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  • il y a 17 heures
Un épisode spécial de Hondelatte Raconte diffusé le 6 décembre 2017 sur Europe 1. Christophe Hondelatte retrace le parcours bouleversant de Johnny Hallyday à travers le récit Le chanteur abandonné. Une narration immersive qui revient sur l’enfance difficile, les failles et la construction de la légende. Une archive audio essentielle pour comprendre l’homme derrière l’icône.

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Musique
Transcription
00:00Bonjour à tous, il est possible qu'à cette heure-ci vous soyez un peu saturé par l'hommage que tous les médias rentrent depuis ce matin à Johnny Hallyday
00:09depuis qu'au milieu de la nuit on a appris sa mort à l'âge de 74 ans.
00:13Mais au cas où vous auriez envie de tourner le bouton, je vous fais une promesse.
00:18Dans l'heure qui vient vous allez apprendre des choses sur la vie de cette idole qui accompagne nos vies depuis plus de 50 ans.
00:26Des choses qui sont d'ailleurs assez bouleversantes.
00:27Pourquoi est-ce qu'il s'appelle Johnny ? Pourquoi est-ce qu'il s'appelle Hallyday ?
00:33Pourquoi est-ce qu'il aimait les motos vintage ? Et pourquoi est-ce qu'il portait des bottes et des chapeaux de cow-boy ?
00:39Vous pensiez peut-être que c'était du folklore.
00:42En vérité le personnage de Johnny Hallyday s'est construit tout petit.
00:46Il s'est construit sur un abandon, celui de son père, et sur la personnalité charismatique d'un papa de substitution.
00:54C'est ce petit bout d'histoire que je vais vous raconter.
00:58Sa naissance, son enfance, jusqu'au moment où il se lance.
01:03Et après, je compte beaucoup sur vous, je compte sur vos réactions.
01:07Pas d'invité aujourd'hui.
01:08Les invités c'est vous, vous que j'espère surprendre avec cette histoire,
01:13et qui allez réagir en direct tout à l'heure en appelant le 39 21.
01:17Voici donc ce petit bout d'histoire que j'ai écrit pour vous à chaud ce matin,
01:22avec l'aide de Marion Sauveur et de Céline Lebrase pour la réalisation.
01:28C'est la fêlure de Johnny Hallyday.
01:36La blessure autour de laquelle il s'est construit.
01:39Qu'à un cas.
01:40A la naissance, son père ne l'a pas reconnu.
01:44Son père l'a abandonné.
01:47C'est un chanteur abandonné
01:50Qui a vécu sans se retourner
01:55C'est une mère qui vous a manqué surtout ?
01:58Non, c'est surtout un père.
02:04Surtout un père parce que j'ai été élevé, pour ainsi dire, par des femmes.
02:07Je l'ai fabriqué comme j'ai pu
02:12Ce père que je n'ai jamais su
02:18Johnny n'est en pleine guerre, à Paris, le 15 juin 1943, à 13h, à la clinique Marie-Louise, dans le 9e arrondissement.
02:28Et si vous vous penchez sur son berceau, si vous regardez le petit bracelet en carton qu'il porte à son petit bras,
02:34Vous verrez qu'il est écrit le nom de Jean-Philippe Clair.
02:39Et Clair, c'est le nom de sa mère, Huguette.
02:4223 ans, belle, grande, blonde, qui travaille dans une crèmerie.
02:46Et le père, alors ?
02:47Il est où, le père ?
02:49Pourquoi est-ce que le gamin ne porte pas son nom ?
02:52Le père ?
02:53Ah !
02:54C'est un sacré loustique.
02:56Allez savoir si à cette heure-ci, il n'est pas au bistrot, ou dans le lit d'une donzelle.
03:00Le père s'appelle Léon, Léon Smet, il est belge, acteur et professeur de théâtre.
03:08Beau gosse, avec des grands yeux clairs à se damner.
03:12Il a 35 ans et Huguette n'est pas sa première greluche.
03:16Il a déjà été marié deux fois.
03:18Et ce marmot, eh bien ce marmot, il s'en fiche.
03:21Ce marmot, il n'en voulait pas.
03:23Donc, il ne veut pas le reconnaître à la mairie.
03:26Et il se barre.
03:28Il se carapate.
03:28Le petit Jean-Philippe a trois mois.
03:33Et un jour de septembre 1943, Léon vend tous les meubles de la maison.
03:38Tous !
03:39Y compris le berceau du bébé.
03:41Il le dépose sur le parquet, sur une couverture.
03:45Et il se casse.
03:47Le diable emporte même les tickets de rationnement.
03:49Il les échangera contre une ou deux boutanches.
03:53Il est dans l'alcool jusqu'au cou.
03:54Et Huguette se retrouve fille mère.
03:57Et elle va se réfugier à la campagne, en Normandie.
04:01Pendant la guerre, on était toujours mieux à la campagne.
04:04Huguette revient à Paris, sept mois plus tard.
04:10Et complètement par hasard, elle tombe sur Léon.
04:13Tu pourrais assumer, quand même, pour le gamin.
04:20Tu pourrais au moins le reconnaître.
04:22Et contre toute attente, Léon dit oui.
04:26Il fait même mieux que ça.
04:28Il épouse Huguette.
04:29Le 7 septembre 1944.
04:31N'imaginez pas une grande cérémonie, hein.
04:34Les témoins sont des voisins.
04:36Et à la fin, il se serre la main.
04:39Point.
04:40Et le petit Jean-Philippe Clair devient Jean-Philippe Smet.
04:43Il a 14 mois.
04:45Il n'est pas prêt de le revoir.
04:47Son papa.
04:48Et Huguette, la maman, se retrouve seule avec le marmot,
04:51en pleine guerre, à Paris.
04:54Elle a trouvé un boulot.
04:55Faut bien faire bouillir la marmite.
04:57Elle émane qu'un cabine chez Lanvin.
04:59Attention, ça ne consiste pas à défiler sur les podiums.
05:03Huguette se contente de défiler dans la boutique
05:06pour donner aux clientes l'envie d'acheter des vêtements.
05:10Et comme elle n'a pas trop le temps de s'occuper du gamin,
05:13elle confie Jean-Philippe à sa belle-sœur, la sœur de Léon, Hélène.
05:17Elle a déjà deux filles, Destat et Ménène.
05:20Elle sait s'y faire avec les minots.
05:22C'est elle qui a en partie élevé Léon quand leur père est mort.
05:25Alors au début, elle le confie à Hélène pour un jour ou deux.
05:29Et puis, ça dure.
05:32La tati Hélène tente un jour de réintéresser le père à son fils.
05:36Mais Léon est reparti en Belgique.
05:38Vous l'avez abandonné ?
05:40Non, je ne l'ai pas abandonné.
05:42C'est ma sœur qui un jour, elle venait me voir.
05:46Elle m'a dit écoute, tu dois faire quelque chose avec ton fils.
05:50Tu ne vas pas le laisser comme ça.
05:51Mais je dis, qu'est-ce que tu veux que je fasse avec lui ?
05:55Mais occupe-toi, débrouille-toi.
06:00Je dis, je ne vois pas.
06:02Et alors elle s'est occupée de lui.
06:04Et le résultat, vous le connaissez.
06:06À la libération, en mars 1945,
06:10le tonton, le mari d'Hélène, est arrêté pour collaboration.
06:14Et il est envoyé en tôle.
06:16Du coup, la tati Hélène décide de s'exiler,
06:19de fuir la France, d'aller à Londres.
06:22Ses deux filles, Desta et Ménène,
06:24viennent de décrocher un contrat de danseuse
06:26à l'International Ballet.
06:28Et le plus naturellement du monde,
06:30eh bien elle emmène Jean-Philippe avec elle.
06:32La maman est d'accord ?
06:33C'est pour quelques mois.
06:35Je reviendrai ?
06:36En vérité, elle ne reviendra pas tout de suite.
06:39Le petit Jean-Philippe n'avait déjà pas de père.
06:41Il vient de couper les ponts avec sa maman.
06:44C'est rude, hein ?
06:46Il n'a même pas trois ans.
06:48Tout ça pour se retrouver à Londres,
06:50à quatre dans la chambrette d'une pension de famille.
06:53Pour vous dire, Jean-Philippe n'a même pas de lit.
06:56Il dort dans une valise,
06:58juste au-dessous du fil à linge
07:00qui traverse la piole de part en part.
07:03La mère Huguette réapparaît au bout d'un an et demi.
07:06Elle vient le voir à Londres.
07:07Sauf que lui, pauvre gamin,
07:09il l'avait oublié, il ne la connaît pas.
07:11C'est sa tante Hélène qui l'appelle maman.
07:13On lui dit que cette dame est sa maman.
07:16Et lui, il lui dit...
07:18Non ?
07:19Toi, t'es trop jeune.
07:25Dans les couloirs de cette pension anglaise,
07:28le jeune Jean-Philippe a pas mal de succès.
07:31Blondiné, avec de belles boucles, de beaux yeux.
07:33Et c'est à ce moment-là que l'on voit poindre le futur Johnny Hallyé.
07:39Car le petit garçon qui n'a pas de papa
07:40s'entiche de l'occupant de la chambre voisine.
07:44Un danseur, un américain, Lee Ketcham.
07:47Un grand blond très costaud,
07:49originaire de l'Oklahoma,
07:50et qui porte toute la journée
07:52un chapeau de cow-boy,
07:53une chemise à carreaux,
07:55un jean et des bottes pointus.
07:57Il lui raconte le ranch de son enfance,
08:10des histoires de cow-boy et d'Indien.
08:12Et il l'emmène sur sa moto,
08:14une Royal Enfield.
08:16Le petit Jean-Philippe est fasciné par ce type.
08:20Et comme l'autre ne s'est pas prononcé
08:21Jean-Philippe,
08:23il l'appelle John, tout simplement.
08:25C'est lui en quelque sorte
08:26qui baptise le futur Johnny Hallyé.
08:30Et pour parfaire le tout,
08:32Lee Ketcham tombe amoureux de la cousine d'Esta.
08:36Et ce faisant,
08:37il devient l'homme de la famille
08:39et le père de cœur du petit Jean-Philippe.
08:43Je vous l'ai dit,
08:43ce Lee est danseur.
08:45Et vous vous souvenez que les deux cousines,
08:47Desta et Ménène,
08:48sont danseuses elles aussi.
08:50Et bien ensemble,
08:51ils vont former un trio de danseurs.
08:53La tante Hélène s'occupera des contrats
08:56et le trio choisit un nom.
08:58Ils s'appelleront les Hallidays.
09:01Et oui, je vous le disais,
09:03c'était des années clés
09:04de l'histoire de Johnny Hallyday.
09:07Et voilà le trio
09:08qui part pour une grande tournée européenne.
09:11Avec le petit Jean-Philippe sous le bras,
09:13bien sûr.
09:13Et voilà comment le gamin devient
09:15un enfant de la balle.
09:16Il ne va pas à l'école.
09:18Il suit des cours par correspondance.
09:21Il apprend surtout le violon
09:22et la danse classique.
09:24Si, si, la danse classique.
09:27Un jour, une voyante
09:28dit à la tante Hélène,
09:29« Je vois une étoile
09:33dans votre famille.
09:34Oui, oui.
09:35Je vois une étoile. »
09:37« J'ai été élevé
09:38par une famille d'artistes
09:40qui voyageaient beaucoup,
09:40qui faisaient beaucoup de musicals,
09:42beaucoup de cabarets.
09:43Donc,
09:44je ne voyais pas,
09:46très honnêtement,
09:47je ne me voyais pas comptable
09:48plus tard.
09:49Je me voyais plutôt artiste. »
09:50Et c'est comme ça qu'un jour,
09:52le jeune Jean-Philippe
09:53monte sur scène
09:54en première partie
09:55des Hallidays.
09:57« À l'époque,
09:57je chantais David Croquette.
09:59David,
10:00David Croquette,
10:01l'homme qui n'a jamais peur. »
10:05À 12 ans,
10:07Jean-Philippe croise la route
10:08d'un guitariste de flamenco.
10:10C'est lui
10:10qui lui apprend
10:12à jouer de la guitare.
10:13Voilà.
10:14Jean-Philippe n'est pas encore Johnny,
10:16mais toutes les bases
10:17sont posées.
10:19Et la suite va se passer
10:20à Paris.
10:23Je vous raconte aujourd'hui,
10:34en ce jour
10:35où nous avons perdu
10:36notre légende,
10:38Johnny Hallyday,
10:39je vous raconte
10:39comment il s'est construit.
10:41K1, K1.
10:43Je vous ai raconté
10:43ce père belge,
10:44Léon Smet,
10:45qui le reconnaît
10:46du bout des lèvres
10:47et qui se carapate
10:48quand il est tout petit.
10:50Sa mère Huguette débordée
10:51qui le confie
10:52à sa tante Hélène.
10:53Et ce moment
10:54où, juste après la guerre,
10:55Hélène emmène
10:56toute la famille
10:57et le petit Jean-Philippe
10:58avec à Londres.
11:00Et c'est à Londres,
11:01dans une tension
11:02de famille misérable,
11:03que le petit garçon
11:04rencontre
11:05une sorte de père
11:06de substitution.
11:08Lee Ketcham,
11:09un Américain
11:10qui s'habille
11:11comme un cow-boy
11:11et qui le baptise
11:13John.
11:14Lee Ketcham
11:15et les deux cousines
11:16de Jean-Philippe
11:17forment un trio
11:18de danseurs,
11:19les Hallidays,
11:20qui partent en tournée
11:21dans toute l'Europe.
11:22Et c'est comme ça
11:23que le jeune Jean-Philippe
11:24devient un enfant de la balle
11:25et qu'il monte sur scène
11:27à ses dents
11:28pour chanter
11:29entre deux numéros
11:30des Hallidays.
11:32La tournée se termine
11:33et pour toute la famille,
11:35retour à Paris.
11:37On est en 1956,
11:39Jean-Philippe a 13 ans,
11:41il a quitté la France
11:42il y a 10 ans.
11:47Et en 10 ans,
11:49les choses ont bien changé
11:51dans le 9e arrondissement.
11:54Pas question de retrouver sa mère,
11:55elle a quitté Paris,
11:56elle vit à Grenoble
11:57où elle s'est remariée,
11:59elle a deux autres enfants,
12:00deux garçons.
12:02Donc Jean-Philippe
12:02reste avec sa tante Hélène.
12:05Je vous l'ai dit,
12:05pendant toutes ces années anglaises,
12:07le gamin n'a pas mis
12:08les pieds à l'école,
12:09la vraie.
12:10L'école de la vie,
12:11oui,
12:11mais c'est tout.
12:13Et maintenant à Paris,
12:14que voulez-vous qu'il fasse
12:16à l'école ?
12:17Il traîne.
12:18Il traîne en bas de chez lui,
12:20dans une drôle de tenue
12:21entre nous.
12:22Des Santiago
12:23et un chapeau de cow-boy.
12:25Et les gamins du quartier
12:26ne sont pas tendres avec lui.
12:28Chez moi,
12:28quand je rentrais à la maison,
12:29je n'avais pas tellement
12:30de compréhension.
12:32Et puis,
12:33dans mon quartier,
12:34tout le monde savait
12:34que mes parents avaient divorcé.
12:37Et j'étais un peu
12:39mal vus par les enfants du quartier.
12:44Alors,
12:44on ne m'acceptait pas.
12:45Par exemple,
12:45j'avais des amis,
12:47mais les parents ne m'acceptaient pas
12:48chez eux.
12:49Et j'en ai souffert
12:50jusqu'à l'âge de 18 ans.
12:53Jusqu'à ce qu'un jour,
12:55un gamin du coin,
12:56un certain Aoli Calafaté,
12:59vienne lui parler.
13:02Tu fais quoi ?
13:04Ben,
13:04je regarde à droite à gauche.
13:07Tu veux qu'on marche un peu ?
13:09Ben,
13:10ouais.
13:12Alors,
13:12ils marchent,
13:13tous les deux,
13:14jusqu'au square de la Trinité.
13:16C'est là que se retrouvent
13:16les jeunes du quartier.
13:18Ils s'assoient sur un banc
13:19et c'est le début d'une amitié.
13:21C'est la première bande
13:22de Jean-Philippe.
13:24Mais qu'est-ce qu'il va faire
13:25de sa vie,
13:26ce gamin ?
13:27Hein ?
13:28Pour l'instant,
13:28il rêve d'être comédien.
13:30Et d'ailleurs,
13:30il joue des petits rôles
13:31dans des réclames.
13:33Il joue même
13:34un tout petit rôle
13:35dans Les Diaboliques
13:36d'Henri-Georges Clouseau.
13:38Bon,
13:38sa réplique est coupée au montage.
13:40Mais on l'a vu au cinéma.
13:41Il en est fier.
13:43Le cinéma,
13:44pour 1 franc 30,
13:46il y passe toutes ses journées.
13:48Moi,
13:48j'allais surtout dans les cinémas
13:49de quartier
13:49quand j'étais moum.
13:50D'abord,
13:51parce que nous n'avions pas
13:52l'argent
13:52et que les cinémas de quartier
13:53étaient les cinémas
13:54les moins chers.
13:55Il y avait deux films différents
13:56par soir.
13:57Un petit peu
13:57comme la fameuse émission
13:58d'Eddie Mitchell.
14:00C'est-à-dire,
14:00il y avait un film,
14:02il y avait un entraque,
14:03il y avait une attraction,
14:05il y avait un documentaire,
14:06il y avait les actualités
14:08et puis,
14:09il y avait un deuxième film.
14:11Donc,
14:11si tu veux,
14:11c'était bien
14:12parce que ça faisait
14:13passer une soirée complète.
14:16Il est fasciné
14:17par Marlon Brando
14:18et bien sûr
14:19par James Dean.
14:21Et un jour au cinéma,
14:23il voit
14:23Elvis Presley.
14:25J'étais dans un cinéma
14:26de quartier
14:26et j'avais été
14:27pour voir
14:27des cow-boys
14:28habillants cow-boys.
14:29Bon,
14:29je me dis,
14:29putain,
14:29je vais aller voir
14:30un western.
14:31Et puis après,
14:32je me suis planté,
14:33je vois une comédie musicale
14:35quoi,
14:36finalement.
14:37Et puis quand même,
14:38je vois Elvis quand même
14:39et puis sa façon
14:40de bouger,
14:41etc.
14:41Et puis c'était une musique
14:42qu'on n'avait pas trop
14:42l'habitude d'entendre
14:43et ça m'a intrigué
14:45et je suis revenu
14:46le lendemain
14:48revoir ça.
14:49Il y avait très peu
14:49de gens dans la salle.
14:51Il y avait quand même
14:51quelques filles
14:52qui criaient
14:52quand ils chantaient.
14:53Et j'ai dit tiens
14:53et ça commençait
14:55à m'intéresser.
14:56Et à l'époque,
14:57je jouais de la guitare
14:58classique.
14:59Alors,
14:59après,
15:00j'ai troqué
15:01ma guitare classique
15:02où je me suis fait
15:03engueuler d'ailleurs
15:03par Lee
15:04et Destin.
15:07Et puis,
15:07je suis devenu
15:08un fan de Elvis.
15:09Et après,
15:10c'est du mimétisme.
15:12Il veut tout faire
15:13comme c'est Elvis Presley.
15:15Il apprend ses chansons
15:16à la guitare
15:17et il passe devant
15:18la glace
15:19des heures à l'imiter
15:20avec le col relevé.
15:22Et il se met à chanter
15:23dans les balles
15:24et les dancing.
15:26Et c'est là
15:27qu'il se fait appeler
15:28Johnny Hallyday.
15:30Johnny parce que Lee
15:31l'appelait John
15:32et Hallyday
15:33comme le trio
15:34de danseurs
15:34que formaient Lee
15:36et ses deux cousines.
15:38Mais attention,
15:39il ne chante
15:40que pour se payer
15:41des cours de comédie.
15:42Il n'a pas du tout
15:42l'intention
15:43de devenir chanteur.
15:44Il veut toujours
15:45être acteur.
15:46Mais c'est bien
15:47en tant que chanteur
15:48qu'à l'âge de 16 ans,
15:49en décembre 1959,
15:52il est invité
15:52à sa première émission
15:54de radio.
15:55Paris Cocktail
15:56de Pierre Mendelssohn
15:57à la RTF.
15:59Et c'est juste après
16:00qu'il sort son premier
16:0245 tours,
16:03quatre titres
16:04et notamment
16:05celui-ci.
16:06Ma mère me dit
16:07régulièrement
16:08Johnny a 17 ans
16:12et sur la pochette
16:13de son premier
16:1445 tours,
16:15sa maison de disque
16:16fait un gros mensonge.
16:18Elle écrit
16:19« Américain
16:20de culture française,
16:22il a été élevé
16:22dans un ranch
16:23et chante aussi bien
16:24en anglais
16:25qu'en français. »
16:27Et quand il participe
16:28en avril 1961
16:29à l'école des vedettes,
16:31un télécrochet
16:32présenté par
16:33Aimé Mortimer,
16:34Céline Renaud
16:35qui ne le connaît pas,
16:36qui le présente,
16:37ou plutôt qui présente
16:38sa légende.
16:40« Eh bien Johnny Hallyday,
16:41venez,
16:43il a 16 ans je crois.
16:4517.
16:4517, vous voyez
16:46ça change tout.
16:47Pourquoi s'appelle-t-il
16:48Johnny Hallyday ?
16:50Il s'appelle
16:50Johnny Hallyday
16:51parce que son père
16:52s'appelle Hallyday.
16:53C'est tout simple,
16:54il fallait y penser.
16:55Mais le père
16:56est américain je suppose.
16:57Le père est américain
16:58et la maman française.
16:59Alors c'est un produit
17:00moitié français,
17:02moitié américain.
17:03Et lui,
17:04il ne dément pas.
17:05De toute façon
17:06il est timide.
17:07Et puis ça lui plaît bien
17:08d'être le fils
17:09d'un cow-boy américain.
17:11Il entre sur la petite scène
17:13de l'émission
17:13et il chante sa chanson.
17:16« Laisse-toi aimer les filles ! »
17:20Ce qui frappe tout le monde
17:26ce jour-là
17:27dans ce télé-crochet
17:29c'est qu'il bouge
17:30comme personne.
17:32Le standard explose
17:33et au bout du fil
17:34il y a surtout
17:35des jeunes filles.
17:37« Est-ce que je pourrais avoir
17:38une photo de ce Johnny ?
17:40S'il vous plaît ? »
17:42Les jeunes adorent
17:43ce qu'ils viennent d'entendre.
17:45Du rock'n'roll.
17:47Les vieux en revanche
17:48détestent.
17:50« Quand j'ai commencé
17:50j'étais très controversé.
17:53Les parterres,
17:54les salles
17:54c'était des gens
17:55qui étaient plus bourgeois.
17:56Ils ne comprenaient pas très bien
17:58ce que je faisais.
17:58Par contre j'avais les balcons
17:59où c'était les baumes
18:01qui eux
18:01me soutenaient à mort.
18:04Et puis voilà
18:05je crois que j'étais
18:06le premier
18:06à faire ça
18:08en France en tout cas. »
18:10Il est le premier aussi
18:11à se rouler par terre
18:13avec sa guitare.
18:15Et à partir de ce moment-là
18:16à chaque concert
18:18il y a des fans
18:19qui l'attendent à la sortie.
18:21« Vous avez toujours
18:22quelqu'un qui fait le gay ? »
18:23« Toujours. »
18:23« Matin, soir,
18:24par n'importe quel temps
18:25sous la pluie
18:26quand il fait chaud
18:27quand il fait froid
18:27le samedi, le dimanche. »
18:29« Tous les jours. »
18:30« Surtout le jeudi, surtout. »
18:31« Toute la semaine
18:31jusqu'à 10 heures. »
18:32« Oui, on travaille. »
18:34« Mais entre nos heures
18:35de travail,
18:36en sortant du travail
18:36on vient. »
18:37« Il n'a pas besoin
18:38de parler. »
18:39« Il passe, ça y est,
18:39on est content. »
18:40« On n'a pas attendu
18:41pour rien. »
18:42« Voilà. »
18:42« C'est pas une façade. »
18:44« Comme il fume énormément,
18:45à chaque fois qu'il jette
18:45une cigarette par terre
18:46je le ramasse
18:47puis je le garde
18:48et puis après
18:48dans les petites boîtes
18:49je mets la date
18:50puis les cravates aussi. »
18:52En septembre 1961
18:53le jeune Johnny Halliday
18:55est invité
18:56chez un chanteur
18:57qui s'appelle
18:57Charles Aznavot.
18:59Il est invité
18:59à faire du cheval
19:00puisqu'il est américain
19:02et qu'il a grandi
19:02dans un ranch.
19:04Mais assez vite
19:05Charles s'aperçoit
19:06que le gamin
19:06ne sait pas faire de cheval.
19:10« Mais qu'est-ce
19:10qui se passe gamin ? »
19:12« Ben, c'est la première fois
19:14que je fais du cheval. »
19:16« T'as pas vécu
19:16dans un ranch ? »
19:17« T'es pas américain ? »
19:19« Non. »
19:21« Alors il faut le dire. »
19:23« Sinon ça va te rester
19:23sur les épaules
19:24toute ta vie. »
19:26« Et qu'est-ce que je dis ? »
19:28« Ben, tu dis que ta maison
19:28de disques a voulu faire
19:29de la publicité avec ça.
19:30C'est tout. »
19:32À partir de ce moment-là
19:34Johnny cesse de mentir.
19:36Et pour autant
19:37il ne raconte pas
19:38l'histoire vraie
19:39de son père.
19:40Il est timide
19:41de toute façon.
19:42Il n'aime pas parler de lui.
19:44Et c'est sans doute
19:44cette timidité
19:45qui plaît
19:46à une jeune chanteuse
19:47qui s'appelle
19:48Sylvie Vartan.
19:50Il se rencontre en 62.
19:51Johnny a 19 ans
19:52il n'est même pas majeur.
19:54Il se marie
19:55le 12 avril 65
19:57à Loconville
19:58dans l'Oise.
19:59Sylvie Vartan
19:59est absolument ravissante.
20:02Elle a réussi
20:03à traverser la foule
20:04sans salir
20:05sa jolie robe blanche.
20:08Sylvie
20:08s'essuie
20:09ce qui pourrait être
20:10une larme.
20:11Oui, Sylvie
20:11a des larmes
20:12dans les yeux.
20:13Et vous savez
20:15on la comprend
20:16car il y a
20:17non seulement
20:17l'élément émotive
20:18bien sûr
20:18elle se marie
20:19mais il y a aussi
20:21cette foule
20:22cette foule
20:23qui l'a pressée
20:24à se sortir de voiture.
20:26Sylvie
20:26Bonjour
20:27je crois que
20:27c'est un petit peu raté
20:28l'imponiteau
20:29oui je crois
20:30pas trop déçu
20:31non au contraire
20:32ça me fait très déçu
20:33tenez regardez
20:34Johnny Hallyday
20:36arrive
20:37Johnny est s'habillé
20:39en chaquettes
20:40courtes
20:41il porte des pantalons
20:42rayés
20:43il porte
20:43une cravate grise
20:45et Johnny aussi
20:46semble ému.
20:47Pour ce mariage
20:48Johnny est bien seul
20:50il n'a pas invité
20:52sa mère
20:52Huguette
20:53Huguette regarde
20:54le mariage
20:55de son fils
20:55à la télé
20:56chez elle
20:57et puis
20:58Johnny a maintenant
21:0021 ans
21:00et il doit faire
21:02son service militaire
21:03comme tout le monde
21:04il part pour
21:05Offenburg
21:05en Allemagne
21:06au 43ème régiment
21:08blindé
21:08d'infanterie de marine
21:10et un jour
21:11là-bas
21:11en Allemagne
21:12son père
21:13vient à l'entrée
21:14de la caserne
21:15ça fait 21 ans
21:17qu'ils ne se sont pas vus
21:19mon père je ne l'avais jamais vu
21:20et je me disais
21:21qu'est-ce que mon père
21:22viendrait faire
21:23à Offenburg
21:25en Allemagne
21:26à l'entrée
21:27de la caserne
21:28où j'étais en base
21:28et puis
21:31je ne voulais pas y aller
21:32et puis on m'a donné
21:33d'y aller
21:33donc j'y ai été
21:34et puis j'ai vu un monsieur
21:35avec un long manteau
21:37se précipiter sur moi
21:38alors ça m'a fait un rôle d'effet
21:39parce qu'il m'a parlé
21:40avec l'accent belge
21:40et
21:42en me disant
21:43je suis ton père
21:44il a sorti avec son puce
21:45de son manteau
21:45et là j'ai vu des paparazzis
21:47sortir un petit peu de partout
21:48faire la photo
21:49et par la suite
21:50j'ai appris qu'il avait
21:51touché de l'argent
21:51pour venir faire
21:52cette fameuse photo
21:53à sortie de la caserne
21:56où j'étais basé
21:56au début j'ai dit
21:58tiens mon père veut me voir
21:59il s'intéresse à moi
22:00et puis
22:02j'ai été
22:03le monde
22:04c'est un peu écroulé
22:05j'ai été très déçu
22:06quand j'ai
22:06j'ai appris que c'était
22:07pour le pognon
22:08finalement
22:09qu'il avait fait ça
22:09pour cette misérable paparazzade
22:12Léon a touché 5000 francs
22:15et après
22:16après il disparaît
22:17comme un voleur
22:19cette nuit là
22:21Johnny
22:21dans le dortoir
22:22de sa caserne
22:23sous les couvertures
22:24rêches de l'armée
22:25pleure toute la nuit
22:27et puis
22:32il est rattrapé
22:33par la vie
22:33Sylvie accouche
22:35en août 1966
22:35d'un petit garçon
22:37qu'ils appellent David
22:38il est papa
22:39il est papa
22:40un mot qu'il n'a jamais
22:42prononcé lui-même
22:43il est papa
22:44mais
22:44il est chanteur
22:46et donc il doit partir
22:47pour l'Italie
22:48ça l'angoisse ça
22:50il ne veut pas reproduire
22:52ce dont il a tant souffert
22:53il ne veut pas laisser tomber
22:55son bébé
22:56il fera ce qu'il peut
22:58c'est pas simple la vie
23:00je suis le fils de personne
23:03cette chanson conclut
23:04donc
23:04cette petite histoire
23:06ce petit morceau
23:07de la vie de Johnny Hallyday
23:08que je viens de vous raconter
23:09et moi ce qui m'intéresse
23:10c'est pas que vous me parliez
23:11de Johnny Hallyday en général
23:12mais que vous me parliez
23:13de ce que vous venez
23:14de découvrir là
23:15de ce qu'il a construit
23:17de ce papa
23:18qui en vérité
23:19est un salopard
23:20un lâche
23:21de ce papa
23:22de substitution
23:23qui lui transmet
23:25en héritage
23:25les bottes de cuir
23:27le chapeau de cow-boy
23:28le goût pour les motos vintage
23:30et qui lui donne
23:31son nom de scène
23:32Johnny Hallyday
23:3439
23:3621
23:37vous avez la parole
23:38et rien que vous
23:40juste après la pub
23:41on de la traconte
23:42sur Europe 1
23:43voilà je suis très
23:44très enthousiaste
23:45sur le récit
23:46que je viens de vous faire
23:47de l'enfance
23:47de Johnny Hallyday
23:48parce que je dois reconnaître
23:49que moi-même
23:50en lisant ce matin
23:52le travail de préparation
23:53qu'il avait fait
23:53Marion Sauveur
23:54quand je me suis plongé
23:55dans cette écriture
23:56c'est long
23:56d'écrire comme ça
23:5735-40 minutes
23:59de texte
24:01j'étais subjugué
24:02par cette histoire
24:03je me suis dit
24:04nom de Dieu
24:04je comprends tout
24:05d'un coup
24:06pourquoi il est
24:07l'homme qu'il est
24:08et j'espère
24:10que ça vous a fait
24:11le même effet
24:13bonsoir Hicham
24:14oui allo
24:15bonsoir
24:16monsieur Ondolat
24:16est-ce que vous avez
24:17appris des trucs là
24:18dans cette histoire
24:19que je viens de vous raconter
24:20ah oui oui
24:21énormément
24:22je savais pas que
24:23par rapport à son enfant
24:24moi je suis pas vraiment
24:26fan de Johnny
24:27donc je connaissais pas
24:28vraiment son enfant
24:28donc là vous m'avez appris
24:30beaucoup de choses
24:30et ça rend le personnage
24:32encore plus attachant
24:33que ce qu'il était
24:33alors qu'est-ce qu'il représentait
24:35pour vous
24:35parce que vous le dites
24:36avec beaucoup d'honnêteté
24:37puis moi je peux l'ajouter aussi
24:38moi je suis pas non plus
24:39un fan de Johnny
24:40vous dites vous-même
24:41je suis pas un fan de Johnny
24:42et qu'est-ce qui vous attachait
24:43à lui alors
24:44c'est tout simplement
24:45c'est un monsieur
24:47qui fait partie
24:48partie de nous tous
24:49je pense de la France
24:50parce que
24:51ce que je pensais
24:52c'est qu'au final
24:53quand je me suis levé ce matin
24:54ça m'a fait quelque chose
24:56d'entendre
24:56que le décès de cet homme
24:58que pourtant
24:58j'écoutais pas
25:00sa musique
25:01mais
25:01je me suis dit
25:04mais quelle personne
25:05en France
25:06à l'heure actuelle
25:07ou dans les heures passées
25:08sa mort aura
25:10autant d'impact
25:11sur toute la population
25:12française
25:12que monsieur Johnny Hallyday
25:14et ça
25:15c'est ce que je me suis dit
25:16j'ai essayé d'imaginer
25:17aussi bien
25:18au niveau des célébrités
25:19du cinéma
25:20ou bien
25:20de la politique
25:21ou bien du sport
25:22personne n'aura
25:23un impact aussi fort
25:24que celui de monsieur Johnny Hallyday
25:25sur le ressenti
25:27de toute la population
25:28pour les femmes
25:30et les non-femmes
25:31Venant de votre part
25:32Hicham
25:33vous qui portez
25:33un prénom arabe
25:34c'est touchant
25:36Ah bah
25:36pourquoi ?
25:38Il n'y a pas de
25:39corrélation
25:40entre
25:40mon prénom
25:42et le respect
25:43qu'on peut avoir
25:44pour cet individu
25:45non ?
25:45Non non non
25:46justement
25:46il n'y en a pas
25:47c'est ça qui est touchant
25:48à partir de là
25:50c'est là
25:51quand j'ai écouté
25:52ce que vous avez dit
25:52quand on se remémore
25:53toutes les chansons
25:54qui sont passées
25:55c'est vrai
25:56qu'il a traversé
25:57toutes les générations
25:58moi j'ai
25:59la quarantaine passée
26:01et je sais
26:02j'ai vu que
26:03les années 80
26:04les années 90
26:05il était toujours présent
26:06il était toujours à la page
26:07même si je n'étais pas fan
26:09mais ça n'empêche
26:09que ce monsieur
26:10on le respectait
26:12il fait partie de nous
26:13et sa musique
26:13elle nous trottera toujours
26:14un bout dans la tête
26:16j'ai adoré parler
26:17avec vous Hicham
26:18Karine est là aussi
26:20Karine c'est un peu
26:21la même chose
26:22qui vous est arrivée
26:23à la base
26:23vous n'êtes pas
26:24une fan de Johnny
26:25c'est ça ?
26:26Oui bonsoir
26:27en fait je vais vous raconter
26:29une petite anecdote
26:30j'ai écouté Johnny
26:32j'ai 44 ans
26:33par le biais de mon père
26:34qui est un fan de Johnny
26:36donc je l'ai écouté
26:37à travers sa musique
26:38et puis aussi
26:39à travers les émissions
26:40des Carpentiers
26:41que j'adorais
26:41d'ailleurs je regrette
26:43qu'il n'y en ait pas d'autres
26:43comme ceux-là
26:44donc voilà
26:45j'écoutais
26:47à travers mon papa
26:48et un soir de Noël
26:50mon père nous offre
26:52mon mari à moi
26:53un billet
26:54un concert
26:54de Johnny
26:55que je n'écoutais pas spécialement
26:57bon en plus
26:58c'était dans la fosse
27:00donc je me suis dit
27:00allez c'est un cadeau
27:01on y va
27:02allez on va l'écouter
27:04et puis ça vous a fait
27:05un choc
27:06oui
27:07au stade
27:08à Bordelmas
27:09à Bordeaux
27:10je lui ai dit
27:10bon allez c'est un cadeau
27:11on y va
27:11je ne l'aurais pas spécialement acheté
27:13et déjà quand je suis arrivée
27:14dans ce concert
27:15moi la première chose
27:16qui m'a surpris
27:17c'est la réaction des fans
27:18il y avait
27:19une espèce d'osmose
27:21de symbiose
27:22entre les fans
27:22c'était joyeux
27:23ils chantaient
27:25c'était presque
27:26mystique
27:27pour avoir fait plein de concerts
27:28je
27:28ce public là
27:31je trouvais qu'il était spécial
27:32déjà
27:33le public de Johnny
27:34est spécial
27:35les fans de Johnny
27:36sont déjà spéciaux
27:37et là
27:39quand il est arrivé
27:40la lumière s'est éteint
27:41il a commencé à chanter
27:43et je peux vous dire
27:44je remercie mon père
27:45de m'avoir mis dans la fosse
27:46parce que
27:48assise d'abord
27:49je ne dansais pas
27:50je sautais partout
27:51j'étais un marsupilami
27:52je ne chantais pas
27:54je hurlais
27:55enfin
27:55j'étais complètement
27:57il m'avait complètement transporté
27:58c'est une bête de scène
28:00c'est un monstre
28:02il faut l'avoir vécu
28:04vraiment sur scène
28:05et voilà
28:05je voulais remercier mon papa
28:06pour me
28:07et d'autant plus aujourd'hui
28:09voilà
28:09pour le remercier
28:11de l'avoir vu au moins
28:12une fois dans ma vie
28:13c'est vraiment quelqu'un
28:14qu'il faut voir
28:15vraiment
28:15même si on n'est pas fan
28:17ça vaut vraiment la peine
28:18il nous transporte
28:19c'est une tornade
28:20c'est un lion
28:21au présent Karine
28:23merci pour votre témoignage
28:24Claudie est là
28:25et Claudie
28:26si je regarde bien
28:27ce qu'il y a écrit
28:27sur ma petite fiche
28:28elle a exactement
28:30l'âge qu'avait Johnny Hallyday
28:31ou à peu de choses près
28:32elle a grandi avec lui quoi
28:33bonjour Claudie
28:34bonjour
28:35vous avez grandi avec lui
28:37oui tout à fait
28:38parce que lui
28:38il est du mois de juin
28:40et moi je suis du mois de mai
28:41donc vous voyez
28:42c'est 9 mois de différence
28:4311 mois de différence
28:44oui
28:44et vous le connaissez
28:46depuis qu'il chante
28:47c'est-à-dire
28:48depuis qu'il a 20 ans
28:49oui oui
28:50il est venu à Chelet
28:51j'avais 17 ans
28:52oui oui
28:52oui oui
28:53et vous l'avez jamais lâché
28:54pas du tout
28:56pas du tout
28:57je crois que
28:58j'ai fait tout ce que j'ai pu
29:00pour pouvoir le suivre partout
29:02j'étais à Las Vegas
29:03j'étais à Genève
29:04j'étais en Belgique
29:05j'étais partout
29:05et quand il venait dans les environs
29:08ben c'était
29:08sans compter
29:10à y aller obligatoirement
29:12la dernière fois
29:13je l'ai vu
29:14au Vieille Cana
29:16et ça m'a fait énormément plaisir
29:18de le voir là
29:18à Nantes
29:19merci pour votre appel Claudie
29:21Anthony est là
29:22bonjour Anthony
29:22ah ben non
29:23il vient de raccrocher à l'instant
29:25Anthony
29:26Jean-Charles
29:27vous êtes là Jean-Charles
29:28oui bonsoir Christophe
29:29vous êtes trop jeune
29:30pour avoir vu ses débuts
29:31Jean-Charles
29:32vous avez 33 ans
29:32je suis un peu jeune
29:34effectivement
29:34pour ne pas avoir vu ses débuts
29:36mais j'ai eu la chance
29:37de le voir en concert
29:39en 2004
29:39au stade de la Beaujoire
29:40à Nantes
29:40un peu le même sentiment
29:43que les autres auditeurs
29:44pas forcément fans
29:46à la base
29:46mais j'avais accompagné
29:48un ami qui l'était
29:49et c'était pour moi aussi
29:51l'occasion
29:51de ne pas changer forcément
29:53d'idée sur Johnny
29:54parce que j'adore ses chansons
29:56mais après
29:57c'est vrai qu'il faut le voir
29:58c'est un vrai show
30:00c'est un spectacle
30:01son et lumière
30:03c'est formidable
30:04et c'est vrai que
30:05c'est très représentant
30:05les gens qui sont
30:06dans le public
30:08on est sur un public
30:10qui est vraiment très très
30:10représentatif de la France
30:11on a des jeunes
30:12des moins jeunes
30:13des seniors
30:15on a des gens
30:16de toute catégorie
30:18on va dire sociale
30:19et cet homme là
30:21arrivait justement
30:22à fédérer
30:22à faire en sorte
30:25que tout le monde
30:25voilà
30:26danse
30:26oublie un peu
30:27tous les clivages
30:28des barrières
30:28qu'il peut y avoir
30:29autour de la musique
30:30et c'était
30:31enfin j'en garde
30:32un souvenir
30:33formidable
30:34c'était top
30:35merci Jean-Charles
30:36bonjour Sébastien
30:37bonjour
30:39Sébastien vous nous appelez
30:41du nord
30:41vous avez 45 ans
30:42vous donc vous étiez fan
30:43pas fan
30:44ah non
30:45non non
30:45moi d'abord
30:46j'appelle du 69
30:47j'appelle du Rhône
30:48ah pardon
30:49c'est vraiment le sud
30:52mais la guerre de sécession
30:53elle s'était sûre
30:54bon
30:55ah non vous étiez
30:56vous étiez fan
30:56ou pas fan
30:57vous demandez
30:57alors oui
30:59j'apprécie
31:00l'homme de scène
31:01bien sûr
31:01la voix
31:04autant plus que je suis
31:05je ne l'ai pas précisé
31:06au standard
31:06mais je suis non voyant
31:07donc effectivement
31:09il a une voix
31:10très très spéciale
31:12très comment dire
31:14qui entraîne
31:15les autres
31:15qui entraîne
31:17on a envie de chanter
31:18avec lui
31:18c'est vrai
31:18c'est vrai ça
31:19qui ne l'a pas imité
31:21qui ne l'a pas regardé
31:22mais je voudrais
31:24dire autre chose
31:25il se trouve que
31:27durant mon enfance
31:29j'écoutais
31:30une autre radio
31:33dépendante
31:34une autre radio
31:37que en fin
31:38concurrente
31:39pardon
31:39c'est France Culture
31:41c'est une toute petite concurrence
31:42voilà
31:43c'est cela
31:44et
31:45j'ai entendu une personne
31:47je ne pourrais vous dire qui
31:48je ne pourrais
31:51dire exactement
31:52dans quel cadre
31:53c'était
31:54et
31:55c'est au sujet
31:56de Léon Smet
31:57dont vous avez parlé
31:59dans le récit
32:00le père
32:01le géniteur
32:04on va dire
32:04oui
32:04et
32:06visiblement
32:08une de ses amies
32:09aurait dit
32:11alors je cite
32:12à peu près
32:13les propos
32:13je ne veux pas
32:14avoir de problème
32:15avec les biographes
32:15mais je pense
32:17qu'ils vont certainement
32:18réagir et rectifier
32:19certaines choses
32:20parce que
32:20voilà
32:21donc elle a dit
32:22je cite
32:23je connaissais
32:25Léon Smet
32:27je me demande
32:28s'il n'avait pas
32:29aussi le prénom
32:30de Jean-Michel
32:31également
32:31dans son état civil
32:33c'est possible
32:33c'est possible
32:34c'est possible
32:35j'ai connu donc
32:37le père de
32:38Johnny Hallyday
32:39et quand
32:40son fils
32:41a eu du succès
32:42il m'a dit
32:43oh Johnny
32:44tu te rends compte
32:45c'est mon fils
32:46et bien je me suis conduit
32:47comme un super salaud
32:48mais heureusement
32:49que je l'ai fait
32:50parce que si je ne l'avais
32:52pas abandonné
32:52je l'aurais gâté
32:53choyé
32:54bichonné
32:55et maintenant
32:56comme je l'ai abandonné
32:58maintenant
32:59il sait ce que c'est
32:59que la vie
33:00au fond il concluait
33:01qu'il avait eu le beau rôle
33:02alors que ce n'était pas
33:02vraiment le cas
33:03merci pour votre témoignage
33:05Sébastien
33:06voilà
33:07je voulais vous donner
33:09la parole
33:09quelques minutes
33:10après ce récit
33:11qui était plus long
33:11que d'habitude
33:13dans un instant
33:14vous retrouverez
33:14votre cante-loup quotidien
33:16à 18h
33:17nous allons poursuivre
33:18cet hommage
33:20à Johnny Hallyday
33:21en compagnie d'Isabelle Millet
33:22et tout à l'heure
33:23je recevrai
33:24l'un de ses biographes
33:25et on reviendra
33:25sur cette époque capitale
33:28qui est son enfance
33:29c'est le moment
33:29où il se construit
33:30et où tout
33:31ce qu'il va devenir
33:33ce qu'il va incarner
33:34se construit
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