Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 19/03/2023
Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Quasiment 17 heures sur CNews, ravi de vous retrouver pour Punchline Weekend.
00:05 A la une ce dimanche, Emmanuel Macron partit pour mettre fin à son silence assourdissant.
00:10 Le président de la République pourrait prendre la parole demain ou mardi, mais pour dire quoi ?
00:15 Comment peut-il sortir de la crise alors que sa popularité retombe au plus bas ?
00:19 A la une également pour la troisième soirée consécutive.
00:22 Hier, Paris a été le théâtre de dégradation et de violence, des tensions également à Bordeaux et Nantes.
00:26 Dans le même temps, les permanences d'élus ont été vandalisées, comme celle d'Éric Ciotti à Nice.
00:31 Enfin, alors que la capitale croule sous des milliers de tonnes de déchets,
00:36 la mairie de Paris est pointée du doigt pour son implantisme, pas seulement par les habitants, mais par Pierre Perret.
00:41 Les jolies colonies de vacances, c'était il y a un demi-siècle.
00:44 Aujourd'hui, c'est Paris saccagé que nous pourrons redonner.
00:49 Paris saccagé, Pierre Perret.
00:52 Gabriel Puzel, Éric Revel, Philippe Guibert, Jean Messia, on pourrait peut-être chanter du Pierre Perret.
00:57 Vous êtes contents, Jean Messia ?
00:59 Paris saccagé, c'est vrai ou pas ?
01:02 Saccagé, oui. D'ailleurs, la chanson de Pierre Perret qui nous rappelle un Paris d'antan, un Paris léger, un Paris beau.
01:10 Et complètement en décalage, en fait, par rapport au Paris que l'on connaît aujourd'hui.
01:14 Le Paris de mai 68.
01:16 On va en faire des paris.
01:19 J'espère qu'on va en parler tout à l'heure.
01:20 Évidemment qu'on va en parler avant 18.
01:23 Ok, si vous ne pouvez pas rien écraser.
01:26 Éric Revel, 17h, le point sur l'information et on commence le débat.
01:30 Demain commenceront les épreuves de spécialité du bac.
01:35 Les 500 000 candidats vont-ils pouvoir passer l'examen dans les meilleures conditions ?
01:40 Plusieurs syndicats enseignants appellent à la grève contre la réforme des retraites.
01:43 Et dans le même temps, le mouvement dans les transports pourrait perturber les élèves pour arriver à temps sur les lieux d'examen.
01:49 Un hommage a été rendu aujourd'hui à Paris à Federico Martina Ramburu.
01:53 Le rassemblement a eu lieu en fin de matinée dans le 6e arrondissement de la capitale.
01:57 Une plaque de marbre sera implantée sur le boulevard Saint-Germain.
02:00 L'ancien rugbyman argentin a été tué par balle il y a exactement un an après une altercation dans un bar.
02:05 Les deux principaux suspects sont deux militants assimilés à l'extrême droite.
02:09 Ils ont été mis en examen pour assassinat et écroué.
02:12 En Formule 1, le deuxième Grand Prix de la saison en Arabie Saoudite promet une lutte féroce.
02:17 Avec cette question, Max Verstappen peut-il gagner ?
02:20 Le leader du classement se lancera en 15e position.
02:23 Hier, un problème mécanique en qualification est venu ternir le début de saison du double champion du monde.
02:28 Les deux alpines se sont qualifiés en Q3.
02:30 Esteban Ocon partira 6e, Pierre Gasly 9e.
02:33 Un Grand Prix que vous pourrez suivre en direct dans une heure sur Canal+.
02:37 Merci cher Mathieu Devese pour le point sur l'information.
02:41 On va commencer avec Emmanuel Macron qui pourrait sortir du silence.
02:45 Emmanuel Macron demain ou après-demain ?
02:47 Le problème c'est qu'on connaît un peu le lexique de la Macronie.
02:51 On sait déjà ce qu'il va dire ou ce qu'il pourrait dire.
02:54 Réforme juste.
02:56 On peut faire un pari. Réforme juste, réforme nécessaire.
02:59 Un appel à la responsabilité.
03:01 Un appel à la responsabilité, au calme bien sûr.
03:04 Il en va du devenir peut-être du système des retraites par répartition qui est une réforme juste.
03:09 Voilà ce qu'on pourrait peut-être entendre.
03:11 Attendez parce que je vous connais par cœur Jean Messiaen.
03:13 Allez-y, allez-y.
03:15 Non mais est-ce que quelqu'un sait où est Emmanuel Macron depuis deux semaines ?
03:18 Bah évidemment.
03:19 Il y a eu une alerte en lettement ?
03:20 Très très à la manœuvre sur le 49.3.
03:22 Plus sérieusement.
03:23 Vraiment on va essayer de se poser cette question-là.
03:25 Qu'est-ce qui peut se passer et qu'est-ce que peut dire le président de la République ?
03:29 On ne connaît pas encore le format.
03:31 On va voir ça avec Augustin Donat-Dieu et ensuite on en parle.
03:34 La fenêtre de tir est très serrée pour le président de la République.
03:39 Les motions de censure doivent être votées lundi à l'Assemblée Nationale.
03:43 Le texte de la réforme des retraites devrait passer devant le Conseil constitutionnel le lendemain, le mardi.
03:48 Et un Conseil européen se tiendra jeudi et vendredi.
03:51 Alors le président de la République, Emmanuel Macron, pourrait prendre la parole mardi en fin de journée.
03:56 C'est en tout cas ce qui se dit dans l'entourage du président.
03:59 Aucune certitude non plus sur la forme que prendra cette allocution.
04:03 Est-ce qu'il s'entretiendra avec la presse quotidienne régionale ?
04:06 Ou bien fera-t-il une allocution télévisée ou tout simplement une lettre aux Français ?
04:11 Pour le moment, nous ne le savons pas.
04:13 La dernière fois qu'Emmanuel Macron s'est adressé aux Français, c'était lors de ses voeux, le 31 décembre dernier au soir.
04:19 Et depuis, le président s'est montré très discret, très silencieux.
04:24 Nous l'avons entendu sur la réforme des retraites au moment du Salon de l'agriculture
04:27 où il a répondu à des Français en colère, qui lui faisaient part de leurs inquiétudes par rapport à cette réforme des retraites.
04:33 Mais selon un conseiller de l'exécutif, le président va devoir faire le dos rond le temps que la mobilisation s'amenuise.
04:41 Je vous donne juste la cote de popularité du président de la République, qui est au plus faible depuis la crise des gilets jaunes.
04:47 C'est-à-dire qu'il vient de faire... Logique, vous dites, quand même, c'est impressionnant, 70% des Français sont mécontents du président de la République,
04:54 seulement 28% de satisfaits et on va dire, vous dites logique.
04:57 Peut-être que vous y allez aussi, parce qu'en marchant sur l'Assemblée, en refusant de rencontrer les syndicats...
05:02 Est-ce qu'il est encore audible, le président de la République ?
05:06 Oui, parce qu'il a toujours l'initiative. Un président de la République, ça garde le pouvoir de l'initiative.
05:13 Donc il peut... Pour moi, il a une option, quatrième République, c'est de trouver un Premier ministre en allant le chercher chez les Républicains pour faire une coalition parlementaire.
05:22 Puis une option cinquième République, c'est de revenir devant le peuple.
05:26 Mais oui, même avec une très faible cote de popularité, le président garde le pouvoir d'initiative.
05:33 Ce qui serait le pire pour lui, c'est de ne rien dire et de faire le discours que vous nous avez annoncé tout à l'heure.
05:38 C'est de dire la même chose qu'il a pu dire depuis deux mois, ou qu'on peut entendre...
05:42 Si il prend la parole, c'est pour dire une chose de nouveau.
05:45 Rien de nouveau, vous dit Jean-Mésia. Rien de nouveau sous le soleil.
05:50 Je ne sais pas, est-ce que quelqu'un a souvenir de quelque chose d'à peu près concret que Emmanuel Macron a pu dire dans des circonstances similaires quand la crise dure ?
05:59 Pas Emmanuel Macron, Edouard Philippe par exemple.
06:03 Emmanuel Macron va vous dire "je vais changer". Voilà ce qu'il va vous dire.
06:09 Et en fait, il ne changera pas.
06:11 Et la deuxième chose, c'est qu'Emmanuel Macron, le problème, il semble qu'il soit enfermé dans une tour d'ivoire.
06:18 Parce que pendant la crise des Gilets jaunes, il avait eu un contact direct à travers les grands débats, etc.
06:24 Il avait squeezé tous les corps intermédiaires.
06:27 Il s'était assis dessus, il avait dit "moi je gouverne directement".
06:30 Là, il s'assoit sur le Parlement également.
06:33 Donc il veut gouverner presque sans le Parlement, mais pour cause, puisque le Parlement, il a une majorité relative.
06:39 Donc le problème, c'est qu'on ne sait pas où il va.
06:41 Alors quand tu as trouvé un Premier ministre, excusez-moi, si c'est pour trouver un nouveau Castex ou une nouvelle Elisabeth Borne,
06:47 qui connaissait ces gens-là avant qu'ils soient nommés ?
06:50 Donc des gens comme ça, vous pouvez en trouver des millions en France.
06:54 Donc il ne s'agit pas, parce que j'entends souvent dire, il ne pourra pas changer de Premier ministre
06:57 parce qu'il faut qu'il trouve une pampe persuadée que tout le monde connaît.
07:00 Non, ce n'est pas ce qu'il a fait jusqu'à présent.
07:01 En matière de communication, et on le dit souvent sur ce plateau,
07:04 on est saisi parfois de stupeur quand on découvre la déconnexion de la Macronie face à la crise à laquelle on est confronté.
07:13 C'est-à-dire que vous avez Yael Brown-Pivet vendredi qui vous explique qu'il n'y a pas de crise politique.
07:17 Vous avez Olivier Dussopt qui vous explique que ce n'est pas un échec que de passer par le 49-3.
07:22 Qu'est-ce qu'il peut dire Emmanuel Macron lundi ou mardi pour changer un peu cette situation
07:28 et cette sensation que beaucoup de Français ont ?
07:31 Vous avez raison, c'est très particulier parce qu'on ne cesse de dire que ce gouvernement a fait appel à des communicants
07:36 depuis le premier quinquennat et on n'a jamais vu un gouvernement aussi mal communiqué finalement
07:42 ou être aussi déconnecté de ceux avec lesquels il entend parler.
07:46 Le vrai problème pour Emmanuel Macron, c'est qu'il s'est identifié à cette réforme.
07:50 C'est son bébé, on l'a dit et on l'a compris comme ça, qu'il ne céderait pas,
07:55 qu'il laisserait son nom dans l'histoire par cette réforme
07:59 parce que pour le moment il n'a offert que du sociétal et il n'offrira jamais que du sociétal
08:02 parce que sur le reste il ne se passe pas grand-chose.
08:05 Donc il y tient, il y tient absolument.
08:07 Donc si cette réforme est impopulaire, il l'est aussi.
08:10 Et tout le narratif autour du 49-3 montre que c'est lui qui a la manœuvre.
08:14 Donc ça va être compliqué de rétablir la barre.
08:16 Je pense qu'il est très bon sur le verbe, c'est son point fort depuis le départ.
08:21 Mais le problème c'est que c'est un peu comme les beaux-parleurs.
08:27 C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, la magie du verbe est usée, on connaît les ressorts.
08:33 Vous-même vous avez fait tout le...
08:36 Vous avez égrené tous les éléments de langage qui allaient arriver.
08:40 Donc ça manque un peu de suspense et il risque d'agacer plus que de convaincre.
08:44 Le dictionnaire de la Macronie, je crois qu'on le connaît par cœur depuis six ans.
08:49 Toujours en termes de communication et cette fois-ci on en vient à la motion de censure.
08:52 Je vais vous donner la parole, Eric Reuvel, parce qu'on est toujours sur le front de la communication.
08:57 Et pour le coup, Gabriel Attal a très bien joué le coup ce matin.
09:00 Je rappelle le contexte, il faut 287 voix pour qu'elle passe cette motion de censure.
09:05 Il y en a deux qui ont été déposées et c'est la motion Lyot qui pourrait passer.
09:09 Vous allez entendre Gabriel Attal qui reprend au mot près ce qu'a pu dire Eric Ciotti
09:15 parce que vous savez que les LR ne vont pas normalement voter cette motion de censure.
09:19 Gabriel Attal aujourd'hui, Eric Ciotti il y a deux jours.
09:23 Je ne crois pas qu'une motion de censure pourra être adoptée. Pourquoi ? Parce que ce serait ajouter du chaos au chaos.
09:30 Nous ne voulons pas dans ce contexte rajouter du chaos au chaos.
09:36 Eric Ciotti, Gabriel Attal, même combat aujourd'hui sur cette motion de censure ou pas Eric Reuvel ?
09:43 C'est évident que...
09:45 C'est le baiser du diable, il reprend les termes d'Eric Ciotti. Ils sont main dans la main.
09:49 Mathématiquement, il faut 20 députés LR qui votent cette motion de censure pour qu'elle passe.
09:53 Au foot, on dit marquage à la culotte.
09:58 Quand on a un adversaire et qu'on veut le marquer pour un but, on le marque au plus près.
10:04 C'est exactement ce qu'il fait là. Mais pardonnez-moi sur le sujet du départ.
10:09 Vous allez revenir...
10:11 Vous allez voir.
10:13 Avant de savoir ce que le président de la République va dire, il faut quand même savoir si une motion de censure va être votée ou pas.
10:20 Là, vous faites comme si c'était réglé.
10:23 C'est réglé ou pas ?
10:25 Ce n'est pas si simple que ça.
10:27 Le vote sur la réforme des retraites était réglé. Les LR allaient la voter même à une courte majorité.
10:33 Il y a la question de la motion de censure. Il y a la question de ce que dira ou pas le Conseil constitutionnel.
10:38 Le chef de l'État, s'il prend la parole demain soir, juste après le vote ou le non-vote de cette motion de censure, ce n'est pas la même chose.
10:45 En attendant la décision du Conseil constitutionnel, imaginez que cette réforme soit retoquée en partie par le Conseil constitutionnel.
10:53 Le chef de l'État, s'il parle trop vite, il va se retrouver de nouveau...
10:57 Vous voulez dire que ce n'est pas sûr qu'il parle, le président ?
11:00 Si, il faut qu'il parle. C'est important pour le pays.
11:05 Je ne suis pas certain qu'il va juste dire responsabilité, etc.
11:09 Quant aux communicants, ma chère Gabrielle, je ne fais pas de procès aux communicants.
11:12 Le problème, c'est qu'on sait depuis le début qu'Emmanuel Macron discute peut-être avec son secrétaire général, Alizé M.Colère.
11:19 Sinon, c'est lui qui décide tout seul.
11:21 Les communicants ont peut-être du talent ou pas, mais en tout cas, c'est le président qui décide ce qu'il va dire et comment il va le dire.
11:26 En tous les cas, pour l'instant, il y a une sorte d'alliance qui s'est créée contre cette motion de censure entre les Républicains et la majorité.
11:34 On est bien d'accord.
11:36 Mais attention, parce qu'il y a peut-être une déclaration aujourd'hui qui peut changer la donne.
11:40 Est-ce que vous avez entendu Aurore Berger ? Présidente quand même incroyable !
11:45 Une bombe ! Vous ne dites pas l'adresse !
11:48 On explique aux téléspectateurs.
11:50 Il y a une sorte de bisbille autour de la réforme des retraites et elle accuse en quelque sorte des députés LR d'avoir voulu négocier leur vote contre le financement d'un contournement autoroutier.
12:05 On l'écoute.
12:07 Quand à la fin, vous avez des députés LR, parce que c'est arrivé, qui viennent frapper à la porte de Matignon en disant "moi finalement je suis prêt à voter la réforme, par contre vous mettez 170 millions d'euros sur la table pour faire un contournement autoroutier".
12:19 C'est ça mon amour !
12:21 Et vous croyez vraiment ?
12:23 Heureusement que le gouvernement a dit non.
12:25 Heureusement qu'à un moment on a des gens responsables et une première ministre qui dit "attendez, on est chez les fous".
12:30 Théorielle Cluzel, moi je suis député LR, on m'attaque comme ça, mais je vous dis "demain je vais la voter la motion de censure".
12:36 C'est mon intégrité qui est en jeu.
12:38 Vous êtes en train de nous accuser d'être des vendus en quelque sorte.
12:41 Ce qu'elle dit est grave, d'ailleurs elle en a trop dit ou pas assez.
12:43 Qui a demandé ça ?
12:45 C'est un peu bizarre cette affirmation dans le flou.
12:49 Les LR, là ils jouent gros.
12:51 C'est un peu le dernier clou au cercueil.
12:53 Si on les assimile à des supplétifs de façon définitive du gouvernement, ça va être compliqué de se relever.
13:00 Il faut savoir que ces députés ont quand même la pression dans leur circonscription.
13:03 On va y venir dans un instant.
13:05 Évidemment, c'est très compliqué de résister.
13:09 On se souvient qu'il y a eu l'appel de Jordan Bardella qui a promis qu'il n'y aurait pas de candidat RN face aux députés LR,
13:20 quand il y aurait à nouveau un vote, qui voteraient la motion de censure, qui ne voteraient pas pour la retraite,
13:26 qui seraient contre cette réforme.
13:28 Donc c'est vrai qu'il y a un véritable enjeu et donc un marchandage.
13:32 Et chacun accuse le député LR d'avoir vendu son vote pour un plat de lentilles.
13:37 Mais les LR, ça va être compliqué de se relever.
13:39 Philippe Guibert, c'est très grave ce que dit Aurore Berger.
13:42 C'est pas maladroit.
13:44 Non, mais c'est pas une maladresse.
13:45 Parce que le téléspectateur qui nous regarde, moi quand j'ai entendu ça,
13:48 je me suis dit "attendez, les politiques aujourd'hui, ils font des comptes d'apothicaires sur deux ans de vie de travail en plus,
13:55 mais là on est chez les fous, là ça devient dangereux.
13:58 Si on se souvient de la dernière fois où il y a eu une majorité relative sous Michel Rocard et François Mitterrand,
14:03 entre 88 et 91, il y a eu ce type de marchandage.
14:09 Il y a eu des députés qui ont voté pour des projets du gouvernement
14:13 parce que le gouvernement subventionnait tel ou tel projet.
14:17 Non mais là on est sur deux ans de travail en plus, c'est deux ans de vie pour les gens,
14:20 qui se mobilisent, qui font grève.
14:22 Et là on est en train de nous expliquer qu'en coulisses, il est possible,
14:25 et les accusations, je le répète, sont très graves,
14:28 il est possible que vous ayez des comptes en disant "je vote pour ta réforme,
14:32 mais tu vas voter pour le contournement autoroutier".
14:35 Ce que je trouve hallucinant, c'est qu'à la veille d'une motion de censure,
14:39 où tout l'enjeu est le vote des républicains,
14:42 la chef du groupe, enfin majoritaire relativement,
14:46 ne trouve rien de mieux que d'attaquer violemment les députés républicains.
14:51 C'est une bêtise politique.
14:55 C'est pénalement répréhensible en plus, qu'est-ce qu'elle est en train de dire en fait,
14:59 en berger là ?
15:00 Bien sûr que c'est pénalement répréhensible, attention !
15:02 Ça enlève de la corruption !
15:03 Mais non, c'est pas de la corruption !
15:05 Mais si !
15:06 Mais non, mais c'est pas tellement de la corruption !
15:08 Du marchandage politique !
15:09 Oui, enfin bon, après vous savez, c'est...
15:11 On enlève de la corruption, je vous enlève ça.
15:13 On est sur le fil du rasoir quand même !
15:14 Moi je suis Éric Ciotti, une fois que j'ai remis la vitre dans ma permanence à Nice,
15:19 je demande des explications à Mme Berger, parce que c'est extrêmement grave.
15:22 Alors peut-être qu'elle a voulu allumer de manière très maladroite un contre-feu, pourquoi ?
15:26 Parce qu'avant le non-vote qu'il y a eu à l'Assemblée Nationale,
15:29 il y avait des rumeurs qui disaient en fait,
15:31 certains députés LR sont achetés pour pouvoir voter cette réforme.
15:35 Oui.
15:36 Bah Mme Berger dit, non non, on les a pas achetés, mais ce sont des vendus.
15:39 Ce sont eux qui ont toqué à la porte de Matignon.
15:42 Donc peut-être qu'elle a voulu allumer un contre-feu politique,
15:44 mais c'est extrêmement grave, et je partage l'avis de Philippe,
15:46 c'est-à-dire que quoi, la veille d'un vote aussi important pour le gouvernement,
15:51 et dire aux députés LR, puisqu'elle ne les nomme pas,
15:54 elle ne veut pas les nommer dans l'interview,
15:56 elle dit non non, je vous donnerai pas les noms, à vous de faire vos prouesses.
15:58 Mais en fait, elle jette l'opprobre sur tout le groupe LR,
16:01 qui est censé être celui qui va faire la différence sur ce vote.
16:05 Et vous me faites la transition, vous me faites la transition Eric,
16:07 parce que vous avez raison, vous avez raison, il faut qu'on avance un tout petit peu,
16:10 vous me faites la transition, parce que c'est dans un climat où les élus sont menacés.
16:14 Là, vous laissez sous-entendre que certains élus, à des fins politiques,
16:19 pour un contournement auto-audier, ils vont voter pour cette réforme,
16:22 même s'ils ne sont pas d'accord.
16:24 Encore une fois, c'est la vie des Français, c'est deux ans de vie qui est en jeu,
16:28 donc c'est quand même pas rien.
16:29 Et le 49.3, il a mis le feu au pays.
16:31 Regardons ce qui s'est passé pour la permanence d'Eric Ciotti,
16:34 puisque cette permanence a été saccagée hier, il a réagi,
16:39 cette nuit, ma permanence a été caillassée, les nervis,
16:43 alors ce sont des hommes de main, des tueurs, les nervis,
16:46 qui ont fait ça, veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi,
16:50 jamais je ne céderai au nouveau disciple de la terreur.
16:54 On va écouter Jean-Luc Mélenchon, est-ce qu'il a condamné cette attaque ?
16:58 Jean-Luc Mélenchon.
17:00 – Évidemment qu'aucun d'entre nous ne peut approuver l'attaque
17:04 d'une permanence parlementaire, qu'on y jette des pierres ou autre chose,
17:07 mais si vous ne voulez pas la violence, voici ce qu'il y a à dire,
17:11 si vous ne voulez pas la violence, acceptez la démocratie.
17:14 – Ce qui est choquant, c'est qu'on condamne mais,
17:17 il n'y a pas de mais lorsque un élu voit sa permanence menacée,
17:20 il faut le dire aussi aux téléspectateurs, dans ces permanences,
17:23 qui s'en occupent, ce sont souvent, en plus des retraités,
17:26 ce sont des bénévoles, des militants, mais franchement c'est d'une violence extrême.
17:31 – Ce qui est extraordinaire si vous voulez, c'est que là nous sommes en plein
17:35 dans une sorte d'anti-parlementarisme finalement,
17:38 parce que quand on s'attaque à des députés, on s'attaque aussi au Parlement,
17:43 puisque le Parlement ce ne sont que les députés qui les composent.
17:46 Et à ce moment-là, si on est dans l'anti-parlementarisme,
17:49 je ne vois pas comment le système médiatico-politique peut s'exciter
17:53 à se faire peur avec une extrême droite, dont on sait que l'extrême droite,
17:56 c'est justement l'anti-parlementarisme.
17:58 Aujourd'hui, s'il y a bien une force qui est anti-parlementariste en France,
18:02 c'est bien l'extrême gauche et l'ultra-gauche,
18:04 qui non seulement empêchent le Parlement de fonctionner
18:07 avec un comportement ahurissant, mais sur le terrain s'énervit,
18:10 qui effectivement procède à des destructions…
18:12 – Non, pas le Parlement, c'est pas le Parlement, c'est les deux.
18:14 – Non mais c'est deux manières d'être anti-parlementaires.
18:17 – Ne dit pas…
18:18 – Il y a l'anti-parlement…
18:19 – Mais franchement, il n'y a rien…
18:20 – Non mais attendez, il y a l'anti…
18:21 – Il y a l'extrême gauche…
18:22 – Attendez, pardonnez-moi, mais le climat de tension,
18:26 c'est une question qu'on va se poser, ce climat d'extrême tension politique,
18:30 parfois d'invective, parfois d'insulte, peut participer à ce qu'il se passe
18:36 après dans la rue, c'est une question qu'on a le droit de se poser, Philippe Guibert.
18:39 – Oui, oui, oui, je suis d'accord avec vous.
18:41 – Ah ben alors, vous êtes d'accord avec Jean-Messiah ?
18:44 – Non, je ne suis pas d'accord avec l'amalgame qui est fait,
18:46 qui consiste à dire que les gens qui ont fait ça à la permanence de Ciotti
18:50 seraient les hommes de main de la France insoumise.
18:52 – Je n'ai pas dit ça, j'ai dit qu'il y a plusieurs façons d'être anti-parlementariste,
18:55 l'anti-parlementarisme soft, que pratique la France insoumise
18:58 au sein de l'Assemblée nationale et la Nupes de manière générale,
19:01 et l'anti-parlementarisme violent, auquel vous voyez là,
19:05 s'agissant de l'attaque des permanences des députés.
19:08 Donc ça, effectivement, c'est condamnable et parfaitement condamnable.
19:11 – Évidemment.
19:12 – Gabriel, sur ces élus qui sont menacés, et même sur ce climat de violence
19:16 qu'il y a depuis maintenant, trois jours consécutifs,
19:21 on craint une quatrième soirée de tension, on en parlera après à la publicité,
19:24 mais là on bascule dans l'irrationnel.
19:26 – Oui, mais vous le disiez, il ne faut pas mélanger la France insoumise
19:30 et ceux qui taguent et qui dégradent.
19:33 Néanmoins, on n'entend jamais de condamnation franche.
19:36 Moi, je peux vous dire, ce seraient des dégradations,
19:40 et je parle poliment, faites par des militants d'extrême droite.
19:44 De fait, on irait chercher des poux dans la tête du Rassemblement national
19:47 en disant "mais il faut condamner, c'est affreux ce qui se passe".
19:50 Là, on admet assez bien l'idée que la France insoumise dit
19:53 "bah si, il y a de la violence", parce que je ne sais pas,
19:55 ou alors j'ai mal compris ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon,
19:57 moi j'ai entendu ça, "si, il y a de la violence,
19:59 parce qu'il y a de la violence".
20:01 – Il l'a condamné avant quand même.
20:03 – Oui, vous êtes d'accord avec ça, cette violence-là,
20:06 elle est générée par la violence qui est faite par le 49-3.
20:11 Moi, je vais vous dire quelque chose, c'est que je pense
20:14 qu'une majorité de la France est contre cette réforme,
20:17 ça ne fait pas un pli, mais ceux qui dégradent
20:20 sont une minorité d'extrême gauche,
20:23 et que celle-ci, on la laisse gambader gentiment.
20:26 Parce que, pardon, pour en avoir parlé avec un certain nombre de policiers,
20:29 la situation n'est pas hors contrôle,
20:32 ce n'est pas tous les Français qui descendent dans la rue,
20:35 ce n'est pas vrai.
20:36 Et on se demande, on se pose la question de savoir pourquoi,
20:40 et là, en cela, je rejoins Jean-Messiaen,
20:42 quand il s'agit d'arrêter des groupuscules d'extrême droite,
20:45 on est hyper véloce, ça se passe très bien,
20:47 on arrive à les trouver avant.
20:49 Mais alors là, rien ne se passe.
20:51 Je veux vous dire, on parle des permanences des élus,
20:54 mais est-ce que quelqu'un, par exemple, a parlé à l'université Jean Jaurès,
20:58 de Toulouse, d'un bâtiment qui a été dévasté,
21:01 le bâtiment du Guay-Savoir, qui a été vandalisé,
21:07 et toutes ces choses-là, finalement, on les accueille comme des catastrophes naturelles.
21:11 Mais attendez, la violence, l'ultra-violence,
21:16 mais l'ultra-violence, et notamment dans le militantisme d'extrême gauche.
21:21 Un journaliste de Boulevard Voltaire a été agressé.
21:24 Est-ce que vous avez entendu des médias en parler ?
21:26 Aucun, enfin si, mais très peu, c'est nul.
21:28 Il y a deux semaines, à Saint-Etienne, un journaliste de Valeurs Actuelles a été agressé.
21:32 Il y a la séquence. Est-ce que vous avez entendu une ministre,
21:35 qui était très attentive à la liberté de la presse,
21:37 à la liberté de l'ordre, condamner cette violence ?
21:39 Absolument pas.
21:40 Et le syndicat des journalistes ?
21:42 Et le syndicat des journalistes, encore mieux.
21:44 Attendez, puisqu'on est avec Jean-Christophe Couville,
21:46 et c'est important de vous avoir aujourd'hui,
21:48 je rappelle que vous êtes responsable syndical police,
21:50 vous êtes proche évidemment de ce qui se passe sur le terrain.
21:53 Jean-Christophe, dans une minute, il y a la publicité,
21:55 mais je veux vous faire réagir à la déclaration de Jean-Luc Mélenchon
21:58 sur ces phénomènes de violence.
22:00 Très intéressant ce qu'il dit, écoutez.
22:02 Hier soir, ça ne vous a rien fait ?
22:05 Des gens assis par terre, les mains sur les têtes,
22:08 les brigades de la brave qui chargent des gens,
22:11 qui sont tranquilles, qui vont d'un endroit à l'autre,
22:13 qui les chargent à coups de matraque ?
22:15 Ça non.
22:16 Mais la permanence de M. Sciotti,
22:18 la France entière est dressée ce matin,
22:20 tout ça est grotesque.
22:22 Nous avons à régler une crise grave.
22:24 Si on continue comme ça, la crise va s'aggraver.
22:27 C'est-à-dire que le gouvernement a déposé une loi
22:32 qui est une violence contre la vie des gens,
22:34 puisque c'est deux ans de travail supplémentaire.
22:37 C'est triste parce que Jean-Luc Mélenchon mélange tout,
22:40 qu'il crée une sorte de hiérarchie dans la condamnation et dans la violence,
22:45 c'est d'une tristesse.
22:46 Jean-Christophe Pouvy, merci d'être avec nous.
22:48 C'est vrai que sur ces trois journées de tensions,
22:51 les policiers, les interventions des policiers
22:54 ont parfois été prises pour cibles ou critiquées,
22:56 notamment sur les réseaux sociaux.
22:58 Bonjour, Eliott.
23:00 Déjà, merci, je tiens à vous remercier
23:02 parce que vous êtes un des seuls à toujours prendre un peu de nouvelles,
23:05 les policiers blessés,
23:06 et de savoir aussi combien on est blessé chaque fois,
23:10 parce que personne ne parle de ça.
23:12 C'est important quand même de parler aussi que oui,
23:14 il y a des manifestants,
23:15 mais moi je n'appelle pas ça des manifestants,
23:16 je l'appelle ça des politisés,
23:18 j'appelle ça justement des autonomes anarchistes
23:20 et qui sont là pour casser,
23:22 qui sont là pour utiliser de la violence.
23:24 Et quand on joue à la guerre,
23:25 des fois il y a des prisonniers à la guerre.
23:26 Sauf que de leur côté,
23:27 quand il y a un policier qui est au sol,
23:29 je peux vous dire qu'ils vont le tabasser
23:30 et s'ils peuvent l'envoyer au cimetière,
23:32 ils le feront.
23:33 Nous, on a quand même ce respect-là.
23:34 Après, par rapport aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon,
23:36 on a l'habitude,
23:37 Jean-Luc Mélenchon, c'est le ventilateur à bêtise,
23:39 il sort des insanités,
23:41 il mélange tout, exprès, toujours, pour alimenter.
23:44 Alors d'un côté, il dit "attention, la crise, elle est dangereuse,
23:47 ça va péter",
23:48 de l'autre côté, il fait tout pour l'alimenter.
23:49 Voilà, donc ça, c'est ma vision des choses.
23:51 Encore une fois, qu'ils prennent de la distance,
23:53 qu'ils prennent de la hauteur,
23:54 ça fera du bien aussi, vu son âge.
23:56 C'est bien toujours d'avoir de la hauteur sur les choses.
23:59 Voilà, c'est ce qu'on appelle de la sagesse.
24:00 La publicité, le message est passé.
24:02 La publicité, on revient dans un instant.
24:03 Vous restez avec nous Jean-Christophe.
24:05 Après, la publicité,
24:06 on reviendra sur cette troisième soirée de violence,
24:08 à Paris notamment.
24:09 Et puis, on continuera de parler de Paris.
24:12 Qui a saccagé Paris ?
24:13 C'est la question qu'on va se poser dans Punchline Week-end.
24:16 A tout de suite.
24:17 17h30 sur CNews,
24:21 on continue Punchline Week-end
24:22 avec Eric Reuvel, Gabriel Cluzel,
24:24 Jean Messia, Toussourir et Philippe Guibert.
24:27 Le point sur l'information, Mathieu Devese.
24:29 Et ensuite, on poursuit le débat.
24:30 On va parler des violences,
24:31 hier notamment à Paris.
24:36 Le gouvernement peut-il tomber ?
24:38 Deux motions de censure ont été déposées vendredi
24:40 pour tenter de le renverser.
24:42 Une motion transpartisane portée par le groupe Lyott
24:44 et co-signée par des élus de la NUPES.
24:46 Le Rassemblement national a lui déposé
24:48 sa propre motion de censure.
24:50 Elles seront examinées à l'Assemblée nationale demain,
24:52 à partir de 16h.
24:54 Et dans ce contexte,
24:55 la permanence d'Eric Ciotti a été vandalisée,
24:57 cette nuit à Nice.
24:58 Dans un tweet,
24:59 le président des Républicains dénonce,
25:01 je cite,
25:02 "l'action de nervis qui veulent par la violence
25:03 faire pression sur mon vote lundi.
25:05 Jour où l'Assemblée nationale doit se prononcer
25:07 sur les motions de censure déposées
25:09 par le gouvernement contre le gouvernement."
25:11 Et vous le voyez,
25:12 une vitrine a été fracturée
25:13 et un tag a été retrouvé.
25:15 La motion ou le pavé,
25:16 Eric Ciotti a indiqué que son parti
25:18 ne voterait aucune des motions de censure.
25:20 Vladimir Poutine s'est rendu cette nuit à Mariupol,
25:23 une ville ukrainienne du Donbass,
25:25 dévastée par les bombardements.
25:26 Il s'agit de sa première visite
25:28 dans une zone conquise depuis le début de la guerre.
25:30 Selon des images diffusées par la télévision publique russe,
25:33 Vladimir Poutine a notamment consulté un rapport
25:35 sur les travaux de reconstruction
25:37 de cette ville portuaire.
25:39 Merci cher Mathieu pour le point sur l'information.
25:43 Jean-Christophe Couvier est toujours avec nous
25:45 pour essayer de comprendre ce qu'il s'est passé hier
25:47 du côté du 13e arrondissement de Paris.
25:51 Je rappelle le contexte.
25:52 Vous aviez une mobilisation
25:54 à l'appel du syndicat CGT Île-de-France
25:56 et il y avait 4000 personnes
25:59 les plus fortes de la mobilisation
26:01 se sont imbriquées des éléments radicaux
26:03 et on revit pour la 3e soirée consécutive
26:06 des tensions, des violences
26:08 et on commence à s'inquiéter un peu.
26:10 Je crois que c'est inédit de voir
26:12 trois jours consécutifs de suite
26:15 autant de violences, autant de tensions
26:18 dans la capitale notamment,
26:20 mais c'était aussi à Marseille, à Rennes, à Nantes
26:22 ou encore Bordeaux.
26:23 Voyons le sujet d'Alexis Vallée
26:24 et on en parle juste après.
26:25 La tension ne retombe pas dans la rue.
26:30 Privés de la place de la Concorde,
26:32 fermés par les autorités,
26:34 les manifestants ont d'abord joué
26:36 au chat et à la souris dans les rues de Paris
26:38 avec les agents de la BRAV,
26:40 la brigade de répression des actions violentes.
26:42 Près de la place d'Italie
26:44 où le cortège se regroupe,
26:45 les perturbateurs se réunissent
26:47 pour allumer des feux de poubelles.
26:49 Certains vont même jusqu'à empêcher
26:51 les pompiers de les éteindre.
26:53 Les forces de l'ordre sont intervenues
26:57 à plusieurs reprises.
26:58 - Vas-y, go, go, go, go !
27:00 Jusqu'à utiliser un canon à eau
27:03 pour disperser la foule.
27:05 La soirée s'est terminée dans le calme.
27:08 Les rues restent jonchées
27:10 des débris causés par les incendies.
27:12 Au total, 81 personnes ont été interpellées.
27:16 - Jean-Christophe Kouvi,
27:18 est-ce que vous qui avez évidemment
27:21 l'expérience du maintien de l'ordre,
27:23 vous avez déjà vécu une telle situation à Paris ?
27:26 C'est-à-dire que pour trois jours consécutifs,
27:29 vous avez des événements extrêmement tendus
27:32 et des affrontements avec des éléments radicaux.
27:34 - C'est très rare parce qu'effectivement,
27:37 on avait toujours le CPE,
27:39 le contrat de premier embauche,
27:41 il y avait effectivement, j'allais dire,
27:44 la loi à Montcommery,
27:45 où il y avait des tensions déjà à l'époque,
27:47 c'était un peu chaud,
27:48 il y a eu les Gilets jaunes,
27:49 mais ça c'était toutes les semaines.
27:50 Là effectivement, c'est trois soirs d'affilée.
27:52 Je parie que ce soir, à mon avis,
27:53 il y aura sûrement encore des rassemblements
27:55 d'extrêmes qui vont vouloir encore en découdre
27:57 avec la police,
27:58 mais on ne sait pas jusqu'à quand ça peut durer.
28:00 Ce que je constate surtout,
28:01 c'est que quand on a une manifestation qui est encadrée,
28:04 pour l'instant, c'est une manifestation,
28:07 ça se passe bien.
28:08 Dès lors qu'on a des éléments radicaux qui viennent
28:11 et qui viennent pour en découdre,
28:12 pour casser, pour brûler,
28:13 on voit bien qu'ils peuvent mettre le feu à des véhicules,
28:15 même à des immeubles,
28:16 c'est pour ça que les pompiers arrivent,
28:17 on voit bien qu'ils essaient même de bloquer
28:19 le travail des pompiers,
28:20 mes collègues interviennent.
28:21 Le temps qu'on envoie des renforts,
28:25 les premiers arrivés, c'est les braves.
28:27 Quand vous arrivez, vous êtes en sous-effectif
28:28 et qu'en face de vous,
28:29 vous avez des centaines et des centaines de personnes
28:32 qui sont excitées,
28:33 qui sont là pour tout casser.
28:34 Il faut aller au choc,
28:35 il faut aller au contact,
28:36 et effectivement, il faut aller un peu au corps à corps,
28:39 j'allais dire,
28:40 mais juste pour figer la situation
28:41 et pour exploser un petit peu
28:42 et éviter qu'il y ait une masse.
28:44 Donc ça, c'est ce que voient les gens
28:46 à travers les images.
28:48 Ça peut des fois choquer,
28:50 mais là, on n'est plus dans une manifestation,
28:52 on est dans les violences urbaines,
28:53 c'est complètement différent,
28:54 on a changé de logiciel.
28:55 Donc oui, c'est important quand même de souligner ça.
28:59 Et surtout, encore une fois,
29:00 on est très remontés, nous, policiers,
29:02 parce que l'exécutif nous fait prendre aussi des risques.
29:05 C'est-à-dire que nous, on a des familles de policiers
29:07 qui, tous les soirs,
29:08 vous savez quand vous recevez un SMS
29:10 de votre conjoint ou conjointe qui dit
29:12 "Je suis bloqué sur les violences urbaines,
29:13 je ne sais pas si je vais rentrer,
29:14 ne m'attends pas,
29:15 je ne peux pas donner d'informations ni rien", etc.
29:19 Imaginez un peu l'angoisse des parents de policiers,
29:21 de la famille des policiers
29:23 qui ne savent pas si leur conjoint
29:25 va rentrer comme ça en un seul morceau, j'allais dire.
29:29 Donc c'est hyper anxiogène.
29:30 Et là, franchement, moi, je ne suis pas une arc.
29:34 Je ne travaille pas dans un cabinet de conseil,
29:37 mais n'empêche que quand on a des échéances
29:40 en 2023 avec la Coupe du monde de rugby,
29:42 2024, les Jeux olympiques,
29:44 j'oublie même les 80 ans,
29:45 c'est le 80e anniversaire du débarquement,
29:47 on va avoir la planète entière sur les plages de Normandie.
29:50 On sait que 2023 à 2024, c'est là où il faut stabiliser un pays.
29:53 C'est là où justement, il faut qu'on mette
29:55 un peu de pansement gastrique sur la société
29:57 qui ne va déjà pas très bien.
29:58 Au contraire, qu'est-ce qu'on fait ?
30:00 On prend une grenade dans les mains
30:01 et on dégoupille avec un 49-3.
30:03 Et maintenant, il y a deux solutions.
30:04 Soit cette grenade, elle explose,
30:05 soit on remet la goupille et on dit "Ok, les retraites,
30:08 on verra ça plus tard".
30:09 Pour l'instant, on calme la situation
30:11 parce que là, on se paye le lutte d'une crise sociale.
30:14 On sait toujours comment ça commence,
30:15 on ne sait jamais comment ça finit.
30:17 Et là, encore une fois, c'est l'intégrité de mes collègues.
30:19 Mes collègues vont être sur le terrain,
30:20 ils vont être encore livrés à eux-mêmes,
30:22 ils vont être débordés et à la fin,
30:24 on va encore les juger, on va dire "voilà,
30:25 tel policier a commis peut-être une exection".
30:27 Jean-Christophe Couvy, on comprend
30:29 et vos inquiétudes sur le terrain,
30:31 mais vous nous permettez aussi d'avancer un petit peu
30:33 parce que ce que vous êtes en train de dire,
30:35 et c'est la question que j'allais vous poser, c'est
30:37 qui est responsable de cette tension-là ?
30:39 Est-ce que c'est le gouvernement
30:42 avec l'utilisation du 49-3,
30:44 avec l'incapacité qu'ils ont pu avoir
30:48 de discuter avec les syndicats ?
30:50 Est-ce que ce sont ces éléments radicaux
30:53 qui, aujourd'hui, mettent la pagaille
30:55 et prennent en otage une mobilisation syndicale historique ?
30:59 Ou est-ce que, encore, ce sont des responsables politiques
31:02 qui n'applaudissent pas ces tensions,
31:04 mais les cautionnent ?
31:06 En fait, si vous voulez, pour moi,
31:08 je pense qu'il y a un double malaise.
31:10 Un malaise qui est conjoncturel,
31:12 qui est lié, effectivement, au refus
31:14 de la réforme des retraites
31:16 et le fait de travailler deux ans de plus, etc.
31:18 On connaît les arguments.
31:20 Donc ça, c'est ponctuel par rapport
31:22 à un projet de loi particulier
31:24 qui impacte quand même la vie des Français
31:26 et la retraite des Français.
31:28 Et vous avez un malaise plus structurel,
31:30 plus ancien, plus diffus, plus ancré,
31:33 de colère sociale, de souffrance sociale,
31:36 de désespoir social jusqu'à présent larvé,
31:39 et qui trouve, à travers ce projet de loi
31:42 et la cristallisation des refus
31:45 autour de ce projet de loi sur la réforme des retraites,
31:47 un moyen de s'exprimer.
31:49 Et donc, vous avez une expression qui va,
31:51 effectivement, des violences tout à fait condamnables
31:54 auxquelles nous avons assisté ces deux derniers jours
31:56 jusqu'au refus de celui qui est dans son salon,
31:59 qui ne manifeste pas, mais qui répond au sondage
32:01 et qui refuse la réforme.
32:03 C'est toute la société dans un...
32:05 Une crature, c'est une sorte de cocktail explosif.
32:08 Dans son kaléidoscope le plus large possible,
32:11 qui s'oppose à cette réforme
32:13 par tous les moyens à disposition.
32:15 Alors, Philippe Martinez, on va l'entendre,
32:16 secrétaire général de la CGT,
32:18 Philippe Martinez, il a condamné, par exemple,
32:20 les attaques des permanences,
32:21 et notamment de la permanence d'Éric Ciotti.
32:24 Il condamne également les violences,
32:26 mais il a quand même pointé la responsabilité
32:29 dans ce moment d'extrême tension.
32:31 Il pointe la responsabilité du président de la République,
32:33 Emmanuel Macron.
32:34 Il a évidemment raison.
32:35 Écoutons Philippe Martinez.
32:37 Il faut aussi que le gouvernement
32:39 et le président de la République
32:40 assument ces responsabilités.
32:41 On ne peut pas renvoyer à chaque fois
32:44 les problèmes sur ceux qui manifestent.
32:46 Il faut aussi que le président...
32:47 Donc c'est de sa responsabilité s'il y a des violences.
32:49 Mais c'est de sa responsabilité
32:51 si la colère est à ce niveau-là.
32:52 Et de ceux qui commettent ces violences,
32:54 accessoirement.
32:55 Il y a des débordements, forcément.
32:58 Philippe Martinez...
32:59 Philippe Martinez.
33:00 Philippe Guybert, vous dites que
33:01 Philippe Martinez a raison, en quelque sorte.
33:03 Ça me paraît assez évident.
33:05 À partir du moment où
33:07 vous avez des manifestations
33:09 qui jusqu'à présent étaient organisées
33:11 avec des services d'ordre
33:12 qui collaboraient avec les services de police,
33:14 que vous sortez de ces manifestations
33:17 encadrées pour avoir des manifestations
33:19 plus ou moins spontanées,
33:21 parce que hier,
33:23 le défilé de la CGT Île-de-France
33:25 de 4000 personnes,
33:26 n'était peut-être pas la meilleure façon
33:28 de calmer le jeu.
33:29 Donc à partir du moment où vous avez
33:30 des manifs spontanés
33:31 qui sont beaucoup moins encadrés,
33:33 vous allez avoir les éternels radicaux
33:35 et ultra-gauches et autres
33:37 qui vont venir pour radicaliser le mouvement.
33:40 Mais oui, mais ils le prennent en autre.
33:42 En fait, si vous voulez,
33:43 la mobilisation syndicale,
33:45 la mobilisation syndicale Éric Rebelle,
33:46 qui est historique,
33:47 elle perd toute sa...
33:48 La stratégie de tension,
33:49 elle a quand même été d'abord le fait du...
33:51 Du gouvernement.
33:52 De l'exécutif.
33:53 Et Emmanuel Macron,
33:54 comme il a une faute politique majeure,
33:56 en ne ressemblant pas à les syndicats,
33:58 après leur plus grosse mobilisation,
34:00 il aurait pu les recevoir.
34:01 Mais bien sûr.
34:02 Il aurait dû prendre une initiative...
34:03 Il a reçu les Gilets jaunes.
34:04 Il aurait dû prendre une initiative politique
34:07 pour apaiser un peu la situation.
34:09 Un président de la République
34:10 n'est pas qu'un manager gestionnaire.
34:12 Il est aussi là pour rassembler et apaiser.
34:15 Vous savez ce qui est reproché parfois
34:17 à la Macronie,
34:19 c'est-à-dire de considérer les Français
34:21 non pas comme une entité,
34:23 mais comme un tableau Excel.
34:24 Éric Rebelle,
34:25 c'est intéressant ce que disait Philippe Guibert.
34:27 C'est vrai que, par exemple,
34:28 pendant la crise des Gilets jaunes,
34:29 ils ont été reçus, les Gilets jaunes.
34:31 Alors qu'ils n'avaient pas de représentation
34:35 ni politique ni syndicale.
34:36 Et au plus fort de la mobilisation syndicale,
34:39 vous dites au syndicat,
34:40 Éric Rebelle,
34:41 non, vous n'êtes pas le bienvenu.
34:42 Oui, non, c'est juste que ça a posé un problème
34:44 et que ça a alimenté l'incendie
34:48 qu'on constate aujourd'hui.
34:49 Mais sur la manifestation spontanée,
34:51 quand même, à la Place d'Italie,
34:53 organisée par la CGT et le France,
34:56 pardonnez-moi,
34:57 mais moi j'aurais quand même posé une question
34:58 à M. Martinez.
34:59 Vous organisez une manifestation en Place d'Italie,
35:02 elle n'est pas encadrée par vos services d'ordre classiques ?
35:04 Pourquoi ?
35:05 Pourquoi ?
35:06 Parce que que ces éléments rentrent,
35:08 radicaux ou black blocs,
35:09 dans cette manifestation
35:10 où il y a 4000 personnes, quand même,
35:11 ce n'est pas rien.
35:12 Oui, mais ce n'est pas ultra-décisif.
35:14 D'accord, mais comment se fait-il que...
35:16 On va poser la question à Jean-Christophe Coupy.
35:18 Est-ce que cette manifestation hier,
35:20 ce rassemblement Place d'Italie,
35:22 on sait qu'il y avait un fort dispositif de sécurité,
35:25 mais est-ce qu'il y avait également
35:26 un dispositif de sécurité
35:28 lié à la CGT Île-de-France ?
35:30 Bah écoutez, oui.
35:32 Dès lors que vous faites une manifestation,
35:34 vous la déclarez normalement à la préfecture
35:36 et que c'est validé.
35:37 Donc vous avez votre service d'ordre pour votre manif.
35:39 Mais le service d'ordre de la manif,
35:40 il ne s'occupe que, j'allais dire, des manifestants.
35:42 Il ne s'occupe pas des trublions qui arrivent
35:44 et qui vont s'ajouter, s'amalgamer.
35:46 Donc en fait, même la CGT a été obligée
35:48 à un moment donné, quand elle a vu l'atmosphère...
35:50 Elle a appelé à la dispersion.
35:52 Elle a appelé à la dispersion,
35:53 elle a rangé les drapeaux,
35:54 elle est partie.
35:55 Encore une fois,
35:56 c'est à la faute du service d'ordre de la CGT.
35:58 Là, ce sont des...
35:59 Donc vous répondez à Henri Crevel.
36:00 Bah si, c'est intéressant.
36:01 Vous réagissez comme un syndicaliste, pardonnez-moi.
36:04 Je ne suis pas un spécialiste du maintien de l'ordre,
36:06 mais quand je vois l'efficacité des services d'ordre
36:08 de la CGT dans notre manifestation,
36:10 ils empêchent précisément des éléments radicaux
36:13 de venir perturber un défilé.
36:15 Pourquoi est-ce que le service d'ordre
36:16 n'a pas empêché ces éléments radicaux
36:18 de rentrer au cœur des 4000 gens
36:21 qui manifestaient contre cette réforme des retraites ?
36:24 Vous savez, il faut essayer de mobiliser aussi
36:26 les services d'ordre,
36:27 parce que le service d'ordre, c'est quoi ?
36:28 C'est des bénévoles qui viennent
36:29 sur leur temps de nuisir.
36:30 Il y en avait peut-être pas assez, alors.
36:32 Il y en avait peut-être pas assez,
36:33 mais il faut trouver des militants.
36:34 Vous savez, au bout de neuf manifestations nationales,
36:38 c'est compliqué aussi des fois
36:39 de trouver assez de militants
36:40 pour venir encadrer des manifestations.
36:43 Voilà ce que vous pouvez dire aujourd'hui.
36:45 Mais ce que je retiens, Jean-Christophe Couvy,
36:46 c'est que vous craignez,
36:47 du moins du côté des forces de l'ordre,
36:49 une nouvelle soirée sous haute tension
36:51 et pourquoi pas dans la capitale
36:53 et évidemment, on suivra ça attentivement sur CNews.
36:55 Dernière thématique,
36:56 et je le dis aux téléspectateurs,
36:58 à 18h, c'est évidemment vraiment pas d'accord
37:00 entre Charlotte Dornelassay et Laurent Joffrin.
37:02 Mais avant de parler de ça, parlons de Paris.
37:05 Qui a saccagé Paris ?
37:07 Pierre Perret, il a trouvé la réponse
37:09 des petites colonies de vacances,
37:10 c'était en 1966.
37:12 Et bien maintenant, c'est Paris saccagé
37:14 qui va être la référence pour les jeunes
37:15 et les moins jeunes.
37:16 L'artiste attaque la mairie,
37:17 les écolos, les bobos.
37:18 Petite séquence que vous allez découvrir à l'instant
37:21 et ensuite, on en parle.
37:23 Dans Paris, Paris dégoûtant,
37:26 Seuls les rats sont contents.
37:29 Ils savent qu'ici, les végans n'est pas idiot,
37:33 Les nourrissent qu'avec du bio.
37:36 Pour traverser les tranchées, les travaux,
37:40 C'est pire que le col de Roncesvaux.
37:43 Les déjections qui fleurissent les trottoirs,
37:47 Des corses grands, les potoirs.
37:50 Ouf Paris, Paris on l'est dit,
37:54 Dans quel état ils t'ont mis ?
37:57 Ils avaient promis Nirvana,
38:01 Et c'est la Bérezina.
38:04 Ça change des jolies colonies de vacances.
38:07 Gabrielle Cluzel, qui a saccagé Paris ?
38:09 A votre avis ?
38:10 Alors ce qui est amusant, c'est que Pierre Perret,
38:11 pour moi, c'était pas un parangon de réactionnaire,
38:14 conservateur.
38:15 Ah bah maintenant, on le taxe d'audio réact.
38:18 Donc ça veut dire que la coupe est pleine à Paris,
38:22 si d'aucuns comme lui réagissent de cette façon là.
38:25 Bah écoutez, qui a saccagé Paris ?
38:27 A priori, il y a quand même une mairie qui est responsable
38:31 du bien vivre à Paris, pour utiliser un néologisme,
38:35 et le fait est qu'on y vit plus bien.
38:37 Alors j'ai vu que Mme Hidalgo était au Vatican hier,
38:40 elle a raison, parce qu'il faut demander un miracle aujourd'hui.
38:43 S'en est à ce stade là,
38:46 il n'y a plus que le pape qui est sans doute loin de Paris
38:49 pour lui accorder quelques crédits.
38:52 Moi, j'ai vécu à Paris, enfant,
38:54 et c'est vrai que je suis atterrée par l'état de cette ville.
38:58 L'état de cette ville, alors l'état conjoncturel,
39:02 là on voit les poubelles qui s'accumulent,
39:05 les black blocs qui sévissent,
39:07 mais l'état structurel, sur la durée,
39:10 c'est vrai que le concept de travaux durables,
39:14 c'est nouveau, c'est quand même Anne Hidalgo qui l'a inventé.
39:17 Il y a des travaux qui s'installent un jour,
39:19 ils ne partent plus jamais.
39:21 Les rats, vous savez qu'hier il y a eu une manif quand même
39:23 pour défendre les rats.
39:24 Je vais vous en parler.
39:25 Le soutien aux rats.
39:26 Ils n'étaient pas beaucoup.
39:27 Non mais ils n'étaient pas beaucoup.
39:28 Les rats, les manifestants.
39:30 Les rats sont nombreux.
39:31 Et à Paris, effectivement, il y a eu une manifestation.
39:33 C'est ça sur le principe que c'est absolument surréaliste.
39:36 Et les jeunes mères de famille qui actuellement poussent leur bébé
39:40 sur les trottoirs, qui ont le nez dans la poussette,
39:42 au niveau des poubelles, avec les rats qui se baladent.
39:45 C'est proprement scandaleux.
39:48 On parle de progrès et de gauche progressiste.
39:51 Mais là, le progrès, il se rend très mal.
39:53 C'est la gauche régressiste.
39:54 Permettez-vous, Philippe Guibert.
39:55 Alors, je vous rejoins complètement sur Paris,
39:57 chantier à ciel ouvert.
39:59 Quand on traverse Paris en taxi, c'est un truc incroyable.
40:03 Il y a des chantiers partout, permanents.
40:05 Donc ça, c'est madame Hidalgo.
40:07 Sur les poubelles, je me permettrais d'être un petit peu plus nuancé
40:10 parce qu'il y a eu un petit jeu de bonteau entre l'État et le gouvernement
40:14 et la mairie pour faire les réquisitions.
40:17 Et que c'était quand même la responsabilité de l'État de réquisitionner,
40:21 puisque c'est l'État et pas la mairie qui est responsable de la sécurité sanitaire.
40:25 Pardonnez-moi, la mairie...
40:27 Alors, attendez, Philippe Guibert.
40:28 La mairie, ils ont applaudi des deux mains et ils le font encore.
40:31 La mobilisation des éloueurs...
40:33 Ah, ils ont le droit, ça, c'est une position politique.
40:35 C'est pas tel mon sujet, en fait.
40:37 C'est une position politique, pardonnez-moi.
40:38 Les administrés, les Parisiens, ils ont aussi peut-être leur mot à dire.
40:41 Oui, mais la réquisition...
40:42 Annie Hidalgo, vous êtes le premier à dire que...
40:44 Juridiquement, juridiquement...
40:45 Emmanuel Macron est au-dessus et qu'il n'a plus les pieds sur terre.
40:48 Annie Hidalgo, elle peut penser aussi à ses administrés.
40:50 Non, mais c'est pas le problème, en fait.
40:52 Juste, genre, juste juridiquement, c'est la responsabilité du préfet
40:56 de déclencher des réquisitions pour des raisons sanitaires.
40:59 Non, mais c'est pas...
41:00 Donc c'était de la responsabilité de l'État
41:02 et ils se sont un peu renvoyés la patate chaude.
41:04 C'est pas exactement la même chose,
41:06 là nous avons effectivement affaire à un problème ponctuel
41:09 de grève des éboueurs qui accroît effectivement la saleté.
41:13 Mais avant la grève des éboueurs, Paris était déjà très sale.
41:16 On n'a pas attendu la grève des éboueurs pour constater
41:19 que Paris est une ville de plus en plus sale.
41:21 Ça, c'est la première chose.
41:22 C'est un chantier.
41:23 Les chantiers, la circulation et puis surtout l'insécurité.
41:27 Et de manière générale aussi, on ne peut pas le nier,
41:30 il y a quand même un changement démographique et sociologique
41:33 qui est considérable à Paris.
41:35 Vous savez, je recevais la semaine dernière
41:38 un de mes cousins qui est américain.
41:42 La dernière fois qu'il est venu à Paris, c'était en 85.
41:45 Vous avez des cousins américains ?
41:46 Oui, j'ai toute une partie de ma famille qui est américaine.
41:49 Et quand il est venu à Paris la semaine dernière,
41:51 ça faisait donc depuis 1985 qu'il n'avait pas mis les pieds à Paris.
41:54 Vous savez ce qu'il m'a dit quand il a fait un tour en Paris ?
41:56 Il m'a dit "Où sont passés les Français ?"
41:57 En anglais ?
41:58 Ils ont déménagé ?
41:59 Honnêtement, non.
42:00 Il n'y a plus aujourd'hui...
42:02 On ne peut pas dire des choses pareilles.
42:03 Moi, je n'ai pas entendu en anglais.
42:05 Où sont passés les Français ?
42:06 Ils ont déménagé ?
42:07 Mais bien sûr que si, attendez.
42:09 Il y a un grand rendez-vous.
42:11 Le grand rendez-vous.
42:12 Sur les poubelles.
42:13 Le grand rendez-vous.
42:15 Je parle de Paris, saccagez-vous.
42:17 Oui, mais ça ne vous fait pas plaisir.
42:18 Excusez-moi, quand vous changez de peuple, vous changez de nom.
42:20 Très honnêtement, je vous dis.
42:22 Je peux terminer mon propos.
42:23 Non.
42:24 Pardonner les poubelles et le saccage de Paris.
42:25 Non, monsieur.
42:26 Pardonnez-nous.
42:27 Excusez-moi.
42:29 Je vais donner mes lunettes à votre cousin américain, s'il ne voit pas où sont passés les Français.
42:35 Si vous dites ça, vous êtes le seul à ne pas voir qu'il n'y a pas eu un changement de population à Paris en 40 ans.
42:39 Il y a un grand remplacement à Paris.
42:41 Et quand on change de peuple, on change aussi de cadre et de configuration.
42:46 Pourquoi ça vous énerve ?
42:48 C'est de la responsabilité de la préfecture.
42:51 Mais mon cher Philippe, en 2016, quand il y avait la loi El Khomri,
42:55 Mme Hidalgo n'a pas hésité à faire ramasser les poubelles et à casser la grève des éboueurs.
43:00 Bien vu.
43:01 Bon point.
43:02 Tu es sur le sac.
43:04 Est-ce que tu es sur le sac ?
43:09 Vous vous souvenez de tas comme ça ?
43:11 Et puis si je peux me permettre, Eliott, juste pour terminer,
43:15 juste un petit mot d'humour dans ce fiasco total.
43:19 Vous savez le bon côté des tas d'immondices qui s'accumulent dans Paris,
43:23 des 11 000 tonnes, c'est qu'on ne voit plus les travaux.
43:26 Parce qu'on les voit quand même.
43:28 On a passé les 11 000 tonnes, vous savez que 10 000 tonnes de déchets,
43:31 c'est le poids, la masse de la Tour Eiffel.
43:33 Il nous reste 15 secondes.
43:34 Je vais juste vous montrer cette image parce qu'il y a un dispositif de sécurité
43:37 qui est très important au niveau de Châtelet.
43:41 Le quartier de Châtelet, c'est en plein cœur de la capitale.
43:43 Pourquoi ?
43:44 Parce qu'évidemment, on redoute du côté des autorités
43:48 qu'il y ait de nouvelles mobilisations sauvages.
43:51 Il y en a eu une hier après-midi à l'intérieur de la canopée.
43:57 C'est un grand centre commercial et ça aurait pu être très tendu.
44:00 On va voir ce qu'il va se passer.
44:02 Nos équipes, évidemment, sont sur place.
44:03 Mais dans un instant, c'est vraiment pas d'accord
44:06 entre Laurent Geoffrin et Charlotte Dornelas.
44:08 J'ai une petite surprise pour Laurent Geoffrin.
44:10 Je vous remercie tous les quatre.
44:11 C'était un plaisir de vous avoir.
44:13 On se retrouve quand la semaine prochaine ?
44:15 Je vous crois.
44:16 Jean-Mésia, on salue votre cousin.
44:19 Allez, à tout de suite.
44:21 A tout de suite !
44:22 ♪ ♪ ♪

Recommandations