Shlomo Sand : du traquenard patriotique en Israël (1/2)

  • il y a 12 ans
Shlomo Sand, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Tel-Aviv, interrogé pour Mediapart par Antoine Perraud et Françoise Blum au Centre d'histoire sociale du XXe siècle (Paris I-CNRS), alors que sort en librairies son dernier essai : «Comment la terre d'Israël fut inventée» (Flammarion).
Shlomo Sand répond d'abord sur les différences (illusoires de son point de vue) entre Benjamin Netanyahou et Ariel Sharon par rapport au (prétendu) processus de paix avec les Palestiniens. Shlomo Sand revient sur sa vision évolutive des accords d'Oslo signés à Washington en septembre 1993 (à partir de 1'30"). Il raconte une anecdote éclairante (à partir de 5'55") au sujet de Haider Abdel Shafi (1919-2007), ce médecin palestinien de gauche et laïc, prêt à reconnaître Israël et à stopper toute violence, à condition qu'Israël arrête la colonisation. Shlomo Sand est interrogé (à 9') sur un invariant dans lequel s'inscrit Israël : négocier avec des interlocuteurs une fois que ceux-ci sont discrédités et débordés par plus belliqueux, ce qui rend la paix inatteignable. Il résume la position d'Israël (à 15'45"), qui veut la paix et la terre (ce qui permet en anglais un jeu de mot : to want peace, plus a peace of Gaza and a peace of the West bank). Enfin (à 19'30"), pour faire comprendre aux Français les difficultés du compromis territorial, Shlomo Sand prend l'exemple de la perte d'Orléans, si liée à Jeanne d'Arc dans l'imaginaire hexagonal – avant que ne lui soit soufflé le nom plus symbolique encore de Reims, ville du sacre des rois de France...