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00:00L'essentiel politique ce soir c'est avec Jean-Christophe Gallien. Bonsoir.
00:05Bonsoir Marion.
00:06Vous êtes éditorialiste politique, conseiller en communication.
00:09Et avec vous dans un instant, on va parler du retour sur le devant de la scène du budget de l'État
00:13après l'adoption cette semaine du budget de la sécurité sociale.
00:16C'est au tour du projet de loi de finances d'être de nouveau examiné.
00:19Pourra-t-il lui aussi faire l'objet d'un compromis dans l'hémicycle ?
00:22Vous nous donnerez votre avis sur la question.
00:25On s'intéressera aussi aux municipales qui approchent à grands pas.
00:28Et à Paris, rien n'est encore joué.
00:30C'est en tout cas l'enseignement du sondage Ipsos BVA publié ce week-end dans Le Parisien Dimanche.
00:35Enfin, les Républicains doivent-ils se rapprocher du Rassemblement National ?
00:39C'est le débat qui agite en ce moment la droite française.
00:41Il a été relancé par Nicolas Sarkozy dans son ouvrage écrit en prison et publié cette semaine.
00:50Mais d'abord donc les questions budgétaires.
00:52Ce n'était pas gagné d'avance et pourtant il l'a fait.
00:54Le Premier ministre Sébastien Lecornu est parvenu cette semaine à faire adopter de justesse par les députés
00:59le projet de loi de financement de la sécurité sociale, un succès politique indéniable.
01:04Jean-Christophe Gallien, un mot rapide sur ce qui vient de se passer cette semaine.
01:09Qu'est-ce qu'on doit en retenir ?
01:10Qu'on a un Premier ministre habile ?
01:12Que les socialistes ont sauvé la mise ?
01:14Je crois qu'on doit retenir qu'il y a une résistance à la dissolution qui venait,
01:20et ça c'était peut-être le petit génie de Sébastien Lecornu,
01:24d'avoir compris parmi d'autres, par rapport aux autres,
01:26c'est que s'appuyer sur d'un côté le Parti Socialiste et de l'autre côté les Républicains,
01:30en tout cas une partie de chacun d'entre eux, plus un bloc central qui était quand même tenu par ce qu'on appelait l'ancienne Macronie,
01:36ça permettait de dire, voilà, celles et ceux qui ne veulent pas de la dissolution parce qu'ils veulent sauver des municipales qui approchaient,
01:42nous en avions parlé il y a très peu de temps,
01:44eh bien c'était la manière de consolider, non pas une coalition,
01:47je d'ailleurs fais très attention de ne pas parler de coalition,
01:50mais de sédimenter par morceaux de texte, quasiment par amont, par ligne de texte et par chiffre,
01:56et par voilà, quelque chose qui pouvait tenir jusqu'au bout,
01:59et je pense qu'au-delà de la dramatisation qu'il y a pu avoir entre les mouvements,
02:02entre le Sénat et l'Assemblée nationale,
02:03les choses étaient gagnées au moment où d'ailleurs toutes ces gens s'étaient rencontrées chez Emmanuel Macron
02:08à vendredi, rappelez-vous, il y a quelques semaines de ça.
02:11Et donc voilà, je crois qu'il y a une méthode le corps nu,
02:13et l'essentiel de cette méthode, c'est d'appuyer sur l'idée qu'on abandonne le 49-3
02:16et on fait le pari d'un nouveau parlementarisme,
02:20appuyé, je vous le dis, sur une volonté coalisée, là pour le coup, d'éviter la dissolution.
02:26Alors l'histoire ne s'arrête pas là, puisque c'est maintenant le budget de l'Etat
02:29qui va devoir être adopté avant la fin de l'année, ou pas.
02:32Est-ce que vous croyez à un happy end ?
02:35Moi je crois qu'on est sur une ligne, oui, je pense qu'on est sur un flux
02:38qui correspond, je vous le dis, à cette idée
02:40qu'il ne faut pas qu'il y ait de dégâts politiques avant les municipales.
02:46Ces deux parties dont je vous parle, les socialistes et les républicains,
02:48jouent une partie de leur vie politique pour les années qui viennent sur les municipales.
02:52Ils sont des partis de terrain encore aujourd'hui, ils tiennent des villes,
02:55ils sont attaqués pour chacun d'entre eux par la France insoumise,
02:58c'est une nouveauté cette fois-ci pour les municipales, on en parlera tout à l'heure,
03:00et de l'autre côté par leur Assemblée nationale.
03:03Eh bien, il leur faut résister et aller à l'élection,
03:05notamment pour les socialistes législatives anticipées,
03:08serait un raz-de-marée contre eux,
03:09parce qu'eux n'y auraient pas d'accord aujourd'hui entre LFI,
03:12ce qui leur a permis de se sauver jusqu'à la dernière législative.
03:15Et donc oui, je pense qu'on peut aller jusqu'à quelque chose
03:18qui sera une signature peut-être tardive,
03:20mais qui évitera le 49-3, c'est la volonté de le corps nu.
03:23Et je pense que, oui, oui, oui, il y a une vraie possibilité.
03:26Alors, c'était compliqué, on ne l'imaginait pas tout à fait.
03:29Par contre, on imaginait très clairement qu'il y aurait un budget,
03:31qu'une loi spéciale, qu'on aurait trouvé des ordonnances,
03:35mais je pense même qu'on aura un vote politique,
03:37on pourra certainement en parler pendant les vacances.
03:39On le saura d'ici la fin de l'année, normalement.
03:41En tout cas, si le budget est rejeté,
03:43le gouvernement devra recourir, vous l'avez dit,
03:46à une loi spéciale pour éviter un blocage.
03:48Et il faudra alors rouvrir les débats budgétaires en début d'année.
03:50Or, il y a d'autres échéances qui approchent.
03:52Les élections municipales en mars prochain.
03:55Le dernier sondage Ipsos BVA pour le Parisien
03:57montre un scrutin très disputé à Paris.
04:00Est-ce que la capitale peut vraiment basculer à droite l'an prochain ?
04:03On le voit sur la une du Parisien Rachida Dati au centre.
04:07Alors, on est à la fois loin et très proche,
04:09parce que finalement, tout ça arrive en mars.
04:11On est déjà à la fin de mi-décembre.
04:14Je crois qu'aujourd'hui, il est un peu tôt pour le faire.
04:16Il y a des mouvements encore.
04:17Rachida Dati vient de recevoir le soutien et l'adhésion du Modem.
04:20Alors, ça vaut ce que ça vaut à Paris, mais c'est quand même là.
04:23Il y a encore, ça et là, une architecture à gauche, sur les gauches,
04:28qui n'est pas tout à fait certaine.
04:30Même si, de mon point de vue, elle est fière à Joscobu.
04:33C'est-à-dire, il ira en candidature au premier tour en solitaire.
04:36Parce que c'est le cas partout en France.
04:38C'est une consigne et c'est une ligne du parti.
04:41Depuis la tête, Jean-Luc Mélenchon a dit cette fois-ci,
04:43il nous faut des élus.
04:44Il nous faut même des victoires dans certains cas.
04:46Pas à Paris, il n'imagine pas.
04:47Par contre, des élus à Paris, c'est potentiellement des sénateurs à Paris après-derrière.
04:51Donc, on joue des élections à plusieurs niveaux.
04:54Et puis, c'est une manière de mettre la pression sur le Parti Socialiste,
04:56qui, lui, est en difficulté.
04:57Parce qu'il est à la fois sortant sans être sortant.
05:00Il n'a pas la figure de proue.
05:01Emmanuel Grégoire est peu connu.
05:03Certainement beaucoup moins qu'il ne le pensait.
05:05Et je pense qu'aujourd'hui, cette différence entre l'audience de l'une,
05:08Rachida Dati, légère faiblesse de Pierre-Yves Bournazel,
05:12qui était peut-être celui qui pensait pouvoir contredire Emmanuel Grégoire.
05:15Aujourd'hui, je pense que là, pour coup, les choses sont entendues.
05:18Maintenant, ça ne veut pas dire qu'on n'est pas, à la fin,
05:20quelque chose qui joue avec des gens qui se maintiennent partout.
05:22Que ce soit...
05:23Alors, ça sera difficile pour l'ERN et pour, et des mois, reconquête.
05:27Maintenant, on n'en sait rien.
05:28Certains voient ces parties monter jusqu'à 10 points.
05:32Mais on pourrait avoir quatre listes qui se battent au deuxième tour aussi.
05:36Ce n'est pas dit par ce sondage.
05:38Donc, oui, c'est très ouvert.
05:40Et Rachida Dati, ce qu'on peut dire très concrètement,
05:42c'est que la campagne qu'elle mène à la fois depuis son ministère,
05:45mais aussi sur le terrain, est assez complète.
05:48Et donc, malgré ses ennuis potentiels judiciaires après,
05:50oui, oui, c'est une candidate qu'il faut suivre avec précision.
05:53L'approche des élections municipales relance également le débat de la stratégie
05:57de la droite à avoir vis-à-vis du Rassemblement national.
06:01Cette semaine, Nicolas Sarkozy a affirmé dans son ouvrage écrit en prison,
06:04journal d'un prisonnier, qu'il n'appellerait pas au Front républicain
06:07pour contrer l'ERN et qu'il souhaitait pour la droite
06:09le rassemblement le plus large possible, sans exclusives.
06:14Est-ce qu'on peut considérer cette prise de position comme un tournant politique ?
06:19C'est un tournant pour lui, à la sortie de ses quelques semaines en prison,
06:23dans laquelle il a écrit un livre.
06:27On peut le faire, à bout de trois semaines en prison, c'est assez intéressant.
06:30Maintenant, il y a peut-être des choses intéressantes dans son livre,
06:31notamment celle-là.
06:32C'est lié à des réunions préalables.
06:35C'est lié à un sentiment, oui, que le vent est en train de souffler aussi
06:38pour l'Assemblée nationale.
06:39Je crois que c'est un pari de quelqu'un qui considère
06:42qu'effectivement la victoire viendra au moteur politique le plus important.
06:45C'est quelqu'un qui est très ancré sur le réalisme
06:47et non pas simplement sur l'idée qu'il y a des idées,
06:50il y a une histoire politique.
06:52C'est une structure claire avec le testament de Jacques Chirac.
06:55De pratiquement tout l'étonnant.
06:57Maintenant, là où il a raison, c'est que ce qui est proposé
06:59par l'Assemblée nationale et même très en dessous, il pourrait aller plus loin
07:01des états généraux de l'opposition en 1986, notamment sur l'immigration.
07:05Je veux dire, ça n'a aucune commune mesure.
07:08Donc oui, il y a des choses qui sont potentielles.
07:09Je pense que c'est un virage pour lui parce qu'il ne l'avait jamais affirmé de cette manière-là.
07:13Il l'a illustré même par une suite qui était celle de...
07:18Évidemment, c'est verbatim lié à des moments avec Marine Le Pen.
07:21Donc on est dans un contexte, il parle de Jordan Bardella.
07:25Alors, est-ce que ça, ça présage de quelque chose ?
07:27Je n'y crois pas parce que sur le terrain, pour l'instant,
07:30si vous voulez, encore une fois jusqu'au municipal, la réalité est inverse.
07:32C'est-à-dire que les alliances de LR se font encore avec Renaissance
07:36et à l'inverse, elles sont attaquées par le Rassemblement national
07:41qui veut évidemment troubler et chercher lui aussi des élus comme LFI.
07:44Et puis côté PS, c'est pareil, je vous l'avais dit avec LFI.
07:46Donc jusqu'à mars 2027, je n'y crois pas du tout.
07:49Il y a à l'intérieur des mouvements, des changements.
07:52Mais si j'étais républicain aujourd'hui, je me serais dit
07:54il fallait le faire il y a bien longtemps.
07:56C'est-à-dire avaler le Front national
07:57plutôt que de se faire avaler par la Rassemblement national aujourd'hui.
07:59Donc c'est un calcul politique compliqué
08:00mais qui sera une vraie question de 2027.
08:04Nous en avions parlé il y a quelques semaines là aussi.
08:05Je vous le dis, rien ne se fera dans les municipales.
08:07Les municipales, ça permet à chacun de ces partis de dire
08:09nous allons les gagner.
08:11Nous sommes une force politique de terrain.
08:12Pour l'instant, évidemment, au niveau national, on pèse moins.
08:15On n'a pas eu des résultats aux présidentielles.
08:16On a eu des résultats faibles législatives.
08:17Mais maintenant, sur le terrain, on ne peut pas se débarrasser de nous comme ça.
08:20On sera fort au sénatorial aussi.
08:22C'est un enjeu majeur.
08:23Les républiens gardaient le Sénat.
08:26Et donc on se retrouve face à ce défi
08:28qui est celui de dire comment on négocie ensuite
08:30éventuellement un accord politique.
08:32J'y crois peu.
08:32Je vous assure que j'y crois peu.
08:33Mais le fait de ne plus diaboliser autant le Rassemblement national,
08:37est-ce que ça n'est pas donné un blanc-seing à Jordan Bardella ?
08:39Non, ça c'est déjà fait.
08:40Alors pour le coup, je crois que là, il faut arrêter avec les histoires.
08:42C'est-à-dire qu'il y a eu un Front républicain.
08:44Mais vous savez, c'est un Front républicain qui venait de manière très opportune,
08:47qui a été monté d'ailleurs plutôt par Renaissance,
08:50auquel se sont ralliés certains les Républicains,
08:52mais finalement très peu.
08:54Donc de ce bord-là, si vous voulez,
08:56il y a des accords et des Front républicains
08:58qui tiennent aux circonstances politiques.
08:59Il se peut qu'il y ait un nouveau Front républicain
09:01en législative en 2027.
09:03Si les mêmes qui aujourd'hui s'accordent, d'ailleurs,
09:06du DLR jusqu'au Parti Socialiste,
09:08considèrent que finalement,
09:09ils peuvent trouver du compromis
09:11dans un nouveau parlementarisme.
09:13Parce que qui gagnera l'élection présidentielle,
09:14cette fois-ci, n'est pas certain quasiment de gagner législative.
09:17Encore une fois, ça, ce n'est pas affirmé.
09:18Même si elles viennent après,
09:20il faudra aller très fort et très loin
09:21pour que Jordan Bardella, même s'il gagne les présidentielles,
09:25c'est possible.
09:25Aujourd'hui, ils ont le moteur politique pour le faire.
09:27Il leur faudra une dynamique très puissante
09:29et surtout des candidats
09:30qui font face à cette exigence,
09:32qui sont législatives aussi.
09:33Alors si c'est très puissant à la présidentielle,
09:35très puissant,
09:36notamment par rapport à LFI,
09:38vous aurez une chance de la gagner.
09:39Si c'est plus réduit, c'est plus difficile.
09:42Merci, merci beaucoup Jean-Christophe Gallien
09:44d'être venu nous résumer l'essentiel
09:46de l'actualité politique de ces derniers jours.
09:49Restez avec nous sur France 24.
09:51Tout de suite, vous retrouvez
09:52le journal de l'Afrique avec Ali Doucy.
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