils ne veulent surtout pas s'exprimer.
00:18:37 Les différents confrères à droite à gauche ont essayé, notamment, évidemment,
00:18:41 nos journalistes CNews ont essayé de joindre ces jeunes gens.
00:18:45 Difficile d'obtenir des réponses et surtout, blackout total.
00:18:50 Zéro commentaire.
00:18:52 Espérons surtout que l'opposition retrouve un peu de hauteur et refasse de la politique, surtout.
00:18:56 Les commentaires de la gauche, en ce moment, ça ne fait grandir personne
00:19:00 et ça ne fait surtout pas avancer le débat politique.
00:19:01 Je veux simplement mettre en perspective qu'ils n'ont rien à dire sur les occupations illégales d'universités
00:19:09 où les locaux sont dévastés.
00:19:11 En revanche, oh là là, un petit chant pyrénéen, ça c'est dramatique.
00:19:14 On continue de parler du chef de l'État qui a été accueilli lors de ce déplacement post allocution,
00:19:19 aujourd'hui à Saint-Denis, par des concerts de casserole pour changer.
00:19:21 Vous verrez, ces deux ministres qui ont été empêchés de sortir de la CAF, ça se tend.
00:19:25 Ça se tend autour du gouvernement qui tente de se débunkeriser, mais on va.
00:19:30 C'est beau le refuge, regardez les paroles.
00:19:32 Là, ton cœur est mon refuge, tes yeux sont pour moi, c'est l'ac vers où se mirent mon bonheur et l'amour.
00:19:38 Et dans ma solitude, j'y viens chercher souvent un soupir qui rassure, un regard apaisant.
00:19:43 C'est joli.
00:19:44 A tout de suite.
00:19:45 22h31, retour des débats juste après le rappel de l'actualité.
00:19:52 Mathieu Devez.
00:19:57 Une nouvelle fusillade a blessé quatre personnes la nuit dernière à Marseille.
00:20:01 Les faits se sont produits dans le troisième arrondissement, à quelques mètres seulement du commissariat rue Félix-Piat.
00:20:07 Trois victimes, dont un adolescent de 17 ans, ont un pronostic vital engagé.
00:20:11 Et selon une source policière, un homme armé d'un pistolet automatique aurait tiré en direction d'un local associatif.
00:20:18 Les perturbations seront limitées jeudi à la SNCF, malgré la grève des cheminots.
00:20:22 Les syndicats tappent à une journée de la colère cheminote pour protester contre la réforme des retraites.
00:20:27 Comptez 4 TER sur 5 en moyenne nationale et 2 trains sur 5 pour les intercités.
00:20:32 A l'international, le trafic sera quasi normal pour l'Eurostar et le Thalys.
00:20:37 L'Inde devient le pays le plus peuplé du monde.
00:20:40 Il a dépassé la Chine avec 1,428 milliards d'habitants mi-avril.
00:20:44 Voilà plus d'un siècle que la Chine figure en tête des pays les plus peuplés au monde.
00:20:48 Mais l'Inde a vu sa population quadrupler depuis 1950.
00:20:53 Gabriel Cluzel, Karim Abrik, Yoann Uzay, Jean-Sébastien Ferjus, Jérémy Calfon, toujours autour de la table de Soir Info.
00:21:00 On parle encore du chef de l'Etat et des manifestations qui se poursuivent au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron.
00:21:06 Hier, des heurts se sont produits à Paris, Bordeaux, Lyon, Nantes ou encore Rennes.
00:21:10 Plusieurs dizaines d'interpellations.
00:21:12 Ce soir, c'est à Seine-Saint-Denis que le président était en visite.
00:21:16 Des manifestants se sont réunis sur le parvis de la mairie pour réclamer le retrait de la réforme des retraites.
00:21:21 À grands coups, et ça va devenir peut-être une mode, de casserole.
00:21:24 Regardez.
00:21:26 On est là, on est là, même si Macron ne veut pas, nous on est là.
00:21:33 On devient des travailleurs, on a besoin de payer, même si Macron ne veut pas, nous on est là.
00:21:52 Macron dégage ! Macron dégage ! Macron dégage !
00:21:59 Je voudrais ajouter une deuxième image qui fait un lien évident avec cette séquence.
00:22:04 Deux ministres, aujourd'hui un petit peu plus tôt, sont restés bloqués cet après-midi exactement par d'autres manifestants
00:22:10 dans une caisse d'allocations familiale à Paris.
00:22:12 C'est le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combes, et la ministre déléguée au handicap Geneviève Dariussek.
00:22:18 Regardez cette scène également devant la cave du 13ème arrondissement de Paris.
00:22:22 Macron démission ! Macron démission !
00:22:30 On est là, on est là, même si Macron ne veut pas, nous on est là.
00:22:40 Macron dégage ! Macron dégage !
00:22:51 Yohann Usaï, une première analyse symbole d'un pouvoir empêché qui tente de se débunkeriser.
00:23:05 Ça va les poursuivre comme ça pendant quatre ans ?
00:23:07 Un pouvoir empêché, non, ça n'est quand même pas le cas, n'exagérons pas.
00:23:10 Deux ministres, alors autant pour Emmanuel Macron ça paraît un peu habituel,
00:23:14 ces deux ministres qui sont empêchés de sortir de la cave, je trouve que oui, ils sont empêchés.
00:23:18 Empêchés par quelques dizaines de personnes, 20, 30 personnes maximum,
00:23:21 donc ça n'est quand même pas non plus quelque chose de massif.
00:23:24 Ça me fait penser à...
00:23:25 C'est minoritaire mais ça dure, et ça peut durer encore.
00:23:27 Je voyais précisément, en voyant ces images, ça me faisait penser à François Fillon, "Rends l'argent".
00:23:32 J'ai suivi toute la campagne de François Fillon,
00:23:34 et pendant six mois, on l'attendait à chacun de ses déplacements avec des casseroles.
00:23:38 Mais là aussi, c'était quoi ?
00:23:39 C'était quelques dizaines de personnes qui, à chaque fois, effectivement, faisaient beaucoup de bruit.
00:23:43 Alors effectivement, on en parle dans les médias, c'est très médiatique.
00:23:46 Donc ça a beaucoup perturbé sa campagne.
00:23:48 Là, ça perturbe la communication des ministres et du président de la République,
00:23:52 mais ça ne les empêche pas.
00:23:53 La campagne de François Fillon a été perturbée, mais elle a continué.
00:23:56 Là, les déplacements des ministres et du président de la République vont se poursuivre.
00:24:00 Alors naturellement, en termes de communication, ça n'est pas bon.
00:24:03 Est-ce que ça va durer pendant encore quelques mois ?
00:24:06 Est-ce que ça va se poursuivre pendant tout le quinquennat ?
00:24:08 C'est-à-dire qu'on a affaire à des personnes, là, qui, quand elles se déplacent,
00:24:12 qui viennent taper dans des casseroles, empêcher les ministres de sortir de la CAF.
00:24:16 Ce sont des personnes, manifestement, qui sont très déterminées.
00:24:20 Donc elles n'ont pas l'intention de s'arrêter demain, ni dans quelques semaines, manifestement.
00:24:24 Je crois qu'il faut quand même le relativiser, parce que ça concerne, encore une fois, très peu de monde.
00:24:29 On n'est pas sur des manifestations et des mobilisations massives.
00:24:31 Gabrielle, vous êtes d'accord ? Il ne faut pas surinterpréter ces images, grossir trop le trait.
00:24:38 La France reste gouvernée, la France est toujours tenue.
00:24:41 Je pense que les manifestants, c'est un peu comme le courrier des lecteurs pour un journal.
00:24:45 C'est-à-dire que tout le monde n'écrit pas au courrier des lecteurs.
00:24:48 Il n'y a que une poignée de gens qui écrivent.
00:24:50 C'est comme les manifestations, tout le monde ne va pas manifester.
00:24:52 Mais derrière, il y a quand même des gens qui soutiennent ceux qui écrivent au courrier des lecteurs
00:24:58 ou ceux qui manifestent. C'est souvent le reflet de ce qui se passe à l'arrière, même si tous ne se déplacent pas.
00:25:05 Il faut quand même voir que si ces petites manifestations, je suis d'accord,
00:25:10 c'est vrai qu'elles rassemblent peu de monde, on l'a vu, continuent et se poursuivent.
00:25:15 Elles peuvent être le reflet d'une amertume durable.
00:25:22 Je pense que ce gouvernement aurait tort de se dire "Allez, c'est bon, le dossier suivant, celui-là est bouclé".
00:25:30 Ou en tout cas, s'ils le font, il faut quand même qu'ils gardent à l'esprit que cette rancœur-là
00:25:35 risque de venir se rajouter à d'autres par le passé.
00:25:38 Les rancœurs résignées, vous savez, ça recuit et ce n'est pas forcément très bon dans un pays.
00:25:43 Dès l'instant où les manifestations, Jean-Sébastien, se font en dehors des syndicats,
00:25:48 vous avez dit que ça peut se généraliser, se radicaliser, durer, être de plus en plus difficile à maîtriser ou pas ?
00:25:55 Je ne crois pas. Je pense que plutôt ce qui menace le gouvernement et Emmanuel Macron,
00:26:00 c'est si la protestation politique et la protestation des syndicats et notamment de l'intersyndical se maintiennent.
00:26:06 Parce que mécaniquement, un mouvement qui n'a plus de véritable objet,
00:26:10 parce qu'une fois que la réforme entre en vigueur, elle entre en vigueur.
00:26:13 Il y a quand même une écrasante majorité de Français qui certainement, comme Gabriel le soulignait,
00:26:17 garderont une rancœur qui s'ajoute à d'autres, mais qui ne vont pas pour autant descendre dans la rue tous les jours,
00:26:22 tout simplement parce qu'ils respectent aussi l'ordre républicain.
00:26:25 En revanche, vraisemblablement, il va y avoir le groupe Cliot, vous savez,
00:26:29 qui a déposé une proposition de loi pour abroger la réforme.
00:26:34 C'est une information de nos confrères du Parisien. On va la vérifier de notre côté d'ici ce soir.
00:26:41 Mais c'était déjà dans l'étudiant.
00:26:43 Nos confrères du Parisien nous confirment ce soir que les députés du groupe Liberté Indépendant Outre-mer,
00:26:48 Cliot, vont déposer un texte visant à remettre en cause la réforme des retraites
00:26:52 pour un examen dans le cadre de leur niche parlementaire le 8 juin prochain.
00:26:57 Ça veut dire que la bataille politique peut être relancée sur la réforme des retraites ?
00:27:01 Il y a une vraie chance que ça aboutisse ?
00:27:03 Il faudra voir s'il y a une majorité alternative.
00:27:06 Est-ce que véritablement, il y a des gens, à commencer par les Républicains,
00:27:09 qui sont prêts à aller jusqu'à effectivement remettre en cause cette réforme ?
00:27:13 Ou est-ce qu'il y a une autre motion de censure ?
00:27:16 Il n'y a pas forcément besoin que le gouvernement passe par le 49-3
00:27:20 pour qu'on puisse décider de voter une motion de défiance contre le gouvernement.
00:27:25 Après, il y a une majorité alternative.
00:27:27 Quand on nous dit que le chemin démocratique est terminé, oui et non.
00:27:30 C'est pour ça que je vous dis que la menace pour le gouvernement, à mon sens,
00:27:34 elle reste politique parce qu'en l'état, l'intersyndical tient et ils peuvent continuer.
00:27:38 Il va y avoir la loi travail.
00:27:40 De toute façon, dans la loi travail, ou en tout cas, apparemment,
00:27:43 il semble qu'il y ait une loi travail.
00:27:45 Dans la loi travail, il faudra bien qu'il y ait une part de dialogue social
00:27:47 et on verra à ce moment-là ce que les syndicats pourraient être amenés à redemander.
00:27:51 Et même chose, s'il y a soit le référendum d'initiative partagée
00:27:54 qui était validé le 3 mai par le Conseil constitutionnel
00:27:57 ou que cette proposition de loi est effectivement déposée,
00:28:00 la séquence politique n'est pas close.
00:28:02 Maintenant, ça renvoie quand même à une autre question.
00:28:04 Il n'y a pas eu de majorité le jour où le gouvernement est passé au 49-3
00:28:07 pour voter contre le gouvernement.
00:28:10 Est-ce qu'il y en aura une dans une niche parlementaire du groupe Lyot,
00:28:13 dont on voit bien que la logique, c'est que c'est acceptable par tout le monde.
00:28:15 Ce n'est pas la France insoumise, ce n'est pas le Rassemblement national.
00:28:18 Le groupe Lyot est central, ça pourrait être accepté par tout le monde.
00:28:20 Elle peut faire trembler l'Élysée, cette niche parlementaire de Lyot ?
00:28:24 C'est-à-dire que quand vous avez échappé à une motion de censure à 9 voix près,
00:28:30 effectivement, toutes les initiatives parlementaires maintenant
00:28:34 peuvent basculer dans un sens ou dans l'autre en fonction de l'humeur du pays.
00:28:38 Parce que les parlementaires, ils rentrent de leur circonscription tous les week-ends
00:28:42 et ils votent aussi en fonction de ce que leur disent les électeurs.
00:28:45 Les députés et les républicains, leur vote concernant la réforme des retraites,
00:28:49 ce vote-là a été déterminé en parlant aussi avec leurs électeurs.
00:28:53 Parce que l'ambition, évidemment, c'est quand même d'être réélu en 2027
00:28:56 et donc de coller au choix de vos électeurs.
00:29:00 Donc oui, le gouvernement, de toute façon, maintenant,
00:29:03 quelle que soit l'initiative parlementaire et encore plus avec celle-là,
00:29:06 a un peu de soucis à se faire.
00:29:07 Mais vous dites que le chemin démocratique est terminé.
00:29:09 Non, en tout cas, il ne l'est pas, parce que le 3 mai, c'est important.
00:29:12 Il y a peut-être un référendum qui peut-être...
00:29:14 - Il pourrait être validé par la conséquence.
00:29:16 - A priori, ce n'est pas l'option la plus probable.
00:29:18 Mais le chemin démocratique n'est pas tout à fait terminé.
00:29:20 - En tout cas, pour l'exécutif, pour Emmanuel Macron,
00:29:22 le chemin parlementaire, lui, est terminé.
00:29:24 Il cherche surtout à passer à autre chose.
00:29:26 Il annonce ces fameux 100 jours pour se relancer.
00:29:29 Regardez, d'ailleurs, petite indiscrétion, ce que disait hier Emmanuel Macron
00:29:33 à ses ministres avant cette fameuse allocution,
00:29:36 les fameux off ou les mots dits en conseil des ministres
00:29:40 que l'on peut retrouver ensuite parfois.
00:29:42 « Il faut être dur avec ceux qui veulent nous crever la paillasse,
00:29:47 faire payer l'hypocrisie et les jeux de dupes. »
00:29:50 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:29:51 - Avec l'art vocabulaire.
00:29:52 - C'est une idée. Crever la paillasse.
00:29:53 - C'est vrai qu'il a...
00:29:54 - Ça veut dire quoi, crever la paillasse ?
00:29:55 - Crever la paillasse.
00:29:56 - Je ne sais pas.
00:29:57 - Karima, ça se dit à Montréal ?
00:29:58 - Non.
00:29:59 - Non ?
00:30:00 - Peut-être dans les Pyrénées.
00:30:01 - Oui, peut-être.
00:30:02 Il veut dépasser la crise, il veut changer le tempo.
00:30:04 C'est ça qu'on doit comprendre, Gabrielle.
00:30:07 - Oui, de fait, c'est l'impression qu'il a voulu donner hier.
00:30:12 Contre-attaquer, passer à autre chose.
00:30:15 Il a fait le détail de tout ce qu'il avait réussi
00:30:19 ou ce qu'il disait avoir réussi,
00:30:21 parce qu'on ne peut pas dire que Notre-Dame soit son œuvre propre.
00:30:24 J'imagine que vous en avez déjà parlé hier.
00:30:26 - On en a parlé hier, mais vous pouvez remettre une couche.
00:30:28 - C'était quand même un petit peu présomptueux d'aller dire ça.
00:30:32 - Reconstruire la France comme il a reconstruit Notre-Dame.
00:30:36 - Cela dit, le symbole est intéressant,
00:30:39 parce que qu'est-ce qui fonctionne encore dans notre pays ?
00:30:41 La reconstruction de Notre-Dame.
00:30:42 - A l'identique.
00:30:43 - A l'identique, pas de gestes contemporains.
00:30:45 - Le sujet, c'est à l'identique.
00:30:46 - C'est vrai que tous ces jeunes qui travaillent sur ce chantier,
00:30:50 là aussi, quand on voit la France du Grand Soir
00:30:54 qui brûle et brise dans les rues,
00:30:56 et qu'on voit ces jeunes qui sont vraiment les artisans,
00:30:58 vous savez, les artisans, c'est très humble,
00:31:00 ils s'inscrivent dans la transmission,
00:31:02 ils reproduisent des gestes qu'on leur a appris humblement.
00:31:05 Vous savez, c'est l'expression, c'est Victor Hugo
00:31:10 qui parlait d'un prodige d'anges gigantesques
00:31:12 et de délicats, je crois, pour parler de la cathédrale de Strasbourg.
00:31:16 C'est exactement ça pour Notre-Dame.
00:31:18 Cette France-là, elle est belle, c'est encore ce qui nous reste.
00:31:20 Mais on ne peut pas dire qu'Emmanuel Macron
00:31:22 la mette beaucoup en valeur et que ce soit...
00:31:24 Enfin, pour Notre-Dame, oui, peut-être,
00:31:26 mais de façon générale, ce n'est quand même pas
00:31:28 l'esprit de son quinquennat, cette France-là.
00:31:30 - Faire payer l'hypocrisie et les jeux de dupes,
00:31:32 je trouve que c'est un peu belliqueux.
00:31:34 - Politiquement, il y a bien des gens qui ont été
00:31:36 sur une posture un peu...
00:31:38 Regardez les Républicains, enfin, les Républicains,
00:31:40 ils ont quand même négocié, topé, en tout cas,
00:31:42 les dirigeants du parti, ils ont négocié avec Elisabeth Borne.
00:31:45 Et puis à l'arrivée, les Républicains n'ont pas tous voté.
00:31:48 Donc, oui, ils constatent qu'il y a une part d'hypocrisie
00:31:51 et il y a aussi une autre hypocrisie.
00:31:53 Tout simplement, est-ce que tous ces gens-là
00:31:55 veulent véritablement une dissolution ?
00:31:57 Ils veulent renverser Emmanuel Macron,
00:31:59 en tout cas, ils considèrent qu'il serait illégitime,
00:32:01 mais souhaitent-ils véritablement une dissolution
00:32:03 et sont-ils capables de créer, de construire, eux,
00:32:05 une majorité alternative ? L'hypocrisie, elle est là.
00:32:07 Il y a une majorité de rejet, une majorité de rejet,
00:32:09 ça n'est pas une majorité de projet.
00:32:11 Même au niveau de l'intersyndical, le projet de réforme
00:32:13 que la CFDT a en tête, parce que n'en des places,
00:32:15 à Emmanuel Macron, les syndicats ont une vision
00:32:17 de ce qui pourrait être une réforme des retraites,
00:32:19 mais ça n'est absolument pas le même que celui de la CGT.
00:32:24 Et donc, oui, il y a une part d'hypocrisie quand même.
00:32:26 Les syndicats qui ont refusé de rencontrer Emmanuel Macron,
00:32:28 qui les avait invités ce matin,
00:32:31 le chef de l'État qui a rencontré le patronat,
00:32:34 le MEDEF, la CPME notamment,
00:32:36 regardez ce que leur disait ce matin Emmanuel Macron.
00:32:38 Mon souhait, c'est qu'on puisse enclencher la discussion aujourd'hui.
00:32:42 La porte est ouverte, évidemment,
00:32:44 et qu'on puisse, après le 1er mai,
00:32:46 avoir les organisations syndicales
00:32:48 qui souhaitent rentrer dans la définition,
00:32:50 au fond, d'un agenda social.
00:32:52 Et l'objectif qu'on doit se donner
00:32:54 est que l'agenda complet des négociations
00:32:57 soit défini dans les prochaines semaines,
00:32:59 prochains mois, de manière solide,
00:33:01 et qu'on vous laisse le temps de la négociation,
00:33:03 je dirais jusqu'à la fin de cette année,
00:33:06 pour pouvoir bâtir ce pacte.
00:33:08 Si vous êtes prêts, organisations syndicales,
00:33:10 organisations patronales, à aller plus vite,
00:33:12 nous nous sommes totalement à disposition.
00:33:14 Mais je ne veux pas donner le sentiment
00:33:16 de brusquer ce qu'on ouvre à la négociation.
00:33:19 Mais l'objectif est de l'ouvrir,
00:33:21 en tout cas sans limite, sans tabou,
00:33:23 et sur tous ces objets,
00:33:25 pour qu'on puisse bâtir des réformes importantes,
00:33:27 et qui, je crois, sont attendues par nos compatriotes.
00:33:29 Qu'est-ce qui s'est dit concrètement ce matin à l'Élysée,
00:33:31 se remettre à travailler avec le patronat,
00:33:33 pour quelle ambition ?
00:33:35 Il y a les chantiers annoncés
00:33:37 par le président de la République hier,
00:33:39 lors de son allocution, et là...
00:33:41 Des accords de revalorisation salariale, par branche ?
00:33:43 Notamment, mais là, il faisait référence,
00:33:45 plus généralement, à la vie en entreprise,
00:33:48 le pacte de vie en entreprise.
00:33:50 Donc, il laisse, effectivement,
00:33:52 aux partenaires sociaux, jusqu'à la fin de l'année,
00:33:54 pour essayer de trouver des accords.
00:33:57 Mais le président de la République...
00:33:59 Il faut bien qu'il ne veut pas les brusquer.
00:34:01 Non, alors là, effectivement, le fait qu'il dise
00:34:03 "je n'ai pas envie de brusquer", c'est un peu contradictoire
00:34:05 avec ce qui s'est passé ces dernières semaines, à l'évidence.
00:34:07 C'est sa manière, à lui, peut-être, de dire "j'ai changé".
00:34:09 Vous savez, "j'ai changé", c'est classique
00:34:11 pour un président de la République, de dire "j'ai changé"
00:34:13 quand il traverse des crises.
00:34:15 Mais, en l'occurrence, le président de la République,
00:34:17 pourquoi est-ce qu'il s'adresse là au patronat ?
00:34:19 Parce que, d'abord, le MEDEF, c'est à peu près
00:34:21 la seule organisation qui a soutenu la réforme des retraites.
00:34:23 Qui accepte de venir à l'Élysée.
00:34:25 Comme il n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale,
00:34:29 comme il a les syndicats, et notamment la CFDT,
00:34:33 contre lui, il a quand même besoin
00:34:36 de quelques partenaires pour essayer d'avancer.
00:34:38 C'est fort, quand même, d'avoir réussi à mettre la CFDT contre lui.
00:34:40 Il a quand même besoin de quelques partenaires pour avancer.
00:34:42 Quand vous ne pouvez pas avancer à l'Assemblée nationale,
00:34:44 quand vous ne pouvez pas avancer avec les syndicats,
00:34:47 vous avez besoin d'essayer de trouver un minimum d'alliés.
00:34:50 Donc, il essaie de le faire avec le patronat.
00:34:52 Là, ça ne va pas être tellement difficile.
00:34:54 Maintenant, son objectif, c'est de faire revenir dans son giron la CFDT.
00:34:57 C'est ça, l'ambition d'Emmanuel Macron.
00:34:58 Pour conclure, écoutons justement les patrons du MEDEF
00:35:00 et de la CPME sur les syndicats qui manquaient
00:35:03 à l'appel de ce rendez-vous aujourd'hui.
00:35:05 La chaise vide, je pense que ce n'est pas une politique de long terme.
00:35:09 J'espère qu'on pourra, dans le courant du mois de mai, refaire des réunions.
00:35:12 En tout cas, nous, notre intention au MEDEF,
00:35:14 c'est d'aller au contact des organisations syndicales.
00:35:17 Bien évidemment, nous sommes partisans pour se remettre rapidement
00:35:20 autour de la table avec les partenaires sociaux.
00:35:22 Nous sommes preneurs, nous, de la plus grande largesse possible,
00:35:25 de plus grande marge de négociation possible entre partenaires sociaux.
00:35:29 Dernier commentaire, Jean-Sébastien.
00:35:32 Moi, je ne vois pas bien en quoi la loi a vocation à se substituer,
00:35:35 justement, à ce qui doit se négocier entre partenaires sociaux.
00:35:38 Je ne veux pas voter, parce qu'il n'a pas la main, Emmanuel Macron.
00:35:40 On peut voter toutes les lois qu'on veut, déjà,
00:35:42 essayons de faire appliquer les lois qui existent.
00:35:44 Ce n'est pas comme si le Code du travail n'augmentait pas, déjà,
00:35:47 d'une centaine de pages chaque année.
00:35:49 Donc, arrêtons de vouloir voter des lois sur tout et sur rien.
00:35:52 Parce que ce qui est vicieux dans ce raisonnement-là,
00:35:54 c'est que la loi, tout ce qui n'est pas interdit, par définition, est permis.
00:35:57 Mais il peut y avoir des comportements de management
00:35:59 qui ne sont pas interdits par la loi et qui, pour autant, sont profondément toxiques.
00:36:03 Donc, qu'ils fassent un peu confiance aux partenaires sociaux.
00:36:05 On a besoin, justement, de retrouver du souffle.
00:36:07 Et arrêtons de voter des lois sur tout.
00:36:09 Enfin, il y a un moment, surtout de la part de l'État,
00:36:11 qui est quand même le pire employeur qui existe.
00:36:14 L'État, quand vous voyez le nombre de CDD
00:36:16 qu'ils peuvent faire enchaîner à des agents de collectivité territoriale, etc.
00:36:19 Enfin, même si l'employeur, en l'occurrence, c'est la collectivité territoriale.
00:36:22 Quand vous voyez les suicides, quand vous voyez les difficultés de recrutement.
00:36:25 Enfin, sérieusement, qu'Emmanuel Macron se mette en surplomb
00:36:28 au-dessus des patrons en disant, "Bah, allez les gars, je vais vous apprendre la vie."
00:36:31 On commence déjà par manager l'État.
00:36:33 On a envie de lui répondre et de manager les agents de l'État.
00:36:35 Parce qu'il y a un vrai sujet, pour le coup, de souffrance au travail,
00:36:39 très clairement établi dans la fonction publique.
00:36:41 - Ça va mieux ? - Oui, ça va mieux.
00:36:43 - Il l'a dit, c'est sorti.
00:36:45 Ça fait du bien.
00:36:47 - Je pense qu'il y a un certain nombre de patrons qui doivent penser à la même chose.
00:36:49 - Je vous embête, je vous embête.
00:36:50 Il n'a pas du tout parlé de pouvoir d'achat hier, Emmanuel Macron.
00:36:52 Alors que chacun le sait, c'est la priorité des priorités pour les Français.
00:36:55 En revanche, il a été question de fraude sociale, de fraude fiscale.
00:36:59 Un vieil épouvantail qui refait surface.
00:37:01 Au lendemain de cette allocution d'Emmanuel Macron,
00:37:03 qui s'est donc donné 100 jours pour relancer son quinquennat,
00:37:05 le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a dénoncé ce matin la fraude aux prestations sociales
00:37:10 pour illustrer la promesse du Président de faire des annonces fortes contre la délinquance,
00:37:17 les fraudes sociales et fiscales.
00:37:19 Regardez ce sujet pour vous en dire plus et on en débat.
00:37:22 Accélérer la lutte contre la fraude fiscale et sociale, c'est le cap annoncé par l'exécutif.
00:37:28 Un plan d'action doit être annoncé dans les prochaines semaines par le gouvernement.
00:37:32 Mais le ministre délégué au compte public, Gabriel Attal,
00:37:35 avance déjà quelques mesures chez nos confrères de France Inter.
00:37:38 Je souhaite doubler les effectifs du service d'enquête judiciaire des finances,
00:37:42 qui a notamment réalisé une perquisition importante il y a quelques jours
00:37:45 qui a été beaucoup commentée par la presse sur des banques.
00:37:49 Je souhaite renforcer les moyens, mais il y aura d'autres mesures fortes
00:37:52 que j'annoncerai dans les prochaines semaines.
00:37:54 Le gouvernement veut également supprimer les versements des allocations
00:37:57 sur des comptes à l'étranger et souhaite travailler avec des compagnies aériennes
00:38:01 pour traquer les personnes bénéficiant d'allocations
00:38:04 et qui vivent plus souvent à l'étranger qu'en France.
00:38:06 Une mesure nécessaire selon le ministre de l'économie, Bruno Le Maire.
00:38:10 Nos compatriotes en ont ras le bol de la fraude.
00:38:12 Ils en ont ras le bol de voir des personnes qui peuvent toucher des aides qu'ils payent eux-mêmes.
00:38:16 Le contribuable n'a aucune envie de voir que des personnes peuvent en bénéficier,
00:38:20 leur envoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu'ils n'y ont pas le droit.
00:38:23 Ce n'est pas fait pour ça le modèle social.
00:38:25 La lutte contre la fraude fiscale et sociale a enregistré des chiffres records en 2022
00:38:30 selon le ministère du budget, qui affirme être plus efficace que jamais.
00:38:35 Gabriel Attal qui annonce donc que les effectifs du service d'enquête judiciaire des finances vont doubler,
00:38:40 mais celui qui fait le plus parler c'est bien Bruno Le Maire à cause de cette phrase.
00:38:45 Écoutez-la, vous l'avez lue, vous l'entendez maintenant.
00:38:48 Nos compatriotes légitimement en ont ras le bol de la fraude.
00:38:51 Ils en ont ras le bol de voir des personnes qui peuvent toucher des aides qu'ils payent eux-mêmes.
00:38:55 C'est le contribuable qui le paye, c'est l'entrepreneur, c'est le salarié qui paye ces aides.
00:38:58 Ce n'est pas mon argent, c'est l'argent du contribuable.
00:39:01 Il n'a aucune envie de voir que des personnes peuvent en bénéficier,
00:39:04 leur envoyer au Maghreb ou ailleurs, alors qu'ils n'y ont pas le droit.
00:39:08 Ce n'est pas fait pour ça le modèle social.
00:39:10 Le modèle social est fait pour protéger les plus modestes,
00:39:13 pour protéger contre les accidents de la vie,
00:39:15 tous nos compatriotes certainement pas pour envoyer de l'argent de manière illégale à l'étranger.
00:39:20 Alors ça fait beaucoup jaser et beaucoup parler, notamment à gauche, cette phrase de Bruno Le Maire.
00:39:26 "Chers compatriotes musulmans ou originaires comme moi du Maghreb,
00:39:29 préparez-vous, nous dit Jean-Luc Mélenchon, pour faire diversion.
00:39:32 Le gouvernement annonce par la voix de Bruno Le Maire une nouvelle campagne pour vous montrer du doigt sans froid."
00:39:38 Au parti socialiste, Olivier Faure est également dans cet esprit.
00:39:43 Immobiliser des préjugés racistes pour éviter de rappeler que la fraude sociale
00:39:47 est essentiellement le fait des employeurs et la fraude fiscale est sans commune mesure.
00:39:51 L'extrême droite remplit dangereusement le vide gouvernemental.
00:39:55 Thomas Porte s'écourt et c'est très explicite, député LFI.
00:40:00 Jean-Marie Le Pen est bien vivant.
00:40:02 À vomir. Cette sortie de Bruno Le Maire était-elle calculée ?
00:40:06 Est-ce qu'il faut parler d'un dérapage qui veut commencer ?
00:40:09 Oui, Maître Calefon ?
00:40:10 Non, je ne vois pas pourquoi il faudrait parler d'un dérapage.
00:40:13 Parce qu'il stigmatise l'argent qui part au Maghreb.
00:40:16 Ce qui est quand même assez agaçant, je suis désolé, dans les réactions qu'on vient de lire,
00:40:24 c'est qu'on met en concurrence un certain nombre de fraudes.
00:40:27 "Ah bah non, il ne faut pas se concentrer sur la fraude sociale, il faut se concentrer sur la fraude fiscale
00:40:30 et quand on se concentre sur la fraude sociale, il faudrait se concentrer sur la fraude sociale des URSAF."
00:40:34 Comme s'il y avait une bonne fraude et une mauvaise fraude.
00:40:38 Il faut lutter de façon égale contre toutes les fraudes.
00:40:41 Et ce qu'a dit Bruno Le Maire, c'est "il y a une fraude au Maghreb et ailleurs, et ailleurs, il faut lutter contre la fraude."
00:40:49 Je ne vois pas aujourd'hui qui peut dire autre chose.
00:40:50 Il sait très bien, la vérité c'est que vous connaissez la politique, vous savez très bien l'onde de choc que ça peut provoquer.
00:40:55 Le ministre d'Emmanuel Macron qui dit ça, on franchit un cap d'une certaine façon.
00:41:01 En tout cas, il se permet d'utiliser des mots qu'il n'aurait peut-être pas utilisé il y a quelques années.
00:41:07 Gabriel, vous reprendrez, pardon.
00:41:08 On ne franchit pas un cap. Bruno Le Maire fait de la politique depuis 40 ans.
00:41:12 Il sait très bien quand il dit ça, les répercussions que ça va avoir, de quelle manière ça va détourner un petit peu la tension de l'opinion, etc.
00:41:20 Il sait très bien qu'on va en parler. Il sait exactement ce qu'il fait.
00:41:24 Alors attention, il y a un vrai problème de fraude sociale et de fraude fiscale.
00:41:28 C'est certain, il y a 1,5 million de retraités français qui vivent à l'étranger et près de la moitié d'entre eux vivent au Maghreb.
00:41:35 On estime que la fraude, c'est de l'ordre de 15 à 20 %.
00:41:39 Ça fait quand même entre 1,5 et 2 milliards d'euros de fraude rien qu'avec les retraites.
00:41:44 Il y a un vrai sujet, il faut en parler.
00:41:46 Oui, j'entends bien, mais regardez, j'ai vu que la fraude sociale en France s'est estimée entre 15 et 20 milliards d'euros.
00:41:52 Plus que ça même.
00:41:53 La fraude sociale, la fraude fiscale, c'est 30 à 40 milliards.
00:41:56 Donc on est à 15 à 20 milliards sur la fraude sociale.
00:41:58 Je vais rappeler que le déficit budgétaire annuel est à 165 milliards d'euros.
00:42:03 La dette est à 3 000 milliards d'euros.
00:42:05 C'est important de lutter, bien sûr, mais l'État a un peu tendu le bâton pour se faire battre.
00:42:09 Parce que je rappelle que la répartition sociale et les aides sociales en France, elles sont déterminées par l'État aussi.
00:42:14 Non, d'accord, mais la fraude, il faut lutter contre.
00:42:17 C'est quand même plusieurs dizaines de milliards d'euros chaque année.
00:42:20 La priorité, c'est autre chose.
00:42:21 Oui, ça doit être une priorité, pardon.
00:42:23 Mais dans le contexte actuel, lutter contre la fraude, évidemment que c'est une priorité.
00:42:26 Et c'est très bien les annonces qui sont faites, il n'y a aucun problème.
00:42:28 Mais seulement le faire en ce moment, enfin moi quand j'entends Bruno Le Maire, pardon, mais ça sonne faux.
00:42:33 Ça sonne faux. J'ai l'impression que c'est une fausse colère.
00:42:36 Il y a de la mise en scène dans ce qu'il dit ce matin.
00:42:38 S'il l'avait fait dans deux mois, dans trois mois, ça aurait sans doute été différent.
00:42:41 Tout ce qu'on prie.
00:42:42 Oui, mais le faire là...
00:42:43 Les deux ministres étaient dans les matins, dans deux matinales différentes.
00:42:45 Bruno Le Maire d'un côté, Attal de l'autre.
00:42:47 L'un part de fraude fiscale, l'autre de fraude sociale.
00:42:49 Évidemment que c'est réglé comme du papier à musique.
00:42:51 Il est à Bercy depuis six ans.
00:42:53 Il y a eu des avancées en matière de fraude.
00:42:54 C'est vrai que l'État a récupéré beaucoup plus d'argent qu'avant.
00:42:56 Mais néanmoins, cette colère qui intervient comme ça, là, quelques jours après la promulgation de la réforme des retraites.
00:43:02 Une colère, vraiment, l'utilisation de ce mot, le maghreb.
00:43:05 Voilà, ça sonne faux.
00:43:06 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:43:08 Quel est le but de la meuf ? Je fais le petit tour et je reviens vers vous, Maître Calfon.
00:43:11 Le but de la meuf, c'est quoi ? Faire un appel du pied au RN sur la fraude sociale ?
00:43:14 Un appel du pied à la gauche sur la fraude fiscale ?
00:43:16 Tout le monde est content, c'est dû en même temps.
00:43:18 Non, mais Gabriel Attal a parlé des classes moyennes.
00:43:22 Je trouve que c'est intéressant parce qu'il a compris que l'électeurat du RN, mais pas seulement,
00:43:29 étaient des gens qui travaillaient et qui avaient l'impression de se faire taper sur la tête toute la journée,
00:43:36 qui, eux, cotisaient.
00:43:37 Et finalement, pour voir des cotisations redistribuées à une population qui, elle, ne travaillait pas forcément,
00:43:45 voire fraudée, ou peut-être même que c'est mon temps d'aller se retrouver à l'étranger,
00:43:50 et que ça les rendait fou furieux, une partie de ceux qui ont manifesté contre les retraites
00:43:56 sont des gens qui disaient "moi, je travaille, je paie mes cotisations,
00:44:03 et bien pour entretenir tout ce monde-là qui ne travaille pas, qui n'est peut-être même pas français,
00:44:08 qui n'est pas déterminé, qui fraude peut-être, et bien on me demande de travailler deux ans de plus".
00:44:12 Il sait très bien, ce gouvernement, que ça fait partie de la colère des Français.
00:44:16 Et soit il y répond, mais c'est vrai que pour le moment on est plutôt de l'ordre du clin d'œil politique.
00:44:23 Quand il parle du Maghreb, ça vous étonne de sa part ou pas ?
00:44:26 Quoi donc ?
00:44:27 Quand il stigmatise comme ça qu'il parle de cet argent envoyé au Maghreb.
00:44:30 Il stigmatise, vous savez ce que c'est les stigmates, c'est les clous dans les mains du Christ.
00:44:34 Alors quand il cible ceux qui ont envoyé de l'argent, particulièrement au Maghreb,
00:44:38 est-ce que ça doit vous choquer ou pas ? Est-ce que ça vous étonne de sa part à lui ?
00:44:41 Est-ce que c'est le cas sur les retraites ?
00:44:43 Ça m'étonne de sa part, parce que c'est vrai qu'il a plutôt l'habitude de prendre des circonlocutions,
00:44:48 mais l'histoire des retraités centenaires, ces fameux retraités centenaires d'Algérie par exemple,
00:44:55 c'est pas lui qui les a sortis, cette affaire-là, c'est la Cour des Comptes.
00:45:00 Le juge Charles Prats en a parlé largement de ces affaires-là, il s'est fait taper sur la tête d'ailleurs lui aussi.
00:45:06 Donc c'est un éléphant au milieu du salon et il a osé en parler.
00:45:10 Ah, ben oui, apparemment, parce que la gauche ne veut pas qu'il en parle.
00:45:12 Vous dites qu'habituellement il n'est pas dans ce ton-là, il ne dit pas ce genre de choses,
00:45:16 donc manifestement c'est calculé aussi. Moi je veux bien qu'on parle des problèmes, qu'on le dise.
00:45:20 Il est commandé.
00:45:21 Non mais je pense que si on veut régler les problèmes, il faut être capable de les nommer, j'en suis.
00:45:24 Mais quand vous balancez une formule comme ça dans un contexte,
00:45:27 moi je pense qu'il veut recanaliser une partie de la colère des Français sur la réforme des retraites
00:45:31 et la canaliser sur le fait de la fraude fiscale en disant,
00:45:34 ils sont en colère en ce moment, mais on va détourner le sens de cette colère.
00:45:37 Alors moi je trouve que c'est un peu facile. Alors vous voulez parler de ce sujet-là,
00:45:40 c'est une réalité parfaite, arrivé avec des estimations, des chiffres,
00:45:43 et quoi que ce soit, et pas balancé tout simplement.
00:45:45 Mais en même temps, tout ça est calculé, ils doivent tenir à peu près jusqu'à la mi-mai,
00:45:50 disons jusqu'au 2, 3 mai, on va dire jusqu'au 5 mai, ils ont une période à remplir et ben c'est ce qu'ils font.
00:45:55 Encore un ou deux. Pourquoi est-ce que d'ailleurs Bruno Le Maire, Johan,
00:45:58 lit le Maghreb à la fraude sociale précisément?
00:46:01 Parce que précisément il y a un vrai sujet. Il y a une étude effectivement très sérieuse de la Cour des comptes
00:46:06 qui montre que la moitié, près de la moitié des retraités français qui vivent à l'étranger
00:46:12 vivent au Maghreb, à peu près disons entre 700 et 800 000 retraités français qui sont au Maghreb.
00:46:19 Et on estime que la fraude est de l'ordre de 15 à 20%.
00:46:22 Donc ça représente effectivement, ça peut aller jusqu'à 2 milliards d'euros de fraude annuelle.
00:46:26 Il y a beaucoup de centenaires, il y a beaucoup de centenaires au Maghreb qui...
00:46:30 En fait c'est pas la plus grosse fraude, mais c'est celle qui irrite le plus.
00:46:33 C'est pas une fraude négligeable.
00:46:36 C'est pas ce que je dis. C'est pas la plus grosse.
00:46:38 Quand je donnais le déficit budgétaire et la dette de l'État, on est quand même dans d'autres sphères.
00:46:44 En fait, il y a un certain nombre de familles qui ne déclarent pas la mort d'un proche,
00:46:50 généralement de leur époux, qui devient centenaire pour l'administration française
00:46:54 et qui continue à percevoir sa retraite. Donc c'est généralement l'épouse ou la famille
00:46:58 qui continue à percevoir cette retraite. Et il y a un nombre de centenaires qui est absolument incroyable.
00:47:03 C'est ce que dit la Cour des comptes. Donc il y a une fraude qui est une fraude manifeste.
00:47:06 Et le simple fait de demander que l'argent de gens qui sont résidents français
00:47:11 soit versé sur des comptes français est déjà compliqué.
00:47:14 Parce que je trouve que le reproche qu'on peut faire à Bruno Le Maire,
00:47:16 c'est pas que ce soit raciste ce qu'il dit. Parce que pour le coup, c'est l'inverse qui est raciste.
00:47:20 C'est tous ces gens de gauche qui disent "on ne pourrait rien dire sur la fraude
00:47:24 qui aurait lieu au Maghreb parce que ça serait raciste".
00:47:26 Ben non, ça c'est traiter les gens comme des mineurs. C'est faire semblant de ne pas voir.
00:47:30 Alors Bruno Le Maire n'a jamais dit que tous les maghrébins, parce qu'ils seraient maghrébins
00:47:35 ou pas s'ils seraient français d'origine, maghrébines seraient des frotteurs.
00:47:38 Personne ne pense ça une seule seconde. En revanche, refuser de le voir et ne pas traiter
00:47:44 un problème majeur parce que c'est un problème majeur. Et tous les parlementaires qui travaillent
00:47:48 sur le sujet, la sénateur, vous avez cité Valérie Boyer, vous parlez de Valérie Boyer.
00:47:54 Vous avez cité Charles Prats qui lui est magistrat, Nathalie Goulet qui est sénatrice UDI
00:47:59 qui pose en permanence des questions au gouvernement. On ne lui répond pas.
00:48:02 Donc le procès qu'on peut faire à Bruno Le Maire, c'est plutôt celui du cynisme.
00:48:06 Parce qu'il semble me souvenir d'échanges avec Éric Zemmour où il lui expliquait de haut
00:48:10 que le sujet de la fraude, c'est un peu n'importe quoi de penser qu'il y aurait des gisements budgétaires
00:48:14 de ce côté-là parce que c'était surestimé les choses. Et là, parce qu'il en a besoin
00:48:18 politiquement pour détourner la tension, d'un seul coup il le fait. Mais soyons sérieux,
00:48:21 cela dit j'ai été ravi d'apprendre, je sais quelles sont les origines de Jean-Luc Mélenchon,
00:48:26 mais d'apprendre qu'il se considérait comme maghrébin.
00:48:28 Il est né au Maghreb. Il est pied-noir.
00:48:30 Oui. Je ne suis pas certain.
00:48:33 C'est une autre considération, très vite.
00:48:36 Oui mais quand même, en termes de tartufferie et de...
00:48:38 Oui, je vois ce que vous voulez dire.
00:48:40 Simplement pour être complet, le gouvernement avait déjà pris une disposition et à partir
00:48:44 du 1er juillet, l'argent des retraites en direction du Maghreb ne pourrait être versé
00:48:49 que sur des comptes certifiés pour essayer de vérifier...
00:48:52 Il est 23h pile.
00:48:54 Il est 23h pile. Dans un instant, restez avec nous parce que vous allez entendre le témoignage
00:49:00 poignant, édifiant surtout et assez surréaliste de cet homme roué de cou et poignardé, sous
00:49:07 prétexte qu'il a demandé à des gamins d'arrêter de faire des rodéos à moto au pied de son
00:49:12 immeuble. D'abord le JT. L'actualité résumée en quelques secondes par Mathieu Deveze.
00:49:17 Elisabeth Borne présentera sa feuille de route la semaine prochaine en Conseil des
00:49:23 ministres. Emmanuel Macron a fixé le cap hier autour de trois grands chantiers, le travail,
00:49:28 la justice et le progrès en matière notamment de santé et d'éducation. Le chef de l'État
00:49:32 donne 100 jours à sa première ministre pour apaiser le pays et sortir de la crise des
00:49:37 retraites. Michel-Edouard Leclerc se montre optimiste pour la rentrée prochaine. Concernant
00:49:42 l'inflation, invité sur CNews, le président des centres du même nom assure que l'inflation
00:49:47 va s'intensifier lors des prochains mois. Il prévoit un pic autour de juin ou juillet.
00:49:51 Malgré une baisse de cinq mois consécutifs, l'inflation reste à un niveau élevé 5,7%
00:49:57 dans le pays. Vous l'avez peut-être suivi sur Canal+Foot, le Real Madrid se qualifie
00:50:02 pour les demi-finales de la Ligue des champions. Les Madrilenes se sont imposées 2-0 sur la
00:50:07 pelouse de Chelsea. Rodrigo frappe le poteau dès la 20ème minute. Le Brésilien ouvre
00:50:12 le score en deuxième période. Lancé en contre-attaque, il centre. Vinicius récupère
00:50:16 et rend à Rodrigo qui marque du gauche. Et dix minutes avant la fin du match, le Brésilien
00:50:20 s'offre un doublé. Valverde rentre dans la surface, esquive Silva et fixe Kepa pour
00:50:24 donner à Rodrigo qui conclut de près. A noter ce soir, le Milan AC est également qualifié
00:50:29 pour les demi-finales.
00:50:30 Débuté des Cendrilles. Vous allez voir qu'ils vont encore gagner les Madrilenes. C'est fou
00:50:36 ce club. C'est dans leur ADN. Les rodéos. Un habitant du quartier de Bellevue à Brest
00:50:42 a été roué de coups par une quarantaine de personnes. Il a été blessé au couteau,
00:50:46 roué de coups pendant quelques minutes. Pourquoi ? Parce qu'il a voulu stopper. Il a demandé
00:50:50 à des jeunes d'arrêter de faire des rodéos urbains autour de son immeuble. Le tout est
00:50:54 résumé par Jean-Michel Decaze.
00:50:57 Dimanche après-midi, Silva était chez lui au rez-de-chaussée de l'un des immeubles
00:51:02 du quartier Bellevue à Brest. Vers 14h30, un rodéo commence. Des jeunes de 14 à 16 ans.
00:51:08 Les jeunes ont rasé les terrains de jeu là où il y avait des enfants. Je suis sorti,
00:51:17 je leur ai demandé d'arrêter. Ça ne leur a pas plu. Ils m'ont dit il n'y a pas de
00:51:21 souci, on revient. Ils sont revenus avec 20 jeunes, une batte de baseball, une lacrymo
00:51:26 et un couteau. Ils m'ont roué de coups juste devant chez moi. Ça a duré une minute ou
00:51:33 deux et puis ils sont repartis dans la foulée.
00:51:36 Arrivé sur place, les forces de l'ordre sont visées à leur tour.
00:51:40 Les collègues sont retrouvés devant 40 individus qui leur ont fait front, qui ont
00:51:44 caillassé la voiture avec barres de fer. Donc des collègues ont dû rebrousser le chemin.
00:51:49 Je n'ai pas peur, c'est des jeunes. Il ne faut pas avoir peur de ces gens-là.
00:51:54 Depuis quelques temps, les rodéos se reproduisent entre deux et quatre fois par semaine entre
00:51:59 les tours de Bellevue, dans un autre quartier brestois. Quelques heures plus tard, six coups
00:52:04 de feu ont éclaté lors d'un autre rodéo.
00:52:08 Il faut noter évidemment le courage de ce monsieur qui est militaire. Il était ce matin
00:52:13 de nouveau en direct sur nos antennes. Je ne sais pas ce qu'elle prouve. Je voudrais
00:52:17 qu'on entende encore un extrait de ce qu'il nous dit. Il ne faut pas avoir peur de ces
00:52:22 jeunes. Écoutez-le.
00:52:24 Il ne faut pas avoir peur de ces jeunes. Pour eux, c'est leur quartier, c'est leur loi.
00:52:31 Il ne faut pas se laisser faire. Surtout à l'heure actuelle, si on se laisse faire, on
00:52:37 se fait marcher dessus. Ce n'est pas dans mon optique et ce n'est pas ma vision des choses.
00:52:44 Maître Calfon, c'est un sujet que vous connaissez. On l'entend et je le rappelle. C'est vrai
00:52:51 qu'il est très courageux ce monsieur. Il dit qu'il ne faut pas avoir peur. Si c'est
00:52:54 pour finir avec des coups de couteau…
00:52:57 Il a eu raison.
00:53:00 Qu'est-ce que vous voulez que je lui dise ?
00:53:02 Légalement, tout citoyen peut mettre fin à une infraction et en interpeller l'auteur.
00:53:08 C'est un cas de figure que prévoient le droit pénal et le code de procédure pénal.
00:53:14 Maintenant, il est évident qu'il me semble quand même très imprudent d'aller essayer
00:53:19 d'interpeller soi-même des auteurs de rôdeux urbains, lorsqu'on sait que ces gens en général
00:53:25 n'ont pas peur de la police, n'ont pas nécessairement soit peur, soit conscience
00:53:30 des conséquences et que l'effet de paniurgisme peut faire que ça dégénère. C'est quand
00:53:35 même assez imprudent. Je salue le courage de ce monsieur.
00:53:38 Dans les quartiers, il y a des gens capables d'aller se poser à des jeunes, il n'y
00:53:41 en a pas beaucoup.
00:53:42 Honnêtement, je n'invite pas tout le monde à adopter le même comportement.
00:53:46 On parle d'adolescents entre 14 et 16, 17 ans, des jeunes qui parfois habitent le quartier.
00:53:52 Je voudrais qu'on entende encore un extrait de ce monsieur, Sylvain, qui nous raconte
00:53:56 comment il a vécu ce moment et surtout les blessures qui ont été causées.
00:53:59 J'ai eu des soins suite à l'agression dimanche. J'ai eu trois coups de couteau au niveau
00:54:06 de la fesse droite, dont deux plaies qui ont été recousues. J'ai eu pareil au niveau
00:54:12 du crâne, une plaie qui a été recousue avec deux points de suture. J'ai toujours
00:54:18 le cocard qui se voit un peu. Ça dégonfle petit à petit. On fait malheureusement avec.
00:54:27 Gabriel, Cluzel, jusqu'à quand on va accepter tout cela ? Ces images participent du climat
00:54:32 délétère dans lequel on se trouve actuellement, j'ai l'impression aussi.
00:54:35 Parce que c'est compliqué d'entendre. Finalement, il ne faut pas intervenir.
00:54:39 Si on comprend bien la philosophie de tout ça, c'est que...
00:54:43 Que ce soit la population ou les forces de l'ordre, d'ailleurs, qui ne doivent pas...
00:54:46 Il faut laisser faire.
00:54:48 On vous précisera avec Maître Calfon.
00:54:50 Soit pour eux, soit pour nous, ce serait dangereux.
00:54:54 Si on comprend la philosophie ultime de toute cette histoire.
00:54:58 Moi, ce qui m'a frappée, il ne le dit pas ici, mais je l'ai vu dans le premier témoignage
00:55:02 sur le Télégramme, il dit à la fin "écoutez, moi je vais vendre ou louer mon appartement
00:55:06 et puis je vais revenir à la base". Parce qu'il doit être marin, j'imagine, à Brest.
00:55:09 Donc la base, ça doit être l'emprise militaire dans laquelle il peut aller avoir une chambre.
00:55:14 Le problème, c'est que toute la France ne peut pas se retrouver dans une base.
00:55:17 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:55:19 Donc nous, en tant que Français ordinaires, nous n'avons pas d'autre solution que de faire face.
00:55:27 Ou de subir, pas tellement de faire face précisément.
00:55:30 Là aussi, ça donne un sentiment d'impuissance, de pusillanimité de l'État qui est extrêmement forte.
00:55:38 Et si même la police a peur d'intervenir, on sait que la police pourrait intervenir.
00:55:43 Elle, ce n'est pas parce qu'elle a peur d'intervenir, c'est qu'elle a peur des conséquences.
00:55:47 C'est qu'il y a des consignes pour ne pas faire de course-poursuite dans ces rodéos,
00:55:50 puisqu'on l'entend tous assez aisément, il y a des risques d'accidents et de blessures.
00:55:56 Mais certains vous diraient qu'ils ont pris la liberté de conduire ces engins sans casque,
00:56:03 sans immatriculation.
00:56:05 On se souvient des images qu'on vous montrait hier, je ne sais pas si on peut les retrouver à Grenoble,
00:56:08 où là ça va quasiment dans le centre commercial, carrément dans le centre commercial,
00:56:11 et ça zigzague entre les gens qui font leurs courses.
00:56:15 C'est vrai qu'on se dit, ces jeunes-là, en fait, ils savent ce qu'ils font.
00:56:19 Il y a un moment, s'ils se sont percutés, s'ils se sont blessés,
00:56:21 ils ne l'auront pas mérité, mais ils l'auront cherché.
00:56:23 Peut-être aussi. Je voudrais juste qu'on voit Gérald Darmanin qui communique,
00:56:26 comme souvent, il communique sur la fermeté, sur les saisies, sur les actions, il y en a,
00:56:31 mais la réponse pénale est toujours aussi insuffisante.
00:56:36 Il nous parle des arrestations qui ont lieu, mais bon, chaque été,
00:56:39 dès que les beaux jours reviennent, du moins, on retrouve ce phénomène.
00:56:43 Est-ce qu'il y a un côté fatalité autour de ce phénomène ?
00:56:46 C'est un phénomène saisonnier, c'est important de le dire, on en parle maintenant,
00:56:50 parce que les rodéos urbains, en fait, commencent avec les beaux jours.
00:56:54 Il y a une saison des rodéos urbains, on le voit.
00:56:57 Bien sûr.
00:56:58 On le voit.
00:56:59 C'est comme la Fashion Week, les rodéos urbains.
00:57:02 Plus sérieusement, encore une fois, la réponse pénale a été adaptée en 2018.
00:57:07 Il y a eu un dispositif qui a spécifiquement réprimé les rodéos.
00:57:10 Les rodéos urbains peuvent être punis d'un an.
00:57:13 Regardez, voilà, ça c'est Échirol vers Grenoble hier.
00:57:15 Ils peuvent être punis d'un an, trois ans ou cinq ans d'emprisonnement.
00:57:18 Monsieur l'a déjà dit sur ce plateau et je le redis,
00:57:21 le problème ne se situe pas au niveau de la réponse pénale,
00:57:24 puisque ce n'est pas la lourdeur de la peine qui dissuade,
00:57:27 c'est la probabilité de se faire attraper.
00:57:29 Et on a vu, attendez, on a vu que les dispositifs qui ont fonctionné,
00:57:33 comme par exemple le dispositif Stop Rodéo à Compiègne, mis en place par Philippe Marini,
00:57:37 était par exemple un dispositif qui permettait aux forces de l'ordre
00:57:40 de réagir extrêmement rapidement avec une plateforme de signalement des habitants
00:57:43 dès lors qu'il y avait un rodéo et à la police d'intervenir très vite.
00:57:46 C'est la rapidité des interventions, la multiplication des contrôles
00:57:49 qui font que les rodéos...
00:57:50 Oui mais si ces jeunes-là, ils voient que leurs collègues,
00:57:52 ils ont pris du ferme dès le premier rodéo, moi je pense que ça peut quand même dissuader certains.
00:57:56 Mais ce n'est pas comme ça, il n'y a pas de bilan coup avantage.
00:57:59 Il n'y a pas de bilan coup avantage.
00:58:00 Si, quand même, un minimum quand même.
00:58:02 Après vous les voyez au quotidien, donc vous savez certainement mieux.
00:58:05 Il n'y a pas de bilan coup avantage quand on commet une infraction comme ça.
00:58:07 Il y a des bilans coup avantage pour des délinquants professionnels,
00:58:10 pour un trafic de drogue, pour des trafics de drogue, des choses comme ça.
00:58:12 Mais pour ce genre d'infraction...
00:58:14 Et il y a aussi autre chose.
00:58:16 Là par contre, je vous rejoins, ce sont souvent des mineurs.
00:58:19 Et au niveau de la justice des mineurs, j'ai aussi eu l'occasion de le dire sur le plateau,
00:58:23 on a quand même un problème d'échelle des peines.
00:58:25 On a des peines qui sont extrêmement basses pour les mineurs.
00:58:28 Et puis vous parlez de cette ville de Compiègne où des choses ont été mises en place.
00:58:31 Mais que ce soit Lyon, Grenoble, cette ville de Brest,
00:58:35 ces villes où les maires de gauche ont une certaine idéologie,
00:58:38 où les caméras de vidéosurveillance ne sont pas installées,
00:58:42 où vous avez parfois des forces de l'ordre qui n'ont pas les moyens,
00:58:45 les dispositifs nécessaires.
00:58:47 Regardez ce que dit Sylvain, dans ce dernier extrait que je voulais vous faire entendre,
00:58:50 sur l'inaction des forces de l'ordre et du maire à Brest.
00:58:53 Écoutez-le.
00:58:54 Les policiers savent très bien où sont les motos, où sont les jeunes.
00:58:58 Ils ne veulent rien faire.
00:58:59 Le maire, c'est pareil, il sait très bien que c'est un quartier qu'il craint.
00:59:04 Ça fait des années, il y a déjà eu une mamie qui est décédée suite à des rodeos.
00:59:10 Il y a eu des blocages de citoyens suite aux mêmes rodeos,
00:59:16 et ça date depuis 2017.
00:59:19 Il est strict sur ça, il ne veut pas mettre de caméras de surveillance dans ses quartiers.
00:59:24 Et encore moins de ralentisseurs qui permettraient de réduire la vitesse des jeunes
00:59:30 et puis de leur permettre d'éviter les rodeos urbains.
00:59:33 Généralement, ça commence dans l'après-midi, vers les coupes de 13h-14h,
00:59:37 et ça peut aller jusqu'à 21h22.
00:59:41 Des fois, c'est deux petites motos cross minimum, sans casque,
00:59:46 sans immatriculation, sans protection adéquate.
00:59:50 Et ça va jusqu'à sept motos avec quad, et c'est insupportable.
00:59:56 Oui, Yohann.
00:59:57 Non mais, c'est insupportable.
00:59:59 Ce genre de phénomène est quand même en pleine expansion.
01:00:04 On en parle de plus en plus, la saison est lancée manifestement,
01:00:08 donc on va en parler jusqu'à l'automne, jusqu'à ce que les mauvais jours arrivent.
01:00:11 On voit que ça progresse dans toutes les villes, dans les centres-villes.
01:00:15 Là, j'ai l'impression qu'on a encore franchi un cap,
01:00:17 parce qu'un rodeo dans un centre commercial,
01:00:19 moi j'en avais jamais entendu parler jusqu'à présent.
01:00:21 C'était pour un clip de rap apparemment.
01:00:23 Là, on a franchi un seuil.
01:00:25 Vous imaginez s'il y a une personne âgée ou un enfant qui traverse,
01:00:28 là vous le tuez sur le coup.
01:00:30 C'est quasiment un miracle qu'il n'y ait pas eu de victime en réalité.
01:00:33 Ils sont en train de jouer véritablement avec la vie des personnes
01:00:37 qui se trouvent autour de leur rodeo.
01:00:41 C'est gravissime.
01:00:42 Et comme ça arrive de plus en plus souvent,
01:00:44 ça me conduit à dire que manifestement,
01:00:46 la réponse pénale ou en tout cas la réponse apportée par l'État
01:00:48 n'est pas à la hauteur.
01:00:49 Parce que si la réponse était à la hauteur,
01:00:51 ce genre de phénomène ne serait pas en pleine expansion,
01:00:53 mais serait en forte régression.
01:00:55 Le simple fait que ça progresse montre bien que l'État
01:00:58 n'apporte pas la bonne réponse.
01:01:00 Quand on n'apporte pas la bonne réponse,
01:01:02 à priori la logique c'est de changer de réponse.
01:01:04 Donc il faut peut-être changer de politique de ce point de vue-là.
01:01:07 Et simplement pour rebondir sur ce que vous disiez,
01:01:09 Maître, vous disiez que ce ne sont pas des délinquants professionnels.
01:01:12 Moi j'ai précisément l'impression que ce sont des délinquants professionnels
01:01:16 ou en tout cas des professionnels de la délinquance en devenir.
01:01:19 Donc plus on les arrêtera tôt,
01:01:21 plus ça facilitera aussi la tâche des forces de l'ordre à l'avenir.
01:01:24 Ce sont des gamins dont on se demande s'ils ont des parents d'ailleurs.
01:01:30 Parce que c'est peut-être là aussi,
01:01:32 on parle des forces de l'ordre, de la réponse pénale,
01:01:34 mais si les parents n'avaient pas démissionné
01:01:36 concernant l'éducation de leurs enfants,
01:01:38 peut-être qu'ils ne seraient pas, entre 14 et 16 ans,
01:01:40 sur des motos sans permis à faire des rodéos.
01:01:44 C'est un mélange de choses en fait, oui.
01:01:46 Quelque chose en lien avec l'éducation.
01:01:48 Je ne veux pas mettre complètement le blâme sur les parents,
01:01:50 mais on est dans un contexte qui est plus vaste.
01:01:52 Pour rebondir aussi sur ce que vous disiez, Maître Calefon,
01:01:56 j'entends quand vous dites qu'il n'y a pas de...
01:01:58 c'est la balance un coup, avantage.
01:02:00 Mais on a l'impression que maintenant,
01:02:02 il n'y a même plus d'arbitrage dans cette balance-là.
01:02:04 On n'est que dans les avantages pour ces jeunes-là,
01:02:06 parce qu'il n'y a pas de véritable réponse pénale
01:02:08 ou adéquate, ou à tout le moins judiciaire.
01:02:10 Quelque chose comme ça.
01:02:12 Cela dit, pour revenir à cette histoire avec cet homme,
01:02:14 on n'est même plus juste dans la question du rodéo.
01:02:16 Je veux dire, on parle probablement d'actes de coups,
01:02:18 blessures, de voies très graves.
01:02:20 - Bien sûr. Évidemment.
01:02:22 - Attendez, là, si on a...
01:02:24 - Tentatives de meurtre.
01:02:26 - Tentatives de meurtre.
01:02:28 - Donc, une violence extrême.
01:02:30 Alors, on a beau dire que c'est du rodéo,
01:02:32 je suis désolée, on a passé le stade du rodéo.
01:02:34 Et cela dit aussi, pour ces jeunes qui font des essais
01:02:36 comme ça dans la rue, qui testent leurs limites,
01:02:38 on ne pourra pas s'attaquer à tout,
01:02:40 à tous les problèmes, à toutes les situations.
01:02:42 Mais dans le cas où c'est vraiment une mise en danger
01:02:44 d'autrui, on l'a vu notamment dans le centre commercial,
01:02:46 il aurait pu y avoir une poussette, un bébé,
01:02:48 et ça aurait pu être catastrophique.
01:02:50 - Je suis en train de découvrir une information qui...
01:02:52 Alors, je ne sais pas si on va faire un lien nécessairement,
01:02:54 mais on est dans quelque chose de dramatique
01:02:56 qui peut ou proue faire un lien avec l'actualité
01:02:58 qu'on est en train de décrire.
01:03:00 Sachez qu'on apprend ce soir qu'un enfant de 4 ans,
01:03:02 un enfant de 4 ans a été fauché mortellement,
01:03:04 il est décédé, on l'apprend à l'hôpital.
01:03:06 Un enfant de 4 ans mortellement percuté hier
01:03:08 par une voiture dont le conducteur a pris la fuite
01:03:10 dans le quartier des Sablons, au Mans.
01:03:12 Vous découvrez cet appel à témoins
01:03:14 de la police nationale de la Sarthe
01:03:16 qui demande à tous les policiers
01:03:18 de se faire ensuite enregistrer
01:03:20 le nom de l'enfant.
01:03:22 - Bonjour, je suis le directeur général
01:03:24 de la police nationale de la Sarthe
01:03:26 qui demande à toute personne.
01:03:28 Et si vous, qui nous regardez,
01:03:30 avez des renseignements,
01:03:32 évidemment, vous pouvez téléphoner
01:03:34 et donner vos témoignages.
01:03:36 Au lendemain du drame, la police lance un appel
01:03:38 à témoins. Selon les premiers témoignages,
01:03:40 l'accident qui est survenu peu avant 16h30
01:03:42 dans le quartier des Sablons, donc,
01:03:44 pris en charge dans un état critique
01:03:46 par les sapeurs-pompiers, l'enfant est mort
01:03:48 pendant son transport à l'hôpital.
01:03:50 Les deux hommes dans la voiture
01:03:52 auraient été vus, le conducteur roulait vite
01:03:54 avec la musique à fond dans cette ligne droite
01:03:56 où la vitesse est limitée à 30 km/h.
01:03:58 C'est une voiture dont on parle
01:04:00 qui serait de marque Peugeot ou Citroën
01:04:02 de couleur grise.
01:04:04 Mais on est dans cette
01:04:06 spirale de violence, d'impunité
01:04:08 et de pays
01:04:10 qui est en train de partir
01:04:12 en sucette.
01:04:14 Jean-Sébastien, pardon de le dire de cette façon.
01:04:16 - Moi, je pense que le bilan coût-avantage.
01:04:18 Pour le coup, il y a une continuité
01:04:20 entre les délinquants et les criminels.
01:04:22 Certes, il y a des gens qui ne sont pas des criminels
01:04:24 endurcis, mais quand vous roulez à toute vitesse
01:04:26 avec la musique à fond dans une voiture,
01:04:28 on n'en sait rien.
01:04:30 - Et que vous prenez la fuite après avoir fauché
01:04:32 un enfant de 4 ans.
01:04:34 - On est déjà dans le monde de la délinquance.
01:04:36 On n'est pas dans le monde de l'insouciance
01:04:38 adolescente ou de la rébellion
01:04:40 adolescente.
01:04:42 J'entends ce que vous dites, là où je peux vous rejoindre.
01:04:44 Oui, c'est le fait qu'on n'arrive pas
01:04:46 à identifier les gens et que la certitude
01:04:48 de la peine ou la perspective de la certitude
01:04:50 de la peine paraissent assez lointaines.
01:04:52 Mais il y a aussi l'application des lois.
01:04:54 Tout simplement, on est assez peu condamnés en France.
01:04:56 Et regardez cet homme à Brest.
01:04:58 Malheureusement, quand vous tabassez quelqu'un,
01:05:00 bien souvent, les premières condamnations,
01:05:02 y compris sur des gens qui, eux,
01:05:04 vont garder des séquelles à vie, ça se traduit
01:05:06 par du sursis.
01:05:08 Donc, s'il y a quand même
01:05:10 quelque chose de l'ordre,
01:05:12 de l'échelle des peines qui est appliquée,
01:05:14 et oui, il y a tout ce qui est en train de se déliter.
01:05:16 À la fois l'éducation,
01:05:18 comme le disait Karima,
01:05:20 et le fait que le reste du pays
01:05:22 et que l'État a renoncé finalement,
01:05:24 parce qu'ils ne voient pas par quel bout le prendre.
01:05:26 Mais on va arriver à quoi ? On va arriver à une société
01:05:28 à la sud-américaine, où l'argent servira
01:05:30 à acheter de la distanciation sociale.
01:05:32 Donc, vous irez dans des endroits dont vous êtes certains
01:05:34 qu'il ne risque pas d'y avoir de jeunes hommes
01:05:36 sur des motos volées qui font du rodéo dans votre quartier
01:05:38 parce qu'il y aura des barrières à l'entrée.
01:05:40 Mais est-ce vraiment le monde dans lequel nous voulons vivre ?
01:05:42 C'est en tout cas le monde que l'on a sous nos yeux ce soir.
01:05:46 Et je vous dis, ce n'est pas les témoins de la police
01:05:48 qui cherchent à priori deux jeunes hommes
01:05:52 à bord d'une voiture
01:05:54 qui ont percuté un gamin de 4 ans
01:05:56 et qui n'ont rien trouvé de mieux que de prendre la fuite
01:05:58 et cet enfant qui est mort ce soir.
01:06:00 On pense évidemment à la famille, aux parents,
01:06:02 qui doivent être dans un état de sidération
01:06:04 et de choc absolument total.
01:06:06 Comment on sort de cette spirale, Maître Calfon ?
01:06:08 C'est évidemment d'une grande tristesse,
01:06:10 l'information que vous nous apprenez.
01:06:12 Je l'apprends en même temps que vous.
01:06:14 C'est pour ça que je n'ai pas forcément les mots.
01:06:16 Je m'en excuse.
01:06:18 Maintenant, la lutte contre la délinquance
01:06:20 et contre la criminalité,
01:06:22 parce que c'est quand même deux phénomènes
01:06:24 à mon sens à distinguer,
01:06:26 est très plurifactorielle.
01:06:28 S'il suffisait d'augmenter les peines,
01:06:30 les États-Unis seraient le pays le plus sûr du monde.
01:06:32 Je pense qu'on en est extrêmement loin.
01:06:34 Aux États-Unis, il y a ce qui s'appelle la loi des trois coups
01:06:36 dans certains états.
01:06:38 Il y a des peines automatiques de 20 ou 25 ans qui tombent.
01:06:40 Il y a des gens qui ont été condamnés à des peines de 20 ans
01:06:42 pour des vols de parts de pizza.
01:06:44 Pourtant, la délinquance ne chute pas.
01:06:46 La criminalité ne chute pas.
01:06:48 Ça fait partie, évidemment, des mesures à prendre.
01:06:50 Regardons état par état.
01:06:52 C'est quelque chose de très plurifactoriel,
01:06:54 la lutte contre la délinquance.
01:06:56 Il ne faut pas simplifier.
01:06:58 Il faut prendre le temps de regarder les choses.
01:07:00 Justement, quand on regarde aux États-Unis,
01:07:02 état par état, ça dépend beaucoup
01:07:04 de la manière dont ils sont élus.
01:07:06 Ils sont élus,
01:07:08 l'équivalent des procureurs de la République,
01:07:10 comté par comté.
01:07:12 Ça dépend de la manière de la politique pénale
01:07:14 qu'ils mettent en œuvre.
01:07:16 Chicago était un enfer il y a 30 ans.
01:07:18 Chicago était devenue une ville sûre.
01:07:20 Ils ont élu une maire
01:07:22 qui était dans l'idéologie woke.
01:07:24 Il ne fallait surtout pas s'en prendre,
01:07:26 stigmatiser les quartiers, etc.
01:07:28 Que s'est-il passé ?
01:07:30 Ça a flambé.
01:07:32 Qui sont les gens qui meurent ?
01:07:34 Ce sont les gens qui sont originaires
01:07:36 des quartiers défavorisés,
01:07:38 et ceux des minorités.
01:07:40 Je comprends ce que vous dites
01:07:42 sur le fait que les peines soient élevées,
01:07:44 mais regardons la manière dont elles sont exécutées.
01:07:46 La situation à San Francisco.
01:07:48 San Francisco est devenu
01:07:50 un Far West absolu, précisément
01:07:52 parce que le district à Tornay
01:07:54 est de San Francisco.
01:07:56 Est-ce que la certitude
01:07:58 ou la sévérité des peines
01:08:00 a un impact ?
01:08:02 Oui, la certitude a un impact.
01:08:04 La certitude peut-être d'avoir
01:08:06 des parents sanctionnés
01:08:08 si ces jeunes-là
01:08:10 commettent des méfaits,
01:08:12 en l'occurrence des rodéos ou des refus d'obtempérer.
01:08:14 Est-ce que ça ne mettrait pas un peu de plomb
01:08:16 dans la cervelle de leurs jeunes ?
01:08:18 Ils sont civilement responsables.
01:08:20 Bien sûr, ce sont des mineurs, ils sont responsables.
01:08:22 Maintenant, leur faire payer pénalement
01:08:24 les enfants, c'est un truc funcionnel.
01:08:26 C'est un gamin qui se fait prendre,
01:08:28 il dit "C'est mes parents qui vont trinquer,
01:08:30 je vais prendre un pénal".
01:08:32 Si vous mettez votre enfant en danger,
01:08:34 vous pouvez condamner les parents
01:08:36 qui mettent leur enfant en danger.
01:08:38 Un mineur qui est dehors à 1h du matin,
01:08:40 c'est quand même mettre sa situation...
01:08:42 Je vous entends parler depuis un moment,
01:08:44 tout le monde a une balance
01:08:46 coût-avantages.
01:08:48 Le problème, c'est que peut-être que la justice française
01:08:50 n'est pas adaptée
01:08:52 pour les coûts-avantages
01:08:54 de ces personnes-là.
01:08:56 Pour une population pour laquelle la prison
01:08:58 est propre, finalement, c'était le cas autrefois,
01:09:00 ça ne l'est plus,
01:09:02 il faut quelque chose d'encore plus sévère
01:09:04 ou une peine encore plus lourde
01:09:06 qu'un petit passage en prison.
01:09:08 Mais vous n'allez pas me faire croire que
01:09:10 s'il y avait une véritable volonté politique,
01:09:12 on n'arriverait pas à bout de cela.
01:09:14 Évidemment.
01:09:16 C'est l'inverse.
01:09:18 Vous me parlez des parents qu'on ne veut pas sanctionner.
01:09:20 On peut quand même parler de ce climat
01:09:22 qu'a instauré
01:09:24 la gauche dans notre pays
01:09:26 qui fait qu'il y a toute une population
01:09:28 pour ne pas la stigmatiser,
01:09:30 il faut lui trouver des excuses
01:09:32 toute la journée, aux parents, aux enfants.
01:09:34 "Ah non, vous n'allez pas sanctionner les parents,
01:09:36 c'est des pauvres gens, vous vous rendez compte ?
01:09:38 Si en plus vous les sanctionnez, ça va être la double peine."
01:09:40 Donc finalement, on laisse
01:09:42 s'installer un écosystème
01:09:44 qui se développe.
01:09:46 Alors vous dites, Jean-Sébastien,
01:09:48 "Oui, on va arriver comme en Amérique latine
01:09:50 avec des quartiers protégés." Non, on n'y arrivera pas,
01:09:52 ce ne sera même pas ça, parce qu'on a
01:09:54 une politique de la ville qui a décidé
01:09:56 de faire de ce qui se passe
01:09:58 en banlieue,
01:10:00 notre futur, partout,
01:10:02 ça va être exactement la même chose,
01:10:04 les mêmes causes vont produire les mêmes effets.
01:10:06 Donc on ne pourra même pas dire qu'il y a
01:10:08 des quartiers préservés, ce n'est pas vrai.
01:10:10 C'est ce qu'a voulu faire la politique de la ville.
01:10:12 Précisément là où il y avait des cotes immobilières
01:10:14 dissuasives, on a dit "on va mettre
01:10:16 des quotas de logements sociaux."
01:10:18 Donc il se reproduit
01:10:20 rigoureusement la même chose
01:10:22 partout en France et personne
01:10:24 ne peut dire qu'il sera préservé par
01:10:26 les rédors urbains. Je vais juste finir par un point,
01:10:28 si la personne qui a été
01:10:30 interrogée à Brest était morte,
01:10:32 le témoin, vous voulez dire, le monsieur qui a été
01:10:34 frappé, ce ne serait rien passé.
01:10:36 Si en revanche,
01:10:38 dans sa tentative
01:10:40 pour arrêter
01:10:42 les jeunes en rodéo,
01:10:44 un jeune s'était tué, là je pense
01:10:46 que Brest, les quartiers
01:10:48 sensibles de Brest, comme on dit,
01:10:50 étaient partis en émeute.
01:10:52 Et c'est précisément pour ça que...
01:10:54 C'est ce qu'on appelle l'impuissance programmée de l'État,
01:10:56 l'inversion des valeurs.
01:10:58 On est là-dedans, on va rappeler aussi
01:11:00 même si ça semble
01:11:02 évident que ces jeunes
01:11:04 qui sont à moto, sans casque, qui font
01:11:06 ces rodéos un peu n'importe où,
01:11:08 dans des centres commerciaux, risquent leur vie
01:11:10 au passage et celle des autres.
01:11:12 Mais la leur c'est leur problème.
01:11:14 Oui, celle des autres c'est plus grave.
01:11:16 Je le maintiens de cette façon parce que,
01:11:18 quand ils se font tuer,
01:11:20 ça reste des êtres humains et, personnellement,
01:11:22 je ne me réjouis même pas qu'ils soient blessés ou tués.
01:11:24 Si quelqu'un roule ivre,
01:11:26 on est beaucoup pleuré sur les gens
01:11:28 qui roulaient ivres ou sous phénomène de drogue.
01:11:30 Vous avez raison.
01:11:32 Donc arrêtons de faire des deux poids deux mesures aussi,
01:11:34 au motif qu'ils auraient des origines sociales.
01:11:36 Je ne parle pas d'origine sociale, je parle d'êtres humains.
01:11:38 Personne ne souhaite la mort de personne,
01:11:40 sauf qu'on peut quand même assumer la responsabilité
01:11:42 de nos concitoyens.
01:11:44 C'est ce que je disais quand on parlait du fait qu'ils ne soient pas pourchassés.
01:11:46 Ce risque-là, ils connaissent les conséquences aussi.
01:11:48 Je rappelle qu'il y a cet appel à témoins
01:11:50 dans la ville du Mans
01:11:52 après la mort
01:11:54 de cet enfant de 4 ans
01:11:56 percuté par, à priori,
01:11:58 deux jeunes dans une voiture grise
01:12:00 qui sont activement recherchés.
01:12:02 Un refus de s'arrêter, ou plutôt un délit de fuite
01:12:04 après avoir percuté dans une grande artère du Mans
01:12:06 un enfant de 4 ans
01:12:08 que ses parents pleurent ce soir.
01:12:10 Autre thème,
01:12:12 on avance, le mémorial d'Auschwitz.
01:12:14 Il faut en parler également
01:12:16 parce que le mémorial d'Auschwitz
01:12:18 a décidé de recadrer ses futurs visiteurs.
01:12:20 Une journaliste britannique
01:12:22 qui s'appelle Maria Murphy
01:12:24 a partagé ces derniers jours sur Twitter
01:12:26 cette photographie.
01:12:28 C'est la photographie d'une touriste
01:12:30 qui se met en scène sur les rails,
01:12:32 qui mène au camp de concentration et d'extermination
01:12:34 bâti par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
01:12:36 Et ce commentaire,
01:12:38 "Aujourd'hui, j'ai vécu une des expériences les plus poignantes de ma vie.
01:12:40 Malheureusement, tout le monde ne semble pas le vivre
01:12:42 et je suis très intense", déplore-t-elle.
01:12:44 Ce tweet, visionné 30 millions de fois depuis 3 jours,
01:12:46 a mis de nouveau en lumière
01:12:48 les comportements déplacés récurrents
01:12:50 d'une partie des visiteurs dans ce lieu de mémoire,
01:12:52 poussant le mémorial d'ailleurs à rappeler
01:12:54 les règles de bonne conduite qu'il convient d'avoir sur place.
01:12:56 Regardez ce que dit
01:12:58 le mémorial de la Shoah d'Auschwitz.
01:13:00 Les images peuvent représenter
01:13:02 une valeur émotionnelle et documentaire
01:13:04 immense pour nos visiteurs.
01:13:06 Les photos nous aident à nous souvenir.
01:13:08 En venant à Auschwitz,
01:13:10 les visiteurs doivent garder à l'esprit qu'ils pénètrent
01:13:12 dans un site authentique de l'ancien camp
01:13:14 où plus d'un million de personnes ont été assassinées.
01:13:16 Respectez leur mémoire, écrit le mémorial sur Twitter,
01:13:18 appelant les visiteurs à faire preuve de décence
01:13:20 au moment d'immortaliser leur visite.
01:13:22 Une pratique choquante
01:13:24 qui entre peu à peu dans les mœurs.
01:13:26 C'est loin d'être la première fois
01:13:28 qu'on assiste à ça.
01:13:30 Je crois que c'était en 2019 où le mémorial d'Auschwitz
01:13:32 avait dû également rappeler à l'ordre des gens
01:13:34 qui se prenaient à photo en équilibre
01:13:36 sur ces rails tristement célèbres
01:13:38 et qui ont vu convoyer
01:13:40 des centaines de milliers, donc plus d'un million
01:13:42 de personnes qui
01:13:44 s'avançaient vers un sort funeste.
01:13:46 Que dire de cette époque,
01:13:48 de ce manque de décence,
01:13:50 de cette bêtise ? Comment on appelle ça ?
01:13:52 L'autolatrie.
01:13:54 Je pense qu'on est dans l'ère de l'autolatrie,
01:13:56 surtout pour ma génération
01:13:58 et celles qui viennent,
01:14:00 où on se prend en photo constamment,
01:14:02 où ce qui n'est pas pris en photo n'existe pas,
01:14:04 où on a toujours besoin de rappeler
01:14:06 qu'on existe et qu'on fait des choses.
01:14:08 Et cette autolatrie,
01:14:10 elle nous pousse finalement à un certain
01:14:12 aveuglement. Auschwitz,
01:14:14 c'est abominable. Pour y être
01:14:16 allé, aujourd'hui encore,
01:14:18 on sent évidemment
01:14:20 le poids de l'histoire, le poids des gens,
01:14:22 le poids des morts.
01:14:24 Et se prendre en photo là-bas,
01:14:26 ça veut dire que l'on ne comprend pas
01:14:28 ce qu'on a autour de soi, ça veut dire que l'on
01:14:30 ne comprend pas la vie, tout simplement. On est tellement focalisé.
01:14:32 Il y a photo et photo.
01:14:34 On pourrait comprendre que quelqu'un
01:14:36 prenne peut-être la devanture d'Auschwitz
01:14:38 en disant "Voilà, j'y suis allé,
01:14:40 j'ai compris telle et telle chose".
01:14:42 Je parle de ces poses. Je parle de photos mises en scène.
01:14:44 Nous sommes d'accord.
01:14:46 Ça veut dire qu'on privilégie sa petite personne
01:14:48 à ce qu'on a autour de soi, qu'on est incapable de ressentir,
01:14:50 mais qu'on pense surtout à ce que les autres vont voir.
01:14:52 C'est terrible. Karima Brick,
01:14:54 il y a des endroits où le poids de l'histoire
01:14:56 impose une forme de décence, peut-être.
01:14:58 Oui, mais d'ailleurs, je pense que c'est notre
01:15:00 collègue ici, Assez News, qui a écrit un livre
01:15:02 qui s'appelle "Sacré Sonia".
01:15:04 Oui, Sonia, bien sûr.
01:15:06 Cette perte de sacré aujourd'hui,
01:15:08 on ne sait pas où la trouver.
01:15:10 Peut-être aussi, ça nous donne un indice
01:15:12 sur notre époque, sur ce manque de rituels,
01:15:14 sur ce manque aussi de communication
01:15:16 sur ces choses et sur ces périodes
01:15:18 absolument bouleversantes de l'histoire.
01:15:20 La mémoire, on parle de mémoire,
01:15:22 mais dans ce cas-ci, il n'y a plus de mémoire.
01:15:24 Je pense que quand on voit ce genre d'image-là,
01:15:26 ce n'est pas la première fois.
01:15:28 Au fil des années, on se dit
01:15:30 "c'est un message qui ne passe pas",
01:15:32 mais je pense que c'est plus vaste,
01:15:34 cette crise de sens et ce manque de rituels
01:15:36 aujourd'hui. Il n'y a plus de rituels
01:15:38 sur beaucoup, beaucoup, beaucoup
01:15:40 de domaines de la vie aussi.
01:15:42 Le pire, c'est que je pense que cette
01:15:44 jeune femme qui est en train de se faire
01:15:46 prendre en photo ou ces autres personnes
01:15:48 qu'on a vues prendre des selfies dans des
01:15:50 situations insupportables,
01:15:52 le pire, c'est qu'ils ne voient pas où est le mal.
01:15:54 Ils ont...
01:15:56 Je ne sais pas ce que c'est, si c'est
01:15:58 l'inégalité de l'inculture,
01:16:00 de l'inconscience, mais ils n'ont pas
01:16:02 le sentiment, au moment où ils font cette photo,
01:16:04 dans 99,9% des cas,
01:16:06 je pense, qu'ils sont en train
01:16:08 de faire un bras d'honneur à l'histoire,
01:16:10 d'une certaine façon.
01:16:12 Je pense qu'il y a un problème avec la notion
01:16:14 d'essence et
01:16:16 de code aussi aujourd'hui.
01:16:18 C'est-à-dire qu'on a une éducation...
01:16:20 Le bien et le mal aussi.
01:16:22 Ce que l'on fait, nos gestes,
01:16:24 notre tenue, notre façon d'être,
01:16:26 c'est un langage corporel,
01:16:28 mais qui a aussi une valeur
01:16:30 comme le langage verbal.
01:16:32 Et je pense qu'aujourd'hui,
01:16:34 on ne transmet plus cela.
01:16:36 On a l'habitude de dire qu'il faut casser les codes,
01:16:38 que les codes, finalement, c'est
01:16:40 hypocrite, ça corsetait les gens.
01:16:42 Et en réalité, apprendre aux enfants ce que l'on
01:16:44 respecte, ce que l'on doit respecter,
01:16:46 et ce qui n'est pas...
01:16:48 Les endroits où l'on peut
01:16:50 s'amuser, eh bien c'est important,
01:16:52 évidemment, parce que sinon, ils confondent tout.
01:16:54 Vous avez tout à fait raison de dire, je pense que
01:16:56 ces gens-là ne se rendent pas compte de ce qui se passe.
01:16:58 Si vous leur dites "mais qu'est-ce que vous êtes en train de faire ?"
01:17:00 Ils vont vous dire "mais quel est le problème, en fait ?"
01:17:02 Au mémorial de Verdun, on racontait des choses
01:17:04 terribles aussi sur des enfants qui étaient
01:17:06 accompagnés par leurs professeurs. Vous savez, vous êtes déjà allé
01:17:08 au mémorial de Verdun, par les os,
01:17:10 les ossements, des soldats,
01:17:12 alors français ou allemand, c'était tellement
01:17:14 mêlé qu'ils sont tous anonymes
01:17:16 dans une grande nécropole.
01:17:18 Et un guide m'avait dit "j'ai entendu un
01:17:20 enfant dire à l'autre "avec tous ces os, j'aurais
01:17:22 dû amener mon chien", vous voyez.
01:17:24 En un siècle où l'ironie
01:17:26 est intéressée...
01:17:28 Après un enfant, c'est pas la même lecture qu'un adulte.
01:17:30 Oui, mais bien sûr,
01:17:32 vous avez raison, mais néanmoins, tout cela,
01:17:34 ça fait partie d'une éducation,
01:17:36 d'un relativisme...
01:17:38 Et d'une époque.
01:17:40 Qui fait défaut.
01:17:42 Il y a des cas rarissimes.
01:17:44 Il ne faut pas, je pense, négliger l'époque.
01:17:46 Les selfies deviennent
01:17:48 la règle, et on a commencé à le dire,
01:17:50 un nouveau langage, un automatisme.
01:17:52 Vous êtes à un endroit, c'est Maître Cachon
01:17:54 qui disait ça il y a 100 minutes,
01:17:56 vous êtes à un endroit où, en effet, il faut le montrer
01:17:58 par le selfie, par cette satisfaction
01:18:00 personnelle. - C'est la culture de l'instantanéité.
01:18:02 Donc, on projette et on réfléchit
01:18:04 après. - C'est ça, oui.
01:18:06 - Donc, on évite le recueillement, on évite le silence.
01:18:08 Il y a de moins en moins de place
01:18:10 pour le silence, on est dans une société de bruit
01:18:12 et d'image. - L'ignorance et le narcissisme
01:18:14 de marqueurs
01:18:16 très forts de notre époque, finalement.
01:18:18 - Oui, mais je suis assez d'accord avec ce qu'a dit Gabriel.
01:18:20 Cette volonté de casser
01:18:22 les codes, on la retrouve
01:18:24 à beaucoup de niveaux, maintenant.
01:18:26 Je trouve que cette image, elle est assez frappante
01:18:28 et effectivement, il n'y a pas de respect, mais
01:18:30 je ne suis pas sûr qu'elle se rende compte, effectivement, de ce qu'elle fasse
01:18:32 sur le moment. - Non, parce qu'elle dit qu'elle est bouleversée aussi.
01:18:34 - Non, non, c'est la...
01:18:36 Si ça n'a pas été compris, c'est la journaliste
01:18:38 qui a pris en photo ce monsieur
01:18:40 en train de prendre la femme, en disant "moi, j'ai été bouleversée
01:18:42 par Auschwitz", et apparemment, tout le monde
01:18:44 ne l'a pas été. Voilà le...
01:18:46 - C'est mal expliqué, pardon. - Elle ne sait même pas où aller, d'ailleurs.
01:18:48 Je ne sais pas, il y a quelque chose qui...
01:18:50 - Quand vous allez en visite à Auschwitz-Birkenau, à priori,
01:18:52 vous avez un mini-lundi. - Je veux dire, elle n'a sans doute pas conscience
01:18:54 que c'est un manque de culture.
01:18:56 Probablement, mais ça correspond bien, effectivement,
01:18:58 à notre époque, mais cette volonté de casser les codes
01:19:00 où finalement, plus rien n'est important, plus rien n'a de valeur,
01:19:02 ça me faisait penser à l'Assemblée nationale.
01:19:04 Maintenant, on va à l'Assemblée nationale
01:19:06 en jean troué, quand on demande
01:19:08 à quelqu'un de mettre une cravate, "oh là là, mais qu'est-ce que vous me dites ?
01:19:10 Mettre une cravate, vous vous rendez compte,
01:19:12 ça c'est complètement démodé, c'était le temps d'avant."
01:19:14 Vous comprenez ce que je veux vous dire ?
01:19:16 Il y a tout un tas de valeurs comme ça,
01:19:18 de codes qui indiquaient
01:19:20 qu'on respectait les choses, finalement.
01:19:22 Il y a des choses qu'on doit respecter en permanence,
01:19:24 qu'on ne peut pas remettre en cause tout le temps.
01:19:26 Et voilà, on en est arrivé
01:19:28 à un stade
01:19:30 où, effectivement, on peut tout se permettre.
01:19:32 Il n'y a plus de limites, en réalité.
01:19:34 Il n'y a plus de limites et plus personne pour nous fixer
01:19:36 ces limites, c'est assez inquiétant.
01:19:38 - Un ou deux derniers mots, Jean-Sébastien ?
01:19:40 Un dernier mot de Maître Calefon ?
01:19:42 - Je trouve que l'expression qu'employait justement
01:19:44 Maître Calefon tout à l'heure était très belle,
01:19:46 l'autolatterie, effectivement, est quelque chose de ça.
01:19:48 C'est être en permanence obsédé par
01:19:50 soi-même et on le voit malheureusement chez un certain nombre
01:19:52 de responsables politiques.
01:19:54 C'est à tous les niveaux de la société.
01:19:56 C'est la mise en scène permanente et
01:19:58 finalement, le fait de se mettre en scène est plus important
01:20:00 que le fait de faire quelque chose
01:20:02 ou de dire quelque chose de véritablement
01:20:04 important. Mais après, oui, il y a le fait
01:20:06 de casser ces codes et c'est tout simplement parce que
01:20:08 ça fait longtemps qu'on a renoncé à l'éducation,
01:20:10 à la frustration, parce que les codes sont
01:20:12 perçus comme une frustration, parce que
01:20:14 on s'en fiche dans l'absolu d'attendre que la maîtresse
01:20:16 de maison commence à
01:20:18 manger ou pas. On pourrait avoir un autre code,
01:20:20 dire "c'est à 20h pile" ou quelle que soit
01:20:22 la règle. Le sujet, c'est qu'il faut
01:20:24 qu'il y ait des règles justement pour dresser
01:20:26 les instincts humains et on a renoncé à ça
01:20:28 parce qu'on considère que ces codes-là
01:20:30 ne sont que des instruments de domination sociale
01:20:32 alors que, oui, bien sûr,
01:20:34 ça peut l'être pour partie
01:20:36 mais à côté, et ça existe de toute façon
01:20:38 toujours par ailleurs, la domination sociale
01:20:40 a fortiori, ça existe encore plus quand il y a des gens qui n'ont
01:20:42 plus aucune éducation.
01:20:44 Mais c'est important dans une société,
01:20:46 c'est important pour la nature humaine de nous
01:20:48 éduquer à la frustration parce que
01:20:50 c'est ça qui fait la différence entre
01:20:52 la civilisation et l'État
01:20:54 pour le coup de nature qui n'a rien
01:20:56 à voir avec ce qu'on imagine dans un... - Toutes les derniers mots avant
01:20:58 un sujet beaucoup moins lourd. - Je voudrais
01:21:00 rebondir sur ce qu'a dit
01:21:02 Mme Usaï et sur ce que vous avez dit concernant
01:21:04 l'ignorance. Il y a une problématique
01:21:06 aussi sur la Shoah, c'était Yama Shoah
01:21:08 je crois aujourd'hui ou hier, je ne sais plus.
01:21:10 - C'est les dernières 24 heures. - Vous avez
01:21:12 16% des Français qui n'ont jamais
01:21:14 entendu parler de la Shoah. Vous avez
01:21:16 38%, 25% pardon, des moins
01:21:18 de 38 ans qui ignorent
01:21:20 presque tout de la Shoah
01:21:22 et on est en train de perdre cette
01:21:24 mémoire qui a été
01:21:26 bâtie à travers les
01:21:28 décennies postérieures. Donc je pense que
01:21:30 c'est très très important de continuer à l'enseigner
01:21:32 de continuer à
01:21:34 transmettre
01:21:36 le souvenir de cette horreur pour qu'elle ne puisse
01:21:38 précisément jamais... - Et de continuer... - On a nos téléspectateurs
01:21:40 - Des écoles où on oscule en pareil hein. - Non mais exactement.
01:21:42 - Bien sûr. - Et de continuer à dénoncer
01:21:44 non mais juste d'un mot, de continuer à dénoncer les tartuffes
01:21:46 qui nous expliquent que quand on dit que précisément
01:21:48 cet enseignement là dans un certain nombre
01:21:50 d'écoles, d'établissements scolaires en France
01:21:52 on ne peut pas le faire, ils vous disent "ah ben non ça c'est de la
01:21:54 stigmatisation" - Bien sûr.
01:21:56 - Parce que c'est en général l'argument du jour. - Alors je vais rappeler à nos téléspectateurs
01:21:58 puisque Maître Calfon parlait de
01:22:00 Dieu Mâchoa qui commençait
01:22:02 ce soir je crois ou hier
01:22:04 pendant 24 heures
01:22:06 partout dans le monde on allume
01:22:08 une bougie en mémoire
01:22:10 des 6 millions
01:22:12 de juifs donc morts
01:22:14 et victimes de l'Holocauste.
01:22:16 23h33, 3 minutes de retard
01:22:18 pardonnez-nous, j'allais dire Maître Calfon
01:22:20 Mathieu Deveze
01:22:22 pour le rappel de l'actualité, un tout autre sujet
01:22:24 pour conclure ce soir Info.
01:22:26 Au lendemain de son allocution
01:22:28 Emmanuel Macron a reçu le patronat
01:22:30 à l'Elysée et il demande aux dirigeants
01:22:32 de prendre le relais du dialogue social
01:22:34 sur les mesures post-retraite
01:22:36 le chef de l'Etat se donne 100 jours
01:22:38 pour engager de nouvelles discussions
01:22:40 autour d'un pacte de la vie au travail
01:22:42 un agenda trop court selon le président
01:22:44 du MEDEF Geoffroy Roudbézieux
01:22:46 alors que les syndicats refusent
01:22:48 toujours de revenir à la table des discussions
01:22:50 les 2200 salariés
01:22:52 de Gosport connaîtront le nom du repreneur
01:22:54 le 28 avril
01:22:56 le tribunal de commerce de Grenoble
01:22:58 a examiné cette après-midi la vingtaine
01:23:00 d'offres de reprise et deux offres
01:23:02 émergent parmi les candidats au rachat
01:23:04 notamment celle d'InterSport France
01:23:06 enfin vous parliez du mémorial
01:23:08 sachez qu'une quarantaine de survivants
01:23:10 de la Shoah ont conduit 10 000 personnes
01:23:12 dans une marche commémorant les victimes
01:23:14 du camp d'Auschwitz-Birkenau
01:23:16 chaque année des milliers de jeunes
01:23:18 participent à cette marche
01:23:20 un symbole du génocide perpétré par l'Allemagne nazie
01:23:22 à l'encontre de 6 millions de juifs européens
01:23:24 dont 1 million sont morts
01:23:26 dans ce camp entre 1940 et 1945
01:23:28 Voilà pour l'essentiel de l'actu
01:23:30 t'aimes plus léger quand même
01:23:32 c'est le cas de le dire
01:23:34 la vitesse maximale autorisée
01:23:36 ça concerne un français sur 5
01:23:38 un français sur 6
01:23:40 c'est pas comme si les parisiens
01:23:42 étaient en marge de la société
01:23:44 loin de là
01:23:46 la vitesse maximale autorisée
01:23:48 sur le périph' parisien
01:23:50 pourrait être abaissée de 70
01:23:52 c'était à 80
01:23:54 c'est passé à 70
01:23:56 à 50 dès fin 2024
01:23:58 avec la mise en place de la voie dédiée
01:24:00 au covoiturage et au transport collectif
01:24:02 l'une des possibilités c'est qu'à l'activation
01:24:04 des voies réservées on passe l'ensemble du périph'
01:24:06 à 50 km/h nous dit
01:24:08 François Wutz
01:24:10 le directeur de la voie de la ville de Paris
01:24:12 lundi lors du débat de lancement
01:24:14 de la consultation sur le projet de la mairie
01:24:16 pour l'héritage des Jeux Olympiques
01:24:18 l'autre option envisagée par la mairie c'est d'abaisser
01:24:20 cette vitesse à 50 uniquement
01:24:22 lorsque la voie dédiée est active
01:24:24 voulue pour diminuer la pollution
01:24:26 cette voie réservée au covoiturage, taxi
01:24:28 et transport collectif sera en effet activée
01:24:30 sur la voie de gauche pendant les épisodes
01:24:32 de congestion routière
01:24:34 déjà franchement rien que de le dire comme ça
01:24:36 je comprends rien
01:24:38 en gros vous avez une voie qui va être dédiée au covoiturage
01:24:40 - Et que les gens en pollution ?
01:24:42 - Non non non non, tous les jours
01:24:44 tous les jours après 2024
01:24:46 en fait la possibilité c'est que
01:24:48 quand vous avez ces voies qui sont réservées
01:24:50 l'ensemble du périph' est à 50
01:24:52 quand ces voies sont actives
01:24:54 entre 6h30 et 9h le matin
01:24:56 et le soir pour les heures de pointe également
01:24:58 et l'autre option c'est d'abaisser
01:25:00 la vitesse uniquement
01:25:02 non lorsque la voie...
01:25:04 moi-même je comprends plus
01:25:06 - Ca va être compliqué - Non en fait j'ai donné les deux mêmes options
01:25:08 c'est ça, c'est qu'en fait
01:25:10 soit c'est tout le temps, en gros
01:25:12 soit c'est tout le temps, soit c'est que quand la voie
01:25:14 covoiturage est activée - Et comment vous prouvez que c'est du covoiturage ?
01:25:16 si vous avez votre mari ou vos enfants
01:25:18 il faut qu'ils prouvent et ils vous aillent bien ?
01:25:20 - Il faudra le contrôler, il faudra le contrôler
01:25:22 il y aura des radars - Ca ça existe, pour le coup ça existe
01:25:24 dans beaucoup de grandes villes américaines, vous avez des voies qui sont
01:25:26 réservées peu importe soit votre mari ou votre enfant
01:25:28 - Non mais la question c'est surtout pas cette 70 à 50
01:25:30 - Non mais la vraie question c'est celle-là
01:25:32 mais qui nous foutent la paix, enfin y'a un moment c'est
01:25:34 insupportable parce que de toute façon
01:25:36 les horaires où y'a la pollution
01:25:38 et où le périphérique est engorgé
01:25:40 personne n'y roule ni à 50, ni à 40
01:25:42 ni à 30, bah même pas vraiment à 30
01:25:44 et les horaires où y'a
01:25:46 personne, mais y'a un moment les gens ne sont pas
01:25:48 enfin on n'est pas des pions dans la vie
01:25:50 dans la main d'Anne Hidalgo ou de je ne sais qui
01:25:52 qui a encore eu cette idée là, pardon
01:25:54 mais les gens qui rentrent le soir, qui travaillent tard le soir
01:25:56 si le périph' y permet de rouler
01:25:58 plus vite et pour le coup y'a très peu d'enjeux
01:26:00 en termes de pollution et très peu d'enjeux en termes
01:26:02 de sécurité mais qu'on les laisse rentrer chez eux
01:26:04 - Alors j'aimerais juste qu'on entende Pierre Chasserec et beaucoup plus qu'Alec Moi
01:26:06 sur tout ce qui est automobile puisque vous savez
01:26:08 qu'il représente 40 millions d'automobilistes
01:26:10 écoutez ce qu'il en disait
01:26:12 ce matin dans la matinale
01:26:14 - Quelque chose qui me réjouit c'est que
01:26:16 personne n'ait dupe et que tout le monde a bel et bien
01:26:18 compris que cette idée était complètement
01:26:20 saugrenue parce qu'elle va être génératrice de bouchons
01:26:22 ce qui est très marquant
01:26:24 c'est qu'en fait on appelle à la consultation
01:26:26 du côté de la mairie de Paris mais avec un esprit très
01:26:28 idéologue parce qu'il n'y a
01:26:30 pas d'études de report de circulation
01:26:32 pas d'études d'impact sur le trafic
01:26:34 pas d'études d'impact économique, bref
01:26:36 on se rend compte en fait que le seul sujet
01:26:38 en fait qui est conduit par la ville de Paris
01:26:40 c'est de créer des embouteillages
01:26:42 et de créer encore une entrave à la
01:26:44 mobilité, vous savez de tous ceux qui
01:26:46 habitent de l'autre côté du périph
01:26:48 à quoi bon venir créer une impression
01:26:50 d'embouteillage supplémentaire
01:26:52 vous savez l'ennemi de la pollution
01:26:54 c'est l'embouteillage
01:26:56 l'ADEME, l'organisation
01:26:58 l'agence de maîtrise de l'énergie
01:27:00 démontre dans ses études
01:27:02 que les embouteillages sont la situation la plus
01:27:04 pénalisante pour les émissions polluantes
01:27:06 donc si on devait être cohérent d'un point de vue
01:27:08 pollution et si on ne faisait pas juste de la
01:27:10 politique, et bien
01:27:12 l'idée simple de générer
01:27:14 des embouteillages est contre-productive
01:27:16 d'un simple
01:27:18 intérêt écologique. En fait c'est pas
01:27:20 compliqué l'objectif c'est de dégoûter
01:27:22 complètement les automobilistes
01:27:24 parce que c'est pas en roulant à 50 qu'on sauve la
01:27:26 planète en fait. Non mais l'automobiliste
01:27:28 c'est l'ennemi, c'est tout. Ah totalement
01:27:30 c'est l'homme à abattre. C'est l'ennemi
01:27:32 et d'ailleurs c'est le
01:27:34 banlieusard parce que celui qui ne peut pas
01:27:36 ou celui qui est en province, dans les territoires
01:27:38 comme on dit quand on est chic
01:27:40 c'est celui qui ne peut pas circuler à Paris
01:27:42 Anne Hidalgo ne veut pas des banlieusards à Paris
01:27:44 Elle ne veut que ses petits électeurs
01:27:46 en trottinette
01:27:48 Yoann Usaï en vélo
01:27:50 en trottinette
01:27:52 Ah vous êtes en trottinette ? Franchement j'ai presque plus envie
01:27:54 de vous parler.
01:27:56 Non mais est-ce qu'on peut comparer avec le sujet
01:27:58 qui a précédé
01:28:00 les rodéos
01:28:02 alors les rodéos ça on trouve pas
01:28:04 de solution, en revanche
01:28:06 emmerder l'automobiliste ça c'est d'une simplicité
01:28:08 biblique. Alors je voudrais juste
01:28:10 parce qu'il nous reste très peu de temps, je voudrais qu'on entend le deuxième son
01:28:12 de Pierre Chasseret parce que
01:28:14 en gros ce que souhaiterait Anne Hidalgo c'est que
01:28:16 tous ces automobilistes, ce million
01:28:18 voire plus d'automobilistes qui prend le périph'
01:28:20 tous les jours aillent vers les transports
01:28:22 en commun. Il a une analyse qui tombe
01:28:24 sous le sens, écoutez-le.
01:28:26 On sort plutôt de prendre
01:28:28 en considération
01:28:30 le véhicule comme un moyen
01:28:32 au contraire de pouvoir venir
01:28:34 être une aide aux transports en commun.
01:28:36 Vous savez si demain on décide d'enlever
01:28:38 le million de voitures qui empruntent le périph'
01:28:40 tous les jours, 1 million 100 000
01:28:42 voitures et qu'on décide de les faire rentrer
01:28:44 dans les lignes de métro
01:28:46 on ne peut pas. Donc soyons
01:28:48 honnêtes, à quoi bon vouloir lutter
01:28:50 contre l'automobile alors qu'on n'a pas
01:28:52 les moyens en termes de transports en commun d'abriter
01:28:54 tout le monde. Le simple fait de dire ça
01:28:56 suffit à démontrer
01:28:58 qu'on est face à une ville de Paris
01:29:00 qui est dans l'idéologie, presque une
01:29:02 religion anti-voiture.
01:29:04 C'est intéressant ce qu'il dit, une religion
01:29:06 anti-voiture, rajouter 1 million
01:29:08 de personnes au quotidien dans les transports en commun
01:29:10 c'est juste impossible. Donc on est dans
01:29:12 l'idéologie pure et tout ça n'est pas
01:29:14 pensé, n'est pas réfléchi, c'est juste
01:29:16 de la haine des automobilistes.
01:29:18 Anne Hidalgo ne veut pas
01:29:20 ou veut beaucoup moins de voitures à Paris.
01:29:22 Je vous rappelle que l'hypercentre va être interdit
01:29:24 à un certain nombre de véhicules très bientôt.
01:29:26 Seuls les taxis pourront circuler
01:29:28 dans l'hypercentre.
01:29:30 On peut déjà plus circuler dans Paris.
01:29:32 C'est une politique qui est assumée.
01:29:34 C'est-à-dire que d'abord c'est de dire
01:29:36 aux Parisiens qui ont des voitures,
01:29:38 ne les utilisez plus ou vendez-les.
01:29:40 Quand on est à Paris, on peut utiliser les transports en commun
01:29:42 mais quand on vient de banlieue...
01:29:44 Quand vous attendez un métro 20 minutes ou que vous montez en route
01:29:46 vous devez laisser passer 3 bus le matin.
01:29:48 Et quand vous êtes immensable le soir, vous êtes content d'avoir un voiture.
01:29:50 Ou alors quand vous avez de la violence
01:29:52 ou des agressions.
01:29:54 C'est un peu exagéré.
01:29:56 C'est un peu exagéré.
01:29:58 Les transports en commun à Paris
01:30:00 sont quand même plutôt bien pensés.
01:30:02 Il y a des retards...
01:30:04 Je n'ai pas nécessité de le penser, je dis que c'était pas sûr ni propre.
01:30:06 D'accord, mais si vous voulez, ils ne sont pas sûrs.
01:30:08 Le soir, etc.
01:30:10 On me dit Moubna Daoudi dans l'oreille.
01:30:12 La voiture pose un problème en journée
01:30:14 parce que c'est congestionné en journée
01:30:16 le soir après 22 ou 23 heures.
01:30:18 Quand il y a des problèmes de sécurité dans les transports en commun
01:30:20 la voiture fonctionne plutôt bien à Paris.
01:30:22 Il y a quand même beaucoup moins d'embouteillages.
01:30:24 C'est plutôt assez fluide.
01:30:26 Rentrer à 50 sur le périph' je peux vous dire...
01:30:28 Il est paraphrasé Sébastien Loeb qui disait
01:30:30 "Quand je roule à 110, je m'endors."
01:30:32 Je roule à 50 sur le périph' pardon.
01:30:34 En même temps, Annie Dalgo a été claire
01:30:36 quand elle a fait campagne.
01:30:38 Elle a dit qu'elle ne voulait plus de voiture.
01:30:40 Elle a été réélue.
01:30:42 Elle applique son programme.
01:30:44 Là, pour le coup, c'est démocratique.
01:30:46 Elle l'avait clairement dit.
01:30:48 Sauf qu'elle s'occupe de son pari intramuro.
01:30:50 C'est qu'elle laisse le périph' aux Franciliens qui en ont bien besoin.
01:30:52 Tout le monde.
01:30:54 Ça me semble contre-productif.
01:30:56 - Vous venez droit par la 13.
01:30:58 - Oui, c'est ça.
01:31:00 - Dernier mot.
01:31:02 - Contre-productif parce qu'effectivement,
01:31:04 on dirait une espèce de guerre aux banlieusards
01:31:06 et aux personnes qui vivent en région.
01:31:08 Quand vous voulez faire des voies réservées,
01:31:10 ça peut fonctionner, mais il faut que ce soit
01:31:12 sur des tronçons bien précis.
01:31:14 Il faut que vous offriez vraiment ce transport collectif.
01:31:16 Il faut qu'il y ait des moyens.
01:31:18 Il faut qu'il y ait des stationnements incitatifs.
01:31:20 Vous arrivez avec votre voiture à une entrée quelconque,
01:31:22 vous pouvez laisser votre voiture.
01:31:24 Vous prenez un bus express.
01:31:26 - On n'est pas à Montréal.
01:31:28 - Exactement.
01:31:30 - Comme ça, à Montréal?
01:31:32 - Oui, c'est comme ça.
01:31:34 - Avec une topographie urbaine totalement différente.
01:31:36 - On n'est pas des Américains.
01:31:38 - C'est pour ça que je l'ai dit.
01:31:40 - Vous allez avoir la voie olympique pendant les Jeux.
01:31:42 - Exactement.
01:31:44 - Soyons sérieux.
01:31:46 - Il faut quitter Paris.
01:31:48 Vous ne participez pas aux JO.
01:31:50 - Quand on habite dans le centre de Paris,
01:31:52 ça fait quand même longtemps que beaucoup de gens ont renoncé à la voiture.
01:31:54 - C'est à vous dégoûter.
01:31:56 - Et tant mieux à la limite.
01:31:58 Dans Paris, il y a des transports en commun.
01:32:00 - C'est terminé.
01:32:02 - Quand vous êtes âgé, quand vous avez beaucoup d'enfants,
01:32:04 quand vous avez des transports en commun,
01:32:06 c'est un mode de locomotion.
01:32:08 - C'est terminé.
01:32:10 C'est la dernière image.
01:32:12 Rion, Chanton, dansons ensemble.
01:32:14 Est-ce que vous connaissez le biou?
01:32:16 Vous dansez le biou?
01:32:18 - Allez-y.
01:32:20 - J'en sais la serve qui a fait 4 fois le tour du monde.
01:32:22 - Pas celui du biou.
01:32:24 - Je vous présente 11 304 danseurs de biou.
01:32:26 Ils ont battu le record inscrit au Guinness Book.
01:32:28 C'est la plus grande danse biou du monde.
01:32:30 Réunie dans le stade de Gugwahati,
01:32:32 dans l'état indien de l'Assam,
01:32:34 dans le nord-est du pays.
01:32:36 Ces danseurs ont exécuté une gigantesque danse de biou
01:32:38 le 13 avril dernier.
01:32:40 C'est une danse qui fait partie intégrante
01:32:42 de la culture assamaise.
01:32:44 Elle est exécutée lors du festival annuel biou.
01:32:46 Cette danse est la plus grande danse du monde.
01:32:48 C'est le festival qui marque le début
01:32:50 de la nouvelle année assamaise.
01:32:52 Leur objectif avec ce record,
01:32:54 ils ont réussi puisqu'ils ont traversé
01:32:56 des milliers de kilomètres
01:32:58 jusqu'au plateau de Soir Info
01:33:00 pour faire connaître leur culture
01:33:02 et leur tradition au-delà des frontières
01:33:04 de leur région. C'est beau?
01:33:06 - Oui, c'est très beau.
01:33:08 - Emmanuel Macron a rencontré des danseurs de biou
01:33:10 dans la rue. Regardez cette séquence.
01:33:12 - Ils ont décidé de prendre le périph après.
01:33:14 - Le biou, c'est bien.
01:33:16 - Emmanuel Macron a dansé le biou
01:33:18 avec des gens qui ont peut-être par hasard
01:33:20 dans la salle. - Il ne faut pas danser le biou
01:33:22 avec n'importe qui. C'est ça que vous dirait Olivier Faure.
01:33:24 - Il faut demander l'autorisation à Libé d'abord.
01:33:26 - Voilà, il faut demander l'autorisation à Libé et à Olivier Faure.
01:33:28 Voilà pour cette dernière image.
01:33:30 Merci à l'Oubna Daoudi, à tous les invités
01:33:32 bien sûr, à vous téléspectateurs
01:33:34 qui nous suivez toujours plus.
01:33:36 On s'en réjouit. On aura le plaisir de se retrouver
01:33:38 demain pour un nouvel épisode
01:33:40 de Soir Info. La boucle,
01:33:42 l'édition de la nuit avec Simon Guillin.
01:33:44 Notez ce rendez-vous, j'ai oublié
01:33:46 également de vous le dire, ce long format,
01:33:48 ce grand reportage
01:33:50 consacré à la campagne d'Éric Zemmour
01:33:52 qui sera diffusé juste après l'heure des pros.
01:33:54 Document inédit que vous verrez
01:33:56 demain sur l'antenne de CNews.
01:33:58 Et tout cela
01:34:00 à suivre pendant une heure. On le débriefera longuement
01:34:02 ensemble, notamment avec Gauthier Lebray qui a suivi
01:34:04 Éric Zemmour pendant la campagne. Vous serez là
01:34:06 cher Yohann, Karima. Vous serez là vous
01:34:08 Jean-Sébastien, demain ? - Oui. - Et bien tant mieux.
01:34:10 On débriefera aussi ce reportage.
01:34:12 Avec tous nos autres thèmes de la soirée.
01:34:14 Bonne nuit, à demain.
01:34:16 ♪ ♪ ♪