00:01Il est 7h38, l'Angléco, François Langlais, on l'a appris hier soir, les Européens n'accepteront plus de gaz russe à partir de l'automne 2027.
00:09Alors a priori on se dit il était temps, mais si on réfléchit deux secondes, on se demande si on n'est pas simplement en train de changer de dealer.
00:15On était dépendant de Vladimir Poutine, on va le devenir de Donald Trump François.
00:20C'est vrai, c'est vrai, alors cette décision de la commission, vous l'avez dit, elle était attendue et indispensable.
00:25Plus d'achats de gaz russe à partir de 2027, il s'agit en fait de tenter de limiter les moyens financiers que Moscou retire de ses ventes d'hydrocarbures pour financer la guerre d'Ukraine.
00:37Avant la guerre d'Ukraine, 40 à 45% du gaz consommé en Europe venait de Russie.
00:42Et puis les livraisons de ce précieux fluide ont été fortement ralenties, d'abord par la Russie elle-même, on s'en souvient, par l'Europe évidemment,
00:51puis à cause du sabotage de tuyaux reliant la Russie à l'Allemagne.
00:55Mais en réalité, il subsiste des achats importants de gaz naturel liquéfié, le GNL qui vient de Sibérie.
01:01Et la Russie compte encore pour 12% de nos approvisionnements.
01:04La Hongrie et la Slovaquie, très consommatrices et proches de Moscou, ont d'ailleurs déclaré qu'elles poursuivraient leurs achats.
01:10Malgré l'interdiction, il faut dire que cette interdiction est fragile au plan juridique parce que justement il n'y a pas unanimité des Européens.
01:18On a du mal à situer ce que ça représente. Au plan financier, c'est combien nos achats de gaz à la Russie François ?
01:23Écoutez, d'après le Center for Research on Energy and Clean Air, ils font autorité, ça représente encore quelques 50 millions d'euros par jour.
01:32Depuis l'invasion, la Russie a touché près de 1000 milliards d'euros en vendant ses hydrocarbures, dont environ 200 milliards payés par l'Europe elle-même.
01:43C'est plus que notre aide à l'Ukraine.
01:45Et c'était pour moitié du gaz, pour moitié du pétrole avec un tout petit peu de charbon.
01:49Bon mais cette décision de Bruxelles, avec la loi classique de l'offre et de la demande, est-ce qu'elle ne risque pas de provoquer une nouvelle montée des prix ?
01:55Écoutez, j'ai regardé le cours du gaz encore ce matin.
01:58Ça reste calme. Les cours n'ont pas du tout bougé parce que la décision était largement attendue et surtout parce qu'il y a des solutions de remplacement.
02:05C'est quoi ? C'est les Etats-Unis ? On va le trouver aux Etats-Unis, notre gaz maintenant ?
02:08Oui, oui, oui. Principalement, il y a des gisements considérables de gaz dans le sud du pays qui en est devenu le premier producteur mondial.
02:15Les fameux gaz de schiste qui nous faisaient horreur il y a quelques années.
02:19Mais nécessité fait loi, bien sûr.
02:21La part de l'Amérique dans nos fournisseurs a littéralement explosé.
02:24C'est plus de 30% aujourd'hui.
02:25De nouveaux terminaux de liquéfaction pour le transport sont en construction.
02:29Il n'y a donc pas de risque de pénurie.
02:31Et Donald Trump a exigé que nous triplions nos achats d'hydrocarbures américains en contrepartie de l'accès au marché américain pour nos exportations ordinaires.
02:42Ainsi va l'Europe qui ne quitte la dépendance vis-à-vis de Poutine que pour tomber dans celle de Trump.
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