«Je ne trouve plus de boulot » : le ras-le-bol de Léa, femme transgenre et maçon
  • l’année dernière
Léa travaille depuis près de 30 ans sur les chantiers, en tant que maçon. Depuis ses 16 ans, la Rochefortaise, qui a souvent travaillé dans l’intérim, a toujours eu un agenda bien chargé. Mais depuis quelques mois, les coups de téléphone se font rares. Une baisse d’activité qui coïncide avec son changement d’état civil. Car, née dans un corps d’homme, Léa a entamé sa transition à l’automne 2021. Et depuis le changement de son genre sur ses papiers d’identité, « je n’arrive plus à trouver du boulot », affirme-t-elle. « Depuis, comme par hasard, on me dit qu’il n’y a pas de travail, alors que c’est un domaine qui recrute énormément », assure celle qui a toujours en travers de la gorge une promesse d’embauche en CDI non honorée. « On m’a aussi dit que ma situation pouvait déranger les équipes. J’étais cheffe d’équipe et maintenant on me dit que je n’ai plus les qualifications », raconte-t-elle encore. « On doit pouvoir travailler comme n’importe quelle personne, martèle Léa. Du moment qu’on est compétent dans son boulot, on devrait pouvoir en avoir ». Face à cette situation, la quarantenaire a décidé de se lancer à son compte, pour « montrer qu’on peut être femme transgenre et maçon ». Avec sa compagne, Lys, elle a lancé une cagnotte en ligne pour acheter du matériel et un véhicule. Un témoignage à voir dans la vidéo en tête d’article.