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  • il y a 2 mois
Un déjeuner partager avec le député socialiste du Calvados Arthur Delaporte, pour parler de cette tendance sur le réseau social tik tok, la skinnytok où des jeunes filles filment leur extrême maigreur et font l'apologie de l'anorexie.
Focus également sur la cantine de l'Assemblée nationale qui nourrit le personnel du Palais Bourbon et qui n'échappe pas aux défis de lan restauration collective.

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Transcription
00:00Générique
00:00Et bonjour à tous, bienvenue dans Politique à table.
00:20Alors la recette de cette émission, elle est simple.
00:22Vous prenez un invité, vous ajoutez des débats sur l'alimentation,
00:25vous mélangez avec quelques spécialités de sa circonscription,
00:30vous rajoutez une bonne dose de bonne humeur, un soupçon d'impertinence,
00:33et voilà, c'est prêt à être servi.
00:35Aujourd'hui, celui qui a accepté d'être cuisiné, c'est Arthur Delaporte,
00:38député socialiste du Calvados, bonjour.
00:40Bonjour.
00:41Et l'ingrédient indispensable, Jean-Pierre Montané.
00:43Je vous en prie, c'est parce que vous êtes au fourneau.
00:46Arthur Delaporte, vous êtes donc député, vous avez été élu en 2022,
00:50réélu après la dissolution en 2024.
00:52L'Assemblée, vous connaissiez déjà, puisque vous aviez été le conseiller de Valérie Rabault,
00:56qui était l'ancienne présidente du groupe socialiste.
00:58Vous êtes habitué des journalistes, puisque vous êtes porte-parole de votre groupe.
01:01Vous nous direz si entre deux interviews aux quatre colonnes, trois plateaux télé,
01:05vous avez le temps de cuisiner.
01:06Et puis vous êtes en ce moment, ça vous prend beaucoup de temps,
01:09le président de la commission d'enquête sur les effets psychologiques de TikTok.
01:12On reviendra justement sur certaines tendances dévastatrices chez les jeunes.
01:16Vous êtes donc calvadosien, de camp plus précisément,
01:20mais pas de trip sur la table aujourd'hui, Jean-Pierre.
01:22Oui, et ça vous rassure, parce que vous n'aimez pas tellement ça.
01:23Il y aura une salade de sèche, du pont l'évêque et en dessert une spécialité normande, une torgoule.
01:29Dans le dessous des plats, plonger dans la tendance de la skinny talk,
01:33ou le culte de la maigreur extrême jusqu'à l'incitation à l'anorexie.
01:37Témoignage à suivre dans cette émission.
01:39Dans les pieds dans le plat, plonger dans les coulisses de la cantine de l'Assemblée nationale.
01:42Comment donner l'exemple en matière de transparence sur les produits
01:45et de lutte contre le gaspillage ? Reportage à suivre.
01:48J'espère que le menu vous convient.
01:50Arthur Delaporte, on va commencer tout de suite avec Cuisine et Confidence.
02:00Eureka, j'ai compris.
02:01Arthur Delaporte, pourquoi vous avez choisi de la sèche au menu ?
02:04Vous allez me rétorquer que c'est parce que je suis normand.
02:07Mais non, pas du tout, la bonne blague.
02:08C'est parce que vous êtes socialiste, tout simplement,
02:12et que dans les eaux profondes et marécageuses de la politique,
02:14dans cette jungle sous-marine, vous rêvez d'être une sèche.
02:17Et oui, quel plaisir de pouvoir balancer un jet d'encre bien noir
02:22sur les prédateurs de LFI à vos trousses qui veulent le leadership de la gauche.
02:26Quel bonheur d'être invisible grâce à votre peau qui change de couleur selon les décors
02:31pour échapper aux courtisaneries des macronistes pour vous attirer vers le centre.
02:35Dans les batailles électorales à venir, pour arracher des circonscriptions, Elsa,
02:39quoi de mieux que 10 tentacules dotées de ventouses.
02:42C'est deux de plus que le poulpe.
02:44Et puis, il ne vous a pas échappé que la sèche est un animal doté d'intelligence
02:48et de maîtrise de soi, des qualités que vous n'avez pas toujours en stock au PS.
02:53Bref, la sèche est par exemple capable d'attendre pour obtenir la meilleure récompense,
02:59une qualité très rare chez les animaux.
03:01Voilà qui devrait vous inspirer au moment où le PS se cherche pour savoir avec qui gouverner.
03:05Alors dites-moi, Arthur Delaporte, c'est le classique socialiste
03:08qui a choisi la pêche du jour ou l'amateur invétéré de céphalopodes ?
03:11Les deux, on va dire, parce que je trouve ça plutôt sympa comme présentation.
03:18On pourrait dire que la sèche, oui, l'encre de sèche, moi j'aime bien écrire,
03:21donc c'est vrai que ça fait partie aussi, ça aurait pu être dans le portrait.
03:25Non, c'est plutôt parce que pour moi, la sèche, ça évoque pas mal de souvenirs aussi d'enfance.
03:31On allait à la pêche à pied à Coutinville, en fait, en camping, en gros,
03:36et puis on allait une ou deux fois dans la saison dans ce qu'on appelle les pêcheries.
03:41Et en fait, il y a une pêcherie encore en activité,
03:44une des deux pêcheries d'ailleurs de la Manche encore en bois.
03:47Et c'est vrai que c'est des très très très vieilles pêcheries,
03:49elles ont plus de 600 ans, elles étaient déjà là au 16e siècle.
03:53Et en fait, quand la mer se retire,
03:56les poissons restent enfermés dans le bout de cette espèce de grand pointe en bois.
04:01en fait, c'est une très très grande pointe en bois.
04:03Et une fois que les propriétaires de la pêcherie sont passés,
04:06parce que ça, c'est la règle quand même,
04:07on peut aller voir ce qu'il reste.
04:09Donc on y allait avec mon grand-père et tout, avec des filets,
04:11puis on trouvait des sèches.
04:12Alors on va la goûter justement,
04:14à les proposer comme chaque semaine par le bourbon qu'on remercie.
04:17Et pourquoi la sèche ?
04:19Aussi, c'est parce que comme il fait un peu chaud,
04:20j'aurais bien proposé les tripes,
04:22mais c'est plus adapté à la saison.
04:24Et puis c'est un produit de saison, on va dire.
04:27On arrive à la fin en juin de la saison des sèches,
04:30mais ça reprend après, en septembre.
04:32Et c'est un peu clivant la sèche.
04:33Moi j'adore, Elsa aussi.
04:35Mais quand on est gamin à 10 ans,
04:37quand on est normand, on aime la sèche ?
04:38J'adore, surtout.
04:40Moi j'adore, j'adore la salade de sèche.
04:42C'est vraiment un de mes plats d'été préférés.
04:45C'est fondant, enfin voilà.
04:46Là elle est un peu ferme, mais elle peut être bien plus fondante.
04:48Oui, mais je pense que c'est un peu comme la viande, la sèche.
04:51Ça peut être la haute chouteuse,
04:52mais il faut aussi qu'il y ait un peu de mâche.
04:53Oui, trop tuite, ça peut être aussi...
04:55Non, moi je trouve que c'est parfait.
04:56Non, c'est pas mal.
04:56C'est vrai, c'est très chaud.
05:00Peut-être que les lignes auraient peut-être mérité d'être un peu plus petites.
05:02Nous, on l'est fait plus.
05:04Mais moi je trouve qu'elle est plutôt bien cuite,
05:05et on sait que c'est toujours un peu compliqué de faire la sèche.
05:08C'est trop d'huile.
05:09Et alors, est-ce que vous, justement, vous la pêchiez,
05:11vous nous racontiez que ça vous arrivait de pêcher les sèches ?
05:14Il y en a beaucoup en Normandie ?
05:15Disons que dans le Calvados, un peu moins.
05:18Dans la baie du Mont-Saint-Michel, il y en a un peu plus.
05:22C'est vrai que c'est un produit plutôt, on va dire, de la Manche
05:25ou de la côte atlantique, quoi.
05:27Mais c'est, pour le coup, une petite pêche.
05:31C'est de la pêche qu'on fait aussi plus largement au casier.
05:34Voilà, donc c'est vrai que c'est un produit local.
05:37Mais dans des espèces de casiers, des fidés, des boîtes...
05:42Des boîtes, ça ne s'appelle pas la turlute ?
05:44Je ne sais pas, un truc comme ça dans lequel on met...
05:45Elles viennent se nicher et on les ressort.
05:47On les ressort dans des grandes boîtes.
05:49C'est comme les calamars.
05:49Voilà, et bon, c'est vrai que c'est un produit
05:52qu'on va avoir chez certains poissonniers localement
05:55et qu'on va bien consommer.
05:57En tout cas, moi, j'ai toujours mangé de la sèche
05:59et j'ai toujours adoré la sèche.
06:01Mais il y en a en Méditerranée, Elsa, aussi.
06:03La saison a commencé dans les îles, par exemple.
06:06La Sicile, on mange beaucoup de sèche aussi,
06:07pas uniquement en Normandie.
06:09Griller un peu au barbecue.
06:10À la plancha.
06:11C'est important aussi de voir comment sont pêchées les choses.
06:14On parle aussi beaucoup ça sur la viande,
06:16mais aussi sur les pêches.
06:17On voit les pêches au chalut.
06:18Ça peut être dévastateur pour les fonds marins.
06:19C'est important aussi de regarder d'où viennent,
06:22d'où proviennent les sèches.
06:23Faire attention à ne pas épuiser la ressource, quand même.
06:25Et puis, c'est quand même aussi un exemple de petite pêche.
06:28Voilà, donc, ça dépend, mais ça peut l'être.
06:31En tout cas, chez nous, ça l'est.
06:32Voilà, donc, c'est aussi ça que j'aime bien mettre en valeur.
06:35Nous, on n'a pas, je veux dire, dans le cabados,
06:37on a beaucoup de pêches artisanales ou de petits pêcheurs.
06:39Et c'est bien de le dire aussi.
06:42Est-ce que vous aimez les autres céphalopodes ?
06:43Si on en est dans la famille, les calamars, le poulpe,
06:45vous êtes aussi friands, ce genre de choses ?
06:47Pour le coup, le poulpe, c'est très à la mode aujourd'hui.
06:50Moi, j'ai découvert ça en allant, en voyageant en Grèce, en Italie.
06:54Mais c'est vrai que je n'en avais pas trop connaissance avant.
06:57Et ça s'est beaucoup diffusé, je trouve, en France,
06:59ces dernières années.
07:00C'est devenu même un plat de luxe, quasiment,
07:03en tout cas, un peu chic, quoi.
07:05Ça l'était moins.
07:05J'avais l'impression, quand je voyageais en Italie,
07:09sur des petits ports,
07:10ils le faisaient comme ça, de façon très simple.
07:13C'était pas le côté,
07:14je vous sers votre tentacule à 25 euros ou 30 euros, quoi.
07:19Et alors, est-ce que vous aimez cuisiner ?
07:21Parce que ça peut paraître, ça fait un peu peur.
07:23Quand on voit sur l'étale du poissonné,
07:25un poulpe, une sèche,
07:26parfois, on ne sait pas comment s'y prendre.
07:28Est-ce que vous, ça vous arrive de les cuisiner personnellement ?
07:30Oui. Alors, la sèche,
07:30c'est pas ce que je cuisine le plus.
07:32C'est plutôt ma mère qui cuisine une super salade de sèche.
07:35Alors, comment elle l'a fait ?
07:36En vrai,
07:40déjà, nous, ce qu'on faisait quand on allait les pêcher,
07:42c'est qu'on les faisait dégorger leur encre d'abord,
07:45et puis après, on fait cuire la sèche,
07:47on la coupe, on la prépare, on la fait refroidir.
07:50Et puis après, on la mélange dans la salade,
07:53un peu d'huile d'olive, de citron,
07:56un peu de menthe potentiellement.
07:58Et puis après, ça peut être des condiments,
08:00on pourra ajouter des tomates aussi.
08:01En fait, c'est un plat assez simple à préparer.
08:04C'est juste qu'il faut la faire cuire
08:06pour qu'elle soit justement pas trop molle,
08:08encore un peu ferme.
08:10C'est ça le vrai sujet.
08:13Après, c'est pas le plat que je cuisine le plus,
08:16à titre personnel,
08:17mais c'est un plat que j'adore.
08:18Et le poisson, Elsa,
08:20posait justement la question des conditions
08:21dans lesquelles sont pêchés les poissons.
08:23Vous étiez jeune, vous avez toujours mangé du poisson.
08:25Est-ce que vous constatez vous-même
08:26que les océans sont pillés,
08:29qu'il y a une raréfaction des poissons ?
08:31C'est sûr, en en discutant
08:32avec les pêcheurs.
08:35Nous, on allait au port de Courseul-sur-Mer,
08:39qui n'est pas très loin de là où j'ai grandi.
08:40On allait s'approvisionner directement
08:42auprès des pêcheurs.
08:43Moi, je continue aussi sur le marché le samedi
08:45d'aller pour le coup plutôt des crustacés,
08:49pas forcément des poissons.
08:52Mais voilà, il y a un marailleur qui vient
08:55et un poissonnier qui viennent
08:57où je leur achète plutôt des bulots.
08:59J'adore les bulots.
09:00Moi, je suis bulo-vore.
09:02Bulo-fibre.
09:04Je ne sais pas comment on dit,
09:05mais des bulots, ça peut être, je ne sais pas,
09:08des coques, des praires.
09:10Et sur les poissons, peut-être de consommer,
09:12de ne pas toujours choisir,
09:13le saumon, le camion, aller vers des poissons,
09:15peut-être un peu plus...
09:15C'est ça, du poisson local,
09:17oser le macro, c'est délicieux.
09:19Moi, j'adore le macro grillé.
09:21C'est pas cher, c'est un poisson
09:22qui est plus abordable que d'autres poissons.
09:24Pas cher et pas victime de surpêche, je pense.
09:26Non, non, c'est ça.
09:27Moi, je dirais, tiens, prenez du macro,
09:29mangez du macro, c'est bon pour la santé
09:30et c'est pas une ressource en voie de disparition.
09:33Et plein d'oméga-3, effectivement,
09:35c'est très bon, c'est du bon gras.
09:36Est-ce que vous avez le temps de cuisiner, vous ?
09:38J'essaie de le prendre,
09:40mais c'est vrai que c'est pas simple.
09:42C'est pas simple.
09:43Déjà, toute la semaine,
09:44on est pris dans un torrent d'activités,
09:47donc on va plutôt trop manger au restaurant
09:50quand on est parlementaire,
09:51parce que soit on a des rendez-vous,
09:53soit... Enfin, voilà, on n'a pas le temps.
09:55Le week-end, j'essaie d'aller faire le marché
09:59le samedi matin.
10:00J'ai un supermarché, boulevard Lourmois à Caen,
10:02je le recommande.
10:04Et puis, ça sera...
10:05Je cuisine à peu près trois repas dans la semaine.
10:07Et alors, si vous avez dix minutes,
10:09c'est quoi, votre plat ?
10:10Si j'ai dix minutes...
10:13J'avais pas prévu cette question.
10:17Non, moi, si j'ai un peu plus de temps,
10:19un truc que j'aime bien faire,
10:21c'est des orequietés à la poitrine d'agneau.
10:28En fait, c'est une recette qui vient des pouilles,
10:31donc on fait revenir cuisson lente
10:34avec un peu de tomate,
10:36et ça devient très fondant.
10:40On découvre pas mal la poitrine d'agneau.
10:43Et puis après, les orequietés,
10:45c'est des petites oreilles,
10:46c'est des pâtes,
10:47ça se diffuse pas mal aussi.
10:49En France, là, on peut en trouver facilement,
10:51c'est une demi-coupole.
10:53Oui, exactement, un petit peu.
10:54C'est à Bari qu'elles font ça dans les rues de Bari,
10:58c'est les orequietés qu'on mange au tchimadi-rape,
11:00dans les pouilles.
11:02Donc, voilà, moi j'aime bien ces petites recettes
11:04sympas du samedi midi,
11:07ou samedi soir, ça dépend.
11:09Et vous êtes gourmand ou gourmet ?
11:10Parce que vous aimez bien en parler,
11:11en tous les cas.
11:12Moi, j'aime bien manger.
11:14J'aime bien manger.
11:15J'ai eu de la chance d'avoir...
11:19Ma mère fait super bien à manger.
11:21Des super desserts.
11:22Moi, je suis mieux en dessert.
11:23Voilà, je tiens à le dire.
11:24Alors, on reparlera avec des desserts après.
11:26Dessert, pas de sucré, mais...
11:28Mais voilà, sinon, j'aime bien.
11:29Et on fait un peu attention quand même,
11:30vous le disiez,
11:31parce que beaucoup de restaurants,
11:32quand on est député,
11:32là, vous nous proposez un plat
11:33qui est plutôt diététique.
11:34Oui, c'est ça, c'est important.
11:36C'est important.
11:38Je ne dis pas qu'il ne faut pas se priver
11:41de plats en sauce et tout ça,
11:43mais c'est vrai que ce n'est pas trop
11:44dans ma culture gastronomique familiale
11:47et je tends à essayer de faire
11:49des plats simples,
11:50des ingrédients simples.
11:52Enfin, voilà, moi, j'aime bien
11:52la simplicité.
11:53Mais de qualité.
11:54Mais de qualité, voilà.
11:55Alors, on va reparler des sèches,
11:57puisque Jean-Pierre Montanet
11:58va vous donner toutes les informations
11:59pour ne jamais sécher sur les sèches.
12:01Ouh là là !
12:02J'ai réussi à le dire.
12:03Ce sont les trois choses à savoir.
12:04Bon, je viens en chaussette.
12:06La sèche fait partie
12:07de la grande famille des mollusques,
12:09comme le poulpe et les calamars.
12:10Il s'agit d'un céphalopode, Elsa,
12:12ce qui signifie littéralement
12:14la tête sur les pattes.
12:16Il y a une tête,
12:16et puis ensuite, il y a les pattes.
12:17On le voit, le poulpe,
12:18il y a cette tête,
12:18et puis après, il y a tout de suite
12:19les pattes, les bras ou les tentacules.
12:21Dix tentacules pour la sèche,
12:23comme pour le calamar,
12:24contrairement à huit pour le poulpe.
12:27Son corps de la sèche est mou,
12:29allongé de couleur gris,
12:30tirant sur le brun,
12:32et elle peut se diriger et naviguer
12:34grâce à un os de sèche
12:35qui est à l'intérieur
12:36et qui lui sert de gouvernail.
12:38Attention, tout à l'heure,
12:39Arthur Delaporte a dit
12:40que sa grand-mère préparait ça
12:41très facilement,
12:42mais la sèche mérite
12:43une bonne préparation
12:44avant d'être cuisinée.
12:46Il faut d'abord couper les tentacules
12:47au plus près du corps,
12:48que l'on garde, bien sûr,
12:49pour la recette.
12:50Ensuite, ouvrir le corps,
12:52extraire les viscères,
12:55l'os de sèche,
12:56tout en veillant à ne pas percer
12:58les poches d'encre,
12:58parce que là,
12:59c'est toute la cuisine
13:00qui devient noire.
13:02C'est assez impressionnant.
13:03D'abord, cette encre,
13:04on peut essayer de la garder
13:05pour cuisiner,
13:06et puis, attention,
13:07parce qu'elle risque de se propager.
13:09Enfin, une fois bien rincée
13:10et séchée,
13:11votre sèche est prête.
13:12Alors, selon le type de cuisson,
13:13vous pouvez soit la découper
13:14en lanière
13:15ou garder de larges blancs de sèche,
13:17un peu comme ça.
13:18Vous les faites griller à la plancha
13:19ou dans une poêle
13:20légèrement huilée.
13:22Vous pouvez aussi
13:23la faire blanchir un peu avant
13:24dans l'eau frémissante.
13:25Et puis après,
13:26moi, j'aime bien,
13:26on peut la faire cuire aussi
13:27une fois qu'elle a été
13:29un peu cuite à l'eau
13:30dans son encre
13:31avec des tomates,
13:32voire avec du vin
13:33comme un ragoût,
13:34comme une daube.
13:35Ça aussi,
13:35c'est plus insolite,
13:37mais c'est très bon aussi.
13:38Elle se colore après,
13:39du coup ?
13:39Elle devient toute noire
13:40avec les tomates.
13:41Tout devient noire.
13:42Je n'ai jamais goûté ça.
13:43Le ragoût de sèche ?
13:43Non.
13:44Très, très bon.
13:44Il y a aussi du ragoût de poulpe
13:45en graisse, etc.
13:46Comme une daube provençale
13:48parce que la sèche
13:49se tient bien
13:50et va résister à la cuisson.
13:52Bon,
13:52j'ai bien fait de venir.
13:53Exact.
13:54Et vous n'êtes pas venu sans rien
13:56puisque vous,
13:57on va boire,
13:57on va aussi,
13:58enfin on va manger,
13:59on va boire aussi un peu.
14:00Vous avez ramené
14:00évidemment du cidre.
14:02Je vais, hop,
14:03le montrer.
14:04On est servi.
14:05C'est du cidre brut.
14:06Alors racontez-nous,
14:07ça vient de,
14:07pas loin de chez vous,
14:0820 kilomètres de Caen ?
14:09Non, ça vient de Saint-Ouen
14:10du Méninogé.
14:11Alors je ne sais pas
14:11si vous connaissez
14:12Saint-Ouen du Méninogé.
14:13Pas du tout,
14:13mais alors racontez-nous tout.
14:14C'est vrai qu'en Normandie,
14:15on produit pas mal de cidre
14:17et celui-là,
14:19c'est le seul cidre
14:20de ma circonscription.
14:21Mais il s'avère
14:22qu'il est excellent,
14:23qu'il est servi
14:23sur la table
14:24d'un restaurant
14:25et toilette de ville.
14:26Mais par ailleurs,
14:27que c'est un cidre bio,
14:29petite production.
14:30Enfin, moi,
14:32je les adore.
14:34Voilà,
14:35c'est deux amis,
14:37en fait,
14:38qui le produisent.
14:39Donc, en fait,
14:41Didier s'est installé
14:42en 2007.
14:44Mais bon,
14:44le temps d'avoir
14:45la certification bio
14:47pour ses pommes,
14:48etc.,
14:48il a commencé à produire
14:49à partir de ses propres pommes
14:50en bio
14:50qu'à partir de 2017.
14:51Donc, c'est assez récent.
14:53Mais il est de plus en plus réputé.
14:54Et je le sers
14:55dans toutes mes réunions publiques,
14:57dans tous mes meetings électoraux.
14:59Parce que...
14:59C'est bien,
15:00parce que c'est pas trop alcoolisé
15:01non plus.
15:01Non, mais c'est ça,
15:02parce qu'en fait,
15:02j'avais pas envie
15:04de remettre des gens bourrés
15:05sur la route.
15:06Non, mais parce que c'est vrai,
15:07souvent,
15:07dans les réunions publiques,
15:08à la fin,
15:09on sert un petit coup, quoi.
15:10Et là, au moins,
15:11on se dit, bon,
15:12même s'ils ont bu
15:12deux verres de cidre,
15:14ils sont encore
15:15en état de conduire.
15:15Et donc,
15:16il est servi
15:21sans prétention.
15:22Dans le calvados,
15:24on a quand même
15:24une culture du cidre
15:27qui est assez développée.
15:28Et donc,
15:29les restaurants
15:29cherchent à vendre
15:32des produits locaux.
15:32Donc, on n'a pas
15:33de grands crus.
15:34Donc, on peut servir
15:35des grands cidres.
15:36Alors, je crois
15:36que c'est pas celui-là.
15:37Celui-là, c'est le brut,
15:37mais c'est le demi-sec
15:38qui a une médaille d'argent
15:40qui est servi.
15:41Et leur calvados aussi.
15:42Ils font un très bon calvados.
15:44Et c'est pas désagréable
15:45avec la sèche ?
15:46Ça passe avec tout, en fait.
15:47Oui, c'est vrai.
15:48Ça va bien avec le...
15:48Ça ira très bien
15:49avec le fromage,
15:51avec le dessert.
15:52Et là, c'est plus simple
15:53sur du brut
15:54de le faire passer
15:55avec tout.
15:56Pourquoi ?
15:57C'est plus compliqué ?
15:58Le brut, ça va...
15:58C'est-à-dire que
15:59le brut, il va être
16:00un peu moins sucré.
16:01Donc, du coup,
16:02ça va être plus simple
16:04parce que ça va moins
16:05altérer, en fait,
16:06le palais.
16:07Il y a plus...
16:07Je sais pas...
16:08Non, non.
16:09On accompagne...
16:10Moi, je suis étonné.
16:11On accompagne le fromage
16:11avec du cidre.
16:12Ça, c'est pas du tout
16:13quelque chose.
16:14Ça se fait très bien.
16:15Enfin, en tout cas...
16:16En tout cas, chez nous,
16:17ça se fait...
16:18Justement, vous parliez
16:19de fromage.
16:20Alors, deux fromages
16:21aujourd'hui,
16:22du camembert
16:22et du pont-l'évêque.
16:24Quand on est normand,
16:24on doit aimer le fromage.
16:25J'imagine.
16:26Ça, pas le choix.
16:27Pas le choix.
16:27Alors, évidemment,
16:28moi, je raffole
16:28de tous les fromages.
16:29Vous les goûtez ?
16:30Alors, Jean-Pierre
16:31va servir le camembert,
16:32je sers le pont-l'évêque
16:34qui a l'air
16:34un petit peu plus...
16:35Un peu plus fait.
16:37Ouais, un peu plus fait.
16:38Vous les aimez comment,
16:39vos fromages ?
16:39Vraiment dégoulinants ?
16:41Le camembert,
16:42alors je sais pas
16:42à quoi il ressemble,
16:42celui-là,
16:43quand il est à peu près
16:44comme ça.
16:45Là, il est encore un peu...
16:46Le cœur,
16:47un petit peu...
16:49Il mérite d'être
16:49encore un peu plus...
16:50Mais c'est parce que
16:50je le sors du frigo,
16:51en fait.
16:51Voilà, il est encore
16:52un peu ferme.
16:53On l'aurait sorti...
16:54Toujours sortir le fromage
16:56un peu avant de manger.
16:56Là, je l'ai sorti, quoi,
16:57il y a trois quarts d'heure
16:59et il aurait mérité
17:00de...
17:00La sèche au camembert...
17:02Ah, ben ça, j'avais pas...
17:03Là, on est en train
17:04de mélanger un peu le truc,
17:05mais...
17:06Alors, je sers donc
17:07le Pont-Lévesque.
17:08Pont-Lévesque, c'est...
17:10Moi, j'adore le Pont-Lévesque.
17:11C'est hyper crémeux,
17:12c'est...
17:12C'est fort, quand même,
17:13comme fromage.
17:14Ah, mais pas tant que ça.
17:16Pas tant que ça.
17:16Ça peut être moins fort
17:17que le camembert.
17:18Alors, celui-là,
17:19c'est du camembert
17:20de la ferme
17:22de Champs-Secrets.
17:23Ou la peau de pain.
17:24Avec grand plaisir, oui.
17:26Merci.
17:27Jean-Pierre,
17:27un peu de Pont-Lévesque.
17:28La ferme de Champs-Secrets,
17:29je sais pas si vous connaissez,
17:30c'est très joli,
17:31en tout cas comme nom.
17:32C'est un petit village,
17:32non pas du Calvalos,
17:33mais de l'Orne,
17:35dont Chantal Jourdan,
17:36qui est ma collègue députée
17:37de l'Orne,
17:39a été maire.
17:41Et en fait,
17:41elle est devenue députée
17:42après avoir été maire
17:43de Champs-Secrets.
17:43Et ils ont
17:44le seul camembert
17:46qui remplit
17:47trois critères.
17:49Il est fermier,
17:50il est AOP,
17:52évidemment,
17:52au lait cru,
17:53moulé,
17:54à la louche.
17:55Et il a un dernier critère
17:56dont je me souviens plus,
17:58je l'avais noté.
17:59Eh bien, il est bio.
18:00Il est bio.
18:00Donc, il est parfait,
18:01en fait.
18:02Donc, il remplit
18:03tous les critères
18:04et il est délicieux.
18:05Il est en vente
18:05dans pas mal de Biocop,
18:07d'ailleurs,
18:07même à Paris,
18:08on peut en trouver.
18:10Et franchement,
18:11j'ai jamais trouvé
18:12de meilleur qu'à mon père.
18:13Et on finit forcément
18:14un repas sur du fromage.
18:15Alors,
18:16chez moi,
18:17c'est le fromage
18:17puis dessert.
18:18Et dessert.
18:19Alors,
18:19on y reviendra.
18:20On va passer justement
18:21dans cette émission
18:22au quiz.
18:27Arthur Delaporte,
18:28vous le rédacteur
18:29d'un mémoire
18:30sur le voyage présidentiel
18:31de François Mitterrand
18:32à Sofia.
18:33J'ai retrouvé ça
18:33dans les archives.
18:35Vous êtes sans doute,
18:36sans doute incollable
18:37sur la cuisine bulgare.
18:39J'ai quelques bases seulement.
18:41Sauriez donc vous nous dire
18:42si ces affirmations
18:43sont vraies ou fausses.
18:45Les Bulgares
18:45sont de grands amateurs
18:46de yaourts
18:47qu'ils consomment
18:48depuis 3000 ans
18:49avant Jésus-Christ.
18:50Donc,
18:51on rajoute 2000,
18:51ça fait 5000 ans.
18:52Est-ce que c'est vrai
18:53ou est-ce que c'est faux ?
18:54Je vous redis vrai.
18:55Vrai.
18:56Et effectivement,
18:58d'ailleurs,
18:58on a même des chiffres
18:59qui vont au-delà,
18:597000 ans.
19:00Et le Lactobacillus
19:02Bulgaricus,
19:03l'un des deux
19:03fermants à l'oeuf
19:04dans la transformation
19:04du lait
19:05en yaourt,
19:06a d'ailleurs été isolé
19:07sur un yaourt bulgare.
19:08Donc,
19:08on peut même dire
19:09que les Bulgares
19:10sont un peu
19:10les inventeurs,
19:11les pionniers du yaourt.
19:13Sur les bords
19:14de la mer Noire,
19:15on déguste
19:16de la pastarva.
19:18C'est une fera grillée.
19:20Est-ce que c'est vrai
19:21ou est-ce que c'est faux ?
19:24Elle est vraie ?
19:26Non,
19:26c'est faux
19:26parce que la pastarva
19:27signifie en bulgare
19:28truite
19:29et la fera,
19:30vous aurez pu le savoir,
19:31est un poisson
19:32du lac Léman.
19:33Oui,
19:34d'accord,
19:34mais...
19:34Le plastard de la Bulgarie,
19:36alors ça,
19:37vous en avez peut-être
19:37mangé quand vous
19:38étiez avec François Mitterrand.
19:40La banista,
19:41c'est une recette
19:42à base de fromage
19:44et cette recette
19:45fait partie
19:45de ce qu'on appelle
19:46en Bulgarie
19:46ou même dans la région,
19:48en Albanie aussi,
19:49des boreks.
19:50Vrai ou faux ?
19:51Vrai.
19:52Oui,
19:52vrai,
19:52parce que Elsa,
19:53borek,
19:54désigne tous ces plats
19:55qui sont préparés
19:56à base de pâtes philo,
19:59ce qu'on appelle
19:59la yufka
20:00en jargon local
20:02et tout ça,
20:03ça s'appelle borek.
20:04Alors,
20:04il y a des épinards,
20:05il y a de la feta,
20:06du fromage à l'intérieur,
20:08et enfin D,
20:09le tarator n'est pas
20:10un dinosaure,
20:11est une sauce
20:12très relevée
20:13à base de piment
20:13servi avec des grillades
20:15en Bulgarie.
20:16Vrai ou faux ?
20:17J'en ai aucune idée,
20:18mais je vais dire faux
20:19comme ça.
20:19Oui,
20:20bien joué,
20:20faux,
20:21c'est une soupe glacée
20:22aux concombres
20:22et aux noix.
20:23Parator.
20:24Si,
20:24j'en ai mangé.
20:25Bah voilà.
20:26À vous Elsa.
20:27Ça va,
20:27pour la Bulgarie,
20:28ça va.
20:28Pour la Normandie,
20:30plus précisément,
20:31la spécialité locale,
20:33les tripes.
20:34Alors,
20:34vous ne pouvez pas
20:35ignorer,
20:36effectivement,
20:36c'est à la mode
20:37de camp
20:38qu'on mange
20:39ces tripes,
20:39c'est le plat
20:40régional culte.
20:41Alors,
20:41dites-nous
20:42si c'est vrai
20:42ou si c'est faux.
20:43La cuisine des tripes
20:44remonte
20:45à l'antiquité.
20:46C'est faux.
20:48Alors,
20:48c'est vrai,
20:49mais c'est vrai
20:50que c'est au moyen âge
20:52que ça connaît
20:53un franc succès,
20:54notamment en France
20:55et en Europe.
20:56Guillaume le Conquérant,
20:57roi d'Angleterre,
20:58adorait les tripes
20:59accompagnées de calvas.
21:01C'est faux.
21:02C'est faux,
21:02alors c'était accompagné
21:03de quoi ?
21:04Le calva,
21:05ça n'existait pas encore.
21:06Donc,
21:07il devait se contenter
21:07de jus de pomme.
21:09C'est la femme
21:10d'un boucher de camp,
21:11lasse de voir
21:11les estomacs de bœuf
21:13délaissés,
21:14qui inventa
21:14cette fameuse recette
21:15des tripes de camp.
21:16Alors,
21:16pour moi,
21:16c'était un moine,
21:18donc,
21:18c'est pas la femme
21:19d'un boucher.
21:20Et tout à fait raison,
21:21vous avez raison,
21:22c'était le moine
21:23Sidouane Benoît
21:24à l'abbaye des hommes
21:25de camp,
21:26qui aurait inventé
21:26la recette
21:27au XIVe siècle.
21:29Alors,
21:29dernière question,
21:30les tripes à la mode
21:31de camp sont préparées
21:32uniquement avec
21:33la pence de l'animal.
21:34C'est faux.
21:35C'est avec les quatre
21:36parties de l'estomac,
21:37la pence,
21:38le bonnet,
21:39le feuillet
21:39et la caillette.
21:41Les tripes à la mode
21:41de camp,
21:42ça divise quand même,
21:45c'est clivant.
21:47C'est clivant,
21:47c'est clivant,
21:49mais en fait,
21:49c'est clivant
21:49parce que c'est
21:50une barrière psychique,
21:52je pense.
21:52Si on vous écoutait
21:53des tripes sans vous dire
21:53que c'est des tripes,
21:54vous diriez,
21:55c'est délicieux.
21:57Mais on en mange
21:58quand même toujours.
21:59On en mange
21:59pas tant que ça.
22:00Pas tant que ça.
22:02Ça reste un des totems.
22:04Il y a toute une confrérie
22:06de la tripière d'or
22:07qui,
22:08chaque année,
22:10va dans les restaurants,
22:12etc.,
22:12pour essayer de voir
22:13quelles sont les meilleures
22:14tripes
22:14à la mode de camp.
22:16J'ai la chance
22:17d'avoir dans ma circonscription
22:18de boucher de cani
22:19M. Lemariné
22:20qui a gagné deux fois
22:20le concours de la tripe
22:22ces dernières années.
22:23Il est deux fois
22:24champion du monde.
22:25C'est exceptionnel.
22:27C'est très rare
22:27de gagner deux fois de suite.
22:29On sait faire des tripes
22:30de qualité.
22:31N'hésitez pas à venir
22:31les déguster.
22:32Ça vous changera les idées.
22:33En culotte courte,
22:34vous aimiez déjà les sèches
22:35et vous aimiez aussi
22:36les tripes à 10 ans ?
22:37Non.
22:37Mais déjà,
22:38on ne mangeait pas chez moi.
22:40C'est vrai que
22:41le repas du dimanche,
22:43je vous ai dit
22:43ma mère cuisinait très bien
22:44mais plutôt chez mes grands-parents.
22:46On allait manger
22:46chez mes grands-parents
22:46le dimanche.
22:47C'était plutôt du poulet,
22:48de la purée de pommes de terre.
22:50Plus classique.
22:50C'était plus classique
22:51et des tartes aux pommes.
22:53Dans cette émission,
22:54on vous propose aussi
22:55de revenir sur un de vos souvenirs.
22:56C'est la bref de comptoir.
22:57C'est la bref de comptoir pour le prix d'une.
23:04Vous nous racontiez justement,
23:05ça avait rapport avec la Bulgarie,
23:07justement,
23:08un petit déjeuner
23:08qui a compté pour vous.
23:09Alors,
23:10c'est vrai qu'on parlait
23:11de ce mémoire
23:11et le point de départ
23:12du mémoire de mon travail
23:14sur les relations franco-bulgares
23:15autour de la chute du mur,
23:16c'est un petit déjeuner.
23:18Un petit déjeuner
23:18qui a eu lieu
23:19le 18 janvier 1989
23:21à Sofia.
23:22François Mitterrand,
23:23il arrive
23:23et à la dernière minute,
23:25on organise
23:25un petit déjeuner
23:26avec des dissidents.
23:27A l'époque,
23:28la Bulgarie,
23:28c'est un régime communiste
23:29le plus dur,
23:30en fait,
23:31après,
23:32enfin,
23:32même le plus dur,
23:32on va dire le plus talinien.
23:34Et donc,
23:34il se retrouve à déjeuner
23:35avec des dissidents
23:36qui ont été choisis
23:37un peu comme ça au hasard
23:37et en fait,
23:38autour de ce petit déjeuner,
23:39il y en a un
23:39qui devient le premier président
23:41de la Bulgarie démocratique,
23:43Jélu Gélef,
23:43il y avait la première vice-présidente,
23:45il y avait des poètes,
23:46des intellectuels,
23:48par exemple,
23:48il y avait Angel Wagenstein
23:49qui avait eu la palme d'or
23:51à Cannes
23:52dans les années 50
23:53et il s'avère que
23:55je me suis concentré
23:56sur cette énigme.
23:57Pourquoi ce petit déjeuner ?
23:58Comment les gens
23:59avaient-ils été sélectionnés ?
24:00Donc,
24:01c'était assez marrant
24:01de partir de là
24:04et de comprendre aussi
24:05ce que ce petit déjeuner
24:06avait produit
24:06en termes de légitimation
24:08de dissidents
24:09pour derrière,
24:10en fait,
24:11qu'ils puissent,
24:12au lendemain
24:13de la chute,
24:14on va dire,
24:15du régime de Givkov
24:16autoritaire,
24:17prendre le pouvoir
24:18et participer,
24:19on va dire,
24:19à la démocratisation
24:20tout en étant très attaché
24:22à un lien
24:23avec la France,
24:24avec François Mitterrand
24:24qui leur avait,
24:25à un moment
24:26où ils étaient réprimés,
24:27fait confiance.
24:28Voilà,
24:28donc ça,
24:28c'est le point de départ
24:30et ce qui est marrant
24:31c'est que ce mémoire
24:32m'a permis derrière
24:33d'aller en Bulgarie,
24:34je l'ai présenté
24:35à la fac de Sofia
24:35et j'ai participé
24:36à la réplique
24:37du petit déjeuner
24:3830 ans plus tard
24:39donc à la résidence
24:41de l'ambassadeur de France.
24:42Comme une reconstitution.
24:43Comme une reconstitution.
24:44Vous jouiez François Mitterrand ?
24:45Alors non,
24:46je ne jouais pas François Mitterrand
24:47mais c'était extrêmement émouvant
24:48parce qu'il y avait encore
24:49deux des personnes
24:50présentes à ce petit déjeuner
24:51dont Wackenstein
24:52qui est mort
24:52un an plus tard
24:54et pour le coup,
24:57moi ça m'a vraiment marqué
24:59sur la table diplomatique
25:01on va dire
25:01et le rôle de ces moments
25:03dans,
25:04parfois fondateurs.
25:06Et alors très très rapidement
25:07la deuxième anecdote
25:08parce qu'on voudrait après
25:09vous parler des sujets
25:10qu'on a concoctés aujourd'hui,
25:11c'était avec votre prédécesseuse ?
25:13Oui,
25:14alors c'est une petite transition
25:16mais c'est vrai qu'à l'Assemblée nationale
25:17il y a aussi
25:18on va dire
25:18des moments très politiques
25:19et parfois on ne s'y attend pas.
25:21Et donc voilà
25:22quand je travaillais ici
25:23il y a une députée du groupe
25:24que j'adorais
25:25et que j'admirais
25:25je lui avais demandé un stage
25:26en 2012
25:28elle m'avait dit
25:28mon équilibre est pleine
25:29enfin réponse type
25:30comme tous les stagiaires
25:31qui veulent faire un stage reçoit
25:32et là elle me dit
25:33est-ce que tu veux venir manger avec moi ?
25:34Donc je lui dis
25:35bon bah ok
25:36allons manger
25:36donc on va au 7ème étage
25:38il y a un espèce de restaurant
25:40au 7ème étage
25:40pour les députés
25:41et à la fin du repas
25:43elle me dit
25:43bon voilà
25:43je ne me représente pas
25:45est-ce que tu as envie
25:48de te présenter
25:48sur la 2ème circonscription
25:50du Calvados ?
25:51Alors là je suis un peu
25:52tombé de ma chaise
25:53voilà donc
25:54je lui ai dit
25:54réfléchissons-y
25:55mais c'est vrai que c'est ce moment
25:58où Laurence Dumont
25:58m'a dit
26:00est-ce que tu as envie
26:01de devenir députée
26:02si tu gagnes l'élection
26:03mais je ferai tout pour
26:04et franchement
26:06encore
26:06enfin chaque jour
26:07je lui suis à la fois
26:09extrêmement reconnaissant
26:10de la confiance
26:10qu'elle a eue en moi
26:12et de cela
26:13enfin c'était il y a 4 ans
26:14donc c'est vrai que
26:15vous avez repris le plan
26:16c'est je pense
26:17le déjeuner
26:19qui a le plus compté
26:19dans ma vie politique
26:21allez on va passer à présent
26:22au dessous des plats
26:23alors on le disait
26:30vous êtes président
26:31d'une commission d'enquête
26:32on va revenir justement
26:33sur une tendance
26:34qui est dans le réseau
26:35social TikTok
26:36c'est la skinny talk
26:37des jeunes filles
26:38qui filment leur extrême maigreur
26:40qui font l'apologie
26:41de l'anorexie
26:41Maïté Frémont
26:42et Juliette Prugnion
26:43rencontraient la mère
26:44d'une victime
26:45mais aussi une jeune femme
26:46Olympe
26:46qui elle, elle alerte
26:47sur ce danger
26:48reportage
26:49ça a été une enfant
26:52qui a jamais eu
26:55aucun problème
26:55de poids
26:56et qui était plutôt
26:57pendant le confinement
26:58elle regardait
26:59vous savez
27:00les émissions de cuisine
27:01elle faisait des gâteaux
27:02incroyables
27:03Gaëlle nous reçoit
27:04ce jour-là
27:05pour dire
27:06raconter
27:07ce que sa fille
27:08a vécu
27:08pendant plus de deux ans
27:10tout commence à 13 ans
27:12l'arrivée un peu forcée
27:13du premier téléphone portable
27:15et elle était
27:15la dernière de sa classe
27:16à ne pas avoir de téléphone
27:18en quelques mois
27:19sa fille change
27:20d'abord
27:21les scarifications
27:22sur sa peau
27:23puis une tentative
27:25de suicide
27:25et débute
27:27cette perte de poids
27:28flagrante
27:29elle pèse 35 kg
27:30donc elle est hospitalisée
27:32à la maison de Solène
27:33c'est un peu violent
27:35ce que je vais dire
27:35mais on voit son enfant
27:37on dirait
27:37qu'elle sort de chute
27:38avec quelque chose
27:39qui comme si
27:41l'on voyait son enfant
27:42disparaître
27:42Gaëlle comprend alors
27:44l'emprise
27:45des réseaux sociaux
27:46sur sa fille
27:47oui
27:48elle était à un moment
27:49de son adolescence
27:50très vulnérable
27:51dans une période familiale
27:52où il y avait des maladies
27:54et que c'était compliqué
27:54mais il y a un truc
27:55qui s'appelle TikTok
27:56qui a fait un toboggan
27:57comme ça
27:59les vidéos
28:00que sa fille
28:01a pu visionner
28:02des repas
28:04qui te disent
28:05de te contrôler
28:06postés par des centaines
28:07de jeunes femmes
28:08décharnées
28:09qui font l'éloge
28:10de la maigreur extrême
28:12j'imagine que vous avez
28:13tous dû voir
28:13ce phénomène
28:14des skinny talks
28:15sur les réseaux sociaux
28:15en ce moment
28:16c'est un TikTok parallèle
28:17les filles s'encouragent
28:18entre elles
28:18à devenir des cures dents
28:19motivées
28:20Olympe a tout juste
28:2018 ans
28:21et elle est elle aussi
28:22sur les réseaux sociaux
28:24perdre ses dents
28:24avoir le teint pâle
28:25et après ressembler
28:26à monsieur propre
28:26parce que t'auras perdu
28:27tous tes cheveux
28:28j'appelle pas ça être une queen
28:29la vraie queen
28:29c'est pas celle qui joue
28:30du xylophone avec ses côtes
28:31c'est celle qui survit
28:32à tout ce cirque
28:33celle qui recolle les morceaux
28:34et celle qui sait
28:34que son poids n'est pas un produit
28:35la jeune humoriste
28:37est atteinte d'anorexie sévère
28:39depuis trois ans
28:40même si on n'était pas
28:41dans une démarche
28:42de vouloir perdre du poids
28:43ou vouloir avoir
28:43un corps taille mannequin
28:45automatiquement
28:46si on voit
28:47ce genre de vidéos
28:47qui reviennent
28:48si en plus on les regarde
28:49en entier
28:50c'est vrai qu'on peut
28:51se remettre en question
28:53et ça peut être très vite
28:54très dangereux
28:54et puis j'en sais quelque chose
28:56on tombe très vite
28:56dans un engrenage
28:57le hashtag skinny talk
28:59est désormais bloqué
29:00pourtant
29:01il suffit de taper
29:02d'autres mots
29:03pour voir réapparaître
29:05les vidéos
29:05donc Artir de Laporte
29:09je le répète
29:09vous êtes président
29:10de la commission d'enquête
29:11sur les effets psychologiques
29:12de TikTok
29:12vous aviez d'ailleurs
29:13auditionné Gaëlle
29:14quand elle parle
29:15de cette image
29:16du toboggan
29:17de jeunes qui sombrent
29:18dans un toboggan
29:18c'est ce que vous avez ressenti
29:19quand vous écoutez
29:20les parents de victimes
29:21ou les victimes
29:21c'est sûr
29:22moi je tiens à le dire
29:23parce qu'on a beaucoup parlé
29:24d'autres auditions
29:25que celles des victimes
29:26de TikTok
29:27c'est celle que j'ai trouvée
29:29la plus bouleversante
29:30on a ces parents
29:32d'enfants
29:32qui ont sombré
29:33parfois en quelques semaines
29:35quelques mois
29:35parce qu'ils n'allaient pas
29:37très bien
29:38pour une raison
29:39ou une autre
29:39harcèlement
29:40décès d'un proche
29:41ou autre
29:41ou l'adolescence aussi
29:43peut-être
29:43ou l'adolescence
29:44parce que c'est vrai
29:44que c'est jamais simple
29:46et que c'est aussi
29:47la période
29:47autour de 14-16 ans
29:49où on va commencer
29:50à développer
29:51des troubles
29:51du comportement alimentaire
29:52et en fait
29:53TikTok va détecter
29:54qu'il y a quelque chose
29:55qui ne va pas
29:55chez le jeune
29:56enfin c'est pas TikTok
29:57lui-même
29:58c'est l'algorithme
29:58qui voit un peu
30:00les préférences
30:00des utilisateurs
30:01et qui va les enfermer
30:02c'est ce qu'on appelle
30:03le rabbit hole
30:04ou le terrier de lapin
30:05où en fait
30:06on ne voit plus que ça
30:07parce que l'algorithme
30:08fait qu'après
30:09qu'on vous propose
30:09que des vidéos
30:10sur le même plan
30:11c'est un flux continu
30:12qui ne s'arrête jamais
30:13qui se rafraîchit
30:14en permanence
30:14et qui se réactualise
30:15pour s'adapter
30:16exactement à ce qui convient
30:18en tout cas
30:18ce qui maintient
30:19l'attention de l'utilisateur
30:20on peut passer
30:21d'un contenu un peu banal
30:22au début
30:22et puis en fait
30:23très rapidement
30:24on va dériver
30:26alors là
30:27dans le cas
30:27de la skinny talk
30:28par exemple
30:28on voit que le mot
30:29dièse a été supprimé
30:31par TikTok
30:31mais en fait
30:32on rajoute très facilement
30:33une lettre à la place
30:34ou un chiffre
30:35etc
30:35il y a des stratégies
30:36de contournement
30:37et encore
30:37le mot dièse
30:37n'a été supprimé
30:38qu'après une intervention politique
30:40qu'après un scandale national
30:41on va dire
30:42qu'il y a eu
30:43dans la presse
30:44des échos de ça
30:45et que la ministre
30:45se soit déplacée à Dublin
30:46ils ont dit
30:47ok on supprime
30:47le problème
30:48c'est qu'on ne devrait pas attendre
30:49qu'il y ait un phénomène politique
30:51pour pouvoir modérer les contenus
30:53donc il y a un vrai enjeu
30:54de contexte
30:56il faut que la plateforme
30:57puisse détecter
30:58ce qui va
30:58ce qui ne va pas
30:59mais si on voit quelqu'un
31:00qui se met en avant
31:01avec ses côtes saillantes
31:03je suis désolé
31:04mais ça ne va pas
31:04donc il y a en effet
31:06une tendance
31:06à la promotion
31:07de la maigreur excessive
31:08ou à l'inverse
31:10de comportements
31:11de type boulimique
31:12qui pour le coup
31:14sont extrêmement perturbants
31:15quand on les regarde
31:16et vous alors
31:17est-ce que vous vous sentez
31:18impuissant par rapport à ça
31:19qu'est-ce qu'on peut proposer
31:20parce qu'on parle souvent
31:21de l'interdiction de TikTok
31:22par exemple
31:23ce que j'ai constaté
31:24c'est le vrai sentiment
31:26d'impuissance
31:26à la fois des parents
31:28qui ont vu leurs enfants basculer
31:29mais aussi
31:30des pouvoirs publics
31:31plus largement
31:32et du régulateur européen
31:34il y a des enquêtes
31:35qui sont en cours
31:35en ce moment à Bruxelles
31:36et qui s'appuient notamment
31:37sur ces histoires
31:39tragiques
31:39de jeunes
31:40qui ont pu
31:40aller jusqu'au suicide
31:41et je crois
31:43qu'il y a une urgence
31:44à agir
31:44il y a une urgence
31:45à réguler
31:45à mettre des sanctions
31:46quitte à aller derrière
31:48jusqu'au bannissement
31:49de l'application
31:49si on considère
31:50qu'elle est trop dangereuse
31:51parce qu'il y a un principe
31:52de précaution
31:52chaque mois qui passe
31:53c'est des jeunes
31:55des dizaines de jeunes
31:56qui peuvent basculer
31:57dans ce type de trouble
31:58même si
31:59encore une fois
31:59l'application
32:00n'est pas forcément
32:00la cause du mal-être
32:01mais c'est un catalyseur
32:02Vous dénoncez aussi
32:03la faiblesse
32:04des modérateurs
32:04vous dites
32:05qu'ils sont trop peu nombreux
32:06pour pouvoir contenir
32:07tous ces postes
32:08et tout ce contenu
32:08Il y a 500 modérateurs
32:11en langue française
32:13pour tous les contenus
32:15c'est des millions
32:16et des millions
32:16de contenus
32:17alors on nous dit
32:17on améliore l'algorithme
32:18mais en même temps
32:19ils ont réduit
32:20le nombre de modérateurs
32:21de 15%
32:22à l'espace de 6 mois
32:23et ils sont incapables
32:23de nous expliquer
32:24pourquoi sinon
32:24pour des raisons d'argent
32:25ils réduisent le nombre
32:26de modérateurs
32:27alors même qu'il faudrait
32:28par exemple
32:29avoir beaucoup plus
32:31de modérateurs
32:31vous savez on a des lives
32:32sur TikTok
32:32donc des lives
32:33en fait c'est autant
32:34de discours incontrôlables
32:35qu'on ne peut plus revoir
32:36derrière
32:36et s'il n'y a pas
32:37un peu de modération
32:38humaine de ces lives
32:39derrière c'est fini
32:40Là on est dans une zone
32:41un peu grise aussi
32:42parce que quand on voit
32:43certaines vidéos
32:44bon bah c'est quelqu'un
32:45qui va manger
32:45de bouts de concombre
32:47est-ce que pour vous
32:49c'est vraiment
32:49c'est quoi ?
32:49Il y a clairement
32:50une mise en danger
32:51de la vie d'autrui ?
32:52Il faut une appréciation
32:53contextuelle
32:54c'est pour ça que la modération
32:55humaine est essentielle
32:55parce que l'algorithme
32:57s'il voit juste concombre
32:59il ne va pas supprimer
32:59par contre s'il voit
33:01la manière dont ça se place
33:02dans un filtre
33:03s'il lit un peu
33:04ce que disent les gens
33:05par rapport à ce type
33:06de contenu
33:06parce qu'on va signaler
33:07on va décrire
33:07pourquoi on voit ça
33:08bah en fait oui
33:09on peut aller voir aussi
33:11le type de contenu
33:12de manière générale
33:12que propose une personne
33:14si c'est une fois du concombre
33:15mais si c'est que du concombre
33:16tous les jours
33:16et de la salade
33:17bah là on peut se dire
33:18qu'il y a un problème
33:19sur le compte de manière générale
33:20moi j'ai été sur des comptes
33:22de personnes
33:22qui se mettent en scène
33:23en train de vomir
33:24qui se mettent en scène
33:25dans leur chambre d'hôpital
33:26après une tentative de suicide
33:28en écrivant
33:29la prochaine fois sera la bonne
33:30donc si on voit juste
33:31la prochaine fois sera la bonne
33:32et une chambre d'hôpital
33:34on ne sait pas
33:35mais sauf que là
33:36il y a vraiment besoin
33:36de modération contextuelle
33:38et humaine
33:38au delà de la plateforme
33:39Elsa j'avais une question aussi
33:40vous avez peut-être vu
33:41en scrollant
33:42mais c'est peut-être
33:43une question idiote
33:43mais moi je me suis intéressé
33:45à ces jeunes filles
33:46qui font ces postes
33:47qu'est-ce qui les anime
33:48qu'est-ce qui fait
33:50qu'elles poussent
33:51ces autres jeunes filles
33:52à aller vers la mort
33:54le suicide
33:55quels sont leurs dessins
33:56leurs buts
33:57en en discutant avec elles
33:58on voit que c'est des jeunes filles
33:59qui ne vont pas bien
33:59et elles vont trouver
34:01dans TikTok
34:01de la reconnaissance
34:02de la reconnaissance
34:04de pères qui vont soit
34:04donner des encouragements
34:05soit la prochaine fois
34:06tu arriveras
34:07à ta tentative de suicide
34:08et donc du coup
34:09elles se sentent poussées
34:10elles se sentent reconnues
34:11alors qu'elles se sentent
34:12dans la vie réelle
34:13incomprises
34:14il peut y avoir aussi
34:16et c'est là
34:16où c'est pernicieux
34:17des rémunérations économiques
34:18il y a des
34:20parce que là
34:21il y a la rémunération symbolique
34:22on va dire
34:22une forme de gratification
34:23quand même
34:23c'est bien d'être reconnue
34:24par ses pères
34:25mais TikTok peut verser
34:26de l'argent aussi
34:26si des vidéos font
34:27des millions de vues
34:27et le problème
34:28c'est que toutes les vidéos
34:29liées à l'alimentation
34:30par exemple
34:31c'est des vidéos
34:32qui explosent
34:33on voit très bien
34:34quand Jordan Bardella
34:35ou Emmanuel Macron
34:36se prennent en train
34:36de boire un verre
34:37de vin ou de bière
34:38tout de suite
34:39c'est des millions de vues
34:40et donc on sait très bien
34:41que ce type de contenu
34:41explose
34:42donc rapporte de l'argent
34:43puisque TikTok rémunère
34:44à la vue
34:44alors on voit
34:45que les réseaux sociaux
34:46c'est un danger
34:47c'est aussi la manière
34:48dont Olympe
34:48la jeune humoriste
34:50se sert justement
34:50pour alerter sur le danger
34:52pour faire des vidéos
34:53aussi humoristiques
34:54sur la question
34:55et surtout
34:56ça peut être aussi
34:57un palliatif
34:58ce qui est sûr
34:59c'est qu'il y a
35:01des effets positifs
35:02il ne faut pas les nier
35:03on peut trouver
35:04une communauté
35:05de gens qui ont
35:07les mêmes goûts
35:07les mêmes appétences
35:08que nous
35:08on peut trouver
35:09de l'information
35:10mais le problème
35:11c'est que ça semble
35:12dérisoire par rapport
35:13au danger
35:13que représente la plateforme
35:15donc s'il n'y a pas
35:16de véritable régulation
35:17s'il n'y a pas
35:18de meilleure protection
35:18des mineurs
35:19derrière il faudra
35:20envisager des sanctions
35:21plus importantes
35:22des sanctions
35:23donc fermeture
35:25les obliger
35:26à embaucher
35:26des modérateurs
35:27des amendes très fortes
35:29éventuellement
35:30jusqu'à la fermeture
35:31au moins temporaire
35:32ça c'est des sanctions
35:33qui sont dans la main
35:33de l'Europe
35:34j'allais dire
35:34c'est la solution
35:35fermons TikTok
35:36on ne sera même plus
35:37la peine de faire
35:37ce genre de débat
35:38on n'aura plus
35:38des morts sur la conscience
35:39il y a des pays
35:40qui l'ont fait
35:41il y a des pays
35:41qui ont essayé de le faire
35:42c'est pas aussi simple
35:43que ça
35:43l'Australie par exemple
35:45cherche à mettre en place
35:46une régulation
35:47au moins de 15 ans
35:48mais se rendre compte
35:48que c'est compliqué
35:49il faut bien pouvoir
35:50le justifier
35:51parce que derrière
35:51il y a des enjeux
35:52de la liberté d'expression
35:54de la liberté économique
35:55mais je veux dire
35:56quand on voit
35:57les impacts
35:57que ça peut avoir
35:58c'est vrai que c'est délirant
35:59mais juste pour dire
36:01les troubles du comportement
36:02alimentaire par les réseaux sociaux
36:03n'ont pas commencé
36:04avec TikTok
36:04non parce qu'il y avait
36:05la tendance
36:06pro-Anna
36:07on avait déjà ça sur Instagram
36:07oui bien sûr
36:08donc si ce n'est pas sur TikTok
36:09ce sera ailleurs aussi
36:10mais la spécificité de TikTok
36:13c'est que c'est la force
36:15de l'algorithme
36:15et aussi la rétention
36:17d'utilisateur
36:17qui va passer
36:18des heures carrées
36:19sur la plateforme
36:20on le voit
36:20on a fait passer
36:20un questionnaire
36:21à des jeunes
36:22c'est sur TikTok
36:23qu'il reste le plus longtemps
36:24il y a vraiment
36:25une spécificité pour vous
36:26de ce réseau social là
36:27on ne peut pas le comparer
36:28avec les autres forums
36:28les autres sites
36:29le caractère addictif
36:30est vraiment très très important
36:32et je reviens
36:32sur les modérateurs
36:33il n'y a pas de solution
36:33on ne peut pas modérer
36:34à leur place
36:35on est obligé
36:35de leur confier la modération
36:36c'est ça
36:37on peut leur mettre
36:38des injonctions
36:38le problème c'est que
36:39aujourd'hui
36:39la justice ici
36:41ils répondent plutôt bien
36:42quand la justice
36:42leur dit retirer
36:43ils retirent
36:44et ils retirent rapidement
36:45mais le problème
36:46c'est qu'on ne s'en saisit
36:47pas encore assez
36:47et donc il y a
36:48quelque chose
36:48je pense à développer
36:49de ce point de vue là
36:50on verra ce qu'il en ressortira
36:52notamment dans le rapport
36:53qui sera présenté
36:54début septembre
36:55mais ça fait partie
36:55en tout cas
36:56des pistes de travail
36:57que de faciliter
36:58on va dire
36:58la saisine d'un juge
36:59pour pouvoir
37:00faire retirer rapidement
37:02des contenus
37:03allez on va passer
37:03à un autre sujet
37:04on suit évidemment
37:05les travaux
37:06de cette commission d'enquête
37:07mais on va mettre à présent
37:08les pieds dans le plat
37:08Et Elsa
37:15la cantine
37:16de l'Assemblée nationale
37:17qui nourrit
37:17le personnel
37:18du palais Bourbon
37:19et pas forcément
37:19les députés
37:20n'échappe pas
37:21aussi les députés
37:22pardon
37:22n'échappe pas
37:23aux défis immenses
37:24de la restauration collective
37:25comment préparer
37:26des repas sains
37:27à bas prix
37:28sans gaspillage
37:29tout en soutenant
37:30notre souveraineté alimentaire
37:31alors c'est un vrai casse-tête
37:33réponse en images
37:34avec ce reportage
37:35dans les coulisses
37:36de Mathéo Stéphan
37:37et de Juliette Prunier
37:38on va la mettre
37:39tout au bout
37:40stop stop stop
37:416h30
37:42arrivée des premières commandes
37:43pour Christophe
37:44et ses équipes
37:45voilà typiquement
37:46là on est sur
37:47de la cerise de Moissac
37:48qui va être servie
37:49aujourd'hui
37:50chaque matin
37:51c'est le même rituel
37:52une fois déchargé
37:54les aliments
37:55sont photographiés
37:56répertoriés
37:57et testés
37:57ici
37:58le maître mot
38:00c'est l'hygiène
38:00donc on commence
38:01par le visuel
38:03voilà
38:05là on voit tout de suite
38:07voilà
38:07on est sur un poisson frais
38:08voilà la peau est belle
38:10ensuite
38:12le petit test
38:13on est à zéro degré
38:14donc là c'est parfait
38:15au niveau hygiène
38:16on est sur du top
38:18en moins de 3 heures
38:19plus de 2 tonnes
38:20de marchandises
38:21sont passées au crible
38:22par Christophe
38:23il faut faire 11 heures
38:24on ouvre le premier restaurant
38:24donc il faut que la chandise
38:26soit dans les bonnes cuisines
38:28défis logistiques
38:30mais aussi écologiques
38:32parmi les priorités
38:33l'anti-gaspillage
38:35alors qu'un français
38:36jette en moyenne
38:3624 kg de nourriture comestible
38:39chaque année
38:40ici
38:40les produits hors standard
38:42sont mis en valeur
38:43on va regarder vite
38:44on commande la veille
38:46pour le lendemain
38:47on a toujours une photo
38:48du produit
38:48avant de le commander
38:49on sait exactement
38:49à quoi on s'attend
38:50donc là on est sur
38:51un petit coupon
38:52sur un défaut de forme
38:53mais en fait
38:54c'est un phonou
38:54qui est destiné à être râpé
38:55donc peu d'importance
38:57donc là on se sent vraiment
38:58acteur dans le développement durable
39:00parce que l'agriculteur
39:01du coup tire un revenu
39:02de ses produits
39:03qu'il n'aurait pas pu
39:04commercialiser sinon
39:04donc c'est de la perte sèche
39:06pour lui
39:06nous ça nous intéresse
39:07parce que forcément
39:08il y a un prix
39:08qui est intéressant dessus
39:09autre impératif
39:13l'empreinte carbone
39:14du menu
39:14et le respect des saisons
39:16en ce mois de juin
39:17pas de poireaux
39:18ou de mackereaux
39:19dans l'assiette
39:20mais des produits estivaux
39:21là typiquement
39:25on est sur des courgettes
39:26jaune et verte
39:27la courgette a démarré
39:30vraiment plein d'eau
39:31il y a 3-4 semaines
39:32et bien sûr
39:33quand la saison va s'arrêter
39:34on est souvent sur
39:35fin septembre
39:36début octobre
39:37on arrêtera la courgette
39:38simplement
39:38on passera sur autre chose
39:40on a des légumes d'automne
39:41qui vont arriver tranquillement
39:41au total
39:42plus de 7 millions de français
39:44prennent chaque jour
39:45un repas
39:46dans un établissement
39:47de restauration collective
39:49et on salue évidemment
39:52tous les personnels
39:53des cantines de l'assemblée
39:54dans lesquels
39:54on se rend régulièrement
39:55ils ont toujours le sourire
39:57et donc Jean-Pierre
39:58allez-y pour vos questions
39:59c'est vous qui vous occupez
40:01de cette cantine
40:01c'est un vrai casse-tête
40:02de pouvoir bien manger
40:04à prix raisonnable
40:06avec des produits traçables
40:07en respectant la loi EGali
40:08le bio
40:09comment vous faites
40:10vous avez le temps de bosser
40:11d'aller voir TikTok
40:12à côté ?
40:13non mais c'est vrai
40:14que c'est un casse-tête
40:14et je remercie
40:15comme Elisa le disait
40:16toutes les équipes
40:17de la restauration
40:17c'est plus de 130 personnes
40:19qui travaillent
40:20dans les restaurants
40:21de l'assemblée
40:22à la fois au service
40:23en cuisine
40:23à la plonge
40:24et on a des contraintes spécifiques
40:26c'est des contraintes de temps
40:27par exemple
40:28il faut que les députés
40:29puissent manger vite
40:30entre deux rendez-vous
40:32il y a des contraintes
40:33de lieu
40:34il y a des contraintes
40:35de sécurité
40:35par exemple
40:36pour rentrer
40:36donc ça complexifie les choses
40:38et les contraintes de stockage
40:38on est à flux tendu
40:40on n'a pas d'espace de stockage
40:42pour garder par exemple
40:43des matières premières
40:44pendant plusieurs jours
40:45voire plusieurs semaines
40:46donc ça c'est vraiment
40:47très très compliqué
40:48et ça
40:49voilà
40:49une incidence
40:50sur toute la chaîne logistique
40:51et puis on a aussi
40:51des restaurants en étage
40:52et ça
40:53c'est la galère
40:54il faut prendre des ascenseurs
40:55pour acheminer la nourriture
40:56donc voilà
40:57on arrive à essayer
40:58de cumuler toutes ces contraintes
40:59on va dire matérielles
40:59avec des contraintes
41:01législatives
41:01c'est la loi égalible
41:02donc il faut qu'on arrive
41:03à appliquer la loi
41:04avec une part de bio
41:06est-ce qu'elle est appliquée
41:06parce qu'elle est votée
41:07à l'assemblée
41:07est-ce qu'elle est appliquée
41:08à la cantine
41:0850% de produits durables
41:10et 20% de bio au moins
41:11dont
41:1220%
41:12c'est-à-dire que sinon
41:14on croirait que c'est 70%
41:16sur le
41:1650% durables
41:17dont les 20%
41:18voilà dont 20%
41:19aujourd'hui en fait
41:20on part de loin
41:21on était à environ
41:2310% de bio
41:24il y a deux ans
41:24aujourd'hui on est autour
41:25de 15% de bio
41:26et j'ai bon espoir
41:27que d'ici la fin de l'année
41:28ou au début de l'année prochaine
41:29on ait passé la barre
41:30des 20%
41:31parce que
41:32donc vous ne respectez pas
41:33ce que vous ne la respectez
41:34et d'ailleurs personne
41:34ne la respecte
41:35si on regarde
41:35les différentes collectivités
41:37aujourd'hui c'est un objectif
41:38qui a été fixé dans la loi
41:39mais en fait
41:40il y a des lourdeurs
41:41par exemple
41:42on n'en a pas parlé
41:43mais c'est une autre contrainte
41:44et donc les marchés publics
41:45ils sont signés sur plusieurs années
41:47et donc nous
41:48c'est à chaque renouvellement
41:49de marché public
41:49on va renouveler
41:51le marché des surgelés
41:53on va essayer de
41:54pousser là-dessus
41:55on a renouvelé le pain
41:56l'année dernière
41:57on est passé à 100% de bio
41:59sur le pain
42:00avec du local en plus
42:01parce que c'est
42:02des boulangers parisiens
42:03qui approvisionnent
42:04l'Assemblée nationale
42:05mais il a fallu
42:06les accompagner
42:07parce que tout le monde
42:08ne peut pas répondre
42:08à ces gros appels d'offres
42:10parce qu'on est quand même
42:10plutôt sur 2000 repas jours
42:12c'est vraiment énorme
42:14en fait
42:14on sert environ
42:15250 à 300 000
42:19couverts par an
42:20plus
42:21environ 150 à 200 000
42:23passages
42:24dans les différentes
42:26cafétérias
42:26en libre-service
42:27donc c'est vrai
42:29que c'est une énorme machine
42:30et pour tout ça
42:31si on veut produire
42:32de la qualité
42:33on est quand même
42:34sur des gros marchés
42:34mais on arrive
42:35à trouver des solutions
42:36et justement
42:36parce que vous dites
42:37on
42:38parce que vous êtes
42:38le président
42:39de l'association
42:40qui gère tout ça
42:41mais concrètement
42:43vous faites quoi ?
42:43c'est pas vous
42:44qui choisissez le menu
42:44tous les matins ?
42:45alors non
42:45je ne choisis pas le menu
42:46donc c'est vrai
42:47que je préside
42:47le conseil d'administration
42:48de l'association
42:49de gestion des restaurants
42:50de l'Assemblée nationale
42:51c'est une tâche
42:52que j'adore
42:52parce qu'on peut aller
42:53du niveau de détail
42:54par exemple
42:55moi je voulais
42:57qu'on ait du muesli
42:59le matin
43:00pour arrêter
43:00d'avoir à manger
43:02du pain blanc
43:03par exemple
43:04au petit-déj
43:04ou des croissants
43:05c'est un truc bête
43:06mais maintenant
43:07on a ce muesli
43:07à la buvette parlementaire
43:10mais sinon
43:10c'est d'autres choses
43:11par exemple
43:11les yaourts
43:12les yaourts
43:13dans les cantines
43:14depuis quelques mois
43:15on est à 100%
43:17de yaourts fermiers
43:18bio
43:18alors qu'avant
43:19on avait des Danone
43:20des machins
43:21on a réussi ça
43:23parce qu'on avait
43:24un marché
43:24avec une boîte
43:26qui s'appelle
43:26Normandoise
43:27qui est un producteur
43:28qui récolte
43:31des yaourts fruitiers
43:32entre la Normandie
43:33et l'Oise
43:34depuis 22 ans déjà
43:35mais qui ont une vraie
43:36spécialité là-dessus
43:37grâce à ça
43:38maintenant
43:38on a des bons petits yaourts
43:40c'est bête
43:41mais ça demande du temps
43:42parce que c'est
43:43à chaque renouvellement
43:43on a un autre gros marché
43:45qui a été renouvelé
43:46c'est sur
43:47il s'appelle Gros Dois
43:48donc Gros Dois
43:49lui c'est un grossiste
43:50pareil de Rouen
43:51qui va aller récolter
43:52dans les fermes normandes
43:53des différents produits
43:55de viande
43:56notamment
43:56mais aussi des fois
43:57des produits dédiés
43:58pour acheminer
43:59jusqu'à l'Assemblée nationale
44:00mais pour le coup
44:02moi j'adore
44:02j'adore ça
44:03j'adore
44:04ce petit détail
44:05même si
44:06voilà
44:06c'est pas simple
44:07ça peut faire des conflits
44:08je le dis
44:09parce qu'on avait
44:10par exemple
44:10des petits pots en verre
44:11parce qu'on lutte aussi
44:12contre le gaspillage
44:14ou les déchets
44:14etc
44:15c'est toute la stratégie
44:17on va dire
44:17de transformation écologique
44:18de l'Assemblée
44:19on avait des petits pots
44:21de confiture
44:21mais je disais
44:21c'est bête
44:22il faut qu'on ait des gros pots
44:22et puis qu'on transverse
44:23chacun se serve
44:24etc
44:25et bien on a changé ça
44:27avec des petits pots de confiture bio
44:28un peu artisanal et tout
44:29un collègue est venu me voir
44:30il me dit
44:30mais ouais mais attends
44:31c'était ma circo
44:32les petits pots de confiture
44:34ah oui ça se bagarre aussi
44:35pour les produits locaux
44:36donc en fait ça a une incidence
44:37je dis oui mais là
44:38on est passé sur de la petite confiture
44:39artisanale et tout
44:40voilà
44:41à chaque fois c'est des choix
44:42c'est pas forcément des choix simples
44:44mais c'est une politique
44:45de transformation globale
44:46qui a été impulsée déjà
44:48par ma prédécesseur
44:50et qu'il faut qu'on continue à faire
44:51si on veut non seulement
44:52respecter la loi
44:53mais aussi d'une certaine manière
44:54être une vitrine
44:55parce que c'est important
44:56il y a des gens
44:57qui viennent manger
44:57à l'Assemblée nationale
44:58il y a à la fois
44:59les selfs on va dire
45:00qui servent
45:01enfin allez on va dire
45:03les deux tiers
45:04des repas
45:05on a deux selfs
45:07donc dont un
45:08qui est fréquenté beaucoup
45:08par LCP
45:10les journalistes
45:11voilà
45:11les journalistes
45:12et toutes les équipes
45:13d'LCP
45:13mais on a aussi
45:15on va dire
45:15des restaurants
45:15un peu plus bistronomiques
45:17pour les parlementaires
45:19donc là on a
45:20on va dire
45:21aussi des invités
45:22de l'extérieur
45:22qui viennent
45:23et l'idée c'est de mettre
45:24en valeur aussi
45:25le savoir-faire
45:25la gastronomie
45:26les producteurs locaux
45:27et la restauration collective
45:28c'est vraiment un défi
45:29je crois que c'est plus
45:30de 4 milliards de repas
45:31servis en France
45:31il y a 7 millions de personnes
45:32qui ont l'habitude
45:33d'y manger
45:33etc
45:34donc il faut aussi
45:35que ça donne
45:35des bonnes habitudes
45:36alimentaires
45:37et c'est des marchés
45:38immenses
45:39et c'est vrai que
45:40nous on a toutes ces
45:40contraintes là
45:41et il y a un marché
45:43par exemple
45:43qu'on va bientôt
45:44renouveler
45:44je l'ai dit tout à l'heure
45:45mais qui est très important
45:46c'est le marché du surgelé
45:47parce qu'en fait
45:47il y a du surgelé
45:49dans la restauration collective
45:51je veux dire
45:51c'est impossible
45:52de faire sans
45:53avec les contraintes
45:54les délais etc
45:54mais ça ne veut pas dire
45:56que ça doit être
45:56du surgelé
45:57de mauvaise qualité
45:57on peut avoir
45:58de la bonne qualité
45:59en surgelé
46:00à l'Assemblée nationale
46:01Le CNRC
46:03qui est le syndicat national
46:03de la restauration collective
46:04l'autre jour
46:05j'étais à une de leurs
46:07représentations
46:07ils ont alerté
46:08sur la fin
46:09la menace qui pèse
46:10sur le modèle français
46:11parce que
46:11comme Elsa vient de le dire
46:12c'est invraisemblable
46:13on est un des rares pays
46:14à nourrir autant de monde
46:16dans les prisons
46:16dans les crèches
46:17dans les hôpitaux
46:18dans les EHPAD
46:18dans les écoles
46:19à l'Assemblée etc
46:20est-ce qu'ils dénonçaient
46:22la pression des normes
46:24le manque de financement
46:24des donneurs d'ordre
46:25public et privé
46:26vous êtes inquiet
46:27sur la pérennité
46:29de ce modèle français ?
46:30ce qui est sûr
46:30c'est que tout ceci
46:31coûte de l'argent
46:31aujourd'hui
46:33on a cette transition
46:34et on peut être fier
46:36de manière générale
46:37de la restauration
46:38collective en France
46:38on ne le dit pas assez
46:40mais quand on va
46:40dans d'autres pays
46:41on voit tout de suite
46:43la différence de qualité
46:44on est une référence
46:46c'est clair
46:47mais voilà
46:48ça coûte de l'argent
46:48et avec l'inflation
46:49on a eu tendance
46:51à réduire
46:52notamment
46:52toute la politique
46:53de transfert
46:54vers le bio
46:54et donc ça a eu
46:56une incidence aussi
46:57sur tous les producteurs
46:58donc il y a des gens
46:59qui faisaient du bio
47:00aujourd'hui
47:00qui ne peuvent plus
47:01et donc il faut relancer ça
47:03mais ça demande
47:04de l'investissement public
47:05et c'est vrai que
47:06nous notre modèle
47:07il est un peu déficitaire
47:08c'est-à-dire qu'on demande
47:09chaque année
47:10une petite subvention
47:11par rapport au budget total
47:13à l'assemblée d'exploitation
47:14mais c'est vrai que
47:15dans les cantines scolaires
47:17c'est la même chose
47:17c'est des modèles
47:18qui sont déficitaires
47:19qui sont très subventionnés
47:20mais pour le coup
47:21c'est nécessaire
47:22parce qu'il y a des enjeux
47:23de santé publique
47:24il y a des enjeux écologiques
47:25il y a des enjeux
47:26d'aménagement du territoire
47:28plus largement
47:28et donc il faut
47:29maintenir le cap
47:30et sur les défis par exemple
47:31parce qu'on voit
47:31par exemple
47:32dans les cantines scolaires
47:33c'est aussi une manière
47:33d'éduquer les enfants
47:34dans les restaurations collectives
47:36on a l'habitude
47:36d'avoir des tomates
47:37365 jours par an
47:38de l'ananas tout le temps
47:39il faut une saisonnalité
47:40des produits
47:41c'est très important
47:41on y travaille vraiment
47:43moi j'ai demandé
47:44est-ce qu'on arrête
47:44les tomates hors saison
47:45par exemple
47:46mais ça c'est
47:48il faut de la volonté
47:49pour ça
47:50parce qu'on dit
47:51il y a les habitudes
47:52etc
47:52s'il n'y a plus
47:53la salade de tomates
47:54ça va râler
47:55il n'y a plus
47:56la salade de tomates
47:56et je crois
47:58qu'aujourd'hui
47:58on est prêt
47:59à cette bascule là
48:01il y a aussi
48:02d'autres enjeux
48:02par exemple
48:03c'est de développer
48:03l'alimentation
48:04non carnée
48:05et pour le coup
48:06il faut que ça soit
48:08du végétarien
48:09qui soit bon
48:10pour que les gens
48:11aient envie d'y rester
48:12donc on a développé
48:13depuis 2016
48:13une offre végétarienne
48:14ça représente 20%
48:15des plats vendus
48:17à l'Assemblée Nationale
48:18donc c'est pas négligeable
48:19mais il faut qu'on continue
48:20à monter
48:21sur ce point là
48:22parce que à la fois
48:23c'est quand même
48:23globalement un peu plus économique
48:24mais pas tant que ça
48:26parce que si on veut
48:27du bon végétarien
48:27il faut y mettre le prix aussi
48:29alors j'ai vu qu'il y avait
48:29une polémique
48:30qui avait agité
48:30les plateaux de la cantoche
48:31le foie gras est interdit
48:33à l'Assemblée Nationale
48:34on appelle ça le foie gras gate
48:35est-ce que c'est vrai ou pas ?
48:36non
48:36c'est totalement faux
48:37c'est pourtant un député
48:38qui était à l'origine
48:39oui mais en fait
48:40je pense qu'il y a eu
48:41de la désinformation
48:42qui a été faite là-dessus
48:43on a juste arrêté
48:45de servir du foie gras
48:46toute l'année
48:47et moi je trouve
48:48que c'est normal
48:48il y en a juste à Noël
48:50il faut savoir
48:50que le prix du foie gras
48:52a doublé
48:53et donc du coup
48:54ça avait un coup
48:55avec la grippe aviaire
48:56etc
48:56voilà avec la grippe aviaire
48:58et donc nous ce qu'on a dit
48:59c'est qu'on arrête
49:00d'en mettre toute l'année
49:01parce que aussi
49:02il faut arrêter
49:03de donner l'idée
49:04qu'on est dans le luxe
49:04on est dans
49:05je veux dire une cuisine bistro
49:06qui peut être un peu
49:07améliorée etc
49:08voilà mais c'est
49:09on n'est pas dans
49:10l'idée qu'on va bouffer
49:12du foie gras toute l'année
49:12on en a par certaines périodes
49:14on en a pendant l'hiver
49:15on en a évidemment
49:16dans tout ce qui est
49:17banquets, traiteurs etc
49:19enfin bon
49:19s'il fallait que je vous dise
49:20je crois qu'on est encore
49:21à 150 kg de foie gras
49:22consommés en 2024
49:24donc c'est pas non plus
49:25rien du tout
49:26sans compter
49:27les macres
49:27les machins
49:28les trucs
49:28enfin c'était un député du GER
49:30qui était à l'origine
49:31j'en ai beaucoup parlé
49:32avec lui
49:33et puis il y a des enjeux
49:34voilà au delà de ça
49:35d'amélioration
49:36je parle pas que du foie gras
49:37mais de
49:38du bien-être animal
49:40et donc il faut qu'on
49:42on ait ces produits
49:43parce que c'est important
49:43ça fait partie de notre
49:44culture collective
49:45mais pas forcément
49:46tout le temps
49:47et alors on va finir
49:49avec une note plus sucrée
49:50puisque c'est le péché mignon
49:51alors normand jusqu'au bout
49:57avec un dessert
49:57un totem du sucré normand
50:00regardez
50:00Elsa
50:01une turgoule
50:03c'est un riz au lait
50:04qui est cuit longuement
50:05au four
50:06d'où cette petite peau
50:07mais si j'ai bien compris
50:08cette peau
50:08elle est très prisée
50:10et il faut la garder
50:11il faut la manger
50:12parce qu'elle est un peu caramélisée
50:13alors ça cuit des heures
50:14et il faut surtout pas dire
50:15que c'est un riz au lait
50:16c'est ça
50:16il y a un peu de cannelle
50:17je crois dedans
50:17c'est un riz au lait
50:18à la cannelle
50:19mais c'est vrai que c'est une recette
50:21typiquement normande
50:21et pourtant
50:22c'est une recette mondiale
50:23pourquoi ?
50:24parce que mondiale
50:25mondialisée
50:26parce qu'en fait
50:28à Honfleur
50:29au Havre
50:29il y avait des
50:31la mondialisation
50:32c'est Honfleur
50:33ça va
50:33non mais c'est pourquoi
50:34parce qu'on importait du riz
50:35on importait de la cannelle
50:36et on importait du sucre
50:38et donc c'est
50:39au 18ème
50:4119ème siècle
50:41qu'on a commencé
50:42à se dire
50:43on pouvait en faire quelque chose
50:44parce qu'on avait du lait sur place
50:45en Normandie
50:46on a beaucoup de vaches à l'étangue
50:48parce que c'est du lait normand
50:49c'est du lait normand
50:50entier
50:50entier
50:51voilà
50:52donc ça donne un produit
50:53très crémeux
50:54et en fait
50:54quand on faisait
50:55des fours à pain
50:57ou quoi
50:58on faisait sa fournée
50:59et puis après
50:59on mettait le plat
51:00en terre cuite
51:01avec tous ces ingrédients
51:03mélangés
51:04pour fabriquer
51:05donc cette espèce
51:06on dit de riz au lait à la cannelle
51:08mais en fait
51:08ça n'a rien à voir
51:09c'est beaucoup plus crémeux
51:11qu'un riz au lait
51:12alors là
51:12on ne le voit pas forcément
51:14à crémeux
51:14j'ai l'impression
51:14que ça cuit très longtemps
51:15donc ça cuit
51:16Elsa vous voulez un peu de peau
51:18alors
51:19je vais goûter la peau
51:20évidemment
51:20la peau apparaît
51:21en fait
51:21avec la cuisson
51:23et c'est vrai
51:24qu'il y en a quand même
51:24il y en a qui n'aiment pas
51:25mais bon
51:27
51:27comme une petite chips
51:29de turgou
51:30je ne veux pas
51:31vous le dire
51:32que ce n'est pas assez crémeux
51:33mais
51:33parce que normalement
51:34ça cuit 5-6 heures
51:36voilà
51:36il faut laisser
51:37donc il faut mettre
51:38beaucoup de lait
51:38il faut mettre beaucoup de lait
51:39parce que ça sèche
51:40voilà
51:40là ça a l'air un peu plus sec
51:41que ça
51:42il y en a une excellente
51:44une turgoule
51:45alors je suis un peu de pub
51:46mais c'est pas
51:46c'est bon la peau
51:47la peau ça rajoute quelque chose
51:49mais
51:51bon
51:52je n'arrive pas à la couper moi
51:53mais
51:53c'est vrai que
51:55pour que ce soit
51:55très crémeux
51:56voilà
51:57il faut mettre peut-être
51:57un peu plus de lait
51:58puis
51:58en fait
51:59la peau permet de maintenir
52:00le côté crémeux en dessous
52:01et alors ce qui est délicieux
52:02c'est de la manger encore un peu tiède
52:03moi j'adore ça
52:04quand ça sort du four
52:05on en faisait
52:06je ne sais pas
52:07le mercredi après-midi par exemple
52:08ça cuisait l'après-midi
52:09et on se battait
52:10pour manger la turgoule
52:11encore brunante
52:12j'aurais tendance à dire
52:13qu'il faut la faire cuire
52:14très très longtemps
52:15à feu doux
52:15mais
52:15si vous la mettez
52:16dans un four à pain
52:17c'est pas trop chaud
52:18en fait ça se fait
52:19plutôt au four
52:20aujourd'hui les gens
52:20n'ont plus de four
52:21mais c'est le four
52:21quand il est en train de refroidir
52:22voilà c'est ça
52:23on la laisse traîner
52:24elle doit traîner
52:24parce que là
52:25basse cuisson pendant 4-5 heures
52:27vous vous en faites
52:28des turgoules
52:29ma mère
52:29votre mère
52:30très bon
52:31mais il y a de la turgoule
52:32industrielle qui est délicieuse
52:33la turgoule de Jeanville
52:35par exemple
52:35alors Jeanville
52:36c'est un petit pâtelin
52:37de ma circo
52:37et
52:39bon aujourd'hui
52:40c'est plus produit à Jeanville
52:41c'est produit pas très loin
52:42mais ça a été développé là
52:44dans les années 90
52:44et pour le coup
52:46ça se trouve aussi
52:46dans certains magasins
52:48voilà
52:49moi je recommande
52:49parce que
52:50elle est encore meilleure
52:52même si elle est industrielle
52:53mais que celle qu'on a là
52:54on en mange à la cantine
52:55les autres
52:56non
52:56j'ai jamais vu de la turgoule
52:57à la cantine
52:58mais peut-être qu'un jour
52:59on en a jamais vu
52:59mais après cette émission
53:00c'est obligatoire
53:01on en dégustera
53:01on va l'imposer
53:02on va se quitter en musique
53:04avec le plus connu
53:06des canais
53:07après vous
53:07Arthur Delaporte
53:08Aurel San
53:09Dans ma ville
53:10on traîne
53:10dans ma ville
53:13on traîne
53:13entre le béton
53:15les plaines
53:15dans les rues
53:16bavées du centre
53:17autour des magasins
53:19fermes
53:20on passe les week-ends
53:21dans les zones industrielles
53:23alors est-ce que
53:24comment El San
53:25vous avez traîné
53:25dans les rues de camp
53:26dans les zones industrielles
53:28les kebabs en sortie de boîte
53:29bah ouais
53:30alors pas forcément
53:31en sortie de boîte
53:32mais
53:32le kebab le mercredi midi
53:34ouais c'était
53:35c'était un peu le truc
53:36au collège
53:37on descendait en ville
53:39avec les copains
53:39et on allait au ciné ensuite
53:40mais c'est vrai
53:42que ce qui est intéressant
53:43dans cette chanson
53:44c'est qu'il décrit un peu
53:45la ville moyenne
53:46la ville banale
53:46mais en même temps
53:47il y a un vrai attachement
53:48et je crois qu'aujourd'hui
53:49avec mes copains de classe
53:51il y en a pas mal
53:53qui sont partis
53:54faire leurs études à Paris
53:55et puis qui sont revenus
53:56et qui se disent
53:57mais elle n'est pas si banale
53:57que ça
53:58cette ville
53:58elle est hyper attachante
54:01et puis il y a une qualité de vie
54:02qu'on ne retrouve pas forcément
54:04dans les paroles d'Aurel San
54:05mais qui est exceptionnelle
54:06voilà donc
54:07disons que c'est
54:08à la fois
54:08notre fierté locale
54:09mais c'est peut-être
54:10un peu trop de banalisation
54:11d'un calvados exceptionnel
54:14voilà
54:14merci beaucoup
54:16Arthur Delaporte
54:17merci Jean-Pierre Montané
54:18c'est ça
54:18j'ai tellement traîné
54:20dans les rues de camp
54:21avec une bouteille
54:22et tout le monde a vu de temps
54:23entre deux mondes en suspens
54:25criminel
54:25la façon dont je suis le temps
54:27j'ai tellement traîné
54:28dans les rues de camp
54:29avec une bouteille
54:30et tout le monde a vu de temps
54:31entre deux mondes en suspens
54:33criminel
54:33la façon dont je suis le temps
54:34après 22h
54:35tu croises plus de gens
54:36comme si on est
54:37le temps
54:38avec une bouteille
54:40il ne s'est pas

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