- il y a 2 jours
DB - 21-12-2025
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00:00Musique
00:30Vingt ans, je vais avoir vingt ans, toutes ces années ont passé, ma vie s'étale entre la fin d'une guerre et le commencement d'une autre, c'est une absurdité que j'ai du mal à prendre à mon compte, il reste ce qui a été vécu, peu importe ce qui s'est passé, il m'est pénible d'être sans Chantal, qu'elle m'ait quitté, mais j'accepte.
00:53Grâce à Palfi le fidèle, je vais au soleil, le soleil de Cannes, un moyen comme un autre pour oublier Chantal et la guerre qui est là, tout près, et qui va bientôt nous engloutir, d'une seule bouchée, d'un seul coup.
01:23J'ai retenu au Carlton.
01:30Qu'est-ce que c'est que ça le Carlton ?
01:31Le Carlton c'est le meilleur hôtel de Cannes, en tout cas c'est la Conva.
01:34Et le prix de la chambre ?
01:36Cesse de parler comme un plouc, quand on va au Carlton on prend pas une chambre, on prend une suite.
01:40Je crois que le Carlton va se passer de moi, j'ai de quoi tenir une semaine, il faut que je trouve du travail.
01:45C'est une obsession chez vous le travail, si vous ne vous en guérissez pas, vous allez vers des lendemains morose.
01:50Au Carlton je vous prie.
01:53Il y a du style mais c'est pas encore ça, tu m'aurais vu au match, grandiose.
02:18Bon, tu viens ?
02:19Non, je vais me dégoter un petit hôtel et m'offrir une eau de chemise.
02:21Je te paie ta chambre.
02:23Non, je me débrouille tout seul.
02:26Voilà.
02:32Elle vous plaît au moins ?
02:34Très bien.
02:34Et bien vous allez venir avec moi, vous allez remplir la petite fiche et puis vous me paierez aussi une semaine d'avance.
02:39Ça c'est parce que vous n'avez pas de bagage.
02:41Monsieur Palfi.
02:51Un instant monsieur.
02:57Ah, le baron Palfi vous voulez dire ?
02:59Le baron ?
03:00809.
03:01Je vous l'appelle ?
03:03Faites s'il vous plaît.
03:04Qui dois-je annoncer ?
03:06Monsieur Arnaud.
03:07209.
03:10Ah, monsieur le baron ?
03:12Monsieur Arnaud est à la réception.
03:15Bien, monsieur le baron.
03:17Monsieur le baron descend tout de suite.
03:18Merci.
03:18Sala ?
03:31Mais vous êtes...
03:35Jean Arnaud, le prêteur de vélo.
03:38Ah mais oui, Jean Arnaud, le prêteur de vélo à Grangeville.
03:42Mais par tous les saints noms du prophète, vous êtes un homme.
03:44Jean Arnaud, le jeune ami de Monseigneur.
03:50Vous me flattez ?
03:51Mais non, je dis la vérité, vous le savez bien.
03:53Monseigneur, vous l'approuvez maintes fois.
03:56Comment va-t-il ?
03:58Pas très bien.
03:59Nous avons dû quitter Londres, il ne supportait plus le climat brumeux et humide.
04:03Mais ici, nous avons connu un léger mieux.
04:06Depuis quelque temps, nous traversons une période difficile, des étouffements, une grande nervosité.
04:11Madame est à Londres pour le moment, elle nous rejoindra bientôt.
04:13Monseigneur ne quitte pratiquement plus cette suite.
04:16Il me parle très souvent de vous.
04:18Voyez comme la vie est étrange.
04:19Il n'a jamais oublié votre rencontre à Grangeville.
04:23Moi non plus.
04:24Et vous-même, que faites-vous à Cannes ?
04:28Disons que je suis là pour me changer les idées.
04:31Je suis venu avec un ami.
04:33En ce moment, je cherche du travail.
04:35C'est bien.
04:35Retenez le numéro de notre suite, 288.
04:38Il se peut que je vous sois utile.
04:42Ne manquez pas de m'appeler.
04:43J'y songerai.
04:44Au revoir, Jean-Arnaud.
04:45Au revoir, Salah.
04:46Tu donnes dans l'Afrique, maintenant ?
04:55C'est un vieil ami.
04:57C'est... ou plutôt, c'était le chauffeur du prince.
05:00Il a l'air d'être monté en grade.
05:02La chance est avec nous.
05:04Maintenant, je sais pourquoi la Providence t'a envoyé à Cannes.
05:06Tu es exactement l'homme qu'il me faut.
05:09Tu vas me faire rencontrer le prince.
05:12On recommence à ce que je vois.
05:13Une faillite te suffit pas ?
05:14Tu veux les collectionner ?
05:16Ma faillite, c'est de l'histoire ancienne.
05:19Tu as trouvé une chambre ?
05:20Oui.
05:21Convenable ?
05:22Tout à fait.
05:23Cet hôtel pourra éventuellement convenir à une de nos connaissances ?
05:26Ça dépend de la connaissance.
05:28Ah, mystère.
05:31Décidément, ça recommence.
05:32Mais c'est plutôt marrant.
05:33Je ne crois pas si bien dire.
05:36J'ai une idée magnifique.
05:43Elle avait besoin du soleil de Cannes pour mûrir.
05:47T'as vu, c'est la Rolls du prince.
05:49Sublime.
05:50Fantastique.
05:51J'ai toujours pensé que les milliardaires noirs devaient se payer des chauffeurs blancs.
05:54À propos, t'es libre.
05:55Je veux dire, tout de suite.
05:57Comme l'air.
05:58T'es plus triste.
05:59T'as dulciné.
06:00Non, pardon.
06:02Justement, il faut changer les idées.
06:03Tu verras, c'est plus facile d'être réussi.
06:05Mais je croyais que quand on partait en voyage, c'était toujours soi-même qu'on emmenait.
06:09Et philosophe avec ça, hein ?
06:10Ah, j'aimerais avoir votre insouciance.
06:12Monsieur le Baron.
06:13Eh oui, je me suis inscrit sous ce nom-là.
06:15Ça facilite les relations.
06:18Allez, je te réserve une surprise.
06:20Mais je vous suivrai au bout du monde, Altesse.
06:22Oh, pardon, Monsieur le Comte.
06:23Non, je ne m'y fais pas.
06:24Monsieur le Baron.
06:25Ah.
06:35Et cette surprise ?
06:38Nous brûlons.
06:41Là.
06:46Eh, c'est vous qui avez téléphoné pour l'annonce ?
06:49C'est moi, oui.
06:50Bonjour, Monsieur.
06:51Alors, suivez-moi.
06:52Oh, voilà l'engin digne de nos talents.
07:09Tu vois ?
07:18C'est le veau d'or.
07:19Mieux.
07:20Vous permettez ?
07:21Je vous en prie.
07:31Enfoncez, le veau d'or.
07:33C'est un vrai moteur de paquebot.
07:34Cette voiture a appartenu à un grand duc.
07:38J'ajoute qu'elle lui a porté bonheur
07:39puisqu'il s'est marié avec une ruche texane.
07:41Monsieur, votre prix sera le mien.
07:44Dans la limite du raisonnable, bien sûr.
07:52Tiens, voilà ton ami, l'Africain.
07:55Il faut absolument que tu me le présentes.
07:56Viens.
07:56Sala ?
08:09Oh, Jean.
08:10Je voudrais vous présenter mon ami Constantin Palfi.
08:13J'ai beaucoup entendu parler de vous.
08:15Moi aussi.
08:16Vous avez le temps de prendre un verre ou...
08:17Non, je suis musulman, je ne bois pas d'alcool et je dois m'en aller.
08:20Je vous prie de m'excuser.
08:20Jean, je pense à vous.
08:21Merci, Sala.
08:22À très bientôt, j'espère.
08:26Un type tout à fait remarquable.
08:28À quoi tu vois ça ?
08:29À son instinct méfiant.
08:30Je préfère ça au pigeon.
08:32Celui-là, ce n'est pas un pigeon.
08:33Et sans prince non plus, ça, je te le garantis.
08:35Rien n'est plus rassurant pour mes entreprises.
08:37Ça y est, on nage de nouveau en plein mystère.
08:39Oh, tu peux parler, toi.
08:40Et Sala qui pense à toi et tout ça.
08:43Tu parles d'un mystère, il va peut-être me trouver du travail.
08:44Du travail, mon Dieu, horriblement.
08:46Mais qu'est-ce que tu manigances ?
08:47Patience, patience.
08:49Et tu comprendras.
08:52Oh, à propos.
08:53Est-ce que tu peux me rendre un service tout de suite ?
08:56Écris à ton ami Madeleine et demande-lui de venir nous rejoindre.
08:59Tiens, tu glisseras ça dans l'enveloppe.
09:02Elle peut le toucher à Paris.
09:03Dis-lui de s'habiller en bourgeoise et de se payer un wagon-lit.
09:06Tu fais ça pour moi ?
09:07Quoi ?
09:08Palfi ?
09:09L'homme qui a échappé au bagne de sa majesté ?
09:12Le mystérieux gentleman de la croisette, ce cœur solitaire, serait-il tombé amoureux ?
09:16Arrête, tu me fais rire, amoureux.
09:18Je n'ai pas de ces vulgarités, moi.
09:20Merci quand même.
09:21Oui, oh, tu n'es pas le centre du monde, hein.
09:41Écoute-moi.
09:42Je pense que Madeleine est exactement la femme qu'il nous faut.
09:47Nous ?
09:47Oui, nous. Je tiens à t'associer à mes entreprises.
09:51Madeleine dirigeant mon affaire.
09:53Écoute, Madeleine gagne sa vie comme entraîneuse en faisant ça et là quelques passes.
09:57Bon, c'est déjà pas le Pérou, alors s'il te plaît, ne la mets pas plus dans le pétrin.
10:00Elle a été très gentille avec Chantal.
10:02Prononcez ce nom.
10:04Vous donne-t-il toujours des picotements au cœur ?
10:06Toujours.
10:08Incurable, hein ?
10:09Bon, laisse-moi terminer.
10:09Elle a été aussi très gentille avec moi.
10:11Alors laisse-la où elle est.
10:13Imbécile.
10:14Ce sont ses dernières années.
10:15Dans deux ou trois ans, elle fera la sortie des usines.
10:18Sauvons-la.
10:19Autrement dit, tu fais ta B.A., Baron.
10:21C'est sa dernière chance.
10:22Et t'as pas le droit de lui gâcher.
10:23D'accord, mais je veille.
10:34Qu'est-ce que c'est ?
10:36Le petit déjeuner.
10:38C'est l'heure d'habitude.
10:42Entrez.
10:45Et où est-ce qu'il est ?
10:47Il joue les fantômes, maintenant.
10:53Et je le pose où, ce déjeuner ?
10:56Je veux pas passer la matinée avec le plateau sur les bras.
10:59Posez-le là, par terre.
11:04Vous avez bien dormi ?
11:06À votre âge, c'est tout l'un ou tout l'autre.
11:11Ou c'est la souche, ou c'est l'arbre, tout droit.
11:16À la bonne heure.
11:17C'est pas souvent qu'on vous voit rire, vous.
11:20Pourquoi vous riez pas, vous ?
11:21Non, c'est pas drôle de rire tout seul.
11:23Allez.
11:23Moi, je les connais, les bons hommes.
11:25À commencer par le mien.
11:27Même qu'il est parti pour la journée.
11:30Oui, je les connais.
11:31Vous, on vous a fait de misère.
11:33Vous croyez ?
11:34Si je crois, j'en suis sûre.
11:36Autrement, un beau gosse comme vous,
11:37mais boudille, où ça rira toute la journée ?
11:40Mais, faut pas se laisser abattre ?
11:43Non, c'est vrai, ça.
11:46C'est l'âge où on a besoin de câlins, ça.
11:50Où on est presque encore un enfant.
11:51Moi, je sais votre prénom à cause de l'affiche.
11:57Le mien, c'est Rosette.
11:59Pousse-toi.
12:00Fais-moi une petite place.
12:01Dis-moi, t'as déjà une meilleure mine ?
12:19Ça me fait plaisir.
12:21Tu vois, les chagrin d'amour,
12:23on les guérit plus vite qu'on croit.
12:26Moi qui te parle, j'en ai eu des tas
12:28pour des types qui valaient pas un clou.
12:31Je m'en porte pas plus mal aujourd'hui.
12:33C'est gentil.
12:35Ça me fait plaisir de te revoir.
12:37Oh, monsieur Palfi.
12:39Monsieur Palfi.
12:40Ce wagon-lit, c'est vraiment tout ce qui est le plus chouette.
12:47C'était un plaisir, ma chère,
12:49que de vous avoir fait ce plaisir.
12:52Madame Rosette, voici Madeleine.
13:00Madame, je vous ai réservé le deux.
13:03Mais c'est tout à fait charmant ici.
13:05Quand on est femme, on apprécie le compliment.
13:08Je vous accompagne.
13:09Jean va vous conduire.
13:10Il est un peu de la maison.
13:11La clé sur la porte.
13:12D'accord.
13:13D'accord.
13:22Voilà.
13:25La chambre vous convient, ma petite Madeleine ?
13:30C'est grâce.
13:32Mais ça n'arrange pas, je suis toute seule.
13:35Ouais, c'est bien.
13:37Habituez-vous plutôt à dire oui.
13:39Oui.
13:41D'ailleurs, tout ça est provisoire.
13:42Je vais me mettre en quête d'un appartement pour vous.
13:45Avec téléphone.
13:47Avec téléphone ?
13:47Pourquoi faire ici ?
13:50Je connais personne qui va m'appeler.
13:51Patience.
13:53On vous appellera.
13:56À plus tard.
13:57Salut, Constance.
14:04C'est pas des blagues, ça grince.
14:10C'est vrai, je t'ai trouvé, Mjermine.
14:14Ça va ?
14:16Tu récupères ?
14:18Je m'y fais.
14:20Je voudrais surtout trouver du travail.
14:21Tu sais, il y a une drôle d'ambiance dans cette ville.
14:24À Paris, c'est guère mieux.
14:26On parle de guerre.
14:27Ça fera peut-être reprendre les affaires.
14:30Et ta chambre, où elle est ?
14:32Juste à côté.
14:34On est voisins, c'est bien.
14:37Ton type là, c'est un marrant.
14:38Basement, basement et tout.
14:42Grand style, quoi.
14:44Mais si c'est M. Barbeau, c'est la mauvaise adresse avec moi.
14:49Il se goure.
14:51Je travaille que pour Bibi.
14:53Oh, il a une idée derrière la tête, mais je crois pas que ce soit ça.
14:56Et si c'est ça, bah tu laisses tomber, et puis c'est tout.
14:58Ouais, t'as peut-être raison.
15:01Et si c'est ça, bah tu laisses tomber, et puis c'est tout.
15:31M. Girard, c'est genre.
15:36Je vous le recommande.
15:37Ah, mon cher, dès l'instant que vous me le recommandez, il n'y a pas de problème.
15:40Ce n'est pas le travail qui manque.
15:42And of course, you speak fluent English.
15:46Of course.
15:48Très bien, parfait.
15:49Eh bien, vous commencez tout de suite.
15:51Je suis à votre disposition.
15:53Marie-Montie, vous le mettrez au courant.
15:54Monsieur ?
15:55Arnaud, Jean.
15:57Monsieur Arnaud, could you work on a tour ?
16:00Well, it seems a rather good idea.
16:03Bien.
16:04Marie, vous mettrez M. Arnaud sur les excursions.
16:06Oui, monsieur.
16:07Accompagnez-moi jusqu'à la voiture.
16:09Vous permettez, M. Girard ?
16:11Mais mon cher, je veux croire que vous plaisantez.
16:13Je vous remercie, Salah.
16:20Mais de quoi, mon Dieu, n'en parlons plus.
16:22Ce monsieur a quelques obligations envers nous.
16:24Je crois que ce sera un travail amusant.
16:27Comment va, mon seigneur ?
16:28Son état est stationnaire.
16:29Il ne sort toujours pas.
16:30Je lui ai parlé de vous.
16:31Il aimerait vous voir dès qu'il sera mieux.
16:33Madame lui a dit beaucoup de bien de vous.
16:39Au revoir, Jean Arnaud.
16:40Au revoir, Salah.
16:41Au revoir, Jean Arnaud.
17:11Eh bien, dis-donc.
17:20Good evening.
17:21How do you do ?
17:22Very well, thank you.
17:24How do you do ?
17:25Mais qu'est-ce que tu baragouines ?
17:27Je te réponds.
17:28On dit que force pas.
17:30Je connais les questions,
17:31on m'embrouille pas avec les réponses.
17:33Alors, tu parles l'anglais, maintenant.
17:34N'exagérons rien.
17:36Je me penche dessus, c'est tout.
17:38C'est encore une idée de Palfi, ça.
17:40Ouais.
17:42Ben oui.
17:44C'est un ambitieux.
17:45Il finira par me présenter au certif.
17:48C'est un drôle de zigoteau, quand même.
17:50Il n'a même pas essayé de coucher avec moi.
17:53Attends, c'est pas ça.
17:55C'est il n'a même pas essayé de coucher avec moi.
17:58Tu vois, j'ai foutu la négation.
18:04Avant, j'y pensais même pas.
18:08Il paraît que c'est plus chic.
18:13Ben dis donc, tu tournes pas rond, toi.
18:20Pas très, non.
18:21Tu les casses pas trop, à ton boulot ?
18:29C'est pas ça ?
18:31Non.
18:32Ils foutent la paix.
18:33Je m'organise comme je veux, alors ça va.
18:35Et Girard me donne du cher Arnaud long comme le bras.
18:38Ben alors, Lapin ?
18:40Je fais le fanfaron comme ça, et puis...
18:43Tout à coup, Chantal revient.
18:45Ça me tombe dessus,
18:46et je suis triste à en crever.
18:47C'est stupide d'être triste.
18:50Qu'est-ce que ça change ?
18:54Il y a le moyen d'empêcher que ça tourne.
18:57Et le passé...
18:58Tu te bloques.
19:01À ton âge, on n'a pas de passé,
19:02on n'a qu'un avenir.
19:04Le passé, c'est comme une bouteille vide.
19:06Ben moi, elle doit être encore pleine.
19:08Mais faut pas voir les choses comme ça.
19:11J'ai peut-être l'air vache.
19:14Mais écoute,
19:15à cause de toi et de Chantal,
19:17pendant un moment,
19:19j'ai cru à l'amour.
19:21Ce qui est con,
19:23on est toujours déçus.
19:26On en prend toujours plein la gueule.
19:29Alors, merci à toi et à Chantal
19:31de me l'avoir rappelé.
19:34Toi, t'es efficace.
19:36Tu sais apporter la consolation au cœur afligée.
19:38Un mot de toi, on est guéri.
19:39Ben quoi ?
19:41Ça porte bonheur de piétiner son passé.
19:43Oh, et puis toujours l'amour, l'amour.
19:46Monsieur Jean Arnaud,
19:56roi de l'excursion,
19:57empereur du circuit organisé,
19:59guide suprême,
20:01de toute notre enchantresse,
20:02Riviera, votre gare est avancée.
20:05Soyez-en remercié,
20:06illustre baron de Palfi, premier du nom,
20:08aristocrate de l'eau-palace,
20:10intrépide de cerveau.
20:12Elle te va très bien, cette voiture ?
20:13Et toi, je te trouve très bonne mine.
20:15C'est vrai.
20:17C'est sans doute ton travail
20:18et tu finiras par me faire croire
20:19que le travail, c'est la santé.
20:21Tu vois quelle néfaste influence
20:22tu as sur moi.
20:24Ah non, c'est pas facile, hein,
20:25de te pourrir.
20:26On croit y parvenir,
20:27et hop, tu te mets à travailler.
20:30C'est inouï.
20:32Tu travailles et je t'aime bien quand même.
20:35Comment expliquer ce mystère ?
20:37Ah oui, je t'aime bien.
20:38T'es un brave type.
20:39Et je sais que tu ne me trahiras jamais.
20:41Arrête tes violons, Palfi.
20:43Il y a une chose dont tu peux être sûr.
20:45Le jour où tu seras en taule,
20:46je te porterai des oranges.
20:48T'inquiète pas.
20:49Ils ne m'ont pas encore attrapé.
20:50Mon étoile est bonne.
20:52Seule la chance égarce.
20:54Elle peut faire chuter,
20:55mais la chute, j'adore ça.
20:57C'est grisant.
20:58Tu veux que je te dise une partie de mon secret ?
21:01Oh, maître ineffable des mystères financiers
21:03et autres, j'en meurs d'envie.
21:04Je m'amuse énormément de la bêtise humaine.
21:10Ses représentations permanentes, sans entr'acte.
21:13La bêtise humaine, tu vas la voir se déchaîner
21:15dans quelques semaines,
21:16à la déclaration de guerre.
21:19Tu y crois, toi-ci, à la guerre ?
21:22Et toi ?
21:24J'essaie de penser à autre chose.
21:26Et sans indiscrétion, on peut savoir où tu vas ?
21:30Aucune indiscrétion.
21:31Je vais dans un petit port
21:31qui s'appelle Saint-Tropez pour la journée.
21:33Et qu'est-ce que tu vas faire à Saint-Tropez ?
21:36Trouver une embarcation
21:37pour mener les autres en bateau.
21:39Beau programme, non ?
21:40Il doit vous plaire.
21:44Constantin, ne fais pas de mal à Madeleine.
21:46Sois sans crainte,
21:47elle risque seulement de gagner sa vie
21:48sans avoir personne à payer.
21:50Je te crois.
21:51Mes hommages, monsieur le baron.
22:01Sous-titrage Société Radio-Canada
22:31Il y a quelqu'un ?
22:35Bien sûr, il y a quelqu'un.
22:38Vous imaginez, vous, un restaurant,
22:39il n'y aurait personne.
22:41Vous voulez manger ?
22:42C'est que ce n'est pas encore tout à fait l'heure.
22:44Non, je cherche monsieur Théo Sauval.
22:46C'est bien ici ?
22:46Et Théo, c'est mon père.
22:48Mais il n'est pas là.
22:49Il ne va pas le tarder.
22:50Je vais appeler ma mère.
22:51Maman, il y a quelqu'un qui demande papa.
22:53Viens voir.
22:53Bonjour, madame.
23:01Je viens de la part de l'agence de la Riviera
23:03pour le bateau de plaisance de monsieur Théo Sauval.
23:05Ah, bien, c'est bien ici.
23:07Mais il sera là dans une demi-heure.
23:09Je peux l'attendre ici ?
23:10Vous n'y voyez pas d'inconvénient ?
23:11Je ne sais pas.
23:12Non.
23:13Qu'est-ce que vous voulez boire en attendant ?
23:15Une hymanade ?
23:16Ma fille va vous servir.
23:17Vas-y, toi nette.
23:19Théo, asseyez-vous.
23:20C'est bon qu'il y avait téléphoné lundi.
23:25Oui, c'est moi, oui.
23:27Et vous excursiez un décalant.
23:28Que jour vous voulez les faire ?
23:30Le jeudi.
23:31Enfin, tous les jeudis.
23:33Le jeudi, c'est un bon jour.
23:34Ah, bien, c'est bien pour Théo.
23:36C'est un jour où il ne promène personne.
23:38Enfin, vous verrez ça avec lui.
23:41Vous êtes sûr que vous ne voulez rien dedans ?
23:43De la menthe, du citron, du sirop d'orgeat ?
23:45Non, merci.
23:45C'est très bien comme ça.
23:47Bon, on va vous laisser.
23:48Il faut qu'on retourne au fourneau.
23:49Je vous en prie.
23:50Allez, viens.
23:54Madame, je voulais vous demander.
23:57Saint-Tropez n'est pas trop grand.
23:59Est-ce que par hasard vous sauriez où habite un certain Antoine du Courceau ?
24:02Antoine ?
24:04Oui, Antoine du Courceau.
24:06Vous le connaissez ?
24:08Je le connais bien.
24:09Nous sommes du même pays.
24:10La Normandie ?
24:12Oui.
24:13Vous savez où il habite ?
24:14Et vous vous appelez comment ?
24:16Jean.
24:17Jean-Arnaud, c'est mon nom.
24:18Sous-titrage'llal.
24:25L'Anaud.
24:25Sous-titrage Société Radio-Canada
24:55Sous-titrage Société Radio-Canada
25:25Sous-titrage Société Radio-Canada
25:55Sous-titrage Société Radio-Canada
26:25Sous-titrage Société Radio-Canada
26:57« Mais comment il marche votre diable de bateau ? On ne voit pas les voiles et on n'entend pas le moteur. Alors moi je leur réponds, c'est les sous-marins allemands qui le poussent. »
27:07Je vais vous dire, monsieur Arnaud, je suis content qu'on fasse affaire à tous les deux. Votre prix, enfin, le prix de votre agence, évidemment c'est pas le Pérou. Mais que voulez-vous ? Le jeudi, c'est le jour où je fais rien. Alors je m'ennuie. Je m'ennuie. Je m'ennuie comme un lionnet devant son melon.
27:31Dis-moi Jean, et ces rumeurs de guerre, qu'est-ce qu'on en dit à Cannes ?
27:43Oh, tout le monde a l'air de faire comme moi. On sait qu'elle est quelque part et qu'elle va bientôt nous tomber dessus. Personne n'en parle.
27:50Ouais.
27:51Moi, je veux pas y croire. C'est la même chose.
27:58Revoir ça me paraît une telle folie.
28:01La guerre.
28:03Mais elle passera pas par ici, la guerre.
28:06Quinze jours, je lui donne, au général Gamelin, pour reconduire les Allemands à Berlin.
28:11Musique en tête.
28:13La fanfare de Saint-Tropez est prête à marcher.
28:15Et la première.
28:16Oui ?
28:40Monsieur Jean, il y a là au comptoir le baron Palfi qui voudrait vous voir.
28:45Merci, j'arrive.
28:46Salut.
28:50Ah, voilà l'esclave de la côte.
28:53Bah, tu te fais erreur ? Je suis content de te revoir.
28:55Bah oui, j'ai du travail, moi aussi.
28:58Le déménagement de Madeleine, entre autres.
29:00Tu as cinq minutes à m'accorder ?
29:01Une heure, si tu veux.
29:02Viens.
29:06Mon bureau.
29:06Mon bureau.
29:10Les travailleurs sont à l'étroit.
29:12Et quand ils sont à l'étroit, ils se mettent à conquérir de l'espace vital.
29:15C'est un certain Adolf Hitler qui raconte ça, tu connais ?
29:19Oui, vaguement.
29:21Bon, je ne suis pas venu ici pour claironner la renommée du cher Adolf.
29:24Il s'en sort très bien lui-même.
29:26Il crie tout le temps et ce n'est pas pour ça qu'il a raison.
29:29Revenons à nos affaires.
29:30Nos affaires ?
29:31Bon, c'est un bien grand mot pour une petite chose.
29:36Tiens.
29:38Prends ça.
29:40Qu'est-ce que c'est ?
29:41Il y en a cinq mille exemplaires.
29:46Madame Miranda ?
29:48Bah oui, Madeleine.
29:50Impossible de garder ce nom-là.
29:51Miranda, c'est simple, élégant, discret.
29:58N'est-ce pas ?
29:59J'adore ce nom de Miranda.
30:01Madeleine, ridicule.
30:03Et qu'est-ce qu'il y a derrière ça ?
30:05Rien de grave.
30:07Madeleine, enfin, Miranda ne tapine pas.
30:10Tout va bien.
30:12Sois gentil seulement de distribuer ses petites cartes de temps en temps et à bon escient.
30:17À bon escient.
30:18Enfin, aux messieurs bien.
30:22Il vaut mieux que t'en saches le moins possible, si jamais ça sentait le roussi.
30:27Ce qui me paraît impossible.
30:30Si ça arrivait, tu dirais qu'un beau jour, quelqu'un t'a déposé ses petites cartes.
30:37Bon, c'est vrai, Madeleine ne risque rien.
30:39Tout ce qu'il y a de plus vrai.
30:41Bon, on balèze tes cartes.
30:44Tu dînes avec moi ce soir ?
30:46Avec plaisir.
30:46Je t'emmène dans l'arrière-pays, tu verras, c'est grandiose.
30:51Alors à ce soir, monsieur l'abbé.
30:55Je vous bénis, mon fils.
30:59Oui, entrez.
31:02Monsieur Jean, on vous demande au téléphone.
31:04J'arrive.
31:05Je voulais vous dire aussi, lundi soir, mon mari ne sera pas là.
31:15Il va de Raguignan.
31:16On pourra boire un moment ensemble.
31:18Je vous ferai la dînette.
31:19Allô ?
31:28Oui, c'est moi.
31:31Bonsoir.
31:33Quand ?
31:34Tout de suite ?
31:37Je vous attends.
31:45Merci, madame Rosette.
31:46Rien de grave.
31:47Non, non.
31:48Pensez à ce que je vous ai dit pour lundi.
31:50Oui.
31:51Merci, madame.
32:20Oui, nous embarquons demain sur le Massilia pour le Liban.
32:24Madame nous rejoindra dans la nuit.
32:27Oui, mon cher Jean, la guerre est imminente.
32:31Et votre ami Palfi, vous l'avez vu récemment ?
32:34Non, je ne l'ai pas vu.
32:37Que fait-il ici ?
32:39On le voit partout, et trop.
32:42Si l'affaire qu'il monte est aussi véreuse que celle qu'il a monté à Londres, il risque des ennuis.
32:48Je n'en sais rien, Salah.
32:50Je n'aime bien Palfi.
32:52C'est une crapule, mais je l'aime bien.
32:56Il a des gestes de grand seigneur.
32:59Je ne serai jamais comme lui.
33:01Et peut-être dois-je le regretter.
33:04Non, ne regrettez rien.
33:06Il faut être mieux armé que vous ne l'êtes pour se défendre.
33:20Il faut se défendre.
33:36...
34:05Voilà, Jean, mon ami de la côte de Grangeville.
34:21On dirait qu'il a beaucoup grandi et vu beaucoup de choses.
34:27En plus, on me dit qu'il travaille comme un homme.
34:31Il y a longtemps, monseigneur, que j'aurais aimé vous voir.
34:34Mais Salah me disait que vous étiez trop fatigué.
34:38Je suis heureux que vous alliez mieux.
34:40Je ne vais pas mieux.
34:42Seulement, il faut que nous partions.
34:47La guerre éclate là, dans un mois.
34:51Je ne me mêle pas de ces querelles.
34:54Mais vous, cela m'inquiète.
34:57Vous serez pris dans une grande machine.
34:59Il faudra survivre, Jean.
35:04C'est trop bête de mourir à 20 ans pour rien.
35:10Il faut que le monde de demain soit pire que celui d'aujourd'hui.
35:14Je ne peux pas vous emmener avec moi.
35:23Vous seriez un déserteur.
35:26Je veux faire quelque chose pour vous.
35:29Voici une enveloppe blanche, fermée.
35:32Vous ne l'ouvrirez qu'en cas d'extrême nécessité.
35:39À l'intérieur, il y a une deuxième enveloppe avec un nom et une adresse.
35:47Vous pourrez toujours vous présenter au destinataire et lui remettre la deuxième enveloppe, fermée.
35:54Si, à la fin de la guerre, vous n'en avez pas eu besoin, détruisez le tout, sans jamais savoir à qui je vous adressais.
36:08Prenez.
36:09J'ai été content de vous voir, Jean.
36:18Il y a de sérieuses raisons pour que ce soit la dernière fois.
36:25Vous n'imaginez pas comme c'est cruel de dire adieu aux choses, aux êtres, et de répéter « c'est la dernière fois ».
36:35Il y a tant d'images dont on voudrait garder le souvenir.
36:43Mais je suis très calme, et je me sens prêt.
36:49La guerre sera longue pour un homme fatigué, très fatigué.
36:55Monseigneur, au revoir, Jean.
37:05Je souhaite m'entretenir avec vous à mon tour.
37:27Je vous écoute, Salah.
37:28Ne parlez jamais de l'enveloppe que vous a remise le prince.
37:33Il ne s'agit pas d'une plaisanterie.
37:35C'est votre secret, votre talisman.
37:37Même votre meilleur ami doit l'ignorer.
37:40C'est clair ?
37:42Très.
37:43Oui.
37:44Nous ne savons pas si Monseigneur supportera le voyage.
37:48J'espère que oui.
37:50L'arrivée de Madame doit l'aider.
37:52Mais le choc sera grand pour elle.
37:54Elle ne connaît pas l'extrême détérioration de la santé du prince.
37:57Il l'aime, immensément.
38:11Au revoir.
38:15J'espère, Jean.
38:18Au revoir, Salah.
38:27Sous-titrage Société Radio-Canada.
38:57Sous-titrage Société Radio-Canada.
39:27Arnaud, qu'est-ce que vous faites là ?
39:35Je viens travailler.
39:36C'est la fin, mon vieux.
39:37On boucle.
39:38Voyez le caissier si on vous doit quelque chose.
39:40Vous avez de la chance qu'il soit encore là.
39:42Allez.
39:43C'est la fin.
39:44Non, monsieur, voilà plusieurs jours que nous n'avons pas vu le baron Palfi.
40:00Peut-être s'est-il absenté.
40:02Voulez-vous lui laisser un message ?
40:04Un message ? Non, merci.
40:05Je repasserai plus tard.
40:06Sous-titrage Société Radio-Canada.
40:36C'est la fin.
41:06Les rats quittent le navire.
41:20Mais moi, je reste à la tête de ma petite affaire qui prospère.
41:24Constantin, je te cherche partout.
41:26Mais moi aussi, je te cherche partout.
41:29J'étais sûr de te trouver là, d'ailleurs.
41:31Alors, cette affaire ?
41:32Ben, c'est simple.
41:35Madeleine, alias Miranda, est à la tête d'un charmant et frivole réseau de jolies filles ou femmes qui ont des fins de mois difficiles.
41:43Je ne comprends rien.
41:46Un coup de téléphone, le client avoue ses goûts.
41:50Et Miranda a des niches loisoraires dans son fichier.
41:52Standardiste de bordel, quoi.
41:54Quelle vulgarité.
41:56Quelle vulgarité.
41:58Mais ça n'a rien à voir.
41:59Rien.
42:01Les professionnels sont systématiquement écartés.
42:04Non, nous cherchons, Madeleine et moi, surtout Madeleine,
42:07des petites femmes honnêtes
42:08qui ont un mari distrait.
42:12Génial, non ?
42:13Je suis plutôt mauvais juge.
42:14Allez, viens boire un verre chez Miranda.
42:18Pourquoi pas ?
42:20C'est tellement triste, ici.
42:21C'est tellement triste, ici.
42:51Un petit chez-moi à Montmartre,
43:21vaut mieux qu'un grand chez-toi à Cannes.
43:23Ils m'ont prévenu.
43:24C'était plutôt gentil.
43:27À ta place, je m'en tirerai des affaires.
43:29Sans rancune, Madeleine.
43:32Ils ont été rapides.
43:33Plus rapides que nous.
43:34Mais, messieurs, pouvez-vous m'expliquer ?
43:44Mais, on va se faire un plaisir.
43:46Police judiciaire.
43:48Commissaire divisionnaire Mathieu.
43:49Ça vous va ?
43:53Bien.
43:57Vous allez nous expliquer tout ça, monsieur Palfi.
44:01Monsieur Palfi, c'est bien ça.
44:03Enfin, c'est le nom qu'on a reçu de Londres.
44:07Et monsieur Arnaud.
44:08Très bien.
44:11On va aller s'expliquer là-bas,
44:13si vous voulez bien nous suivre.
44:17Écoutez-moi bien, tous les deux.
44:20Je suis pas un mauvais bourg.
44:21Tout ça n'est pas très grave.
44:23Enfin, ça peut ne pas être très grave.
44:26C'est à vous de jouer.
44:26Il n'y a pas de rapport de tapé.
44:29Rien.
44:29Rien.
44:31Dans quelques jours, c'est la guerre.
44:33On va avoir besoin de tous nos gars.
44:36Même de vous deux.
44:38Alors, je suis prêt à passer l'éponge.
44:41Rien.
44:41Pas une trace.
44:43Si vous, baron Palfi,
44:46vous vous engagez.
44:48Ce qui fait de vous un Français
44:49à l'abri des poursuites anglaises.
44:52Et vous, Arnaud,
44:54vous devancez l'appel.
44:56Bon.
44:59Je vais vous laisser réfléchir.
45:02Mais pas trop longtemps.
45:03J'aimerais pas avoir attiré le juge de son lit.
45:15Il ne va pas être peut-être là.
45:19Il est très bien, ce commissaire.
45:21Très, très bien.
45:23Ne t'inquiète pas.
45:25Ce serait une guerre éclair.
45:26Et l'Europe sera ou allemande ou française.
45:29Il y a encore de belles affaires en vue.
45:31Le départ des rats est bon signe.
45:33T'es vraiment incorrigible.
45:35Je te dis que dans deux mois,
45:36on sera libre.
45:38L'armée.
45:38Pour le coup, ça tuera Albert.
45:41On marque l'armée ou la prison.
45:47Mais il aurait honte de toi si tu te dérobais.
45:49C'est une musique militaire et les plus endurcis ont l'armes à l'œil.
45:53Tu m'as foutu dans un sacré merdier.
45:54En tout cas, dire oui à l'armée, maintenant, c'est gagner du temps.
45:59Ça, c'est vrai.
46:05Alors ?
46:06Ben...
46:07C'est d'accord.
46:09Moi aussi.
46:10C'est bien.
46:12On va vous conduire au centre de recrutement.
46:14Enfin, on ira demain matin.
46:16En attendant, on va vous loger.
46:18À la guerre comme à la guerre.
46:24Mais voilà.
46:25Parfait.
46:26Vous regagnez votre corps dans les plus brefs délais.
46:29Où ?
46:30C'est écrit sur la feuille de route.
46:36Y-Saint-Jau.
46:38Hum.
46:39La Haute-Loire.
46:40Bien sûr.
46:41Si vous n'étiez pas arrivé demain soir,
46:44on s'inquièterait.
47:00Circuler.
47:03Ah, mais nous sommes attendus.
47:04Mon cher.
47:05Vous êtes des recrues ?
47:08Engagés.
47:12Vous avez de la chance.
47:13Une minute de plus et vous étiez en retard.
47:15Ça vous aurait coûté huit jours.
47:16On l'a échappé belle.
47:23Et votre voiture ?
47:25Ah.
47:27Mon chauffeur qui me suit à bicyclette,
47:30ne va pas tarder à arriver.
47:32Il la conduira au garage.
47:34Si par hasard il ne venait pas,
47:36vous me préviendriez.
47:37Il se pourrait que je vous la donne.
47:39Vous savez que c'est un engin extraordinaire.
47:40On en verra plus dès comme ça.
47:42Elle a été construite spécialement
47:43pour un grand duc de Russie.
48:00Alors, monsieur le duc ?
48:13Monsieur le duc ?
48:15Ah oui, qui dit mémoire, dit Saint-Simon.
48:17Qui dit Saint-Simon, dit monsieur le duc de Saint-Simon.
48:20Oh là là, à mon âge, on n'a pas de mémoire.
48:23À peine de souvenirs.
48:24Et philosophe par-dessus le marché.
48:27Dis-donc, je vais finir par croire
48:28que l'uniforme m'a du bon.
48:30Quelle heure est-il ?
48:31Notre ami, l'instrumentiste,
48:33va bientôt sonner la fin de notre dur labeur.
48:35Oh, mais c'est vrai que t'as une permission de minuit.
48:39Eh oui.
48:47Il y en a qui méritent pas leur chance.
48:48Mon dieu, tes cheveux !
49:06J'ai passé les jours au Niouf.
49:08Au Niouf ?
49:08En prison.
49:12Je n'ai pas le droit de te juger.
49:14La liberté est une et indivisible.
49:16Ma foi reste entière et je n'en démordrai pas.
49:21Je m'étais juré que tu ne serais pas soldat.
49:23Ma déception est terrible.
49:25Elle m'achève.
49:26Je suis un vieil homme.
49:29Ne te présente jamais à moi en uniforme.
49:32Je te fermerai la porte au nez.
49:35Albert.
49:42Le marquis est mobilisé.
49:44C'est Chantal qui fait tout le travail.
49:46Et depuis, enfin, depuis son retour de Paris,
49:52sa mère ne lui adresse pas la parole.
49:54Et le plus beau, c'est qu'elle vient me voir à vélo et en parle de toi.
49:58Contre où ?
49:59Tu veux rire.
50:02Lui, il est brigadier au train des équipages.
50:06Il est venu en permission.
50:08Déguisé comme un guignol.
50:10Stiqué à la main.
50:11Le comble du ridicule.
50:15Chantal a refusé de le rencontrer.
50:16Et Michel ?
50:18Il est mobilisé dans une compagnie colombophile.
50:23Il dresse des pigeons qui remplacent le téléphone quand il est détraqué.
50:27Il est en garnison à Compiègne.
50:28Maman a pris une chambre près de la caserne.
50:31Et ils dînent ensemble chaque soir.
50:33Et toi ?
50:34Moi, je vais...
51:04Non.
51:08Non, mon chéri, sur les joues seulement.
51:12T'as quelqu'un dans ta vie ?
51:14Absolument personne.
51:16À 23 ans, je suis vieille fille.
51:18Et pour la vie.
51:21Alors ?
51:22Alors ?
51:34Est-ce que je te dis la vérité ?
51:48Tu veux savoir ce que l'abbé m'a dit avant de mourir ?
51:53Je peux encore me taire ?
51:56Non.
51:59Vas-y.
52:01Je t'aime.
52:04As-tu jamais eu une idée ?
52:11Pas vraiment, non.
52:15Pas la plus petite ?
52:22C'est ma sœur.
52:27Tu es le fils de Geneviève.
52:31Geneviève ?
52:34Et de qui ?
52:37Elle doit l'ignorer elle-même.
52:40Sans doute un médecin ou un malade.
52:42Un soir, qu'elle était triste.
52:46Ces moments que t'as recueillis et déposés devant les grilles de la sauveté,
52:50espèrent te récupérer par la suite.
52:56Les choses ne sont pas passées comme prévu.
52:57Et c'est bien pour toi.
53:04C'est tout ce que je sais.
53:05Qu'est-ce qu'il se passe ?
53:28Le quartier est consigné.
53:29Faut qu'on rentre, Arnaud.
53:30Faut rentrer immédiatement.
53:30Mais enfin, qu'est-ce qu'il y a ?
53:32Les gars qui pannent zèvres ont enfoncé ce dent.
53:34La partie de rigolade est terminée.
53:36Les choses sérieuses ont commencé.
53:38Allez, venez, je vous emmène.
53:39Sous-titrage Société Radio-Canada
54:09Sous-titrage Société Radio-Canada
54:39...
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55:40...
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