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Amélie de Montchalain, ministre des Comptes publics, était l'invitée du Face ce mardi 9 décembre avant le vote du budget à l'Assemblée nationale dans l'après-midi.
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00:00C'est aujourd'hui qu'on saura si ça passe ou si ça casse,
00:03puisque cet après-midi, il y aura le vote solennel du budget de la sécurité sociale.
00:07Au moment où on se parle, vous avez fait les calculs, j'imagine,
00:09peut-être même encore toute la nuit, ça passe ou ça casse ?
00:11Je ne sais pas vous dire.
00:12Vous ne savez pas ?
00:13C'est dans quelques heures où vous ne savez pas ?
00:15Non, je ne sais pas vous dire, puisque ce sont des décisions pour 577 députés
00:19qui ont un choix à faire.
00:21Mais ce que je sais vous dire avant, évidemment, d'aller dans le détail,
00:24c'est que je crois que les Français en ont marre.
00:26Je crois qu'ils en ont marre, qu'on parle de ce budget.
00:28et je suis la première concernée à voir que...
00:30Vous-même, vous finissez par en avoir marre ?
00:32Non, moi, je n'en ai pas marre, parce que ce qui est en jeu est beaucoup plus grand
00:35que l'énergie, que la patience, que ce qu'il faut faire pour les Français.
00:39Et je crois que les Français en ont marre, parce qu'en fait, on parle de quelque chose
00:42qui a des conséquences, non pas pour un an, deux ans, trois ans,
00:45a des conséquences pendant trois semaines.
00:48Est-ce que dans trois semaines, ce sera le réveillon ?
00:52Est-ce que dans trois semaines, le 1er janvier 2026,
00:54notre classe politique, cette Assemblée, ces députés, le gouvernement,
00:59est-ce qu'on a réussi à faire quelque chose de très simple ?
01:02Est-ce qu'il y a du plus pour les Français ?
01:04Est-ce qu'il y a du plus dans nos hôpitaux ?
01:06Est-ce que les infirmières peuvent être revalorisées ?
01:09Est-ce qu'on peut créer 4500 postes dans les EHPAD
01:12pour accompagner les personnes âgées ?
01:13Est-ce qu'on peut calculer la retraite des femmes différemment
01:16quand elles ont eu des enfants ?
01:17Est-ce qu'on peut mettre 3,5 milliards d'euros de plus dans l'hôpital ?
01:21Et je le dis d'ailleurs, ce n'est pas 3,5 milliards d'euros affichés,
01:24c'est 3,5 milliards d'euros en vrai pour l'hôpital.
01:27Je voudrais que tous ceux qui nous écoutent et qui nous regardent
01:28comprennent bien ce qui se joue au fond dans la liste que vous venez de donner.
01:32Vous avez choisi une partie, pas tout, impossible de le faire en une fois,
01:35ce qu'il y a dans ce budget.
01:37Mais vous avez choisi sciemment un certain nombre de points
01:40qui relèvent du domaine de la santé.
01:42Et pourquoi je dis qu'il faut que j'explique à ceux qui nous écoutent
01:45et qui nous regardent que vos choix ne sont pas anodins ?
01:48C'est parce qu'au fond, quand on fait le calcul,
01:51c'est à très peu de voix près que ça passe.
01:54Et si ça passe, pour que ça passe, il faut, au moment où on se parle,
01:58qu'au minimum, les écologistes s'abstiennent.
02:01Ce matin, sur RMC, à 7h40, j'ai reçu la chef du groupe écologiste.
02:05Un des points essentiels qu'elle vous demande
02:07et qu'elle est en train d'écouter au moment où on se parle,
02:10c'est si vous alliez, un, allonger l'enveloppe allouée à l'hôpital,
02:15ce qu'on appelle l'ondame,
02:16et deux, confirmer ce que vous venez de dire,
02:20c'est-à-dire que cette enveloppe, elle pourra être véritablement dépensée.
02:23Il y a eu un petit doute, on va tous se dire,
02:25il y a eu un petit doute parce que la ministre de la Santé
02:27a laissé entendre qu'il y avait l'enveloppe affichée
02:30et puis il y avait quand même les efforts qu'on allait faire.
02:32Est-ce que vous pouvez clarifier les choses ce matin ?
02:34Moi, je veux clarifier les choses pour les Français
02:36et je vais vous clarifier.
02:37Oui, le gouvernement a prévu d'annoncer dans les débats d'aujourd'hui
02:42une enveloppe pour l'hôpital, une enveloppe pour la santé
02:45qui fait qu'on va mettre 8 milliards d'euros de plus entre 2025 et 2026
02:49si le budget est voté, j'y reviens, pour la santé des Français.
02:53Donc ça, c'est la première chose.
02:54Là-dedans, il y a l'ondame.
02:56Et l'objectif de dépense d'assurance maladie,
02:58il est réparti entre ce que les Français voient à l'hôpital,
03:02ce qu'ils voient chez leurs médecins généralistes,
03:03ce qu'ils voient dans leurs infirmières,
03:04notamment qui vont voir les personnes âgées,
03:06ce qu'ils voient aussi dans l'accompagnement des personnes âgées.
03:10Bref, on a beaucoup de complexité,
03:13mais pour être simple et pour que tout le monde comprenne,
03:15qu'on soit député ou d'ailleurs citoyen,
03:17oui, le gouvernement souhaite donner
03:18les moyens utiles à l'hôpital pour qu'il fonctionne,
03:22les moyens qui sont adaptés à ses besoins,
03:24les moyens qui sont adaptés au vieillissement
03:25et les moyens qui sont donc demandés,
03:28je crois, par aujourd'hui tout le monde.
03:29Pourquoi ?
03:29Combien ?
03:30Plus que 3,5 milliards de plus à l'hôpital entre 2025 et 2026.
03:34Ça veut dire un milliard de plus que ce que vous disiez encore il y a quelques jours ?
03:37Et ça veut dire effectivement que nous préparons à ajuster les moyens aussi au vu des votes.
03:41À un moment donné, les députés ont voté,
03:44il faut qu'on ajuste les comptes.
03:45Et donc, deuxième question,
03:46moi je fais la mise des comptes publics.
03:48Je ne fais pas, vous voyez, de l'entourloupe.
03:50Je ne fais pas de la mascarade.
03:52Et c'est d'ailleurs très important pour les Français.
03:54On est dans une situation où on n'a pas de majorité.
03:55La confiance entre les députés,
03:58c'est aussi que le gouvernement, il fasse ce qui est écrit dans la loi.
04:02Donc si les députés votent,
04:03et ce que je souhaite, et je vais y revenir,
04:05du plus pour les Français, du plus pour l'hôpital,
04:07du plus pour les personnes âgées,
04:08moi, ministre des comptes publics, je ne vais pas dire,
04:10vous avez voté quelque chose ?
04:12Mais moi, je vais faire différemment.
04:13Donc évidemment, je le confirme,
04:15tous les moyens qui sont inscrits dans le budget
04:18qui est en cours de préparation,
04:19qui, j'espère, sera voté cet après-midi,
04:21évidemment, le gouvernement s'engage pleinement
04:24à dépenser ce qui est écrit dans les budgets.
04:26Chaque euro voté dans le budget sera dépensé.
04:29Exactement.
04:30Et j'ai une preuve pour ça,
04:31c'est qu'en 2025,
04:32chaque euro qui était dans le budget a été dépensé,
04:34ce qui fait que, tout à la fois,
04:36on a exactement dépensé ce qu'on voulait,
04:38et surtout, on n'a pas dépensé plus,
04:39on n'a pas dépensé moins,
04:40on a dépensé ce qu'on voulait.
04:41C'était une bonne nouvelle,
04:42parce que ce n'est pas parfait du déficit en plus,
04:44mais c'était aussi une bonne nouvelle
04:44parce qu'on a retrouvé de la confiance.
04:46Moi, je suis très attachée à ça.
04:47Au moment où on se parle,
04:48et donc in extremis,
04:50puisque c'est le jour J,
04:52en fait, vous cédez un peu au chantage ?
04:54Pas du tout.
04:55Ah non.
04:56Ça n'a rien à voir.
04:56Vous pensez que si les écologistes
04:57n'avaient pas dit
04:58« j'attends cet engagement »
05:00pour décider si on vote contre
05:02ou si on s'abstient,
05:04vous l'auriez fait quand même ?
05:05Pourquoi ce n'est pas du chantage ?
05:06Parce que moi, je suis très attachée
05:07à la sincérité.
05:09Soit on fait des choses
05:10où on dit « on met moins d'argent
05:12pour l'hôpital,
05:12vous savez ce qui se passera après ? »
05:14Les hôpitaux seront eux-mêmes en déficit.
05:16Et donc la dette ne sera pas celle
05:17de la sécurité sociale,
05:18ce sera celle des hôpitaux.
05:19Moi, ministre des Comptes publics,
05:20est-ce que ça change quelque chose pour moi ?
05:21Rien du tout.
05:22Donc moi, je préfère
05:23qu'on fasse ces choses transparentes.
05:25Il y a eu des votes à l'Assemblée,
05:26on en tire des conséquences.
05:27L'hôpital a besoin de moyens
05:28pour fonctionner.
05:29Il doit faire face au vieillissement.
05:30Il doit faire face aussi
05:31au fameux Ségur de la santé.
05:33On a augmenté les infirmières
05:34et les personnels à l'hôpital.
05:36C'est une très bonne nouvelle.
05:37Mais il faut qu'il y ait les moyens
05:38pour payer les infirmières
05:39et les médecins.
05:40Si vous n'avez pas les moyens,
05:41vous faites quoi ?
05:41Vous faites du déficit,
05:42vous n'investissez pas,
05:43vous n'adaptez pas.
05:44Et je pense qu'il y a une chose
05:44qu'on doit dire aux Français,
05:46c'est qu'aujourd'hui,
05:46qu'est-ce que les Français attendent ?
05:47Je vais revenir non pas seulement
05:48des députés,
05:49mais de nous tous.
05:50C'est que la santé fonctionne mieux.
05:52C'est qu'il y ait des médecins
05:53plus disponibles.
05:54C'est qu'à l'hôpital,
05:55les choses soient peut-être
05:56parfois mieux organisées.
05:58Donc on doit à la fois mettre
05:58des moyens pour payer
06:00les acteurs de la santé
06:02que je remercie.
06:03Vous savez, je suis ministre
06:03aussi la fonction publique.
06:05Ces hommes et ces femmes
06:05qui s'aiment le matin,
06:06on doit leur donner la confiance
06:07qu'ils auront les moyens
06:08de faire leur métier
06:09l'année prochaine.
06:09Mais on doit aussi investir
06:10pour que ça marche mieux
06:12pour les soignants,
06:13pour les patients
06:13et pour le fascisme.
06:15On va faire les comptes
06:15à Médine Manchalin.
06:16Mais je veux revenir à ce qui se joue
06:17cet après-midi.
06:17Et vraiment, je veux le dire
06:18très simplement.
06:19Au fond, les députés,
06:21ils ont devant eux un bouton.
06:22Il y a écrit
06:23pour, contre ou abstention.
06:25Avec ce bouton,
06:26ils peuvent faire
06:27plus pour les Français,
06:28je vous l'ai dit,
06:29pour les familles
06:29avec le congé de naissance,
06:33tous les enjeux du vieillissement
06:35pour le handicap.
06:35Mais ce qu'il faut
06:36que vous arrugiez
06:37à convaincre,
06:37d'appuyer sur le bouton pour.
06:39J'y reviens.
06:39Ils peuvent aussi,
06:40par ce même bouton...
06:41C'est votre famille d'origine.
06:42Et donc, par ce même bouton,
06:44Madame de Malherbe,
06:45ils peuvent aussi réduire
06:46le déficit.
06:47Parce que s'il n'y a rien
06:48pour les Français
06:49de plus en janvier,
06:50dans trois semaines,
06:51je peux vous dire aussi
06:52qu'il n'y aura rien de plus
06:53et de mieux
06:53pour les finances publiques.
06:55Parce qu'en absence de budget,
06:57en fait, vous avez un système
06:58qui, en fait,
06:59est hors de contrôle.
07:00Et donc,
07:01en tant que ministre
07:01des Comptes publics,
07:02le bouton pour,
07:03cet après-midi,
07:04il dit,
07:04oui, je vote pour que
07:05dans trois semaines,
07:06il y ait plus pour les Français.
07:07Je vote pour qu'il y ait
07:08moins de déficit
07:09que s'il n'y a rien
07:09parce que ce jour-là
07:10sert de contrôle.
07:11C'est là qu'on va regarder ensemble.
07:12Et j'y reviens.
07:12Et vous votez aussi
07:13pour la stabilité.
07:14Pour dire,
07:14il y aura des élections en 2027.
07:16Et vous voyez,
07:17moi, je ne suis pas candidata
07:18en 2027.
07:18Je ne suis pas candidate
07:19en 2027.
07:20Moi, je suis candidate
07:20à agir pour 2025
07:22et 2026.
07:22C'est d'ailleurs comme ça
07:23que Sébastien Lecornu
07:24a fait son gouvernement.
07:26Nous tous autour de lui,
07:27nous n'avons qu'une ambition.
07:29C'est que la présidentielle
07:30se passe en 2027
07:31et qu'elle se passe bien,
07:32que les débats puissent avoir lieu,
07:34mais que d'ici là,
07:35nous agissions ici
07:36et maintenant pour les Français.
07:37Vous parlez de cette stabilité,
07:39lui, il parle de vitalité démocratique.
07:41Amélie de Montchalin,
07:42il y a deux comptes
07:42que je voudrais faire avec vous.
07:44Un compte, en effet,
07:45sur l'ampleur du déficit
07:48suivant que ce budget
07:49sera voté ou pas.
07:50Parce que finalement,
07:51là, en se parlant,
07:52vous avez rajouté quand même
07:53une ou deux lignes déjà.
07:54Donc, on va voir
07:55où est-ce que ça s'arrête.
07:57Mais d'abord,
07:58un compte quand même
07:58sur, en effet,
07:59le nombre de députés
08:01qu'ils vont appuyer,
08:02comme vous dites,
08:03sur le bouton pour,
08:04ceux qui vont voter contre
08:05et ceux qui vont s'abstenir.
08:06Ce qui est quand même
08:07assez délirant,
08:08Amélie de Montchalin,
08:09c'est que ceux qui vont voter pour,
08:10désormais,
08:11de manière acquise,
08:12c'est les socialistes
08:13et ceux qui envisagent...
08:15Et aussi le groupe
08:16de Gabriel Attal,
08:16Renaissance,
08:18et le groupe de Marc Phénomodem.
08:20Mais vous avez gagné
08:21sur la gauche,
08:22ceux que vous risquez
08:23de perdre sur la droite.
08:25Vous savez,
08:26qu'est-ce que vous dites aujourd'hui ?
08:27Parce qu'au fond,
08:28ceux que vous devez convaincre,
08:29là, on a bien compris,
08:29vous vous êtes adressés
08:30aux écologistes.
08:31Après ce que vous venez de dire,
08:33il est tout à fait probable
08:34qu'ils décident
08:35de s'abstenir
08:36alors qu'ils avaient voté
08:36contre le dernier vote
08:38au moment des recettes.
08:40Ce qu'il faut
08:41que vous arriviez à convaincre,
08:42là, dans les minutes
08:42qui vous restent,
08:44c'est la droite.
08:44Non mais, d'abord,
08:46on a tout mis sur la table.
08:48Le gouvernement
08:49s'est mis au service
08:49du Parlement.
08:50Ça fait plus de 200 heures
08:52qu'on discute de ce budget
08:53et comme je vous le dis,
08:53je pense que les Français
08:54en ont un ras-le-bol.
08:55Et que si nous,
08:56on ne change pas de disque,
08:57eux, ils vont changer de chaîne.
08:58Ils vont se brancher
08:59sur le canal extrême
08:59et le canal extrême,
09:00il a un autre projet
09:01pour la France.
09:02Il veut, au fond,
09:03que les Français revotent
09:04parce qu'il considère
09:04que les Français ont mal voté.
09:06Soit en 2024,
09:07c'est le RN qui pense
09:07qu'il faut refaire des législatives,
09:09soit Jean-Luc Mélenchon
09:10qui pense qu'en 2022,
09:11les Français n'ont pas
09:11choisi de bons présidents,
09:12il faut refaire des présidentielles.
09:14Dans les deux cas,
09:14je peux vous dire
09:15qu'il n'y a pas de budget.
09:16Les hôpitaux dont on parle,
09:17il n'y aura pas de budget.
09:17Les infirmières dont on parle,
09:18il n'y aura pas de budget.
09:19Donc déjà, soyons clairs,
09:21moi, je ne veux pas donner les clés
09:21et je ne veux pas que nous,
09:23forces politiques de gouvernement,
09:26nous n'arrivions pas
09:27à dire aux Français...
09:27Vous dites qu'il n'y a pas de budget,
09:29c'est les extrêmes.
09:30Les extrêmes,
09:31j'ai passé plus de 100 heures
09:33sur le budget de la Sécurité sociale
09:34et de l'hôpital dans l'hémicycle.
09:36C'est assez simple.
09:37Vous avez des députés
09:38qui veulent trouver des solutions.
09:40Ce n'est pas forcément simple.
09:41Ce n'est pas notre culture politique.
09:42Jamais depuis 1958,
09:44on a fait un budget
09:44comme ça dans l'hémicycle
09:45parce que depuis 1958,
09:47soit on avait des majorités absolues,
09:49soit on avait des 49-3.
09:50Nous, on n'a ni majorité absolue,
09:52ni 49-3.
09:53Donc on a fait quelque chose d'inédit.
09:54Mais moi, j'ai senti
09:55des écologistes,
09:56des socialistes,
09:57des communistes,
09:58des députés, évidemment,
10:00du Parti Renaissance,
10:00du Parti des Indépendants,
10:02Liot, du Modem,
10:03d'Horizon,
10:04des Républicains.
10:05Cherchez des solutions.
10:07Et puis j'ai vu deux autres groupes.
10:07La droite, vous avez des ministres
10:10issus des LR
10:11et les LR hésitent
10:12à voter contre,
10:14à s'abstenir.
10:15J'ai aussi vu deux groupes
10:16qui cherchent juste des problèmes.
10:18Vous savez,
10:19le RN dit toute la journée
10:20que la suspension des retraites,
10:22ils l'ont quand même voté.
10:23Mais qu'est-ce qu'ils vont faire
10:24dans trois heures cet après-midi ?
10:25Il est possible qu'ils votent contre.
10:27Si vous êtes pour quelque chose,
10:29si vous voulez que ça rentre
10:29dans l'avis des Français,
10:30il faut, au fond,
10:32qu'ils votent pour.
10:33Mais ce n'est pas ce qu'ils vont faire
10:34parce qu'ils sont cyniques.
10:35Ensuite, vous me parlez
10:36de la droite.
10:36De la droite, LR et Horizon au fond.
10:40Comme je vous le dis,
10:41le vote de cet après-midi,
10:42c'est ça qu'il faut
10:43que les Français comprennent
10:43très simplement.
10:45C'est un vote qui permet
10:46tout à la fois de dire
10:47dans trois semaines,
10:47il y a du plus pour les Français,
10:48il y a du mieux pour les Français,
10:49des choses qu'ils attendent.
10:50Et par ce vote,
10:52vous évitez que la sécurité sociale
10:54aille droit dans le mur
10:55avec 30 milliards de déficit.
10:56Parce que je vais vous faire le compte.
10:57Il faut que vous parliez au LR.
11:00Ou alors, vous avez peut-être renoncé.
11:02Vous vous êtes dit
11:02de toute façon,
11:02je n'arriverai pas à les convaincre.
11:03Mais bien sûr qu'on se parle.
11:05Moi, ce que je leur dis...
11:05Ils vont décider, là,
11:06dans quelques heures.
11:06Ce que je leur dis...
11:07Ce qu'ils votent.
11:08Ce que je leur dis
11:09et ce que je vous dis,
11:10c'est le déficit
11:11de la sécurité sociale
11:12va être à moins de 20 milliards d'euros
11:14avec les votes qui ont eu lieu.
11:15Vous êtes sûre de ça ?
11:16Je suis sûre que je fais les comptes.
11:16Vous êtes sûre de ça ?
11:17Parce que, oui,
11:18je veux bien que vous fassiez les comptes.
11:19Deuxième chose.
11:19Enfin, il y a quelques jours,
11:20le calcul, c'était autour
11:22de 22 à 25 milliards.
11:23Là, vous dites que ça passe sous
11:25alors que vous venez
11:25d'augmenter l'enveloppe de l'octobre.
11:27Parce qu'on assume de dire
11:28que, notamment,
11:29le Ségur de la Santé,
11:30il manque de financement.
11:32On assume de dire
11:33que l'autonomie manque de financement
11:34et que, donc, l'État
11:35va faire un transfert
11:36à la sécurité sociale
11:36et donc, le déficit
11:38de la sécurité sociale
11:38sera de moins de 20 milliards.
11:39Point 1.
11:40Vous êtes sûre de votre coût ?
11:41Je suis sûre.
11:42On sera à moins de 20 milliards.
11:43Je suis sûre de mon coût.
11:45Il y a trois semaines,
11:46on a compris
11:46qu'il y avait même
11:475 à 10 milliards
11:48qui s'étaient évaporés
11:49dans les recettes de l'État.
11:50Bercy qui disait
11:51que la TVA,
11:53finalement,
11:53c'était 5 à 10 milliards de moins.
11:55On est quand même
11:56sur le grand flou.
11:56Mon métier,
11:57et ce n'est même pas un métier,
11:59c'est une mission.
12:00Et ce que je fais
12:00au service des Français,
12:01c'est de dire toute la vérité,
12:03d'être la plus sincère possible
12:04pour que les gens
12:05comprennent ce qui se passe
12:06parce que c'est notre argent,
12:07c'est leur argent,
12:07c'est l'argent des Français.
12:08Donc, on tient les 20 milliards.
12:09Donc, il y aura un déficit
12:10présenté cet après-midi
12:11à moins de 20 milliards d'euros
12:12parce qu'il y a des financements nouveaux
12:14et des économies.
12:15Il y a plus d'économies
12:16dans ce budget
12:17de la Sécurité sociale
12:18et de l'hôpital.
12:19Il y a plus d'économies
12:20en 2026
12:22que ce qui avait été prévu
12:23en 2025
12:24et fait en 2025
12:24que ce qui a été fait
12:25en 2024.
12:26Donc, si je le dis autrement,
12:28ce budget porte plus d'économies
12:29que les trois précédents budgets
12:30pour la Sécurité sociale.
12:32Ça, c'est quand même
12:32un point important.
12:33Ça veut dire qu'à la fin des débats,
12:35bien sûr qu'il y a des gens
12:36qui auraient voulu faire
12:36plus d'économies.
12:38Il y a aussi des gens
12:38qui voulaient aussi plus de recettes.
12:40Bon, les votes ont eu lieu.
12:41Les compromis se sont trouvés.
12:43Moi, ce que je peux vous dire
12:43sur le plan budgétaire,
12:46c'est que ce vote
12:47de cet après-midi
12:47permet qu'on soit
12:48sous les 20 milliards d'euros
12:49de déficit pour la Sécurité sociale,
12:51permet d'assumer
12:52qu'il y a des dépenses
12:52que l'État a pris
12:53comme décision
12:54qu'il faut bien financer,
12:55notamment le Ségur de la Santé,
12:57notamment la dépendance
12:58et le vieillissement.
12:59Ce budget permet
12:59qu'il y ait du mieux.
13:00On en a parlé déjà.
13:01Vous l'assumez complètement,
13:02ce budget ?
13:03C'est-à-dire qu'il n'y a pas
13:08à qui a été confiée
13:09la mission d'agir ici
13:11et maintenant
13:11en 2025 et 2026.
13:13Il y aura un grand choix politique.
13:15Il y aura évidemment
13:16des réformes.
13:17La réforme des retraites,
13:18vous imaginez bien
13:19que vu la famille politique
13:20d'où je viens...
13:21Oui, votre soin
13:21n'était pas de la suspendre.
13:22La suspension, elle dit quoi ?
13:24Elle dit qu'on suspend
13:24pour trouver une solution
13:25démocratique, budgétaire
13:27et collective
13:28qui fasse qu'on retrouve
13:29de la légitimité.
13:29Donc en 2027,
13:30vous militerez
13:31pour qu'on remette
13:32cette réforme au minimum.
13:32Vous savez, à nouveau,
13:34si nous n'avons pas
13:35de l'action concrète
13:37pour les Français,
13:37là, dans trois semaines
13:38au 1er janvier 2016,
13:39est-ce que vous pensez
13:40qu'on va pouvoir tenir
13:41une présidentielle
13:41dans de bonnes conditions ?
13:42Est-ce que vous pensez
13:43que les débats
13:44vont pouvoir se tenir
13:44dans le bon conscience ?
13:45J'ai bien compris
13:46l'idée de la stabilité.
13:47Mais Amélie de Monchalin,
13:48maintenant,
13:48si on en revient aux chiffres,
13:49je vous repose la question.
13:50Vous dites,
13:51ce budget,
13:52il sera à moins de 20 milliards.
13:53Au passage,
13:54je vous demande quand même
13:54si vous avez trouvé
13:55une explication
13:55aux 5 à 10 milliards
13:56qui sont évaporés.
13:58On y travaille
13:58et vous savez,
13:59je ferai toute la transparence.
14:00J'ai demandé une mission
14:01d'inspection très approfondie.
14:03Il y a trois hypothèses.
14:04Il y a la fraude à la TVA.
14:06Tout le monde sait ce que c'est
14:07et on peut se dire
14:08que peut-être
14:08il y en a un peu plus
14:09cette année
14:09que l'année dernière.
14:10Il y a des petits colis.
14:11Tout ce que nous envoient
14:12chez Intemu et autres,
14:14comme ils sont...
14:15Ça ne paie pas la TVA ?
14:16Non, ça paie la TVA.
14:17Mais si vous dites
14:18que ça vaut 2 euros
14:19alors que ça en vaut 20,
14:20la TVA sur 2 euros,
14:21ça ne fait pas le même rentrer
14:22dans les caisses de l'État
14:23que la TVA sur 20 euros.
14:24Et la troisième option,
14:26c'est tous les enjeux
14:27qui sont liés
14:31beaucoup épargnés en 2025.
14:33Ils ont moins acheté
14:33d'électroménagers,
14:34ils ont moins acheté de voitures,
14:35ils ont acheté plus des choses
14:36du quotidien.
14:37Vous comprenez l'inquiétude
14:37que ça suscite ?
14:38C'est-à-dire que là,
14:38vous êtes en train de nous dire
14:39que ça passe sous les 20 milliards
14:40et dans le même temps,
14:41en effet,
14:41on s'est retrouvé avec une prévision
14:43de 10 milliards d'euros de TVA
14:45qui sans doute va tomber.
14:48Ce n'est pas 10.
14:48D'abord, c'est entre 4 et 5 milliards.
14:50Moi, je tiens les comptes.
14:52Et surtout,
14:52ce qu'il faut dire aux Français,
14:53c'est que cette réalité
14:55n'a pas eu d'impact
14:55sur le déficit total.
14:57Le 5,4% de déficit
14:59qui était l'objectif
14:59que les parlementaires,
15:00par un compromis,
15:01avaient...
15:01S'il n'y a pas de budget,
15:02c'est combien ?
15:02C'est 30 milliards de déficit ?
15:04Là, je vous parle.
15:05En 2025 ?
15:05Si ça ne passe pas cet après-midi.
15:06Mais ce qui est vrai,
15:08c'est que cet après-midi,
15:08ce qui se joue,
15:09c'est à peu près 10 milliards
15:10d'euros de décart.
15:11OK.
15:11Soit on est en dessous de 20
15:12avec les décisions qu'on a prises,
15:14soit on est à peu près à 30,
15:16voire plus.
15:16S'il n'y a pas de budget,
15:17est-ce que vous démissionnerez ?
15:25Il faut s'assurer
15:26que c'est cet après-midi.
15:27Je vous demande
15:27s'il n'y a pas de budget.
15:28Mais comme on l'a dit,
15:29est-ce que le sujet aujourd'hui,
15:30c'est que le gouvernement démissionne ?
15:31Vous voyez bien que le sujet,
15:31ce n'est pas le gouvernement.
15:32Le sujet, c'est comment dans un pays
15:33qui n'a pas de majorité...
15:34Mais est-ce que vous dites ça
15:35pour dédramatiser
15:35ou est-ce que vraiment,
15:36vous ne démissionnerez pas ?
15:37Vous savez, les ministres,
15:39on démissionne avec un Premier ministre.
15:41Moi, je me suis engagé
15:41avec Sébastien Lecornu
15:42dans un gouvernement
15:43qui agit ici et maintenant.
15:46Je ne suis candidate
15:46à rien d'autre
15:47qu'à cette action
15:47pour 2025, pour 2026.
15:49Si le Premier ministre considère
15:51que notre responsabilité
15:52pour trouver une solution,
15:53si le problème venait de nous,
15:54bon, évidemment qu'on partirait.
15:56Moi, mon intuition
15:57et ce que j'ai vécu
15:58depuis maintenant quelques mois,
15:59c'est que le gouvernement
16:00a changé totalement,
16:02totalement de posture et de culture.
16:03Ce n'est pas un gouvernement
16:04qui force une copie,
16:06une version en disant
16:07j'ai raison tout seul,
16:09suivez-moi ou alors.
16:10C'est dans un dialogue
16:10avec l'Assemblée.
16:11C'est nous qui nous sommes mis
16:12au service du Parlement.
16:13On a 1049-3 de côté.
16:14Il vous reste quelques heures.
16:15Et on s'est mis au service
16:16d'un compromis.
16:17Et on a fait des choses
16:18qui sont effectivement différentes.
16:1910 heures pour espérer
16:20que ce que vous aurez gagné
16:21d'un côté,
16:21vous ne l'aurez pas perdu de l'autre.
16:22Amélie de Montchalin,
16:23est-ce que les militantes féministes
16:25qui ont tenté d'empêcher
16:27le spectacle d'Harry Habitant
16:30méritent d'être traitées
16:32par Brigitte Macron de sale conne ?
16:34Alors, ce n'est pas un langage,
16:36je pense, qui a vocation
16:37à être, vous voyez,
16:38dans le débat public.
16:39Il y a deux choses
16:39que je veux dire là-dessus.
16:41On est et on a le droit,
16:43évidemment,
16:43et je crois que vous et moi aussi,
16:45d'être féministes,
16:46de lutter contre les violences.
16:47sexuelles,
16:48de s'assurer que dans notre pays,
16:49eh bien, la loi soit respectée,
16:50que les femmes soient protégées.
16:52Maintenant, est-ce que ça se passe
16:53en interdisant des spectacles ?
16:55C'est ça qu'il faut avoir en tête.
16:56Il y a peut-être des endroits
16:57où on peut être dans le combat,
16:59puis il y a des endroits
16:59où il faut être donné en respect.
17:01Et je pense que chacun
17:01peut faire la part des choses.
17:02Donc, vous ne cautionnez pas
17:03le fait que des militantes
17:04aient tenté d'annuler,
17:05de faire annuler,
17:06effectivement, ce spectacle ?
17:08Est-ce que vous cautionnez
17:09l'expression sale conne ?
17:10Est-ce que ça vous a choqué
17:11quand vous avez su Cheney
17:12de Macron avec sale conne ?
17:17Qui sont du langage trivial ?
17:19Je pense qu'on comprend tous bien
17:20à quel point, pour un artiste,
17:22être empêché de faire son métier
17:24au motif de choses
17:25qui, d'ailleurs, n'ont rien à voir
17:26avec le spectacle,
17:27eh bien, ça peut amener
17:28de l'agacement et donc,
17:30effectivement, des propos...
17:31Donc, vous comprenez l'agacement
17:32de la Première Dame,
17:33vous comprenez moins le vocabulaire ?
17:34Non, mais surtout,
17:35le vocabulaire, elle n'a pas fait
17:36une conférence de presse
17:36pour dire ça.
17:37Donc, c'est aussi des propos
17:38qui sont des propos volés
17:39dans un espace privé.
17:41Donc, moi, ce que j'ai à dire,
17:42à nouveau, je ne vais pas faire
17:44ni de la petite phrase,
17:45ni de la petite polémique,
17:46ni de la grande politique ce matin.
17:47Aujourd'hui, moi, mon métier,
17:48mon rôle, ma mission ce matin,
17:50c'est est-ce que,
17:51dans trois semaines,
17:51pour les Français,
17:52pour les personnes
17:53dans la situation de handicap,
17:54pour les personnes âgées,
17:55pour les féministes...
17:57Parce que, dans ce budget,
17:58il y a aussi beaucoup d'actions
17:59qu'on va mener
17:59pour la santé,
18:01notamment sexuelle,
18:02pour la prévention,
18:03pour un entretien médical long
18:04entre 45 et 65 ans
18:06pour toutes les femmes,
18:06notamment pour préparer
18:07la ménopause.
18:08Donc, vous voyez, le féminisme,
18:09ça peut se faire
18:09à beaucoup d'endroits,
18:10eh bien, ça se fait aussi
18:11dans le budget.
18:11Et on peut, pour ça,
18:13vous voyez, avoir des mots
18:14et des sourires
18:15en se disant qu'on a des combats,
18:16mais que parfois aussi,
18:17on essaie d'avoir des résultats.
18:18Merci, Amélie de Manchalanda.
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