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00:00 sur ce plateau Roland Marshall, président du comité de soutien à Fariba Adelka.
00:05 Bonjour à vous.
00:06 Bonjour, je ne suis pas le président, mais un membre actif.
00:10 Vous êtes un membre actif.
00:11 Vous avez été arrêté avec Fariba Adelka le 5 juin 2019 à votre arrivée à Téhéran.
00:18 Elle est la plus ancienne détenue française en Iran à ce jour.
00:21 Déjà, comment est-ce qu'elle va ?
00:23 Est-ce que vous avez des nouvelles ?
00:24 Écoutez, on a des nouvelles de loin en loin.
00:27 Évidemment, c'était plus facile lorsqu'elle était en résidence surveillée.
00:30 Oui, parce qu'on va le rappeler, elle a été remise en détention à la prison d'Iran.
00:34 En janvier l'an dernier, en 2022.
00:37 Et donc, les nouvelles qu'on a pour l'instant sont plutôt rassurantes.
00:41 Disons, il y a des moments difficiles, mais quand même, globalement, ça va bien.
00:46 L'atmosphère au sein de l'aile des femmes est plutôt bonne.
00:50 Et donc, il y a de nombreuses discussions, d'où un certain communiqué dont nous parlerons peut-être.
00:56 Et du coup, disons que ça va aller.
01:01 La résistance est là.
01:02 Alors, on va en parler tout de suite de ce communiqué.
01:05 Elle a signé, Fariba Adelka, une tribune avec 29 autres détenues de la prison
01:09 pour demander la fin des exécutions de manifestants et aussi la fin des condamnations injustes.
01:16 Elle est toujours très combative, Fariba Adelka.
01:19 Et les remous de l'Iran arrivent jusqu'à elle.
01:23 – Alors, d'abord, oui, la répression qu'il y a eu contre le mouvement des femmes en Iran
01:28 a évidemment impacté fortement les conditions de vie dans les cellules,
01:32 puisque beaucoup plus de personnes ont été arrêtées de femmes
01:35 et ont été jugées relativement rapidement.
01:37 Et certaines d'entre elles se sont retrouvées dans la section des femmes de la prison des vines.
01:42 Donc, il y a eu à la suite de ça de très nombreuses discussions au niveau des détenues,
01:49 qui, il faut le rappeler, appellent leur famille.
01:51 Donc, suivent quand même l'actualité iranienne assez proche.
01:56 Et puis, dans cette aile, vous avez un certain nombre de prisonnières
02:02 qui sont plus anciennes, en prison depuis plus longtemps,
02:07 et qui elles-mêmes veulent défendre un certain nombre d'idées,
02:10 que ce soit sur le système politique comme Faeze Hashemi,
02:14 la fille de l'ancien président Rafsanjani, ou d'autres,
02:17 qui au Niloufer, qui défend un engagement écologique
02:21 qui lui vaut aujourd'hui d'être en prison depuis déjà plusieurs années.
02:25 Donc, c'est dans ce bouillonnement de discussions qu'est venu ce communiqué,
02:32 qui rappelle quand même quelque chose qu'on a tendance à oublier,
02:35 peut-être du côté du régime, c'est la nécessaire humanité
02:40 que tout pouvoir d'État doit avoir vis-à-vis de ses propres citoyens,
02:43 notamment, et pas seulement.
02:45 – Sur ce plateau, avec moi, vous représentez non seulement Fariba Adelka,
02:50 mais aussi les proches de Cécile Collère et de Benjamin Brière,
02:53 qui sont deux autres citoyens français emprisonnés.
02:57 Depuis que le mouvement de révolte a débuté,
02:59 il y a un peu plus de quatre mois, en Iran,
03:00 vous savez si leurs conditions de détention à toutes trois ont évolué ?
03:05 – Alors, si vous voulez, chaque cas est particulier, c'est une des difficultés.
03:10 Ce qui est sûr, c'est que les contacts qui étaient possibles par téléphone,
03:15 en utilisant WhatsApp, sont beaucoup plus difficiles,
03:19 parce qu'il y a des moments où WhatsApp est coupé,
03:21 donc la possibilité de communiquer est moindre,
03:26 à la fois avec les détenus éventuellement, mais surtout avec les avocats,
03:30 qui, si vous voulez, ne jouent pas un rôle légal très important,
03:34 mais sont essentiels parce qu'ils peuvent avoir des nouvelles des détenus,
03:40 et peuvent éventuellement les rencontrer,
03:42 même si les visites sont souvent très espacées,
03:44 et donc c'est des signes de vie qui sont extrêmement importants pour les familles,
03:48 qui rassurent des gens qui sont quand même assez paniqués
03:51 de voir comment ce système fonctionne en Iran,
03:54 et détruit la vie des gens, les français, mais tous les autres avec.
03:58 Donc de ce point de vue-là, si vous voulez, il y a effectivement des inquiétudes,
04:04 il y a aussi le fait qu'à cause de la surpopulation dans les prisons,
04:09 on peut considérer, alors est-ce que c'est une décision,
04:12 ou est-ce que c'est un choix par nécessité,
04:15 que l'attention portée à la santé des détenus est moindre,
04:20 et c'est notamment le cas pour Bernard Fenland,
04:24 les conditions dans lesquelles il est détenu,
04:27 sa situation est quand même problématique,
04:31 et je crois que tout le monde, c'est-à-dire les familles bien évidemment,
04:35 mais aussi le Quai d'Orsay, essaye d'obtenir des autorités iraniennes,
04:40 des mesures très fortes pour permettre qu'il puisse se retrouver
04:45 à la fois soigné, puis peut-être dans un meilleur état aussi psychologique.
04:49 – Vous, vous avez été libéré le 20 mars 2020,
04:52 en échange d'un ingénieur iranien qui avait été arrêté en France,
04:54 vous pensez que ces 7 français détenus peuvent servir également de monnaie d'échange ?
05:01 – Alors je pense que, enfin, c'est un peu abusif de ma part
05:05 de donner comme ça une explication,
05:07 ce que je crois c'est qu'effectivement ils sont des pions dans des politiques d'État,
05:12 et c'est pour ça que nous nous protestons,
05:16 et nous voulons qu'il y ait une action plus forte et plus déterminée
05:20 du Président de la République et du gouvernement français,
05:23 et que nous pensons que cette situation se reproduit
05:26 au niveau d'un certain nombre de pays européens,
05:28 mais il est en même temps, si vous voulez, essentiel
05:32 de préserver l'intégrité physique et mentale de ces prisonniers,
05:37 c'est pour ça aussi que nous nous tournons vers les autorités iraniennes
05:40 et demandons cette compassion et cette humanité
05:44 dont ils ont hélas fait défaut depuis le début du mouvement des femmes.
05:50 – Votre message a été entendu, merci beaucoup Roland Marchal
05:53 d'avoir été avec nous, je signale que samedi prochain
05:55 à 14h à Paris sur l'esplanade du Trocadéro,
05:58 vous-même, les proches de Fariba Adelka, de Benjamin Brière
06:03 et de Cécile Kholer, organisez un rassemblement
06:05 pour obtenir la libération de tous les détenus français en Iran.