Syrano-ficelle

  • il y a 17 ans
A l'heure où toute forme musicale qui se respecte se doit d'être bien formatée en maximum trois minutes pour avoir les honneurs de M6 ou de TF1, certains croient encore au cousu main, au boulot fait de chez soi, le nez dans le guidon, le coeur à découvert...

Certains encore, dans la pénombre d'une chambre tamisée se laissent aller à créer des univers oniriques où la gravité côtoie la tendresse et la joie, où l'enfance fraye avec la dureté de l'âge adulte, pour, à l'arrivée, créer un OMNI (objet musical non identifié). Ils arrivent même à faire tomber les codes qui sont censés les enfermer dans de belles cases soigneusement étiquetées pour eux...

C'est le cas de ce petit gars de Chartres qui répond au nom évocateur de Syrano, qui au lieu de tomber dans le cliché facile du "gling gling", des pétasses dénudées et des rimes pathétiques cisèle ses textes comme le ferait un Renaud ou un Jacques Brel, y ajoutant cette force de celui qui croit en ce qu'il raconte, les mains ouvertes et les yeux fermés. Son "dans ma bulle" n'est pas signé chez Sony et ne passe pas en boucle dans toutes les cours de récré, pourtant il reflète à merveille l'enfance et est un hymne à l'espoir. Sa "ficelle" parle avec pudeur de cette grave maladie qu'est l'anorexie. Il se déplie sur scène dans un univers théâtral impressionnant et qui se révèle être son terrain de jeu, au moins aussi maîtrisé que ces visuels teintés d'Arlequins et de Tim Burton qui peuplent le magnifique digipack de son album "Musiques de Chambre". Premier coup de projecteur sur un artiste qui à défaut d'être un pur produit marketing deviendra certainement un essentiel. C'est tout le mal qu'on lui souhaite. En attendant on peut toujours le rejoindre par ici:

www.syrano.net

www.myspace.com/syranosurlenet