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  • il y a 52 minutes
Raphaël Glucksmann, député européen "Place Publique" était l’invité de BFMTV ce dimanche. 

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Transcription
00:00Quand on regarde aujourd'hui les sondages, je sais qu'on est à un an et demi de l'élection présidentielle,
00:04mais Jordan Bardella fait la course très nettement en tête au premier tour et plus récemment également au second tour,
00:09quelle que soit d'ailleurs la personne qui serait face à lui au second tour de l'élection présidentielle.
00:13Est-ce que vous diriez qu'il est plus dur à battre ou qu'il sera plus dur à battre que Marine Le Pen ?
00:19Je n'en sais rien, Marc Fovell.
00:20Mais ce que je sais, c'est que l'extrême droite, que ce soit Jordan Bardella ou Marine Le Pen,
00:24est aux portes du pouvoir dans notre pays.
00:26et que ça ne sert à rien de faire l'autruche et de mettre la tête dans le sable.
00:30Mais qui fait l'autruche aujourd'hui ?
00:31Eh bien, vous savez, vous avez plein de gens qui sont d'abord obnubilés par le fait de dégommer la social-démocratie, par exemple.
00:37Pensez à ce qui vous arrive en ce moment ?
00:39Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'en fait, il faut être à la hauteur du moment qu'on traverse.
00:45Les États-Unis ont basculé.
00:49Rien, rien ne nous dit que la France ne basculera pas.
00:52Et ce qu'on voit aujourd'hui dans les sondages, bien sûr, c'est à un an et demi de l'élection,
00:56donc ce n'est pas prédictif, mais c'est que la France semble mûre pour cette bascule.
01:00Bien, moi, je ne m'y résoudrai jamais.
01:03Je pense que c'est contraire aux intérêts, aux principes, à tout ce qui fait notre nation.
01:09Et je me battrai jusqu'au bout pour que les émules de Donald Trump et de Vladimir Poutine
01:13ne prennent pas le pouvoir dans notre pays.
01:17Mais vous voyez que cet argument aujourd'hui, Raphaël Glucksmann,
01:19ne semble plus fonctionner dans l'opinion.
01:21Quand vous êtes testé face à Jordan Bardella, il fait 58, vous faites 42.
01:24Ça veut dire que le front républicain, le côté « je sors le drapeau pour lutter contre l'extrême droite »,
01:29aujourd'hui, ça ne fonctionne plus.
01:31Mais parce qu'on a laissé la France à Jordan Bardella ?
01:33Je veux dire, partout en France, quand je vais dans des usines, dans des fermes,
01:37et qu'on discute de politique de fond, sur le protectionnisme économique,
01:40sur la politique industrielle, sur la réforme de la PAC, de la politique agricole commune,
01:44je vois des gens qui sont d'accord avec les propositions qu'on porte,
01:49mais qui me disent à la fin, très souvent,
01:50« Mais vous savez, moi, de toute façon, je vous aime bien, vous avez l'air d'être un mec bien,
01:55vous avez des propositions qui sont intéressantes pour nous,
01:57mais moi, de toute façon, c'est Jordan. »
01:59Et je leur dis, « Mais pourquoi alors ? Pourquoi c'est Jordan Bardella ? »
02:03Et ils me répondent, « Mais parce que lui, au moins, il aime la France. »
02:05Et moi, je pense que ça, c'est une faillite des élites progressistes.
02:09– Il faut qu'on leur reprenne le drapeau tricolore des mains.
02:16La France ne leur appartient pas, mais leur force vient de notre incapacité
02:21à dire notre fierté d'être français, à dire ce qu'est la France et ce qu'on veut pour elle.
02:27Moi, je suis convaincu que nous sommes infiniment plus patriotes qu'eux.
02:31Mais il faut le montrer, il faut le chanter, il faut le dire,
02:34il faut arrêter avec cette sorte de timidité, je ne sais pas,
02:39sur ce qu'est le patriotisme et reprendre ce drapeau dans les mains.
02:43– Sous-titrage Société Radio-Canada
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