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  • il y a 10 heures

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00:00On se retrouve avec Antonin André et Catherine Ney pour parler également de l'affaire de Christophe Gleiz.
00:07Après la condamnation en appel de Christophe Gleiz, Emmanuel Macron promet d'agir pour sa libération,
00:12tandis que Laurent Nunez confirme son souhait d'aller en Algérie, le ministre de l'Intérieur, malgré cette condamnation.
00:19Écoutez, Xavier Driancourt, ancien ambassadeur de France en Algérie,
00:23il estime que cette condamnation est un message de l'Algérie à la France.
00:28Il était l'invité de Christine Kelly ce matin sur Europe.
00:31C'est un avertissement aussi à la France, parce que d'abord pour montrer à Paris que même si Boilem Sansal a été libéré et gracié,
00:40on ne va pas repartir comme avant et on ne remet pas les compteurs à zéro.
00:44C'est pour montrer de la part d'Alger qu'Alger reste le maître des horloges dans la réconciliation franco-algérienne.
00:52Et aussi un message pour empêcher que Paris, sans doute, empêche la déclaration d'indépendance de la Kabylie le 14 décembre.
01:02Donc c'est pour faire pression sur le gouvernement français.
01:05La question c'est, est-ce qu'on a été trop rapide après la libération de Boilem Sansal ?
01:10Catherine Ney, est-ce qu'on a manqué de prudence ? Et quand je dis on, c'est le gouvernement français.
01:16Vous voulez dire qu'on a espéré de chez une chose qui n'est pas mieux ?
01:19Est-ce qu'on a vu quelque chose d'automatique peut-être dans la libération de ce Christophe Gleys ?
01:22L'espérance a été que, par exemple, Boilem Sansal n'avait été privé d'avocat, n'avait pas pu avoir d'avocat.
01:28Et le fait que les parents de Christophe Gleys aient un visa pour assister au procès de leur fils,
01:35accompagnent l'avocat, était plutôt le signe d'une détente.
01:38On l'avait cru.
01:39Et puis surtout, le gouvernement, le Quai d'Orsay, se disait,
01:43mais depuis que Rotaillot est parti, maintenant les choses vont aller, ça va très bien se passer.
01:47Le président qui pensait voir M. Tebboune au G20 en Afrique du Sud ne l'a pas vu.
01:54Je ne sais pas pourquoi, en tous les cas, ça n'a pas été organisé.
01:58Et on voit bien que les Algériens choisissent leur date.
02:05Ce sont eux qui sont les maîtres des horloges et ils le feront selon leur bon plaisir.
02:11Et avec sûrement, il y aura un coût, c'est-à-dire qu'il y aura une rançon, le prix d'une rançon.
02:17Et pour les Algériens, il n'y a qu'une chose, c'est toujours plus de visas.
02:22Et je crains que si M. Nunez va en Algérie et qu'il veut renouer,
02:27il va arriver avec un cadeau.
02:29Il faut arriver avec un cadeau.
02:30Et ce sont des visas supplémentaires ?
02:33Oui, c'est ce que veulent.
02:34Ou par exemple, une sénatrice LR qui vient de dire que l'Algérie et les Algériens doivent 45 millions aux obéritos français,
02:42car ils viennent de se faire soigner, ils ne sont pas payés.
02:44Alors voilà, un effacement de dette, je ne sais pas.
02:47Mais vous voyez, c'est en ce moment, les Algériens, ils ne lâchent sur rien.
02:52Et ce n'est pas d'être gentils et doux, comme le croit le ministre des Affaires étrangères,
02:58qu'on obtient quelque chose avec les Algériens.
03:00Alors qu'on a également un rapport du député Rodwell sur les accords franco-algériens de 1968,
03:07qui est toujours sur la table, qui pointe du dos à plusieurs choses,
03:10et notamment l'affaire des retraites qui auraient dû être payées par l'Algérie,
03:15qui en compensation sont payées par la France.
03:19Dans ce climat, c'est assez difficile.
03:21En fait, on est face à une prise d'otage.
03:23C'est une prise d'otage, en fait.
03:25Et c'est un ressort systématique de pays qui sont relativement isolés,
03:30relativement en état de faiblesse,
03:32parce que l'Algérie aujourd'hui est un pays qui est coupé du monde,
03:34qui vraiment n'a plus d'alliance diplomatique.
03:37Aucune.
03:38Faiblement la Russie, mais...
03:40L'Allemagne, dit-on ?
03:41L'Allemagne, oui, enfin, il n'y a pas d'alliance diplomatique.
03:44En réalité, il y a des liens personnels entre le président allemand et le régime algérien.
03:49Mais c'est un pays qui est isolé et qui donc, un peu à la façon de l'Iran,
03:53utilise des otages français, des civils,
03:58qui sont évidemment innocents pour faire pression sur un État
04:01et pour essayer d'inverser un rapport de force.
04:04Bon, il faut évidemment être prudent.
04:06On souhaite tous que Christophe Gleize soit libéré le plus rapidement possible.
04:10Et surtout, une fois la libération de Christophe Gleize,
04:14en espérant qu'elle intervienne rapidement, opérée,
04:17et surtout, un changement aussi de présidence de la République en France,
04:22que l'on puisse solder enfin cette affaire avec l'Algérie,
04:26de la colonisation et de la décolonisation,
04:29et que l'on puisse traiter de façon dépassionnée,
04:33et j'allais dire de façon froide et mécanique,
04:36nos rapports avec ce pays.
04:37Ça c'est la volonté française, mais est-ce que c'est vraiment la volonté algérienne ?
04:42Sauf qu'à partir du moment où ils n'ont plus de moyens de pression...
04:45Oui, mais à partir du moment où ils n'ont plus de moyens de pression sur nous,
04:49ce sera quand même beaucoup plus simple de renégocier avec un rapport de force
04:53les accords avec l'Algérie,
04:55sachant que, Catherine l'a rappelé,
04:58il y a beaucoup d'actifs financiers et de générosité du côté français
05:01qui bénéficient au régime algérien et auquel ils s'accrochent,
05:04mais sur lequel, lorsque nous ne serons plus sous pression de ces prises d'otages,
05:09les leviers seront plus puissants et plus forts.
05:11Oui, d'ailleurs le rapport de Charles Rodwell et d'un autre député...
05:15M. Lefebvre.
05:15Non, M. Lefebvre, a été très intéressant.
05:19Ils ont dû vraiment aller chercher...
05:21Ils ont chiffré.
05:22Ils ont chiffré et ils ont vraiment eu du mal à obtenir ces chiffres
05:25en allant dans tous les ministères, parce que ça n'était pas recensé.
05:29C'est-à-dire que la France ne savait pas combien l'Algérie lui coûte par an.
05:32Ça en dit long sur la capacité de gestion de l'État français
05:34qui gère des comptes dont il n'a pas connaissance.
05:37Oui, mais c'est vrai qu'à chaque fois qu'un Algérien avait un problème
05:40de retraite ou quelque chose qui n'allait pas,
05:42il s'adressait au Conseil d'État qui tranchait toujours en sa faveur
05:45et de manière toujours large.
05:47Donc là, il y a peut-être la France aussi, par l'acheté, par paresse,
05:53n'a pas mis les outils aussi pour bien contrôler cette loi de mai 60.
05:57Et puis il y a la rente mémorielle aussi, qui est toujours là.
05:59Il y a la rente mémorielle qui est toujours là.
06:01Souvenez-vous de M. Macron qui a eu ce discours sur l'Algérie,
06:05sur le mea culpa.
06:08Écoutez, Boilem Sansal également, qui a réagi à la condamnation de Christophe Glaze.
06:12J'ai été à la fois effondré et à la fois heureux.
06:15Effondré parce que l'État algérien n'avait pas besoin de poursuivre dans cet acharnement.
06:20Il aurait pu le condamner à six mois de prison.
06:22Et il sortirait aujourd'hui même.
06:24Puisqu'il avait fait ces six mois, donc il serait sorti à l'issue.
06:26Il y a quand même un acharnement contre ceux qui sont supposés être,
06:31qui complotent contre l'État algérien, etc.
06:34Ça ne me surprend pas.
06:35Écoutez d'abord, mais pourquoi heureux ?
06:37Ça y est, il va sortir.
06:38Une heure après, après quelques coups de téléphone passés par là,
06:42j'ai compris que la grâce allait venir très rapidement,
06:44qu'il faut laisser un peu de temps au gouvernement pour que les gens se calent.
06:48Et surtout, les procédures, c'est super important.
06:50Franchement, je suis confiant.
06:51Dieu entend le volème sans salle.
06:54Dieu entend le volème sans salle.
06:56Il connaît bien le fonctionnement de l'intérieur, puisqu'il l'avait prouvé.
06:58Donc gageons que...
07:00Peut-être.
07:01En tous les cas, l'autre jour, dans une interview qu'il avait donnée,
07:04il avait dit qu'il voulait revenir en Algérie,
07:06parce qu'il veut aller chez lui, il a son ordinateur,
07:09où il y a tout son travail.
07:10Et voilà.
07:11Et moi, je trouve que c'est à la fois téméraire...
07:15Imprudent.
07:16Et très imprudent.
07:17Oui, mais vous savez bien que son comité de soutien en premier,
07:21et puis sa famille également,
07:22ne vont pas le laisser repartir.
07:23Boilem sans salle, sous prétexte qu'il a laissé un ordinateur.
07:26Oui, mais ce qui est très intéressant aussi,
07:28c'est qu'il a bien dit à son comité de soutien
07:30que le fait qu'il ait eu des soutiens partout,
07:34évidemment par les Allemands, par le pape, par...
07:37Et aussi tous ces intellectuels,
07:39c'est très important pour les Algériens.
07:41Et moi, je pense que jusqu'ici,
07:43on a plutôt demandé de...
07:45L'Élysée a dit de ne pas parler de Christophe Glees,
07:47de ne pas en dire,
07:48et que là, aujourd'hui, c'est le moment ou jamais
07:50de se révolter contre cette prise d'otages.
07:53C'est la jurisprudence Sarkozy.
07:54Nicolas Sarkozy a toujours dit,
07:57de façon systématique,
07:58ne pas parler des otages, c'est une faute systématique.
08:00Il faut en parler.
08:01Et d'ailleurs, les familles d'otages aussi.
08:03Et cette thèse qui consiste à dire
08:04le fait de parler des otages
08:06empêche qu'il y ait par ailleurs des négociations
08:08par les canons secrets,
08:09est totalement faux.
08:10Il faut parler des otages,
08:12il faut donner une résonance forte
08:14et donner des voies pour soutenir les otages.
08:17Et c'est un mode de pression,
08:18y compris dans une négociation
08:19qui peut se mener par différents canaux.
08:22Oui, mais enfin, il avait réussi
08:23à sortir des otages au Mexique
08:27par cette politique-là,
08:29parce qu'il envoyait des émissaires.
08:30Le Gilad Chalit,
08:31les infirmières bulgares,
08:33Betancourt,
08:34enfin,
08:35il y avait une façon de faire
08:37qui, au moins, était efficace
08:39et qui, aujourd'hui, n'existe plus.
08:40Et qui concentrait ses efforts.
08:43Parce que Nicolas Sarkozy
08:43s'acharnait personnellement
08:46et s'impliquait personnellement.
08:48Il ne lâchait jamais
08:49jusqu'à ce que la libération intervienne.
08:50Oui, aujourd'hui, ça n'existe plus.
08:52Aujourd'hui, les rapports de force
08:54ne sont plus les mêmes aussi.
08:55On ne lit plus
08:57la politique diplomatique de la France.
08:59Mais on ne lit plus
08:59sur tous les sujets.
09:01Mais c'est surtout qu'elle est...
09:02Il n'y a pas de continuité.
09:04L'un des reproches, quand même,
09:06qu'on peut faire à Emmanuel Macron,
09:07c'est sa politique étrangère
09:08qui est totalement erratique.
09:09Sa politique diplomatique étrangère
09:11qui est totalement erratique.
09:12On a quand même débuté ce quinquennat
09:15par l'accueil de Vladimir Poutine
09:16à la Galerie des Batailles à Versailles
09:19avec ses peintures magnifiques
09:22de Pierre Legrand.
09:22Et on en termine à être
09:25sur le strapontin
09:26d'éventuelles négociations
09:28d'accord avec l'Ukraine.
09:29Je veux dire, il faut voir
09:30la déliquescence...
09:32Après avoir été humilié
09:33avec la table de Vladimir Poutine
09:35qui faisait la taille d'un autobus.
09:36Et je vous passe la visite à Brégançon
09:39où il avait apporté des fleurs à Madame
09:40mais où il avait dit
09:41devant les caméras du monde
09:42d'Otienne Emmanuel Macron
09:42que les critiques sur la justice
09:44étaient très bien
09:45mais que lui savait tenir son pays
09:46alors que les gilets jaunes
09:47étaient en train de déstabiliser
09:49l'État français.
09:51Oui, le bouquet n'était pas très grand.
09:52La façon dont Emmanuel Macron
09:55a abîmé la parole de la France
09:56à l'international, je trouve
09:57est quand même assez peu soulignée
10:00et pourtant je trouve assez marquante.
10:01Et ça fait des conséquences absolument...
10:03Et pourtant c'est son domaine favori
10:05parce qu'il est toujours à l'étranger.
10:06Oui, d'ailleurs il était en Chine.
10:08Il était en Chine,
10:09on en parlera en deuxième heure
10:10de cette visite en Chine
10:12où Macron a jugé la coopération
10:14avec la Chine déterminante
10:15pour mettre fin au conflit ukrainien.
10:17Ça c'est encore une autre histoire.
10:19Merci beaucoup Catherine Ney,
10:20merci beaucoup Antonin André.
10:22On en parlera justement
10:23de cette visite en Chine
10:24avec qui ?
10:24Avec Pierre Lévy
10:25qui était ambassadeur de France
10:27à Moscou
10:28lorsque la guerre d'Ukraine
10:29a commencé.
10:31Il sera mon invité ?
10:32Oui, il vient là,
10:32il sera mon invité tout à l'heure
10:34à 20h10 sur Europe 1.
10:36A tout de suite !
10:37de cette visite en Chine déterminante
10:39à la fin.
10:39Ce qui est aujourd'hui,
10:40c'est une question de s'estime
10:41comme un à la fin.
10:42C'est une question de s'estime
10:42qui est la question de s'estime
10:43en Chine déterminante.
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