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  • il y a 2 jours
Michel Onfray, philosophe : «Un troupeau, c'est un patrimoine culturel. On est en train de détruire tout ça, mais on vous donne de l'argent».

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Transcription
00:00Maintenant, je voudrais qu'on sache que quand il y a des paysans qui s'occupent des animaux,
00:04des ovins, des porcins ou des bovins,
00:07ce ne sont pas du tout des gens qui disent que c'est du matériel qu'on détruit, qu'on balance.
00:12Moi, j'ai un copain dont je parle souvent qui s'occupe de moutons, il est berger.
00:17C'est un gros costaud, c'est insolide, mais je vous assure que quand il voit partir ses animaux,
00:20il n'est pas content, il n'est pas heureux, il n'ouvre pas une bouteille de champagne.
00:24Il connaît tous ses animaux, donc il est capable de les distinguer les uns les autres, etc.
00:28Et puis, c'est un patrimoine culturel, un troupeau, sauf si vous achetez, mais c'est le père, c'est le grand-père.
00:34Vous avez une sélection génétique, donc on est en train de dire, on va vous détruire tout ça,
00:38mais on va vous donner de l'argent, c'est d'ailleurs de l'argent européen, on donne de l'argent,
00:42mais les paysans, ils ont leur honneur, ils n'ont pas envie d'argent,
00:44ils travaillent déjà pour pas grand-chose parce qu'ils aiment leur métier.
00:48Si on leur dit, voilà, vous avez un gros chèque, vous n'avez plus de cheptel, d'accord,
00:50mais vous avez un gros chèque, ils sont humiliés.
00:53Vous allez faire quoi le lendemain matin ? Vous allez placer votre argent en disant, très bien,
00:56c'est pas le genre de la paysannerie ou des paysans de vivre comme ça, de manière assistée.
01:01Ils ont leur honneur et leur dignité.
01:03Je n'ai pas aimé cette image de ce paysan qui tombe de son tracteur et qu'on vient chercher.
01:06Et donc, je voulais qu'on attire l'attention là-dessus parce qu'on peut gérer autrement.
01:11Et puis, je n'entends pas, Madame Tondelier, je n'entends pas les écologistes devant ces hécatombes d'animaux.
01:16Vous avez des maires écologistes, la mairesse de Strasbourg qui nous fait l'éloge, des animaux liminaires,
01:21à savoir les animaux qui vivent à côté de nous, notamment les rats, qu'on appelle surmulots,
01:25ces gens-là appellent ça des surmulots.
01:27Mais donc, il faudrait vivre avec les puces, avec les morpions, avec les rats,
01:32parce que ce sont des animaux liminaires et qu'il faudrait vivre avec eux.
01:35Alors, il y a de la compassion pour les rats chez les écologistes,
01:38mais il n'y a pas de compassion pour les troupeaux des paysans.
01:41Et puis, il n'y a pas de compassion pour les paysans non plus.
01:42Parce que derrière tout ça, il y a de la souffrance humaine.
01:45Il y a des paysans qui sont déjà malmenés et maltraités.
01:47Donc, je trouve que la directive européenne qui nous dit « vous m'abattez tout ça »,
01:52elle ne comprend pas ce qu'est le monde paysan, mais ça, ce n'est pas neuf.
01:54Et c'est bien que les paysans fassent savoir qu'ils résistent et qu'ils ne sont pas contents.
01:58Sous-titrage Société Radio-Canada
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