Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire, était l'invitée d'Apolline de 9 à 10, ce lundi sur BFMTV. Elle est notamment revenue sur le vote du budget.
00:00Chaque formation politique est convoquée à l'heure des responsabilités aujourd'hui.
00:04Moi, je vais vous dire, si on n'a pas de budget, je sais très exactement ce que ça signifie pour l'agriculture.
00:11Pas de prolongation du crédit d'impôt bio, pas de défiscalisation des indemnités d'abattage sanitaire,
00:17pas de prêts structurels garantis pour les trésoreries qui sont exsangues,
00:21pas de plan pour la viticulture qui crie son désespoir.
00:25Voilà, concrètement, pas de budget, c'est ça.
00:27Donc, merci le PS. Heureusement que le PS est là, j'ai envie de dire.
00:30Non, je dirais que ce budget est la résultante d'une configuration politique qui est absolument inédite sous la cinquième,
00:38où il n'y a pas de majorité même relative.
00:41Et évidemment, le budget en est la traduction.
00:45Mais, comme disait le cardinal de Rennes, gouverner, c'est choisir entre deux inconvénients.
00:49Moi, je vois très exactement le désordre, le désespoir qui résultera d'une absence de budget.
00:55Donc, merci le PS. Franchement, merci le PS.
00:56Est-ce que vous espérez encore que la droite vote pour ?
01:01Nous verrons bien ce que décident les députés.
01:05Ils ont évidemment de quoi être satisfaits à certains égards.
01:10Je rappelle que...
01:11Michel Barnier, ce matin, dit que je ne céderai pas au chantage du PS.
01:16Je ne peux pas voter pour ce budget.
01:17Alors, il dit que je m'abstiendrai, mais c'est presque plus par principe que sur le fond.
01:23Il ne votera donc pas contre, mais il serait tenté de voter contre.
01:26Mais vous savez, quand on est de droite, la femme de droite que je suis, qui demeure de droite et qui demeure membre des Républicains,
01:34ne peut pas totalement se satisfaire d'un budget.
01:36Mais il faut voir aussi d'abord ce que nous avons engrangé, la défiscalisation des heures supplémentaires, l'engagement dans le processus de prestations sociales uniques.
01:48Ce sont des gains importants que nous demandions depuis longtemps et qui seront adoptés si le budget est voté.
01:54Si je vous entends bien, les conséquences pour les agriculteurs, les conséquences pour le déficit de la France, les conséquences pour les comptes de la Sécu,
02:0310 milliards d'euros de plus de déficit s'il n'y avait pas de vote.
02:08En fait, en étant obtus sur leur position, la droite au sens large, c'est-à-dire les LR et Horizon, prennent les risques de devenir ensemble le nouveau front impopulaire.
02:17C'est ça qui va se passer.
02:19C'est-à-dire qu'on peut défendre des convictions, mais au bout du bout, il n'y aura pas de budget, il n'y aura peut-être même plus de gouvernement,
02:25et on est reparti pour un tour pour des mois et des mois d'instabilité.
02:28Je dis que la loi spéciale nous conduira à ces désordres que je viens d'évoquer.
02:34Et que dans le contexte qui est le nôtre, et singulièrement dans l'agriculture,
02:38qui est quand même dans une situation difficile, on y reviendra avec la souveraineté alimentaire,
02:42il faut faire bien attention parce que c'est une population fragilisée par les crises, de toute nature,
02:49et qui est pourtant essentielle à la nation.
02:51Donc voilà, c'est vraiment l'heure des responsabilités, c'est l'heure des choix fondamentaux.
02:57Et je compte sur cette appréciation ajustée à la situation.
03:04Elle n'est pas satisfaisante.
03:06Évidemment, nous aurions un gouvernement totalement de droite et une majorité à l'Assemblée nationale.
03:13Nous n'en serions pas là, mais la situation est ce qu'elle est, elle s'impose à nous.
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