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  • il y a 7 heures
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a tiré la sonnette d'alarme sur la natalité en France.

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Transcription
00:00Une autre question dans l'actu, Victor, faut-il faire des bébés pour sauver le pays ?
00:05Écoutez, c'est important les bébés, ma chère Julie.
00:08On retrouve la traite de Wife.
00:09Est-ce que vous savez...
00:10Les 23h pour passer.
00:12Là, après, c'est...
00:13Je ne vais pas rentrer dans les détails, vous avez la notice chez vous.
00:17Est-ce que vous savez comment on appelait la France ?
00:19Quel surnom on a trouvé pour la France d'ancien régime ?
00:22On l'appelait la Chine de l'Europe.
00:24Pourquoi ? Parce que c'était le pays d'Europe le plus peuplé,
00:26deux fois la population de l'Allemagne.
00:28Évidemment, c'est avec toute la puissance qui va avec.
00:30Aujourd'hui, c'est parfaitement l'inverse.
00:32On n'est pas deux fois moins, mais on a une crise de la natalité et de la démographie catastrophique.
00:37Je vous propose d'écouter Pierre Mosqueux ici,
00:38le premier président de la Cour des comptes, qui décrit ce phénomène.
00:42Depuis une vingtaine d'années, ce n'est pas un scoop,
00:45mais c'est bien de le mesurer,
00:46la population française connaît un vieillissement marqué
00:48sous l'effet de l'allongement de l'espérance de vie,
00:51de l'arrivée aux âges élevés des générations du baby-boom.
00:54La part des personnes âgées d'au moins 65 ans dans la population
00:58est passée de 16% en 2005 à 22% fin 2024.
01:03Parallèlement, la natalité fléchit.
01:07L'indicateur conjoncturel de fécondité a poursuivi sa baisse.
01:11Il atteint 1,62 enfants par femme en 2024.
01:15Et ça place la France désormais sous le seuil du renouvellement des générations.
01:19Voilà, c'est un phénomène absolument dramatique, il faut le dire,
01:23qui est parfaitement documenté, chiffré.
01:25La natalité, Pierre Moscovici le dit, est au plus bas.
01:28Depuis quand ? Depuis 1918.
01:31Ça, c'est un drame absolu.
01:32Ce qui entraîne évidemment, et il faut parler aussi de la génération du baby-boom
01:35qui apparaît juste après la Seconde Guerre mondiale,
01:37un vieillissement l'un plus l'autre,
01:39un vieillissement de la population absolument considérable.
01:41Vous voyez, pour les 65% et plus dans la population,
01:45en 2005, on était seulement à 16,3%.
01:48On se projette pour 2079 à près de 30% de la population.
01:53Or, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:53Perspective, dans 45 ans, on perd moins 5,3 points de part de population en âge de travailler.
02:01Alors, le problème, c'est que la population en âge de travailler,
02:03une partie en tous les cas de cette population en âge de travailler,
02:05ce sont les actifs, c'est-à-dire ce sont ceux qui financent,
02:08qui financent notamment qui créent la croissance,
02:09qui travaillent, qui font des emplois, qui payent les aides en tout genre,
02:13y compris la retraite, vieillissement de la population,
02:15plus amendement de la population en âge de travailler.
02:17Ça ne fait pas bon ménage.
02:19Alors, j'ai un message à passer au gouvernement d'abord.
02:22Faites en sorte que faire des enfants soient attractifs.
02:24C'est important, parce que ce n'est pas pour rien que les gens ne font plus d'enfants,
02:27c'est parce qu'on ne les y incite pas.
02:29Et ensuite, j'ai un message pour vous, chers téléspectateurs.
02:32Attendez la fin de l'émission, mais ensuite, faites des bébés,
02:34c'est important pour le pays et pour vous.
02:36Ça vous a convaincu, Samy ?
02:39Non, franchement, ce n'est pas pour rien qu'il n'y a pas vu.
02:43Je ne le renferais pas avec Samy, ce soir.
02:46Non, mais c'est vrai que, par exemple,
02:48quand vous habitez dans les grandes villes,
02:49quand vous habitez à Paris,
02:51pour vous loger, si vous voulez fonder une famille,
02:53faire un, deux ou trois enfants,
02:55il faut être millionnaire, en fait.
02:57C'est impossible, parce que le coût de la vie est beaucoup trop élevé.
03:00Donc, vous pensez à votre carrière,
03:02et puis à votre vie de famille, vous la mettez de côté.
03:03Et surtout, les solutions de garde,
03:08ça aussi, c'est le parcours du coup de la chance que vous trouvez,
03:10exactement, pour trouver une crèche.
03:12Et même pour louer un appartement à Paris,
03:13pour donner des enfants.
03:14Cela étant, c'est compliqué,
03:15mais je ne suis pas sûr que des subventions
03:19ou des baisses d'impôts suffiraient
03:22à inverser une tendance de fonds
03:25dans tous les pays occidentaux,
03:27puisque tous les pays occidentaux sont en baisse.
03:29L'Italie, au même moment où nous parlons,
03:31Victor montrait 1,63 pour la France,
03:34c'est 1,2.
03:36L'Allemagne, c'est également autour de 1,4.
03:39Et ça se dégringole partout.
03:41Et la France est plutôt le dernier pays à avoir dégringolé.
03:43Alors, certains vous diraient que
03:44sur les chiffres de l'immigration,
03:48cache un peu, peut-être, ce phénomène.
03:50Mais peu importe, c'est un phénomène général.
03:52Alors, c'est vrai qu'il ne faut plutôt s'interroger sur...
03:54Il n'y a pas seulement le problème des villes qui sont chères,
03:57je pense qu'il y a un problème plutôt, presque, civilisationnel.
04:00C'est un moment, peut-être, aussi de...
04:02On est un continent fatigué.
04:03...de rupture, aussi, de civilisation.
04:07Non, mais c'est vrai que là, il s'est passé quelque chose d'incroyable.
04:10Cette année, en 2025, c'est la première fois que ça arrive
04:12depuis la Seconde Guerre mondiale,
04:13c'est qu'on a eu plus de mortalité que de natalité.
04:17Il y a 6,2 naissances pour 1 000 habitants,
04:226,4 décès pour 1 000 habitants.
04:24Donc, on n'a jamais vu ça.
04:25Donc, c'est-à-dire qu'à moyen terme, ça va devenir extrêmement dangereux.
04:28Moi, je pense que... Comment expliquons-nous cela ?
04:30C'est la peur.
04:31C'est le manque de confiance.
04:32Et aujourd'hui, on n'a pas confiance dans la vie.
04:34Bien sûr, il y a des problèmes financiers, comme il a dit.
04:36Mais il y a ce manque de confiance.
04:38Et donc, c'est vrai qu'aujourd'hui, quand on voit cette société qui est violente...
04:41Même les autres sociétés...
04:42Oui, certes, certes.
04:44Au moins, par exemple, les Suisses, ils n'ont pas peur.
04:45Mais ils vont aussi... Ils ne font pas d'enfants.
04:47Non, les Allemands, les Allemands...
04:48Non, mais ça, c'est différent, encore une fois.
04:49C'est que je pense que le vrai enjeu aujourd'hui, il est redonner des perspectives.
04:53En Allemagne, dans les pays-là, on est en train de vous dire
04:55qu'il faut de la décroissance.
04:56De la décroissance, vous ne faites pas d'enfants, vous n'avez pas envie.
04:58Vous détruisez la planète, on vous culpabilise.
05:00Vous n'avez pas envie de faire des enfants.
05:01Donc ça, il faut changer un petit peu cette philosophie.
05:04Et puis, Marc, quand on vous dit que demain, c'est la guerre,
05:06que demain, il va falloir être prêt à envoyer nos enfants et à perdre nos enfants à la guerre,
05:10ça ne favorise pas du tout non plus.
05:11Ça n'arrangera pas.
05:12Moi, je pense qu'aujourd'hui, il faut redonner effectivement cette dynamique de confiance,
05:17de croissance, baisser les impôts, redonner un petit peu des perspectives,
05:21avoir un chômage qui baisse...
05:23Non, non, mais ça redonne la confiance.
05:26Ça redonne la confiance.
05:27Ils ont peur, ils font des enfants.
05:29En revanche, on comprend mieux pourquoi la réforme des retraites est quand même importante.
05:33Parce que là, on a un petit souci de financement des retraites.
05:37Il faut le dire aussi, peut-être...
05:37Samy, sans vouloir vous faire peur, ça ne fait pas de retraite.
05:40C'est un effet néfaste, peut-être, par rapport à quelque chose de bien.
05:43Non, mais c'est peut-être... J'y pense là, mais c'est peut-être un effet néfaste à quelque chose de positif.
05:47Mais la démocratisation aussi des moyens de contraception ces dernières décennies,
05:51c'est quelque chose qui fait qu'il y a beaucoup moins d'enfants non désirés, en fait.
05:53Il y a une époque où il y avait beaucoup d'enfants qui étaient non désirés.
05:55Aujourd'hui, c'est beaucoup moins le cas.
05:56Vous, vous avez lu Evy.
05:57D'où la traduction.
05:59Je ne suis pas sûre que ce soit...
06:01Non, mais c'est justement, je dis que c'est une très bonne chose,
06:03la démocratisation des moyens de contraception.
06:05Mais ça veut dire que tous les enfants qui étaient non désirés,
06:07non pas dans les décennies, mais dans les siècles passés,
06:10aujourd'hui, c'est un phénomène qui arrive beaucoup moins, en réalité.
06:13Non, mais c'est la question, peut-être, du deuxième enfant.
06:16On voit bien qu'aujourd'hui, on se dirige vers une société,
06:18puisque, en gros, tous ces pays se dirigent vers des familles avec un enfant.
06:23Et donc, c'est la question du deuxième enfant.
06:25Et c'est vrai que la question du deuxième enfant,
06:27elle pose aussi des problèmes en ville.
06:29C'est difficile, des problèmes de garde.
06:31Les problèmes de garde, c'est un vrai sujet.
06:33Et puis, il y a aussi des choix.
06:36Il y a beaucoup d'hommes et de femmes qui disent qu'on ne veut qu'un enfant.
06:39Oui, absolument.
06:40Il y a une société un peu anti-enfant.
06:42On voit bien, c'est quelque chose qui monte dans des restaurants,
06:45dans des lieux de vacances.
06:46C'est vrai.
06:46Pas d'enfant.
06:47Pour des raisons aussi écologiques pour certains.
06:51Non, je ne sais pas, ça.
06:53C'est ce que, en tout cas, c'est une partie de...
06:56Vous vous disiez ceux qui ne veulent pas d'enfant.
06:58Ceux qui ne veulent pas d'enfant.
06:58Et puis, je disais, les lieux où on interdit...
07:00Oui, non, bien sûr.
07:01Et il me disait, il y a aussi cette logique-là.
07:03Les considérations écologiques qui rentrent aussi dans le débat.
07:05Et puis, je disais, les lieux où on interdit...
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