«On est passé à côté de la mort» : miraculé, le footballeur Bahoken raconte le séisme en Turquie
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SportsTranscript
00:00 - Allez comme promis nous sommes avec Stéphane Baouken qui se trouvait donc dans le sud-est de la Turquie dimanche soir lorsque la terre a tremblé.
00:06 Bonsoir Stéphane.
00:07 - Bonsoir.
00:08 - Merci infiniment à nous accorder quelques minutes ce soir pour Europe 1 Sport.
00:12 Alors vous étiez avec votre nouvelle équipe de Kassim Pasa hier soir, enfin dimanche soir à Antioche
00:19 pour affronter donc Aïta Sport. Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé pendant la nuit ?
00:25 - Ce qui s'est passé c'est qu'aux alentours de 4h80 du matin
00:30 l'hôtel a tremblé.
00:32 Moi j'étais en train de dormir et d'un coup je sens que mon lit bouge, je sens que les
00:35 les armoires, les vitres se cassent dans la chambre et ça augmente de minutes en minutes.
00:41 En vrai je pense que ça a dû durer moins d'une minute mais sur le moment j'avais l'impression que ça avait duré au moins
00:45 5 à 6 minutes.
00:47 Et je me suis accroché à mon lit et j'ai attendu que ça passe. On a eu la chance que notre hôtel soit un hôtel
00:54 parasismique.
00:56 Et à la suite de ça j'ai récupéré tous mes affaires et j'ai rejoint les autres de mes coéquipiers qui étaient
01:01 de la sortie. Il y en avait qui étaient à demi-nus, il y en avait qui étaient pieds nus.
01:05 On s'est attendu devant l'hôtel.
01:07 - A ce moment là vous vous dites quoi ? Vous vous dites "j'ai eu de la chance, je suis un miraculé". Quelle est votre première sensation ?
01:13 - Sur le moment je me dis que...
01:16 En fait je pense pas en fait. Sur le moment je me dis "bon il y a un tremblement de terre, ça s'est pas tombé donc ça va"
01:21 et c'est plus après que
01:23 en voyant les immeubles en face de l'hôtel qui
01:25 étaient écroulés que je me dis "en fait l'hôtel aurait pu tomber sur ma tête en fait, à tomber sur nos têtes" et on aurait vraiment pu être
01:33 décédé
01:35 à cause de ce séisme. Donc sur le moment j'ai pas trop pensé à ça et c'est plus après, jusqu'à
01:41 aujourd'hui que je suis en train d'y penser et que je me dis qu'on est vraiment passé à côté de
01:44 de la mort tout simplement.
01:47 - Donc vous vous retrouvez dehors finalement
01:49 avec vos coéquipiers, vous vous serrez dans les bras quand vous réalisez vraiment que vous avez eu énormément de chance ?
01:57 - Non même pas, on se retrouve dehors, on descend, en fait on est toujours paniqué, on est toujours paniqué parce que la terre
02:03 elle tremble encore, donc on monte dans le bus
02:05 la terre a encore retremblé, donc en fait on est redescendu du bus, on était tous là dehors au milieu d'un bâtiment civil qui était pareil
02:12 et on était là à attendre et on avait été tous choqués de ce qui se passait
02:18 et c'est le voilà c'est le
02:20 c'est 10-15 minutes plus tard qu'on s'est arrêté de trembler, on a monté dans le bus
02:24 et on a attendu que le soleil se lève, donc on était tous en train de parler, on était tous choqués
02:28 et on a attendu que le soleil se lève pour prendre la route vers l'aéroport le plus proche
02:33 à 2h30 de Hattaï parce que l'aéroport n'était pas fonctionnel et une fois dans l'avion c'est là qu'on s'est rendu compte que
02:41 que vraiment on est passé à côté de la mort et qu'on n'arrivait même pas à y croire en fait.
02:47 - J'imagine que vous êtes encore choqué là à quelques heures, quelques après, quel est votre état d'esprit aujourd'hui ?
02:53 - L'état d'esprit c'est de dire que j'étais...
02:56 c'est incroyable ce qui se passe mais encore une fois nous on a eu la chance, il y en a beaucoup
03:01 énormément qui n'ont pas eu de chance et moi l'état d'esprit personnellement
03:06 et je connais ceux de certains de mes coéquipiers, c'est de faire le nécessaire pour aider les
03:11 victimes par quelques moyens que ce soit, si on peut se rendre sur place, si on peut envoyer des affaires,
03:17 si on peut faire quoi que ce soit pour les aider. On s'est si chanceux et on veut contribuer à aider ceux qui ont eu de bonne chance.
03:24 - Merci beaucoup Stéphane Baouken pour ce témoignage
03:29 ce soir sur Europe 1 dans Europe Sport et puis bon courage à vous surtout pour les jours qui arrivent
03:35 et pour la suite de votre saison.
03:37 - Merci beaucoup.
03:42 - Le témoignage est un glaçant et bouleversant de l'ancien attaquant du sco-danger Stéphane Baouken, la ligue turque a évidemment
03:48 suspendu le championnat. Une réaction Jérôme Papin ?
03:51 - Je pense que c'est
03:53 tout ce dont on va parler après est bien dérisoire par rapport à ce qu'est en train de vivre d'abord tout un pays et puis
03:59 ensuite c'est vrai qu'il est toujours
04:01 intéressant et important que des gens puissent comme cela témoigner. Alors le sport
04:06 fait partie d'une société, de la société en général et je trouve que là son témoignage il est à la fois
04:13 bouleversant mais il est posé également et donc il lui donne encore plus de profondeur.
04:16 - Philippe Doucet, tu en as le plus ?
04:19 - C'est toujours un rappel permanent que le football c'est pas un monde à part. On est évidemment dans le
04:25 concret d'un monde qui existe autour. Quand il y a une guerre tout s'arrête, quand il y a un tremblement de terre tout doit s'arrêter.
04:32 C'est un rappel permanent en fait parce que par moment on a l'impression que c'est un
04:36 monde virtuel un peu à côté de tout. De temps en temps il y a quand même deux trois choses qui rappellent que
04:43 on est à l'intérieur de quelque chose, de quelque chose d'un peu plus important que le simple football.
04:48 - Oui ce que dit Stéphane Wauquen, Pauline Gamère aussi c'est cette formidable solidarité qu'il y a eu évidemment
04:54 en Turquie, entre les équipes de foot mais pas que. Enfin voilà c'est quelque chose qui évidemment la Fédération Internationale
05:02 - Bien sûr je sais pas d'ailleurs s'il y a des choses qui sont prévues sur les terrains
05:06 français pour les matchs à venir et les terrains européens en signe de soutien. J'ai pas encore vu d'annonce sur le sujet même si
05:13 le soutien n'est que symbolique, il est toujours important dans ces moments là parce que je pense qu'on ne réalise absolument pas.
05:19 Les images sont assez insoutenables aujourd'hui quand on voit ce qui se passe sur les réseaux sociaux c'est assez insoutenable.
05:25 La violence, le bilan.
05:28 - Oui on a plus de 6000 morts actuellement.
05:30 - Quand on parle de tremblements de terre régulièrement dans le sport français actuellement on réalise pas bien la portée des mots.
05:37 - Effectivement et d'autres témoignages et les reportages de nos envoyés spéciaux, des envoyés spéciaux d'Europe 1 en Turquie demain matin bien sûr dans la matinale
05:46 de Dimitri Pavlenko dès 7h.