Auditionné par la commission des Lois de l'Assemblé nationale, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fustigé ce mercredi l'implication de « l'ultragauche » dans les violences survenues lors des manifestations contre les mégabassines à Sainte-Soline. Il s'est également exprimé sur le rôle de la Brav-M.
00:00 C'est quoi la Bravem ? C'est des personnes qui sont des compagnies d'intervention, donc évidemment formées au maintien de l'ordre.
00:08 [Musique]
00:18 L'ultra-gauche était extrêmement présente à Saint-Sauline dans les manifestations – je mets encore là aussi des guillemets –
00:26 de contestation directe envers les gendarmes. Deux centaines de personnes radicalisées à l'ultra-gauche ou à l'écologie radicale
00:34 suivies par les services de renseignement, notamment la DGSI, étaient présentes sur site. Sur les 8 000 manifestants,
00:42 les services de mission à l'intérieur pensent qu'aujourd'hui, un millier d'opposants d'ordre d'ultra-gauche française et d'Europe
00:47 étaient venus effectivement chercher cet affrontement. Je rappelle qu'ensuite, à la suite des contrôles, plus de 800 objets
00:54 qu'on peut qualifier d'armes, cocktails molotovs ou armes blanches, ont été saisis. Chacun se rappelle qu'il y a 48 gendarmes blessés,
01:03 dont certains grièvement, et 4 individus blessés grièvement, dont deux très grièvements, parmi les manifestants.
01:09 Je souhaiterais revenir, M. le Président, sur cette affaire qui touche profondément l'honneur de l'État et des gendarmes,
01:17 comme quoi les gendarmes auraient empêché les secours d'intervenir. Bon, je pense que tout le monde a désormais compris
01:22 que ce n'était absolument pas le cas. Tout ce que nous en savons, à 13h49, un premier appel aux pompiers a été fait,
01:30 et à 13h50 au SAMU. À 14h01, c'est-à-dire vraiment 10 minutes une fois, entre l'appel et la géolocalisation, le SAMU est enclenché.
01:39 Et parallèlement, les pompiers qui étaient déjà à proximité cherchent le blessé au milieu des champs, sans succès,
01:44 et connaissant d'ailleurs pour une partie d'entre eux, là aussi, des harcèlements de la part des manifestants.
01:49 Je mets évidemment des guillemets. À 14h45, le SAMU s'engage à son tour à l'intérieur du site pour se rendre sur la nouvelle géolocalisation
01:58 réussie à être évoquée et indicative. Il est ralenti à plusieurs reprises sur ce chemin par des manifestants eux-mêmes,
02:04 soit parce qu'ils sont blessés et qu'ils veulent des soins, soit parce qu'ils prêtent à partie ce SAMU.
02:10 Entre 13h45 et 14h50, la gendarmerie envoie de nouveau son médecin auprès du blessé, sans arriver le SAMU.
02:17 Il est en 3 minutes sur place, il fait le premier bilan médical et engage les premiers secours. Il est lui-même, je l'ai dit, l'objet de projectiles.
02:25 Il reste aux côtés du blessé. L'hélico de la gendarmerie est mobilisé pour évacuer ce blessé, en l'occurrence.
02:33 Le médecin lui-même ne souhaite pas le faire monter dans cet hélicoptère puisqu'il n'est pas médicalisé.
02:36 Il faut donc attendre l'hélicoptère du SMUR qui arrive.
02:41 On n'intervient pas en moto, on descend de la moto et ensuite la personne qui est derrière, puisqu'ils sont deux sur cette moto,
02:48 et la personne de la compagnie d'intervention, qui est une personne différente de la personne qui conduit.
02:51 La BRABEM, ce n'est donc pas une unité qui intervient en moto, c'est une unité qui se déplace en moto.
02:57 La BRABEM, c'est la possibilité d'utiliser les motos.
03:00 Quand un policier ou un gendarme est soupçonné d'avoir quelque chose qui serait contraire à la déontologie,
03:08 ça peut arriver, avouons-le, qu'est-ce qui se passe ?
03:11 Eh bien on le met de côté en attendant que la vérité soit faite.
03:14 C'est exactement ce qui est arrivé aux deux gendarmes de Saint-Saëline qui ont tiré au LBD de leur quad.
03:20 Ils ont été suspendus de l'action d'ordre public, mais ils n'ont pas été suspendus de leur vie de gendarmes.
03:25 Et d'ailleurs l'IGGN rend cette semaine le rapport. Donc ne faites pas croire ce qui n'est pas vrai.