Vincent Lagaf’ : “Quand il a su que ma mère était enceinte, mon père a essayé de la faire avorter”

  • l’année dernière
Viols, agressions, deuils insurmontables, accidents de la vie : dans "Trauma", anonymes et célébrités reviennent pour Yahoo sur un traumatisme qui a bouleversé leur vie.Animateur de télévision emblématique, Vincent Lagaf’, 63 ans, vient de publier “Je m’appelais Franck”. Il y retrace, entre autres, son parcours d’enfant adopté, à l’âge de trois ans. L’histoire d’un enfant marqué, qui se souvient que sa “maman [l’] a aimé”, au point de le confier, “comprenant bien qu'elle n'arriverait pas à subvenir à (ses) besoins et qu'elle avait réellement envie qu'il y ait le meilleur de la vie(...), plutôt que de prendre le risque de l'élever d'une manière qui ne lui convenait pas”. Pour Yahoo, il se replonge dans cette période compliquée, qui l'a marqué de manière indélébile.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Quand il a su qu'elle était enceinte, il a essayé de la faire avorter avec autrefois ce qu'on appelait un faiseur d'ange.
00:05 Et comme de par Dieu, je me suis bien accroché et moi les aiguilles à tricoter, je les ai repoussées.
00:09 Je m'appelle Franck-Stéphane Laurent.
00:14 Je suis né le 30 octobre 1959 et ma maman m'a aimé.
00:18 Au bout de deux mois, j'étais terriblement malade.
00:20 J'avais un très gros problème que j'ai gardé toute ma vie, puisqu'il me manque la moitié d'un poumon.
00:24 Et comprenant bien qu'elle n'arriverait pas à subvenir à mes besoins et qu'elle avait réellement envie
00:29 qu'il y ait le meilleur de la vie pour moi, elle a préféré me confier plutôt que de prendre le risque
00:33 de m'élever d'une manière qui ne lui convenait pas.
00:36 Et je pense que ça, c'est le truc le plus dur qui puisse y avoir pour une femme qui aime son enfant,
00:41 de le déposer dans un couffin, de le regarder une dernière fois, de l'embrasser,
00:46 où elle ne peut pas lui dire "on ne se reverra plus".
00:48 Oui, mon père géniteur que j'appelle un trou du cul et encore je trouve que c'est un manque de respect pour l'anus.
00:54 Ouais, je dis sale con, je ne le connais pas.
00:55 Je pars du principe que quand tu es marié et que tu as déjà deux enfants,
00:58 tu ne pars pas dans une galère comme celle qu'il a fait vivre à Lucienne,
01:03 qui était donc sa maîtresse, son employée.
01:05 Je crois qu'il a coupé tous les ponts le jour de ma naissance, quand je suis arrivé.
01:08 J'ai toujours manqué d'affection.
01:09 Je manque de souvenirs de main qui passe dans la nuque, d'une main qui me fait ça sur la tête.
01:15 Je manque de promenade en tenant la main de mon père ou de ma mère.
01:19 Le fait d'avoir vécu tout ce que j'ai vécu dans ma plus tendre enfance,
01:23 ouais, ça m'a blindé, ça m'a permis d'avoir un autre regard sur certaines choses.
01:28 Ça m'a permis, comme dit Michel Audiard, de ne pas parler aux cons, ça les instruit.
01:32 Ma mère Lucienne m'a confié à l'assistance publique.
01:34 J'avais deux mois, deux mois et demi.
01:37 J'étais dans un état lamentable.
01:38 Je me souviens, et ça, ça m'a suivi toute ma vie et encore aujourd'hui, ça m'est difficile à vivre.
01:44 C'est le cri de l'enfant, le pleur de l'enfant désespéré, l'enfant triste,
01:48 l'enfant qui a un chagrin fou, qui sont là à dire pourquoi personne ne m'aime,
01:52 pourquoi je suis là, qu'est-ce que j'ai fait ?
01:54 Mais il m'est toujours difficile à supporter.
01:56 Ah, mais ça me fait venir les larmes aux yeux, c'est terrible et il faut que je m'en aille.
02:02 [Générique]

Recommandée