Dans le jour où, tous les soirs du lundi au vendredi, le passé éclaire le présent : grâce à ses archives, la rédaction d'Europe 1 fait le récit d'un événement relié à l'actualité.
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00:00 Cette adversaire, c'est le monde de la finance.
00:04 Colona n'était pas armé, il n'a pas opposé de résistance.
00:07 C'est Etienne L qui a écrit "Homard m'a tué".
00:09 Voici les Rolling Stones.
00:11 7h24, c'est l'heure du jour où votre plongée quotidienne dans la boîte à souvenirs d'Europe 1.
00:15 Bonjour Lourdes Autriche.
00:16 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:17 Alors, il y a 30 ans, en 1993, on s'inquiétait déjà de la santé de notre système de retraite par répartition.
00:24 Une première réforme est présentée cette année-là par Édouard Balladur.
00:28 Édouard Balladur est arrivé comme Premier ministre au printemps 1993.
00:31 Il veut traiter l'affaire rapidement.
00:33 Pour une retraite à taux plein, il faudra cotiser 40 ans au lieu de 37 ans et demi à l'époque
00:38 et aller souvent au-delà des 60 ans.
00:40 Édouard Balladur est sur Europe 1 en juin 1993.
00:43 Il est de mon devoir de laisser la France en meilleur état que nous ne l'avons trouvé.
00:48 Et je trouve qu'on devrait savoir gré au gouvernement
00:52 de prendre pour la première fois depuis longtemps des décisions courageuses.
00:56 La retraite n'est plus calculée sur les 10 meilleures années, mais sur les 25 meilleures années d'activité.
01:01 Ce qui aboutit globalement à une baisse des pensions, puisqu'on mélange davantage les bonnes et les mauvaises années.
01:06 Le secrétaire général de la CGT, Louis Vianney, se prépare en mai 1993 à des temps difficiles.
01:11 Non seulement la retraite à 60 ans se sera terminée, mais c'est même la retraite à 65 ans
01:16 qui va se retrouver mise en cause si l'on veut bénéficier d'une retraite à taux plein.
01:21 Il s'agit d'un coût très grave qui est porté au système de retraite dans ce pays.
01:25 Des paroles de vérité, des paroles douloureuses, mais contrairement à aujourd'hui,
01:29 lors en 1993, la réforme baladure, elle passe presque sans mobilisation dans la rue.
01:35 Oui, c'est une révolution sans lever de bouclier.
01:38 En 5 mois, le gouvernement fait aboutir discrètement cette réforme.
01:41 Interview en 1993 sur Europe 1 de la secrétaire générale de la CFDT, Nicole Nota,
01:47 qui s'oppose à la grève et aux manifestations.
01:49 Nous voulons agir avec efficacité, c'est-à-dire en développant d'abord la concertation,
01:54 la négociation que nous voulons voir plus importante.
01:57 Et la popularité d'Edouard Baladure, à l'époque, reste plutôt stable.
02:01 Le Premier ministre est au micro de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1.
02:04 Vous avez un secret parce qu'à force de prendre des décisions impopulaires, vous êtes populaire.
02:09 Comment on fait ?
02:10 Je ne sais pas, peut-être que les Français me créditent de ma sincérité.
02:14 Je suis le premier à prendre ces décisions impopulaires qu'au fond d'eux-mêmes, ils savent bien nécessaires.
02:20 Certains diront à l'époque qu'il n'y a pas eu de réaction massive des salariés dans la rue
02:24 parce que les gens qui devaient partir à la retraite en 1995 et 2000
02:28 avaient souvent commencé à travailler tôt.
02:30 Ils avaient déjà travaillé 40 ans et ils ne se sentaient pas concernés par la réforme.
02:34 Merci beaucoup, Lord Autriche.
02:36 Alors, il se trouve qu'Emmanuel Macron a tenté l'argument de la sincérité.
02:39 Eh oui, on va demander plus d'efforts aux Français, mais ça ne passe pas du tout aujourd'hui.
02:43 Pourquoi ?
02:44 Eh bien, on en parlera avec, à 8h15, l'invité politique d'Europe matin.
02:48 Ce matin, ce sera le vice-président exécutif des Républicains, Aurélien Pradié.
02:52 Il sera invité de Sonia Mabrouk.
02:54 Dans le débat sur les retraites, on entend beaucoup les opposants à la réforme.
02:57 Mais qu'en disent ceux qui y sont favorables ?
03:00 Europe 1 leur a tendu le micro, vous allez les entendre dans le journal de 7h30 qui arrive dans moins de 3 minutes.
03:06 Dimitri Pouvel.