Quelle régulation peut encore enrayer la dépréciation du cinéma et de la culture ?
  • il y a 10 ans
L’entrée de la culture dans le numérique semble avoir engendré une inexorable dépréciation économique des œuvres. L’ensemble des études et rapports s’étant courageusement penchés sur de nouveaux modèles économiques viables n’ont pas résolu, à ce jour, l’équation imposée par le bouleversement de l’exposition de la culture.

Ainsi, le numérique, sans permettre les améliorations de coûts autrefois attendues, amène avec lui la multiplication des offres : qu’elles soient linéaires avec le développement de la TNT ; non linéaires et légales avec l’essor de la VOD et de la SVOD ; ou encore illégales avec toutes les formes de piratage. Cette multiplication de l’offre conduit mécaniquement à une baisse de la valeur économique des films, dont la durée de vie commerciale s’est aussi considérablement réduite – faisant ainsi baisser leur valeur patrimoniale.

Les recettes commerciales fondent désormais comme neige au soleil là où il est très difficile de faire baisser les coûts de production.

Les chaînes, dont les moyens diminuent (en particulier s’agissant de l’audiovisuel public), investissent moins. La baisse du marché de la vidéo physique n’est pas compensée par la croissance du marché de la VOD.

Dans le même temps, avec Internet, de nouveaux intermédiaires se sont imposés dans l’ordre économique. Dans l’audiovisuel, pour ne citer que lui, le pouvoir économique s’est déplacé : aujourd’hui ce sont les distributeurs (FAI, câbles, satellites) et non les éditeurs (diffuseurs historiques) qui sont maîtres du modèle économique.

Pour éviter cette lente érosion, le monde numérique peut-il encore être régulé comme l’était le domaine hertzien ? Alors que la neutralité du net est devenue un sacrosaint principe, peut-on réguler le numérique pour permettre son développement économique et sa capacité à participer au financement de la création ?

Animé par :
Pascal Rogard, Directeur Général de la SACD

Avec :
Rodolphe Belmer, Directeur Général du Groupe CANAL+
Frédérique Bredin, Présidente du CNC
Nicolas Colin, Co-auteur du Rapport relatif à la fiscalité du numérique
Maxime Lombardini, Directeur Général Illiad (Free)
Olivier Schrameck, Président du CSA

Le débat sera conclu par Fleur Pellerin, Ministre de la Culture et de la Communication.
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