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  • il y a 3 jours
À l'occasion ce lundi 1er décembre de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, ici Nord reçoit l'infectiologue Olivier Robineau, chef du service des maladies infectieuses au centre hospitalier de Tourcoing et président du Comité de Coordination régionale de la santé sexuelle.

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Transcription
00:00Bonjour Olivier Robineau, c'est l'un des objectifs cette année, merci à vous d'avoir accepté cette invitation pour parler de ce virus, le VIH.
00:08L'un des objectifs cette année des professionnels de santé, des associations, c'est de souligner les avancées qui ont été faites ces dernières années
00:15dans la lutte contre le virus du sida et notamment le fait que l'on peut vivre aujourd'hui avec le VIH sans le transmettre.
00:21Comment est-on parvenu à rendre le VIH intransmissible ?
00:25Eh bien grâce à des avancées médicamenteuses absolument formidables, c'est-à-dire que nos molécules sont aujourd'hui tellement efficaces
00:32qu'on arrive à stopper la fabrication du virus, virus qui reste par contre pour toujours dans le corps.
00:40Et donc ces médicaments, on les prend au bout de quelques semaines, on fait une prise de sang, il n'y a plus de virus dans le sang.
00:46Par contre si on arrête le traitement, le virus réapparaît.
00:49Et donc le fait qu'il n'y ait plus de virus dans le sang fait qu'il n'y en a plus non plus dans tous les autres liquides du corps
00:54et donc la transmission du VIH est impossible.
00:58C'est-à-dire que le VIH reste là, on ne le tue pas, il ne disparaît pas, en revanche il s'endort, il arrête de s'étendre et on ne peut plus le transmettre.
01:07Exactement, on peut avoir du coup des relations sexuelles sans risque, on peut avoir les enfants qui naissent de femmes qui ont le VIH
01:13et qui sont bien contrôlées sur leur traitement, qui sont l'écrasante majorité des personnes, heureusement.
01:17Plus de 95% des personnes en France ont une charge virale indétectable.
01:22Et bien ces personnes peuvent avoir des enfants, avoir une vie affective tout à fait normale.
01:26Souligner tout cela, souligner ses avancées, le fait qu'on arrive à neutraliser aujourd'hui sans le faire disparaître le virus du sida,
01:32cela permet de dire qu'on pourrait théoriquement arrêter l'épidémie.
01:35C'est pour ça qu'on met l'action là-dessus.
01:36Exactement, le traitement est un des moyens pour arrêter l'épidémie.
01:41On traite les gens qui ont le VIH dès le diagnostic au plus vite pour éviter les transmissions,
01:46justement grâce à cela le I égale I, le intransmissible égale indétectable.
01:50Et également ce traitement permet de stopper l'évolution de la maladie.
01:53Et donc si la maladie n'a pas encore trop évolué, les personnes qui ont le VIH peuvent vivre longtemps,
01:59et même probablement aussi bien que les personnes qui ne l'ont pas.
02:01On souligne ce matin ces avancées bien évidemment, parce que cela permet aussi aux gens qui sont séroportés,
02:06positifs aux gens qui sont porteurs du VIH, de se sentir mieux intégrés, moins de discrimination.
02:10Mais il faut tout de même rappeler que le sida est une maladie terrible,
02:14le VIH c'est un virus terrible, il n'a pas disparu.
02:16Ce n'est pas parce qu'il y a des traitements aujourd'hui qu'il rend un intransmissible qu'il a disparu.
02:20Oui, il faut banaliser le VIH au sens où il faut qu'il soit mieux accepté dans la société,
02:24que quelqu'un qui a le VIH puisse vivre comme tout le monde dans notre société.
02:27Mais en parallèle, il faut considérer que ça reste une maladie grave,
02:31qui a des conséquences délétères, très délétères, surtout quand on est dépisté tardivement.
02:36Ici Nord, elle est 7h45 et nous sommes en direct avec l'infectiologue Olivier Robineau
02:41à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida.
02:44Olivier Robineau, vous venez de parler du dépistage, toujours très important,
02:47puisqu'on estime que 10 000 personnes en France aujourd'hui ne sont pas au courant,
02:51qu'ils sont séropositifs.
02:52C'est encore un enjeu aujourd'hui de santé publique d'appuyer sur cette nécessité de se faire dépister.
02:57Oui, tout à fait.
02:58La bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui, il y a plus de tests qui sont réalisés que les années précédentes.
03:03Donc ça, c'est excellent.
03:04Par contre, il y a encore trop de personnes qui ne se considèrent pas à risque
03:08ou ont une méconnaissance du risque de l'infection par le VIH,
03:11qui fait que les tests ne sont pas réalisés, ou malheureusement de manière trop tard.
03:15Oui, il faut insister sur le fait qu'il faut se faire dépister assez tôt,
03:19puisqu'on estime qu'en 2024, par exemple, 43% des diagnostics étaient tardifs,
03:24dont 27% ont été faits ces diagnostics à un stade avancé.
03:28Quand faut-il se faire dépister ?
03:30On voit à quelle fréquence ?
03:31Alors, il faut se faire dépister à partir du moment où on a eu un risque de contamination.
03:35Et donc, la fréquence, elle varie.
03:37Quand on est dans des populations à très haut risque, avec beaucoup de partenaires sexuels,
03:42les tests peuvent être faits très régulièrement, de manière même, on va dire, routinière.
03:47Et donc, c'est plutôt quelque chose qui a été très bien accepté.
03:50Dans certaines populations, le test est devenu quelque chose de culturel.
03:54Après, le gros problème, il est que les personnes qui ont des risques ne considèrent pas forcément qu'ils sont à risque.
04:02Et donc, les tests doivent être faits au moindre doute.
04:05L'avantage, c'est qu'il y a des nouveaux dispositifs aujourd'hui en France
04:08qui font que les tests sont devenus extrêmement faciles à réaliser.
04:10Est-ce qu'on peut stopper l'épidémie aujourd'hui en alliant dépistage, traitement ?
04:14Parce qu'on n'a toujours pas de traitement, en revanche, pour tuer le VIH, pour l'éradiquer.
04:18Est-ce qu'un mélange de dépistage et de traitement, on peut arriver à stopper une épidémie ?
04:22Oui, on peut stopper l'épidémie.
04:24Stopper l'épidémie, elle nécessite de mettre tout le monde sous traitement
04:26et de faire des dépistages le plus précoce possible.
04:31Et donc, mettre les gens sous traitement, à partir du moment où on sait qu'ils ont le VIH,
04:35ce n'est plus un problème en France.
04:37La quasi-totalité des personnes qui vivent avec le VIH et qui connaissent leur statut en France
04:40ont une charge virale indétectable dans le sang et on a réussi à être efficace pour eux.
04:44Maintenant, le gros gros challenge, c'est vraiment de réussir à dépister les personnes le plus tôt possible,
04:49juste après l'infection, pour que ce soit le moins délétère pour eux et pour qu'ils ne transmettent plus.
04:53Le VIH, Olivier Robineau, est un virus qui attaque les défenses immunitaires.
04:58Vous l'avez souligné, on peut continuer aujourd'hui à vivre en bonne santé,
05:02même en étant porteur du VIH, mais les personnes séropositives passaient un certain âge,
05:07ceux qui ont pu se contaminer dans les années 80, au début de l'épidémie, les années 90,
05:10ont-elles vieillir en bonne santé ? C'est un des enjeux des prochaines années.
05:12Oui, et c'est une bonne nouvelle.
05:14Aujourd'hui, maintenant, on parle de bien vieillir avec le VIH, alors qu'il y a quelques années, on parlait de survivre.
05:18Et donc, c'est quelque chose de vraiment formidable dans l'évolution de cette maladie.
05:22Par contre, les personnes qui vivent avec le VIH, de par leur histoire,
05:26ceux qui dépassent les 60 ans, 20% de nos patients ont plus de 60 ans,
05:30donc ça, c'est formidable, mais ils sont plus à risque d'avoir d'autres maladies,
05:36parce que l'infection a évolué avant d'avoir des traitements vraiment efficaces,
05:39et les premiers traitements étaient aussi délétères, notamment pour les artères.
05:44Par contre, on considère qu'aujourd'hui, si on est dépisté tôt,
05:46l'espérance de vie est probablement la même que chez les personnes qui n'ont pas le VIH.
05:51Mais si on est dépisté tôt.
05:53On termine encore avec cette nécessité d'un des dépistages le plus précoce possible.
05:56Merci beaucoup, Olivier Robineau, de nous avoir expliqué tout cela ce matin,
05:59infectiologue, chef du service des maladies infectieuses au centre hospitalier de Tourcoing.
06:03Bonne journée à vous.
06:04Bonne journée à vous, merci beaucoup.
06:05Sous-titrage Société Radio-Canada
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