Le FC Barcelone accusé d'avoir effectué des paiements à un ancien dirigeant de l'arbitrage

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Transcript

00:00 *Musique*

00:15 - Je vous ai laissé l'hymne du Barça que je vous ai...

00:18 Juan José, vous auriez pu le chanter, vous le connaissez par cœur !

00:20 - Par cœur, par cœur, par cœur !

00:22 Je sais dire Barça, Barça, Barça, comme il dit ça à la fin,

00:26 parce que le reste c'est en catalan et j'ai du mal !

00:28 - Bon, on va s'arrêter quelques minutes si vous voulez bien,

00:30 sur un repas ce soir, sur cette affaire

00:32 qui a été révélée par le quotidien britannique The Guardian,

00:34 une affaire de gros sous.

00:36 Je vous plante le décor. Pendant 20 ans, le Barça a versé

00:38 7 millions d'euros au vice-président du corps des arbitres espagnols,

00:41 José María Enriquez Negrera.

00:43 Le club espagnol ne nie pas ces révélations

00:46 et justifie ses paiements pour des conseils d'arbitrage

00:48 et des vérifications de décision arbitrales.

00:51 Alors, est-ce que ce Barça-gate va chambouler la saison du Barça ?

00:55 Juan Rosé, je me tourne vers vous, évidemment.

00:58 Les dernières informations dont vous disposez,

01:00 et qui peuvent paraître surprenantes,

01:02 c'est que le Barça n'a pas nié ces 7 millions d'euros versés

01:08 et ce sont les impôts, c'est ça, qu'ont révélé cette affaire.

01:12 - Tout à fait, c'est un contrôle fiscal sur l'entreprise

01:15 de Monsieur Enriquez Negreira,

01:17 qui a demandé des comptes à Monsieur Negreira,

01:20 lui demandant d'où venait un versement

01:22 d'un million six entre 2016 et 2018.

01:26 Monsieur Negreira a dit au fisc qu'il s'agissait des conseils

01:30 qu'il avait donnés au Barça.

01:31 Comme il n'a pas rapporté des factures,

01:34 le fisc a demandé au Barça "donnez-moi les factures"

01:37 et le Barça a fourni 33 factures pour la période 2016-2018.

01:42 Mais dans la foulée, on a appris qu'il était sous contrat

01:45 avec le Barça depuis 2001

01:47 et que les rémunérations de l'entreprise de Monsieur Negreira

01:51 ont touché près de 7 millions d'euros.

01:53 Alors les dernières infos qui sont d'aujourd'hui,

01:55 c'est un communiqué conjoint des 42 équipes professionnelles espagnoles.

02:00 Il n'y a que le Barça et le Real

02:02 qui n'ont pas signé ces communiqués

02:04 où les équipes professionnelles espagnoles

02:06 demandent à la Fédération et à la Liga,

02:09 justement, le cas échéant, ces personnels et parties civiles,

02:14 si un procès venait à avoir lieu.

02:17 Pour l'instant, le contrôle fiscal continue.

02:19 Le Fisc a transmis les informations au parquet espagnol

02:23 qui a ouvert une enquête pour déterminer

02:25 s'il y a lieu, effectivement, d'une inculpation

02:28 et d'aller au procès.

02:30 Mais ce qui est vrai, c'est que c'est un tranglement de terre

02:33 pour les équipes espagnoles,

02:35 pour les arbitres espagnols,

02:37 parce que, de toute évidence,

02:39 il y a un problème avec Monsieur Negreira

02:42 qui a été d'ailleurs "viré" de la Fédération espagnole

02:46 en juin 2018, quand le nouveau président

02:49 a pris place à la Fédération espagnole.

02:52 Monsieur Negreira, qui n'a pas seulement

02:54 menacé le Barça par lettres,

02:57 demandant que son contrat soit rétabli,

03:00 il a même menacé la Fédération

03:02 quand il a été viré de la Fédération

03:04 en tant que vice-président des arbitres espagnols.

03:07 - Ça paraît dingue, quand même,

03:09 cette histoire qui émerge là,

03:12 finalement, en plein milieu de la saison,

03:15 face à cette équipe mythique.

03:17 Vous l'avez dit, effectivement, il n'est plus en poste,

03:19 ce vice-président du corps des arbitres espagnols de la Liga,

03:23 mais l'impact de ces révélations est considérable en Espagne.

03:27 - L'impact est considérable, parce que maintenant,

03:29 tout le monde se pose la question

03:31 de quels étaient les vrais conseils

03:33 et quelles étaient les influences de Monsieur Negreira.

03:36 Techniquement, ce n'est pas lui

03:38 qui dessignait les arbitres en Liga,

03:40 ce n'était pas son rôle à lui.

03:42 Mais, effectivement, il était au sein du conseil des arbitres,

03:46 donc il pouvait influencer le président des arbitres

03:50 pour nommer tel ou tel arbitre.

03:52 Et donc, tout le monde se pose la question.

03:54 D'abord, il y a eu l'Espagnol de Barcelone,

03:56 qui a été le premier à sortir un communiqué.

03:58 Par la suite, il y a le Séville, demandant des comptes.

04:01 Maintenant, c'est tous les clubs professionnels espagnols.

04:04 Mais le problème qui se pose aujourd'hui,

04:06 c'est que vous savez, la loi du sport en Espagne

04:08 a changé le 30 décembre 2022,

04:12 ce qui fait qu'aujourd'hui, sportivement parlant,

04:14 on ne peut pas sanctionner le Barça,

04:17 parce que il y a prescription,

04:19 c'est trois ans pour la loi espagnole,

04:22 et ça fait plus de trois ans.

04:23 Sauf que s'il y avait un procès sur le pénal,

04:28 là, par contre, effectivement,

04:30 il peut y avoir des sanctions,

04:31 et pas uniquement que pénal, mais aussi sportif.

04:34 D'ailleurs, Javier Tebas, le président de la Liga,

04:36 pas plus tard qu'hier, a demandé que si les explications fournies par le Barça

04:40 n'étaient pas suffisantes, à ce moment-là,

04:44 M. Laporta devrait peut-être démissionner.

04:47 M. Laporta qui a parlé ce matin,

04:49 et qui a accusé M. Tebas des phobies contre le Barça.

04:54 - Ah, effectivement, le feuilleton n'a pas fini de rebondir, Guirou !

04:57 - Contre le PSG.

04:58 - Oui, c'est ça.

04:59 - Et le PSG.

05:00 - J'imagine que vous avez suivi cette histoire incroyable,

05:03 qui touche quand même une institution du foot européen.

05:06 Est-ce que vous, du côté d'Ausserre,

05:08 vous avez déjà sollicité des conseils auprès des arbitres ?

05:12 J'imagine sans paiement, enfin, voilà.

05:15 Est-ce que c'est des pratiques qui vous ont surpris quand vous avez vu ça ?

05:18 Est-ce que vous-même, vous avez déjà souhaité demander des conseils pour la GIA ?

05:22 - Non, moi, je connais les 17 lois du jeu

05:26 depuis l'âge de 15 ans,

05:28 pour faire le concours des jeunes footballeurs.

05:30 Il y avait des questions sur le truc.

05:33 Quand je suis devenu entraîneur,

05:35 à l'examen d'entraîneur,

05:37 il y avait un chapitre "Connaissance des lois du jeu".

05:41 Et ensuite, je me suis soigneusement tenu au courant

05:46 de toutes les circulaires de la FIFA

05:49 concernant les lois du jeu, les modifications.

05:52 Au fur et à mesure, il y en a eu beaucoup.

05:55 Quand j'ai commencé à être entraîneur, on pouvait faire des passes au goal, vous savez.

05:58 Et quand on menait à zéro, on s'amusait à faire les passes au goal pendant 10 minutes

06:03 pour finir le match, etc.

06:05 Donc, moi, je me suis toujours tenu

06:08 et j'ai communiqué au maximum à mes joueurs,

06:11 qui sont des très mauvais élèves dans ce cas-là,

06:14 mais enfin, qui quand même arrivent à s'immiler.

06:18 Je ne pense pas qu'une histoire pareille puisse arriver dans le championnat de France.

06:24 - Pourquoi ?

06:25 - Parce que les Français, c'est pas leur...

06:28 En principe, personne ne connaît les lois du jeu en dehors de l'arbitre.

06:33 Vous pouvez constater, demander à nos chroniqueurs qui vont au bord du terrain,

06:42 "La loi 12, c'est quoi ? C'est les fautes et la correction.

06:46 La loi 11, c'est quoi ? C'est l'hors-jeu."

06:48 Ah bon ? Avec ça, on peut déjà jouer.

06:50 - Oui, ça suffit. C'est déjà pas mal. C'est une bonne base.

06:53 - Rémi Algérino, justement, est-ce que vous, en tant que joueur du Paris Saint-Germain,

06:56 vous connaissiez ces règles, le règlement, les circulaires dont parle Guiraud ?

07:00 - Pas particulièrement, mais par contre, ce que je savais,

07:04 c'est qu'il y avait, dans certains clubs, peut-être pas dans tous les clubs,

07:07 mais il y avait une personne qui était chargée d'accueillir les arbitres,

07:11 et que ce soit même pour les grandes soirées de Coupe d'Europe,

07:13 d'aller manger avec eux.

07:15 Et c'est vrai que de temps en temps, par exemple,

07:17 quand il y avait un joueur qui avait déjà un carton,

07:20 pour l'éviter peut-être d'en prendre un deuxième,

07:23 et d'être suspendu le coup d'après,

07:25 de faire passer quelques messages.

07:27 Mais bon, là, on est quand même dans une démarche mafieuse,

07:31 parce qu'il y a de l'argent, et puis pas que.

07:34 Mais moi, j'ai une petite info, alors...

07:36 - Oui, Rémi Algérino, sur Europe 1, une info à 20h39, on écoute.

07:39 - Un scoop, mais le contrôle fiscal qui a eu lieu,

07:43 apparemment, aurait été diligenté par une personne de la société,

07:49 parce qu'effectivement, il avait demandé d'être réintégré,

07:53 il avait fait un petit peu son chantage,

07:55 et comme ça n'a pas marché, apparemment, ça aurait été...

07:58 - Il aurait été dénoncé, il aurait eu la délation.

08:00 - Mais de l'intérieur de la société, des proches de la personne.

08:05 - Juan Trocédorado, vous confirmez cette information ?

08:07 - Oui, on sait que le contrôle du fisc vient, effectivement,

08:11 a priori, d'une dénonciation anonyme.

08:15 Techniquement, c'est anonyme.

08:17 C'est là où il y a le départ du contrôle fiscal.

08:21 Et c'est à partir du moment où, effectivement,

08:23 la société de M. Négreira ne peut pas justifier

08:26 1,4 millions qu'il a touchés pour les saisons de 2016 à 2018,

08:31 qu'on va sonner vers le Barça.

08:35 Mais effectivement, le point de départ,

08:37 ça serait une dénonciation anonyme,

08:40 quoique on apprend petit à petit que pratiquement tout le monde savait

08:44 qu'il y avait quelque chose qui s'étramait autour de M. Negreira.

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