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  • il y a 19 heures
La justice a prononcé jeudi la liquidation judiciaire du groupe centenaire d'électroménager Brandt, fleuron industriel français qui disparaît en laissant quelque 700 salariés au chômage et les plonge dans une grande détresse à la veille de Noël.

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Transcription
00:00En fait, Sofiane, la liquidation de Brand, qui était une marque vraiment très connue des Français,
00:04ne garantissait pas sa pérennité, en fait.
00:07Non, et pourtant, quelle ironie du sort pour une marque dont le slogan a été construit pour durer, vous vous rendez compte ?
00:11On connaît tous, en fait, ces marques iconiques vedettes, avec la maire Denis, évidemment, Sauter, de Dietrich, on en a beaucoup parlé.
00:17C'est des symboles qui s'éteignent en France, c'est pas seulement une histoire d'entreprise.
00:22Ça a provoqué, évidemment, l'émotion, mais surtout la colère du maire d'Orléans, qui était devant le site, c'était dans le Midi BFM.
00:30J'en ai marre de ceux qui nous parlent de réindustrialiser la France. Je les invite à venir partager ce moment avec nous.
00:35Vous voyez, il y a marqué, là, regardez bien. Il y a marqué Brand, et en dessous, qu'est-ce qu'il y a marqué ? France.
00:41On va fermer la France pendant qu'on y est. Parce que c'est de ça dont il s'agit.
00:46La part de l'industrie française dans l'économie de la France, c'était plus de 20% il y a 25 ans.
00:52C'est autour de 9% aujourd'hui. Eh bien, on va arriver bientôt à zéro.
00:56Fact-checking. Est-ce qu'il a raison, Serge Gouard, quand il dit qu'on a désindustrialisé la France ?
01:00Il a raison sur le fait que maintenant, l'industrie représente moins de 10% de notre produit intérieur brut.
01:05Ça, c'est vrai. Mais c'est pas nouveau, en fait.
01:07Pour retrouver les 20%, il ne faut pas remonter à il y a 20 ans.
01:09Mais il y a 50 ans, en fait, à l'époque où des marques comme Brand, justement, cartonnaient.
01:15Entre-temps, qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a eu la concurrence, y compris chinoise.
01:17La crise de l'immobilier, on n'achète plus et finalement, on déménage moins, donc on ne va moins s'équiper.
01:24Les consommateurs, qui cherchent quoi ? Le prix le plus bas.
01:27Au détriment, parfois, du côté patriote. On préfère à ces chinois, c'est c'est mon cher.
01:31Et la qualité.
01:32La qualité aussi.
01:33Et des politiques, en fait, qui ont voté pour mettre à mal la compétitivité française
01:37et qui maintenant pleurent en disant « c'est terrible pour notre nation ».
01:40Mais en fait, qui a acheté du Brand récemment ?
01:43Vous ? Il n'y a pas grand monde.
01:46Oui, mais j'ai regretté.
01:47C'est le problème.
01:48Mais quand on regarde le prix, alors on peut se dire 377 euros.
01:51J'ai regardé le prix moyen de l'appareil de gros électroménagers en boutique.
01:56Ça paraît beaucoup et pourtant, ce prix n'a pas évolué depuis 20 ans, en dépit de l'inflation.
02:00Sauf que le problème, c'est que quand vous comparez les produits chinois, c'est 200 euros en moyenne l'entrée de gamme.
02:06Donc évidemment, vous ne pouvez pas faire face.
02:08Brand, c'est 250 millions de chiffres d'affaires par an.
02:10C'est donc l'équivalent de 4 jours de l'américain Whirlpool, le concurrent,
02:14qui a d'ailleurs laissé tomber la France.
02:16Il faut le dire.
02:17Et 2 jours du chinois ailleurs à côté.
02:20Quel est le résultat ?
02:21Eh bien, c'est désormais 165 sites menacés depuis septembre, menacés de fermeture,
02:26contre 120 l'année dernière.
02:28Et c'est maintenant 10 000 emplois qui sont en danger en France.
02:30Alors pourtant, pour Brandt, les salariés avaient un projet de coopérative,
02:33de scope.
02:33Visiblement, ce n'était pas assez solide.
02:35Oui, le tribunal de Nanterre a jugé que non, ça ne suffisait pas.
02:38Alors certes, il ne manquait que 5 millions d'euros.
02:41L'État aurait pu rallonger un petit peu, mettre ses 5 millions sur la table.
02:44Les banques auraient pu jouer le jeu.
02:45Certes, c'est vrai.
02:46Mais pourquoi faire, au fond ?
02:48Parce que qu'est-ce qu'on devait évaluer ?
02:49C'est le risque.
02:50C'est leur métier.
02:51Et là, le risque, il était évident de faire perdre de l'argent
02:53à ces salariés qui allaient mettre de l'argent dans la scope.
02:56D'après les motifs de la décision que se sont procurées nos amis de RMC,
02:59c'est la preuve que le marché ne croit pas au potentiel de l'entreprise.
03:02L'activité est sans viabilité économique.
03:05C'est un projet voué à l'échec.
03:07C'est très violent comme expression, mais il faut dire la vérité.
03:10L'entreprise, elle est passée de main en main, d'actionnaire en actionnaire,
03:13qui finalement n'ont pas réussi à sauver l'entreprise.
03:16L'on peut moderniser, en fond, dans le fond.
03:18Et puis, on ne s'est pas mis sur le créneau du haut de gamme.
03:21Or, c'est le seul qui est viable aujourd'hui en France.
03:23On est les seuls en France très vite à connaître cette désindustrialisation ou pas ?
03:26On n'est pas les seuls, mais on est le mauvais élève.
03:28L'Allemagne, elle, elle a gardé une industrie de pointe
03:31quand nous, on est devenu un pays de service.
03:33C'est pareil pour l'Italie.
03:34Nous, on a passé notre temps à parler du coût du travail.
03:36C'est vrai que l'heure de travail en France revient plus chère qu'ailleurs
03:38et qu'on a délocalisé et que les Chinois, ils ont pris notre savoir-faire.
03:42Sauf que maintenant, c'est trop tard.
03:43Et quel est le coût du non-travail, de tous ces emplois,
03:47de toutes ces personnes qu'il va falloir indemniser ?
03:49On n'a plus que nos yeux pour pleurer.
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