Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 3 ans
Regardez L'invité de RTL Soir avec Marion Calais et Julien Sellier du 07 février 2023

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Célier, l'invité d'RTL Soir.
00:07 18h23, RTL Soir continue pour vous, avec vous.
00:11 Journée spéciale, vous le savez, sur RTL.
00:13 Troisième round de manif contre la réforme des retraites.
00:16 RTL à vos côtés depuis très tôt ce matin.
00:18 Minute par minute, vous suivez la mobilisation,
00:20 mais aussi les perturbations.
00:22 Le cortège parisien est toujours en train d'arriver progressivement.
00:25 Place de la Bastille en première ligne dans ce défilé.
00:27 Il y avait, il y a quelques minutes, notre invité.
00:29 Bratsu Bratsu avec les autres syndicats.
00:31 Bonjour François Ombril.
00:32 Bonsoir.
00:33 Vous êtes le président confédéral du syndicat des cadres CFE-CGC.
00:36 Alors on attend les chiffres officiels, mais on remarque des cortèges
00:38 un peu moins étoffés quand même que la semaine passée de manière générale.
00:41 Est-ce que ça vous étonne et est-ce que ça vous inquiète ?
00:44 Non, ça ne m'inquiète absolument pas.
00:46 Ça ne m'étonne pas non plus.
00:48 De toute façon, la mobilisation reste très très forte.
00:51 On savait que pour cette semaine, compte tenu du fait qu'on a programmé deux dates,
00:56 une le mardi et une le samedi,
00:58 il n'y aurait pas forcément les mêmes publics sur les deux cortèges.
01:01 Moi, je suis plutôt dans une optique d'additionner et donc de considérer,
01:05 mais ça on en fera le compte samedi soir,
01:07 que la mobilisation cette semaine a été encore plus forte que la mobilisation du 31 janvier.
01:11 Le vrai test, ce sera samedi, c'est cette grande journée de manifestation,
01:15 un week-end où vous espérez, j'imagine, des manifs en famille
01:20 avec davantage de salariés du privé ?
01:22 C'est pour ça qu'on a choisi cette date, parce que, voilà, les gens nous remontent,
01:26 ils disent "mais nous on a du mal à se mobiliser en semaine".
01:29 Il peut y avoir plein de raisons pour ça, il peut y avoir la raison financière bien sûr,
01:33 parce que pour aller manifester un jour de travail, il faut parfois, souvent, se mettre en grève.
01:37 Et il y a des gens qui veulent contribuer, participer à ce mouvement social,
01:41 et donc le samedi sera l'occasion pour eux de le faire.
01:44 Vous saluez, j'imagine d'ailleurs, la décision des syndicats à la SNCF
01:47 de ne pas faire grève, en revanche, samedi, jour de chasse et croisée pour les vacanciers ?
01:52 Bien sûr, je pense que là, une fois de plus, l'unité de l'intersyndicale a mis en défaut
01:57 les pronostics du gouvernement, qui auraient bien aimé pouvoir surfer
02:01 sur les manguants de langage classiques, qu'on nous a d'ailleurs servi,
02:05 il ne faut pas bloquer, etc. Bon ben voilà, ils sont une fois de plus mis en défaut, tant pis pour eux.
02:11 Alors samedi, ce sera l'acte 4 de ces manifs contre cette réforme des retraites,
02:15 qui est arrivée un peu dans la pagaille, j'imagine que vous l'avez remarqué hier à l'Assemblée,
02:19 pour l'heure, vous avez beau remplir les rues, le gouvernement ne plie pas.
02:22 Et trois quarts des français dans les sondages pensent d'ailleurs que Emmanuel Macron ira au bout.
02:27 Est-ce que le fatalisme ne vous guette pas ?
02:30 Vous savez, le fatalisme, il guette tout le monde. Dans la vie, il faut éviter de tomber
02:36 ou dans l'orgueil ou dans le fatalisme. C'est un peu les deux barrières
02:39 qu'il faut tenter tout le long de sa vie d'éviter. Donc nous, on essaye de surfer entre les deux.
02:44 L'orgueil, ce serait de considérer que quoi qu'il arrive, de toute façon, on triomphera.
02:49 Et le fatalisme, ce serait de penser que la raison ne va pas revenir au gouvernement.
02:54 En fait, on dit le gouvernement, c'est Emmanuel Macron. De toute façon, moi j'attends quand même
02:58 qu'il intervienne dans le débat. Pour le coup, c'est quand même lui qui bloque un peu les choses
03:01 et qui, je trouve, a une attitude difficile à comprendre vis-à-vis d'un pays qui a plus de 75%,
03:08 désormais rejette sa réforme et pour s'agissant des gens qui travaillent, a plus de 90%.
03:14 Moi, ça me paraît difficile de gouverner contre son pays à ce point-là.
03:18 Le gouvernement, s'il ne plie pas après quatre journées en comptant celle de samedi de manifestations massives,
03:24 qu'est-ce qu'il faudra faire ? Est-ce qu'il faudra changer de méthode ?
03:26 On a entendu un petit peu plus tôt dans le journal de 18h, Philippe Martinez, dire,
03:30 le leader de la CGT, si le gouvernement ne plie pas, il faudra des grèves plus fortes, plus massives,
03:37 plus régulières aussi. Vous êtes sur la même ligne ?
03:40 Moi, je suis sur la ligne de l'intersyndicale, quoi qu'il arrive.
03:42 Donc, de toute façon, effectivement, si le gouvernement reste muet à la manifestation de ce mouvement,
03:48 il faudra probablement envoyer d'autres messages. Jusque-là, on a, je crois, été assez créatifs,
03:54 et forts, et relativement sereins. Moi, j'aimerais que, quand même, je vais me répéter,
04:00 mais il faut que le pouvoir, le gouvernement ou le président de la République s'exprime sur le sujet.
04:04 Moi, je crois qu'on ne peut pas laisser la parole uniquement aux éléments de langage qui sont
04:09 comportés un peu partout, dans tous les médias, et qui, aujourd'hui, on le voit bien, ne tiennent plus la route.
04:15 J'ai dit, il y a quelques jours, dans un autre média, qu'une certaine façon, nous qui sommes contre la réforme,
04:21 il faudrait qu'on se taise et qu'on laisse la parole au monde de gouvernement et aux députés
04:25 qui portent le projet, parce qu'à chaque fois qu'ils s'expriment, c'est un point de plus dans les sondages
04:29 contre la réforme. Ils font très bien le travail.
04:31 - Il y a quelques jours, dans ce studio, Jean-Claude Mailly, l'ancien leader de Force Ouvrière,
04:34 qui a une longue histoire syndicale, nous disait que c'est la première fois que le dialogue,
04:39 même en temps de crise comme ça, est complètement rompu avec le gouvernement,
04:43 entre le gouvernement et les syndicats. Vous le regrettez ?
04:46 - Moi, je le regrette, et pour tout dire, c'est une situation que je considère comme un peu inédite.
04:50 Moi, je suis un vieux militant, des conflits, j'en ai vécu dans mon entreprise,
04:54 des conflits, des fois, difficiles. Jamais, jamais, la direction ne rompt le dialogue,
04:59 parce que c'est quand même grave, en fait. Parce que quand le mouvement social exprime,
05:03 il est le reflet d'une vérité, la vérité de ce que vivent les gens au quotidien,
05:07 dans leur environnement de travail, la vérité de ce qu'ils subissent des différentes politiques publiques.
05:11 Et donc, il ne faut pas rompre le dialogue, parce que, après, le corps social, il souffre.
05:15 Et quand il souffre, c'est compliqué, après, d'entraîner le pays dans un mouvement positif.
05:20 - Vous avez parlé d'éléments de langage. On a entendu le ministre Gabriel Attal avoir cette formule choc,
05:25 hier à l'Assemblée, c'est la réforme ou la faillite. Vous n'êtes pas d'accord, j'imagine ?
05:30 - Non, pour moi, ce n'est pas une formule choc, c'est une formule ridicule, en fait.
05:35 Moi, je pense que quand Gabriel Attal dit ça, ça a à peu près la même portée que s'il nous disait que la terre est plate.
05:41 Voilà. Et je n'ai pas envie de rentrer dans un débat avec quelqu'un qui est à ce point décalé de la réalité des choses.
05:46 Je pense qu'il s'en porte un peu. Pour moi, il est ridicule, franchement.
05:51 Je ne peux rien dire de plus que ça. Le système, on le sait, n'est pas en faillite.
05:56 Enfin, on est quand même des gens responsables. Moi, je représente des gens, mais comme mes collègues,
06:01 qui ont des responsabilités dans leur boîte, des responsabilités importantes, qui savent analyser les choses,
06:06 regarder les chiffres, probablement avec beaucoup plus de compétences et de pertinence que Gabriel Attal et l'ensemble de ses conseillers.
06:11 Il ne faut pas à ce point se foutre de nous, quoi. Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire.
06:15 - Un dernier mot sur la seule concession pour l'instant du gouvernement.
06:18 Elisabeth Borne, la première ministre, se dit prête à lâcher un peu de lest sur les carrières longues, départ à 63 ans.
06:23 Qu'est-ce que vous lui dites ? C'est insuffisant ? Nous, on veut que les 64 ans disparaissent, sinon on ne négocie pas ?
06:30 - Pour moi, c'est ultra périphérique. Ce n'est pas le même sujet.
06:33 Prenons l'exemple des femmes qui sont impactées très durement par cette réforme.
06:36 Les femmes, mères de famille, vous savez, les huit trimestres.
06:39 Aujourd'hui, le sujet est ressorti. Il est d'évidence. Il est même chiffré dans l'étude d'impact.
06:44 La première ministre nous dit sur cet exemple-là, par exemple, "Ah oui, mais on a une disposition.
06:48 On va intégrer justement sur les carrières longues, pour certaines femmes, etc. Ça va avoir un effet positif."
06:54 Quand on regarde dans le détail, c'est 2000 personnes. C'est 2000 ou 3000 personnes maximum.
06:59 Alors que les femmes impactées par génération, c'est 400 000 personnes.
07:03 Donc franchement, on n'est pas du tout sur le même ordre de grandeur.
07:05 Et pour finir, les 13 milliards que le gouvernement veut faire en économie, il faudra bien qu'on les paye.
07:10 Il faudra bien que quelqu'un paye.
07:11 Donc il peut bien dire et faire tout ce qu'il veut, si la mesure n'est pas retirée.
07:15 De toute façon, la réforme restera inacceptable.
07:17 Merci François Amri, leader de la CFECGC, d'avoir été ce soir notre invité sur RTL, quelques minutes après seulement le défilé parisien.
07:25 Toute petite pause, et puis RTL soir se poursuit.
07:28 Petite piqûre de rappel dans un instant avec les infos du jour à retenir.
07:31 Et puis un peu de musique, ça nous fera du bien.
07:33 Vous allez découvrir une voix exceptionnelle qui va sans doute vous bluffer lors des victoires de la musique vendredi.
07:37 Steven Bellary va nous présenter November Ultra dans "Laissez-vous tenter" dernier.
07:41 Retenez bien son nom, à tout de suite sur RTL.
07:43 Jusqu'à 19h15.
07:45 RTL soir, avec Julia Cellier.
07:47 [Musique]

Recommandations