00:00La compagnie française BPM s'est produit la semaine passée avec son spectacle France sur la scène de la salle communale dans le cadre des spectacles l'onaisiens.
00:30L'histoire d'un jeune homme qui vit sa vie sans se poser plus de questions que ça, qui est légèrement arriviste, qui veut gravir les échelons dans sa boîte et qui du jour au lendemain apprend que son père décède avec qui il avait coupé les ponts et ça va le forcer à soulever un peu le tapis de tous ces traumas, de tout ce qu'il avait refusé de voir dans son passé et de se réconcilier un peu avec tout un tas d'événements
00:58et de prendre un goût à la vie plus vif.
01:03Voilà, plus vif.
01:05Il avait déjà éclaté la lumière.
01:07Pour donner vie à l'univers de France, quatre autres comédiens partagent la scène, mettant plusieurs formes artistiques dans une création aussi expressive qu'originale.
01:18Il y a un personnage principal qui est France et qui mime, donc qui est privé de parole d'une certaine manière, qui en avant scène et qui joue son histoire.
01:29Et en parallèle, derrière lui, il y a trois bruiteurs et bruiteuses qui vont dans un établi en fait avec des outils, bruité ses actions, mais aussi ses états d'âme, les atmosphères, les protagonistes imaginaires avec lesquels il va interagir.
01:43Et à ça s'ajoute un cinquième personnage qui est le narrateur.
01:48Et petit à petit, au fil de l'histoire, on va s'apercevoir que ces trois pôles sont mêlés, évidemment, et le style est amené à évoluer.
01:59Dès la conception du personnage et de l'histoire de France, les bruitages ont été pensés comme un élément essentiel du spectacle, indissociable de sa mise en scène.
02:09Les bruiteurs ne sont pas cachés. Est-ce qu'il y a des spectacles avec des micros ? Et ça marche aussi.
02:15Mais nous, ce qu'on voulait, c'est vraiment faire ça de façon artisanale et acoustique, quand c'est possible, et donc d'être à vue.
02:22Et on a travaillé pour que la concentration du regard puisse passer du personnage principal, mais aussi aux bêtises qu'on fait derrière, entre bruiteurs, à des choses comme ça,
02:32pour que le spectateur puisse aussi toucher à ce truc très artisanal, très vivant et un petit peu complice aussi,
02:41parce que le public un peu voit comment le monde de France se crée en direct.
02:46Et ça, je pense que c'est, oui, très agréable de voir comment sont faits les petits sons tout en suivant l'histoire.
02:54Mais on essaye, oui, de laisser vraiment la place à cet univers-là également, sur scène.
02:59Bon nombre d'accessoires émettent des sons que les bruiteurs composent en direct,
03:11afin de donner de l'épaisseur aux actions et à l'environnement dans lequel évolue le personnage de France.
03:17Un des objets les plus insolites, je pense que c'est un tuyau en PVC qu'on a récupéré dans un garage,
03:30dans lequel il y avait un petit fil de fer.
03:32Je crois que c'est pour réussir à mettre des fils à l'intérieur et des choses comme ça.
03:37Et on s'est rendu compte, avec pas mal d'improvisation et de recherche,
03:42et on fait des bêtises en cherchant des sons,
03:44qu'en soufflant dedans, parce qu'on souffle dans des tuyaux, enfin voilà.
03:47Ça faisait un bruit un peu de R2-D2, de robot un petit peu...
03:52Comme ça.
03:54Et ça, on s'y attendait pas du tout, il faut tester pour trouver.
03:57Et celui-là, j'avoue que quand il arrive sur scène, j'aime beaucoup.
04:01Ça flatte pas mal les oreilles.
04:03On s'attendrait pas à ce que ça fasse ce bruit-là, quoi.
04:08Donc c'est assez drôle.
04:09Et puis on a toute une panoplie aussi d'objets vraiment aussi basiques, quoi.
04:13On a une moitié de craquenois, on a des tuyaux, des brosses en métal, des choses comme ça.
04:20Et c'est quand même très drôle de faire jouer des choses sensibles, des choses vivantes,
04:25à des objets comme ça du quotidien.
04:29Donc voilà, en fait, tous sont un peu magiques, parce qu'ils sortent aussi de leur emploi.
04:34Oser prendre des risques et refuser le conformisme a dès le début séduit le public,
04:44avec ce premier spectacle de la jeune compagnie et de son auteur.
04:48Il y a déjà une part un peu obsessionnelle par rapport au son.
04:54Le son est quand même omniprésent dans nos vies.
04:56Et en même temps, c'est quelque chose d'invisible qui influe énormément sur nous.
05:00Et j'ai trouvé que c'était quand même très beau, très chouette de travailler là-dessus.
05:06Il y a aussi le fait que je suis un très grand fan de certaines références,
05:09telles que Tati, Les triplettes de Belleville, le film de Sylvain Chomet.
05:14Tous ces films un peu doux, amers, et qui vont beaucoup travailler sur le son.
05:18A la fois de façon ludique, et en même temps de façon très touchante.
05:22Et le dernier élément, c'est aussi quelque chose de très pratique.
05:27C'est qu'on a construit ce spectacle avec des amis.
05:29Enfin, nous sommes des amis.
05:31Et on avait à la fois en commun une formation de théâtre dits physiques,
05:35où le corps est important, et en même temps, on avait tous un rapport au son.
05:38On était tous musiciens, d'une manière ou d'une autre.
05:41Et donc, je me suis dit, pourquoi pas, pour raconter l'histoire d'un jeune homme
05:46qui va reprendre un goût à la vie plus poétique,
05:48pourquoi pas, en fait, essayer de trouver un langage
05:50qui va mélanger le corps et le son, puisque c'est extrêmement sensoriel.
05:55Pour leur première venue en Suisse,
05:57la compagnie a offert au public une expérience peu commune.
06:01Ne pas se concentrer uniquement sur le visuel,
06:04mais aussi tendre l'oreille,
06:05et laisser son imagination vagabonder au fil des références sonores.
06:10Un nouveau spectacle est déjà en préparation,
06:12et qui sait, la troupe pourrait bien revenir à Oné.
06:16Sous-titrage Société Radio-Canada