Pierre Lellouche : «Si Poutine est responsable de l'agression, du côté occidental, on n'est pas irréprochables. L'Occident ne s'est pas réarmé, ni négocié avec la Russie.»
00:00Je pense qu'on a tout raté avec la Russie, j'y suis allé très tôt, avec Jacques Chirac aussi, dont j'étais le conseiller diplomatique,
00:06je me souviens d'une époque où il y avait des partis démocratiques, où il y avait une vie vibrante à Moscou,
00:12et Poutine, au moment de son arrivée, en effet, il était candidat à entrer dans l'Union Européenne et même dans l'OTAN, c'est vous dire.
00:18Simplement, les relations se sont disloquées avec les Américains, les Américains ne les ont jamais pris au sérieux.
00:24Le sénateur McCain, qui était candidat à la présidence, qui était un de mes amis, a appelé la Russie une grosse station d'essence avec des bombes atomiques.
00:32Donc Obama disait que c'était un pays, une puissance régionale.
00:36Les Russes sont des gens fiers, ils ont été une très grande puissance, ils veulent le demeurer.
00:39Donc ça s'est dézingué pendant les années 2000, puis le fils Bush a voulu pousser l'OTAN le plus loin possible, c'est-à-dire à la Géorgie et à l'Ukraine.
00:49Sarkozy a essayé de leur dire, et Merkel aussi, qu'on risquait la guerre.
00:53Mais bon, rien n'y a fait.
00:55On a largement, c'est dans mon livre, Engrenage, où j'explique que si Poutine est responsable de l'agression,
01:03nous, du côté occidental, on n'a pas été fort.
01:05On a une part de responsabilité.
01:06Voilà, on a nu.
01:08Le problème de l'Occident, c'est qu'on n'a ni réarmé, ni négocié.
01:13Alors après, on se retrouve effectivement au milieu du guet avec la note à payer.
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