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  • 08/03/2023
Claude-Emmanuelle Gajan-Maull est une artiste pluridisciplinaire et militante. Elle a commencé sa transition en 2015 et évoque le parcours du combattant que doivent emprunter les personnes transidentaires. Au Micro de Yahoo, elle explique pour quelle raison, dans les cas de transidentités, il faudrait davantage parler de « chirurgie réparatrice » plutôt que de « chirurgie esthétique »."Le temps d'une transition chirurgicale, ça va dépendre de la classe sociale de la personne, de combien d'argent elle a à sa disposition pour transitionner, mais aussi de son entourage. Est-ce qu'elle se fait abandonner ? Est-ce qu'elle perd son travail ? Est-ce qu'elle perd son logement ?", s'interroge Claude-Emmanuelle, bien consciente de la précarité dans laquelle vivent bon nombre de personnes trans. "Pour les financer, on utilise souvent des cagnottes, qui sont promues sur les réseaux sociaux. Mais on remarque souvent que ce sont les personnes de la communauté, qui sont elles-mêmes précaires, qui donnent de l'argent. Les personnes cis ne s'engagent pas vraiment. Résultat, comme les personnes trans sont souvent objectifiées et fétichisées, il y en a beaucoup qui se tournent vers le travail du sexe, que ce soit sur des plateformes comme OnlyFans, Mym, ou qui se tournent vers l'industrie du porno ou de l'escorting." 

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Transcription
00:00 combien de temps il faut pour pouvoir transitionner d'un point de vue chirurgical.
00:04 Ça va dépendre de la classe sociale de la personne,
00:10 de combien d'argent elle a à disposition pour pouvoir transitionner,
00:14 mais aussi de son entourage.
00:16 Est-ce qu'elle se fait abandonner ?
00:18 Est-ce qu'elle perd son travail ?
00:19 Est-ce qu'elle perd son logement, son emplacement géographique dans le monde ?
00:23 Est-ce que commencer une transition,
00:24 ce n'est pas subir une espèce de peine de mort sociale ?
00:28 Ou est-ce que c'est souffrir plus d'opportunités en ayant des aides de l'État ?
00:33 C'est plus facile pour les personnes blanches
00:35 que les personnes racisées de transitionner.
00:37 Du tout aussi de meurtre,
00:38 qui est élevé plus ou moins à différents endroits du monde
00:42 pour les personnes trans,
00:43 précisément les femmes trans.
00:46 Donc par exemple, si on est Kedlin Jenner,
00:48 un an et demi, on peut faire sa transition chirurgicale.
00:52 Si on est une personne qui vient de classe ouvrière transitionnée,
00:56 ça va prendre beaucoup de temps.
00:58 Voilà, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps.
01:02 On peut mettre en place ce qu'on appelle des gagnotes.
01:05 Donc c'est souvent qu'elles apparaissent sur Twitter, sur Instagram.
01:10 Il y a des comptes qui sont assez visibles
01:12 pour pouvoir permettre de financer ça.
01:14 Mais on remarque souvent que ce sont les personnes de la communauté
01:18 qui sont elles-mêmes précaires,
01:20 qui finissent par redonner en quelque sorte de l'argent
01:23 pour pouvoir transitionner.
01:25 Les personnes cisgenres, à moins que ce soit une personne célèbre
01:28 ou micro-célébrité,
01:30 qui a un truc de starification autour d'elle,
01:32 il n'y a pas forcément d'engagement
01:34 pour pouvoir verser de l'argent sur ces gagnotes-là.
01:36 Donc du coup, qu'est-ce qui se passe ?
01:38 Généralement, comme les personnes trans sont objectifiées
01:42 et elles sont aussi fétichisées,
01:43 elles se retrouvent à faire, par exemple, à ouvrir des comptes
01:47 sur de nouvelles plateformes sexualisantes,
01:50 comme par exemple OnlyFans ou Mime,
01:52 ou à rentrer dans l'industrie du porno, de l'escorting.
01:55 Et ce n'est pas parce qu'elles en ont vraiment envie,
01:57 bien qu'il y en ait une partie qui en ait envie,
01:59 si elles veulent aller vite pour pouvoir financer leur transition,
02:02 c'est le truc qui marche, avéré en fait.
02:04 Moi, je dirais que même communautairement,
02:06 il y a ce qu'on appelle de la transmisogynie.
02:09 C'est le fait de créer une espèce de détestation
02:12 autour de ce que c'est d'être une femme trans.
02:15 Les gagnotes des personnes transmasques
02:17 vont être plus facilement financées
02:20 que, par exemple, une chirurgie pour une femme trans.
02:24 Genre une femme trans qui demande,
02:25 "Est-ce qu'on l'aide à payer des implants mammaires ou à faire une BBL ?"
02:28 Les gens, même communautairement, vont dire,
02:30 "Non, mais ce n'est pas une chirurgie reconstructrice ou vraiment vitale."
02:34 En revanche, oui, là,
02:35 "Ah, elle veut se faire une vaginob, là, on va verser de l'argent."
02:38 Du coup, il y a une espèce d'estimation sociale
02:41 sur quelle chirurgie est invalide
02:43 ou n'est pas assez valide pour transitionner.
02:46 Il ne faudrait pas que les meufs trans, ça soit trop joli,
02:48 parce que là, ce serait la fin du monde.
02:50 [Générique]

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