TunisieConfrenceBush

  • il y a 17 ans
Jamais peut-être un Chef d’Etat en visite officielle aux USA n’a autant été humilié que Ben Ali. En effet, lors de sa visite en février 2004, Ben Ali subit les pires outrages diplomatiques. Cette humiliation atteint son paroxysme le 18 février 2004. Dans le Bureau ovale, Ben Ali est assommé devant les caméras par les propos d’un George Bush qui a manifestement laissé les gants diplomatiques aux vestiaires. Celui-ci, ne mâche pas ses mots. S’adressant à son homologue tunisien, il lui dit, entre autres :

" I appreciate the fact that you've got an education system that is modern and viable ; that women in your country are given equal rights. I look forward to talking to you about the need to have a press corps that is vibrant and free, as well as an open political process. There's a lot we can talk about. Tunisia can help lead the greater Middle East to reform and freedom, something that I know is necessary for peace for the long-term ".

En somme, lors de cet échange devant les caméras, Bush fait remarquer que, pour un pays comme la Tunisie avec une nation éduquée, il est regrettable d’avoir un système politique aussi fermé et une presse tant bâillonnée. Et ceci est d'autant plus regrettable que, n'eût été le caractère dictatorial de son régime, la Tunisie pourrait jouer un rôle de leadership quant aux réformes pouvant avoir lieu dans le "GMO". Sans toutefois aller jusqu'à lâcher Ben Ali, le président américain l'invite, certes rudement, à lever quelque peu la chape tyrannique en engageant des réformes démocratiques.

La couverture médiatique de cet échange entre Bush et Ben Ali par les médias officiels atteindra des sommets en terme de désinformation. Ainsi, le quotidien "La Presse", sans le moindre scrupule, escamote les propos sur la liberté de la presse et le processus politique. Tronquant ainsi les propos de Bush, il lui fait dire exactement l'inverse de ce qu'il a dit : "Le Président George W. Bush - écrit La Presse- a exprimé sa considération pour l’élan de réforme que vit la Tunisie et qui est de nature à montrer la voie aux autres pays de la région". Ou encore, insiste l'éditorial du même journal, "Cet élan de réforme que vit la Tunisie et qui est de nature à montrer la voie aux autres pays de la région, et auquel le président Bush a rendu un hommage appuyé, procède précisément des principes de gouvernance socio-économique, politique et culturelle initiés par le président Ben Ali."

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