Journée mondiale du refus de la misère : le cri d'alarme d'ATD-Quart Monde
  • il y a 7 ans
Ce 17 octobre marque la Journée mondiale du refus de la misère. Une initiative née en France il y a 30 ans et dont la raison d‘être n’a jamais été aussi criante. La France a beau être la sixième puissance au monde, sur 10 ans (entre 2005 et 2015, dernière année pour laquelle des données sont disponibles), le nombre de pauvres n’a cessé d’augmenter. Selon l’Observatoire des inégalités, ils sont 5 millions à vivre avec moins de 846 euros par mois, cette somme représentant 50% du niveau de vie médian, et près de 9 millions à vivre avec moins de 1015 euros par mois, 60% du niveau de vie médian.

Marie-Aleth Grard, vice-présidente de l’association ATD-Quart Monde, s’en indigne :

“Oui, la pauvreté s’est aggravée et la grande pauvreté s’aggrave, nous dit-elle. La pauvreté, c’est en gros vivre avec moins de 1000 euros par mois et la grande pauvreté, c’est avoir rien ou maximum 500 euros par mois pour vivre. Mais surtout, grande pauvreté, cela veut dire qu’on a ce cumul de précarité qui fait que l’on est durablement dans la grande pauvreté, durablement avec des soucis dans le domaine de l‘éducation, du logement, de l’emploi.”

La pauvreté aujourd’hui, ce sont aussi les travailleurs précaires. Un phénomène qui ne cesse de progresser. Avoir un emploi n’est plus un rempart contre la misère.

“C’est tout à fait scandaleux ces temps partiels qui ne permettent pas d’avoir une vie digne alors que l’on travaille un petit bout le matin, un petit bout le soir, qu’on a des vies complètement hachées et qu’on ne peut pas s’occuper correctement de ses enfants, dénonce Marie-Aleth Grard. Et malgré tout, on n’a pas assez pour vivre dignement.”

Pour ATD-Quart Monde, le fait que 35% des personnes ayant droit au RSA (Revenu de solidarité active) ne réclament pas cette aide est la preuve que les politiques actuelles, avec leurs lourdeurs administravives, ne fonctionnent pas.

“Tant qu’on ne prendra pas en compte l’avis des personnes et ce qui est expérimenté dans tous les domaines des droits ; l‘éducation, la santé, le logement, l’emploi, la culture, tant que l’on ne prendra pas en compte ces principaux droits avec les pensées et les savoirs des personnes les plus pauvres, on n’arrivera pas à éradiquer la misère dans notre pays”, conclut la vice-présidente de l’association.
Recommandée