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  • il y a 12 heures
La comédienne Sigourney Weaver est notre invitée à l'occasion de la sortie de “Avatar - De Feu et de Cendres”, troisième volet de la saga de science-fiction de James Cameron, le 18 décembre. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-jeudi-11-decembre-2025-9501152

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00:00Et ce matin sur France Inter nous recevons une invitée exceptionnelle, le monde entier l'a découvert dans Alien il y a plus de 40 ans,
00:07une des plus grandes stars d'Hollywood qui a tout joué, comédie, film d'aventure, bref, ce qu'on appelle une vraie femme puissante.
00:13Bonjour Sigourney Weaver.
00:14Bonjour.
00:15Merci d'avoir accepté notre invitation, vous êtes à l'affiche de l'événement cinéma de cette fin d'année,
00:19le troisième volet d'Avatar de Feu et de Cendres, réalisé par James Cameron en salle le 17 décembre.
00:24Et comme dans le deuxième volet d'Avatar, vous jouez Kiri, une adolescente du peuple Navi,
00:30quand on a presque tout connu au cinéma, qu'on n'est plus une jeune fille, comme l'est votre personnage,
00:36est-ce qu'on prend un plaisir particulier à jouer ce rôle ? C'est un peu comme une machine à remonter le temps ?
00:42Oui.
00:45Je vais répondre en anglais si vous voulez bien.
00:49Oui, j'ai eu tellement de chance dans ma carrière.
00:52Peu m'importe le genre cinématographique ou le rôle qu'on propose.
00:58Ce qui m'intéresse, c'est l'histoire.
01:01Et j'ai trouvé cette saga si captivante, bouleversante.
01:05Et la possibilité d'y revenir après tous ces autres rôles que j'ai joués,
01:10jusqu'au docteur Grace Augustine dans Avatar,
01:14c'était un tel défi.
01:16Et un cadeau tellement inattendu de la part de James Cameron
01:19qu'il me demande de jouer ce qu'il appelle mon vrai « moi »,
01:23c'est-à-dire une adulte de 14 ans.
01:26Ça a été une grande aventure.
01:29J'ai dû travailler complètement différemment,
01:32parce qu'elle est très intériorisée.
01:35Mais je me souviens très bien de mes 14 ans.
01:38J'étais plutôt malheureuse.
01:40Ça m'aide de m'en rappeler.
01:41L'adolescence est toujours une période difficile pour nous, les humains.
01:47Découvrir qui l'on est, trouver sa voie, savoir quoi faire.
01:52Ce rôle est une grande joie et un privilège.
01:57J'adore Kiri.
01:58Et faire partie de la famille Avatar et de la famille des vrais humains,
02:02c'est passionnant.
02:03Vous faites référence au fait que vous avez puisé
02:07dans votre propre expérience d'adolescente
02:09pour composer ce rôle.
02:11Et effectivement, vous aviez raconté,
02:12au moment de la sortie d'Avatar 2,
02:14que vous n'aviez pas eu une adolescence facile,
02:17parce que déjà, à 11 ans, vous faisiez quasiment 1m80.
02:20L'adolescence, c'est un moment parfois difficile, parfois douloureux.
02:24C'est comme ça que vous avez composé ce rôle de Kiri ?
02:28Oui, exactement.
02:31Je ne voulais pas imiter une ado.
02:39J'avais des souvenirs très vivaces de mon adolescence.
02:43Et j'ai eu un an pour me préparer à fond,
02:48pour puiser dans mes souvenirs très vifs
02:51et, à ma grande surprise,
02:55quand je mettais le pied dans le studio chaque matin,
02:58elle entrait en moi, elle vivait en moi.
03:03Et je pouvais la convoquer dans toutes mes scènes.
03:08J'oublie complètement ma tête
03:10et tout se passe dans le corps, à l'instinct.
03:15Et pour Kiri, il s'agit toujours d'essayer de comprendre,
03:20comprendre ce monde qui n'a aucun sens.
03:25Surtout pour elle, qui a un lien si fort avec la nature,
03:28la forêt, la mer.
03:32Alors, je ne vois pas comment j'aurais pu m'y prendre autrement.
03:35Je serais devenue folle si j'avais essayé de théoriser mon jeu.
03:38Ça me vient, c'est tout.
03:42J'ai de la chance.
03:44Mais il n'y a que dans le cinéma,
03:46et en particulier que dans le cinéma et dans l'esprit de James Cameron,
03:49que quand on est une actrice comme vous,
03:52avec une longue carrière, on peut encore jouer une adolescente.
03:54Ça, c'est quand même incroyable.
03:55On est d'accord.
04:00Seul quelqu'un d'aussi fou que James pouvait se lancer là-dedans.
04:04Mais l'une des beautés de cette technologie,
04:07parce que bon, si j'étais sur scène,
04:10je pourrais me sentir adolescente, au moins intérieurement.
04:14Sarah Bernard a joué Juliette à un âge très avancé.
04:17Et je crois que les Français, plus que d'autres cultures,
04:24comprennent que c'est une question d'état d'esprit.
04:29Mais l'idée d'avoir la chance de me transformer physiquement
04:32m'a enthousiasmée.
04:35Et les entraînements, toutes les séances avec les enfants
04:38qui ont eu la gentillesse de laisser cette viette d'âme se mêler à eux.
04:44Et j'ai fait pour de vrai tout ce qu'ils faisaient
04:46et tout ce que fait Keri.
04:48Et justement, il faut qu'on parle de cette méthode,
04:51de la façon dont vous avez fait ce tournage.
04:53C'est ce qu'on appelle de la capture d'interprétation.
04:55C'est-à-dire que vous avez des capteurs partout
04:58qui permettent de reproduire vos émotions,
05:01qu'on voit votre visage.
05:03Dans un moment, Sigourney Weaver,
05:05où le monde du cinéma est bouleversé,
05:07s'apprête à être bouleversé par l'arrivée
05:09de l'intelligence artificielle,
05:12c'est important de rappeler que les acteurs, les actrices
05:15sont irremplaçables.
05:16C'est pour ça que cette technique, elle est importante.
05:18Oui, c'est très important.
05:23James Cameron ne l'a pas mis en avant
05:25pour que le public ne voit que la magie.
05:29mais il faut bien comprendre que c'est le contraire de l'IA.
05:38Et James est avec nous dans le studio.
05:41Il n'est pas en régie vidéo.
05:43On est dans un espace vide.
05:45On porte une combinaison noire avec, oui, un casque
05:48équipé d'une caméra, mais on l'oublie au bout de 5 minutes.
05:52Ensuite, il n'y a que vous et les autres acteurs
05:55et James Cameron.
05:59Et on n'entre pas sur le plateau comme dans un film conventionnel
06:02où l'action doit démarrer tout de suite
06:04et où il faut un résultat immédiat parce que le temps,
06:07l'argent, blablabla.
06:09Là, on a tout notre temps
06:11parce que cette partie-là ne coûte rien.
06:14Alors, on peut creuser tous les aspects de la scène qu'on travaille.
06:22Et James ne lâche rien
06:23avant qu'on en ait exploré toutes les facettes.
06:27C'est l'une des raisons qui rendent le film si prenant.
06:31C'est vrai, c'est un voyage incroyable physiquement.
06:34C'est une expérience fantastique d'aller voir ce film.
06:38Mais c'est aussi très émouvant sur le plan humain.
06:41Quand je regarde Nate, Terry et Jay,
06:43joué par Zoé Saldania et Sam Worthington,
06:47joué leur scène autour de la perte de leur fils,
06:51comment ils pleurent leur enfant
06:52et comment chacun vit le deuil différemment.
06:56Ou ce que c'est d'être un couple mixte.
07:00Tous ces thèmes sont abordés et traités
07:02parce que James sait qu'en tant qu'humain,
07:07on se débat avec toutes ces choses.
07:10Donc, il faut que ce soit dans ces films.
07:12James Cameron a dit récemment qu'il considérait
07:15que l'intelligence artificielle générative était,
07:18c'est le mot qu'il utilise, terrifiante.
07:20Est-ce que vous craignez, Sigourney Weaver,
07:21un monde où demain, après-demain,
07:24il y aura des films sans acteurs, sans actrices,
07:27où tout sera généré par l'intelligence artificielle ?
07:29Est-ce que c'est une crainte ?
07:31J'ai plus confiance que ça dans le talent artistique.
07:37Parce que oui, on peut faire un pâle remake d'autres films.
07:42Certains essayent de refaire Aliens ou d'autres formes depuis des années.
07:47Mais sans la véritable étincelle, et ça s'est toujours vérifié,
07:50on peut s'acharner à écrire des remakes.
07:54Mais si la patte humaine et la passion et l'étincelle ne sont pas là,
08:01franchement, ils sous-estiment les spectateurs.
08:07On sentira ce manque.
08:09On sentira l'absence de cœur et d'esprit.
08:12Alors, bien sûr, ça va détruire des emplois, c'est déjà le cas.
08:21Avec le numérique, on peut créer des bataillons entiers de soldats
08:24dont chaque élément est autonome.
08:28Ça se fait déjà depuis 30 ans.
08:33Mais là, c'est autre chose.
08:36Je ne pense pas qu'on puisse remplacer les artistes.
08:39Désolée.
08:40Ça n'aurait aucun intérêt à mes yeux.
08:42C'est une bonne nouvelle.
08:43Pour prolonger cette discussion, je le dis à nos auditeurs,
08:47il faut aller voir Avatar sur un grand, très grand écran.
08:50C'est 3h15 de spectacle.
08:53Les images sont absolument sublimes.
08:55Est-ce que ce projet, c'est aussi une façon de dire
08:57le cinéma n'est pas mort ?
08:59Il n'y a pas que les plateformes,
09:00il n'y a pas que les films qu'on regarde chez soi.
09:03On ne retrouve jamais les mêmes émotions
09:05que quand on est dans une salle de cinéma
09:07à partager tout ça ensemble.
09:09Est-ce que c'est aussi ça le message d'Avatar ?
09:11Oui, je pense que les spectateurs
09:16se sont habitués au confort de leur canapé
09:21pour regarder les films en streaming.
09:23Alors qu'en fait, aller dans une salle de cinéma
09:28au milieu d'autres humains pour voir un film ensemble,
09:33surtout une œuvre comme Avatar,
09:35c'est une expérience insurpassable.
09:38D'ailleurs, il faut le voir deux fois.
09:40La première fois, on n'en croit pas ses yeux,
09:42on est assaillis de sensations.
09:44Ça vous submerge presque.
09:45C'est tellement impeccable, parfait, si grand et si merveilleux.
09:51J'ai encore eu plus de plaisir à le voir la deuxième fois.
09:55Parce que j'ai pu me concentrer sur tous les détails, si soigner.
10:00C'est à couper le souffle d'un bout à l'autre.
10:04Donc le cinéma n'est pas mort ?
10:06Absolument pas.
10:09Vive le cinéma.
10:11Avatar, c'est aussi une saga sur la nature,
10:14sur le lien entre l'homme et le vivant,
10:16sur les limites de la planète.
10:17Dans un moment où, c'est peu de le dire,
10:21les dirigeants de votre pays,
10:22Sigourney Weaver,
10:23ne sont pas ceux qui sont les plus en pointe
10:25sur la question de l'écologie,
10:27sur la lutte contre le réchauffement climatique.
10:29Est-ce que ça vous inquiète, ça,
10:30que les dirigeants américains,
10:31que le président des États-Unis,
10:32fassent comme si le réchauffement climatique
10:34n'était pas un sujet ?
10:36La plupart des Américains trouvent ça absolument choquant.
10:44Et fou.
10:45Regardez au Brésil,
10:51Trump a empêché l'adoption d'une nouvelle taxe
10:55très importante
10:58sur le transport maritime
11:02qui produit trop de carbone,
11:05alors qu'il existe des alternatives innovantes
11:09dans ce domaine.
11:13Je m'inquiète pour notre pays.
11:15J'ai peur pour nos rivières, nos zones humides,
11:17nos littoraux,
11:18et pour toutes les créatures
11:20qu'il retire de la liste des espèces en danger.
11:24Une majorité d'Américains,
11:29on le voit dans les sondages,
11:31républicains comme démocrates,
11:32sont choqués par ça.
11:34Ce n'est pas ce qu'ils veulent.
11:35Ils veulent protéger leurs maisons
11:37des inondations, des incendies.
11:44Alors on va s'inquiéter pendant encore un an,
11:48un peu moins,
11:48et puis on espère changer la composition du Congrès
11:51qui ne nous plaît pas.
11:53Et nous présentons nos excuses au monde entier,
11:56notamment à la France.
11:57Vous savez, j'ai grandi en France
11:58et la minuterie s'éteignait dans le hall
12:01quand j'ai essayé de trouver la porte
12:02de notre appartement.
12:03J'adore tout ça.
12:05C'est du bon sens,
12:07pragmatique et logique.
12:09Ma mère était anglaise,
12:11alors on éteignait les lumières inutiles.
12:13Les Français sont très entiers
12:16dans leur engagement pour la planète
12:18et nous rattraperons notre retard.
12:20Quand on est américaine
12:21et que comme vous,
12:22on va dans le monde entier
12:23pour parler de sa carrière,
12:24pour parler de ses films,
12:25est-ce que parfois on a un peu honte
12:27des dirigeants que vous avez
12:29du président Trump
12:30quand on est américaine ?
12:31Oui, enfin,
12:35je n'ai pas honte d'être américaine.
12:41Mais j'espère qu'en un sens,
12:42il en sortira quelque chose
12:44de positif pour notre pays.
12:46À l'école, on nous a appris
12:47qu'il existait une chose
12:48appelée l'équilibre des pouvoirs
12:50qui empêcherait tout abus
12:54de la part d'un président
12:56ou d'une présidente
12:58qu'on attend encore.
13:07Mais c'est tellement sidérant
13:09que ce qui se passe,
13:12comme la destruction
13:13d'une aile entière
13:14de la Maison-Blanche,
13:15je crois et j'espère
13:19que ça va provoquer
13:20un sursaut,
13:21que les contre-pouvoirs,
13:23c'est ça l'Amérique,
13:24les contre-pouvoirs,
13:26c'est nous qui disons non,
13:28ce qui devient
13:29de plus en plus fréquent.
13:30Nous respectons
13:32la fonction présidentielle,
13:34mais pas cette présidence.
13:35Je voudrais qu'on parle
13:36de votre carrière
13:37Sigourney Weaver
13:38et ce qui frappe,
13:38c'est évidemment
13:39votre longévité.
13:40Depuis Annie Hall
13:41de Woody Allen
13:42en 1977,
13:43c'est votre première apparition
13:44au cinéma.
13:44Il n'y a quasiment pas une année
13:45où vous n'êtes pas
13:46à l'affiche d'un film.
13:48Il y a encore quelques années
13:49à Hollywood,
13:49il y avait cette idée
13:50que les hommes qui vieillissaient
13:51pouvaient continuer leur carrière
13:52là où les femmes
13:53étaient un peu
13:54mises de côté.
13:56Est-ce que cette époque,
13:57elle est révolue
13:58ou est-ce que vous êtes
13:58un cas à part ?
14:01Quoi ?
14:02Est-ce que vous êtes
14:03une exception
14:03à cette rume ?
14:05Le fait que les acteurs,
14:07les hommes,
14:07les femmes,
14:08les acteurs,
14:09sont souvent arrêtés
14:10quand ils sont
14:10dans les 40 ans.
14:12Vous continuez,
14:13vous avez une très longue carrière.
14:14Est-ce que vous êtes
14:14une exception
14:15ou les temps
14:16changent ?
14:17Les deux,
14:19je crois.
14:20Les temps changent.
14:23Et les femmes,
14:26de nombreuses actrices
14:27travaillent encore beaucoup
14:28à la quarantaine,
14:29voire la petite cinquantaine.
14:31Les choses changent
14:32parce que nous sommes
14:33toutes excellentes.
14:36Mais c'est aussi
14:37qu'avant,
14:38on n'écrivait aucun rôle
14:39pour les femmes mûres
14:41ou alors des rôles
14:42stéréotypés,
14:44caricaturaux.
14:45Il y a des rôles magnifiques
14:47pour les femmes aujourd'hui.
14:51Mais je n'en reviens
14:52toujours pas
14:53qu'on m'ait proposé
14:54de jouer
14:54une ado de 14 ans.
14:56Ça n'arrive jamais,
14:57même au sommet
14:58d'une petite fille.
14:58carrière.
14:59J'ai beaucoup de chance.
15:01Mais il est clair
15:04que les spectateurs
15:05avisés
15:06veulent voir des gens
15:07de tous âges
15:08dans les films.
15:09Les Français
15:10l'ont toujours su.
15:13Mais vous,
15:13particulièrement,
15:14Sigourney Weaver,
15:15vous avez aussi dit,
15:16c'était il y a quelques années
15:16au journal britannique
15:18Le Guardian,
15:19qu'il y avait quelque chose
15:20de particulier avec vous.
15:21Vous disiez,
15:22je suis un cas à part
15:23parce que je n'ai jamais été
15:23une petite amie.
15:24j'étais trop grande
15:26pour être la petite amie.
15:27Je n'ai donc pas dû
15:28dire adieu
15:29à mon image glamour.
15:31Qu'est-ce que vous voulez dire
15:32par là ?
15:33C'est une bonne question.
15:35C'est une bonne question.
15:38Je crois que je ne voulais pas
15:43une carrière...
15:45Bon, ce n'est pas que j'aurais dédaigné
15:48un peu de glamour, non.
15:50Mais mon intérêt était plus littéraire.
15:53Je m'attachais à une histoire,
15:55un scénario.
15:56Il peut m'importer
15:57le genre du film.
15:59Si j'ai tourné
16:00dans tant de films
16:01de science-fiction,
16:02c'est un peu par hasard.
16:03Je ne les ai pas choisis
16:04parce que c'était de l'ASF.
16:06Je n'avais pas pour ambition
16:07de devenir une reine
16:08de la science-fiction.
16:10Mais je suis devenue
16:12une sorte de reine
16:13des genres hors normes,
16:15ce que j'aurais aimé faire
16:16au théâtre.
16:18Alors je me suis toujours dit,
16:20heureusement que je suis grande.
16:21Ça a dissuadé les producteurs,
16:25acteurs et réalisateurs
16:27conventionnels de m'engager
16:28parce qu'ils ne savaient pas
16:30quoi faire de moi.
16:33Je ne suis pas la femme lambda
16:35à laquelle on pense pour un film.
16:38Et ça m'a ouvert des portes,
16:39des possibilités inattendues
16:41dans ma carrière.
16:42Je voudrais qu'on parle
16:43de votre lien avec la France.
16:44Il y a quelques semaines,
16:45la Cinémathèque vous a rendu hommage
16:47pour votre carrière
16:47et je vous ai entendu prononcer
16:49ce discours où vous expliquiez
16:50comment vous étiez tombée
16:52amoureuse de la France.
16:53Vous pouvez répondre en français
16:54si vous voulez.
16:56Comment est-ce que vous êtes tombée
16:57amoureuse de la France ?
16:58Quand j'avais 11 ans,
17:02on s'est installés à Beaulieu-sur-Mer.
17:05Et je me souviens, enfant,
17:12aller au marché avec ma mère,
17:14on allait au Galerie Lafayette,
17:18je m'enfermais dans un des placards
17:20en vente et la cloche du déjeuner
17:23est sonnée pour la fermeture
17:24et je restais cachée,
17:25ma mère devait être folle.
17:27J'ai adoré.
17:30On y passait presque tout l'été.
17:33Je ne vois pas comment on peut vivre
17:34en France sans en tomber amoureux.
17:37J'aime tant la France
17:38et j'adorerais y travailler davantage.
17:40Alors, je vous en prie,
17:43si vous pensez à moi,
17:45s'il vous plaît,
17:46je suis toujours disponible
17:47pour un travail en France.
17:49Avec qui vous aimeriez ?
17:51Quels acteurs,
17:52quels réalisateurs
17:52vous aimeriez travailler en France ?
17:54Je n'ai pas d'idées précises en tête.
17:59J'aime juste être ici.
18:01Alors, je suis ouverte à tout.
18:02Une comédie serait ma préférence.
18:05On m'a envoyé des scénarios,
18:07ce dont je suis très reconnaissante,
18:08mais ça ne s'est pas fait.
18:09L'appel est lancé ce matin
18:10sur France Inter.
18:11Je pense que ça va intéresser
18:12beaucoup de gens.
18:13Vous avez fait des études
18:14de lettres, Sigourney Weaver,
18:16quand on parle de littérature française.
18:17Qu'est-ce que vous aimez ?
18:19Déjà, le théâtre
18:24que vous étudiez à l'école.
18:26Corneille, Racine, Molière.
18:29J'ai joué un Fédo,
18:32la puce à l'oreille.
18:34J'aurais aimé jouer en français,
18:37mais c'est déjà ça.
18:40Et Molière m'a beaucoup marquée.
18:45Et puis, il y a bien sûr
18:49les merveilleux romans de Flaubert
18:51et tout ce foisonnement littéraire et théâtral.
18:56J'ai une dernière question, Sigourney Weaver.
18:58Je le disais, le monde entier,
18:59vous êtes découvert dans Hélène Ripley,
19:01dans Alien.
19:02Et les fans qui nous écoutent ce matin
19:04vous ont entendu dire
19:05qu'elle sera peut-être de retour.
19:08Donc, on va revoir Sigourney Weaver
19:10dans Alien, bientôt au cinéma ?
19:12C'est encore en phase de développement.
19:22Mais j'espère que Walter Hill et moi
19:26étions curieux de voir ce que devenait Ripley.
19:29Et Walter a toujours été le meilleur scénariste
19:32de toute la série des aliens.
19:35Alors là, il ne s'agira pas de traverser
19:37des puits de lumière.
19:38Ce serait un film très différent
19:40des opus précédents.
19:42Il faut voir si le projet
19:46qui se dessine
19:47est un film qu'on juge.
19:51Vous comprenez, il n'y a aucune raison
19:54de le faire
19:55si on ne l'emmène pas ailleurs
19:56dans une autre dimension.
19:58Alors, il y a beaucoup d'embûches.
20:01Mais on a la passion de notre côté.
20:03Les Français sont un peu des aliens, non ?
20:05Les Français sont des aliens, non ?
20:09Raison de plus pour faire le film ?
20:14On pourrait avoir un alien français, non ?
20:16Enfin.
20:20J'ai l'impression que nous sommes tous rappelés
20:22à notre condition de terriens
20:24dans l'univers de l'ASF.
20:26Ce qui est primordial pour moi dans Avatar,
20:29mais aussi dans n'importe quelle oeuvre
20:31de science-fiction.
20:32Merci beaucoup, Sigourney Weaver,
20:34d'être venu ce matin sur France Inter.
20:36Avatar 3, c'est en salle le 17 décembre.
20:39Merci.
20:39Sous-titrage Société Radio-Canada
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