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  • 3/21/2023
Georges Schmitt est l’inventeur de la flûte de Pan accordable. Il en a fabriqué pour les plus grands artistes et a lui-même 11 disques d’or à son actif !

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00:00 J'ai vendu quand même 4 millions d'albums.
00:01 J'ai pas eu la grosse tête pour autant.
00:03 Je pense que tous les Français connaissent.
00:05 Le circuit trierre, je vais leur demander de me rembourser
00:12 afin de me payer en nature.
00:15 Quand je suis arrivé à Paris, j'ai dormi quasiment un mois
00:16 dans les voitures abandonnées.
00:18 J'ai connu des grosses, grosses galères.
00:20 J'allais me doucher dans les sous-sols de la maison de la radio.
00:23 J'étais tellement déterminé que j'aurais tout accepté.
00:26 Il m'a composé de musique, Vladimir Kosma.
00:28 Je pensais pas qu'il s'intéressait à ce que je fais.
00:33 Tout ce que j'avais imaginé s'est arrivé au-delà de mes espérances, vraiment.
00:40 Là, c'est mon atelier, si je puis dire, dans mon garage
00:46 où je fabrique des instruments.
00:48 La qualité des Roseau Duvars, c'est une des meilleures qualités au monde.
00:51 Je fabrique des flûtes.
00:53 Depuis des années, j'ai fabriqué trois flûtes pour Hugo Fray.
00:56 C'est un vieux, vieux copain, si je puis dire.
00:58 Souvent, il m'appelle pour me demander si je veux pas être son invité surprise
01:02 à différents concerts.
01:05 On a gardé une amitié extraordinaire depuis.
01:08 Je me vieillais quasiment 50 ans, quoi.
01:10 J'ai découvert la flûte de pan comme beaucoup, beaucoup de Français dans les années 70,
01:23 à travers le folklore d'Amérique du Sud.
01:25 C'est un instrument, j'avoue, qui m'a séduit,
01:27 parce que je trouve qu'il est assez proche de la voix humaine.
01:29 D'abord, j'ai eu l'idée d'en fabriquer une pour décorer ma chambre.
01:33 Et puis, vraiment peu de temps après, je me suis dit pourquoi j'en jouerais pas.
01:37 Et ça a été, dès le départ, une passion, vraiment, je peux dire.
01:41 C'est pourquoi j'ai eu l'idée ensuite d'en faire mon métier.
01:44 21, je me disais bien, il en manquait un.
01:47 Je suis né en Algérie.
01:48 Je suis arrivé en 1961 en France.
01:50 J'étais donc un réfugié français d'Algérie.
01:55 Mes grands-parents, pour ne pas devenir Allemands, en 1970, sont partis en Algérie.
02:00 Vous voyez, l'histoire éternelle se recommence.
02:03 Mon père était musicien, mon grand-père était musicien.
02:06 Et quand le cinquième, une famille de neuf enfants,
02:07 mon père avait dû connaître, je pense, les galères pour élever ses neuf enfants.
02:13 Il voulait pas que ses enfants soient musiciens,
02:15 de peur d'avoir des gros problèmes financiers.
02:17 Il a tenu à ce que je sois à juste heure.
02:19 Et j'ai passé un CAP d'injusteur en Alsace.
02:22 Et après ce CAP d'injusteur, je me suis dit, bon, maintenant que j'ai le CAP,
02:26 je vais à Paris pour faire ce métier de musicien.
02:30 Mon père était ravi parce que j'avais un métier, si je puis dire.
02:34 J'avais un diplôme.
02:35 J'arrive à Paris, j'ai trouvé une chambre de bonne près de la maison de la radio.
02:38 C'était bien calculé.
02:39 C'était surtout parce que, comme j'avais l'intention de faire ce métier de musicien,
02:43 donc j'étais à 300 mètres de la maison de la radio, à peine.
02:47 Comme il n'y avait aucune commodité, souvent, je prenais ma serviette
02:51 et j'allais me doucher dans les sous-sols de la maison de la radio.
02:56 Mais c'est de bons souvenirs, vraiment,
02:58 parce que j'étais tellement déterminé que j'aurais tout accepté.
03:16 Toutes mes fuites sont signées.
03:17 Le Bouchard-Rey fonctionne bien.
03:19 Je n'ai fait aucune pub.
03:20 J'ai vendu quand même 4 millions d'albums.
03:22 Et c'est étonnant parce que avant, un disque d'or, c'était 100 000 albums.
03:28 Maintenant, c'est 20 000.
03:29 Ça a vraiment changé.
03:30 Mais...
03:31 - C'est combien de disques d'or, maintenant ?
03:32 - On est à 11 disques d'or.
03:36 Et...
03:38 - Qu'est-ce que ça vous fait, ça ?
03:40 - Bah, rien, franchement.
03:42 Non, non, mais je n'ai pas eu la grosse tête pour autant.
03:44 Non, non.
03:46 - C'est important pour vous de pas avoir la grosse tête ?
03:48 - Oui, oui, non, mais ça ne veut rien dire.
03:51 Il faut dire que les gens qui viennent m'écouter au concert payent leur place.
03:54 Et puis, ce que je leur dis toujours à la fin d'un concert,
03:57 si vous avez besoin de conseils, n'hésitez pas.
03:59 Je pense que c'est le fait d'avoir été un enfant de famille nombreuse.
04:03 C'est très important de garder le contexte, de rester très humain, quoi.
04:08 Une musique que je pense que tous les Français connaissent.
04:13 (Chante)
04:28 - Ça, c'est ?
04:30 - Erza. Le circuit trierta.
04:34 Je vais leur demander de me rembourser afin de me payer en nature.
04:38 C'était une composition de Pierre Bachelet,
04:42 que j'ai eu le bonheur aussi de rencontrer en studio au Palais des Congrès.
04:47 Bon, il y a d'autres musiques aussi.
04:49 (Chante)
04:58 C'est le café, Nescafé, le Grand Café.
05:01 Enfin, j'ai fait toute la série.
05:02 Je trouve que ça fait partie du patrimoine aussi.
05:04 C'est extraordinaire comme les gens reconnaissent immédiatement la publicité.
05:09 Ça marque quand même les esprits, je trouve.
05:11 À chaque fois, l'écoute de chant, c'est extraordinaire.
05:14 C'est qu'un jour, Sony Music m'appelle et me dit
05:18 « Voilà, on prépare une compilation de quatre mondiaux de la flûte de pan.
05:25 Est-ce que ça vous intéresse ? »
05:28 Bien, j'ai eu évidemment.
05:29 Et puis, je ne vais pas dire non, mais ils voulaient les masters,
05:32 parce que j'avais déjà fait.
05:33 Moi, je ne supporte pas réécouter mes musiques.
05:35 Je leur ai dit « Écoutez, j'ai évolué.
05:37 Je vais vous apporter des compositions originales. »
05:38 J'ai eu vraiment raison d'insister,
05:41 parce que ça a été un bras de fer pendant quelques jours.
05:43 J'ai été le plus gros ayant droit de cet album.
05:45 Dès la sortie, il s'est vendu à 700 000 exemplaires.
05:48 Pour moi, c'était mon loto, si je puis dire.
05:53 J'avais apporté quatre compositions originales dessus.
05:55 Alors là, je vous emmène dans ma pièce où je répète,
06:00 où je passe des heures et des heures, jusqu'à cinq, six heures par jour à répéter.
06:07 Le premier disque d'or, c'était CBS à l'époque.
06:09 Après, c'est passé Sony Music.
06:12 Je pense que ce métier-là, il ne faut jamais le faire pour se dire
06:14 « On va gagner de l'argent ».
06:16 J'ai connu des grosses, grosses galères.
06:17 Quand je suis arrivé à Paris, j'ai dormi quasiment un mois
06:19 dans les voitures abandonnées, c'est vrai, au boulevard Aspail.
06:23 Je dormais là, je repérais les voitures abandonnées, puis je dormais.
06:26 Parce que j'avais vraiment envie de faire ce métier-là.
06:27 C'est pour ça que j'ai accepté tout.
06:29 J'ai eu le bonheur de rencontrer Vladimir Kosma.
06:34 Un jour, on m'appelle, on me dit « Voilà, Vladimir Kosma te demande
06:37 pour venir enregistrer la musique, c'était une série sur France 2,
06:43 « La Chambre des Dames ».
06:44 Il m'a écrit une musique il y a quelques années,
06:47 et que j'ai gardée, je n'ai toujours pas eu le temps de la mettre au programme,
06:50 mais il m'a composé une musique, Vladimir Kosma.
06:53 Je ne pensais pas qu'il s'intéresserait à ce que je fais.
06:58 Quand je suis allé voir le commandant Cousteau,
07:03 il m'a présenté toute une collection de joueurs de flûte de pan.
07:07 Et j'ai dit « Attendez, il y a plus fort que moi parmi ces joueurs de flûte de pan,
07:15 pourquoi vous m'avez choisi ? »
07:17 Il me dit « Parce que vous, vous avez une sensibilité que n'ont pas les autres ».
07:21 C'est touchant, par rapport à quoi ?
07:25 J'ai peut-être une hypersensibilité, comme beaucoup de musiciens,
07:29 il faut être… c'est normal, je pense.
07:31 Mais voilà.
07:34 C'est bien d'avoir des passions dans la vie.
07:37 Pourquoi ? Parce que…
07:38 Parce que ça permet d'aller au bout de ses rêves.
07:42 Et vous considérez que là, vous avez réalisé votre rêve ?
07:44 J'espère qu'il y en aura encore de plus beaux.
07:48 Je peux dire que j'ai été vraiment gâté dans ma vie,
07:50 parce que j'ai une femme adorable, si je puis dire, sans parler.
07:56 J'ai des petits-enfants, mon fils est ingénieur du son,
08:00 et puis j'ai énormément voyagé, vraiment.
08:02 Ça a été un bonheur pour moi et pour nous,
08:05 parce que je partais toujours en famille.
08:08 Où que j'aille, quand c'était possible,
08:11 mon épouse et mon fils suivaient.
08:15 Il représente quoi cet instrument-là ?
08:16 Il représente toute ma vie.
08:18 Je suis moi-même étonné, j'avoue,
08:20 d'avoir rencontré autant de somnités, si je puis dire.
08:23 D'avoir travaillé avec Lenny Morricone, Vladimir Kosman,
08:26 tous ces grands artistes.
08:29 L'ÉTUDIANTE DU SONNETTEUR
08:34 [Sonnerie]
08:36 [SILENCE]

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