L'Hebdo de l'Éco : Alexandre Pham (Mistertemp’)

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Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.

Transcript

00:00 On va parler emploi et notamment emploi des seniors

00:02 puisqu'un indice est prévu dans la réforme des retraites.

00:05 Il y a aussi le CDI qui est annoncé à titre expérimental.

00:07 On en parle avec Alexandre FAM.

00:10 Bonjour.

00:11 Vous avez fondé Mister Temp il y a 12 ans.

00:13 Vous êtes leader de l'intérim digital avec 10 000 entreprises clientes.

00:17 Alors cette première question sur les seniors,

00:20 c'est vraiment la clé, vous pensez, pour trouver une solution

00:23 à ce problème des retraites ?

00:25 Il est certain que réformer les retraites, ça ne sert à rien

00:28 si on ne fait pas travailler plus les seniors.

00:30 La bonne nouvelle aujourd'hui, c'est que les entreprises

00:33 cherchent des compétences.

00:35 Le problème numéro un dont se plaigne l'entreprise,

00:37 c'est l'absence de profils à recruter.

00:40 Et la bonne nouvelle, c'est que les seniors ont justement

00:43 des compétences à revendre.

00:44 C'est-à-dire que souvent, ils sont exclus de l'entreprise après 55 ans.

00:48 Donc c'est un problème.

00:49 Alors, pas toujours.

00:50 Moi, je m'inscris vraiment en faux par rapport à ces idées reçues.

00:53 Beaucoup de seniors ont des compétences

00:57 qui souhaitent les conserver, qui souhaitent s'impliquer dans l'entreprise.

01:00 Moi, pas plus tard que le mois dernier,

01:03 j'ai embauché deux personnes qui sont des chauffeurs d'autocar.

01:06 On parle beaucoup en ce moment des pénuries de profils.

01:08 On a fait refaire travailler deux personnes qui ont 60 ans

01:11 et l'autre qui est déjà à la retraite.

01:14 Ce sont des gens qui ont des compétences pour le faire,

01:16 qui reviennent soit pour compléter les trimestres

01:18 qui leur manquaient pour avoir leur retraite,

01:20 soit des gens qui sont déjà à la retraite

01:21 et qui souhaitent avoir des coupements de revenus.

01:23 C'est possible de travailler lorsqu'on a plus de 60 ans,

01:26 évidemment en France.

01:26 - Vous sentez qu'il y a un mouvement, une envie de reprendre un travail après 60 ans ?

01:29 - Pour certains, très clairement.

01:31 Un travail, c'est aussi un lien social qui se développe.

01:34 - Donc ils viennent s'inscrire chez vous ?

01:36 - Ils s'inscrivent chez moi.

01:37 Aujourd'hui, j'ai plus de 5% de mes candidats qui sont des seniors

01:41 et qui recherchent un emploi.

01:43 Avec, c'est vrai aussi, lorsqu'on parle de recrutement en CDI,

01:46 on voit bien que souvent inconsciemment, il y a tout un tas de préjugés

01:50 qui viennent entraver l'embauche des seniors.

01:54 On se dit, mais comment est-ce que le senior va s'intégrer ?

01:56 Comment est-ce qu'il va reporter quelqu'un qui est plus jeune que lui ?

01:58 En termes d'écart de salaire,

01:59 est-ce qu'il va réussir à accepter un salaire qui est moins rémunéré, par exemple ?

02:03 Et c'est vrai que grâce au travail temporaire, ce que l'on fait chez nous,

02:06 toutes ces barrières mentales tombent.

02:08 On cherche quelqu'un qui a des compétences.

02:10 Il les a, je les prends, tout simplement.

02:12 - Donc vous accueillez plutôt bien l'expérience CDI Senior

02:15 et peut-être aussi l'indice qui permettra de savoir combien d'entreprises

02:19 ont vraiment des plus de 50/50 ?

02:21 - Pourquoi pas ?

02:21 Je pense que toute initiative visant à promouvoir l'emploi des seniors

02:25 est la bienvenue.

02:27 Mais je suis vraiment optimiste.

02:28 Je ne pense pas qu'il y ait vraiment une inquiétude en ce moment.

02:30 - Vous parliez de la pénurie de madeuvre.

02:32 Il y a ce projet dans la loi immigration qui sera présenté bientôt

02:35 et en plusieurs textes courts, d'ailleurs, a dit Emmanuel Macron,

02:38 qu'il y aurait possibilité de faire venir de la madeuvre étrangère

02:41 pour justement aider les métiers en tension.

02:44 Ça aussi, c'est une bonne solution, selon vous ?

02:47 - Alors, l'enjeu est déjà de faire travailler les gens qui sont déjà en France

02:51 et qui ont interdiction de travailler.

02:53 Et évidemment, c'est un sujet qui est extrêmement sensible,

02:55 mais je suis ravi que le gouvernement vienne au moins traiter

02:59 les paradoxes que l'on vit aujourd'hui en tant qu'entreprise de recrutement.

03:02 Chaque semaine, il y a des gens qui sont en France

03:05 et qui postulent à mes annonces et qui, après vérification,

03:09 ont soit des faux papiers, soit ont interdiction de travailler

03:12 sur le territoire français et on se retrouve à devoir ne pas les embaucher.

03:15 Ça enlève quand même du pénal pour chaque entreprise

03:17 et pour des emplois qui ne sont pas pourvus.

03:20 Il faut savoir qu'un demandeur d'asile en France

03:22 touche seulement 17,60 euros pour un couple par jour.

03:25 - Et ceux-là ont une compétence, ils pourraient prendre un travail ?

03:28 - Il y a des gens qui sont extrêmement compétents,

03:30 qui pourraient prendre un travail aujourd'hui,

03:31 qui pourraient du coup payer des cotisations,

03:34 s'intégrer aussi beaucoup plus efficacement au tissu économique français

03:38 et pour compenser aussi des emplois qui ne sont pas pourvus par ailleurs.

03:42 - Et ceux-là n'ont pas le droit de travailler, vous dites bien.

03:44 - Certains d'entre eux n'ont effectivement pas le droit de travailler.

03:46 Il y a des contrôles extrêmement précis qui sont imposés à l'entreprise

03:50 pour ne pas embaucher ces personnes.

03:52 - Donc c'est ça, vous dites qu'ils restent en France,

03:53 ils sont très peu payés et ils n'ont pas de travail.

03:55 C'est le problème.

03:56 Avec cette loi, on pourrait leur donner justement un emploi.

03:58 - Mais c'est une parole, on leur donne des subventions

04:01 en leur intelligent de travailler.

04:03 Donc c'est totalement paradoxal du point de vue extérieur.

04:06 - De quel pays viennent-ils ? Vous avez justement des statistiques ?

04:09 - Alors, on ne sait pas très bien, parce qu'effectivement,

04:11 c'est des gens souvent qui présentent des faux papiers,

04:13 même parfois des faux papiers européens,

04:14 de façon à pouvoir contourner la réglementation.

04:17 C'est des gens qui sont originaires d'Afrique

04:21 ou d'autres régions, évidemment.

04:22 - Ils viennent vraiment travailler pour travailler en France.

04:25 Vous le confirmez.

04:27 Le modèle allemand, on avait vu Angela Merkel

04:29 qui avait fait venir un million d'immigrés

04:31 pour justement compenser les pénuries de main d'oeuvre.

04:33 C'est un modèle à suivre ?

04:35 - Alors, je pars rentrer en débat politique sur

04:38 quel bon degré d'immigration il y a en France.

04:40 En tout cas, il y a une réalité aujourd'hui.

04:41 Il y a des secteurs d'activité entier

04:44 et pas que des secteurs extrêmement qualifiés.

04:46 On parle de la restauration, on parle du bâtiment.

04:49 On parle des secteurs paramédicaux sur lesquels

04:51 on a besoin de ressources en France qu'on n'arrive pas à trouver aujourd'hui.

04:54 - Et là, on parle bien sûr de contrats et de vrais emplois stables.

04:57 Le recrutement digital, on a eu la semaine dernière

05:01 cette affaire avec l'intelligence artificielle,

05:03 ce moratoire qui veut geler justement le développement

05:06 de l'intelligence artificielle.

05:07 Le Tchad GPT aussi, qui se développe en France.

05:10 Vous-même, vous avez une entreprise d'intérim à digital numérique en partie.

05:15 Vous recrutez avec le Tchad GPT ou avec l'intelligence artificielle ?

05:19 - Alors, vous savez, on a commencé à investir au sein de Mister Thème

05:22 il y a près de sept ans sur le digital.

05:24 Et on a toujours cru que la bonne solution était l'alliance

05:27 entre le physique, l'humain et le digital.

05:30 Et on est en train d'expérimenter justement

05:33 comment est-ce qu'on peut utiliser Tchad GPT,

05:36 par exemple pour la rédaction d'annonces.

05:38 Aujourd'hui, on passe énormément de temps à essayer de rédiger une annonce

05:40 qui correspond exactement au besoin.

05:41 Et on voit des résultats extrêmement intéressants

05:44 qui feraient gagner énormément de temps à nos consultants.

05:46 Pas pour remplacer l'humain, mais au contraire,

05:48 pour que l'humain puisse repasser du temps, plus de temps

05:50 sur le contact avec l'entreprise, qu'on prend vraiment besoin.

05:54 Et puis, savoir les aspirations de nos candidats.

05:57 - Ce ne sera pas un robot qui remplacera chez vous un recruteur ?

06:01 - Non, je ne crois pas au fait de remplacer les recruteurs.

06:03 Mais je pense que digital permet de faire gagner du temps

06:06 pour que le recruteur puisse revenir au cœur de son métier.

06:08 - Donc le moratoire n'est pas une bonne chose sur l'intelligence artificielle ?

06:11 Ce serait dommage selon vous ?

06:13 - Moi, je pense que c'est en avançant, en expérimentant,

06:16 qu'on va découvrir comment bien s'en servir.

06:18 - Il n'y a pas de danger. Il faut juste savoir comment ça marche.

06:20 - Exactement. - Et ne pas abuser.

06:21 On a bien compris.

06:22 Merci beaucoup, Alexandre FAM,

06:24 donc président de la société Mister Temp,

06:29 qui veut dire Temp Temporaire.

06:30 - Mister Temporaire, exactement. - Merci.

06:33 [Musique]

06:36 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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