Scandale de la viande de cheval : le procès Spanghero s’ouvre aujourd’hui
  • il y a 5 ans
Le procès Spanghero, de la viande de cheval vendue pour du bœuf, s’ouvre ce lundi 21 janvier à Paris. Deux anciens dirigeants de la société Spanghero comparaissent six ans après ce retentissant scandale alimentaire. L’enquête a révélé que plus de 4,5 millions de plats cuisinés à partir de viande frauduleuse ont été écoulés en Europe, dans plus de 13 pays via un trafic de viande de cheval qui s’opérait par le biais de traders néerlandais, dont la société est basée à Chypre.

Six ans après le retentissant scandale de la viande de cheval vendue comme du bœuf en Europe, quatre hommes soupçonnés d’avoir participé à l’escroquerie, dont deux anciens dirigeants de l’entreprise Spanghero, sont jugés à partir de ce lundi à Paris.

L’affaire, d’ampleur internationale, avait éclaté début 2013 au Royaume-Uni. Les consommateurs avaient découvert, effarés, que leurs lasagnes « pur bœuf » pouvaient en réalité contenir 100 % de viande équine, ou que du cheval canadien avait pu être vendu comme du bœuf européen.

Ce scandale alimentaire - mais pas sanitaire - avait révélé la complexité et l’opacité des circuits d’approvisionnement et de transformation, de l’abattage de l’animal à l’agglomérat d’un « minerai de viande » qui terminait, après un long voyage, dans des millions d’assiettes sous forme de plats décongelés.Dans la foulée, l’opinion était devenue plus regardante sur l’origine des produits.

Le volet Spanghero, jugé à partir de lundi par le tribunal correctionnel de Paris, est le plus médiatique, mais toute la viande de cheval retrouvée dans des plats pur bœuf à l’époque du scandale n’a pas transité par cette entreprise.

750 tonnes de viande écoulées dans 13 pays européens
Quatre hommes doivent comparaître, principalement pour tromperie et escroquerie en bande organisée : un ancien dirigeant de Spanghero, ex-société de transformation des viandes implantée en Occitanie, l’ancien directeur du site et deux négociants néerlandais.

L’ancien directeur général Jacques Poujol, Patrice Monguillon et les intermédiaires Johannes Fasen et Hendricus Windmeijer sont notamment soupçonnés d’avoir trompé la société de fabrication de plats préparés Tavola, filiale luxembourgeoise du groupe Comigel, en lui vendant en 2012 et début 2013 plus de 500 tonnes de viande présentée comme du bœuf alors qu’il s’agissait de cheval.

En parallèle de cette activité de négoce, Spanghero elle-même a écoulé plus de 200 tonnes de cheval, essentiellement sous forme de merguez au bœuf, mais aussi de plats préparés.À l’époque, l’autorité française anti-fraudes (DGCCRF) avait comptabilisé 750 tonnes de viande écoulées dans 13 pays européens, soit 4,5 millions de plats cuisinés.

Retrait de lasagnes, moussaka et autre chili
Lourdement touchées, des marques comme Findus ou Picard avaient massivement retiré de la vente leurs lasagnes, moussaka et autre chili con carne après des tests ADN ayant confirmé que le « bœuf » n’en était pas.

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