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  • 31/01/2023
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Retraites : «Si Macron veut engager un bras de fer, il le perdra», estime Aurélien Pradié
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Transcription
00:00 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Aurélien Pradié.
00:02 Bonjour.
00:03 Emmanuel Macron affirme que la réforme est indispensable.
00:07 Quelle que soit l'ampleur de la mobilisation ce jour,
00:09 le discours de l'exécutif ne change pas, fermeté ou aveuglement selon vous ?
00:14 Si Emmanuel Macron et son gouvernement n'ont pas compris que les Français n'étaient pas en soi hostiles à la réforme,
00:19 mais qu'ils étaient hostiles à la réforme injuste, c'est qu'il n'a rien compris au pays.
00:23 Et ça ne m'étonnerait pas parce que voilà quelques années qu'il ne comprend pas grand-chose à ce pays.
00:26 Je suis favorable à une réforme des retraites.
00:28 Je pense d'ailleurs que les Français le sont.
00:30 Mais cette réforme-là est injuste parce qu'elle pénalise ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui travaillent le plus dur.
00:35 Si Emmanuel Macron veut engager le bras de fer, je peux lui faire un pari, un pronostic, il le perdra.
00:40 Parce qu'on ne gagne jamais contre les Français et peut-être même contre les parlementaires
00:45 qui aujourd'hui n'ont pas envie de soutenir une réforme injuste, c'est mon cas.
00:49 Mais dans quel camp êtes-vous Aurélien Pradié ? Celui du travail ?
00:51 Ou celui de ceux qui veulent bordéliser le pays, dit Gisèle Gérald Darmanin ?
00:55 Est-ce qu'il y a deux camps aujourd'hui ?
00:56 Voilà une expression insupportable.
00:58 C'est une faute politique considérable.
00:59 Il veut incarner le parti de l'ordre et de l'autorité ?
01:02 Ça vous parle à droite ?
01:03 Oui, mais lorsqu'on est ministre de l'Intérieur, on incarne le pays.
01:06 On doit rassembler le pays.
01:08 Et cette idée qu'il y ait des camps, c'est donc l'idée qu'il y ait une guérilla dans le pays.
01:11 Est-ce que c'est le jeu auquel Gérald Darmanin se prête ?
01:14 Je crois que ce cynisme-là a assez duré dans notre pays.
01:17 Il n'y a pas de camp. Et Gérald Darmanin se trompe.
01:19 L'aide-soyante que j'ai vue hier à l'hôpital Le Cahors.
01:22 Mon frère boulanger qui s'est levé encore aujourd'hui à 1h du matin pour aller travailler.
01:25 L'ouvrier qui a commencé à 17 ans.
01:27 À qui dans cette réforme on va demander de travailler deux ans de plus ?
01:31 Vous croyez que ce sont des feignants ?
01:32 Ce ne sont pas des feignants, ce sont des travailleurs.
01:34 - On va en parler. - Et parce que je respecte le travail,
01:36 je refuse cette réforme en l'État qui est injuste pour les travailleurs.
01:39 - Mais s'il y a des blocages, s'il y a des grèves reconductibles,
01:41 si c'est la galère dans les transports, dans les écoles,
01:44 qui en sera responsable ? Qui en sera comptable ?
01:47 - Ceux qui le paieront, ce sont les Français.
01:48 Et d'ailleurs, je le dis aux syndicalistes,
01:50 ils ont un devoir de responsabilité.
01:52 Moi, je ne suis pas manifestant, je ne le serai pas.
01:55 Ma manifestation, elle sera à l'Assemblée nationale
01:57 où je mènerai la bataille pour les Français
01:59 et les catégories les plus populaires de nos concitoyens.
02:01 Mais je dis aux syndicalistes de notre pays,
02:04 ne prenez pas en otage les Français.
02:06 Je ne crois pas que ce soit encore le cas.
02:08 Il y a une mobilisation que je respecte,
02:09 même si je ne la partage pas à tous égards.
02:11 Ce que je sais en revanche, c'est que le sentiment,
02:13 plus que le sentiment, sonnez ma boucle,
02:15 la réalité d'une injustice dans une réforme,
02:17 c'est un poison terrible pour le pays.
02:19 - En l'état actuel, et je précise bien Aurélien Pradié,
02:21 en l'état actuel, le numéro 2 des Républicains que vous êtes
02:25 ne votera pas le projet actuellement.
02:27 - Je peux même vous dire que je voterai contre,
02:29 en l'état actuel.
02:29 Et je l'ai dit depuis plusieurs mois de manière constante,
02:32 ce n'est pas une posture politique, c'est une conviction.
02:34 Pour une raison simple, c'est que cette réforme-là,
02:36 elle fait peser tout l'effort
02:37 sur ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans.
02:40 Et je respecte trop le travail
02:42 pour taper sur les travailleurs de notre pays.
02:43 - Parlons de votre mesure.
02:44 Donc si on a commencé à travailler avant 21 ans
02:47 et qu'on a eu une carrière longue,
02:49 alors au-delà des dispositifs qui existent,
02:51 dès qu'on atteint les 43 annuités de cotisation,
02:54 on doit pouvoir partir sans atteindre l'âge légal.
02:58 Cette mesure, si elle est intégrée demain,
03:00 si elle est prise en compte par le gouvernement,
03:02 vous voterez le texte.
03:03 - Oui, et je l'ai dit constamment,
03:05 il y a d'autres batailles que nous mèneront,
03:07 mais voilà une proposition très concrète.
03:08 Et je la soumets à Elisabeth Borne,
03:10 comme je le fais avec mes amis depuis quelques semaines.
03:13 Si tous ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans
03:15 peuvent partir dès leurs 43 annuités de cotisation,
03:18 vous commencez tôt, vous finissez tôt,
03:20 sans attendre l'âge légal,
03:21 alors nous aurons une réforme juste.
03:23 Nous n'y sommes pas aujourd'hui.
03:24 Mais voyez, cette proposition,
03:25 ce n'est pas la proposition que je porte seul,
03:28 c'est désormais la proposition
03:29 qui est portée par tous les députés du groupe Les Républicains.
03:31 - Mais on voudrait la comprendre ce matin Aurélien Pradi,
03:32 de se dire que si j'ai commencé à travailler avant 21 ans,
03:35 c'est la durée de cotisation qui va compter,
03:37 qui va l'emporter sur l'âge légal.
03:40 - Exactement.
03:41 Vous comprenez bien aujourd'hui la difficulté,
03:42 c'est que lorsque vous avez commencé à travailler
03:44 à 18 ans, 19 ans, 20 ans,
03:46 que vous n'êtes pas éligible aux carrières longues,
03:48 puisqu'on parle beaucoup des carrières longues.
03:49 Mais pour avoir un dispositif de carrière longue,
03:52 il faut avoir validé 5 trimestres avant ses 20 ans.
03:55 Pour la moitié des Français qui ont commencé à travailler avant 21 ans,
03:59 ils ne peuvent pas valider leurs 5 trimestres
04:01 parce qu'ils sont en apprentissage,
04:02 avec des niveaux de salaire qui ne sont pas suffisants.
04:05 Et je souhaite donc que pour tous ceux qui ont commencé avant 21 ans,
04:08 dès lors qu'ils ont atteint les 43 annuités de cotisation,
04:10 on leur permette de partir à la retraite sans attendre l'âge légal.
04:12 - C'est le cas de votre frère par exemple, Boulanger,
04:14 il sait ce que c'est de se lever tôt.
04:16 - Et ce sera le cas des femmes.
04:17 On parle beaucoup des femmes qui sont pénalisées
04:19 parce que la bonification des trimestres qui leur sont donnés aujourd'hui,
04:23 dans un moment où on a besoin de porter la politique de natalité,
04:25 ne sera plus efficace demain si on se contente de l'âge légal.
04:29 Cette mesure que nous portons, c'est une mesure très efficace
04:32 pour faire en sorte que cette réforme soit juste.
04:34 Mais pour l'instant, nous n'avons aucune réponse de l'exécutif.
04:38 - Et pour cause, Aurélien Pradié.
04:40 Pardon, que dites-vous à Elisabeth Borne ?
04:42 - Je suis aussi têtu qu'elle.
04:43 - Elle est têtue ou elle est déterminée ?
04:45 Il y a une nuance.
04:46 - Elle est peut-être même un peu bornée.
04:47 Et je vais vous dire sur un sujet comme celui-ci,
04:49 les choses sont claires,
04:50 il n'y a pas de négociation possible de mon côté.
04:53 Cette question est une question de justice,
04:55 de respect de l'effort et du travail.
04:57 Et je respecte trop l'effort et le travail pour le sacrifier.
05:00 Voilà la proposition qui est sur la table.
05:01 - Allons plus loin Aurélien Pradié,
05:02 parce que votre proposition, quand on l'analyse véritablement,
05:05 vous êtes en train de faire tomber le totem du gouvernement sur les 64 ans.
05:10 Si vous dites que la durée de cotisation l'emporte sur l'âge légal,
05:13 vous pensez que le gouvernement va lâcher sur ce qui est pour lui non négociable ?
05:17 - Écoutez, moi j'assume depuis déjà plusieurs mois...
05:20 - Vous êtes d'accord que vous touchez au totem ?
05:21 - Oui, parce que c'est un totem qui n'a pas véritablement lieu d'être.
05:24 Savez-vous combien nous consacrons chaque année aux pensions d'invalidité dans notre pays ?
05:28 - Dites-nous.
05:28 - Les pensions d'invalidité c'est 8 milliards d'euros par an.
05:31 Les 8 milliards d'euros que nous consacrons,
05:32 ce ne sont pas à des feignants, pour reprendre l'expression de Gérald Darmanin,
05:35 ce sont à des gens qui ont travaillé très dur toute leur vie.
05:37 Lorsque l'on se contente de reporter l'âge légal sans autre mesure efficace,
05:42 en réalité on ne règle rien puisqu'on provoque d'autres dépenses
05:45 et on éloigne du travail des françaises et des français qui ont travaillé dur toute leur vie.

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