Australie : une loi historique pour limiter les dangers des réseaux sociaux chez les jeunes

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00:00Bonjour avec vous Sylvain Rousseau, bonjour.

00:01Bonjour Sylvain, on voit bien à la fin du sujet qu'il existe déjà plusieurs possibilités de contourner ces lois.

00:07Est-ce qu'elle est réellement applicable aujourd'hui ?

00:10Alors, applicable tel que le gouvernement australien la rêve, non.

00:13Applicable tel qu'elle est fantasmée par les parents, non.

00:15C'est pas possible, il y a toujours des moyens de les contourner,

00:17que ce soit en trouvant d'autres applications qui ne sont pas estampillées réseaux sociaux

00:22ou en installant, on l'a vu, des VPN, ces fameux systèmes de cryptage

00:26qui permettent une navigation totalement anonyme.

00:28Mais cette loi reste une clé dont il ne faut pas négliger l'importance.

00:33D'abord parce que, quoi qu'il arrive, en complexifiant l'accès aux réseaux sociaux,

00:36forcément on en restreint l'accès.

00:39Les moments où on pourra se connecter, il y en aura moins.

00:41On ne pourra plus forcément se connecter en présence de certaines personnes

00:44qui représentent par exemple l'autorité.

00:46Et on a tendance à se dire du côté du gouvernement australien que c'est toujours ça de gagné.

00:50Donc les ados ne pourront plus se connecter partout.

00:54Ça sera toujours du temps de connexion en moins en fait.

00:56Mais alors après, le gouvernement australien sait parfaitement que cette loi est au moins dans un premier temps imparfaite.

01:03L'objectif revendiqué, c'est vraiment de réduire les pressions et les risques

01:06auxquels les jeunes sont confrontés sur Internet.

01:09Les annuler totalement, ça ne peut pas marcher.

01:11Et puis ça donne aussi des clés pour les parents par exemple,

01:14qui ont justement des enfants, qui veulent se créer un compte sur les réseaux sociaux.

01:19Tant qu'on fait de la prévention, on peut toujours dire, toujours prétendre qu'on ne sait pas,

01:23toujours faire semblant de ne pas savoir, de ne pas avoir vu, de ne pas être au courant.

01:26Avec une loi, c'est beaucoup plus compliqué.

01:28Et puis ça donne aussi un levier de négociation pour les parents.

01:32J'ai parlé de l'Australie à mes enfants hier soir.

01:34Ils m'ont demandé si c'est mondial.

01:35Je ne dis pas encore, mais ça va arriver.

01:36Pas encore, mais ça va venir.

01:37Mais quand vos enfants justement viendront et vous diront,

01:39mais oui, mais à l'école, tout le monde a son compte sur les réseaux sociaux.

01:43Et bien l'argument de dire oui, mais c'est interdit,

01:45et bien il sera encore plus de poids de dire que c'est interdit

01:48plutôt que moi, je te l'interdis en tant que parent.

01:52C'est ces clés-là aussi qu'on donne aux parents.

01:55Pourquoi l'Australie prend aujourd'hui cette décision

01:58que certains vont qualifier forcément de radicale ?

02:01On ne va pas revenir sur les dangers des réseaux sociaux,

02:03sur les plus jeunes, addiction aux écrans,

02:06qui génèrent des troubles de l'attention, des troubles du sommeil,

02:10de l'isolement aussi, malgré le caractère social de ces réseaux,

02:13du harcèlement en ligne aussi, à cause du caractère social de ces réseaux.

02:19C'est être exposé à des contenus parfois violents ou sexuels

02:23ou des mauvaises influences sur la drogue,

02:26sur des mauvaises pratiques sur lesquelles on tente justement d'amener ces jeunes.

02:31On sait que selon l'OMS, dans un rapport de l'année dernière,

02:3311% des adolescents dans le monde ont beaucoup de mal

02:36à contrôler leur usage des réseaux sociaux.

02:38Donc on imagine ce que ça peut donner sur l'utilisation de ces réseaux.

02:41On sait qu'en France, un adolescent entre 12 et 17 ans

02:43passe en moyenne 4 heures par jour devant un écran.

02:47Et c'est justement tout ça que tente de limiter le gouvernement australien.

02:49Donc évidemment, la mesure est populaire chez les parents,

02:52beaucoup moins chez les adolescents concernés,

02:55parce que pour eux, c'est aussi un moyen de s'ouvrir au monde,

02:58de communiquer entre eux,

03:00de créer des groupes parfois où ils se soutiennent.

03:01Il n'y a pas que du mauvais sur les réseaux sociaux,

03:03c'est comme partout, il y a du bon, il y a du mauvais.

03:05Sauf qu'en Australie, on a fait le choix d'éradiquer le bon

03:10pour pouvoir, de supprimer le bon en tout cas,

03:13pour pouvoir éradiquer le mauvais.

03:14En fait, ce qui est dans le viseur du gouvernement australien,

03:16ce n'est pas forcément l'utilisation de ces réseaux sociaux,

03:19mais c'est surtout l'utilisation excessive de ces réseaux sociaux

03:22et l'absence de contrôle.

03:23Et puisqu'on parle de contrôle,

03:24il y a quand même encore quelque chose qu'il faut souligner

03:26dans la difficulté à appliquer cette loi.

03:29C'est que si ça devient, admettons, impossible

03:31pour un adolescent de créer un compte sur les réseaux sociaux,

03:35sur Youtube ou sur d'autres médias comme ça,

03:37ça n'empêche pas d'y accéder.

03:38Ce n'est pas parce que vous n'avez pas de compte sur Youtube

03:39que vous ne pouvez pas aller voir sur Youtube.

03:41Et à ce moment-là, si vous n'avez pas de compte

03:43et que vous y allez sans compte,

03:44ce sont tous justement les systèmes de contrôle,

03:46le contrôle parental, etc.,

03:47qui sautent et qui deviennent caduques.

03:50Donc c'est peut-être aussi un mal pour un mien,

03:51il faut faire attention.

03:52Et c'est pour ça que justement,

03:53tout le monde va observer un peu les effets de cette mesure.

03:55Et oui, parce que c'est une loi imparfaite,

03:56on l'aura compris,

03:57mais qui intéresse beaucoup de pays aujourd'hui.

03:58Oui, c'est une loi imparfaite,

03:59mais qui a volonté à évoluer de toute façon au fil du temps.

04:03Après, dans le monde,

04:04il y a déjà des lois qui existent,

04:05le bon élève, si l'on peut dire,

04:07de la régulation,

04:08du temps d'écran des mineurs,

04:10en tout cas, c'est vrai que quand on parle de régulation,

04:12on n'a pas tendance à associer ce pays-là,

04:13c'est la Chine,

04:14puisqu'il est interdit d'utiliser son téléphone

04:16entre 22h et 6h pour les moins de 18 ans,

04:19avec des limites de temps dans la journée

04:21de 40 minutes à 2h d'utilisation

04:22en fonction de leur âge.

04:23Donc il y a aussi, évidemment, derrière ça,

04:25des motivations politiques,

04:26des motivations de contrôle de l'information

04:29qui sont un petit peu différentes

04:30de ce qui se passe en Australie.

04:32En ce qui concerne uniquement les réseaux sociaux,

04:34on sait que la Nouvelle-Zélande,

04:35le voisin envisage exactement la même chose,

04:37la Malaisie aussi.

04:38L'Europe, également,

04:40envisage beaucoup de choses là-dessus.

04:43On voit, par exemple, qu'en France,

04:44les smartphones ont été interdits au collège

04:45à partir de cette année.

04:47C'est déjà un pas.

04:48Il y a une volonté également d'harmoniser en Europe

04:50ce qu'on appelle la majorité numérique

04:52qui va de 13 à 16 ans selon les pays.

04:54En France, elle est de 15 ans.

04:56Il faut, en fait, trouver des moyens communs

04:58de vérification de l'âge,

04:59de créer ce qu'on appelle un portefeuille numérique commun

05:01à tous les pays d'Europe

05:01qui permettra de centraliser les identités numériques

05:05en un seul et même endroit

05:05et ensuite de créer une réglementation européenne.

05:08Donc cette loi, elle est évidemment scrutée

05:11de très près, son application, ses effets, etc.

05:14En France, on le sait, on évoque une interdiction

05:16au moins de 15 ans.

05:17C'est aussi le cas en Espagne.

05:18C'est aussi le cas au Danemark.

05:20Ces trois pays qui, justement, testeront dès l'an prochain

05:22avec la Grèce et l'Italie,

05:24ce nouveau portefeuille numérique européen

05:26préalable à une législation commune.

05:28Voilà, effectivement.

05:29Merci beaucoup, Sylvain.

05:30Un test qui commenceront dès l'an prochain

05:32pour plusieurs pays, dont le Danemark,

05:35dont on va vous parler.

05:37Le Danemark qui, comme la France ou l'Espagne,

05:40prévoit lui aussi d'interdire les réseaux.

05:43Cette fois, au moins de 15 ans,

05:45c'est Nina Masson qui nous l'explique tout de suite.

05:47Regardez.

05:49Comme tous les jeunes Danois,

05:50Ronja et Chloé ont grandi avec les écrans.

05:53À 14 et 15 ans, elles passent toutes les deux

05:56leur journée sur Snapchat, Instagram et TikTok,

05:59quitte à tomber sur du contenu inapproprié.

06:02Il y a quelques mois, un homme a été abattu aux Etats-Unis

06:05et la vidéo a été diffusée partout,

06:07sur les réseaux sociaux.

06:09Je suis allée à l'école et je l'ai vue.

06:11Même pour moi qui suis jeune, c'est horrible

06:13et je me suis sentie très mal.

06:15Face à ces dérives, le gouvernement danois

06:18passe à l'offensive avec un plan choc,

06:20interdire l'accès aux réseaux sociaux

06:22au moins de 15 ans, une première en Europe.

06:27Lorsqu'on sort le soir en ville,

06:28il y a des videurs qui vérifient l'âge des jeunes

06:30pour s'assurer qu'aucun mineur ne participe

06:32à une fête à laquelle il n'est pas censé participer.

06:35Dans le monde numérique, nous n'avons pas de videurs

06:37et nous en avons vraiment besoin.

06:39Au Danemark, 98% des moins de 13 ans

06:45ont déjà un compte sur un réseau social,

06:47près de la moitié avant l'âge de 10 ans.

06:50Le projet prévoit une exception,

06:52un accès possible dès 13 ans,

06:54mais seulement avec le consentement des parents.

06:57Pour faire respecter la règle,

06:59le gouvernement mise sur une solution d'ici 2026,

07:02un portefeuille d'identité numérique,

07:04capable de vérifier l'âge des utilisateurs

07:07avant toute connexion.

07:08Le texte doit encore être débattu au Parlement.

07:12S'il est adopté,

07:13le Danemark deviendra le pays européen

07:15le plus strict face aux écrans.

07:16On a un avis là-dessus, Rosine Fèvre ?

07:20Réseau social interdit au moins de 16 ans,

07:22au moins de 15 ans,

07:22on est d'accord ou pas valide ?

07:23Oui, je le sais d'accord.

07:24Bonne idée.

07:25C'est un vrai danger.

07:26Oui, oui.

07:28Je le réveille.

07:29C'est à vous, Benoît Perrochet.

07:29C'est ça, donc Franck.

07:30Ah oui.

07:31Il rejette moins que vous.

07:32Il rejette la responsabilité.

07:34On parle de sport avec vous.

07:35Imaginez-vous à 15 ans, Benoît.

07:37Oui.

07:38Il était avec son OCA.

07:39On parle de Ligue des champions avec vous, Benoît.

07:41Vous nous aviez fait le teaser hier.

07:43Marseille.

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