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00:00Bonjour, bonjour à tous, bienvenue, ravi de vous retrouver.
00:07Est-ce que vous la voyez venir ? Est-ce que vous la sentez, cette odeur de fête, de joie collective qui nous manque parfois en ce moment ?
00:15La ferveur d'une grande compétition sportive comme celle qu'on a connue en 2024 par exemple,
00:20et comme celle qui s'annonce l'été prochain, la Coupe du monde de football aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.
00:26Un peu plus tard, les Jeux Olympiques de la jeunesse au Sénégal et puis bien plus près de nous, du 21 décembre au 18 janvier,
00:34la Coupe d'Afrique des Nations, le foot encore au Maroc, avec là aussi des enjeux économiques de taille dont on va parler dans cette émission.
00:43Mais on va aller également plus loin. Nous allons voir comment ces grands événements,
00:48les investissements dans le secteur du sport sur le continent africain entraînent tout un écosystème,
00:53comment des liens se nouent avec d'autres partenaires dans le monde.
00:57Nous serons par exemple en Côte d'Ivoire avec le promoteur d'un centre de formation qui intéresse le prestigieux Milan AC.
01:05Et nous parlerons également dans cette émission de la croissance du gaming, le e-sport,
01:09complètement lié à l'augmentation des intérêts pour le sport, le vrai, sur le terrain.
01:14Plusieurs intervenants sont donc avec nous en duplex et ici en studio,
01:21à commencer par un expert du sport business en Afrique.
01:24Bonjour Wynne Biakop.
01:26Bonjour, merci de me recevoir.
01:27Vous êtes le président de l'African Sports and Creative Institute.
01:32Et à l'occasion de cette Cannes 2025, vous organisez un événement sport business.
01:37GAMETIME AFRICA SUMMIT
02:01des dirigeants d'entreprises, des investisseurs, des sportifs de renom sont aussi dans la liste de vos invités, c'est ça ?
02:09Absolument. GAMETIME AFRICA SUMMIT, c'est vraiment le rendez-vous du sport business africain.
02:14L'idée, c'est de rassembler les dirigeants, les décideurs de l'industrie du sport et bien entendu les investisseurs.
02:21Vous savez, le potentiel du sport business africain est totalement monstrueux.
02:25On a deux, trois éléments qui nous bloquent aujourd'hui. Le premier, c'est le manque de data. Il faut absolument qu'on ait plus de données.
02:32La deuxième chose, c'est un capital humain plus formé. Et puis, le troisième élément, bien sûr, c'est l'accès au capital.
02:39Et en fait, c'est un peu à ça qu'on essaie de répondre avec GAMETIME AFRICA SUMMIT, c'est de rassembler les décideurs, les investisseurs,
02:45faire en sorte qu'à travers ces deux jours d'engagement, on puisse bien entendu générer des partenariats et de l'investissement.
02:51Donc, créer des contacts, créer du business dans un événement entièrement dédié au sport, ce qui n'est pas toujours le cas.
02:57On a des forums économiques où le sport est souvent un peu relégué en fin de journée.
03:02Absolument. Le sport est, comme on dit en anglais, fancy. C'est bien de l'avoir, ça fait joli.
03:07Là, on veut dépasser ça. On veut vraiment aller en profondeur et prendre des engagements, des engagements financiers,
03:14des engagements d'investissement auprès des pépites.
03:16Il y a l'Afrique qui a énormément de pépites dans l'écosystème du sport, que ce soit dans la sports tech, dans le tourisme sportif, le merchandising, etc.
03:25Et l'idée, c'est d'accompagner toutes ces pépites, ces entrepreneurs à se développer.
03:30Quelques noms sur votre liste d'invités ?
03:34On a une liste extraordinaire, une cinquantaine d'intervenants.
03:38Je ne pourrais pas faire la liste de tout le monde et pardonnez-moi d'avance pour ceux que j'ai oubliés.
03:42Mais je pense, bien entendu, à Faouzi Legja, qui est le président de la Fondation 2030.
03:47Je pense à Rémi Riau, le patron de l'AFD.
03:50Je pense à Khalid Safir, le patron de la CDG, la plus grosse institution financière du Maroc.
03:56Il y a, bien entendu, les détenteurs de droits.
03:57Donc, on a la NBA avec Claire Akamanzi, le patron de la Basketball Africa League, Amadou Galofal.
04:03La NFL, le football américain, la PFL, les gens qui sont dans le combat.
04:08Mais également, les diffuseurs, puisque sans médias, ça va être compliqué pour promouvoir le sport.
04:13Et donc, je pense notamment à David Mignot, le patron de Cana Plus, qui a récemment racheté Supersport.
04:20Quelques sportifs aussi, investisseurs ?
04:23Absolument. Dans les sportifs investisseurs, je pense à Cyril Gann, Delory Six Ventures.
04:28Je pense à Ronnie Turiaf également. On a quelques gros noms qui vont arriver par la suite.
04:35Je dois mentionner qu'on a pas mal de gens qui viennent des États-Unis, notamment Mark Lasry.
04:39Mark Lasry, c'est l'ancien, pour ceux qui connaissent, l'ancien patron propriétaire des Milwaukee Bucks.
04:44Il a acheté ça à peu près à 600 millions de dollars et l'a revendu à 3 milliards.
04:48Donc, c'est un énorme investisseur américain qui est d'origine marocaine.
04:53Et, en exclusivité pour vous aujourd'hui, je dirais qu'on aura une représentation d'un certain Michael Jordan.
05:00Ah bon ? Ce sera donc les 15 et 16 janvier à Rabat, entre les demi-finales et la finale de cette Coupe d'Afrique des Nations
05:08que tout le monde attend sur le continent, qui va succéder à la Côte d'Ivoire.
05:13On se souvient bien sûr de cette victoire épique à domicile en 2024.
05:19Si l'on reste d'abord sur cette canne elle-même, qui gagne de l'argent dans l'immédiat, dans une telle compétition ?
05:27D'abord, la Confédération africaine de football, la CAF.
05:30Oui, je pense que c'est une combinaison de plusieurs acteurs.
05:33Il y a le détenteur de droits, bien sûr, la CAF, comme vous l'avez si bien dit.
05:37Mais bien entendu, il y a les gens qui reçoivent l'événement, à savoir le Maroc.
05:40Je pense que ce qui est intéressant à voir, il y a bien entendu les évidences, à savoir les tickets.
05:45Bien sûr, les gens qui voyagent, donc le tourisme qui est généré au travers de cette activité,
05:51la dimension événementielle, bien entendu.
05:53Mais ce qui est intéressant avec le Maroc, c'est de comprendre que finalement,
05:56cette canne rentre dans une politique globale, avec des projets, notamment d'infrastructures,
06:02qui se seront faits, exécutés, même si la canne n'avait pas été gagnée.
06:07Donc, le côté holistique, comme on dit, fait en sorte que le bénéfice est complètement durable.
06:15On a une inflation dans les budgets d'édition en édition, par rapport à ce qu'on a eu en Côte d'Ivoire,
06:22au Cameroun et dans les autres éditions précédentes.
06:25Oui, absolument. Je pense qu'il y a une inflation parce que les gens voient plus grand,
06:29parce que les gens comprennent de plus en plus la dimension impactante du sport
06:33et comment le sport peut être un catalyseur des développements.
06:36Donc, auparavant, on pensait uniquement, si vous vous rappelez, il y a peut-être dix ans,
06:40on pensait uniquement au stade.
06:41Aujourd'hui, quand on pense à l'infrastructure notamment,
06:44on essaie d'en faire une destination économique, sociale et de divertissement.
06:49Ça veut dire qu'on ne pense pas simplement au stade,
06:50on pense à qu'est-ce qu'on va mettre autour du stade en termes d'infrastructures hôtelières,
06:54en termes de restauration, comment le stade est connecté au reste de la ville.
06:58Voilà, donc tout ça, c'est des éléments qui font que ça génère.
07:00Le budget pour cette canne, ça se compte en milliards de dollars.
07:06Il me semble que le budget se compte en milliards de dollars.
07:08Je pense que c'est un peu, pour le Maroc, c'est un peu particulier
07:12parce que le Maroc a une vision long terme.
07:14À savoir, on parle aujourd'hui de 5 milliards de dollars pour la dimension Coupe du Monde.
07:20Et donc, comme ce sont les mêmes stats qu'ils vont utiliser dans certains cas,
07:23c'est la globalité qu'il faut voir.
07:24C'est un package.
07:25On va s'intéresser à ces infrastructures.
07:28Le Maroc qui a beaucoup investi pour la canne et pour le Mondial 2030,
07:32co-organisé avec le Portugal et avec l'Espagne.
07:36Est-ce que vous diriez que dans ce domaine, le Maroc est un pionnier avec d'autres pays africains
07:42que peuvent être l'Afrique du Sud, qui a aussi organisé des grands événements,
07:48le Nigeria peut-être ?
07:49Quels sont les grands pays en termes d'infrastructures sportives sur le continent ?
07:53Alors aujourd'hui, effectivement, bien entendu, l'Afrique du Sud est le premier
07:57parce que, vous savez, l'Afrique du Sud en 2010 reçoit cette Coupe du Monde,
08:00la première de l'histoire par ailleurs.
08:02En Afrique, Coupe du Monde extraordinaire sur plusieurs pays.
08:05On était à l'époque, si vous vous rappelez, au sortir des décennies d'apartheid.
08:11Donc, ça avait une signification vraiment très, très, très importante.
08:13Et de toute façon, l'économie sud-africaine a toujours été numéro 1 ou numéro 2
08:18en fonction des époques.
08:20Donc, effectivement, ils sont très avancés.
08:21Le Maroc, effectivement, le Maroc numéro 2, avec cet élan qui date finalement de deux
08:29décennies maintenant.
08:30On se rappelle à l'époque du discours du roi qui a lancé ça et qui a dit,
08:35on va faire un shift stratégique global.
08:37On va dire que le Maroc va se tourner vers l'Afrique subsaharienne.
08:40Et dans cette démarche de développement, le sport et la jeunesse vont être des points
08:44essentiels.
08:45Et donc, c'est pour ça que vous voyez non seulement des stades.
08:48Par exemple, à Rabat, on a quatre stades, quatre stades où la canne va être jouée
08:52juste pour la ville de Rabat.
08:53C'est la capitale.
08:55Mais on a également les trains.
08:57Vous savez, il y a un train, on appelle TGV ici en France, mais au Maroc, c'est Borac.
09:03Et le Borac, en fait, il part de Tangier.
09:06Il relie Tangier à Rabat et il va maintenant aller plus loin.
09:10Il va aller jusqu'à Marrakech.
09:11Donc, en deux heures, vous allez être aux portes de l'Espagne, à 14 kilomètres de l'Europe.
09:16C'est assez extraordinaire.
09:17Investir dans les infrastructures sportives, c'est ce qu'on fait aussi.
09:20Par exemple, donc, pour des cannes, la Côte d'Ivoire et le Cameroun.
09:24Est-ce qu'on a une idée, avec un peu de recul, de la rentabilité, du retour sur investissement ?
09:29On a toujours cette crainte de ce qu'on appelle les white elephants, les éléphants blancs, ces infrastructures qui ne servent plus à rien.
09:37Est-ce que pour les éditions précédentes, ça a fait évoluer les choses ?
09:42Alors, on peut donner quelques chiffres.
09:43Je pense que la Côte d'Ivoire, c'était à peu près un milliard de dollars qui ont été dépensés pour recevoir ce qu'ils avaient appelé à l'époque la plus belle des cannes.
09:51Au Cameroun, c'était 258 millions pour le stade de Japoma.
09:54Japoma, c'est du côté de Douala.
09:57Aujourd'hui, avec le recul, pour le Cameroun, ils ont toujours des challenges en termes de rentabilité.
10:06Parce que lorsqu'on lance ce genre d'infrastructures, donc des méga infrastructures, il y a un problème de programmation.
10:13Qu'est-ce qui se passe après l'événement ?
10:15Quand les lumières de la canne se sont éteintes, quelle capacité avez-vous à aller chercher d'autres événements pour faire vivre ce stade ?
10:22Donc ça, c'est extrêmement important.
10:24Vous avez des frais fixes qui sont extrêmement importants.
10:26Effectivement, si vous n'avez pas anticipé ça, vous allez vous trouver avec des comptes dans le rouge.
10:31La Côte d'Ivoire a mieux réussi de ce point de vue-là.
10:33C'est un peu frais encore.
10:35Voilà, exactement.
10:36Le Cameroun, malheureusement, pour l'instant, ça ne se prouve pas être quelque chose de positif en termes de finances.
10:42La Côte d'Ivoire, c'est assez tôt quand même, je pense, pour évaluer.
10:47Et vous savez, Bruno, je pense qu'on ne va pouvoir le voir que cinq à dix ans après.
10:52Vous voyez ?
10:53Je pense que ce qu'on peut évaluer aujourd'hui, c'est plutôt mesurer le système de gouvernance qui a été mis en place.
10:59Quand vous avez une méga infrastructure comme ça, ô combien l'entité publique gère versus l'entité privée.
11:06Parce qu'on ne va pas demander à une entité publique, par exemple, de faire la programmation, la commercialisation de votre stade, par exemple.
11:15Donc c'est un peu trop tôt.
11:16Je pense que l'essentiel pour ceux qui nous écoutent aujourd'hui, c'est de se dire, lorsque nous faisons ces grands stades, grand 1, a-t-on besoin d'autant de grands stades ?
11:26Est-ce qu'il faut qu'ils soient aussi grands ? Peut-être que 50 000, ce n'est pas nécessaire.
11:30Peut-être qu'on peut s'arrêter à 10 000, je ne sais pas.
11:32Et puis surtout, quelle est notre stratégie de commercialisation post-mega-event ?
11:37Et quelles mesures va-t-on attribuer entre la mission de service public de ces infrastructures et, bien entendu, le devoir de faire de la rentabilité ?
11:48Le public et le privé, on va en parler dans quelques minutes.
11:51On se souvient effectivement de ces stades en partie vides lors de la canne en Côte d'Ivoire.
11:57Il y a l'effet aussi sur l'économie, on va dire, locale.
12:01L'emploi, le tourisme, bien sûr, pour que ces événements ne soient pas juste des coups d'éclat.
12:08Et là, c'est un enjeu majeur au Maroc vu le contexte social aussi.
12:12On a entendu cette colère de la jeunesse soucieuse du taux de chômage, par exemple,
12:19et aussi du développement de l'économie sur l'ensemble des territoires.
12:23Oui, absolument. Et je pense que le leadership marocain en est tout à fait conscient.
12:27On voit déjà des mouvements qui ont été faits pour faire en sorte que cette canne ne soit pas le privilège des grandes villes.
12:35Vous savez, on parle souvent de ce Maroc à deux vitesses et justement, ils veulent casser ce prisme du Maroc à deux vitesses
12:41et faire en sorte que la canne rayonne dans les endroits peut-être un peu plus enclavés,
12:46qu'elle rayonne également dans les campagnes, dans les zones rurales du Maroc et surtout qu'elle crée des opportunités économiques.
12:52Alors, il y a un exemple que moi, je vais donner au vu de ce que vous avez dit.
12:57L'infrastructure. Vous voyez, aujourd'hui, au Maroc, comme on a dit, il y a des grands stades qui ont été créés.
13:03Il y a une entreprise qui s'appelle SGTM, très, très belle entreprise, qui construit la majorité des stades,
13:09notamment le stade de Ben Slimane, donc le plus gros stade en Afrique, 115 000 places, ça va être extraordinaire.
13:15Saviez-vous que lorsque l'on construit ces stades, on a bien entendu besoin de main d'œuvre ?
13:20Mais ce qui est intéressant, au-delà de la création d'emplois, pur, il y a également une augmentation du pouvoir d'achat.
13:27C'est-à-dire que par le passé, un travailleur non qualifié dans l'infrastructure, c'était à peu près 150 dirhams jour en termes de salaire.
13:37Depuis quelques mois, ça s'est passé, ça a doublé. On est passé à 300 dirhams jour.
13:42Donc c'est intéressant d'un point de vue impact, parce qu'au-delà juste du fait d'avoir un job, on a un job qui est mieux payé.
13:49Cette irrigation de l'économie, c'est une question qui va se poser aussi au Sénégal pour les Jeux olympiques de la jeunesse en 2026,
13:59alors qu'on le sait aussi, le pays est en difficulté budgétaire.
14:03Certes, cet événement est une opportunité, mais en même temps, les investissements ne sont peut-être pas aussi faciles.
14:09Absolument. La question qu'il faut se poser, c'est est-ce que le Sénégal fait cet événement dans une démarche de rentabilité ?
14:16Je ne suis pas sûr. Et d'ailleurs, ce n'est pas négatif.
14:19Je pense que ce qui est intéressant avec les Jeux olympiques de la jeunesse sur Dakar et sur l'entièreté du Sénégal,
14:27c'est la dimension nation branding.
14:29C'est de comprendre qu'on est en train de faire rayonner le Sénégal au-delà des frontières africaines.
14:35La deuxième chose, c'est qu'on crée des jobs, parce qu'il faut construire tout ça,
14:38que ce soit en termes de rénovation ou de construction, tout ça, ça crée également des jobs.
14:44Une dernière chose, c'est en termes de modèle de financement.
14:47Aujourd'hui, il y a un modèle de financement, ce qu'on appelle bien sûr les PPP, les partenaires publics-privés,
14:53qui suggèrent peut-être un peu d'innovation pour faire en sorte que nous rentabilisions,
14:59en tout cas le Sénégal rentabilise ces différentes infrastructures et surtout ces événements.
15:02Et que ça ne vienne pas tout de la poche de l'État.
15:05Le Maroc est-il prêt ? C'est la question que l'on se pose tous.
15:09L'universitaire Yasmina Asrarghis, chercheuse associée à l'université de Princeton,
15:15a publié un rapport sur les perspectives économiques globales pour le Royaume.
15:20Et elle a récemment donné sur ce plateau son avis sur la question.
15:24En termes d'hôtellerie, je pense que ça ne sera absolument pas le problème,
15:28puisque depuis les années 2000, vous avez une montée en puissance de l'investissement dans ce domaine,
15:35de la formation des équipes dans différents secteurs de l'hôtellerie et de la logistique
15:40pour avoir du personnel polyglotte et accueillir la masse.
15:45Donc l'accueil de masse est quelque chose que le Maroc fait depuis au moins 25 ans maintenant.
15:50Et l'idée, c'est vraiment de montrer au monde que non seulement on sait accueillir de grands matchs et une Coupe du Monde,
16:00mais aussi que cette Coupe du Monde ait un impact sur le long terme pour l'économie marocaine et les Marocains,
16:09et que l'on puisse bénéficier d'une capacité à organiser d'autres grands événements sur les prochaines décennies.
16:19Une réflexion sur le long terme, la capacité hôtelière, puisque c'est ce dont on parlait,
16:26ça c'est un atout déjà installé dans le cas du Maroc, qui est déjà une puissance touristique en dehors du sport.
16:34Absolument, c'est pour ça que pour moi, franchement, c'est tout à fait secondaire.
16:37Je pense que tout le monde est conscient que le Maroc a une capacité exceptionnelle à accueillir.
16:42Aujourd'hui, le tourisme génère à peu près 10% du PIB marocain.
16:47Donc en termes de capacité touristique, c'est extraordinaire.
16:50J'ai vu un rapport l'autre jour, je crois que c'est 4500 hôtels qui ont été rajoutés au parc.
16:55Mais quand on dit des hôtels, ce n'est pas forcément du 5 étoiles en fait.
16:58Il faut penser aux hôtels 1, 2, 3 étoiles qui peuvent convenir à des petites bourses.
17:03Donc sur la dimension touristique complètement prête, le Maroc, sur la dimension infrastructure complètement prête,
17:10je pense que le grand challenge à long terme, c'est comment faire dans un pays d'à peu près 35 millions d'habitants,
17:15avec une population extrêmement jeune, comment faire pour utiliser ces méga-event pour transformer le capital humain ?
17:23Comment faire pour faire en sorte que ces jeunes aient des compétences supplémentaires,
17:27des compétences que moi je qualifie de versatiles, c'est-à-dire qu'on peut utiliser des compétences marketing, événementielles,
17:32pas seulement dans le sport, mais dans d'autres secteurs d'activité.
17:36Donc c'est ça le grand challenge, c'est comment faire en sorte que le Maroc, à travers ces méga-event,
17:41forme sa jeunesse et leur donne davantage de compétences et d'opportunités.
17:45Et mobiliser aussi le secteur privé, les grandes entreprises, comme par exemple Royal Air Maroc,
17:50qui là a annoncé des tarifs spéciaux pour les supporters.
17:55Embarquer tout le monde dans le projet.
17:58Oui absolument, c'est extraordinaire.
17:59Je pense qu'il y a quand même une magnifique dynamique dans le secteur privé.
18:04Vous mentionnez Royal Air Maroc, il y a plein d'autres sociétés qui font des choses extraordinaires.
18:09On voit d'ailleurs que la Fédération Royal Marocaine de Football a signé un nombre incalculable de partenaires.
18:14Je crois même qu'ils en refusent aujourd'hui.
18:16Donc ça prouve l'engouement que le sport, et en l'occurrence le football, peut avoir sur l'économie.
18:23Le financement de ces événements sportifs, des infrastructures, et plus généralement du développement de l'industrie sportive,
18:32on le dit, ça ne peut pas reposer que sur l'État, que sur le mécénat.
18:36Il faut des capitaux privés, mais il faut aussi des incitations.
18:41Donc c'est à la fois la fiscalité et puis les questions réglementaires qui préoccupent beaucoup les chefs d'entreprise.
18:49Qu'est-ce qui est nécessaire selon vous aujourd'hui pour que l'Afrique aille plus loin dans cette démarche ?
18:55Alors vous savez, c'est très basique finalement comme réponse, mais ce sont des éléments très pragmatiques et essentiels.
19:01La première chose, c'est qu'on a besoin de données.
19:03Pour tout investisseur, tout entrepreneur, il a besoin de comprendre son marché,
19:06comprendre les dynamiques qui animent ce marché.
19:08Donc le grand 1, c'est avoir de la donnée.
19:11Le grand 2, bien entendu, c'est d'avoir du staff, donc du capital humain qui est formé.
19:17Le grand 3, c'est l'investissement.
19:20Donc ça va avoir accès à l'investissement, à des coûts et donc un taux d'intérêt qui sont acceptables.
19:27Et c'est un problème dans pas mal de pays africains aujourd'hui ?
19:30Absolument. C'est un problème qui est assez important.
19:33Il y a bien sûr une problématique également de confiance à générer.
19:38Et quand on parle de confiance, il y a bien sûr la confiance qui doit venir du secteur privé,
19:43donc les acteurs de l'écosystème du sport, mais il y a également le secteur public.
19:48Alors comment le secteur public peut impacter cette confiance ?
19:51Eh bien la confiance, elle se génère à travers la régulation.
19:55Donc quel est le système législatif qui fait en sorte que vous, en tant que créateur,
20:01votre propriété intellectuelle va être protégée ?
20:04C'est un exemple.
20:05La deuxième chose en termes de confiance, c'est faire en sorte qu'on ait un environnement business
20:09qui est positif et rassurant.
20:12Donc le cadre juridique ?
20:14Le cadre juridique, un cadre également des taxes.
20:17On n'a pas parlé des taxes, ce qu'on appelle les tarifs, qui est le mot qui est beaucoup utilisé.
20:21Donc comment faire en sorte pour avoir des droits de douane qui sont favorables
20:26au développement de l'économie du sport aujourd'hui ?
20:30Et bien entendu, la dimension intégration régionale.
20:34Comment faire en sorte que, je pense par exemple au merchandising ?
20:37Vous savez, en Afrique de l'Ouest, on a ce qu'on appelle les cotton forts,
20:40les quatre grands pays qui produisent du coton aujourd'hui.
20:45Donc le Bénin notamment, la Côte d'Ivoire, etc.
20:47Et bien comment faire en sorte d'allier nos forces pour faire en sorte que ces pays-là
20:52proposent une solution merchandising, non seulement pour cette région,
21:00mais également pour le continent et puis pour l'est de la planète ?
21:03Moi, je ne serais pas surpris que demain, si on a une solution solide,
21:08pourquoi la NBA ne ferait pas ses Jersey chez nous en Afrique ?
21:12Pourquoi ils le font en Chine ?
21:14Pourquoi Adidas ne ferait pas sa production chez nous également ?
21:18Donc je pense qu'on a un potentiel...
21:19L'ASD-CAF doit servir à ça.
21:20Alors l'ASD-CAF doit servir à ça.
21:23Je pense qu'ils sont en chemin, ils sont en route.
21:26On espère voir des résultats très rapidement.
21:28Mais la tendance est effectivement plutôt au morcellement.
21:31Ces investisseurs que l'on recherche, donc, en voilà précisément dans le football.
21:37Nous sommes en duplex avec Mike Coffey.
21:41Bonjour.
21:43Bonjour Bruno.
21:45Vous êtes en ligne d'Abidjan en Côte d'Ivoire.
21:48Vous êtes le directeur général de Africa Capital Market Corporation.
21:52C'est une banque d'affaires basée en Côte d'Ivoire.
21:55Et puis, vous avez lancé Detect Pro Fund.
21:59C'est un fonds d'investissement pour les jeunes talents dans le football.
22:03Dites-nous en quelques mots en quoi ça consiste.
22:08Merci pour l'invitation.
22:11Alors nous sommes partis d'un constat plus ou moins évident
22:14qui était pareil sur le plateau tout à l'heure,
22:17qui était que l'Afrique regorce le talent,
22:20mais malheureusement n'a pas la possibilité d'éclore
22:24parlement d'infrastructures et de formation de qualité de haut niveau,
22:29comparable à ce qui se fait en Europe.
22:31Les championnats en France a été coupés.
22:33Face à ce constat, nous avons décidé de créer Detect Pro Fund
22:38qui a pour ambition de détecter, former
22:43et contribuer au développement professionnel de ces jeunes talents
22:47issus uniquement de milieux défavorisés
22:50que nous organisons et détectons partout en Afrique de l'Ouest.
22:54Vous avez démarré au Sénégal avec le Paris Saint-Germain.
22:58Pourquoi ce choix de partenariat ?
23:02Alors, parce que nous avons décidé d'avoir une approche progressive
23:06en trois étapes.
23:08La première étape était de permettre de faciliter le financement
23:13de l'accès à une formation de haut niveau de qualité.
23:18Donc à ce moment-là, quand nous avons rencontré
23:20le Paris Saint-Germain Académie Pro, qui a l'occasion de l'académie à Dakar,
23:26nous avons fait ce premier partenariat et avons décidé de financer
23:30la formation de jeunes vraiment talents,
23:35qu'on aurait pu détecter dans la sous-région,
23:38au sein de cette académie qui est à Dakar.
23:40Et donc, c'était quand même une formation assez culteuse,
23:45mais qui permettait à ces jeunes d'avoir une très bonne formation de qualité
23:47et qui était à hauteur de 30 000 euros par enfant, par an.
23:53D'où ce besoin, effectivement, de capitaux.
23:56Maintenant, vous êtes passé à une étape supérieure
23:59et cette fois-ci, sur le sol ivoirien,
24:02vous êtes en partenariat avec une autre équipe prestigieuse,
24:05le Milan AC, avec une académie à Dimbocro, près de Yamoussoukro, c'est ça ?
24:12C'est exactement cela.
24:15Alors, c'est une évolution du projet.
24:18Donc, c'est la deuxième étape de ce projet,
24:21qui est de se dire, une fois qu'on est à l'aise avec la méthodologie,
24:26la manière dont on détecte nos jeunes, nos talents,
24:30comment est-ce qu'on peut optimiser les investissements qu'on fait sur eux ?
24:34Et donc, à ce moment-là, nous avons maintenant décidé d'acquérir
24:37nous-mêmes notre propre franchise et également nos propres infrastructures.
24:41Et donc, nous avons cette année, en octobre, signé avec AC Milan,
24:47qui, au vu de ce qu'on avait déjà commencé à faire depuis des années,
24:51a eu la volonté de s'associer à nous pour ouvrir leur premier centre
24:55en Afrique pour la formation professionnelle.
24:59Et puis, vous avez même fait venir, je crois, plusieurs joueurs stars du Milan AC,
25:08Modric, Ménián, c'est aussi ça, c'est donner envie aux jeunes joueurs
25:13d'accéder à ces clubs, à ces championnats,
25:18et le mieux encore est de voir soi-même ces stars.
25:22Alors, exactement, c'est-à-dire que le choix de l'AC Milan n'est pas anodin,
25:29ça reste quand même un club assez mythique,
25:31c'est le deuxième club le plus titré en termes de Coupe de la Ligue des Champions,
25:37et qui regorge en même temps pas mal de stars.
25:40Donc, effectivement, lors de la signature de ce partenariat,
25:45j'ai eu la chance de visiter Casa Milan,
25:49où j'ai eu la chance de rencontrer toutes ces stars
25:53qui jouent actuellement à l'AC Milan,
25:57juste au management, avec même aussi Zlatan, Ibrahimovic,
26:02et donc, qui pourront naturellement permettre à nos jeunes de rêver,
26:06de les côtoyer si jamais ils arrivent à performer pendant ces formations.
26:11Alors, parlons un tout petit peu de gros sous.
26:15Au début, votre fonds a été lancé avec un budget annoncé
26:18de 4,3 milliards de francs CFA pour repérer ces jeunes talents.
26:25Où est-ce que vous en êtes aujourd'hui ?
26:27Quels sont les premiers résultats d'un point de vue financier ?
26:33Alors, d'un point de vue financier,
26:35nous, on monite en fait la performance de notre investissement de deux manières.
26:39Il y a le volet financier, mais il y a aussi le volet impact social
26:43et également impact sur l'industrie.
26:47Donc, comment est-ce qu'on arrive à sortir des talents bruts,
26:51qu'on arrive à professionnaliser
26:52et qui arrive à accéder à des championnats majeurs à l'international ?
26:57Donc, aujourd'hui, depuis les deux premières années,
27:00avec les portes que nous avons,
27:02sur les 16 joueurs que nous avons pu former au niveau de la BG,
27:07on a quand même cinq joueurs qui ont signé des contrats professionnels.
27:12Donc, au Slavia Prague, FC Venezia en série A
27:15et aussi un club en Slovaquie.
27:18Donc, ça peut dire qu'en fait,
27:19ils ont eu déjà accès à des compétitions internationales de haut niveau
27:23parce que quand même, les Républicains arrivent à se hisser
27:26souvent à des championnats de l'UEFA ou de la Ligue des champions.
27:29Et bien sûr, on n'en parle pas de la série A.
27:32Et les neuf autres joueurs que nous avons,
27:35c'est en ce moment en stage à Evian ou non en Europe
27:39pour pouvoir en fait, en attendant,
27:41avoir des signatures dans les contrats majeurs.
27:45Donc, sur nos 16 joueurs,
27:46on a quand même 14 joueurs qui sont à l'international
27:50et deux qui sont restés encore ici localement.
27:52Et pour ce qui est de modèle économique, oui.
27:55Le modèle économique, c'est qu'une fois qu'ils vont signer des contrats
28:00et évoluer, nous, nous allons en fait avoir le retour sur l'investissement
28:05grâce aux indemnités de formation de la FIFA et de solidarité
28:11et également d'avoir venu lié aux différents transferts de ces joueurs.
28:15Wim Biakop, vous restez avec nous, Maï Kofi,
28:19un commentaire déjà sur ce qui vient d'être dit.
28:22Structurer cette détection, le recrutement des jeunes joueurs.
28:27On connaissait déjà les académies Jean-Marc Guillot
28:30un peu partout dans le monde et aussi en Côte d'Ivoire.
28:34Ça demande quand même beaucoup d'argent
28:36et donc des investisseurs comme Maï Kofi.
28:39C'est fabuleux.
28:40C'est fabuleux d'avoir des gens qui sont formés,
28:43qui justifient une expérience respectable dans le monde de la finance,
28:47qui s'engagent à développer le talent africain.
28:50Donc moi, je pense qu'ils ont d'énormes prospects de réussite.
28:55Vraiment, le talent africain est là.
28:57On sait que depuis des décennies, nous fournissons au monde,
29:01en Europe, en Asie, aux États-Unis, des talents extraordinaires,
29:04que ce soit dans le football, comme ici avec Maï Kofi,
29:06ou dans le basket.
29:07Et je pense qu'effectivement, pouvoir structurer
29:10et créer un chemin, une filière vers la réussite et le haut niveau,
29:14c'est essentiel.
29:15Maï Kofi, c'est une question qu'on voudrait vous poser.
29:20Naturellement, il y a ce que vous avez fait au Sénégal
29:23et en Côte d'Ivoire dans le football,
29:24mais quelles sont les perspectives pour votre fond ?
29:28Est-ce que c'est seulement dans le football
29:29ou est-ce que le basket, dont parle Wim Jacob,
29:33ou d'autres sports sont envisageables pour vous ?
29:36Alors, pour l'instant, pas de multisport,
29:41on va se concentrer sur le football.
29:44On a l'ambition de vouloir faire une expansion géographique
29:48dans toute l'Afrique, donc multiplier ce succès
29:52qu'on a en Côte d'Ivoire dans au moins 4 régions de l'Afrique
29:55pour pouvoir augmenter, améliorer le ratio de talents formés.
30:02Et puis après, bien sûr, peut-être, on envisage également
30:06d'être présent dans le football féminin.
30:08Donc aujourd'hui, c'est vraiment géographique
30:10et genre qu'on souhaite faire dans un futur.
30:16Et créez vous-même un club professionnel ?
30:20Ou en être le propriétaire ?
30:21Oui, ça viendrait par la suite.
30:24Alors là, il faut dire que pour pouvoir créer l'Académie,
30:26nous avons un club qui est un club de district,
30:29qui joue vraiment le bas niveau,
30:31qui permet en fait de faire compétire nos joueurs.
30:35Donc c'est le premier niveau de compétition
30:36de nos joueurs qui sont en formation.
30:39Donc ils jouent en district à travers le club
30:41qu'on a pu racheter.
30:42Et on a un partenariat avec des clubs en D2,
30:46de telle sorte que certains joueurs puissent être traités
30:49à ces clubs en division 2 pour pouvoir jouer
30:52et avoir une compétition plus élevée,
30:56avant de pouvoir rejoindre les championnats internationaux.
30:59On va vous remercier, Mike Coffey,
31:02pour votre intervention et pour vos explications.
31:07Merci beaucoup.
31:08Merci et je dis à Winnie que je n'ai pas été invité
31:11à ce beau forum qu'il y aura en janvier.
31:14Et donc j'attends mon invitation.
31:16Non mais Mike, à quoi va ?
31:17Ça c'est évident, on ne peut pas faire le Game Time Summit
31:22sur une représentation de la Côte d'Ivoire.
31:24Et bien entendu, vous êtes le bienvenu.
31:26C'est magnifique ce que vous faites.
31:27Merci.
31:29Merci beaucoup.
31:30Merci beaucoup, Winbiacop.
31:32C'est partenariat avec les grands clubs européens.
31:35Ici, le Milan AC, ça peut prendre plusieurs formes,
31:39y compris le sponsoring.
31:41Exemple, le Rwanda, avec le Bayern, avec le Paris Saint-Germain,
31:45avec Arsenal.
31:46Mais ça peut être fragile.
31:48C'est ce qu'on a vu là, par exemple,
31:51avec Arsenal qui a rompu le contrat.
31:56Oui, absolument.
31:57Alors il y a deux trucs que je voulais rajouter
31:58par rapport à ce qui a été dit au niveau des investisseurs,
32:01parce que je pense que les investisseurs nous écoutent.
32:03Le degré de rentabilité, la mesure de la rentabilité
32:06ne doit pas uniquement se faire sur la dimension économique.
32:09Il y a effectivement l'impact social.
32:10Ça, c'est le grand un.
32:11Le grand deux, c'est que Mike a pointé quelque chose.
32:15Le mot n'a pas été dit, mais en anglais,
32:17on parle de multi-club ownership.
32:19Donc la capacité de posséder plusieurs actifs, en fait.
32:23Et donc là, il a parlé d'un actif premier qui est l'académie,
32:26mais également les clubs.
32:27Et il n'y a pas qu'un seul club.
32:30Et donc pour un investisseur, je pense que la capacité
32:32que l'entrepreneur a à proposer plusieurs verticales de revenus,
32:37plusieurs sources de revenus, est essentielle.
32:39Donc l'académie, le club de foot,
32:42et peut-être qu'il y a une agence autour,
32:44peut-être que l'agence va faire du voyage,
32:46va faire du merchandising, etc.
32:48Je pense que c'est vraiment très, très important.
32:50Diversifier les activités.
32:51Alors, revenons donc sur ces partenariats Europe-Afrique,
32:57en l'occurrence, entre des grands clubs et un sponsor,
33:01en l'occurrence le Rwanda,
33:03avec cette fragilité tout de même.
33:06Oui, absolument.
33:06Je pense que, premièrement, il faut absolument
33:08qu'il y ait de plus en plus de partenariats avec l'international.
33:11Ça nous fait rayonner.
33:13C'est beau de faire rayonner l'Afrique sur d'autres marchés.
33:16Il faut que ces partenariats, cependant, soient absolument cohérents.
33:20C'est très important.
33:21Et ce qu'on voit maintenant de plus en plus,
33:23c'est que les détenteurs de droits
33:25qui font des partenariats avec des sponsors
33:28sont de plus en plus conscients.
33:30Donc, ils sont de plus en plus conscients des paramètres politiques
33:33que leur marque envisage avec les différents sponsors.
33:39Et je pense que là, il y a effectivement, sur la dimension Bayern ou Arsenal,
33:45peut-être une redéfinition.
33:48En tout cas, ils ont repensé l'impact d'une association avec Viettranda
33:52au regard des challenges qui se passent à l'est du Congo.
33:57– Et ça peut aussi être pour les questions environnementales.
34:01Là, vous parlez de la politique ou de la géopolitique dans un pays.
34:05Mais les questions environnementales sont aujourd'hui centrales aussi.
34:09– Absolument.
34:10Mais ce que vous êtes en train de dire, finalement,
34:12c'est que des nouvelles opportunités se présentent.
34:15C'est-à-dire qu'auparavant, on venait et puis on acceptait de l'argent.
34:21Quelle que soit l'origine de l'argent, on allait l'accepter.
34:23Aujourd'hui, on voit des détenteurs de droits
34:25qui sont de plus en plus conscients
34:26et qui ont une volonté d'impacter la société ou les sociétés
34:30avec des associations qui sont cohérentes
34:34d'un point de vue écologique, d'un point de vue politique, etc.
34:38– On a commencé à parler aussi de cette diversification du sport business.
34:43aller chercher d'autres disciplines.
34:46On a évoqué le basket.
34:47On peut aussi évoquer les sports de combat, la lutte sénégalaise, le MMA.
34:53Bon, on voit que c'est une vraie tendance.
34:55On voit que Cristiano Ronaldo, par exemple, s'y intéresse.
34:58Et sur le continent africain, le MMA, comme la lutte aussi
35:04et d'autres sports de combat, intéressent de plus en plus les spectateurs,
35:09les téléspectateurs et donc les diffuseurs.
35:11– Oui, mais vous savez, en fait, Bruno, on revient à la tradition africaine, en réalité.
35:16Parce que quand vous regardez très attentivement notre histoire,
35:20les sports traditionnels africains, en l'occurrence le MMA, le PFL, ça vient de là.
35:25La lutte, vous avez mentionné la lutte,
35:27elle est très connue dans notre pays au Sénégal,
35:29mais également au Nigeria et dans tout le continent.
35:33Et effectivement, je pense que ce qu'ont fait la PFL ou UFC,
35:38c'est juste de valoriser nos acquis immatériels qu'on a depuis des années et des décennies.
35:44– Je crois même que le padel, autre sport nouveau,
35:48est en train de supplanter le tennis sur le continent africain.
35:50– Ah, écoutez, ça, je serais curieux de voir les chiffres,
35:53parce qu'il me semble que le paddle demande beaucoup d'infrastructure.
35:57Donc le tennis, vous pouvez jouer, ça demande un petit peu moins d'infrastructure,
36:01c'est plus facile en termes d'accès.
36:02– Mais le retour sur investissement est potentiellement important.
36:06– Eh bien, vous savez, moi, je suis très curieux de voir les états financiers
36:09de ces sociétés de paddle.
36:11Je pense qu'il y a un potentiel très fort,
36:14mais je pense que si on détaille bien les états financiers,
36:18peut-être que le revenu est moins sur les frais de location,
36:22mais plus sur la dimension d'activité sociale.
36:25Ça veut dire quoi, l'activité sociale ?
36:27C'est qu'à côté de mon paddle, j'ai un restaurant et j'ai un bar.
36:30Et c'est la consommation de la nourriture et de la boisson
36:33qui génère davantage de revenus, me semble-t-il.
36:36– On a vu que, ailleurs qu'en Afrique,
36:39mais tout de même, le rappeur Dajou a investi dans le paddle à Dubaï.
36:44– Oui, absolument.
36:44– En habitant Kylian Mbappé, d'ailleurs.
36:46– Absolument, super.
36:47D'ailleurs, s'il nous regarde, on le salue.
36:49C'est un super investissement.
36:51Paddle One, ça s'appelle, ça a commencé à Dubaï.
36:53C'est un excellent investissement.
36:57Et je pense que, sans lui mettre un peu d'ombre,
37:02je crois qu'il va arriver également en Afrique.
37:05– Alors, justement, le Moyen-Orient, le Golfe,
37:08on a évoqué les partenariats avec l'Europe.
37:11Mais l'Arabie Saoudite, aujourd'hui, est en pointe
37:14avec un fonds d'investissement dédié spécialement
37:18au développement des événements sportifs.
37:20Et puis des stars, Cristiano Ronaldo, Benzema, Sadio Mané.
37:27Mais tout cela sans développer le haut niveau avec les Saoudiens,
37:32en faisant en venir des gens de l'extérieur.
37:34Et sans forcément avoir une culture populaire liée au sport.
37:39Comment vous analysez ces paradoxes saoudiens ?
37:41– Alors, c'est en train de changer, par contre.
37:43Parce que vraiment, moi, j'ai visité les académiques,
37:46soit de foot, d'athlétisme, etc.
37:49Non, ils sont vraiment en train de changer.
37:51Par exemple, Mahad, Mahad Academy,
37:53c'est un exemple comme un mini-incep, si vous voulez,
37:57dédié au football.
37:58D'ailleurs, le directeur de Mahad
38:00est quelqu'un qui a fait ses études à Marseille.
38:02Voilà, donc un francophile.
38:03– Mais on est quand même parti des stars.
38:06– Absolument, parce qu'il faut commencer quelque part,
38:07il faut attirer de l'attention.
38:09Et quand vous attirez des stars,
38:11vous attirez un certain degré de crédibilité.
38:14Vous dites, si il est parti là-bas,
38:16et s'il est reste, c'est que c'est safe,
38:18c'est sécurisé, on peut faire des choses.
38:20Donc le modèle saoudien, vous l'avez très bien dit,
38:22il y a un fondement qui est dédié,
38:24qui s'appelle SURJ, S-U-R-J.
38:26Effectivement, SURJ ne fait pas que de l'événementiel,
38:29par ailleurs, ils font beaucoup de choses.
38:30Ils prennent des participations récemment dans la King's League,
38:34par exemple, la King's League de Piquet,
38:36qui arrive d'ailleurs en Afrique du Nord,
38:38puisque le représentant de la King's League
38:40sur la région Mina n'est autre qu'un Marocain.
38:45Donc c'est assez extraordinaire de voir ça.
38:47Donc je dirais que globalement,
38:49un super mouvement du PIF,
38:51c'est le PIF,
38:52qui se développe à l'international.
38:54Maintenant, il y a un shift avec deux grands éléments.
38:57Le premier, c'est un besoin de rentabilité fort.
39:00On ne dépense plus à foison comme par le passé.
39:03Et puis la deuxième chose,
39:04c'est de faire en sorte que l'écosystème en local
39:07commence à générer de l'argent.
39:09L'Arabie Saoudite qui, au passage,
39:11organise chaque année une Coupe du Monde de e-sport.
39:15Absolument.
39:15C'est l'un des autres axes dont il faut parler.
39:19Et pour cela, nous sommes en ligne avec un spécialiste.
39:23Bonjour Désiré Koussaou.
39:26Bonjour.
39:27Vous m'entendez bien ?
39:28Oui, on vous entend très bien.
39:29Vous êtes le président de Sagesse Africa.
39:32Vous êtes un acteur de l'e-sport en Afrique.
39:35Vous formez, vous conseillez,
39:37vous organisez des événements
39:39pour développer un écosystème autour du gaming
39:43et pour le structurer.
39:44Qu'est-ce qui, selon vous,
39:47rend aujourd'hui l'Afrique
39:49particulièrement prometteuse dans ce domaine ?
39:53Alors, d'abord, merci pour l'invitation.
39:57C'est toujours un plaisir de pouvoir
39:58être un peu l'ambassadeur de cette pratique
40:01qui est très méconnue en Afrique.
40:04Pour commencer, peut-être juste expliquer
40:06ce que c'est que l'e-sport,
40:07parce qu'on en parle comme si c'était évident pour tout le monde.
40:10L'e-sport, c'est la pratique compétitive du jeu vidéo.
40:13Donc, on parle souvent de jeux de foot,
40:17de jeux de basket.
40:18Mais dans l'e-sport, on va beaucoup plus loin que ça
40:20puisqu'il y a des jeux de stratégie,
40:23des jeux de combat, des jeux de tir.
40:25Et ces compétitions, maintenant,
40:28peuvent rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes
40:31dans des grands stades dans le monde entier.
40:33Et on se rend compte qu'en Afrique, on est très en retard.
40:36La dernière finale de Mobile Legends en Chine,
40:39c'était 60 000 spectateurs rassemblés dans un stade
40:42et des millions de, ce qu'on appelle,
40:44viewers, de spectateurs en ligne pour suivre tout ça.
40:47Et en Afrique, on n'a pas encore réussi
40:49à importer cette dynamique.
40:51Et donc, j'ai effectivement, depuis trois ans,
40:53entamé cette démarche d'importer cette pratique en Afrique
40:58avec la société Sagesse que je préside.
41:01On va parler des quelques freins, des difficultés.
41:06D'abord, une chose, ce e-sport est lié aux industries créatives
41:10en général et à la musique.
41:13D'ailleurs, on écoute un extrait.
41:44Voilà, donc, pour cet extrait,
41:51ça me permet de rebondir,
41:53d'essirer Koussao.
41:55Le e-sport est un peu moins masculin,
41:58peut-être, en tout cas sur le continent africain,
42:01un peu moins masculin que les autres sports.
42:04Voilà, les femmes et les jeunes filles
42:07s'en sont aussi emparées.
42:11Oui, alors, je vais mettre un bémol.
42:13C'est vrai que quand on parle de jeux vidéo,
42:15en règle générale,
42:17on voit à peu près une parité
42:19entre la pratique féminine et masculine.
42:22À peu près 50% de joueurs et de joueuses.
42:24Mais quand on arrive dans l'e-sport,
42:26on retrouve les mêmes dérives que dans le sport traditionnel.
42:29Je crois qu'on parle de plus de 90% de joueurs
42:32par rapport aux joueuses.
42:34Et c'est aussi pour ça qu'avec les événements
42:36que j'organise depuis trois ans,
42:37on essaye de mettre en avant l'e-sport féminin
42:39pour montrer que c'est aussi ouvert à tous et à toutes
42:42et de casser un peu ce mur entre les deux pratiques.
42:48Quelles sont les conditions indispensables, selon vous,
42:50pour qu'on aille plus loin ?
42:52Donc, il y a les questions d'infrastructure,
42:54de connectivité,
42:56la formation aussi, sans doute,
42:59de ceux qui développent des jeux
43:02et qui développent des infrastructures
43:03autour de l'e-sport en Afrique.
43:04Lorsqu'on parle de développement de l'e-sport
43:09et du jeu vidéo en général, d'ailleurs, sur le continent,
43:12moi, j'aurais tendance à dire que le premier frein,
43:14il va peut-être être social et psychologique.
43:18Il faut qu'on arrive à expliquer à nos leaders,
43:20qu'ils soient publics, privés, politiques,
43:23chefs d'entreprise,
43:24que pratiquer du jeu vidéo, pratiquer de l'e-sport
43:27peut aussi, au même titre que le sport traditionnel,
43:29être une opportunité pour nos jeunes.
43:31On parle d'un marché de 200 milliards de dollars dans le monde,
43:34un peu moins de 2 milliards de dollars en Afrique.
43:38Oui, ce sont aussi des opportunités,
43:40aussi bien pour les pratiquants
43:42que pour toute l'économie qui se construit autour.
43:44Et tant qu'on n'aura pas réussi à convaincre
43:46nos dirigeants et nos leaders de cette opportunité,
43:49les investissements se feront sur la musique,
43:51sur le cinéma, sur le sport.
43:53Et on a besoin de changer tout ça
43:55parce que ça demande des investissements
43:57en termes d'infrastructures.
43:58On a du football au Maroc parce qu'on a des stades.
44:00Eh bien, si on veut de l'e-sport,
44:01il nous faut aussi des lieux de pratique pour l'e-sport.
44:03La connexion à Internet, les difficultés,
44:06parfois dans certaines zones,
44:08là aussi, il faut mettre des bémols,
44:10c'est quand même encore un frein ?
44:14Oui, bien sûr.
44:15C'est l'un des plus gros freins
44:17pour le développement d'un e-sport de très haut niveau.
44:20Maintenant, aujourd'hui,
44:22l'Afrique a réussi à s'adapter
44:23en développant des jeux
44:25qui ont moins besoin de cette connectivité,
44:28des jeux qui peuvent se jouer en local.
44:31et donc, il y a un grand développement
44:33des grandes compétitions
44:34où les joueurs se déplacent
44:36et viennent sur place.
44:37Donc, on est moins confronté à ce frein.
44:42Mais si on veut aller plus loin
44:43et se développer à l'international,
44:45il faudra effectivement
44:46que les infrastructures Internet
44:47soient de plus en plus adaptées
44:49à une pratique compétitive du jeu vidéo.
44:52Oui, c'est ça,
44:52parce que la concurrence des géants mondiaux
44:55dans le e-sport,
44:57elle est extrêmement forte.
44:58et les studios en Afrique,
45:01aujourd'hui,
45:03ils ont encore des étapes à franchir
45:06pour concurrencer ces géants.
45:10Oui, alors,
45:11on a deux aspects
45:14qu'il faut bien séparer.
45:15Lorsqu'on parle des studios
45:16de développement de jeux vidéo,
45:18on parle de la création du jeu vidéo.
45:19Et là, on est très en retard.
45:21Les grands jeux,
45:22qu'ils soient e-sport ou non,
45:25d'ailleurs, internationaux,
45:26les grands cartons,
45:27ils ne sont jamais africains.
45:29Il n'y a pas de grands jeux africains.
45:31Et donc, ça,
45:32on a beaucoup de retard
45:33parce que ça demande de développer
45:35un jeu vidéo.
45:36Aujourd'hui,
45:36c'est des millions de dollars
45:37d'investissement.
45:38Donc, ça va être très difficile,
45:39je pense,
45:40pour le continent africain
45:40de rattraper ce retard rapidement.
45:42Par contre,
45:42quand on parle de la pratique
45:43de l'e-sport,
45:45là, on rejoint plus
45:46la logique du monde sportif.
45:49Il faut identifier des talents,
45:51il faut les former,
45:52les accompagner.
45:53Moi, je travaille sur un projet
45:54d'e-sports academy
45:56pour tout simplement,
45:58comment on dit,
45:59scouter les joueurs,
46:00les accompagner,
46:01les faire monter au plus haut niveau,
46:03les faire participer
46:03à des compétitions internationales,
46:05leur trouver des sponsors.
46:06Tout ça,
46:07c'est une logique
46:07qu'on connaît très bien
46:08dans le sport.
46:09Et ça, par contre,
46:10je pense qu'on a une opportunité
46:11en Afrique,
46:12notamment sur les jeux mobiles
46:13qui sont en train d'exploser
46:14en termes de jeux compétitifs,
46:16qui ne sont pas des jeux africains,
46:17on est bien d'accord,
46:18mais qui permettent
46:19de faire émerger
46:20une nouvelle classe
46:21d'athlètes e-sports.
46:23Et puis,
46:23comme on a des communautés
46:25de supporters
46:26dans les sports classiques,
46:29vous aussi,
46:30vous tentez
46:31de créer
46:31des communautés
46:32de joueurs.
46:34C'est le cas,
46:35par exemple,
46:35de Sahel e-sports champions.
46:39Créer des communautés
46:41à l'échelle régionale,
46:42pas seulement
46:43dans un seul pays.
46:44Oui,
46:46effectivement,
46:47on a appris
46:47cette logique-là.
46:48Souvent,
46:50les gens pensent
46:51à l'Afrique
46:51comme un pays.
46:53On parle de l'Afrique
46:54comme on parlerait
46:54de la France
46:55ou de l'Arabie saoudite.
46:56Non,
46:56l'Afrique,
46:56c'est 54 pays,
46:58c'est cinq grandes régions,
46:59le nord,
47:01l'ouest,
47:01le centre,
47:02l'est
47:03et l'Afrique australe.
47:05Et on s'est dit
47:05qu'on allait essayer
47:06de réduire un petit peu
47:07le périmètre
47:08de nos zones
47:09de pratique.
47:10et donc,
47:11on a développé
47:11des produits
47:12de cette série
47:13e-sports champions.
47:14Sahel,
47:14plutôt en Afrique de l'Ouest,
47:16en Afrique centrale,
47:17les Congo e-sports champions,
47:18en Afrique du Sud,
47:20les Suns e-sports champions.
47:22On était il y a deux semaines
47:23sur l'île Maurice
47:24où on a fait
47:24les Highlands e-sports champions
47:26où on a attaqué
47:27tout l'océan Indien.
47:28On retourne
47:29dans quelques mois
47:29au Kenya,
47:30en Afrique de l'Est
47:31pour les Swahili e-sports champions.
47:33L'objectif est vraiment
47:34de fédérer
47:35autour d'une communauté
47:36à peu près homogène.
47:38Vous restez avec nous
47:40encore un instant,
47:41Désiré Koussawo,
47:42Wimbiakop,
47:43comment vous réagissez
47:44là aussi ?
47:46Ça vous intéresse
47:47en tant qu'expert
47:48du sport business,
47:50jusque-là,
47:50plutôt le sport classique,
47:52ce développement
47:53et ces besoins
47:54de structuration
47:55que l'on entend ?
47:56Oui,
47:56ça m'intéresse,
47:57ça m'intéresse
47:57en tant qu'investisseur.
47:59C'est intéressant
47:59en termes d'investisseur
48:00parce que je vois
48:01le upside,
48:03les perspectives
48:04de retour sur investissement.
48:06Je ne sais pas
48:06s'il l'a dit,
48:07mais je crois que c'est 200,
48:08si je me rappelle bien.
48:09200 milliards de dollars,
48:11un marché extrêmement important
48:13quand on mélange
48:14le gaming
48:15et le e-sport.
48:16Donc,
48:17c'est totalement
48:18attractif
48:19pour tout le monde.
48:21Et en plus,
48:22franchement,
48:22quand on parle
48:23de grands jeux africains
48:24et qu'on regarde
48:25l'histoire de l'Afrique
48:27et les histoires
48:28extraordinaires
48:29qu'on a racontées
48:29de Cancan Moussa,
48:31par exemple,
48:32à Abu Bakari,
48:33vous savez,
48:34scénariser ces jeux-là
48:35et les mettre
48:36à disposition
48:37des Africains
48:38et du reste du monde,
48:39je pense qu'il y a
48:40un prospect de succès
48:41extraordinaire.
48:42J'aurais une dernière question
48:44pour vous,
48:44Désiré Koussao,
48:46puisqu'on parle
48:48de la Cannes 2025
48:49au Maroc.
48:50Est-ce que ces grands
48:51événements sportifs
48:53sont aussi
48:54des tremplins
48:55potentiels
48:56pour l'e-sport
48:57sur le continent africain ?
48:59On sait que le jeu FIFA
49:00a prospéré
49:02ces dernières décennies
49:04grâce aux Coupes
49:05du monde de football,
49:06grâce à la Ligue des champions.
49:09C'est marrant
49:11que vous parliez
49:12de ça aujourd'hui,
49:13puisque hier,
49:14voire cette nuit,
49:16la CAF a annoncé
49:18son partenaire
49:19avec Konami
49:20pour le lancement
49:21d'une grande compétition
49:22en parallèle
49:23des grandes compétitions
49:24de football traditionnelles
49:26autour de e-football.
49:27Donc, je n'ai même pas
49:29besoin de vous répondre.
49:31Si la CAF elle-même
49:32signe ce contrat mondial
49:33avec Konami
49:34pour pouvoir développer
49:36la pratique e-sportive
49:37au sein de ces compétitions,
49:38je pense que c'est
49:39un message fort.
49:40Le lien est très clair.
49:42Oui, Jacob.
49:43Absolument.
49:44On en parlait tout à l'heure
49:45avant l'émission.
49:45Effectivement,
49:46ce partenariat
49:47est dimensionnant
49:48et j'espère qu'il va,
49:50au-delà du partenariat,
49:51créer des opportunités
49:53d'emploi
49:53sur le terrain,
49:54notamment le lancement
49:55de grands studios.
49:56Moi, je rêve
49:56d'avoir des grands studios
49:57qui créent des jeux
49:59authentiquement africains.
50:01On va vous remercier
50:02à votre tour,
50:03Désiré Koussavo
50:04et bon vent
50:06à sagesse africa
50:08et à l'e-sport en Afrique.
50:09Désiré Koussavo,
50:10il peut l'annoncer,
50:11il n'a pas dit
50:11Game Time Africa,
50:13il y sera d'ailleurs.
50:15Oui, effectivement,
50:16j'ai la chance
50:17d'avoir reçu
50:18une invitation.
50:19Contrairement à mon collègue
50:20d'avant,
50:20j'espère qu'il ne va pas
50:21m'en vouloir.
50:22Mais oui,
50:22je serai bien là
50:23pour parler e-sport.
50:24Merci, merci beaucoup.
50:25à très bientôt.
50:27Donc, tout ça
50:27se fait aussi
50:29en parallèle
50:31avec l'essor
50:32des médias,
50:33avec l'essor
50:33de la data
50:34dont on a parlé,
50:35du streaming,
50:37des droits télé.
50:38Comment vous voyez
50:39le paysage
50:40des revenus
50:41dans le sport africain
50:43pour les 5
50:44ou 10 prochaines années ?
50:46Voilà,
50:46dans un paysage
50:47qui se renouvelle
50:48en permanence.
50:48Il y a quelques clés
50:50de voûte,
50:53entre guillemets,
50:54de ces revenus-là.
50:55Le premier,
50:56bien entendu,
50:56c'est les médias.
50:57On voit quelque chose
50:58d'assez historique
50:59qui s'est passé
51:00il y a quelques temps.
51:02Canal+,
51:03le numéro 2,
51:04qui achète
51:04le numéro 1,
51:05Multi Choice.
51:05Multi Choice, oui.
51:06Donc ça,
51:07c'est un deal
51:07à peu près 3 milliards
51:08de dollars,
51:09le plus gros deal
51:09de l'histoire.
51:10Et maintenant,
51:11en termes de pay TV,
51:12donc la télévision payante,
51:14on a un mastodonte
51:15panafricain
51:16qui va dominer les marchés.
51:17Je suis curieux de voir
51:18comment ça va se développer.
51:21Bien entendu,
51:21il y a d'autres players,
51:22il y a d'autres acteurs
51:23qui arrivent sur le jeu,
51:24je pense à New World TV,
51:27mais il y a également
51:28les OTT,
51:29donc ces plateformes
51:30qui sont extrêmement intéressantes.
51:32Pourquoi ?
51:33Parce que l'Africain,
51:34aujourd'hui,
51:35il regarde moins
51:36l'écran traditionnel,
51:37il regarde beaucoup
51:38son téléphone.
51:39Donc des acteurs
51:40comme Netflix,
51:41Dazen, etc.
51:42D'ailleurs,
51:42Netflix a signé quelque chose
51:43avec un partenaire
51:44avec Canal+.
51:44Comment vont-ils
51:46se mouvoir
51:48dans cet écosystème ?
51:50Et puis,
51:51bien sûr,
51:52on n'a pas parlé
51:52des détenteurs de droits.
51:54Et dans les détenteurs de droits,
51:55il y a bien entendu
51:56les clubs,
51:57les ligues,
51:57les fédés,
51:58mais il y a également
51:59les athlètes eux-mêmes.
52:00Les athlètes qui sont aujourd'hui
52:02source de contenu
52:03et qui peuvent
52:03monétiser ce contenu-là.
52:06Donc vous voyez,
52:06juste là,
52:06je suis jusque dans le domaine média,
52:08il y a tellement,
52:10tellement d'évolutions,
52:12tellement de gens,
52:12d'acteurs qui peuvent changer
52:14la donne,
52:14comme on dit,
52:15ça va être assez extraordinaire.
52:17Donc ça,
52:17c'est les médias.
52:19Bien entendu,
52:20on peut parler
52:20de sponsorship,
52:22on peut parler
52:22de la fan-expérience.
52:24Moi,
52:24je pense,
52:25je suis un grand
52:26fervent
52:27de développement
52:29de ce qu'on appelle
52:30le tourisme sportif.
52:31Je pense que
52:32le tourisme sportif
52:33est un énorme segment
52:34générateur de revenus.
52:36je dis souvent,
52:37je crois qu'en moyenne,
52:39si je me rappelle bien
52:40de mes chiffres,
52:40en moyenne,
52:41un touriste sportif
52:42va dépenser 20 à 30%
52:45de plus
52:45qu'un touriste traditionnel.
52:48Alors ça veut dire quoi ?
52:49Touriste sportif,
52:49c'est pendant un événement
52:50ou même à l'issue
52:51d'un événement ?
52:52Alors il y a plusieurs
52:53catégorisations,
52:54effectivement,
52:54pendant un événement,
52:55quelqu'un qui voyage
52:56pour assister à un événement,
52:57en l'occurrence la Cannes,
52:58mais ça va être quelqu'un
52:59qui va voyager
53:00pour participer à un événement.
53:02On voit par exemple,
53:03vous connaissez peut-être
53:04le Great Marathon,
53:06c'est le Grand Marathon
53:07en Éthiopie.
53:08C'est le bébé
53:09de Hailey Segevassi-Lassier.
53:12Des gens vont voyager
53:13en Éthiopie
53:13pour faire ce marathon
53:14et vous savez
53:15qu'il y a une semaine,
53:17la grande banque américaine
53:18Bank of America
53:19est devenue partenaire officiel
53:20de cette course.
53:22Donc le deuxième segment,
53:23c'est effectivement
53:23des individus
53:24qui vont voyager
53:25pour participer
53:26à des événements
53:27qui soient des événements
53:29élites
53:29ou des événements
53:30un peu moins élites.
53:31Je pense notamment
53:32au kitesurf
53:33dans le sud marocain.
53:34Voilà un autre phénomène mondial,
53:38l'attrait pour le running
53:39et les implications économiques
53:41dont on pourrait parler
53:42longuement
53:42dans une autre émission.
53:44Absolument.
53:45Win Jacob,
53:45merci beaucoup.
53:47Merci de m'avoir accueilli,
53:48je suis ravi
53:49et j'espère tous
53:49vous retrouver
53:50au Game Time Africa Summit
53:52qui aura lieu
53:5215 et 16 janvier
53:53à Rabat.
53:54En marge de cette canne 2025
53:59qui sera à suivre,
54:01bien sûr,
54:02et en priorité
54:03sur les antennes
54:04de Radio France International.
54:06On n'oublie pas
54:07nos amis
54:07de Radio Foot International
54:09qui analyseront
54:11au quotidien
54:12avec leurs consultants
54:14tous les matchs
54:16de cette canne 2025.
54:18Nos vidéos
54:19avec les invités
54:20de l'économie
54:21sont à découvrir
54:22ou à redécouvrir
54:23sur notre chaîne YouTube
54:25grâce au QR code
54:26qui s'affiche
54:27sur votre écran.
54:28Merci bien sûr
54:30à toutes nos équipes
54:31de réalisation
54:32qui ont permis
54:33cette émission.
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