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  • il y a 1 jour
Première médaillée olympique française en bosses en 2006, Sandra Laoura est devenue paraplégique lors d’un grave accident en 2007 à l’entraînement. Près de dix-neuf ans plus tard, après s’y être longtemps refusée, elle se lance dans le parasport et le handbike avec ambition. Invitée ce jeudi dans L'Équipe de choc, Laoura a évoqué cet immense défi.

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Sport
Transcription
00:00Sandra, on connaît évidemment ton passé de sportif de haut niveau, on va le rappeler,
00:04médaillé olympique en ski de bosse, c'était en 2006, et puis l'année d'après,
00:07la terrible chute à l'entraînement et qui te fait perdre l'usage de tes jambes,
00:11arrêt de la carrière et puis fauteuil roulant.
00:12Aujourd'hui, presque 20 ans après, tu as décidé de te lancer un nouveau défi sportif.
00:18Est-ce que tu peux nous raconter ce projet complètement fou ? Et accrochez-vous.
00:24Bonjour à tous et à toutes.
00:26Je suis contente de faire cette petite interview avec vous.
00:32Je suis contente de voir Marie aussi sur le plateau, qui connaissait un petit peu ce projet et ce défi.
00:40Effectivement, il y a quelques temps de ça, j'ai repris goût au sport,
00:45mais c'est surtout grâce aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 où j'ai eu un déclic.
00:50J'ai toujours navigué dans le sport et plutôt en y travaillant, CNOSF,
00:55et puis les Jeux de Paris 2024 et la découverte du Paralympisme et surtout de Gabriel Zinot
01:00qui rentre dans cette piscine, cette magnifique piscine avec cette ambiance.
01:05Quand je l'ai vue arriver avec son sourire et son dynamisme,
01:10j'ai vu une personne qui se dépassait et je me suis dit,
01:14mais si lui peut le faire, pourquoi pas moi ?
01:16Et c'est à ce moment-là où j'ai eu un petit peu des papillons dans le ventre
01:20et surtout où c'était très viscéral.
01:22Et je me suis dit, cette émotion, je ne l'avais pas ressentie depuis très très longtemps.
01:27Et si elle est apparue ce jour-là, je me suis dit, pourquoi pas moi ?
01:31Et je me suis plutôt penchée vers un autre sport complètement différent,
01:37le paracyclisme parce que ça reste un sport d'extérieur, d'adrénaline
01:41et puis il y a quand même quelques similitudes avec le ski.
01:46Donc voilà, l'idée est d'avancer étape par étape
01:50et de pouvoir participer aux Jeux à Los Angeles.
01:55J'ai fait mes premiers Jeux olympiques à Salt Lake City
01:58et je voudrais faire mes premiers Jeux paralympiques aux États-Unis aussi à Los Angeles.
02:03Extraordinaire ! Merci beaucoup de partager ça avec nous.
02:05Évidemment, on a plein de questions à te poser.
02:06Tout de suite, je voudrais une réaction de Marie.
02:08Tout le monde t'applaudit en plateau parce que vous êtes copine,
02:11parce que vous êtes à peu près de la même génération.
02:13Le défi physique, il est immense.
02:15À 45 ans, Sandra, si je ne dis pas de bêtises,
02:17toi, tu en as 41 ans, tu devrais faire ça ?
02:19Non.
02:21Non, je suis passée à d'autres trucs.
02:26Non, mais Sandra, franchement, c'est ma grande sœur.
02:29Au club des sports à La Plagne, je suis rentrée au club,
02:31c'était ma grande sœur, elle doit avoir 4 ans de plus que moi.
02:34C'était mon idole et tout.
02:35Et je pense que Sandra, elle a laissé une partie de sa vie
02:39sur ce mur de bosse au Canada.
02:42Et je ne l'avais jamais revue, heureuse, vraiment.
02:46Et quand elle m'a raconté ça, pardon, il y a quelques semaines,
02:51j'ai revu la Sandra qui avait 17 ans quand moi j'en avais 13.
02:55Et c'est vraiment chouette et ça m'a déchiré.
02:57C'est vraiment trop cool.
02:58Alors, bravo, franchement, j'ai trop hâte de suivre toute cette histoire.
03:02Et je suis vraiment fière de toi parce que personne ne sait ce que tu as traversé
03:07et ne le sauras jamais.
03:09Mais te voir là avec ce papillon dans le ventre, là, on l'a vu aussi.
03:14C'est cool.
03:15C'est vrai que tu as un sourire rayonnant, Sandra.
03:17Merci, Marie, de nous partager ton émotion.
03:18Tu confirmes que vraiment tu retrouves un objectif qui te redonne goût à la vie.
03:22C'est peut-être fort, mais en tout cas qui te donne le smile.
03:24Oui, effectivement, j'ai retrouvé ce goût de l'effort
03:30et puis cette sensation d'adrénaline qu'on a quand on est athlète aussi
03:34et puis se projeter vers des objectifs.
03:37Je me sens de nouveau plus vivante.
03:40Et vous avez raison, Marie et France, de souligner que oui,
03:46ça me redonne le sourire et ça me donne envie de me dépasser,
03:49de me surpasser et d'apprendre encore plein de choses.
03:52Pierre-Étienne Minonzio.
03:52Bon, déjà, te dire notre émotion à tous, c'est vraiment un défi magnifique.
03:57Moi, Sandra, j'avais juste une question parce que pour le journal L'Équipe,
04:00j'étais allé te voir il y a longtemps, c'était en 2014 avec Benoît Lallement.
04:05J'avais fait l'interview chez toi à Villejuif, dans ton appartement.
04:07Je ne sais pas si tu habites encore là-bas.
04:09Et à l'époque, je me souviens très bien, je t'avais posé la question,
04:11est-ce qu'un jour, la compétition en disport pourrait t'intéresser ?
04:14Et à l'époque, tu avais été catégorique.
04:16Tu disais non, non, c'est autre chose, ça ne m'intéresse pas.
04:18Tu pourrais nous expliquer comment a évolué ta position sur ce sujet-là ?
04:22Alors, effectivement, j'étais catégorique dans ces années-là.
04:28Il faut savoir que la reconstruction, elle n'a pas été simple non plus.
04:32Il y a eu des hauts, il y a eu des bas.
04:34Mais je pense, et c'est surtout ce que l'on a vécu lors des Jeux et le Paralympisme,
04:40parce que moi, je ne connaissais pas ces sports-là.
04:44Et puis, il fallait ce temps de reconstruction.
04:46Donc, je l'ai découvert au sein du comité d'organisation en y travaillant
04:50et en étant beaucoup plus impliquée sur le paralympisme, les athlètes,
04:54savoir comment est-ce qu'ils s'entraînaient, comment est-ce qu'ils avançaient.
04:57Donc, c'est un déclic que j'ai eu.
04:59J'ai toujours avancé avec mes émotions, avec mes envies.
05:05Je ne cherchais pas plutôt à me reconstruire dans le sport.
05:09Pour moi, c'était une page qui s'était tournée.
05:11Mais comme quoi, à n'importe quel moment et à n'importe quel moment de vie
05:16et à n'importe quel âge, on peut se reconstruire et on peut surtout se réinventer,
05:21quels que soient les choix que l'on fait.
05:24Donc, c'est des émotions qui m'ont traversée, une image, un visage.
05:31Et ça donne envie de se replonger là-dedans.
05:34Et une fois qu'on se repose la question, on se dit « on y va »
05:38et qu'on a la réponse à se dire « oui, on y va ».
05:41Et bien après, en fait, l'adrénaline du sport et le fait de pratiquer.
05:45Là, j'ai envie d'y retourner, j'ai envie de performer, j'ai envie de donner plus.
05:51C'est difficile à expliquer, mais plein d'autres athlètes ont la chance aussi,
05:56quand ils arrêtent leur carrière, de faire des Ironman ou aller faire des trails.
06:00Moi, je n'ai pas eu cette chance-là, mais j'ai la chance aujourd'hui
06:04de pouvoir faire un sport complètement différent et dans le milieu de l'étoué.
06:09Et du coup, j'ai trop hâte d'avancer un petit peu là-dessus.
06:12Ça se sent sur ton visage, on sent que ça te démange d'y aller.
06:14Alison Pinot, toi aussi, ça te démange.
06:16Salut Sandra, c'est Ali.
06:18Écoute, moi, le message que je voulais te faire passer aujourd'hui,
06:21c'est la fierté que tu représentes, en fait, je pense, pour tous les athlètes.
06:24Parce qu'honnêtement, Marie l'a dit,
06:28personne ne connaîtra tout ce que tu as traversé,
06:30les hauts et les bas, mais tu es vraiment un exemple.
06:33Et moi, j'ai vraiment envie de t'envoyer beaucoup de force
06:35parce que ce n'est pas simple quand même de changer de sport.
06:40Mais au-delà de ça, aujourd'hui, j'imagine le programme qui t'attend
06:42et ce qui t'anime profondément.
06:45Donc voilà, bravo à toi et beaucoup de force et de courage.
06:49Et sache que tu es un vrai exemple pour tous les athlètes du sport français.
06:52Petite réponse, Sandra ?
06:54Merci, Ali.
06:57Effectivement, c'est un sacré défi qui m'attend.
07:01Mais quand on est porté, je pense qu'on peut y aller
07:04et continuer aussi à se faire plaisir.
07:08Ça va rester aussi un petit peu l'arme pour se surpasser.
07:13Mais Marie et Ali et même France, une occasion aussi pour rouler ensemble
07:18et partager un autre moment que sur des événements,
07:21mais plutôt de participer avec moi.
07:24Alors écoute, le vélo, c'est plutôt le sport de Pierre Bouby
07:26qui adore ça et qui avait une question d'ailleurs.
07:28Non, déjà, Sandra, félicitations.
07:30Mais moi, je trouve que ça met beaucoup en lumière
07:33ce qui s'est passé un peu pendant les JO
07:35par rapport aux para-athlètes et le message envoyé.
07:38Je trouve que le fait que tu expliques que c'est eux qui t'ont inspiré
07:41justement à remettre les pieds dedans,
07:43je trouve que le symbole est là et tout l'intérêt de faire ce para-athlétisme-là,
07:51en fait, le résultat, c'est ça.
07:54Et je trouve que c'est le meilleur exemple que tu puisses donner
07:56sur le fait que ça fonctionne.
07:58Il faut continuer justement d'aller dans cette direction
08:00et de mettre de l'argent justement sur le para
08:04parce qu'il y a une vraie…
08:06Ce n'est pas que toi.
08:07Il y a aussi des gamins qui sont inspirés
08:08et qui se disent que c'est possible aussi de faire plein de trucs.
08:11Donc c'est très cool.
08:12C'est bravo.
08:15Merci.
08:16Effectivement, c'est les JO
08:17et c'est des événements comme ça internationaux
08:20qui nous donnent aussi envie.
08:23Moi, si j'ai eu un déclic
08:24et si demain, une personne peut avoir ce déclic-là,
08:27ce sera déjà une aventure de gagné.
08:31J'ai une question con,
08:32mais pourquoi tu ne restes pas dans le ski,
08:33le paraski, il y a plein d'athlètes qui sont très très bons.
08:36C'est quand même ton sport naturel
08:37où on se dit que tu serais la plus performante.
08:38Pourquoi tu as décidé de changer complètement ?
08:42Parce que j'ai vécu les Jeux de Paris 2024 l'été
08:47et puis je ne voulais pas faire un copier-coller, on va dire.
08:51J'avais aussi envie de découvrir un autre univers
08:53et puis d'avoir d'autres sensations.
08:56Et puis je voulais aussi peut-être
08:59ne pas me faire trop mal non plus avec la montagne.
09:03J'ai grandi là-bas et me retrouver dans un fauteuil en ski,
09:10je crois que je ne suis pas encore prête.
09:12Je peux comprendre.
09:13Juste, ça ressemble à quoi l'entraînement ?
09:15Parce que si on vise les JO, les JP, on s'y met à fond.
09:17C'est quoi ? C'est tous les jours, des heures ?
09:19Comment tu fais ?
09:20Pour l'instant, j'ai repris une réathletisation depuis plusieurs mois
09:24pour réadopter mon corps.
09:26Et on sait que le sport peut être aussi traumatisement,
09:30mais il faut y aller progressivement pour éviter forcément la blessure.
09:34Donc une réathletisation en piscine et puis aussi en vélo.
09:38Et puis ces derniers temps, j'ai été entre 4 et 5 séances de vélo,
09:44à pratiquer le vélo pour connaître ce terrain de jeu par semaine.
09:49C'est du quotidien.
09:50Dernier mot avec Marie.
09:51Eh bien, je suis ravie pour toi, Sandra.
09:53Je crois qu'on l'est tous et on va suivre ça avec beaucoup d'enthousiasme.
09:57Il va falloir que tu bosses sur les réseaux sociaux.
09:59On veut des infos de l'avancement.
10:02On veut tout savoir.
10:03On va suivre ton entraînement de prédé.
10:04C'est vrai que tu as raison là-dessus.
10:06Ce n'était pas moi, il y a 20 ans.
10:09Il n'y avait pas de réseaux sociaux.
10:10C'était le journal, la télé et le papier.
10:13Mais écoute, il faut travailler un peu sur tous les supports.
10:17Donc on va le faire.
10:18Et tu emmèneras Marie avec toi à l'entraînement.
10:20Comme ça, tu la filmeras.
10:21Non, non, non.
10:22Par contre, je veux bien te payer l'apéro.
10:23Si tu veux passer à la maison.
10:24Ah oulala !
10:25Ça, c'était hier soir.
10:26Il y a de vie irréprochable pour un athlète.
10:29Voilà.
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