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00:00France 24 et RFI présentent
00:04Bonjour à tous, merci de nous rejoindre sur France 24 et Radio France Internationale qui vous propose Ici l'Europe.
00:23Nous avons le plaisir d'être installés au cercle interallié à quelques mètres de l'Elysée pour parler de l'Union Européenne depuis son flanc Est.
00:32Nous recevons en effet le président de la Roumanie, Miku Chordane. Bonjour, merci d'être avec nous Monsieur le Président.
00:39Je rappelle que vous avez étudié les mathématiques y compris à l'école normale supérieure française qui explique votre bon français.
00:46On la verra.
00:47On verra. Vous avez été élu président en mai dernier avec 53,6% des suffrages face à un candidat d'extrême droite, Georges Simion,
00:58avec un programme que vous aviez donc indépendant et anti-corruption.
01:04Une présidence qui soulage à ce moment-là l'Union Européenne et l'Ukraine voisine.
01:09La précédente élection avait d'ailleurs été annulée. C'était une première en Europe.
01:14Est-ce que vous jugez avec le recul que vous avez bien fait, que cette annulation était justifiée ?
01:20Sans doute. Sans doute. C'est-à-dire, on peut dire maintenant, très franchement, qu'on a eu une campagne de désinformation russe qui a commencé il y a dix ans,
01:33donc juste après Crimée. Et qui, donc, on n'a pas fait, les autorités roumains n'ont pas fait beaucoup d'attention.
01:44On l'a pensé mineur, mais il y avait une technologie très sophistiquée qui s'était mise dans les dernières deux, trois, quatre semaines
01:56avant les élections de l'année dernière. Dans le moment où la Cour constitutionnelle a annulé les élections,
02:04on n'avait pas toutes les informations. Mais maintenant, on peut dire sûrement qu'il y avait une influence russe, d'une part.
02:12Et d'autre part, que les règles de financement de la campagne électorale n'ont été pas bien respectées d'une manière très, très grossière.
02:20Nico Chordane, la Roumanie, c'est 19 millions d'habitants qui ont connu une progression de 134% de leur pouvoir d'achat moyen en 20 ans.
02:29C'est la plus importante en Europe, mais elle n'est pas uniforme. D'ailleurs, aujourd'hui, le déficit de votre pays atteint 9%.
02:35C'est trois fois la limite des 3% autorisés par les règles de l'Union européenne. Une inflation record aussi.
02:40Vous devez prendre des mesures d'austérité sur cette année et la prochaine. Et donc, un mécontentement ?
02:46Oui. Tout d'abord, le déficit de cette année sera 8,4. Donc, on a déjà pris ces mesures difficiles.
02:57Ces mesures difficiles, on met l'inflation à 10%. Ces mesures seront prises également pour l'année prochaine.
03:04Donc, il n'y aura pas de mesures supplémentaires que les gens ne savent pas encore. Et l'année prochaine, on sera entre 6 et 6,5.
03:16Donc, on se rapproche de ces 3%. C'est vrai que c'était difficile, mais on n'a pas eu vraiment d'alternative parce qu'on a une dette publique.
03:29Et c'est très important de donner le signal de l'investisseur, des fonds d'investissement, des banques et tout cela, que la Roumanie va régler son déficit.
03:42Mais vous ne pouvez pas, par exemple, rejoindre la zone euro comme c'est le cas de la Bulgarie au 1er janvier. Est-ce que ça vous regrettez ?
03:47Non. Pour l'instant, la Roumanie, on est dans la bonne trajectoire pour être dans l'OCDE l'année prochaine.
03:57Donc, ce qui est important pour nous, c'est d'avoir de l'investissement étranger qui vient.
04:03Et je pense qu'on est bien placé. Après réduire le déficit de l'OCDE, 3, donner une prédictabilité fiscale, je pense que ça va se passer.
04:14Alors, le pays voisin, la Bulgarie, connaît en ce moment même d'ailleurs de grandes manifestations anticorruption.
04:22Vous avez fait campagne sur ce thème de la corruption. Est-ce que vous avez le sentiment d'être en train de remporter cette lutte contre ce mal qui gangrène l'Est de l'Europe et votre pays, la Roumanie en particulier ?
04:33La corruption en Roumanie a beaucoup de niveaux, au niveau bas, petite administration, au niveau haut.
04:43Pour y lutter, on doit avoir des mesures qui soient administratives, au niveau des procureurs, au niveau du système de justice, pour que les procédures ne durent pas assez longs qu'ils durent maintenant,
05:00et au niveau législatif. Il y a la volonté, mais ça va durer, cette lutte contre la corruption.
05:06Alors, Nico Chordane, comme toutes les semaines, je vous propose de regarder quelques informations européennes.
05:12C'est l'Europe en bref, proposée par Isabelle Romero.
05:16Après des semaines de manifestations de masse pour dénoncer la corruption dans l'appareil de l'État, le premier ministre bulgare, Rosenzeliakoff, a jeté l'éponge.
05:28Nous devons être à la hauteur des exigences des citoyens, et leur exigence, c'est la démission du gouvernement.
05:34Le gouvernement avait tenté de faire adopter en procédure accélérée le budget 2026, incluant des hausses d'impôts controversées.
05:41Le premier est libellé en euros. Ce petit pays des Balkans, le plus pauvre de l'Union européenne, s'apprête à introduire la monnaie unique le 1er janvier 2026.
05:51Les pays de l'UE ont approuvé un net durcissement de leur politique migratoire.
05:55Il prévoit d'expulser les migrants irréguliers vers des hubs de retour situés dans des pays en dehors de l'UE,
06:01dont ces migrants ne sont pas originaires, mais que l'Europe considère comme sûrs.
06:05Et aussi de sanctionner plus durement ces étrangers refusant de quitter le territoire européen.
06:11Magnus Brunner, commissaire européen aux migrations.
06:14Il est important de montrer aux citoyens que nous reprenons le contrôle de la situation
06:19et que nous remettons de l'ordre dans la maison européenne.
06:24Ce plan approuvé par l'extrême droite et la droite au Parlement européen
06:27est rejeté par la gauche et plusieurs ONG au nom des droits humains.
06:33Victoire pour les pro-européens en Roumanie avec l'élection du libéral Ciprian Tchoukou.
06:38Il l'emporte face à l'extrême droite de l'Alliance pour l'unité des Roumains.
06:42Ciprian Tchoukou a remplacé l'ancien maire Nikou Sordane,
06:47devenu président du pays suite à un scrutin annulé pour des soupçons d'ingérence russe.
06:55Nikou Sordane, vous étiez maire de Bucarest, je le rappelle, jusqu'à votre élection présidentielle.
06:59Le 7 décembre dernier, c'est le libéral Ciprian Tchoukou qui a été élu maire de la capitale.
07:05Une victoire qui renforce la position du premier ministre roumain à la tête d'une fragile coalition pro-européenne,
07:13alors que l'extrême droite ambitionnait de diriger la capitale.
07:17D'ailleurs, elle est très haute encore, cette extrême droite.
07:19Comment vous l'expliquez dans votre pays, la Roumanie ?
07:21C'est vrai, on a un parti qui est anti-européen et même pro-russ.
07:27Dans le parlement, avec deux autres partis, ils sont à 35%, dans les sondages ils sont à 40%.
07:34Mais les gens qui votent ces partis ne sont pas forcément ni anti-européens ni pro-bus.
07:42Ils se sentent abandonnés par les politiques des partis classiques qui sont pro-européens.
07:49et cette confiance qu'on doit regagner dans les prochaines années.
07:53Regardons un chiffre révélateur, SAFE.
07:56C'est l'instrument de l'Union européenne de prêt à prix compétitif pour le secteur de la défense.
08:02Et vous avez obtenu 16,7 milliards d'euros de SAFE.
08:06C'est le deuxième pays après la Pologne et presque au même niveau que la France.
08:10Vous augmentez vos défenses militaires à toute vitesse.
08:13Ils vont passer de 2,2% en 2024 à 2,5% du PIB.
08:19En 2025, vous craignez quoi ? Une confrontation directe avec la Russie ?
08:24Non, non. Mais on doit transmettre aux Russes le fait, comme tous les pays d'Europe,
08:31on doit transmettre qu'on est prêt.
08:34Mais bien sûr, on ne veut pas avoir une guerre sur le territoire européen.
08:40mais c'est un besoin d'affirmer, voilà, si vous voulez attaquer, on est prêt.
08:48Vous investissez dans quoi d'ailleurs ? Des armes américaines justement ou européennes ?
08:52Parce que vous êtes sur le sol français, vous avez acheté un certain nombre d'armes françaises.
08:56Est-ce que le tournant pris par l'Amérique de Donald Trump vous fait réfléchir ?
09:01Oui, donc il y a des contrats américains qui sont jusqu'à 2030, même 2032-233.
09:10Donc je pense qu'on a fait ce que tous les pays d'Europe ont fait.
09:14La question de défense, c'était une question comme les autres, comme la santé.
09:19C'était une question comme les autres.
09:20Maintenant, avec le contexte géopolitique qu'on vit maintenant,
09:26on doit premièrement dire qu'on doit agir ensemble en Europe
09:31pour être capable, dans un intervalle le plus court possible, de se défendre nous-mêmes.
09:39Et on doit, en faisant cet effort, stimuler notre économie de défense européenne.
09:47C'est ce que le programme SAFE l'a fait.
09:51Et si on parle de la France, on a déjà signé, et ça va être partie du SAFE,
09:58c'est le contrat avec Mistral.
10:01Et il y aura des hélicoptères et probablement, on verra, mais Airbus a une bonne chance.
10:08Donc il y a Thales déjà à Roumanie et ils ont également des chances pour avoir quelques contrats.
10:14Donc, mais de toute manière, pour le SAFE, on va tourner vers l'Europe.
10:20L'Ukraine est toujours sous pression très forte, jour après jour, des attaques et des drones russes.
10:27Ils se voient proposer, les Ukrainiens, une paix les amputant de certains territoires.
10:32Le Donbass, par exemple, sans garantie sérieuse.
10:35Ils ont le sentiment parfois que Russes et Américains s'allient pour les faire capituler.
10:40Et ils sont en mode panique.
10:42Est-ce que vous le comprenez et vous l'entendez ?
10:43Bien sûr, c'est ce qui se passe à l'Ukraine.
10:47C'est un changement terrible pour l'Europe, après 80 ans de paix et de stabilité.
10:57C'est terrible pour les peuples ukrainiens.
11:01C'est une menace pour nous, parce que l'Ukraine est un bon voisin pour l'instant.
11:10Et ce qu'on doit faire, parce que c'est une question qui tient de notre propre sécurité européenne,
11:19on doit continuer à aider l'Ukraine.
11:22C'est-à-dire transmettre aux Russes le message « On sera prêt à aider l'Ukraine à long terme » et mettre l'Ukraine dans cette négociation dans la bonne position.
11:39C'est-à-dire avoir au moins de la part de l'Europe un support inconditionnel sur la question financière.
11:48Nico Chordane, la nouvelle doctrine américaine salue la montée en puissance de partis européens patriotiques situés à l'extrême droite de l'échiquier politique en Europe,
12:00susceptibles de cultiver la résistance à la trajectoire actuelle de l'Europe.
12:04Votre réaction ?
12:05Il y a deux choses importantes dans cette doctrine qui concerne l'Europe.
12:11L'une, c'est la sécurité.
12:13Et ici, ce n'est pas une surprise, parce que depuis le premier mandat de Donald Trump,
12:18il a dit qu'il va diriger leur politique externe vers le Pacifique.
12:23Et deuxièmement, sur cette question idéologique, ils veulent en quelque sorte influencer une idéologie comparable à celle en Europe avec celle américaine.
12:38C'est la volonté de l'administration américaine.
12:42Maintenant, dès la partie de l'Europe, on doit bien sûr, sur la question idéologique, avoir notre propre débat.
12:50Et ici, je pense que ça, c'est une des faiblesses de l'Union européenne, le fait qu'on a beaucoup de débats à l'intérieur de notre pays.
13:02Mais ce débat ne se transpose pas au débat au niveau européen.
13:08Donc, il y a le sentiment pour les citoyens européens qu'il y a des décisions dont ils ne sont pas parties.
13:16Et sans doute, au niveau européen, on doit corriger cela.
13:20Pour l'Europe, pour les États-Unis, je pense qu'il y a un intérêt, qu'il y a une relation transatlantique.
13:28Et je suis très optimiste que cette relation va continuer.
13:31L'Union européenne qui a infligé une amende de 120 millions d'euros à X, le réseau social des non-mux,
13:39qui a provoqué cette phrase du mania, l'Union européenne devrait être abolie.
13:45Commentaire ?
13:46Bien sûr, on est en politique, même internationale, il y a des tensions, mais ce qui est important, c'est qu'on a des différences sur beaucoup de choses.
13:58Mais sur les valeurs, sur les valeurs, les États-Unis ont besoin d'Europe.
14:04L'Europe a besoin des États-Unis.
14:06Si on regarde de loin, on verra que nos valeurs sont très proches, en fait.
14:13Les réseaux sociaux sont monopolistiques.
14:18Ils sont américains essentiellement, chinois aussi.
14:20Vous avez, dans la présidentielle roumaine, souffert justement des désinformations sur ces réseaux sociaux.
14:27Est-ce qu'on a le droit de les encadrer ?
14:28Est-ce qu'on a le droit de continuer à les encadrer, malgré ces remarques acerbes des milliardaires qui les possèdent ?
14:34Bien sûr, bien sûr.
14:37On doit défendre nos démocraties, bien sûr.
14:39Et sur les démocraties européennes, on doit décider.
14:42On a derrière nous le vote des citoyens roumains et européens.
14:49Et on doit, pour préserver la démocratie dans nos pays, s'il y a des menaces qui viennent par les réseaux sociaux, on doit actionner.
14:59Monsieur le Président, sous pression du Danemark qui préside pour le Conseil de l'Union européenne,
15:04les pays de l'Union européenne approuvent un durcissement de la politique migratoire en ouvrant la voie, justement, à l'envoi de migrants dans des centres de rétention extérieurs à l'Union européenne.
15:16L'Union européenne se referme ?
15:18Ici, également, il y a un débat dans nos sociétés et on doit avoir le bon équilibre entre les droits de l'homme pour les gens qui ont des problèmes dans leur pays d'origine
15:35et la capacité de nos sociétés d'offrir des conditions aux étrangers.
15:45Donc, il y a un équilibre qu'on doit garder et la Roumanie est prête pour avoir ce débat à l'intérieur de l'Union européenne.
15:54Vous êtes optimiste sur 2026, l'avenir de l'Union européenne ?
15:59Je suis optimiste pour la Roumanie, je suis optimiste pour l'Union européenne.
16:05Quand un dirigeant roumain voulait présenter à un public une mesure qui ne plaisait pas au public,
16:15il disait, je ne veux pas, mais vous savez, c'est l'Europe.
16:20Je pense qu'on a transmis aux non-citoyens que l'Europe, ce n'est pas vraiment eux.
16:27Et ça doit cesser.
16:29On est dans un contexte géopolitique qui est extrêmement compliqué.
16:34Géopolitique économique, dans ces moments, on ne peut pas, si tu es petit, tu ne vas pas résister.
16:41Et donc, on doit renforcer l'Union européenne.
16:46Et pour cela, on a besoin des citoyens.
16:49Et pour avoir des citoyens, on doit les mettre à l'intérieur du débat.
16:57Merci à vous, M. le Président, d'avoir été en notre compagnie.
16:59Merci à vous de nous avoir suivis sur France 24 et Radio France Internationale.
17:03Restez avec nous, l'actualité continue.
17:11Sous-titrage Société Radio-Canada
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