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  • il y a 12 heures
Serge Riaboukine - La Classe -Septembre 1990

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😹
Amusant
Transcription
00:00Il y a une seconde qui est au sentier des Halles, tous les soirs.
00:04Bravo !
00:06Il est bien !
00:12Je jure de dire à la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, je le jure.
00:25Cette nuit-là, j'avais fait un beau rêve, un rêve merveilleux.
00:29J'avais rêvé que mon garagiste me changeait les quatre pneus, me faisait la vidange et l'allumage, sans compter la main d'œuvre.
00:38Alors, au moment de payer, il s'inquiétait même de la santé de mon petit.
00:42J'en ai pas, mais j'ai quand même répondu, bien, bien, il va très bien, merci pour lui faire plaisir.
00:48Puis après, on a trinqué un verre d'octane sans plomb, puis je l'ai quitté plein pot, dans un nuage de fumée, puis tout s'est évanoui.
00:56Quel rêve !
00:59Le matin, je me suis réveillé avec une gueule de bois inexplicable.
01:05C'est là que tout a commencé.
01:08Fallait que j'aille la chercher chez Perez, mon garagiste.
01:10Ça faisait un paquet de temps qu'elle y était, ça faisait tellement longtemps, je savais même pas pourquoi.
01:14Alors, moi, tous les jours, un coup de fil, hein ? Oui, c'est moi encore, oui. Elle est prête ? Non ? Ah bon ? Parce que c'est la rentrée des... Ah bon ? Et le départ de...
01:26Et puis quand le grand retourne, je disais, bon, baf.
01:29Et comme ça, tous les jours, tous les jours, il y a de quoi s'inquiéter, jusqu'à une bonne fois, on me dit, oui, oui, ça y est, ça y est, on vient de s'y mettre.
01:38Mais comme on ferme dans une heure, elle sera prête que demain, passer demain matin à 10h à la chercher.
01:43Alors, j'y suis allé, j'y suis allé, elle était prête, mais avec 8h de main d'oeuvre.
01:47Alors là, j'ai dit, oh ! J'ai dit, oh ! Au fond de moi.
01:50J'ai dit, mais alors, comment il pouvait y avoir 8h de main d'oeuvre entre hier la veille et le lendemain matin ?
01:57Alors, moi, je n'ai ni une ni deux, hein.
01:58Eh, monsieur Pérez, dites-moi, vous commencez à quelle heure, vous, le matin, là, le garage ?
02:02Alors lui, 7h, tous les matins, pourquoi ?
02:06Alors là, ça fait une une ni deux, hein.
02:07Alors, comment il peut y avoir 8h de main d'oeuvre entre hier la veille et aujourd'hui le matin ?
02:10Vous savez ce qu'il m'a répondu ?
02:12Eh bien, c'est qu'à un moment, on était tout l'atelier dessus, hein.
02:14De mécanos qui se font apprentis, ça en fait des main d'oeuvre.
02:16Non mais, oh, il ne faudrait plus qu'il les compte une par une, maintenant.
02:18On dit, la main d'oeuvre, pas les main d'oeuvre, ça, c'est déconner.
02:22Au fond de moi.
02:24Mais au moment de payer, je ne me suis pas laissé faire, hein.
02:27Moi, je lui ai dit, dites-donc, monsieur Pérez, vous n'avez donc pas de cœur.
02:31Vous savez ce qu'il m'a répondu ?
02:35Dites-donc, vous croyez peut-être qu'on vit dans le jet d'eau fraîche, nous ?
02:38Alors là, je n'ai pas pu.
02:42Je n'ai pas pu, il fallait que je rétorque, il fallait que je trouve une réponse, quelque chose d'immédiat.
02:46La réponse qui suit, vous savez tous comment ça se passe, vous savez tous, on cherche dans sa tête, on cherche, on veut répondre, on veut courir le blec.
02:53Alors moi, j'ai tout de suite, ça m'est revenu, l'expression latine, Deus ex machina.
02:57En latin, Dieu répare la machine.
03:01Alors, comment lui faire comprendre ?
03:03Dieu, Deus ex machina, mais pas la main d'oeuvre ?
03:07Non, c'était un peu compliqué.
03:09Non, non, non, mieux, dites-donc, monsieur Pérez, hein, qui c'est le grand garagiste de l'univers ?
03:15Dieu, hein, il prend la main d'oeuvre ?
03:17Il ne prend pas la main d'oeuvre.
03:19Non, mais c'était trop élevé pour lui.
03:21Gorbatchev, j'y étais, Gorbatchev, Gorbatchev, c'est le grand garagiste de l'Est, la preuve en est, la tâche d'huile qu'il a toujours sur le front.
03:27Alors, est-ce qu'il prend de la main d'oeuvre, lui ?
03:29Mais, mais, mais, tout s'embrouillait dans ma tête, qu'est-ce que je pouvais lui dire, moi ?
03:32Alors, à court, je lui ai dit, écoutez, monsieur Pérez, vous savez, si tous les garagistes du monde voulaient bien nous donner la main, ils ne graceraient plus la pâte.
03:40Là, il a pu moufter, monsieur, il a pu moufter.
03:43Je lui ai signé mon chèque et j'ai tourné des talons.
03:45Le silence était tellement tendu dans l'atelier qu'on aurait pu entendre couler une bielle.
03:51Le soir même, je rêvais, je rêvais un cauchemar, un véritable cauchemar.
03:58Pérez était avec le numéro 1 soviétique.
04:01Ils étaient sous tous les deux comme des polonais et il riait, il riait en montant du doigt.
04:07Ah, quel tableau, Gorbatchev buvant avec Pérez, Trondricard.
04:10Ah, les graisses, plein les doigts, de la graisse partout.
04:14Je hais les garagistes.
04:17Vous comprenez maintenant pourquoi, monsieur les jurés, vous comprenez pourquoi j'ai tiré, j'ai tiré, j'ai tiré sur Gorbatchev.
04:28Ah, la chute est immédiatement.
04:43Eh oui, c'est parfois deux choses comme ça que les grandes rames arrivent.
04:47Non, c'est rien.
04:48Bon alors, Ria Bokine, j'ai eu un mède 118 plus à Ria.
04:52Oh, bravo.
04:53Merci.
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