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Transcription
00:00Et vous entendez bien évidemment la madrague, l'icône du cinéma français.
00:06Brigitte Bardot nous a quitté à l'âge de 91 ans.
00:09Elle n'est pas seulement une icône du cinéma d'ailleurs,
00:12icône de la musique, icône française, française avec un grand F.
00:16Une femme qui représente toute une histoire,
00:20une histoire de France, de la culture, de ses traditions, de ses codes.
00:23Une femme qui a marqué toute une génération, une femme intemporelle,
00:28puisque aujourd'hui Brigitte Bardot parle aussi à ces jeunes de 20 ans
00:36qui se réfèrent également à Brigitte Bardot.
00:41Édition spéciale sur Europe 1 consacrée à la disparition de Brigitte Bardot,
00:46décédée à l'âge de 91 ans.
00:49On va évidemment dans cette émission vous donner la parole,
00:52chers auditeurs 01 80 20 39 21.
00:55Vous allez pouvoir témoigner, raconter quels liens charnels vous avez
00:59avec l'icône française Brigitte Bardot, actrice mythique, chanteuse mythique,
01:04star des années 50-60, décédée je le disais, à l'âge de 91 ans.
01:11On est avec Estelle bien sûr, Estelle Lafond, bonjour.
01:14Bonjour Elliot, bonjour à tous.
01:15Nous sommes également avec Joseph Massescaron, cher Joseph bonjour.
01:19Bonjour Elliot.
01:20Et avec Albert Zénoux, chef du service politique du Figaro.
01:25On est en direct avec son ancien agent, Patrick Maé.
01:29Bonjour Patrick.
01:31Patrick va nous rejoindre dans un instant, pardonnez-moi,
01:34je pensais qu'on l'avait tout de suite en direct.
01:36Avant de vous donner la parole, Joseph Massescaron et Albert Zénoux,
01:41je vous propose qu'on retrace l'histoire, le parcours,
01:44si on pouvait le faire en quelques minutes, de Brigitte Bardot.
01:50Voyez et écoutez ce sujet de Marie Gicale.
01:53Ses pieds de danseuse classique effectuent leur premier pas au cinéma.
01:56Brigitte Bardot a 18 ans, le regard pétillant,
01:59et partage l'affiche du film Le Trou Normand avec Bourville.
02:03Personne ne m'empêche de rester ici.
02:04Ah, tu veux rester ici ?
02:05Oui.
02:06Ah, mais moi je vais te faire une demande de tout le monde.
02:07Comédie gentillette, succès en salle avec près de 4 millions de spectateurs,
02:15mais tournage malsain, Brigitte Bardot pense à changer de voie.
02:18Mais 4 ans plus tard, en 1956, son mari, le réalisateur Roger Vadim,
02:23lui écrit un scénario qui va la propulser au rang de sex-symbole mondial.
02:28Et Dieu créa la femme.
02:29Une scène d'ouverture lumineuse, Bardot allongé, nu, caché par du linge étendu.
02:34Vous avez des pieds de marquise.
02:35Monsieur Caradine, vous avez un culot du diable.
02:38Une scène de faim fougueuse, Bardot ensorcelante,
02:41dansant pieds nus devant un Jean-Louis Trintignant médusé.
02:44Vous connaissez un pays où les gens ne pensent qu'à danser et à rire.
02:47Succès planétaire, les cinéastes s'arrachentent alors bébés.
02:50Avec sa chevelure blonde, elle fait tourner la tête de Jean Gabin dans En cas de malheur
02:55et celle de Serge Gainsbourg dans Voulez-vous danser avec moi ?
02:58Mais Bardot s'affirme aussi grâce à des rôles plus tragiques comme celui de Dominique Marceau,
03:03femme accusée d'avoir tué son amant dans La Vérité d'Henri-Georges Clouseau.
03:07Il y a eu des histoires avec Clouseau, par exemple, dans La Vérité,
03:12qui voulait absolument que je pleure pour une scène.
03:15Et moi, je n'arrivais pas à pleurer parce que j'ai eu un fou rire.
03:18Je crois que c'était nerveux.
03:19Quand Clouseau a vu ça, elle est arrivée vers moi.
03:21Quand il a vu que je riais, ma colline perd de claques.
03:24Les années 60 couronnent la reine Bardot d'un bandeau,
03:27dégageant en arrière sa chevelure blonde et exposant ses yeux cernés de noir
03:31pour le mépris de Jean-Luc Godard.
03:34Une Bardot à nouveau nue.
03:36C'est trop joli, mes fesses.
03:38Nue dans la pénombre et l'intimité d'une chambre à coucher,
03:41questionnant de sa voix mutine, Michel Piccoli.
03:44Moment de grâce sur une musique de Georges Delerue,
03:47inspirée de Bach et scène culte du 7e art.
03:50Elle délaisse sa moue boudeuse pour rejoindre Jeanne Moreau
03:53dans le western parodique de Louis Malle, Viva Maria.
03:56Qu'est-ce qu'on fait ?
03:57Nous prendrons sans Miguel demain.
03:59Puis enfile un total look rose et une robe à paillettes
04:01pour tenter de séduire Jean-Pierre Casselle
04:04dans la comédie romantique L'ours et la poupée.
04:06Je suis quand même plus importante qu'une aile de voiture.
04:08Mais vous, vous n'avez rien et elle, elle est toute aplatie.
04:10Enfin, en 1973, Brigitte Bardot tire sa révérence
04:14en costume d'époque avec un dernier film
04:16décalé, l'histoire très bonne et très joyeuse
04:19de Colline aux trousses-chemises.
04:21Plus de studios de cinéma,
04:23mais un combat, celui de la protection animale.
04:2611h07 sur Europe 1, nous sommes en direct
04:29pour Elliot de Vallée-Vous,
04:31devrais-je dire Brigitte Bardot et vous,
04:33parce que cette émission sera exclusivement
04:36consacrée à la disparition
04:37de l'icône française la plus grande,
04:40icône française peut-être qu'on ait connue,
04:42actrice légendaire, icône féminine des années 60,
04:48fervente protectrice, bien sûr, des animaux,
04:50décédée à l'âge de 91 ans,
04:52a annoncé ce dimanche la fondation Brigitte Bardot.
04:57Patrick Maé est en direct avec nous.
04:58Cher Patrick, bonjour.
04:59Vous êtes l'ancien agent de Brigitte Bardot.
05:04On savait sa santé fragile à Brigitte Bardot,
05:09mais elle se battait bien évidemment.
05:11Pour les auditeurs d'Europe 1 qui nous écoutent,
05:14vous retenez quoi de Brigitte Bardot,
05:16cher Patrick Maé ?
05:18Mais je retiens énormément de choses,
05:21mais énormément de choses.
05:22D'abord, son allure extraordinaire,
05:25sa silhouette magnifique,
05:27son pas de danseuse éternelle.
05:30Et puis, un contact vraiment renouvelé
05:34avec le plus grand plaisir
05:35quand j'avais la chance de la rencontrer,
05:38à la Madrague, ou bien à la Garrigue,
05:40qui était son refuge sur la Méditerranée,
05:43sur un bon promontoire,
05:45où il y avait un magnifique, pour elle,
05:47cimetière des animaux, de ses animaux familiers.
05:50Et d'ailleurs, quand on lui rendait visite,
05:52il y avait toujours un passage obligé,
05:55qui était de passer devant ce cimetière des animaux
05:58avant de pouvoir s'adresser à elle et lui parler.
06:01Non, moi, je garde beaucoup de souvenirs d'elle,
06:02évidemment, parce qu'ayant passé
06:05plus d'un quart de siècle à Paris Match,
06:07elle était, elle, une enfant de Paris Match.
06:10Il faut savoir que dans les années 50,
06:12au tout début de sa carrière,
06:14quand elle est sortie avec Roger Vadim,
06:16qui était à l'époque assistant réalisateur,
06:20et photographe pour Paris Match,
06:21elle l'attendait, rue Pierre Charon,
06:25la nuit des bouclages,
06:26sur une banquette,
06:28où lui terminait ses travaux
06:30avec des autres photographes à l'étage.
06:33Elle l'attendait là, pendant des heures et des heures,
06:36et ça a créé un lien extraordinaire.
06:38D'ailleurs, Vadim,
06:39Vadim était venu à Paris Match
06:41nous raconter la vie de Brigitte,
06:45telle que lui l'avait encore ressentie plus tard,
06:49et il disait toujours qu'elle était
06:51d'une très grande fragilité
06:53par rapport à l'image qu'elle avait répandue d'elle,
06:57si j'ose dire, à son corps défendant.
07:00Et donc, elle était très fragile,
07:02d'où ce rapport avec les hommes.
07:04Jean Co, qui est un très grand journaliste écrivain
07:07pour Paris Match et d'autres,
07:09avait dit d'elle qu'elle était
07:11donjouant au féminin.
07:13Mais le souvenir plus précis
07:15que je garde d'elle,
07:16vous l'avez rappelé,
07:18c'est quand j'ai été son agent littéraire
07:20pour Initial BB,
07:23le best-seller extraordinaire
07:25publié chez Grasset.
07:27Et c'était en 1995.
07:30C'est la publication de ses mémoires,
07:32si je ne me comprends pas.
07:33De toute façon,
07:33ses mémoires, un très beau livre.
07:35Et le souvenir que j'ai gardé
07:37de ses mémoires,
07:38outre le fait que nous passions
07:40beaucoup de temps ensemble,
07:42on avait même été dans le mer-contour
07:44accueillir des loups venus de Hongrie.
07:46Vous voyez,
07:47on avait été dans le Bordelais
07:48à l'époque où elle manifestait
07:50contre la chasse aux Hortolans.
07:52Mais ce souvenir précis,
07:54c'est en dehors du travail d'écriture
07:58qui est son écriture,
08:00qui était son écriture.
08:01C'est important de le préciser
08:03parce que beaucoup de gens
08:04avaient spéculé sur le fait
08:06qu'elle n'avait pas écrit
08:07elle-même ses mémoires.
08:08Moi, je peux témoigner à 1000%
08:10que c'était bien à elle.
08:12Quand j'ai remis 1000 pages
08:14chez Grasset,
08:15à Jean-Claude Fasquel,
08:16dans ses mains,
08:17avec cette jolie écriture ronde,
08:20c'était un moment extrêmement émouvant.
08:23Ensuite,
08:24j'ai été chargé
08:25de trouver des éditeurs étrangers.
08:28Et pour ça,
08:29il y a une grande foire du livre
08:31qui se tient à Francfort
08:32chaque année en Allemagne,
08:34où tous les éditeurs viennent.
08:37Cette foire du livre,
08:38c'était une foire d'empoigne.
08:40Il s'est passé la chose suivante.
08:43Des éditeurs français,
08:45je ne citerai pas leur nom,
08:46sans doute jaloux
08:47d'avoir vu s'échapper
08:49le manuscrit de Brigitte,
08:52avaient répandu l'idée
08:53dans le salon de Francfort
08:54qu'il n'y avait rien
08:56dans ses mémoires.
08:57Effectivement,
08:58je me baladais
08:58avec un chapitre témoin
09:00de 15 pages.
09:01Et il disait
09:01qu'il y avait 15 pages
09:02dans les morts de Bardo,
09:03il y avait 1000 pages en réalité.
09:05Et donc,
09:06le New York Times lui-même
09:07avait écrit qu'il n'y avait rien
09:08dans les mémoires de Bardo.
09:11C'était évidemment faux.
09:13J'ai même reçu,
09:13après une lettre d'excuse
09:14du New York Times,
09:15qui n'est pas fréquent,
09:16je crois,
09:17mais le bouquet final
09:19est quand je suis revenu
09:20de New York
09:21après avoir trouvé
09:22un éditeur américain
09:23pour elle
09:23et un très beau contrat
09:25pour elle.
09:26elle me l'a déchiré au nez,
09:29Brigitte,
09:29chez elle,
09:30à Bazoche,
09:31dans la région parisienne.
09:32Elle me l'a déchiré au nez
09:33en me disant
09:34« Écoute,
09:36sur le tournage
09:37de Vivre un mariage,
09:38j'ai failli perdre un oeil
09:39par la cause
09:40d'un caméraman américain. »
09:42Je lui dis « Ah bon,
09:42c'est ça ta seule explication,
09:43Brigitte ? »
09:44« Ah non,
09:45mais il n'y a pas que ça. »
09:46Et puis,
09:46il n'avait qu'à pas
09:46exécuter les Rosenbergs.
09:48Et en fait,
09:49c'est la grande liberté
09:50de Brigitte Bardot,
09:52sa grande liberté
09:53d'être passée
09:54à côté
09:55d'un contrat
09:56extrêmement florissant
09:57aux Etats-Unis
09:59à travers ses mémoires
10:00qui n'ont jamais
10:01été traduites
10:02en anglais
10:03et vendues
10:03sur le marché américain
10:04depuis cette date.
10:06C'est quand même
10:06inouïe cette histoire-là.
10:08Et en vous écoutant
10:09et cette histoire
10:10que j'imagine
10:11les auditeurs
10:12et qu'on découvre
10:13en fait en direct
10:14aujourd'hui,
10:15c'est le symbole
10:17d'une femme profondément libre
10:18et une femme de conviction.
10:20Vous avez passé
10:21des heures et des heures
10:22avec Brigitte Bardot
10:23justement pour ses mémoires.
10:26Patrick Maé,
10:27pour nous
10:28qui n'avons pas eu
10:29cette chance,
10:30cher Patrick,
10:30s'il vous plaît,
10:31pour nous
10:33qui n'avons pas eu
10:34cette chance
10:34et cet honneur
10:35d'être au plus près d'elle,
10:37est-ce que vous pouvez
10:38nous parler aussi
10:38de Brigitte Bardot,
10:40non pas l'icône
10:41mais la femme
10:43qu'elle était
10:43tout simplement ?
10:44Par exemple,
10:45une petite anecdote
10:46qui n'est pas
10:48secondaire d'ailleurs.
10:50J'étais avec elle
10:51le jour de la mort
10:52de Serge Gainsbourg
10:53et là,
10:55j'ai vu une femme
10:56liquéfiée
10:57qui était
10:58dans un état
10:59de...
11:00je ne dirais pas
11:02de perte de contrôle
11:02mais quand même
11:04d'abandon
11:05de toute défense
11:06et c'était
11:08un véritable animal
11:09blessé
11:10et quand
11:11elle a appris
11:12la mort de Gainsbourg,
11:14j'étais à ses côtés,
11:15on a passé une journée
11:16ensemble
11:16pratiquement dans le silence,
11:19c'était
11:19très très émouvant,
11:22il est vrai que
11:22la relation
11:23qu'elle a eue
11:24avec Gainsbourg
11:24était extrêmement
11:25intense
11:26et courte,
11:28bref,
11:29mais intense,
11:29il faut s'en souvenir
11:30et je me souviens
11:32d'une phrase
11:33de Gainsbourg
11:33qui disait
11:34quand elle m'a quitté
11:35c'est comme si
11:35elle m'avait arraché
11:36le cœur
11:37avec les dents
11:37et c'était
11:38vraiment fort
11:39et donc
11:40effectivement
11:41cet instant précis
11:42ou cette journée
11:44précise
11:45de la mort de Gainsbourg
11:47est restée aussi
11:48gravée dans ma mémoire
11:48avec elle.
11:49Eh bien merci
11:50pour votre témoignage
11:51Patrick Mahé,
11:52ancien agent littéraire
11:53de Brigitte Bardot,
11:55ancien patron
11:55de Paris Match.
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