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  • il y a 4 jours
C'est l'une des plus belles plumes du journalisme sportif : Chérif Ghemmour est l'invité de l'interview média cette semaine. Collaborateur depuis des années pour So Foot notamment, Chérif Ghemmour nous présente son dernier bébé : un ouvrage extraordinaire pour fêter les 70 ans de Platini. Équipe de France, drame du Heysel, Juventus, UEFA, mode, culture, mais également un match officiel pour le Koweït. Tout y est !

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Sport
Transcription
00:00Il aime le foot, oh que oui, il est une des premières plumes d'une des plus belles success stories de la presse magazine des 20 dernières années.
00:19Il est so sympa, vous allez le voir, et so calé en foot.
00:22Il a écrit un paquet d'articles sur le football, tous les footballs, avec toujours un sens aigu de la formule.
00:26Un ton décalé et un goût prononcé pour la culture comme la musique.
00:30Il pourrait parler de Johan Cruyff ou Pelé pendant des heures.
00:33A-t-il encore des posters des joueurs des années 70 chez lui ? Il nous le dira.
00:37Collectionne-t-il toujours les images Panini ? Ça ne m'étonnerait pas.
00:40Quel numéro collector de 11 mondial aimerait-il acheter ? A-t-il lu tous les numéros de SoFoot ?
00:44Bref, vous saurez tout sur une des plus belles et iconoclastes plumes du football.
00:49Il vient de sortir un livre incroyable de légende pour les 70 ans de Platini.
00:53Une anthologie de Platoche dans la catégorie Beaux livres, au titre savoureux, coufran, bouclettes et petits shorts.
00:59Bref, on va parler ballon rond pendant 45 minutes.
01:02Platini, évidemment, mais aussi de son style, de sa plume, de l'état de la presse écrite en France et de la presse sportive.
01:09Vissez vos crampons, c'est parti pour l'interview média.
01:11Bonjour et bienvenue, monsieur Chérif Guémour.
01:14Bonjour Romain, bonjour à tous.
01:16Comment vas-tu ? Alors je dis tu parce que je vais prévenir qu'on se connaît, on a travaillé ensemble.
01:20Je suis ravi de te recevoir dans l'émission Média.
01:24Alors je le disais, je vais le montrer tout de suite parce qu'on va en parler, on va parler de plein d'autres choses.
01:28Mais tu es là pour nous parler aussi de ce magnifique ouvrage collectif que tu sors aux éditions Marabou pour les 70 ans de Platini qui sont en cette année 2025.
01:41J'ai une petite question pour commencer avant de parler du bouquin.
01:44Tu es journaliste de presse écrite, journaliste, tu as fait de la radio, tu as fait de la télé.
01:49Comment tu te présentes ?
01:53JTT, journaliste utérant, c'est ça ?
01:57Oui, multimédia, c'est…
01:59Alors à la base, c'est la presse écrite et ensuite, c'est les opportunités, c'est les invitations à venir collaborer de façon ponctuelle ou de façon plus continue à la radio, à la télé.
02:10J'ai fait pas mal de différentes radios, pratiquement toutes faites et puis un peu moins de télé, mais bon, c'est les opportunités, c'est du feeling.
02:20Et en tant que professionnel du métier, tu préfères faire quoi aujourd'hui ? Qu'est-ce qui t'éclate le plus ?
02:27Pendant longtemps, c'était la presse écrite parce que j'estime que je ne suis plus doué à l'écriture.
02:35Et je renoue, plus le temps passe, plus je reprends goût à la radio.
02:41Pas la télé, tout simplement parce que la télé, très souvent, on est plusieurs sur un plateau.
02:48Il faut aller vite, il y a des caméras partout, des fois on est sur des plateaux assez grands.
02:52Pas comme aujourd'hui, aujourd'hui c'est parfait, il y a un petit côté intime.
02:55Mais la radio, c'est bien, c'est la chaleur des voix, des microns et une sorte de bocal où ça peut être très convivial ou alors ça peut se friter un peu.
03:08Mais bon, ça ne va jamais très loin.
03:10C'est quoi le métier de journaliste sportif en 2025 ?
03:13Le métier de journaliste sportif en 2025, ça reste la passion, la capacité à s'émerveiller.
03:24Je vous donnais un exemple du plantis, soit la perche.
03:28Bon, j'aime bien le soit la perche, mais ça n'a rien à voir.
03:30C'est se réveiller dans la nuit ou le matin, brancher son portable.
03:34Il a encore bâti un record de 2 centimètres.
03:37Voilà, tant qu'on a encore cette fibre.
03:40Et puis s'émerveiller, un but de Dembélé ou alors encore le but de la tête d'hier soir de Messi.
03:48Enfin, toutes ces choses-là.
03:50Tant qu'on a la passion, tant qu'on a la capacité de s'émerveiller, je pense qu'on a encore...
03:56Donc on arrive toujours à être passionné.
03:57On vieillit moins vite aussi.
03:59Après, tu as combien de temps de carrière ? 40 ans ?
04:02Non, au moins, 30 ans de carrière.
04:05Alors, on a un truc un peu traditionnel dans le début de cette émission.
04:07Je suis désolé, je vais donner ta date de naissance.
04:09Ah oui, il faut.
04:10Tu es né le 22 avril 1963 à Colombe.
04:13Oui.
04:14Est-ce que tu sais ce qui s'est passé dans le sport ce jour-là ?
04:16Et alors, je vais être un peu sympa, je vais dire ce jour-là ou cette semaine-là.
04:22Il ne s'est peut-être rien passé, sinon on ne choisit pas le genre de sa naissance.
04:25J'ai envie de dire France-Brésil au stade de Colombe.
04:28C'est beau.
04:29Alors, ce n'était pas ce jour-là, en fait.
04:31Par contre, j'imagine que le match avait lieu le dimanche.
04:34Effectivement, il y a le France-Brésil au stade de Colombe.
04:37Donc j'imagine que le lundi, le rassemblement de l'équipe de France avait bien dû commencer.
04:40Donc c'est beau quand même de naître à peu près ce jour-là.
04:43Effectivement, Pelé était venu en superstar.
04:45Tout à fait.
04:45Tu sais parce que tu es né à Colombe et quand tu en as parlé ou tu l'as découvert
04:50un peu sur le tas après, quand Pelé est revenu à Colombe quelques années plus tard ?
04:55Non, non.
04:57J'avais suivi un peu les…
04:59Parce que voilà, ce qu'il faut bien raconter, avant, l'équipe du Brésil, c'était comme
05:02les All Blacks.
05:03Ils venaient en Europe une fois tous les 50 ans.
05:06Ils aient une tournée, quoi.
05:07Oui, oui.
05:08Ils venaient très rarement.
05:09Donc le Brésil était arrivé, le Brésil champion du monde, je veux dire.
05:12Puis même avant, je ne pense pas qu'ils étaient venus pour des matchs amicaux, peut-être
05:16pour la Coupe du Monde 38.
05:17Et donc ça avait été un événement.
05:19Et bon, on regarde les événements.
05:20Ils viennent jouer en 1963, la grande équipe du Brésil.
05:23Et puis, un réflexe mnémotechnique, avril 63, je dis tiens, avril 63 et tout.
05:30Parce que sinon, je sais qu'à peu près la même semaine ou pas loin, je sais qu'il
05:33y a la mort de Cocteau et d'Edith Piaf.
05:36Donc voilà, c'est mnémotechnique.
05:38Oui, c'est beau, c'est un beau…
05:39Voilà.
05:39Alors justement, donc Pelé vient en 63, tu es né en 63, tu es ce gamin à Colombe.
05:45Tu lis les exploits de ces joueurs-là, déjà quand tu es gamin un peu plus grand, dans
05:50les 7-8 ans, tu étais déjà fan de foot.
05:52Comment ça se passe un peu ?
05:54Non, c'est venu tard parce que, je ne sais pas pourquoi, par rapport à tous mes petits
05:58copains, en fait, vraiment ma passion de foot, j'avais déjà la passion de sport, les
06:03Jeux Olympiques, c'était fabuleux.
06:06Mais le foot, c'est plutôt vers 11 ans, 74.
06:09C'est-à-dire fin 73, début 74, il y a l'équipe d'Ajax, tout le monde en parle,
06:13il y a les maillots d'Ajax, on parle de cruif, on ne disait pas cruif, cruif.
06:17Et puis, je ne sais pas, c'est peut-être le climat d'avant Coupe du Monde de 74 qui
06:22m'a fait mort d'audan et depuis, je n'ai pas lâché.
06:25Donc, tu es fan de cruif depuis tes 11 ans, vraiment.
06:29Oui, c'est ça, on en parlera plus tard, mais d'écrire une bio sur lui, puis de le rencontrer
06:33parce que tu l'as rencontré.
06:34Oui, on l'a rencontré avec SoFoot.
06:36Ça a dû être un truc incroyable.
06:39Alors, à cette époque-là, quand tu commences à être un peu fan, en tout cas d'équipe,
06:43de joueur, c'est quoi ? Tu lis un peu de presse, tu écoutes de la radio, c'est quoi
06:48exactement ?
06:49Alors, la télé, tu oublies parce qu'il y avait un match de foot télévisé une fois
06:53par mois, voire une fois tous les deux mois.
06:57Il y avait Stade 2, tu avais juste la partie foot, bon, elle était consistante, mais ça
07:00n'allait pas loin.
07:01C'était essentiellement la D1, le championnat de France, et puis quelques buts des championnats
07:06étrangers.
07:07Et là, alors c'est un souvenir que tout le monde a, des gens de ma génération, puis
07:10un peu moins jeunes.
07:12La rubrique des buts étrangers, le dimanche à la fin de Stade 2, c'est là qu'on découvre
07:17le foot anglais, les stades, l'ambiance, les ballons qui sont différents, c'était
07:21les petits ballons blancs, la Bundesliga avec les mines de 30 mètres, déjà, ça existait
07:26déjà.
07:27Un petit peu d'Italie, et on voit que l'Italie, c'est les scores 0-0, 1-0, donc quand on voit
07:34un but, on est content.
07:35Là, c'est vraiment une ouverture sur le monde.
07:37Et puis évidemment, tous ces noms exotiques, les noms anglais, puis les trucs qui font
07:44des Queen's Park Rangers, Crystal Palace, Arsenal, Manchester United, ou alors Mönchengladbach
07:51qu'on n'arrivait pas à prononcer.
07:52Il y a tout un imaginaire.
07:54Mais t'écoutais les matchs à la radio ?
07:56À la radio, oui, bien sûr.
07:57Europe 1, RTL, le Multiplex.
08:00Parce que moi, j'ai l'impression que je trouve que, alors évidemment, quand t'écoutes
08:04les matchs à la radio, ça forge aussi ton imaginaire.
08:06Bien sûr.
08:07Tu te projettes.
08:08Il y a une façon de commenter encore plus à l'époque.
08:10J'ai l'impression que ça a presque nourri ta prose.
08:13Oui.
08:14Oui, oui.
08:14C'est pour ça que je mets plein de points d'exclamations partout.
08:17On m'a fait la réflexion souvent.
08:18On m'a dit, oui, tu mets des points d'exclamations partout.
08:20Alors je me disais, bon, pour frimer, pour craindre un peu, je disais, oui, c'est
08:23dans l'Alphonse Daudet, il met plein de points d'exclamations.
08:25Et en fait, j'ai réfléchi.
08:26Je me suis dit, oui, peut-être.
08:29Parce qu'en fait, tu sais, un Multiplex, c'est quelqu'un qui prend la parole.
08:33Et but à Monaco, Fernand Choizal, venez lui raconter le but.
08:37Ça te déboule sur...
08:38C'était vivant.
08:39C'était, voilà, pendant deux heures, tu...
08:41Oui, j'ai senti ça en reprenant ta prose.
08:44C'est une bonne...
08:44En reprenant ta prose.
08:46Tu sais qu'en 1963, il y a d'autres grands noms qui sont nés la même année que toi.
08:50Alors je vais te donner une petite liste, je suis un peu sympa, à moins que tu les connaisses.
08:52Non, dis-moi.
08:54T'es née la même année que John Barnes.
08:57Ouais.
08:57T'es née la même année que JPP.
08:59JPP ?
09:00Eh, ouais.
09:00D'accord.
09:00Alors t'es JTT, mais t'es née la même année que JPP.
09:02Ouais, ouais, ouais.
09:03T'es née la même année que Peter Schmeichel.
09:05Ouais.
09:06T'es née la même année que José Mourinho.
09:08José Mourinho.
09:09C'est classe, quand même.
09:09Et t'es née la même année qu'un joueur qui a un lien avec Platini.
09:12Ouais.
09:13Alors je ne veux pas te faire de quiz, parce que je t'ai dit que je n'irai pas te faire des pièges,
09:15mais à mon avis, tu le sais, t'es née la même année que Carmelo Michich.
09:20Ouais.
09:20Ou Michich.
09:22Messe.
09:22Un messin.
09:24Exactement.
09:24Il a joué en équipe de France, pas beaucoup, mais ouais, ouais.
09:26Alors tu sais quand est-ce qu'il a joué en équipe de France ?
09:27Il a joué le jour d'un France Island 87, qui est le dernier match.
09:32Ah, avec Michel.
09:33Avec Michel Platini.
09:34Lui, c'était son premier match.
09:36Et Michel jouait son dernier match.
09:37J'ai trouvé l'anecdote un peu sympa.
09:40Alors tous les joueurs que tu as cités, je prends, j'achète.
09:42Ouais, t'achètes.
09:44Comment t'arrives en fait au journalisme, à l'écriture, dans les médias ?
09:50Tes parents, t'écoutais du sport à la radio avec tes parents, ils étaient fans de sport
09:55ou t'es le seul ?
09:56Comment c'est venu un peu tout ça ?
09:58Comment tu t'es construit ?
09:59Non, la passion sport, tous les gamins l'ont, même les filles aujourd'hui.
10:04C'était moins le cas quand j'étais petit, mais aujourd'hui, fin an, toujours, on s'est
10:09toujours emballé pour les sportifs, le Tour de France, Championnat de France, Finale
10:12de Coupe de France, Coupe du Monde, Jeux Olympiques.
10:15Mais tu dis, on s'est toujours, tu regardes avec tes parents ?
10:17Oui, oui, oui.
10:19Les trucs un peu iconoclastes.
10:21Ouais, je restais plus tard qu'eux, évidemment.
10:23Moi, par exemple, j'ai eu la chance, quand j'étais en CM2, on avait un instituteur,
10:27Monsieur Ségui, je suis en hommage, on a appris beaucoup de choses avec lui, qui
10:31venait de Béziers, il avait l'accent, donc il nous a initiés au rugby, c'est-à-dire
10:35à le regarder, le comprendre et jouer aussi.
10:38Alors évidemment, pas avec des plaquages sur du béton, évidemment.
10:41À la touche, voilà, c'est ça.
10:42Et donc, ça nourrit tout un imaginaire, mais du coup, je regardais une match de rugby.
10:47Mes parents étaient fous, ils disaient, mais c'est quoi ce sport ? À quoi ça ressemble
10:50et tout ? Donc voilà, non, c'est l'univers sportif, parce que quand on est jeune,
10:56notamment à l'adolescence, on a, enfin, les gens qu'on a envie d'admirer, c'est
11:02les sportifs, les acteurs et les actrices de cinéma, être amoureux d'une grande actrice
11:06et tout, bref, l'adolescence, et la musique.
11:10Et t'as des posters dans ta chambre ? D'acteurs de musique ou de sport ?
11:15Oui, oui, oui, un poster de Saint-Étienne, au mur, oui, oui.
11:17Enfin, à la grande époque, les Verts, en 73, oui, oui, oui.
11:20Et, ah, c'était merveilleux, parce que c'était un poster énorme, et on s'endort
11:27avec ça.
11:27Et je le disais en introduction, je le disais en introduction tout à l'heure, on en parlera,
11:29parce que dans ton livre, il y a les Vinets de Panini de Michel, mais les collectionneurs
11:33de Panini, à l'époque, ça a marqué quand même toute une génération, même si ça existe
11:37encore.
11:38Je suis mortifié d'avoir perdu, égaré ou jeté mes albums, parce que j'avais celui de la
11:44Coupe de 1974, 78, après les championnats de France, je ne sais pas, jusqu'au début des années
11:4880, et du coup...
11:51On avait été bon pour retourner dans les brocantes, essayer de te retrouver des...
11:54Non, pas ça, pas ça.
11:55Par contre, mon petit-neveu, pareil, il s'intéressait au foot, vers 6-8 ans, on a fait les albums
12:01platini, et c'était marrant.
12:04Même si c'était des albums, je trouvais que c'était un peu abusé pour les enfants,
12:07avec genre 365 images à voir, c'était beaucoup plus petit quand j'étais...
12:11C'était plus marketing.
12:14Je l'ai dit, ou je ne l'ai pas d'ailleurs dit, mais tu as travaillé dans plusieurs types
12:19de médias, du coup, radio, télé, notamment RMC Europe 1.
12:23Un mot sur ton expérience radio, c'est qu'est-ce que tu as bossé à RFI aussi, pour RFI ?
12:28Tu as fait quoi ? Tu as fait du commentaire ? Comment tu travaillais le média radio ?
12:32J'ai fait un peu de tout, des tables rondes consultants, commentaires de match, c'était
12:39sur RTL à la Coupe du Monde, mais surtout des avant-matches, des après-matches, des
12:49talk-shows sur Europe 1.
12:52Évidemment, j'ai fait l'after pendant 3 ans, surtout l'été d'ailleurs, et c'est
12:58toute l'actu en fait, et du commentaire.
13:01Un petit peu, alors commentaire, ce n'était pas vraiment à la radio, c'était sur ma chaîne
13:04de sport, pendant 3 ans, j'ai commenté le championnat des Pays-Bas, et c'est…
13:09La boucle, la boucle se bouclait quoi.
13:10Ouais, ouais, mais c'est hyper formateur, tu comprends la mentalité, c'est comme ça
13:16que j'ai compris pourquoi j'aimais le football hollandais, pourquoi il ne mourra jamais
13:20finalement, parce qu'ils ont une certaine façon de jouer, enfin de jouer offensif,
13:23pour aller très vite, il y a une réflexion derrière le jeu, même si leurs clubs sont
13:27devenus bidons, ils continuent de former des grands joueurs, ils sont toujours là
13:30au grand rendez-vous, enfin bon, les grandes compétitions, et j'ai compris pourquoi.
13:33Et sinon, oui, la radio, oui, les émissions Europe 1, RTL, OuiFM, RFI, j'y suis encore
13:44depuis 3 ans.
13:44Tu en gardes de quoi de la radio par rapport à tes autres médias sur lesquels tu as
13:49bossé ?
13:49C'est bien, parce que c'est un média spontané, où on est sur le vif, le seul petit bémol,
13:59c'est que des fois on s'emporte et on raconte des bêtises, enfin des bêtises, soit on
14:03se laisse influencer, soit dans le feu de l'action, on donne des pronostics, genre hors de ça.
14:09Pendant des années et des années, je me suis retenu à ne pas le faire, et en fait non,
14:14parce qu'on ne peut pas se débiner.
14:17Alors comme je suis très mauvais en pronostics, je me suis tapé les hontes, mais après c'est
14:24partie du jeu, on va rembobiner, parce qu'il y a la cuisine interne qui m'intéresse, les
14:30arrière-cuisines, tu as commencé comment concrètement ?
14:32Journal But en 1997, Journal But de Olivier Rey à Nanterre.
14:38C'est un homme qui avait beaucoup de défauts, mais qui avait une qualité, il a fait commencer,
14:43débuter énormément de gens.
14:45On lui doit tous quelque chose, et le jour de ses obsèques, parce qu'il nous a quittés,
14:52je me rappelle plus, au début des années 2010, j'ai tenu à être là.
14:56Et c'était sympa, on a vu la loyauté et la fidélité de pas mal de journalistes
15:03qui sont venus ce jour-là, et puis des techniciens, des secrétaires de rédaction,
15:12des maquettistes.
15:13J'ai bossé sur les maquettes, les correcteurs, les maquettes.
15:17Tu étais abonné à SoFoot, non, tu étais trop jeune, 11 Mondial, tu lisais ?
15:25Non, je n'étais pas abonné.
15:27Tu n'étais pas abonné ou tu ne lisais pas ?
15:31Ah non, je le lisais, mais j'avais des amis qui l'achetaient et ensuite je le récupérais.
15:36J'achetais l'équipe et France Foot de temps en temps, et voilà.
15:42Mais non, ce qu'il y avait de bien à l'époque, c'était la presse écrite,
15:45elle était largement diffusée.
15:47Alors il y avait France Foot, il y avait aussi Miroir du foot et Miroir du football.
15:52Donc, bizarrement, ça contredit l'idée reçue qu'il n'y a pas de culture foot en France,
16:00pas de culture sportive.
16:01Ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
16:02Il y avait une littérature sportive et c'était bien parce que France Foot et Miroir du football se tiraient la bourre.
16:09Ils n'avaient pas la même conception, la même idéologie, la même approche.
16:13Et mine de rien, ça nourrissait le débat tactique et tout.
16:18Alors, la critique foot ne valait pas la critique rock ou la critique cinéma,
16:24où en France, c'est vraiment du haut niveau.
16:26Les cahiers du cinéma, ce genre de choses.
16:28Ou Rocky Folk qui était réputé au monde.
16:32Mais ce n'était pas mal quand même.
16:34Donc, il y avait tout, il y avait les belles photos,
16:37puis il y avait de l'analyse et plein de trucs qu'on ne comprenait pas.
16:40Il jouait 4-3-3 avec un libéraux détaché.
16:44Ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est que,
16:46et on va parler de l'aventure SoFoot.
16:48SoFoot, c'est quand même créé sur presque de l'anti l'équipe,
16:55en tout cas de l'anti premier degré.
16:56C'est-à-dire qu'on va parler de 4-3-3,
16:58mais on va en parler d'une façon différente et on va pousser plus loin.
17:02Tu fais partie, je l'ai dit, alors tu me corriges si c'est faux,
17:06mais tu fais partie un peu des premiers de cette aventure.
17:08Oui, moi, j'étais là depuis le début.
17:10Et comment naît cette aventure SoFoot ?
17:12Il y a 23 ans, du coup, tu m'as dit.
17:14SoFoot, avant tout, c'était se marrer.
17:18Donc, on n'était pas professionnels, on n'était pas payés au début.
17:22C'était une bande qui s'est rassemblée.
17:25Moi, j'ai eu le contact de Franck Hannaise, notre rédacteur en chef et actionnaire par la bande.
17:32Donc, on s'était réunis dans un café une première fois.
17:35Et en fait, on était dans l'esprit du temps.
17:39Moi, j'étais plus âgé qu'eux, évidemment, mais on était dans l'esprit du temps,
17:41à savoir qu'il y avait tout un climat à l'époque qui nous poussait à faire un pas de côté.
17:49Un pas de côté par rapport justement à la presse sérieuse.
17:52Par contre, on ne s'est pas construit contre France Foot et l'équipe.
17:56J'ai toujours dit dès le début, dès le début, on est complémentaires.
18:00Mais on a un feeling différent, une sensibilité différente.
18:03Nous, on est plutôt de la presse rock.
18:05Alors, moi, ma génération, c'était rock et folk.
18:07La génération de Franck, Franck Hannaise, Stéphane Régi, c'était plutôt les un-rock.
18:12Donc, c'était ça.
18:14Et il n'y avait pas que nous, en fait.
18:16Il y avait déjà les guignols qui commençaient à bien déconner.
18:18L'équipe mag déconnait aussi un peu.
18:20Il y avait les cahiers du foot.
18:22Pas mal.
18:23C'était vraiment très doule.
18:24Moi, ils me faisaient marrer.
18:25Et il y avait aussi, je pense, les vrais précurseurs.
18:28Malheureusement, ils n'ont pas duré longtemps.
18:30C'est dans la deuxième partie des années 90.
18:32C'était Guadalajara.
18:33C'était un magazine.
18:35J'ai un numéro chez moi.
18:36C'est un collector.
18:37Et pareil.
18:38Alors, si tu veux, ils parlaient déjà de musique.
18:40Ils avaient un ton assez décalé.
18:42Le problème, c'est qu'eux, ils étaient dans le sud de la France.
18:45Il déconnait déjà sur les photos.
18:48Il y avait les photos, puis les légendes.
18:50Il y avait des légendes.
18:51Ce qui a fait aussi le succès de ce foot.
18:54Ça veut dire que quelque part, on n'a rien inventé.
18:56Et à la même époque, parce que j'ai eu Daniel Riolo hier soir pour un petit entretien.
19:01Et il m'a raconté que, voilà, lui aussi, il avait déjà dans l'idée de faire quelque chose de décalé de différent, mais à la radio.
19:09Et il me disait, en fait, vous nous avez devancé de quoi ? De un ou deux ans.
19:13Mais globalement…
19:14Il y a un air du temps.
19:16Il y a un air du temps.
19:17Il y a un air du temps.
19:18Et vous avez surfé dessus avec talent, quoi.
19:19Qu'il fallait choper.
19:20Et voilà.
19:21Et puis, on n'était pas tout seul, en fait.
19:23Comme tu l'as dit, sauf où t'as…
19:24Par contre, on a duré.
19:25C'est ça.
19:26SoFoot a plus de 20 ans.
19:27Vous avez duré…
19:28Et bravo.
19:29C'est aussi dû à la qualité.
19:30C'est ce que tu disais.
19:31Tu veux nous en parler.
19:32SoFoot, mais comme les dérivés qui ont eu lieu sur SoFilm…
19:35Oui, oui.
19:36Tout ça, c'est qu'il y a du sérieux derrière.
19:38Voilà.
19:39Il y a un gros travail.
19:40Il y a de l'enquête.
19:41Oui.
19:42Il y a des…
19:43Des trucs qu'on ne voyait pas ailleurs, quoi.
19:44Donc…
19:45Le truc, c'est d'essayer de faire ce qu'il y a de plus dur.
19:49C'est-à-dire avoir un ton décalé, déconner, se marrer.
19:53Il faut toujours qu'il y ait du fond.
19:55Sinon, ça ne fonctionne pas.
19:57C'est…
19:58Est-ce que tu trouves que le magazine a évolué en 20 ans ?
20:01Forcément.
20:02Forcément.
20:03Parce que déjà, on a vieilli.
20:05Je pense que la vieille garde, justement, elle est passée à Society.
20:08Et il y a des nouveaux qui sont arrivés.
20:11Et…
20:13Il y a…
20:16Cet exi…
20:17Enfin, je veux dire…
20:18Le côté déconne, je pense qu'il a un peu disparu.
20:22Mais c'est normal parce qu'on est un peu sérieux.
20:25Puis l'humour a changé de toute façon.
20:27Les références musicales ne sont plus les mêmes.
20:29SoFood, c'est un peu embourgeoisé, quoi.
20:30C'est ce que tu nous dis.
20:32Et puis, il y a les réseaux sociaux qui sont arrivés.
20:34Enfin, il y a un truc à…
20:35Non, je ne crois pas.
20:36Pas embourgeoisé.
20:37On est devenus plus sérieux.
20:38Un peu moins drôle, ça.
20:39Ouais.
20:40Je veux bien l'admettre.
20:41Mais c'est aussi…
20:42Comment dire ?
20:43C'est aussi l'ère du temps.
20:44Je veux dire, au début des années 2000, c'était l'aventure.
20:46On était jeunes.
20:47Et la société, en général, elle offrait plus d'opportunités.
20:52Je dis bien en général.
20:53Et là, franchement, les années 2020, c'est les années anxiogènes.
20:56Ça, vraiment…
20:57Donc, forcément, ça rejaillit sur les nouvelles générations.
21:01Parce qu'on s'est pas mal rejeunis.
21:03Que ce soit au niveau du magazine, que ce soit au niveau du site.
21:06Et…
21:07Voilà.
21:08Regarde.
21:09Au début des années 2000, c'était encore possible de trouver un appart, une chambre
21:14de bonne et tout.
21:15C'est sur Paris.
21:16Là, aujourd'hui…
21:17Je ne dis pas que c'est impossible.
21:18C'est plus dur.
21:19C'est une autre époque.
21:21Tu vois, rien que ça.
21:22Est-ce que tu penses que toi, tu nous disais, quand tu étais jeune…
21:25France Foot, l'équipe, tout ça.
21:27Même ça deux.
21:28D'une certaine façon, ça avait forgé aussi ton œil de lecteur, d'auditeur,
21:33puis par la suite de journaliste.
21:35Tu penses que le ton exofoot, en tout cas, a changé la façon dont les gens consommaient
21:39le foot en France ?
21:40Ouais, bien sûr.
21:41Ouais, ouais.
21:42Bah, je pense qu'on a été imité, on a inspiré directement ou indirectement.
21:48Alors, moi, je sais que…
21:51Je ne les ai pas rencontrés personnellement, mais je sais que Charles Bittry, Canal+,
21:56c'était pas trop sa cam, mais avec l'OTAN, ils se sont un peu décoincés,
22:01notamment avec l'ami Darren Thulette, tu vois.
22:04Ça, c'est une idée géniale.
22:05Ouais, c'est dans l'esprit.
22:06Ouais.
22:07Donc…
22:08Et puis, l'after avec Kazar, évidemment, le déconneur total.
22:11Salut Julien !
22:12Qui nous écoute.
22:13L'équipe aussi, ils ont abordé des sujets…
22:18Enfin, un ton déjà, notamment l'équipe MAG.
22:21Moi, ma question, c'était aussi, est-ce que tu penses que ça a formé les lecteurs
22:27à regarder du foot différemment ?
22:29C'était ça aussi.
22:30Ouais, bien sûr.
22:31Ouais, parce que…
22:32Tu vois, on regarde les notes que vous faites après les matchs, il y a toujours un…
22:35Tu vois, il y a à la fois du fond et du recul, quoi.
22:37Est-ce que les gens, du coup, sont moins sérieux quand ils regardent du foot aujourd'hui ?
22:40Ouais, puis une certaine irrévérence, je veux dire, on n'a pas hésité à attaquer
22:44des joueurs qu'on jugeait pas bon et tout, quand on s'est trompé…
22:47Mais on s'est trompé, on s'est trompé…
22:50Bon, par exemple, je vais donner un exemple.
22:52Quand Rounais est arrivé, on était persuadés, parce que c'est dans notre période bad boy
22:56Angleterre, foot anglais et tout, on était persuadés qu'il allait finir dans un pub
23:00entre deux prostituées, tu vois, à 22 ans, ça cale.
23:03Et en fait, non, il a fait une super carrière.
23:05Bon, après, on a appris qu'il a fait une dépression, qu'il était alcoolique, tu vois.
23:09Donc, on n'était pas loin.
23:10Ouais.
23:11Mais par contre, on était persuadés qu'il allait gâcher sa carrière, quoi.
23:14Parce que nous, on avait nos clichés, enfin, notre Panthéon, Georges Bay, c'était Gascogne.
23:19Ça, c'était les…
23:20Bien sûr.
23:21Tu vois, donc on s'est dit…
23:22Le gamin…
23:23C'est les images mythiques, quoi.
23:24Il porte sur ses épaules, quand même, pas mal de trucs, ouais.
23:27Ouais, tu vois.
23:28Donc, voilà, une certaine irrévérence.
23:31Mais par contre, toujours avec Buffon.
23:34Genre, moi, je me rappelle, on a fait des interviews…
23:37Attends, regarde, je vais te couper.
23:39Tu vas me parler d'une certaine…
23:40Moi, j'avais une question, c'est…
23:42Johan Cruyff, tu l'as rencontré pour ce foot.
23:44Ouais.
23:45On m'a dit…
23:46Donc, je la rencontre en 2015.
23:48Ouais.
23:49Qu'il serait passé quelque chose de spécial dans cette interview.
23:52Laquelle ?
23:53Alors, une interview de Johan Cruyff en 2015.
23:55Ouais.
23:56Tu aurais, d'une façon ou d'une autre, sauvé cette interview.
23:58Ah, d'accord !
23:59Je vois ce que tu veux dire.
24:00Oui.
24:01Alors, raconte-moi ça, parce que ça m'a intrigué.
24:02Ouais.
24:03Alors, déjà, on fait interview de Cruyff.
24:07Cruyff.
24:08On a mis des années et des années à l'avoir.
24:09Je te raconte pas le concours de circonstances qui a fait qu'on a pu le voir parce que c'est
24:12trop long.
24:13Donc, on a pu le voir à Barcelone, là-bas.
24:16C'était sa journée, la journée de sa fondation.
24:18Donc, il nous avait prévenu.
24:20Ce serait pas long, genre 20-25 minutes.
24:23Et peut-être après qu'il est satisfait avec quelques obligations, avec des sponsors et
24:28tout.
24:29Peut-être dans la journée et tout.
24:30Ok, d'accord.
24:31Donc, on fait l'interview avec mon ami Ravir.
24:33Et c'est bien parce que Ravir, il me parle espagnol.
24:38L'interview s'est faite en espagnol.
24:40Alors, je vous une parenthèse.
24:42Je ne parle pas espagnol, mais le charisme de Johan Cruyff, une certaine intelligence
24:48ou alors la qualité de l'échange entre Ravir et Johan a fait que je comprenais ce qu'il
24:55a fait.
24:56Je veux dire, quelqu'un me parle en espagnol, je ne piche pas.
24:58Là, il parlait.
24:59Ça parlait carrière foot.
25:00Tu as perçu le sens.
25:01C'est incroyable.
25:02Alors, évidemment, il y a le vocabulaire foot et tout ça.
25:04Donc, voilà, on enregistre.
25:06Ravir avait enregistré avec son enregistreur dernier écrit et tout.
25:11Et moi, j'avais mes deux dictaphones pouvaient avec des petites cassettes et tout.
25:16J'avais encore ça à l'époque.
25:17Donc, on enregistre et on finit l'interview en fin de journée.
25:25Et Ravir et tout, conscienceusement, veut réécouter ce qu'il a enregistré.
25:31Et là, panique.
25:33Rien.
25:34Rien.
25:35Erreur 404.
25:36Rien.
25:37Ou alors, il a dû laisser sur pause ou je ne sais pas, ou les piles étaient mortes
25:40et tout.
25:41Non, les piles n'étaient pas mortes puisque la…
25:42En tout cas, il n'y a rien sur son enregistreur.
25:45Le gars, il fait l'interview de sa vie.
25:46Alors, ce n'était pas l'interview de sa vie parce qu'un petit peu avant, il
25:49avait fait Di Stéfano.
25:50Je crois que c'est lundi dernière.
25:51Voilà.
25:52Donc, mais bon, c'était Yann Cruyff.
25:54Le truc, c'est qu'on faisait un numéro spécial Yann Cruyff.
25:57Il fallait ramener de la matière.
25:58Ah ouais.
25:59Et là, le cœur de ce numéro, c'était l'interview, tu vois.
26:03Donc, je n'ai pas été cruel.
26:07J'ai vu Ravir paniquer.
26:10J'ai vu Ravir paniquer et tout.
26:11Bon, j'ai laissé quand même aller 10 secondes parce que je ne suis pas cruel.
26:15Et je lui ai dit écoute, Ravir, tiens.
26:17J'ai cassé.
26:18On va voir si moi, j'ai pris.
26:19J'ai sorti mes deux dictables pourris avec les petites cassettes et tout.
26:23On avait deux quand même.
26:24Et on entendait.
26:26C'est beau.
26:27Et là, il aurait dû me payer le resto, Ravir.
26:30Oui, c'est ce que j'allais te dire.
26:31Non, non, non, non.
26:32C'est ce que j'allais te dire.
26:33Non, tu étais soulagé.
26:34C'est ça qui est con.
26:35Avant de passer sur le bouquin sur Platini, tu as interviewé presque les plus grands.
26:43Quasiment.
26:44En tout cas, parmi les plus grands.
26:46Comment tu prépares tes interviews ?
26:49Donne-moi un petit secret de recette pour les gens qui nous regardent, qui ne connaissent pas ce métier.
26:55Comment tu prépares une interview ?
26:58Tout.
26:59Alors déjà, par Internet.
27:02Tu rassembles tous les articles.
27:04Tout ce qui s'est dit, ce qui s'est écrit précédemment sur eux.
27:07Oui, oui.
27:08Alors, des fois, c'est particulièrement coton parce que tu as envie d'avoir de la matière qui vient de l'étranger.
27:16Par exemple, sur Johan Cruyff, le gros de la matière, c'était en hollandais.
27:21Donc, à l'époque, Google Trad, c'était une catastrophe.
27:26Mais c'était pas mal.
27:27C'était une catastrophe.
27:28Aujourd'hui, c'est vachement mieux.
27:29On fait des progrès.
27:31Avec l'IA et tout ça, chat GPT.
27:33Bon, OK, d'accord.
27:34Et le truc dont je m'étais fait aider par un ami hollandais qui m'avait traduit carrément une super interview,
27:41enfin un documentaire de Cruyff.
27:42Donc voilà, tu rassembles toute la matière.
27:44Et comme je suis quelqu'un de consciencieux, enfin bon, je veux dire, on l'est tous.
27:50Beaucoup, beaucoup de highlights, enfin de matchs, d'actions sur YouTube.
27:57Et tu prends des notes, tu te fais ton…
27:59Et tu décortiques à la seconde.
28:01Bon, par exemple, regarde, je vais prendre un exemple précis sur Platini.
28:05Sur Platini, les dix dates du carré magique.
28:08OK, c'est quoi les dix dates du carré magique ?
28:10Déjà, il faut les sélectionner les dates.
28:12Tu ne vas pas prendre n'importe quoi.
28:13Ensuite, il faut que tu aies des choses à raconter dessus.
28:15Mais la base, c'est d'avoir les matchs.
28:17Alors peut-être pas en entier, mais au moins d'avoir des résumés.
28:19Et puis d'essayer de comprendre comment le carré magique a évolué.
28:24Ça a fonctionné, c'est construit.
28:26Et bien là, c'est les arrêts sur image.
28:28Pause.
28:29OK, tu regardes le positionnement.
28:30Avance, pause.
28:31Tu retournes en arrière, tu dis mais attends, c'est marrant là.
28:34Giresse, il est plus devant que Platini.
28:36Mais Platini, c'est pourtant le meneur de jeu.
28:38Ouais, mais Giresse, il est plus devant.
28:40OK, tu prends note et tout.
28:41Tu vois ce que je veux dire ?
28:43Tu vois, c'est intéressant que tu racontes ça parce qu'on a toujours,
28:46on peut avoir tendance à lire de ci, de là, le raccourci sur le travail de journaliste.
28:51Là, tu viens avec un bouquin de 100 pages.
28:55Fait avec le collectif de SoFoot, tu nous en parleras tout à l'heure.
28:58Mais il y a derrière, il y a un vrai travail d'analyse derrière ce titre déconnant et déconneur.
29:05Moi, il y a un truc qui m'intéresse aussi, c'est ton style d'écriture.
29:10Et d'ailleurs, je trouve ça marrant parce que je l'ai dit, le titre est sympa et très SoFoot.
29:14Du bouquin Koufran, bouclettes et petits shorts.
29:17Avant qu'on parle de ça, on s'est un peu amusé.
29:20On a préparé quatre unes de bouquins sur toi, avec quatre sous-titres.
29:24Je vais te demander de les regarder.
29:27Elles vont apparaître dans l'écran.
29:29Alors, elles sont dans l'écran.
29:32J'ai Guémour, Café Serré, Carnet Froissé et Verbeau.
29:35Rodi, Rodi, Café Serré.
29:37Alors, Café Serré, Carnet Froissé et Verbeau.
29:39Alors, pas café, je ne bois pas de café.
29:41J'ai Guémour, Analyse pointue, Amour du beau jeu et Tignace indiscipliné.
29:47J'ai Enquête fouillée, Titres accrocheurs et Regards singuliers.
29:51Ou j'ai Analyse fouillée, Sens du récit et Humour en contre-pied.
29:55Ouais, la dernière, allez.
29:56La dernière, voilà.
29:58Toujours une triplette.
29:59Ouais, toujours une triplette, exactement.
30:01Analyse fouillée, Sens du récit.
30:03Pour ceux qui ne te connaissent pas ou qui ne t'ont peut-être jamais lu
30:05et qui regardent l'émission, j'ai retrouvé un extrait d'un article de Libération en 2008
30:09sur Van der Sarre.
30:11Et j'ai trouvé sympa, t'as vraiment...
30:13Ah ouais, la position...
30:15Est-ce que tu t'en souviens ?
30:16Non, c'est pas celle-là, je vais la lire.
30:17C'est quoi l'évolution de l'espèce humaine ?
30:19Tu écris.
30:20Un primate mélancolique qui se redresse puis avance comme un bipède tout fierro d'être devenu un homme.
30:25Même progression chez Edwin van der Sarre.
30:27Ça crève les yeux dans l'épreuve cruciale des tirs au but.
30:30Avant, le gardien néerlandais se ratatinait en tremblant les genoux serrés accroupis.
30:34Il se chiait dessus.
30:36Ouais !
30:37C'est Edwin van der Sarre qui a donc fait les grandes heures gardien de but de Manchester et de l'équipe des Pays-Bas.
30:43Voilà.
30:45T'as une petite remarque sur ton style ?
30:48Qu'est-ce que t'en penses 15 ans après ?
30:51Oh, j'aime bien.
30:52On va parler du bouquin sur Platini quand même ?
30:54Bah, volontiers.
30:55Donc, je le présente ici.
30:57Très bel ouvrage, très beau livre à l'occasion des 70 ans de Platini qui a eu 70 ans cet été.
31:02Raconte-nous un tout petit peu la genèse.
31:05Tu me disais, on espère que ce sera le livre ultime.
31:07Ouais.
31:08Il n'y a pas tant de bouquins que ça.
31:09Il y a beaucoup de bouquins de photos et tout ça.
31:11On a du fond, on a de la forme.
31:13Il y a des trucs marrants aussi.
31:14Il y a des trucs qu'on apprend.
31:15Moi, j'ai appris pas mal de trucs dans le bouquin.
31:16Raconte-nous vite fait la genèse de ce livre.
31:19Alors, la genèse, c'est un peu plus d'un an.
31:21C'était dans l'air à la fois chez Marabou et à la fois à SoFoot avec notamment Eric Karnbauer.
31:28Salut Eric !
31:30Et donc, c'était dans l'air parce que, évidemment, le 21 juin 2025, c'était les 70 ans de Michel Platini.
31:37Donc, il était question que, enfin, c'est un livre, c'était dans l'air qui sortirait justement à cette période-là de l'année, à l'été.
31:45Finalement, on s'est dit, on va reporter pour la fin de l'année parce que ça fera un beau livre, un beau cadeau de fête de Noël.
31:52Et donc...
31:53Et c'est le moment de faire un bouquin sur Platini plutôt que les 60 ans parce qu'il était encore président de l'UFA.
31:57Enfin, il y avait un truc...
31:59Alors, bizarrement, cette époque-là, je veux dire, fin 2024, début 2025, c'était tendu parce qu'il était encore dans ses affaires judiciaires.
32:12Et donc, je pense que c'est une des raisons qui a fait qu'on n'a pas pu l'avoir en interview.
32:17Et parce qu'après, bon, il a observé une période de retrait qui continue encore.
32:23Donc, voilà, ça, c'est la jeunesse du livre.
32:27Et ça fait partie, à SoFoot, on a notre Panthéon collectif où il y a Georges Best, Johan Cruyff, Maradona,
32:40comme aussi Samuel Eto'o, enfin, tous ces footballeurs auxquels on a...
32:46Guardiola aussi, c'est un entraîneur, pas un joueur, auxquels on a consacré des numéros spéciaux.
32:50On a fait Zidane aussi, il y avait un beau livre sur Zidane, un beau livre sur Maradona.
32:54Et là, on s'est dit, ben voilà, ça va être Michel Pettini.
32:59Et avec le truc, on avait conscience aussi que c'était quelque chose de générationnel,
33:06parce que je ne dis pas qu'on l'a oublié ou qu'on va l'oublier, mais bon, on est un peu comme ça.
33:12Donc voilà, c'était le moment de le célébrer, peut-être pas une dernière fois, mais une bonne fois, une bonne fois pour toutes.
33:19Et puis qu'on se dévoue pour le faire.
33:22C'est assez cruel, mais je pense qu'il y a des générations de gamins de 20 ans qui ne connaissent pas Platini.
33:26Mais rends-toi compte que les générations actuelles connaissent à peine Zidane.
33:32Tu vois, les Zidane, ils le connaissent parce qu'il est dans l'actualité, parce qu'il va devenir sélectionneur.
33:38Bien sûr, mais en tout cas, en tant que joueur, France 98, c'est à 27 ans.
33:44Comment tu as travaillé pour ce livre ? Tu l'as dit, 200 pages, le contenu sur Platini, il y a plein de choses à dire, il y a plein d'entrées.
33:51Il y a la carrière de joueur, il y a la carrière de sélectionneur, il y a la carrière politique sportive.
33:57Comment t'as tort ?
33:59Archive, choix, découpage, comment vous avez bossé en fait ? Et sur combien de temps d'ailleurs ?
34:03Combien de temps vous avez mis pour sortir cet ouvrage ?
34:06Tu as 17 questions en une et tu as 20 secondes pour répondre.
34:10Oui, mais ce qui s'est passé, c'est qu'à partir du moment où le projet était dans l'air et qu'il était pratiquement validé,
34:19j'ai rassemblé toute la matière et j'ai commencé à bosser sur des thèmes.
34:26Rassembler un peu tout ce qu'on avait déjà écrit, à la fois sur le site, sur le magazine et tout.
34:30Et puis d'autres idées de thématiques sur lesquelles j'aurais aimé qu'on bosse, notamment Michel Platini et la musique,
34:38c'est-à-dire toutes les chansons qui lui ont été consacrées.
34:40Non, non, on en parlera.
34:41Voilà, c'est ça.
34:42Et voilà, des choses comme ça.
34:45Revenir sur certains événements particuliers, même douloureux comme l'ESL,
34:51parce qu'il y a eu des bouquins sur l'ESL, il y a eu des documentaires et tout, pas de souci.
34:56Mais nous, on voulait le recentrer sur Michel Platini.
34:59Dans le cadre de sa vie de joueur, de carrière.
35:03Ouais, voilà.
35:04Et puis après, faire le bilan de ses années à la présidence de l'UEFA,
35:09parce qu'il a été président de l'UEFA pendant une bonne dizaine d'années.
35:12Bon, il n'est plus.
35:14Il arrête en 2015.
35:15On peut faire un bilan le plus objectif possible.
35:17Qu'est-ce qui a marché ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
35:19Et voilà, ce genre de choses.
35:22Et pour être complet, revenir sur ses années de commentateur télé à Canal+.
35:27Donc voilà, reconstituer le puzzle de sa vie.
35:32Le puzzle, la vision à 360.
35:34Voilà.
35:35Et puis en arrière-fond, un peu sa vie, sans entrer dans l'intimité, parce que ça ne nous intéresse pas.
35:41Donc voilà, ce genre de choses.
35:44Essayer de reconstituer le puzzle, y compris avec ses côtés un peu sombres.
35:51Enfin voilà, on sait que Platini a un côté un peu rancunier, un côté un peu égocentrique.
36:01Égocentrique.
36:02Je ne dirais pas narcissique.
36:03Ça, c'est autre chose.
36:04Égocentrique.
36:05Donc voilà.
36:06Ceci dit, est-ce qu'il a un côté despote ?
36:08Parce que tu as dit que tous les grands joueurs...
36:10Non.
36:11... avaient un côté despote quand tu parlais de Cruyff, mais...
36:14Ouais.
36:15Non, non.
36:16Un côté monordome, un leadership fort.
36:19On n'est pas jusqu'au despote, quoi.
36:20Mais bon, par exemple, on va prendre un exemple précis.
36:22Ouais, du temps de Michel Hidalgo, c'est lui qui faisait l'équipe et tout.
36:26Non, c'est pas vrai.
36:27Michel Hidalgo avait le dernier mot.
36:29Évidemment, il demandait son avis à ses cadres.
36:31Comme aujourd'hui.
36:32Ouais, ouais.
36:33Je pense qu'aussi l'avis de Platini pesait plus lourd que les autres.
36:36Bien sûr.
36:37Mais ça s'arrête là, parce que déjà, Michel Platini ne sait jamais...
36:42La tactique, toutes les choses-là, c'est pas son truc.
36:46C'est pas forcément sa tasse de tête.
36:47Et puis le carré magique, c'est pas lui.
36:48Et il le dit, c'est une invention géniale de Michel Hidalgo.
36:52Parce que lui, il l'a appris comme les autres.
36:54Un jour, Michel Hidalgo qui leur apprend, il dit, je vais vous y aligner.
36:56D'abord, tous les trois.
36:58Je dirais Spatini, Tigana.
37:00Gégini et Fernandez, c'est venu après, et tout.
37:03Et ils n'y avaient pas pensé.
37:05Ok, coach.
37:06Donc voilà.
37:08Cruyff faisait l'équipe,
37:10virait les joueurs qu'il n'aimait pas,
37:12mettait la pression sur les contradicteurs.
37:14Attention, c'est autre chose, Cruyff.
37:16On avait un vrai déspot.
37:17T'aimes bien les stats dans le foot ?
37:19Je te pose cette question.
37:21Je vais te faire un petit problème mathématique
37:23pour rebondir sur une des grandes parties du bouquin,
37:25sur les coufrants de Michel Platini,
37:27et cette science du coufrant,
37:29qu'il explique hérité de son père aussi,
37:31qui tirait des coufrants en étant même encore âgé.
37:33et qui l'impressionnait un peu des minots qui venaient le voir au stade.
37:36C'est écrit dans le livre.
37:37J'ai un petit problème mathématique pour toi.
37:39C'est le roi des coufrants, mais est-ce que c'est le roi incontesté des coufrants de toute l'histoire ?
37:45Vous avez peut-être fait la recherche quand vous avez bossé.
37:47Soit un joueur ayant marqué X buts sur coufrants direct dans sa carrière,
37:51carrière au cours de laquelle il a inscrit X buts officiels au total.
37:55Donc nombre de buts sur coufrants versus le nombre de buts qu'il a marqué.
37:59De ça, on sent un ratio, histoire de pouvoir comparer des joueurs qui ont joué 300 matchs et d'autres qui ont joué 700.
38:05Dirais-tu que Platini est premier, deuxième ou troisième ?
38:09Et qui sont les autres ?
38:10Alors je pense qu'il y a Mihailovic ou Mihatovic, je confonds toujours.
38:13Non.
38:14Alors je demande si les gens regardent cette émission,
38:17ou si toi derrière tu fais une recherche et que je me suis planté ce qui est possible.
38:20Je ferai mon mea culpa.
38:22Alors...
38:23Attends...
38:24J'ai un ancien Lyonnais en premier.
38:26Ah oui ?
38:28Donc Juninho...
38:30Voilà, donc Juninho est premier.
38:32Alors attends.
38:33Premier, je vais te dire des noms.
38:35Vas-y.
38:36Alors...
38:37Quand on voit le nombre de buts inscrits par Messier Ronaldo, je dis peut-être un des deux.
38:42Il y a un des deux, ouais.
38:44Il t'en manque un quatrième.
38:47Ouais, et alors attends, les autres...
38:49Dont on a parlé déjà.
38:51En début d'émission.
38:53Je pense à Zico, qui en a marqué beaucoup, mais je ne crois pas.
38:57On est dans le même pays, mais...
38:58Hein ?
38:59On est plutôt chez Pelé.
39:01Pelé ?
39:02Ouais.
39:03Alors, je vais te faire le...
39:05Donc avec ce cadre-là...
39:06De Messi, Cristiano, peut-être Cristiano.
39:09Et c'était Messi.
39:10C'est Messi.
39:11On ne doit pas être loin.
39:12Alors on ne compte peut-être pas les...
39:13Je ne suis peut-être pas à jour des tous derniers matchs.
39:16Ils en ont marqué.
39:17Tous les deux continuent leur carrière dans des clubs, dans d'autres championnats.
39:20Juninho est intouchable.
39:21Il tourne à environ 37% de ses buts sur Coufran.
39:24Ça fait à peu près un Coufran tous les six matchs.
39:27Platinier, deuxième, avec ce ratio.
39:30Ouais.
39:31On est à peu près à 14% de ses buts sur Coufran.
39:33Alors c'est tous les six matchs en équipe de France et tous les onze matchs en carrière globale.
39:37Donc ça reste quand même impressionnant.
39:40Derrière, on a donc Pelé avec un but sur Coufran tous les douze matchs.
39:46Et puis Messi avec un but sur Coufran tous les seize matchs.
39:49Évidemment, en nombre de buts, parce que je sais qu'on va me dire ça.
39:52Juninho a marqué 75 buts sur Coufran.
39:54Pelé, 70.
39:56Messi, 68.
39:57Et Michel Platini, à peu près 50 buts.
40:00D'après toi, pourquoi Platini, c'est un vrai...
40:03Il fait vraiment partie du patrimoine national ?
40:07Ou il en a...
40:09Ou il en a...
40:10Du sport, ouais.
40:11Du sport, du foot.
40:12Ou il en a fait partie et...
40:14Enfin, comment tu le places par rapport à un Zidane, par rapport...
40:17Quand je dis patrimoine, c'est presque ce qui fait partie...
40:20À un moment donné, tu parles du mythe Platini, quoi.
40:22Ouais.
40:23Dans le mythe, tu sais, il y a toujours ce qu'on exagère, ce qui est vrai, c'est...
40:26Et on s'en souvient toujours, pas que pour ses performances, quoi.
40:29En fait...
40:30Est-ce que c'est un Johnny Hallyday du sport, quoi ?
40:32Oui, oui, tout à fait.
40:33Ouais.
40:34Alors déjà, il y a le joueur.
40:37Et...
40:38Bon.
40:39Qui, pour moi...
40:40Alors...
40:41Est-ce que c'est le plus grand ?
40:43Pour moi, oui, c'est le plus grand footballeur français.
40:45Et j'adore Zidane.
40:46J'adore Griezmann.
40:47J'adore Coppa.
40:48Enfin, Coppa, je ne l'ai pas vu jouer.
40:50Enfin, il y a des joueurs...
40:52Même JPP.
40:53Enfin bon, il y a des joueurs fabuleux.
40:55Jires.
40:56Enfin bon, bref.
40:58Le truc, en fait, c'est...
41:02Le trou noir de 2015.
41:04Parce qu'en fait, il l'est dans...
41:09C'est quasiment fait, en fait.
41:11Il est président de la FIFA.
41:13Et là, à partir de là, ça jette un coup de projecteur sur tout ce qu'il a fait avant.
41:19Et ça le remet au centre de l'actualité mondiale du sport.
41:24Platini, président de la FIFA.
41:26Et là, je pense que ça parle à tout le monde.
41:28Le président de la FIFA, c'est celui qui remet la Coupe du Monde, quand même.
41:31Et là, c'est 3 milliards d'individus, tu vois.
41:33Et là, on a le chauve, là.
41:35Un petit pantino, mais qui ressemble à rien.
41:37J'ai rien contre lui, tu vois ce que je veux dire.
41:39Mais là, tu parles, tu sais, d'image, de charisme, de la postérité.
41:44Qu'est-ce qu'elle retient de Platini ?
41:46Tu vois, si Platini aurait offert la Coupe du Monde à Loris en 2018,
41:56ou alors même à Messi, à la limite, en 2022.
41:59Tu vois pas l'image.
42:01Non, à Fantino, ça ressemble à rien.
42:04Donc voilà, s'il l'avait été, là, du coup, il y a un aboutissement,
42:08une ascension, je dirais pas linéaire, parce qu'elle a été un peu heurtée.
42:14Il y a eu des hauts et des bas.
42:16Mais là, oui, ça parle à tout le monde et les jeunes comme les vieux, quoi.
42:22Malheureusement, ça s'est arrêté là.
42:24Et puis, il a pas été entraîneur non plus.
42:26Il y avait une opportunité récemment, la présidence de la FFF.
42:30Mais bon, visiblement, tout ce qui est institution…
42:33Le rebute aujourd'hui, quoi.
42:34Ouais, ouais.
42:35Tu parles, vous parlez évidemment,
42:37il y a plein de chapitres sur les clubs de Platoche,
42:40de son premier club à Nancy et puis évidemment de la Juve.
42:43Au-delà des titres et des buts,
42:45tu penses que dans quel club il a été le plus heureux humainement ?
42:49Les trois.
42:51Les trois.
42:52Ah ouais, tu penses ?
42:53Ouais, Nancy, c'est la bande de copains, c'est l'insouciance.
42:57Saint-Etienne, il a souvent dit,
42:59il n'y a pas que lui d'ailleurs,
43:00beaucoup de gens l'ont dit,
43:01qui sont passés par Saint-Etienne.
43:03Il a été très touché par le public,
43:06Geoffroy Guichard,
43:08public à l'anglaise et tout,
43:10très chou,
43:11si tu n'abandonnes jamais,
43:12et par la simplicité et la gentillesse des gens.
43:14Parce que c'était déjà une star, hein, Platini,
43:16quand il arrivait à Saint-Etienne,
43:17ça l'a beaucoup marqué.
43:20Après, il y a les déceptions sportives
43:22parce qu'il n'a gagné qu'un championnat.
43:24Et puis après, il y a la Jouve,
43:27malgré la froideur de la ville.
43:31Tu vois, c'est une ville un peu froide, industrielle.
43:34Et le début un peu laborieux,
43:37c'est l'épanouissement,
43:39c'est les trois ballons d'or.
43:40C'est quelqu'un de fidèle, hein, Michel Platini.
43:45Tu lui reparles de Saint-Etienne aujourd'hui.
43:48Ce n'est pas une parenthèse dans sa vie, dans sa carrière.
43:50Non, non, c'est quelque chose d'important.
43:52Et Nancy, il y revient fréquemment.
43:56Et là, un meilleur exemple, c'est il y a trois semaines,
43:58il est venu...
43:59Alors, ce n'était pas Nancy, c'est à Joff,
44:01en Lorraine, toujours,
44:02là où il est né, là où il a grandi.
44:04Et il est revenu pour...
44:06Alors, ce n'est pas exactement l'inauguration,
44:08c'est la première pierre du musée du foot ouvrier,
44:12de l'immigration.
44:13Il tenait à être là.
44:15Tu n'es pas obligé de venir.
44:16C'est à Joff, lui.
44:17Il coule des jours peinards à Cassis.
44:20Donc, il a tenu à être là.
44:23Donc, voilà, c'est quelqu'un qui n'oublie pas ses racines,
44:25qui n'oublie pas ses origines.
44:27Et donc, où il a été bien, il s'en souvient.
44:32Il n'a pas fait 50 000 clubs.
44:35Je vais passer sur plein de choses,
44:36parce que je vais laisser les gens découvrir aussi ce qu'il y a dans le bouquin.
44:38Oui, oui.
44:39Sur le drame du Hazel,
44:40cette finale de Ligue des Champions entre Liverpool et la Juve,
44:43tu en parles et tu te questionnes encore aussi sur l'attitude de Platini,
44:47sur les discours de Platini.
44:49Je ne vais pas te lancer dessus, on en parlera.
44:51Il y a du léger aussi dans le bouquin et ça, c'est chouette.
44:54On apprend plein de choses légères et notamment cette fameuse photo du Jubilé de Platini
44:58où il pose avec Maradona et Pelé, avec le logo de sa fondation,
45:03la fondation de Michel Platini, No Drugs.
45:06Elle est incroyable, cette photo, c'est génial.
45:08Alors déjà, il y a trois génies.
45:09Il y a trois génies, effectivement.
45:11Il y a Pelé sur la photo aussi.
45:12Il y a trois légendes sur la photo et c'est incroyable.
45:16Oui, Maradona avec toute l'équipe World, Team World et tout.
45:24Donc, ils avaient le logo No Drugs avec le barré, tu vois, Maradona.
45:30Alors, peut-être qu'à l'époque, on ne savait pas aussi que…
45:34C'est ce que tu écris dans le bouquin.
45:35Tu écris qu'il est au sommet de sa gloire et qu'après coup, on le sait,
45:39y compris à cette époque-là…
45:41Mais c'est marrant parce qu'à cette époque-là,
45:44Platini, il était déjà un peu en…
45:46Oui, il était déjà dans sa reconversion.
45:48Et dans sa reconversion, dans les différentes activités qu'il voulait mener,
45:52il y avait tout l'aspect caritatif auprès de la jeunesse
45:54et notamment de la lutte contre la drogue.
45:56Et par contre…
45:57Ce n'est pas le meilleur ambassadeur.
45:58On est d'accord.
45:59Je ne sais pas s'il le savait.
46:01Voilà.
46:02Tu lui poseras la question.
46:04On lui posera la question.
46:06Mais…
46:09Juste un petit truc.
46:10Ce n'était pas foncièrement démago, le truc No Drugs et tout.
46:13Non, non.
46:14C'est ce que vous écrivez dans votre livre.
46:15Il y a une vraie…
46:16Oui.
46:17Et surtout à l'époque…
46:18Il y a un vrai truc sur la fondation qui monte avec Fernand Sastre.
46:20Quand je parle de période anxiogène, par moment, les années 80, avec le sida…
46:25Il y avait déjà la guerre froide et tout.
46:27On était en guerre froide, le sida.
46:28L'autre chose aussi, l'autre fléau qui est arrivé en Europe, chez nous,
46:32c'est l'héroïne, la drogue.
46:34Et qui a fait des ravages.
46:35Beaucoup, beaucoup de ravages.
46:36Alors, soit des morts, des overdoses et tout ça, soit des hépatites.
46:39D'accord.
46:40C'est une maladie qui s'est déclarée plus tard chez pas mal de gens.
46:43Donc, le côté…
46:44Il y a un vrai engagement.
46:45Oui, il y a un vrai engagement de sa part.
46:46Oui, oui, oui.
46:47C'était…
46:48C'était aussi…
46:49On apprend des trucs aussi dans le bouquin.
46:51Alors, moi, je ne le savais pas, mais j'ai fait un test dans la rédaction.
46:54On va dire qu'il y avait 10% des gens qui le savaient dans la rédaction.
46:58Platini a eu une sélection officielle avec le Koweït.
47:00Oui.
47:01Il n'y a qu'à Platini que ça arrive, ce genre de truc.
47:03Oui.
47:04Alors, on va voir les images.
47:06Vous écrivez qu'il s'est battu pour que les images…
47:09Malheureusement, avec Internet, on retrouve toutes les images.
47:14Il a joué une quinzaine de minutes, je crois, dans ce match-là.
47:17Ouais.
47:18Encore aujourd'hui, tu dis qu'est-ce qu'il a été faire là-bas.
47:22Il y a un truc…
47:23Alors, on est toujours entre le terrain, les sponsors…
47:26C'est un peu des deux.
47:28Et puis, après, il y avait le côté aussi, France Koweït, 82.
47:33Il y avait une bisbille avec le chèque du Lemire qui était intervenu sur le terrain.
47:39Et puis, je pense qu'il y a aussi…
47:43Alors, il y a un côté business, évidemment.
47:44Après, il a reçu un chèque très certainement, combien, je ne sais pas.
47:47Mais il est sélectionneur, déjà, de l'équipe de France.
47:49Ouais.
47:50Et le truc aussi, une fois de plus, je vais surprendre.
47:54Il y a sa sincérité.
47:55Il aime s'amuser.
47:57Il aime le jeu.
47:58Il aime le foot.
47:59Et comme me l'a rappelé Jacques Vendroux,
48:03parce que Michel Platini est un habitué des matchs du variété Club de France,
48:09il n'a jamais fait faux bon.
48:12Alors, il y a des fois, il ne pouvait pas, évidemment.
48:14Mais Michel Platini, c'est le genre de mec qui arrive et tout.
48:16Bon, je ne sais pas.
48:17Il va y avoir un match à Franconville ou à Montluçon,
48:19avec le variété Club de France.
48:21Il va arriver en voiture avec son sac de sport, deux heures avant le match, ce genre de choses.
48:26Donc là...
48:27Et après, dans l'histoire, je pense qu'à part des binationaux,
48:29qui ont éventuellement pu jouer entre deux sélections, entre...
48:32Oui, oui, oui.
48:33Je ne suis pas sûr que ce soit déjà arrivé dans l'histoire
48:35que tu aies deux sélections pour deux pays sans changer de nationalité.
48:39Par contre, c'est une sélection officielle.
48:40C'est ça.
48:41C'est ça qui est génial.
48:42C'est une sélection officielle.
48:43Alors, Platini aussi, on va terminer là-dessus dans la culture pop.
48:46Parce que je te disais qu'il fait partie du patrimoine national.
48:50Alors, on se posait la question, mais il fait partie aussi de la culture pop.
48:53Principalement aussi par notamment Panini, parce qu'on est sur les grandes époques Panini.
48:57Vous avez toute une page sur Panini.
49:01Et aussi sur la musique.
49:03On va écouter deux chansons.
49:04Alors moi, j'ai découvert qu'il était effectivement...
49:06Pourtant, je les connais, les chansons.
49:07Mais j'ai découvert qu'effectivement, on parlait de Platini.
49:09On écoute.
49:10Michel Manel, mon oiseau de nuit.
49:16Tant pied de porcelaine et grevée de nuit.
49:20Alors, on va écouter la deuxième.
49:22C'est une chanson de Doggyneco.
49:28Donc là, on a du Doggyneco, du Julien Doré.
49:30On a deux générations.
49:32Tu dirais quoi que cette...
49:34Est-ce que cette dimension populaire, iconographique,
49:38ça change quoi dans la façon de raconter un grand joueur ?
49:41Parce qu'ils ne sont pas tous passés par là.
49:43C'est là qu'on se rend compte de la trace qu'il a laissée.
49:45Parce que, attends, là, j'ai des... Comment ça s'appelle ?
49:47Moi, dans mon artéliste...
49:49Dans ma playlist, tu as des morceaux de 2023.
49:52Attends, mais mec, il n'était pas né, déjà.
49:54Et puis, tu dis, mais vas-y, mais parle des footballeurs de ta génération.
49:58Parle de Messi, Ronaldo, parle de, je ne sais pas, de Haaland, de Debrun et tout.
50:02Qu'est-ce qui fait que...
50:04C'est des rappeurs, c'est des jeunes rappeurs,
50:06ou alors en musique électropop.
50:08Si tu parles de Platini...
50:12Il y en a d'autres, parce que je n'ai pas tout mis.
50:14Tu sais, par exemple, en Afrique,
50:16tu as un article qui s'appelle Platini aussi.
50:18C'est incroyable.
50:20C'est incroyable.
50:22Tu vois, tant qu'on reste dans les années 90.
50:24Déjà, bon...
50:26J'ai fait le calcul, je me suis dit,
50:28Doc Gynéco, mais est-ce qu'il l'a vu jouer ?
50:30Puis bon, par rapport à sa date de naissance,
50:32je crois qu'il est de 78.
50:34Ouais, je pense qu'il l'a vu.
50:36Il est entre Platini et Zidane, quoi.
50:38Voilà, donc ça parle et tout.
50:40Mais alors après, tu as la génération d'après Dionysos.
50:42Celle-là, on est dans les années 2000-2010.
50:44Si ça se trouve, non, ils l'ont...
50:46Donc, des joueurs dans la culture populaire,
50:48effectivement, il n'y en a pas eu tant que ça.
50:50Ouais.
50:51Je ne vais pas te laisser parler
50:52parce qu'il faut qu'on avance
50:53et qu'on termine l'émission
50:54et on va découvrir tout ça dans le bouquin.
50:56Ouais.
50:57Le plus grand match
50:58ou le plus beau match de Platini en bleu,
50:59alors on va dire que vous avez écrit
51:01que ça pourrait être le France-Belgique
51:03à l'Euro 84, le 5-0.
51:06C'est écrit dans le bouquin,
51:07Platini partout,
51:08120 ballons touchés,
51:0970 passes réussies,
51:10des dribs, des inspirations
51:11et surtout autour de lui,
51:12un ensemble qui vole,
51:13qui embrouille les Belges
51:14par des permutations multiples.
51:16Ouais.
51:17Donc, vous découvrirez un peu plus dans le bouquin.
51:19On t'a demandé de nous sélectionner
51:20ta photo préférée du bouquin,
51:22double page 48-49,
51:25coup franc contre la Bulgarie en 76.
51:27En deux mots,
51:28pourquoi c'est ta photo préférée du livre ?
51:30Parce qu'elle est solaire.
51:31On est en octobre 76
51:33et chez nous, c'est l'automne.
51:36Là-bas, il faisait beau.
51:37Le sport français en général
51:40et le football français en particulier,
51:42c'était que de la lose,
51:43de la lose et de la lose.
51:45Donc voilà,
51:46l'équipe de France,
51:47ça n'avait pas joué la Coupe du Monde depuis 66.
51:49Et puis là, vers 76,
51:51il y a le petit gars là-bas,
51:52Platini,
51:53qui jouait à Nancy,
51:54à Nancy,
51:55au bout de...
51:56Bref.
51:57Et qui...
52:00En fait, il n'a pas frappé à la porte.
52:01La porte, il l'a défoncé.
52:02À coups de coups francs, en fait.
52:04Et donc, ça avait commencé contre la Tchécoslovaquie,
52:07contre la Suisse,
52:08le Danemark.
52:09Et là, par contre, ça ne rigole pas.
52:10C'est que les méchants bulgares et tout.
52:12Et en fait, il va marquer sur ce coup franc.
52:14Là-bas, les parts,
52:15c'est un astre, le ballon.
52:17Et...
52:18C'est le soleil.
52:19C'est le soleil.
52:20Et voilà, c'est la renaissance.
52:22On voit l'homme de radio
52:23à qui je dis 20 secondes
52:24et qui me fait deux minutes.
52:25Ouais, tu vois.
52:26Merci, Shérif.
52:27Allez, quelques questions pour terminer.
52:28À la fin, ton avis,
52:29c'est quelles émotions dominent
52:30dans son parcours ?
52:31D'où t'échecs, bonheur, colère ?
52:32Dans ma carrière ?
52:33Dans sa carrière, lui.
52:35Euh...
52:36Sans te justifier,
52:37d'où t'échecs, bonheur, colère ?
52:40Le bonheur permanent.
52:41Ouais.
52:42Permanent, parce qu'il l'a dit lui-même.
52:44Par exemple, si tu veux le brancher
52:45sur Séville 82 France-Allemagne,
52:48pour lui,
52:49ce n'est pas un mauvais souvenir.
52:50C'est une soirée,
52:52une nuit extraordinaire
52:54avec un destin fatal.
52:56Il y a la fatalité
52:57parce qu'ils ont perdu.
52:58Mais il est passé
52:59par toutes les émotions,
53:00des trucs que nous,
53:02on ne vivra jamais.
53:03Donc, le bonheur permanent
53:05de jouer,
53:06parce qu'il est joueur,
53:07il est taquin,
53:08il est...
53:09Et le moment le plus dur,
53:12le trou noir,
53:13c'est l'ESL.
53:14L'ESL.
53:15Même aujourd'hui,
53:16il a du mal à en parler.
53:17Donc voilà.
53:18Après, le reste,
53:19c'est du bonheur permanent.
53:20C'est...
53:21Ne va pas lui dire,
53:22ouais,
53:23ton meilleur coup France,
53:24c'est si bien.
53:25On va terminer.
53:26Je t'avais...
53:27Alors, je...
53:28On n'aura pas le temps
53:29d'en parler,
53:30mais ce n'est pas grave
53:31parce qu'on a parlé
53:32de plein d'autres trucs.
53:33Les deux légendes,
53:34tu aurais aimé interviewer
53:35en sport,
53:36en dehors de sport.
53:37Non, non.
53:38En dehors du sport
53:39et en sport.
53:40Ouais.
53:41De personnalités différentes.
53:43Et on t'a demandé aussi
53:45ta chanson préférée
53:47qui est celle
53:48qui résume ta carrière.
53:49On va l'écouter
53:50pour terminer l'émission.
53:51Est-ce que tu peux me dire
53:52en deux mots, chéris,
53:53s'il te plaît,
53:54pourquoi tu penses
53:55que ça résume ta carrière ?
53:56Parce que c'est le Brésil,
53:57la bossa nova
53:58et que je suis allé au Brésil
53:59en 2005,
54:00que j'aime la musique,
54:01j'aime le Brésil.
54:02Et voilà quoi.
54:04On est allé avec SoFoot
54:05et on y est retourné
54:062014 pour la Coupe du Monde.
54:07Toute la bande,
54:08toute la rédaction,
54:09c'est de localiser là-bas.
54:10Et depuis,
54:11j'ai un amour immodéré
54:12pour la musique brésilienne.
54:13Eh bien, merci.
54:14On n'a pas eu le temps
54:15de parler de tout,
54:16donc tu reviendras.
54:17Chérif,
54:18notamment pour me parler
54:19de Mohamed Ali
54:20et aussi de Gisèle Halimus,
54:21je suis curieux de savoir
54:22ce que tu leur as demandé.
54:23Si tu avais fait l'interview,
54:24vous allez découvrir
54:25plein de trucs dans ce livre,
54:26plein de trucs
54:27dont on n'a pas eu le temps
54:28de parler,
54:29ce qui fait la légende platinique,
54:30vous l'aimez
54:31et si vous ne l'aimiez pas d'ailleurs,
54:32vous allez apprendre plein de choses
54:33aux éditions Marabout.
54:35Rappelle-moi le titre.
54:36Coup franc.
54:37Bouclette.
54:38Petit short.
54:39Je voulais te piéger.
54:40Toujours la trilogie en tout cas.
54:41SoFoot, tu ne veux pas te tromper.
54:42Toujours la trilogie.
54:43Il y a des légendes savoureuses.
54:44Il y a tout l'esprit de SoFoot là-dedans.
54:46Merci beaucoup d'être venu,
54:48Chérif, de t'avoir raconté,
54:49de t'avoir livré.
54:50Merci à tous de nous avoir suivis
54:52dans cette nouvelle interview Média
54:54et on se retrouve un peu plus tard
54:55sur Sport en France.
54:56Salut.
54:57Ciao.
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