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Yves Thréard revient sur le vote du budget et la position des Républicains dans les choix politiques actuels.

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Transcription
00:00Oui, on se pose la question depuis longtemps, mais avec ce qui s'est passé hier,
00:04vous savez qu'il y a 18 députés sur 50 qui ont voté pour le budget,
00:09un budget qui est quand même assez incroyable.
00:11Ce qui est extraordinaire, c'est que tous ces derniers temps,
00:14la grande question c'est de savoir, mais est-ce que la droite ne glisse pas vers l'extrême droite ?
00:19Là, elle donne l'exemple contraire, c'est-à-dire que là, elle dérape plutôt vers la gauche,
00:23parce que c'est vraiment un budget qui est le budget d'Olivier Faure,
00:29il faut dire la vérité, c'est le budget des socialistes.
00:32Et puis, on disait, vous savez, c'était la phrase de Guy Mollet,
00:36la droite la plus bête du monde, mais là, c'est la droite n'importe quoi.
00:40C'est la droite n'importe quoi. Pourquoi ?
00:41Parce que cette droite, il y a 7 ou 8 ans, quand Macron est arrivé aux affaires,
00:46Macron a engagé des réformes qui étaient des réformes de droite.
00:49Il a supprimé une partie de l'ISF, il a fait la flat tax,
00:54il a réformé une partie du code du travail,
00:56et là, la droite, elle tordait le nez, elle n'était pas contente.
01:00C'est tout juste si elle a voté ces réformes-là.
01:02Alors que là, on supprime la réforme des retraites,
01:05qui est une réforme de droite,
01:08et ils applaudissent.
01:1018 sur 50, chez les LR, applaudissent.
01:12Comment vous expliquez ce revirement ?
01:14Alors, pour moi, il y a 3 raisons pour faire vite,
01:16parce qu'on n'a pas le temps non plus,
01:18mais la première, c'est la peur du vide.
01:20La peur du vide, c'est-à-dire qu'ils se disent que si jamais il y a une élection législative qui arrive,
01:25c'est-à-dire qu'il y a une dissolution,
01:26il y en a beaucoup qui sont morts, qui ne retrouvent pas leur siège.
01:30La deuxième, c'est la guerre qui oppose Laurent Wauquiez à Bruno Retailleau.
01:34Alors, Laurent Wauquiez, on va lire ce qu'il dit.
01:38L'Assemblée nationale vient d'adouter le budget de la Sécurité sociale.
01:41Nous nous sommes battus tout au long des débats pour l'améliorer.
01:44Suppression des hausses d'impôts, retour de la défiscalisation intégrale.
01:46Ce texte n'est ni parfait, ni idéal, c'est la moindre malle.
01:51Écoutez ce que disait Bruno Retailleau sur cette antenne dimanche matin.
01:56C'est un des pires PLFSS depuis des années.
02:00C'est un budget qui est désastreux, qui sacrifie l'avenir au présent.
02:05Par exemple, avec la suspension de la réforme des retraites,
02:08c'est rejeter le fardeau sur les générations futures.
02:11Donc, pour moi, ce texte n'est pas votable.
02:14– Et puis, il y a ça, donc il y a le guerre des chefs,
02:17qui a toujours existé d'ailleurs à droite, il y a toujours eu une guerre des chefs.
02:20Et puis, il y a cette question lancinante que pose,
02:23qu'a posé évidemment François-Lége Gisbert à Nicolas Sarkozy,
02:26c'est-à-dire, est-ce qu'il faut une alliance entre la droite et Le Pen-Bardella,
02:32ou est-ce qu'il faut une union par le bas ?
02:35– Par les électeurs.
02:36– Par les électeurs, ce qu'avait fait le succès d'ailleurs de Nicolas Sarkozy en 2007.
02:41C'est la grande question.
02:43Ce qui est intéressant, c'est que Nicolas Sarkozy,
02:44il a l'air de partir de la deuxième option pour aller vers la première.
02:49– Bon, en quoi est-ce que la droite et l'air se distinguent-t-elle aujourd'hui du RN ?
02:54– Alors, il y a deux choses.
02:55Il y a le régalien.
02:56Le régalien, elle pense à peu près la même chose que le Rassemblement national.
03:00Il faut arrêter de dire qu'elle court après le Rassemblement national,
03:03puisqu'elle a toujours pensé ça.
03:05En revanche, là où elle est imbattable, c'est sur le front économique.
03:09Et sur le front économique, elle n'a pas les idées du RN,
03:12en tous les cas, pas celles de Marine Le Pen.
03:15Donc, elle a un atout supplémentaire et elle devrait le faire valoir.
03:19Il faut qu'aujourd'hui, elle relève la tête si elle en est capable.
03:23– Est-ce que la droite, François-Olivier Gisbert, est en voie de disparition ?
03:27– Moi, je suis d'accord avec tout ce qu'il dit,
03:29mais il oublie un élément fondamental.
03:31– Le groupe, oui, il a oublié un truc.
03:35Le groupe LR est un groupe d'individualistes, survivants, guerriers,
03:41qui ont été élus toujours dans des circonstances un peu cartabantesques,
03:44et qui n'écoutent personne.
03:47Et donc, président du groupe parlementaire,
03:49alors ça, c'est une blague, parce qu'il faut essayer de les suivre,
03:52ils vont dans tous les sens, et ils font ce qu'ils veulent.
03:54Il faut voir, c'est une personnalité très forte.
03:57J'ai fait deux, trois conférences chez eux, dans le passé,
03:59comme d'ailleurs dans d'autres groupes, et ça m'a toujours amusé
04:02de voir ces gens qui sont des...
04:05C'est des miraculés, quoi.
04:06Des miraculés des grandes vagues Rennes.
04:09Par exemple, je vois le Pierre Cordier, député des Ardennes,
04:12qui réussit à être le seul à survivre dans un département
04:15où tout est Rennes depuis longtemps, d'ailleurs,
04:17et qui survit toujours.
04:18Mais qu'est-ce qu'il a besoin ?
04:19D'écouter les ordres d'un retailleau ou d'un voqué ?
04:22Mais il n'en a rien à foutre.
04:23Il veut tenir, et il écoute ses électeurs, et il avance.
04:25Précisément, est-ce qu'ils n'ont pas eu la trouille ?
04:26Est-ce qu'ils n'ont pas eu la trouille de repartir aux élections ?
04:29Non, parce que je pense que c'est compliqué pour eux.
04:31C'est-à-dire, ils essaient de suivre les électeurs.
04:33Vous savez, ils sont très divisés à l'intérieur de la droite.
04:35C'est-à-dire, est-ce qu'on joue le pire,
04:37ou est-ce qu'on fait la politique du pire,
04:38ou pas la politique du pire ?
04:39On voit très bien, c'est ça la discussion entre eux, quoi.
04:41C'est ce qu'on appelle la droite des auto-entrepreneurs, d'ailleurs.
04:43C'est de la très bonne formule, c'est des auto-entrepreneurs.
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