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  • 31/01/2023
Bien que les instances indépendantes mises en place par l'église pour accompagner les demandes de réparations, certaines victimes ont pu trouver l'apaisement - tandis que d'autres se battent toujours pour obtenir une juste compensation.

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Transcription
00:00 Le 5 octobre 2021, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'église publie
00:10 son rapport et ses révélations sont glaçantes.
00:13 De 1950 à 2020, pas moins de 330 000 mineurs sont victimes d'abus sexuels par des clercs
00:19 ou des laïcs au sein de l'église.
00:21 Afin de leur porter réparation, deux instances indépendantes sont créées, l'Instance
00:26 nationale de reconnaissance et de réparation et la Commission reconnaissance et réparation.
00:30 Plus d'un an après, les victimes ont-elles pu trouver l'apaisement ? C'est loin d'être
00:36 le cas selon Nancy Couturier.
00:37 Elle-même agressée et violée durant son enfance, elle a été la première personne
00:42 prise en charge par la Commission reconnaissance et réparation.
00:44 Selon elle, la compensation financière est la réponse la plus pressante à fournir aux
00:50 victimes.
00:51 On demande une justice, la justice de l'argent, la justice civile on ne l'a plus, la reconnaissance,
00:58 qu'on prenne toutes ces victimes à la hauteur de ce qu'elles ont subi et qu'elles subissent
01:05 encore mentalement, moralement.
01:07 Après s'être sentie humiliée par la proposition de compensation de la Commission, elle décide
01:12 de créer son association pour aider les autres victimes à faire valoir leurs droits.
01:16 Car elle n'est pas la seule à être en colère.
01:18 Certaines n'ont été informées que par courrier de la proposition d'indemnisation
01:22 des commissions.
01:23 Vous lisez la lettre, la personne est bien reconnue, les curés sont bien connus, tous
01:32 les impacts qui ont été dans sa vie ont été reconnus et là, 37 000 euros.
01:39 J'ai dit mais c'est pas possible, 37 000 euros pour avoir les 60 000, il faut être
01:45 un peu grabateur, c'est dégueulasse, c'est pas normal.
01:49 60 000 euros, c'est le plafond de réparation, insuffisant pour mettre sagné l'avocat
01:55 de l'association.
01:56 Selon lui, l'urgence est de rétablir un montant d'indemnisation en rapport avec
02:01 les infractions commises.
02:02 Ça ne dépassera pas le montant que moi j'ai obtenu dans le tribunal judiciaire de Saint-Etienne
02:09 pour un prêtre qui a mis la main aux fesses d'un garçon.
02:11 Un problème selon lui, puisque les dépenses de soins des victimes ne sont pas du tout
02:15 prises en compte par les commissions.
02:17 Lorsque l'on a dépensé plus de 60 000 euros de frais thérapeutiques, on est plafonné
02:20 à 60, on n'aura pas la moindre indemnisation.
02:23 Pour maître Sagné, il s'agit là de protéger les deniers de l'église.
02:27 Le président de la commission reconnaissant ces réparations, Antoine Garapon, estime
02:31 lui qu'aucun montant ne saurait réparer ces vies brisées.
02:34 On trouve que ce serait malhonnête de faire miroiter une réparation totale qu'elles
02:38 n'obtiendront jamais, parce que tout simplement cette réparation n'existe pas.
02:43 Autre inquiétude pour ces instances, le silence.
02:46 A ce jour, moins de 1% des 200 000 victimes encore vivantes ont engagé une démarche de
02:50 réparation.
02:51 A Lyon, Johann Bedinier pour Euronews.
02:54 [Générique]

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