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  • il y a 3 minutes
L’attachée parlementaire du député RN Pascal Markowsky revient sur son accident : «J’ai été en soins intensifs pendant 10 jours».

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Transcription
00:00Déjà, merci beaucoup de m'accueillir ici et de votre invitation.
00:05Ce soir, je me sens le mieux possible au vu de la situation.
00:10Je me remets très bien, mais doucement quand même.
00:14J'ai encore de nombreuses fractures, des cicatrices,
00:19et les souvenirs qui reviennent au fur et à mesure aussi.
00:22Qu'est-ce que vous avez eu comme fracture concrètement ?
00:25J'ai eu une fracture tibia péronée qui a été opérée.
00:28Et ensuite, j'ai eu de nombreuses fractures au crâne, à la pommette, à l'os sous-orbitale, au cervical également.
00:38Et ensuite, j'ai fait des hémorragies à l'abdomen et au cerveau.
00:44Ce matin-là, le 5 novembre, on ne vous avait pas encore rencontré.
00:49Marc Menon a fait une chronique sur vous.
00:51Il a dit que vous êtes levée un matin et que vous vous êtes mise à faire votre footing.
00:55C'est ça.
00:56C'est comme ça qu'a commencé votre journée.
00:57C'est ça.
00:58Comme tous les matins ?
00:59Comme tous les matins. Je ne fais pas toujours du footing, mais je fais du sport tous les matins.
01:04Ce matin-là, j'aurais peut-être mieux fait de choisir une autre activité.
01:08Ça m'aurait évité pas mal de séquelles, mais bon, c'est comme ça.
01:11Que s'est-il passé ensuite ?
01:14Alors, j'étais sur la fin de ma course.
01:18Je rentrais, en fait, moi après, j'allais en cours à La Rochelle, donc à une heure de route.
01:22Et j'avais globalement 5 minutes de retard sur mon planning.
01:26Quel cours, si vous permettez, pardon ?
01:28Pas de souci. Je suis en Master 2 d'audit financier et d'expertise comptable.
01:33Et donc, je me souviens vraiment très, très bien des quelques minutes avant.
01:40Et puis, d'un coup, plus rien.
01:42Et j'ai repris conscience au moment où une des personnes qui m'a trouvée a appelé les pompiers.
01:49Et je me souviens très nettement de ces paroles.
01:52Ils disaient que c'était très grave, que j'étais vraiment en très mauvais état, qu'il fallait intervenir très vite.
02:01Et donc, sur le moment, j'ai repris conscience.
02:03Et moi, ma première pensée, c'est que je réalisais pas tout ce qui se passait.
02:07Je me disais, bah, non, moi je suis juste en retard en cours.
02:11Globalement, je vais me lever, on va inquiéter personne, ça va aller.
02:14Et en fait, j'ai senti le sang couler sur mon visage.
02:17Et à ce moment-là, je me suis dit, hmm, y'a peut-être un petit souci quand même.
02:21Et j'ai senti que j'étais sur le sol, que je pouvais pas bouger, que je pouvais pauvrir les yeux.
02:26Du coup, on a sagement attendu les pompiers.
02:28Et la journée a été un peu longue et j'ai reperdu connaissance à plusieurs reprises au cours de la journée.
02:33Vous êtes venue à Paris, entre autres. Vous avez reçu des soins à Paris ?
02:38Non, à Poitiers. J'ai été transférée au CHU.
02:41Et là, aujourd'hui ?
02:42Non, non, c'est pas pour des raisons médicales que...
02:44D'accord. Et non, c'est parce qu'on m'avait dit que vous aviez des soins, votre entourage.
02:48Ah oui, oui, oui, j'ai des soins, mais c'est les soins quotidiens que j'ai.
02:54D'accord. Ensuite, lorsque vous avez pris conscience de la gravité des faits, de l'auteur des faits,
03:01de la volonté de l'auteur, cette volonté délibérée de vouloir tuer,
03:06comment avez-vous réagi et comment a réagi votre entourage ?
03:09Alors, moi, du coup, j'ai été en soins intensifs à Poitiers pendant dix jours.
03:16Donc, je réalisais, parce que je voyais mes parents tous les jours qui venaient
03:21et qui me donnaient, du coup, des nouvelles de l'extérieur.
03:24Mais je n'ai pas vécu la médiatisation de ça.
03:29Enfin, moi, j'étais vraiment à l'hôpital, quoi.
03:31Et quand ils m'ont annoncé, du coup, ça, j'étais assez sidérée,
03:35parce que l'insécurité arrive, même sur Oléron, en Charente-Maritime,
03:40enfin, dans des endroits où, vraiment, on ne s'y attend pas.
03:42On ne peut même plus courir tranquille un matin de novembre sur Oléron.
03:46J'étais assez sidérée.
03:48Moi, je n'ai pas de colère.
03:50Je suis juste atterrée par la situation.
03:51Et, sincèrement, je pense que je ne réalise pas, en fait.
03:56Là, pour l'instant, niveau moral, ça va, globalement,
04:00parce que je ne réalise pas qu'on a essayé de me tuer ce matin-là.
04:04Donc, je vis ma convalescence comme si je m'étais blessée
04:06et pas comme si on avait essayé de me tuer.
04:09Mes proches voient ça différemment
04:12et sont beaucoup plus affectés moralement.
04:17Et, oui, on a vraiment des visions différentes de la chose.
04:23Qui vous a contacté au sein du gouvernement, l'État ?
04:28Alors, au sein du gouvernement, personne.
04:33Par contre, tous les services de l'État ont été mobilisés.
04:36La gendarmerie, les pompiers, un hélicoptère militaire m'a emmené à Poitiers.
04:42La préfecture a pris de mes nouvelles,
04:44ce qu'on est en contact avec eux,
04:45parce que des journalistes, le jour où je suis entrée au CHU,
04:50ont appelé de nombreuses fois l'hôpital,
04:53en se faisant passer pour des médecins, pour ma famille, etc.
04:57Donc, la préfecture a fait tout ce qu'il faut
04:59pour que je sois vraiment protégée et en sécurité à l'hôpital.
05:04Et du coup, on a aussi été en contact avec l'ARS de Charente-Maritime.
05:08Et Mavalin, aucun membre du gouvernement ne vous a appelé
05:12après cette attaque violente à l'île de Lérande où vous avez été victime.
05:16Ok.
05:16Charlotte Dornelas.
05:18Oui, vous disiez que certains journalistes s'étaient fait passer pour des médecins
05:21ou des membres de votre famille pour vous contacter.
05:24Est-ce qu'ils ont cherché à vous contacter depuis,
05:27pour justement recueillir votre avis, votre témoignage sur ce qui s'était passé
05:31et sur la manière dont vous percevez la qualification, notamment juridique ?
05:35J'ai eu des contacts avec certains médias et j'ai eu des interviews.
05:40Mais je pense que ce n'est pas forcément les mêmes médias
05:43parce que les journalistes avec lesquels j'ai eu des contacts,
05:48quand je leur ai appris que j'étais anonymisée à l'hôpital
05:54pour ne pas qu'on puisse rentrer en contact avec moi,
05:57ils étaient choqués de la situation.
05:59Donc, j'ai eu des contacts et des journalistes, mais je ne pense pas cela.
06:02Mathieu Bocoté.
06:03Question toute simple, est-ce que vous considérez que vous avez été victime
06:05d'un attentat terroriste ?
06:07Oui, oui, oui, complètement.
06:10On a essayé d'attenter à ma vie et de semer la terreur.
06:13Donc, c'est vraiment la sémantique de l'attentat terroriste.
06:17Rappelons que ça n'a pas été retenu.
06:19Et j'ajoute un qualificatif, de l'attentat islamiste ?
06:22Je pense aussi.
06:23Parce que, pour l'instant, tout a l'air de le montrer.
06:27Ensuite, la police, enfin, les enquêteurs feront leur travail.
06:34Mais je ne comprends pas qu'on ne se pose pas plus la question que ça.
06:40Gabrielle Cluzel.
06:41Pour parler franchement, est-ce que vous pensez que si vous aviez été attaché parlementaire
06:45d'un autre parti, vous auriez rencontré la même indifférence des politiques,
06:51du gouvernement ?
06:52Est-ce que vous croyez que ça a fait une différence, le fait que vous soyez attaché
06:56parlementaire du RN ?
06:57Je n'ose pas l'imaginer.
06:59En tout cas, je suis quasiment sûre que si j'avais été dans un autre parti politique,
07:02je n'aurais pas reçu autant de soutien de ma famille politique.
07:05Parce que vraiment, tous les élus du Rassemblement National et vraiment énormément de personnes
07:11m'ont soutenue.
07:13Et encore aujourd'hui, je reçois des dizaines de messages par jour.
07:15Et c'est vraiment me touchant.
07:17Et ça, assurément, je ne l'aurais pas eu dans une autre famille politique.
07:19Mais aucun membre du gouvernement ?
07:21Non.
07:21Marc Menand.
07:21Est-ce que vos adversaires, puisque là, c'est le terme que l'on doit utiliser,
07:26est-ce que vos adversaires se sont manifestés ?
07:29Est-ce que des gens qui habituellement ne sont pas concernés par votre parti,
07:33même l'exècre, ont manifesté leur soutien ?
07:38Non.
07:40Ni les adversaires politiques, le monde politique de votre région n'a rien fait.
07:44J'ai parlé plusieurs fois du fait que je n'avais pas reçu de message du député de ma circonscription,
07:50qui est un député Horizon.
07:52Après l'avoir dit à plusieurs reprises, il m'a finalement envoyé un courrier.
07:57Il s'est empressé ensuite de me faire une leçon de morale sur une soi-disant récupération politique de la chose.
08:02Emma Vallin, 22 ans, victime d'une attaque.
08:07Le parquet national antiterroriste refuse de se saisir en expliquant que les propos du suspect manquent de cohérence.
08:13Il a crié à la Ouagba, il transportait une arme de 35 cm, il a percuté des innocents.
08:19Si vous avez un message à faire passer ce soir avant de terminer cette émission ?
08:24Ce n'est pas une fatalité.
08:27Alors moi, je ne vis pas ça comme une fatalité.
08:29J'ai espoir de reprendre une vie le plus normale possible assez rapidement.
08:33Ce ne sera pas la même vie, mais ça en sera une autre qui sera bien aussi.
08:36Et il faut que les Français gardent espoir.
08:39L'insécurité, on arrivera à en venir à bout si on se rend compte réellement des choses.
08:45Et vous, personnellement, vous parlez des Français, mais vous ?
08:47Moi, je reprendrai une vie et ma vie sera différente, mais ce sera très bien aussi.
08:55Si jamais le gouvernement vous appelle, si un membre du gouvernement vous appelle, vous me ferez signe ?
09:00Oui.
09:00Tenez-moi au courant, ça m'intéresse.
09:02Vraiment.
09:03Pascal Praud, l'heure des produits.
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